LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE ENTAME SON DEBAT THEMATIQUE ET LA PRESENTATION DE SES PROJETS DE RESOLUTION
Communiqué de presse AG/DSI/327 |
Première Commission
11e séance – matin
LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE ENTAME SON DEBAT THEMATIQUE ET LA PRESENTATION DE SES PROJETS DE RESOLUTION
La Coalition pour un Nouvel Agenda présente à nouveau des mesures qui selon elle devraient mener à un monde exempt d’armes nucléaires
La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a entamé ce matin son débat thématique et la présentation de ses projets de résolution qui devront, en dernière instance, être adoptés par l’Assemblée générale. Les armes classiques et plus particulièrement la tenue du Registre des Nations Unie sur ce type d’armes, mais surtout le désarmement nucléaire, ont été au centre des travaux de la Commission.
Le Brésil, qui s’exprimait au nom d’un Groupe de Sept Etats regroupés au sein de la «Coalition pour un nouvel Agenda» ont tracé cette année encore les contours du désarmement nucléaire à l’avenir en présentant trois projets de texte. L’un des textes intitulé «Vers un monde exempt d’armes nucléaires: un nouvel ordre du jour» met notamment l’accent sur l’obligation qu’ont contractée les Etats nucléaires d’honorer l’engagement qu’ils avaient pris en 2000 lors de la Conférence de révision du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) d’éliminer sans équivoque leurs arsenaux nucléaires.
L’impasse de la Conférence du désarmement, qui est le seul organe de négociations multilatérales, a constitué cette année encore un autre sujet de préoccupation. Ce même texte lui demande ainsi de reprendre les négociations sur le désarmement nucléaire ainsi que sur un traité d’interdiction des matières fissiles. Ce projet de résolution demande également à l’Inde, Israël et au Pakistan, qui sont les seuls Etats à n’avoir pas adhéré au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, de le faire le plus rapidement possible. Il demande par ailleurs à la République populaire démocratique de Corée de revenir sur sa décision de dénoncer le TNP.
De son côté, le représentant de la Nouvelle-Zélande, pays qui est également membre de la Coalition pour un Nouvel Agenda, a présenté un projet de texte appelant les Etats qui n’ont pas ratifié le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) de le faire dès que possible. Cet appel s’adresse plus particulièrement aux Etats qui figurent sur la liste des 44 Etats dont la ratification est nécessaire à son entrée en vigueur. Par ailleurs, le projet de résolution qu’a présenté ce matin le Japon et intitulé «Vers l’élimination totale des armes nucléaires» dresse une liste de mesures pour parvenir à cet objectif.
Les autres textes sur le désarmement nucléaire portent sur la réduction des armements non stratégiques, sur l’Hémisphère Sud, le Traité de Tlatelolco ; une conférence des Nations Unies pour éliminer le danger nucléaire; la Conférence des Etats parties aux Traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires; la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale; sur la conclusion d’arrangements internationaux pour garantir les Etats non nucléaires contre l’emploi ou la menace de ces armes et sur la Conférence du désarmement.
S’agissant des armes classiques, le représentant de l’Argentine a présenté le rapport du Groupe d’experts sur le Registre des Nations Unies sur les armes classiques. Il a expliqué que même si les travaux du Groupe n’avaient guère été une tâche aisée, des recommandations importantes avaient été élaborées et notamment celle d’y inclure les «manpad», qui sont des systèmes de défense aérienne portable et de réduire le seuil des calibres des systèmes d’artillerie, cette dernière mesure devant permettre de s’attaquer à la question de la prolifération des armes légères en Afrique. Pour qu’il ait un sens aux plans politique et militaire, a ajouté le représentant, il faudrait que cet instrument réponde à l’évolution actuelle des techniques et tienne compte de l’ensemble des catégories, y compris la reconnaissance électronique, les missions d’approvisionnement, de largage et de parachutage, les systèmes d’appui au combat, la localisation d’objectifs, les postes de commandement des troupes et les transports.
Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole : Canada, Pays-Bas, Etats-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, Australie, Mexique, Ouzbékistan, Norvège, Pakistan, Nigéria au nom du Groupe africain, Indonésie. Le Représentant de la République populaire démocratique de Corée a exercé son droit de réponse.
La Commission reprendra son débat thématique et la présentation de projets de résolution mardi 21 octobre à 10 heures.
DEBAT THEMATIQUE ET PRESENTATION DE PROJETS DE RESOLUTION SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR
Armes classiques
M. ROBERTO GARCIA MORITAN (Argentine), a présenté le rapport du Groupe d’experts sur le Registre des Nations Unies sur les armes classiques et a expliqué que les travaux du Groupe n’ont guère été une tâche aisée. Les experts ont jugé que le Registre était essentiel à la lutte contre la prolifération des armes classiques. Nous avons constaté que le nombre d’Etats à présenter un rapport a fortement augmenté au fil des ans, passant de 126, en 2000, à 164 cette année. Il s’agit d’une évolution politique importante. Le Registre a été couronné de succès, même s’il n’est pas encore devenu universel. Cet objectif toutefois est du domaine du possible. Notre évaluation peut faire l’objet d’interprétations divergentes, voire même opposées, mais malgré tout, cet instrument couvre 95% du commerce mondial concernant sept catégories d’armement, ce qui montre son importance. Le représentant a également rappelé que le Groupe avait recommandé l’inclusion des «manpad» dans une des catégories. Cette décision revêt une signification politique importante. Cependant, les progrès réalisés ne sont pas suffisants. Pour qu’il ait un sens aux plans politique et militaire, il faudrait que cet instrument réponde à l’évolution actuelle des techniques et tienne compte de l’ensemble des catégories, y compris la reconnaissance électronique, les missions d’approvisionnement, de largage et de parachutage, les systèmes d’appui au combat, la localisation d’objectifs, les postes de commandement des troupes et les transports. Cet instrument reflète l’importance de la confiance qui a prévalu dans son élaboration.
M. MISTURO DONOWAKI (Japon) s’est exprimé lui aussi sur le Registre des armes classiques, pour rappeler que son pays est l’un des plus fermes artisans du Registre, celui-ci étant considéré comme une mesure de confiance importante permettant de réduire les soupçons et craintes injustifiées tout en encourageant la confiance mutuelle. L’année dernière, alors que le Registre fêtait ses dix ans d’existence, le nombre d’Etats qui y participent est passé à 126, en même temps que s’est accrue la qualité des données. Ce succès a été obtenu, grâce en partie aux Etats-Unis qui soumettent régulièrement leur déclaration. A l’issue de sa dernière réunion, le Groupe d’experts a recommandé, entre autres, de réduire le seuil des calibres des systèmes d’artillerie et d’inclure les «manpad», système de défense aérienne portable, comme une sous–catégorie de vecteurs de missiles. En réduisant le calibre des systèmes d’artillerie, les armes légères qui sont utilisées dans les conflits régionaux seront ainsi couvertes. L’utilisation des «manpad» par les terroristes est également devenue une préoccupation mondiale. L’adjonction de ces systèmes d’armes dans le Registre ne mettra pas un terme aux trafics illicites car le Registre ne consigne que les exportations licites par les Etats. Mais il a été suggéré aux Etats de fournir, sur une base volontaire, des informations supplémentaires comme les spécifications militaires. En revanche, il n’y a pas eu d’accord sur l’élargissement de la portée du Registre aux possessions et achats nationaux, de même que sur la sophistication des armes. Cependant, ce que nous avons été en mesure d’accomplir à ce jour est un grand pas en avant pour le fonctionnement ultérieur du Registre. Nous soutiendrons ainsi le projet de résolution sur cette question.
