AG/DSI/331

LA PREMIERE COMMISSION MET EN PARALELLE LE DYNAMISME DE LA CONVENTION D’OTTAWA ET L’IMMOBILISME DE LA CONFERENCE DU DESARMEMENT

24/10/2003
Communiqué de presse
AG/DSI/331


Première Commission

15e séance – matin


LA PREMIERE COMMISSION MET EN PARALELLE LE DYNAMISME DE LA CONVENTION D’OTTAWA ET L’IMMOBILISME DE LA CONFERENCE DU DESARMEMENT


La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a poursuivi ce matin son débat thématique et la présentation de projets de résolution.  La plupart des orateurs ont à nouveau exprimé leur attachement au multilatéralisme comme mode de négociations.  Si la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa a été citée comme un exemple réussi de coopération internationale, l’impasse de la Conférence du désarmement a, en revanche, été profondément regrettée dans la mesure où, comme l’a expliqué le représentant de la France, il s’agit de la seule instance où les Etats peuvent réellement négocier sur un pied d’égalité. 


L’Algérie, qui avait présidé en 2000 les travaux de la Conférence de révision du Traité sur la non–prolifération nucléaire (TNP) a plaidé ce matin pour un système de sécurité collective universel.  Il a appuyé le projet de résolution sur le désarmement nucléaire qu’a présenté le représentant de la Malaisie et qui constitue, à ses yeux, une conception du désarmement nucléaire audacieuse.  Ce texte insiste notamment sur la nécessité de mettre en œuvre l’engagement historique pris en 2000 par les Etats nucléaires de détruire leurs arsenaux nucléaires.  Le projet de texte contient également une série de mesures de nature à promouvoir le désarmement nucléaire, comme la création en 2004 d’un comité chargé du désarmement nucléaire, l’ouverture de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles au sein de la Conférence du désarmement ou encore l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant sur des garanties de sécurité. 


Manifestation concrète de l’échec du multilatéralisme, l’impasse de la Conférence du désarmement, a une fois encore été au centre des débats, le représentant de l’Allemagne dénonçant les démarches unilatérales de ses membres qui ne considèrent que leurs propres intérêts.  De son côté, le représentant de la France a appelé cette instance à accorder ses travaux à l’évolution du monde actuel et des menaces contemporaines.  En revanche, la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa par 141 Etats Membres sur les mines antipersonnel a été perçue, ce matin, comme l’expression de la détermination de la communauté internationale à endiguer ce fléau qui tue et mutile  chaque semaine des centaines de personnes.  La Convention a ainsi permis de détruire 31 millions de mines.  La représentante de la Thaïlande qui présentait un projet de résolution sur la Convention d’Ottawa, a expliqué que la première Conférence d’examen de la Convention aura lieu à Nairobi, du 29 novembre au 3 décembre 2004 sous la présidence de l’Autriche. 


Outre les orateurs déjà cités, les délégations suivantes ont également pris la parole: Emirats arabes unis, Indonésie, Norvège, Myanmar, Paraguay, Malaisie, Kenya, Autriche, Pakistan, Nigéria, Nouvelle-Zélande, Canada, Fédération de Russie, Uruguay, Australie, Kenya, Népal et Inde.    


Ont également été présentés des textes sur l’interdiction de déverser des déchets radioactifs; sur les mesures de confiance dans le cadre régional et sous-régional; sur le rapport de la Commission du désarmement et sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée.    


Lundi 27 octobre, la Première Commission entamera l’adoption de ses projets de résolution.


DEBAT THEMATIQUE ET PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION SUR LES QUESTIONS RELATIVES AU DESARMEMENT ET A LA SECURITE INTERNATIONALE


M. AL-SHMSI (Emirats arabes unis) a reconnu l’importance pour la communauté internationale de l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires afin de réaliser les objectifs de paix et de sécurité.  Au Moyen-Orient, Israël est le seul Etat de la région à posséder des armes nucléaires, et refuse d’adhérer au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a-t-il souligné.  Dans ce contexte, le représentant des Emirats arabes unis demande aux grandes puissances d’exercer toutes les pressions nécessaires sur Israël pour l’amener à adhérer au Traité et soumette ses installations au système de garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).  Dans ce cadre, il a espéré obtenir l’appui de tous les Etats en faveur des résolutions L.22 et L.23 sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et sur le risque de prolifération nucléaire dans cette région.


