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AG/DSI/323

VINGT-CINQ ANS APRES LA SESSION SPECIALE DE L’ASSEMBLEE GENERALE SUR LE DESARMEMENT, L’ARME NUCLEAIRE ENCORE CONSIDEREE COMME LA MENACE LA PLUS GRAVE

13/10/2003
Communiqué de presse
AG/DSI/323


Première Commission

7e séance – après-midi


VINGT-CINQ ANS APRES LA SESSION SPECIALE DE L’ASSEMBLEE GENERALE SUR LE DESARMEMENT, L’ARME NUCLEAIRE ENCORE CONSIDEREE COMME LA MENACE LA PLUS GRAVE


L’arme nucléaire a été identifiée à nouveau cet après-midi comme la menace la plus grave que connaît le monde civilisé par les membres de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) qui poursuivait son débat général.  Vingt-cinq ans après la tenue de la première session spéciale que les Nations Unies avaient consacrée au désarmement, les représentants de la Commission ont réaffirmé la validité des conclusions qu’avait tirées l’Organisation en 1978 avant de poser les fondations d’une stratégie mondiale de désarmement nucléaire.


Ainsi, de nombreux Etats appartenant au Groupe des non-alignés ainsi que le représentant de la Nouvelle Zélande, en sa qualité de membre de la Coalition pour un nouvel agenda, ont appelé les cinq Etats nucléaires à assumer les responsabilités premières que leur confère un tel statut.  Ils leur ont notamment demandé d’honorer l’engagement pris en 2000 lors de la Conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) de procéder sans équivoque à la destruction de leurs arsenaux. 


Ces même Etats ont été la cible de nombreuses critiques cet après-midi, notamment en raison de leurs contributions aux dépenses militaires dans le monde, qui se chiffrent à 850 milliards de dollars en 2002, alors que deux tiers de la population vit avec moins d’un dollar par jour. Autre motif de préoccupation, le fait que les dépenses militaires sont bien supérieures aux contributions versées par les Etats Membres des Nations Unies pour mettre en œuvre la Déclaration du Millénaire dont l’un des objectifs est de réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015.


L’universalisation du TNP que n’ont toujours pas ratifié Israël, l’Inde et le Pakistan et que la République populaire démocratique de Corée vient de dénoncer, mais également la mise en œuvre du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) et la création de zones exemptes d’armes nucléaires ont été perçues comme le meilleur moyen de débarrasser le monde du fléau nucléaire.  Pour renforcer l’architecture du désarmement, plusieurs délégations ont souhaité le lancement de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles pouvant entrer dans la fabrication d’armes nucléaires.


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Nouvelle-Zélande, Liban, Bangladesh, Jamahiriya arabe libyenne, Viet Nam, Myanmar, Népal, Soudan et Erythrée.  Les représentants de l’Erythrée, de l’Ethiopie et du Yémen ont exercé leur droit de réponse.


La Commission poursuivra son débat général demain mardi 14 octobre à partir de 15 heures.


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DESARMEMENT ET LA SECURITE INTERNATIONALE


M. TIM CAUGHLEY (Nouvelle-Zélande), a déclaré qu’il s’associait pleinement à la déclaration du Brésil, au nom de la coalition pour un nouvel ordre du jour, affirmant en même temps que l’objectif d’un nouvel agenda en faveur d’un monde exempt d’armes nucléaires, constituait une priorité pour son pays.  Le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) est basé sur l’idée que les Etats non dotés d’armes nucléaires renoncent à l’option d’en acquérir et que les cinq puissances nucléaires respectent leurs obligations en prenant des mesures efficaces en vue du désarmement nucléaire.  Dans ce cadre, il est absolument nécessaire que les cinq Etats dotés de capacités nucléaires tiennent leurs engagements, a souligné le représentant de la Nouvelle-Zélande.  Appelant tous les Etats à respecter leurs obligations envers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la Nouvelle-Zélande a souligné l’importance d’un mécanisme de vérifications, objectif et indépendant, dans le renforcement de la confiance entre les Etats Membres.  Le représentant de la Nouvelle Zélande s’est dit préoccupé du retrait de la République populaire démocratique de Corée du TNP et appelé celle-ci à revenir sur sa décision.  D’autre part, la Nouvelle-Zélande s’inquiète que l’Inde, Israël et le Pakistan n’aient pas encore adhéré au Traité de non-prolifération nucléaire, et possèdent des installations nucléaires qui ne peuvent faire l’objet de vérifications.  Dans ce cadre, la communauté internationale se doit d’accentuer ses efforts en vue de parvenir à l’universalité du TNP, a affirmé M. Caughley.