M. MEYER (Canada) a soutenu les travaux du Groupe d’experts et son rapport. Il a suggéré l’établissement d’un point national de contact pour encourager les Etats à y participer. Il a soutenu la baisse du seuil d’artillerie ainsi que l’inclusion au Registre des systèmes portatifs «manpad». Ce Registre a joué un rôle positif dans la promotion de la confiance et l’application des obligations rédditionnelles des Etats.
M. CHRIS SANDERS (Pays-Bas), s’est félicité des succès de la session 2003 du Groupe d’experts gouvernementaux sur le Registre des armes classiques des Nations Unies, notamment en ce qui concerne l’adjonction, de nouvelles catégories d’armes du Registre. Les Pays-Bas ont annoncé qu’ils présenteraient jeudi une résolution sur la question, dont plus de 100 Etats Membres se sont portés coauteurs, a-t-il souligné.
M. MALZAHN (Etats-Unis) a également salué le travail accompli par le Groupe d’experts dont le mérite est d’avoir inspiré de nombreuses organisations régionales et promu la confiance et la transparence en la matière. Toutefois, les progrès enregistrés ne veulent pas dire pour autant que le Registre ne puisse être davantage renforcé. Rappelant les progrès enregistrés à ce jour, le représentant des Etats-Unis a noté que le Groupe recommandait de surcroît que le Département du désarmement favorise les mesures de confiance et crée des points de contacts nationaux.
M. DAVID BROUCHER (Royaume-Uni) a apporté son soutien à ce qui a été dit sur le travail du Groupe d’experts, et s’est félicité des travaux du groupe concernant, entre autres, l’abaissement du seuil de calibre et du «manpad» dans le Registre.
M. VOLKER HEINSBERG (Allemagne) s’est associé aux orateurs précédents, soulignant qu’il présenterait dans ce contexte un projet de résolution sur la transparence.
Armes nucléaires
Aux termes du projet de résolution sur la Décision de la Conférence du désarmement (CD/1547) (A/C.1/58/L.49), présenté par la représentante du Canada, l’Assemblée générale prierait instamment la Conférence du désarmement d’arrêter un programme de travail prévoyant l’ouverture immédiate de négociations sur un traité multilatéral, non discriminatoire internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matières fissiles pour la fabrication d’armes et d’autres dispositifs explosifs nucléaires.
Mme POLLACK (Canada) a réaffirmé qu’il n’existait pas de substitut aux normes et engagements de base énoncés dans la structure multilatérale, dont la pierre angulaire est le Traité sur la non-prolifération (TNP). Or, sa viabilité est fonction de l’impulsion qui lui sera donnée, a-t-elle ajouté. A ce titre, elle a lancé un appel aux Etats qui ne l’auraient pas encore fait à adhérer au Traité. Le Canada appelle également à une participation plus accrue des Etats dans la présentation de rapports nationaux, car ils contribuent à plus de transparence et renforcent les engagements au titre du TNP. A ce titre, il est important que tous les Etats parties respectent leurs obligations, a-t-elle rappelé. En outre, le Canada s’est également engagé et montré très actif lors des conférences favorisant l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des essais nucléaires (CTBT). Sa représentante a d’ailleurs exhorté les 12 pays de l’annexe 2 à se pencher sur les objectifs du Traité.
Aux termes du projet de résolution sur l’hémisphère sud et zones adjacentes exempts d’armes nucléaires (A/C.1/58/L.38), présenté par le Brésil au nom de la coalition pour un nouvel agenda, l’Assemblée générale demanderait à tous les Etats concernés de continuer à œuvrer de concert pour faciliter l’adhésion aux protocoles se rapportant aux traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires par tous les Etats intéressés qui n’y ont pas encore adhéré. En outre, elle demanderait aux Etats parties aux Traités de Tlatelolco, de Rarotonga, de Bangkok et de Pelindaba et à leurs signataires, d’étudier et de mettre en œuvre d’autres moyens de coopération entre eux et les organes créés en vertu de ces traités, de manière à promouvoir les objectifs communs desdits traités ainsi que le statut de zone exempte d’armes nucléaires de l’hémisphère Sud et zones adjacentes. Elle engagerait également les autorités compétentes à l’égard des traités portant création des zones exemptes d’armes nucléaires à prêter leur concours aux Etats parties et aux Etats signataires afin de faciliter la réalisation de ces objectifs.