M. ADJI (Indonésie) a souligné que, en Asie du Sud-Est, les mesures de confiance gagnaient du terrain et participaient à la consolidation des engagements en faveur de la paix et de la stabilité dans cette région.  A ce titre, plusieurs propositions ont été étudiées, notamment concernant les systèmes en mer et sur terre.  La délégation de l’Indonésie espère que la Conférence du désarmement pourra bientôt sortir de l’impasse afin de répondre aux priorités des Etats Membres dans un environnement international changé.  Il a émis le souhait que cet unique organe de négociation multilatérale, puisse permettre de parvenir à un accord sur son programme de travail.  Un tel exercice exige de la souplesse et un esprit de collaboration de la part de toutes les délégations, a-t-il ajouté.


M. LANDGELAND (Norvège) a expliqué que la résolution L.15 permettra à la Première Commission de mieux contribuer au maintien de la paix et de la sécurité internationales, en revitalisant ses travaux.  Il s’est félicité des nombreuses consultations qui ont lieu à ce sujet, et a espéré que le texte pourra être adopté sans être mis aux voix.


Aux termes du projet de résolution sur le Désarmement nucléaire (A/C.1/58/L.47), l’Assemblée générale estimerait qu’en raison de l’évolution récente de la situation politique, le moment est venu pour tous les Etats dotés d’armes nucléaires de prendre des mesures efficaces de désarmement et vue de l’élimination totale de ces armes.


Ce texte demande aux Etats nucléaires de prendre une série de mesures à cette fin et notamment de réduire le rôle des armes nucléaires dans les doctrines de sécurité et les politiques en matière de sécurité; de lever immédiatement l’état d’alerte de leurs armes nucléaires et de les désactiver; de mettre immédiatement un terme au perfectionnement, à la mise au point, à la fabrication et au stockage de têtes nucléaires et de leurs vecteurs.  Il leur est également demandé d’adopter, en attendant l’élimination totale de ces armes, un instrument juridiquement contraignant sur le plan international dans lequel ils s’engageraient collectivement à ne pas recourir en premier aux armes nucléaires et pour adopter un instrument juridiquement contraignant sur le plan international concernant des garanties de sécurité pour les Etats non dotés de l’arme nucléaire.


Il est également souligné combien il importe que les Etats dotés de l’arme nucléaire se soient engagés sans ambiguïté, dans le Document final de la Conférence des Parties chargées d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, à procéder à l’élimination totale de leurs stocks nucléaires en vue du désarmement nucléaire.  Il leur est demandé que soient intégralement et effectivement mises en œuvre les 13 mesures contenues dans ce Document final. 


Le projet de résolution demande également que s’ouvrent à la Conférence du désarmement des négociations sur un traité multilatéral interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et d’autres explosifs nucléaires.  La Conférence est également priée de convenir d’un programme de travail prévoyant que des négociations sur un traité de ce genre seront engagées immédiatement et menées à terme dans un délai de cinq ans.   Ce texte appelle également à l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.


U MYA THAN (Myanmar) a souligné que ce projet de résolution représente les préoccupations de nombreux pays asiatiques et du Mouvement des pays non alignés.  Le désarmement et la non-prolifération sont deux processus qui vont de pair et qui se renforcent l’un l’autre, a-t-il ajouté.  Il a rappelé les obligations en la matière des Etats parties au TNP au titre de son article VI.  Il a en outre demandé aux Etats la mise en œuvre des 13 mesures adoptée lors de la Conférence de révision de 2000.  Le projet de résolution comprend des mesures intérimaires déterminantes pour parvenir au désarmement nucléaire.  Le texte invite également les Etats à conclure un instrument contraignant contre le recours ou la menace de recours à ce type d’armes.  Il s’agit d’un projet complet, a déclaré le représentant du Myanmar, souhaitant que le texte soit appuyé par un grand nombre de délégations. 