Le manque de contrôle international sur les armes biologiques préoccupe également grandement la Nouvelle-Zélande, qui a appelé les Etats Membres au renforcement de la Convention sur l’interdiction des armes bactériologiques.  A cet effet, le représentant de la Nouvelle Zélande a souligné les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Convention sur les armes chimiques, qui ont permis de créer une nouvelle dynamique.  Si l’on veut toutefois renforcer le rôle fondamental que la Convention occupe dans l’architecture du désarmement, il faudra encore redoubler d’efforts.  De plus, l’interdiction des matières fissiles doit continuer à être considérée comme un élément fondamental pour l’élimination globale des armes nucléaires, a ajouté le délégué de la Nouvelle-Zélande, appelant à la conclusion d’un instrument s’y rapportant.  En matière d’armes légères, M. Caughley a attiré l’attention des Etats Membres sur les défis posés en Asie par les mines antipersonnel.  Il a également plaidé en faveur de l’élaboration d’un instrument juridique contraignant sur les débris explosifs de la guerre, en vue de parvenir au déminage et à l’adoption de mesures pour la protection des civils.


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a estimé que le désarmement ne suit pas la bonne direction, comme l’ont montré les évènements récents.  Pour ce qui est du multilatéralisme, le représentant a expliqué qu’il constituait un concept essentiel dans le cadre des processus de désarmement.  Les Nations Unies se doivent ainsi de prendre des mesures collectives de prévention des menaces à la paix et à la sécurité internationales.  Le multilatéralisme complète les négociations bilatérales sans les remplacer toutefois.


Le représentant a par ailleurs évoqué ce qu’il a perçu comme la menace nucléaire au Moyen-Orient où Israël demeure le seul Etat de la région à n’avoir pas accédé au TNP.  Il a par ailleurs estimé que le commerce illicite des armes légères constitue une menace à la sécurité nationale des Etats et un obstacle au développement.  Eliminer ce fléau exige de s’attaquer aux sources et aux causes des conflits, et en premier celui de l’occupation étrangère, a-t-il précisé.  Il existe une relation étroite entre désarmement et développement.  Dans un monde où les deux tiers de la population mondiale vivent avec moins d’un dollar par jour, il est tragique que les dépenses d’armement aient atteint, l’année dernière, 850 milliards de dollars.  Les mines antipersonnel constituent un problème humanitaire international qui touche 80 Etats et fait 15 000 victimes chaque année, principalement parmi les civils.  Le contrôle des armements conventionnels et des armes stratégiques est ainsi d’autant plus important.  Le Liban continue de fournir tous les ans des rapports sur ses dépenses militaires.  Nous demandons l’élargissement du registre des Nations Unies aux armes de destruction massive.


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh), a regretté qu’il n’ait pas été possible de se mettre d’accord sur la tenue d’une quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, d’autant plus que la Conférence du désarmement, seule instance multilatérale de négociation, demeure dans l’impasse.  Aujourd’hui, tandis que l’universalité du Traité de non-prolifération (TNP) n’a pas été atteinte et que l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des essais nucléaires (CTBT) se fait attendre, la prolifération des Etats nucléaires ralentit les efforts multilatéraux déployés en faveur du désarmement nucléaire. 


Le manque d’engagements dont font preuve les Etats nucléaires, relatifs à l’élimination complète de leurs propres armes nucléaires, préoccupe au plus haut point le Bangladesh, surtout à une époque où le risque que des terroristes ne s’en emparent, s’est encore accru.  Toutefois, malgré ces déceptions, des progrès ont été réalisés notamment sur la base d’initiatives multilatérales et bilatérales prises ces dernières années par la communauté internationale, a souligné le représentant du Bangladesh.  A cet effet, il a salué la conclusion du Traité de Moscou entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie, ainsi que l’adhésion de Cuba et du Timor-Leste au Traité de non prolifération (TNP).  Dans le domaine des petites armes, le Bangladesh a rappelé l’importance d’instruments comme la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, ou le Registre des armes des Nations Unies.  Toutefois, il est nécessaire de revitaliser les instruments du désarmement, a estimé M. Chowdhury.  Pour ce faire, il a appelé au renforcement des traités internationaux et des régimes de vérification, à la réduction des dépenses militaires et à la promotion d’accords régionaux de désarmement. 