Aux termes du projet de résolution sur la réduction des armements nucléaires non stratégiques (A/C.1/58/L.39), présenté par le Brésil au nom de la Coalition pour un nouvel agenda, l’Assemblée générale demanderait que soient adoptées des mesures concrètes concertées visant à réduire encore le statut opérationnel des systèmes d’armes nucléaires non stratégiques. Elle demanderait également l’interdiction de ces types d’armement non stratégiques qui ont déjà été retirées des arsenaux de certains Etats dotés d’armes nucléaires et la mise au point de mécanismes de transparence pour la vérification de leur élimination.
Aux termes du projet de résolution vers un monde exempt d’armes nucléaires: un nouvel ordre du jour (A/C.1/58/L.40), présenté par le Brésil au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, l’Assemblée générale demanderait à tous les Etats de s’abstenir de toute action susceptible de conduire à une nouvelle course aux armements nucléaires ou d’avoir un impact négatif sur le désarmement et la non-prolifération nucléaire. Elle demanderait également à tous les Etats Membres de respecter les traités internationaux dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaires et de s’acquitter scrupuleusement de toutes les obligations qui en découlent. En outre, elle demanderait à tous les Etats parties de s’employer, avec détermination et sans faillir, à donner pleinement effet aux accords importants auxquels est parvenue la Conférence des Parties chargées d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2000, dont le Document final définit les grandes lignes nécessaires pour parvenir au désarmement nucléaire. L’Assemblée générale conviendrait également qu’il y a lieu d’accorder la priorité à de nouvelles réductions des armements nucléaires stratégiques.
L’Assemblée générale conviendrait également que la Conférence du désarmement devrait créer, au plus vite, un comité spécial chargé du désarmement nucléaire. Elle conviendrait également que la Conférence du désarmement devrait reprendre des négociations sur un traité multilatéral, non discriminatoire et internationalement et effectivement vérifiable interdisant la production de matière fissile et également achever l’examen et la mise à jour d’un mandat concernant la prévention d’une course aux armements dans l’espace. L’Assemblée générale engagerait également les Etats dotés de l’arme nucléaire à prendre les mesures nécessaires pour pouvoir s’intégrer sans heurt dans le processus conduisant à l’élimination totale de ces armes. Elle demanderait aux trois Etats, Inde, Israël et Pakistan, d’adhérer inconditionnellement et sans retard au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. Elle engagerait la République populaire démocratique de Corée à revenir sur ses déclarations récentes en vue d’appliquer pleinement les dispositions du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. L’Assemblée générale soulignerait que l’Agence internationale de l’énergie atomique doit être en mesure de vérifier et de s’assurer que les installations nucléaires des Etats parties au TNP sont utilisées à des fins pacifiques uniquement.
Prenant la parole au nom de la Coalition pour un nouvel agenda (Afrique du Sud, Brésil, Egypte, Irlande, Mexique, Nouvelle-Zélande et Suède), M. SERGIO DUARTE (Brésil), a expliqué que le contexte qui entoure ces projets de textes avait été défini en 2000 lors de la Conférence de révision du TNP qui avait été marquée par l’engagement des Etats nucléaires d’éliminer progressivement leurs arsenaux. Lors de la prochaine Conférence d’examen en 2005, on s’attendra à ce que ces Etats aient réalisé des progrès importants. Le sentiment général est que le débat sur le désarmement nucléaire doit parvenir à des progrès tangibles. Au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour, nous estimons que la menace posée par les armements stratégiques est importante. La Conférence de révision du TNP avait fait de leur élimination une priorité. Présentant également le projet de résolution L.38 sur l’hémisphère Sud, le représentant a rappelé que cette résolution avait remporté l’année dernière un soutien important. Ce texte a été mis à jour et reflète la ratification du Traité de Rarotonga par le Royaume de Tonga. Il a expliqué que l’objectif est de faire de l’hémisphère Sud une zone exempte d’armes nucléaires sans que cela n’implique d’obligations supplémentaires.