M. SAAD MAANDI (Algérie) a fait part de sa conviction selon laquelle la sécurité est une et indivisible et doit profiter à tous.  Le désarmement nucléaire est la priorité des priorités, a insisté le représentant qui a plaidé pour un système de sécurité collective universel.  La fin de la guerre froide a permis de dénoncer l’anachronisme de la doctrine nucléaire.  Les approches unilatérales et bilatérales de réduction des armes sont certes nécessaires, mais ne sauraient satisfaire notre revendication du désarmement nucléaire.  Les doctrines actuelles portent atteinte au principe de sécurité non diminué pour tous et entretiennent la discrimination entre les pays nucléaires et pays non nucléaires.  Cette théorie encourage d’autres Etats à se lancer dans la course aux armements nucléaires et donne lieu à la mise au point de nouvelles générations d’armes nucléaires et témoigne également de la mise en œuvre sélective des traités internationaux. 


L’engagement historique pris en 2000 par les Etats nucléaires de détruire leurs arsenaux nucléaires doit impérativement être mis en œuvre.  Le représentant a par ailleurs estimé que tous les efforts devraient être déployés pour relancer les travaux de la Conférence du désarmement qui est l’unique organe de négociations multilatérales sur le désarmement.  Le projet de résolution L.47 repose sur une conception du désarmement nucléaire audacieuse qui est à même de banaliser la voie vers la réalisation de l’objectif de l’élimination de l’arme nucléaire.  La convocation d’une conférence internationale sur le désarmement nucléaire, la création en 2004 d’un comité chargé du désarmement nucléaire, l’ouverture de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles, l’adoption d’un instrument juridiquement contraignant sur des garanties de sécurité sont de nature à mener à l’élimination des arsenaux nucléaires. 


Le représentant a également fait part de son soutien au projet L.31 relatif à l’avis consultatif de la Cour internationale de justice qui avait conclu qu’il existe une obligation de poursuivre de bonne foi des négociations conduisant au désarmement nucléaire.


M. JUAN ALFREDO BUFFA (Paraguay) a déclaré, au nom du MERCOSUR, que le Programme d’action des Nations Unies pour la lutte contre le trafic illicite d’armes légères constitue un outil efficace.  Il a fait part des initiatives menées par les membres du MERCOSUR pour éliminer ce type d’armes dans le cadre de leurs programmes nationaux.  L’assistance des Nations Unies par le truchement des centres régionaux permettra de mener d’autres initiatives, et notamment la mise en place d’un Centre de lutte contre les armes à feu dans la sous-région, a–t-il expliqué.


Aux termes du projet de résolution sur le renforcement de la sécurité et de la coopération dans la région de la Méditerranée (A/C.1/58/L.42), présenté par l’Algérie, l’Assemblée générale inviterait tous les Etats de la région de la Méditerranée qui ne l’ont pas encore fait à adhérer à tous les instruments juridiques relatifs au désarmement et à la non-prolifération issus de négociations multilatérales, créant ainsi les conditions nécessaires au renforcement de la paix et de la coopération dans la région.  En outre, elle encouragerait tous les Etats de la région à favoriser l’instauration des conditions nécessaires au renforcement des mesures de confiance mutuelle en faisant prévaloir la franchise et la transparence authentiques à l’égard de toutes les questions militaires, en participant en particulier au système des Nations Unies pour l’établissement de rapports normalisés sur les dépenses militaires, et en communiquant des données et informations exactes du Registre des armes classiques de l’Organisation. 


Par ailleurs, l’Assemblée générale encouragerait également les pays de la Méditerranée à renforcer davantage leur coopération, notamment dans la lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes, en tenant compte des résolutions pertinentes des Nations Unies, et dans la lutte contre la criminalité internationale et les transferts illicites d’armes et contre la production, la consommation et le commerce illicite de drogues.


M. SAAD MAANDI (Algérie) a expliqué que la présentation régulière de ce texte reflète la détermination de l’Algérie à édifier un partenariat entre les pays de la Méditerranée.  La Conférence de Barcelone de 1995 avait jeté les bases d’une nouvelle forme de partenariat capable de réduire les inégalités entre les deux rives de la Méditerranée et de jeter des ponts entre les cultures et les hommes du bassin. 