M. Ahmed Own (Jamahiriya arabe libyenne) a déclaré qu’en cette 25ème année, anniversaire de la première session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement, les armes nucléaires ont été identifiées comme le danger le plus grave auquel doit faire face la civilisation.  Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle ne ménage aucun effort afin que la prochaine session spéciale de l’Assemblée générale ait lieu le plus vite possible.  Le représentant a rappelé que le TNP qui est rentré en vigueur en 1970, n’est toujours pas universel et que les résultats obtenus lors des nombreuses conférences d’examen sont très décevants, le nombre d’ogives et la puissance destructrice de telles armes étant allées au-delà de l’imaginable.


Le représentant a appelé les Etats dotés de l’arme nucléaire à assumer la responsabilité particulière qui leur revient eu égard à la mise en œuvre du TNP.  Nous appelons à la mise en œuvre de l’article VI de la Déclaration finale de la Conférence de révision de 1995, demandant la création d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient.  Le représentant a demandé le lancement de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  Il a demandé par ailleurs à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu’il place ses installations sous le contrôle de l’AIEA et soit partie au TNP.  Le représentant a insisté sur l’importance de promouvoir le multilatéralisme en matière de désarmement nucléaire.  Pour sa part, la Jamahiriya arabe libyenne participe à toutes les conférences sur le désarmement. 


Le représentant a par ailleurs expliqué que son pays se trouve face à de nombreux problèmes liés aux mines posées pendant la Deuxième Guerre mondiale et dont le nombre a été estimé à 20 millions sur le territoire, freinant ainsi son développement économique.  Nous demandons aux pays qui sont responsables de l’enfouissement des mines de nous donner des cartes nous montrant leur emplacement.  Nous demandons aux Etats de prêter une assistance technique et financière aux opérations de déminage.  La Réunion de Tripoli et le Sommet qui se tiendra en Tunisie associant les Etats du bassin méditerranéen seront l’occasion de resserrer des liens de coopération.


M. NGUYEN DUY CHIEN (Viet Nam), a constaté qu’il existait une base commune solide en vue du désarmement global, et souhaité que les accords et instances multilatéraux du désarmement soient renforcés.  Toutefois, le Viet Nam regrette, a-t-il dit, le manque de progrès enregistrés dans la recherche de moyens permettant de promouvoir le désarmement nucléaire et la confiance entre les Etats.  A cet effet, le représentant du Viet Nam a souligné l’impossibilité dans laquelle se trouvent les Etats de parvenir à un consensus en ce qui concerne la tenue d’une quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement. 


Les armes de destruction massive - nucléaires, chimiques et biologiques - constituent la plus grande menace au monde d’aujourd’hui, a souligné le représentant, réaffirmant l’engagement de son pays en vue de leur élimination.  Dans ce contexte, il a mis en évidence l’importance de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice sur l’obligation de finaliser des négociations en vue de parvenir au désarmement nucléaire grâce à un contrôle international strict et efficace.  En outre, pour parvenir au désarmement nucléaire, le Traité de non-prolifération (TNP) et son application universelle demeurent la pierre angulaire de l’édifice. 


M. MYA THAN (Myanmar) a rappelé lui aussi que cette année marque le vingt-cinquième anniversaire de la première session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.  Les dispositions du document final sont toujours valables aujourd’hui, a jouté le représentant.  Dans son paragraphe 20, le Document final accorde la plus grande importance au désarmement nucléaire et nous réaffirmons qu’il s’agit également de notre priorité.  Il est important que les Etats nucléaires respectent l’engagement qu’ils ont pris en 2000 de parvenir à l’élimination de leurs arsenaux et il est donc indispensable que les Etats mettent en œuvre les 13 étapes prévues à cet effet. 


Le représentant a identifié l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) comme une étape importante du désarmement nucléaire.  Une autre étape est le lancement de négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  Le représentant a également appelé à la relance des travaux de la Conférence du désarmement à Genève.  Enfin, le représentant a fait part du soutien de son pays au principe du multilatéralisme, arguant du fait que face à un problème mondial, il fallait apporter des réponses mondiales.  Il a expliqué que tous les Accords internationaux de contrôle des armements, comme le TNP et les Conventions sur les armes chimiques et biologiques, ont été négociés par la Conférence du désarmement et sont le témoignage de la valeur du multilatéralisme.


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a souligné l’érosion des mécanismes et instances du désarmement, dont la Conférence du désarmement.  Alors que des stocks importants d’armes nucléaires et de destruction massive se constituent dans certains Etats, ce qui entraîne d’autres à suivre cet exemple, le processus de désarmement est en perte de vitesse, aucune initiative majeure n’ayant été prise en vue de leur élimination.  Le Népal demande aux puissances nucléaires d’éliminer leurs armes, en respectant le programme de travail en 13 étapes pratiques adopté lors de la Conférence de révision du Traité de non prolifération (TNP), tenue en 2000, ainsi qu’en respectant l’article VI du Traité. 