M. PAUL STEPHENS (Australie) a expliqué que la prolifération des armes nucléaires constitue la plus grande menace que connaît l’humanité. Il a fait part de sa préoccupation quant au programme d’armement iranien et du retrait de la République populaire démocratique de Corée du TNP. Toutes les parties au TNP ont des obligations à remplir et le système renforcé de garanties de l’AIEA devrait être la norme pour les Etats parties au TNP. Nous souhaitons que le protocole additionnel à ce Traité soit ratifié par l’ensemble des Etats Membres. Nous nous félicitons que la Conférence de 2000 ait insisté sur l’entrée en vigueur du CTBT. Nous sommes heureux d’être l’un des coauteurs d’un projet de résolution sur le CTBT et sommes confiants que ce texte sera soutenu. Un traité sur l’interdiction des matières fissiles est une mesure urgente de désarmement mais, même si cette idée a été largement entérinée, elle n’a malheureusement pas été mise en œuvre. Nous soutenons le projet de résolution qui sera présenté à cet effet.
Aux termes du projet de résolution sur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (A/C.1/58/L.52) présenté par le représentant de la Nouvelle Zélande, l’Assemblée générale, prierait instamment tous les Etats de maintenir leur moratoire sur les essais nucléaires. Elle prierait instamment tous les Etats qui ont signé le Traité, mais ne l’ont pas encore ratifié, en particulier ceux dont la ratification est indispensable à son entrée en vigueur, d’accélérer le processus de ratification.
M. TIM CAUGHLEY (Nouvelle-Zélande), a indiqué que le CTBT est un instrument indispensable à l’arrêt des essais nucléaires. Le représentant a rappelé que les Etats Membres avaient pris l’engagement de ne rien faire qui pourrait porter préjudice au Traité lors de la Conférence de révision du TNP en 2000. Pour renforcer son importance, 18 ministres des affaires étrangères avaient adopté une déclaration en 2002 et depuis, 50 gouvernements l’ont fait. Nous sommes gravement préoccupés par le fait que cet instrument ne soit pas encore entré en vigueur. La position de la République populaire démocratique de Corée est très déstabilisante. Nous demandons également à tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait de ratifier ce texte. Le représentant a également rappelé les règles de droit international relatives à la haute mer et a fait part de son attachement à ces règles compte tenu de la situation géographique de son pays. La proposition consistant à réduire les risques de prolifération en mer du Sud est importante et nous nous rallions à la déclaration du Brésil.
Aux termes du projet de résolution sur la Conférence des Nations Unies chargée de trouver les moyens d’éliminer les dangers nucléaires dans le contexte de désarmement nucléaire (A/C.1/58/L.2), présenté par le Mexique, l’Assemblée générale déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa 59ème session la question intitulée «Conférence des Nations Unies chargée de trouver les moyens d’éliminer les dangers nucléaires dans le contexte du désarmement nucléaire».
Aux termes du projet de résolution sur le renforcement du régime défini par le Traité visant l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes (Traité de Tlatelolco) (A/C.1/58/L.6), présenté par le Mexique, et telle qu’amendée oralement, l’Assemblée générale demanderait instamment aux pays de la région qui ne l’ont pas encore fait de déposer leurs instruments de ratification des amendements au Traité de Tlatelolco approuvés par la Conférence générale de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et dans les Caraïbes sans ses résolutions 267 (E-V), 268 (XII) et 290 (E-VII).