Aux termes du projet de résolution sur la suite donnée à l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur la licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires (A/C.1/58/L.31), présenté par la Malaisie, l’Assemblée générale soulignerait de nouveau la conclusion unanime de la Cour, selon laquelle il existe une obligation de poursuivre de bonne foie et de mener à terme des négociations conduisant au désarmement nucléaire dans tous ses aspects, sous un contrôle international strict et efficace. 


Désireuse de parvenir à l’élaboration d’un instrument juridiquement contraignant, l’Assemblée générale demanderait instamment à tous les Etats de satisfaire immédiatement à cette obligation en engageant des négociations multilatérales afin de parvenir sans tarder à la conclusion d’une convention relative aux armes nucléaires interdisant la mise au point, la fabrication, l’essai, le déploiement, le stockage, le transfert, la menace ou l’emploi de ces armes, et prévoyant leur élimination. 


M. SYED HASRIN TENGKU HUSSIN (Malaisie) a indiqué que l’avis de la Cour rendu en 1996 reste une décision historique et claire et constitue un appel juridique qui fait foi pour débarrasser le monde de la menace nucléaire.  Cette décision est également conforme à l’obligation souscrite par les Etats parties au TNP en vertu de son article VI.  Il existe de toute évidence une crise de confiance, peu de progrès ayant été réalisés en matière de désarmement nucléaire.  Nous appelons tous les Etats Membres à appliquer en toute bonne foi ce projet de résolution.  Le désarmement nucléaire doit rester la priorité de la communauté internationale.


Aux termes du projet de résolution sur la mise en oeuvre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (A/C.1/58/L.43), tel qu’amendé oralement, présenté par Mme LAOHAPAN, l’Assemblée générale, soulignant qu’il est souhaitable de susciter l’adhésion de tous les Etats à la Convention, et résolue à s’employer énergiquement à en promouvoir l’universalité, inviterait tous les Etats qui ne l’ont pas signé à y adhérer sans tarder, et exhorterait tous les Etats qui ont signé la Convention mais ne l’ont pas ratifié à le faire sans tarder. 


L’Assemblée générale demanderait également instamment aux Etats parties de communiquer au Secrétaire général des informations complètes et à jour, comme le prévoit la Convention, afin d’améliorer la transparence et de promouvoir le respect de la Convention.  En outre, elle inviterait tous les Etats qui n’ont pas encore ratifié le texte ou n’y ont pas adhéré à fournir, à titre volontaire, des informations pour appuyer les efforts faits mondialement en vue d’éliminer les mines.  Enfin, l’Assemblée prierait le Secrétaire général de procéder aux préparatifs nécessaires pour convoquer à Nairobi, du 29 novembre au 3 décembre 2004, la première Conférence d’examen de la Convention. 


Mme LAXANACHANTORN LAOHAPHAN (Thaïlande) a souligné que le nombre important de coauteurs du projet de résolution reflétait pleinement la préoccupation des Etats concernant ces armes inhumaines.  La Thaïlande a été l’hôte de la cinquième Conférence des Etats parties à la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, du 15 au 19 septembre dernier, a-t-elle rappelé, ce qui a permis de mettre une nouvelle fois en évidence les conséquences catastrophiques de ces mines.  La Thaïlande se félicite que, cinq ans après son entrée en vigueur, la Convention ait démontré l’importance du multilatéralisme.  En effet, 141 Etats ont adhéré à la Convention, permettant l’élimination de plus de 31 millions de tonnes de mines.  Dans le cadre des obligations imposées par la Convention, le Costa Rica a été le premier pays à s’être totalement débarrassé de ses mines antipersonnel, a-t-elle ajouté.


M. OYUGI (Kenya) a appuyé le projet de résolution L.43 présenté par la délégation de la Thaïlande.  Il est important que ce texte soit appuyé tant par les Etats signataires que non signataires de la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel, a-t-il ajouté.  En dépit des extrêmes souffrances infligées par ces mines, le Kenya s’est déclaré encouragé par les résultats de la cinquième Conférence des Etats parties, organisée à Bangkok en septembre dernier.  Celle-ci a permis de réaffirmer le rôle du multilatéralisme et la volonté du pays d’en finir avec les mines et d’appliquer la Convention d’Ottawa, a-t-il souligné, notant que des destructions de stocks ont été effectuées par les Etats parties et une mobilisation de haut niveau politique a eu lieu concernant cette question.  Le Kenya se félicite d’avoir procédé à la destruction de ses 25 000 mines, mises en stockage, et cela deux ans avant le délai imposé par la Convention.  En outre, le Kenya se réjoui d’accueillir la première Conférence d’examen en 2004.


M. KMENT (Autriche), coauteur de la résolution L.43 présentée par la Thaïlande, a souligné l’importance de la mobilisation internationale contre les mines antipersonnel.  Aujourd’hui, 150 Etats ont reconnu l’atrocité de cette arme en en interdisant l’emploi, le stockage et la production.  A ce titre, le représentant de l’Autriche a exhorté tous les Etats Membres à adhérer à la Convention d’Ottawa pour promouvoir l’universalité de cet instrument.  Cependant, les mines antipersonnel continuent d’être utilisées, tuant, blessant et freinant le développement.  Dans ce cadre, le représentant de l’Autriche a appelé à la mobilisation de plus de ressources pour lutter contre ce fléau.  L’Autriche se félicite en outre de la confiance qui a été accordée par les Etats après sa nomination à la présidence de la première Conférence d’examen de la Convention qui se déroulera en 2004, et a appelé à la collaboration de tous les Etats à cette tâche. 


Mme LUNDEMO (Norvège) a exprimé son ferme appui à la résolution L.43, précisant que les mines constituent un obstacle au développement.  Il est important de renouveler notre engagement politique et financier en faveur de la Convention d’Ottawa.


Aux termes du projet de résolution sur des mesures de confiance dans le cadre régional et sous-régional (A/C.1/58/L.18), présenté par le Pakistan, l’Assemblée générale demanderait aux Etats Membres de s’abstenir d’user ou de menacer d’user de la force dans le règlement de leurs différends.  En outre, elle demanderait également aux Etats Membres qui ne l’ont pas encore fait d’engager des consultations et un dialogue sans conditions préalables dans les zones de tensions et de conflits, et que soient rigoureusement respectés les accords bilatéraux, régionaux et internationaux de limitation des armements et de désarmement auxquels les Etats qui s’affrontent sont parties.  L’Assemblée générale encouragerait la promotion de mesures de confiance bilatérales et régionales pour éviter les conflits et empêcher que des hostilités imprévues n’éclatent accidentellement.  Elle prierait également le Secrétaire de consulter les Etats des régions intéressées en vue de s’assurer de leurs vues sur la question et de les inciter à se consulter pour étudier les meilleurs moyens possibles de renforcer les efforts faits en faveur de l’adoption de mesures de confiance dans les zones de tension. 


M. SHAUKAT (Pakistan) a souligné que l’existence des armes légères dans certaines zones de tension constitue une menace importante à la paix, freine le règlement pacifique des conflits et la promotion du bien-être des populations.  Il faut briser la relation perverse entre guerre et pauvreté.  La course aux armements au niveau régional doit être enrayée et dès lors, des mesures concrètes de confiance pourraient renforcer la paix et réduire les points de tension.  Ce texte reflète les aspirations d’une partie importante de la communauté internationale.  Des mesures de confiance permettraient d’améliorer l’équilibre stratégique entre Etats et de prévenir l’emploi accidentel d’armements, notamment les armes nucléaires.  Dans ce texte, il est demandé au Secrétaire général de consulter les Etats des régions intéressées pour étudier les moyens possibles de renforcer les efforts en faveur des mesures de confiance.  Il s’agit d’engager un processus de consultations et non pas de l’imposer, puis de recueillir les vues des Etats Membres.  Le projet de résolution peut s’appliquer à toutes les régions connaissant les tensions et les conflits.