Aux termes du projet de résolution sur la Conférence des Etats parties aux traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires et de leurs signataires (A/C.1/58/L.19), présenté par le Mexique, l’Assemblée générale inviterait instamment les Etats parties aux traités portant création de telles zones, et leurs signataires, à renforcer leurs activités de coopération et de coordination afin de promouvoir leurs objectifs communs dans le cadre de la Conférence, et prierait le Secrétaire général de prêter son concours et de fournir les services nécessaires à la conférence des Etats Parties aux traités portant création de zones exemptes d’armes nucléaires et de leurs signataires.
M. GUSTAVO ALBIN (Mexique) a souligné que ces trois projets de résolution contribueraient au renforcement du régime de non-prolifération nucléaire. Il a ensuite donné lecture du contenu de ces textes.
Aux termes du projet de résolution vers l’élimination totale des armes nucléaires (A/C.1/58/L.53), présenté par le Japon, l’Assemblée générale demanderait à tous les Etats de redoubler d’efforts afin d’empêcher et de limiter la prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive, en confirmant et en renforçant au besoin leurs politiques consistant à ne pas transférer d’équipements, de matières ou de technologies qui pourraient contribuer à la prolifération de ces armes, tout en veillant à ce que ces politiques soient conformes à leurs obligations en vertu du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires. En outre, elle demanderait également à tous les Etats d’appliquer les normes les plus strictes possibles pour la sécurité, la garde en lieu sûr, le contrôle efficace et la protection physique de toutes les matières pouvant contribuer à la prolifération des armes nucléaires et autres armes de destruction massive, afin notamment, d’empêcher que de telles armes ne tombent entre les mains de terroristes.
Mme KUNIKO INOGUCHI (Japon) a émis le souhait que le texte pourra bénéficier d’une majorité écrasante de la part de la communauté internationale, comme ce fut le cas l’an dernier. Seul Etat ayant connu les ravages de l’arme nucléaire, le Japon a également appelé à des mesures concrètes et réalistes en matière d’élimination des armes nucléaires, ainsi qu’en matière de non-prolifération. A ce titre, le Japon estime qu’il faut appliquer les 13 mesures pratiques de la Conférence de révision du TNP de 2000, car ce Document est toujours d’actualité. A ce titre, le projet de résolution présenté par le Japon comprend beaucoup d’éléments du document final de cette Conférence.
Aux termes du projet de résolution sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale (A/C.1/58/L.14), présenté par l’Ouzbékistan, l’Assemblée générale, sur recommandation de la Première Commission, déciderait d’inscrire à l’ordre du jour provisoire de sa cinquante-neuvième session le point intitulé «Création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale».
M. RAZZOQ (Ouzbékistan) a, au nom des cinq Etats d’Asie centrale, expliqué que les Etats de la région mènent actuellement des consultations avec les Etats nucléaires afin de réaliser l’objectif de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.
Mme LUNDEMO (Norvège) a fait part du soutien de son pays au TNP en réaffirmant l’importance de la Conférence de révision de 2005 qui doit renforcer les normes de non-prolifération. Les Etats doivent appliquer les systèmes et les garanties de l’AIEA. Le Traité de Moscou représente une contribution importante à la réduction des armes stratégiques, mais nous devons faire davantage. Nous appelons tous les Etats à ratifier le CTBT et dans l’intervalle, nous les exhortons à maintenir un moratoire sur les essais nucléaires qui ne doivent cependant pas remplacer la ratification du Traité. Nous sommes également en faveur d’un traité d’interdiction des matières fissiles qui soit juridiquement contraignant.