Aux termes du projet de résolution sur l’interdiction de déverser des déchets radioactifs (A/C.1/58/L.12), présenté par le Nigéria, l’Assemblée générale engagerait tous les Etats à prendre les mesures voulues pour empêcher tout déversement de déchets nucléaires ou radioactifs qui porterait atteinte à la souveraineté nationale.  En outre, elle prierait la Conférence du désarmement d’examiner, à l’occasion des négociations sur une convention interdisant les armes radiologiques, la question des déchets radioactifs comme entrant dans le cadre de cette convention.  L’Assemblée générale lancerait également un appel à tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait pour qu’ils prennent les dispositions voulues afin de devenir parties à la Convention commune sur la sûreté de la gestion du combustible usé et sur la sûreté de la gestion des déchets radioactifs aussitôt que possible.


M. UDEDIBIA (Nigéria) a, au nom du Groupe africain, rappelé que le continent africain était à un moment donné le lieu de prédilection favori des pollueurs.  En 1988 et en 1989, des résolutions ont enfin été adoptées sur les déversements de déchets industriels en Afrique, ouvrant ainsi la voie à l’examen de la problématique du déversement des déchets nucléaires.  Le projet insiste sur l’importance de respecter le Code de bonne pratique de l’AIEA sur les déchets radioactifs.


M. HEINSBERG (Allemagne) a fait part de sa profonde préoccupation au sujet de l’impasse qui bloque les travaux de la Conférence du désarmement.  Cet immobilisme doit être brisé et ceux qui refusent un dialogue ouvert sur tous les sujets à l’ordre du jour n’assument pas leurs propres responsabilités.  Les démarches unilatérales des membres de la Conférence du désarmement qui n’entendent que leurs propres intérêts ne sont plus acceptables.  Nous sommes prêts à travailler sur le fond des travaux de la session de 2004 et souhaitons que le projet de résolution sur cette question soit pris à la lettre par ses membres.


M. CAUGHLEY (Nouvelle-Zélande) a appuyé la déclaration faite par le Canada sur la vérification sous tous ses aspects, soulignant que les mécanismes de vérification des obligations des Etats sont de plus en plus indispensables compte tenu de la volatilité de l’environnement actuel.  Mettre en place des institutions responsables de la vérification peut être coûteux mais si la sécurité internationale est en jeu, c’est à nous d’assurer qu’elles disposent de ressources suffisantes.  Nous soutenons à titre d’exemple le travail de l’UNMOVIC.


M. FRASER (Canada) a souligné l’importance de l’éducation en matière de désarmement.  A ce titre, il a souligné les initiatives prises par son pays en la matière, notamment celles relatives à la recherche et l’éducation en matière de sécurité internationale.  Le représentant du Canada a fait part de la mise en place d’un point de contact en matière de recherche (ISROP) au sein du Département canadien des affaires étrangères et du commerce international.  En outre, en partenariat avec l’Association des Nations Unies du Canada, le Canada finalise actuellement la mise au point d’un projet ambitieux, qui consiste à mettre sur pied un programme éducatif en matière de désarmement destiné aux étudiants et professeurs de tous le pays.   


M. ADJI (Indonésie) a appuyé le projet de résolution L.47 sur le désarmement nucléaire, présenté par le Myanmar.  L’Indonésie est préoccupée par le peu de progrès en matière de désarmement nucléaire au sein de la Conférence du désarmement et de la Première Commission.  Dans ce contexte, sa délégation a exprimé le souhait de se porter coauteur du texte.


M. VASILIEV (Fédération de Russie) s’est déclaré préoccupé par la situation au Moyen-Orient et a appuyé la proposition visant à créer, dans cette région, une zone exempte d’armes nucléaires.  Dans ce cadre, la Fédération de Russie estime qu’il convient de mettre en œuvre la Feuille de route du Quatuor de négociateurs, adoptée par les deux parties. 