Aux termes du projet de résolution sur la conclusion d’arrangements internationaux efficaces pour garantir les Etats non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace de ces armes (A/C.1/58/L.8), présenté par le Pakistan, l’Assemblée générale réaffirmerait qu’il faut parvenir à s’entendre rapidement sur des arrangements internationaux efficaces qui garantissent ces Etats contre l’emploi ou la menace de ces armes. Elle engagerait dès lors tous les Etats, en particuliers les Etats dotés d’armes nucléaires, à travailler activement à la conclusion rapide d’un accord sur une approche commune, en particulier sur une formule commune qui pourrait figurer dans un instrument international ayant force obligatoire. A ce titre, elle recommanderait de doubler d’efforts pour parvenir à cette approche ou formule commune et d’étudier plus avant les diverses approches possibles, notamment celles envisagées à la Conférence du désarmement, afin de surmonter les difficultés. En outre, elle recommanderait que la Conférence du désarmement poursuive activement des négociations intensives en vue de parvenir rapidement à un accord et de conclure des arrangements internationaux efficaces pour garantir les Etats non dotés d’armes nucléaires contre l’emploi ou la menace des ces armes.
M. ASIF DURRANI (Pakistan), a expliqué que la question des garanties sécuritaires à donner aux Etats qui ne possèdent pas d’armes nucléaires, figure dans la Charte des Nations Unies. Cette demande s’est cristallisée depuis les années 60, mais la réponse offerte par les Etats nucléaires a été jugée inadéquate par les Etats non nucléaires. A la fin de la guerre froide, nous avions espéré qu’il serait plus facile pour les Etats nucléaires d’apporter des garanties de sécurité, mais, au contraire, la situation est devenue encore plus complexe. Malgré, l’extension indéfinie du TNP, certains Etats ont jugé qu’ils avaient le droit de conserver leurs armes nucléaires. La portée géographique de l’utilisation de telles armes s’est élargie avec la conclusion d’alliances élargissant leurs champs d’application. La doctrine qui interdit de ne pas utiliser en premier cette arme a été revue, mais cela n’a pas empêché que de nouvelles doctrines émergent parallèlement. Qui plus est, deux nouveaux Etats nucléaires sont apparus sur la scène internationale. Compte tenu des circonstances, parvenir à des garanties de sécurité pour les Etats qui ne sont pas dotés de cette arme est une question urgente à répondre, et le projet de résolution résume bien cet état d’urgence.
M. C. V. UDEDIBIA (Nigéria) a, au nom du Groupe africain, demandé la mise en œuvre de mesures de non-prolifération nucléaire, l’arme nucléaire étant la menace la plus importante pour l’humanité. Il faudrait élaborer à une convention pour l’interdiction des armes et, dans ce contexte, un engagement de la part des Etats pour interdire la sophistication de leurs propres armes, serait une étape dans la bonne direction. De plus, un instrument contraignant devrait être élaboré permettant de garantir l’irréversibilité des processus de désarmement. Le Groupe africain est préoccupé que, 25 ans après l’adoption de la déclaration finale de la session extraordinaire de l’Assemblée générale, celle-ci n’ait pas encore été appliquée. Le TNP est un instrument essentiel de la communauté internationale. En attendant, il est important qu’un moratoire sur les essais nucléaires soit maintenu. Nous regrettons qu’une fois de plus, la Conférence du désarmement n’ait pas réussi à lancer des négociations sur le désarmement nucléaire.
M. ANDY RACHMIANTO (Indonésie) a rappelé que la Commission avait adopté de nombreuses résolutions pour réduire le rôle des armes nucléaires dans les politiques nationales. Malheureusement, ces textes n’ont pas été mis en œuvre. Il est indéniable que la Première Commission traverse une période difficile.
Droit de réponse
Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a déploré la vision unilatérale des Etats qui se sont exprimés ce matin. Il a souligné que la politique nucléaire de son pays provenait de la politique hostile des Etats-Unis envers la Corée. Nous attendons de ces pays de comprendre clairement quelle est la nature des problèmes entre la RPDC et les Etats-Unis.
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