Mme RIVERO (Uruguay), au nom des Etats membres du MERCOSUR, a rappelé l’engagement des pays de la région dans la lutte contre les armes de destruction massive, notamment chimiques ou biologiques.  Soulignant les efforts de l’Organisation internationale contre les armes chimiques (OIAC) pour incorporer de nouveaux Etats à la Convention sur l’interdiction de ce type d’armes, la représentante de l’Uruguay a toutefois estimé qu’il était nécessaire de renforcer les mécanismes de vérification quant à l’interdiction de la mise au point ou la fabrication de ces armes.  En matière d’armes biologiques, les pays du MERCOSUR se félicitent des travaux du Groupe d’experts pour parvenir à la mise au point d’un instrument contraignant en matière de vérification.  L’Uruguay a également souhaité la mise au point d’une banque de données pour permettre l’échange d’informations en la matière.


M. SHAW (Australie) s’est félicité des résultats de la cinquième Conférence des Etats parties à la Convention d’Ottawa.  Pour l’Australie, les activités de déminage demeurent l’une des priorités de la région d’Asie et du Pacifique.  Dans ce cadre, son pays s’est porté coauteur du projet de résolution L.43. 


M. RIVASSEAU (France) a noté que le rapport de la Conférence du désarmement sera certainement adopté sans vote.  La France croit dans le multilatéralisme et à ce titre souhaite la survie de la Conférence dont l’esprit est unique, a ajouté le représentant.  Il s’agit en effet du seul forum où les Etats peuvent négocier sur un pied d’égalité.  Mais depuis 1998, elle se réunit sans s’accorder sur ce qu’elle doit faire alors qu’à l’extérieur de cette enceinte, le monde évolue.  Devons-nous nous satisfaire de cette fossilisation? s’est demandé le représentant.  La Conférence, au cours de son histoire, a accompli de grandes choses et ne doit pas demeurer en dehors de notre horizon d’attente.  Elle doit être en mesure de répondre aux questions suivantes: quelles sont les menaces contemporaines à la paix et la sécurité internationale et comment y répondre?  Sans renier nos priorités traditionnelles, nous devons donc introduire dans nos débats un sens de l’actualité.  La Conférence  doit apporter une contribution urgente au débat par exemple sur le terrorisme et les nouvelles menaces à la paix.  Il nous faut donc penser à de nouveaux sujets et de nouvelles méthodes de travail.  Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons faire du travail utile de nature à améliorer sur le terrain la sécurité internationale, car c’est à cette aune que nous serons jugés.


M. OYUGI (Kenya) a dit appuyer le projet de résolution sur le commerce illicite des armes légères.  Ce type d’armes a été à l’origine de nombreux conflits, entraînant dans son sillage des millions de morts parmi la population civile.  Le Kenya a réuni à Nairobi dix chefs d’Etat signataires de la Déclaration de Nairobi qui réaffirme la pertinence du programme d’action des Nations Unies et le renforce par des mesures nationales.  Nous demandons cependant une aide internationale à l’appui des mesures nationales et régionales notamment dans le cadre du processus de démobilisation, de désarmement et de réhabilitation.  Le représentant a souhaité que l’instrument de traçage des armes légères soit adopté prochainement.


Aux termes du projet de résolution sur le Rapport de la Commission du désarmement (A/C.1/58/L.20), présenté par le Népal, l’Assemblée générale réaffirmerait le rôle de la Commission du désarmement en tant qu’organe délibérant spécialisé du mécanisme multilatéral des Nations Unies pour le désarmement.  Elle prierait la Commission du désarmement de se réunir en 2004 pendant trois semaines au plus, à savoir du 5 au 23 avril, et de lui présenter un rapport de fond à sa cinquante-neuvième session.


M. PANT (Népal) a indiqué que ce projet réaffirme la pratique traditionnelle de la Commission du désarmement qui tiendra une session de fond de trois semaines en 2004.  Les groupes de travail ont mené des consultations et le Président a proposé des versions révisées du programme de travail.  Le représentant a précisé qu’au cours de trois années de délibération, la Commission a pu mener des discussions intéressantes même s’il est décevant de constater que les derniers obstacles qui restaient n’ont pas été surmontés avant la fin de ses travaux.


M. VENKATESH (Inde) a demandé que la dimension sociale du désarmement soit renforcée, notamment par le biais de l’éducation.


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