Le Népal a salué l’adoption du Traité de Moscou entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie, et appelé les deux Etats à prendre de nouvelles mesures en vue de réduire leurs armements nucléaires.  Le Népal appuie l’utilisation pacifique des technologies nucléaires mais, uniquement sous certaines conditions et sous un mécanisme de vérification non discriminatoire.  En outre, la communauté internationale doit faire en sorte que les régimes contre les armes chimiques et biologiques soient maintenus et renforcés.  Le Népal est également préoccupé par une course aux armements dans l’espace, et encourage, à cet effet, la mise en œuvre d’un régime de contrôle multilatéral de missiles balistiques.  En matière de commerce des armes légères, le Népal a souligné le fossé qui existait sur la manière de combattre leur commerce illicite.  Un partenariat global est essentiel pour empêcher l’usage d’armes légères et de petit calibre par des acteurs non étatiques, a souligné son représentant. Pour ce faire, il recommande de renforcer et compléter la mise en œuvre d’un registre des armes classiques.  En outre, le Népal a également plaidé pour une relocalisation rapide du Centre régional de la paix et le désarmement en Asie et au Pacifique à Katmandou. 


M. HASSAN HAMID HASSAN (Soudan) a évoqué les nombreux changements intervenus sur le plan international et régional qui exigent la revitalisation de l’action internationale pour éviter la prolifération des armes nucléaires et faire en sorte que le déséquilibre entre les Etats nucléaires et ceux qui n’en disposent pas ne se creuse davantage.  Il est regrettable que bien des puissances continuent à perfectionner leur technologie militaire, que ce soit dans le domaine nucléaire, biologique et chimique.  Il est également regrettable que ces Etats se fassent concurrence sous prétexte de la prévention et la sécurité internationales, nonobstant les accords internationaux.  Les foyers de tensions et conflits ont poussé les Etats à adopter une attitude défensive marquée par l’augmentation des dépenses militaires.  D’autre part, les contributions allouées pour la mise en oeuvre de la Déclaration du Millénaire sur le développement sont bien en deçà de celles consenties par les Etats en matière d’armement.  La création de zones exemptes d’armes nucléaires est le meilleur moyen de débarrasser le monde du fléau nucléaire.  Le représentant a estimé que les installations nucléaires d’Israël sont une menace grave à la paix dans la région.  Il a mis en évidence les efforts de son pays pour interdire la prolifération des armes de petit calibre tout en demandant aux Etats industrialisés de s’abstenir de transférer de telles armes à des éléments non étatiques.  Le représentant a estimé que compte tenu des défis de plus en plus importants qui se posent aujourd’hui, le rôle de la Commission doit être renforcé.


M. AMARE TEKLE (Erythrée) a regretté les résultats mitigés obtenus dans le domaine de la sécurité internationale, du désarmement et du contrôle des armements.  Malgré les progrès enregistrés par l’entrée en vigueur de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction des mines antipersonnel, la Convention sur l’interdiction des armes chimiques ou le nombre important d’Etats ayant adhéré au Traité sur l’interdiction des essais nucléaires (CTBT) dont récemment l’Erythrée, l’instance multilatérale que constitue la Conférence du désarmement demeure dans l’impasse quant à son programme de travail.  Les armes classiques, en tant qu’arme de destruction massive de cette dernière décennie, préoccupent grandement l’Erythrée.  A cet effet, la mise en œuvre du Programme d’action pour combattre leur commerce illicite dans tous ses aspects doit demeurer une priorité, a estimé le représentant.  Citant la Somalie et la corne de l’Afrique en exemple, M. Tekle a évoqué les problèmes de cette région qui doit faire face à une prolifération d’armes légères provenant de pays voisins, et qui risquent de déstabiliser la région. 


Les mines antipersonnel constituent également une source de menace à la sécurité et à la stabilité, particulièrement en Afrique, a affirmé le représentant de l’Erythrée.  Une nouvelle fois, la corne de l’Afrique n’est pas épargnée par le fléau, en particulier la population de l’Erythrée, victime de ces mines au cours de trente années de guerre de libération et de trois années de défense de sa souveraineté territoriale.  En outre, des mines antipersonnel éthiopiennes continuent à faire des victimes malgré la signature d’un Accord de paix et de cessation des hostilités, a ajouté M. Tekle.  Dans ce contexte, il a réaffirmé son engagement pour la création de zones régionales et mondiales exemptes de ce type d’armes.  Toutefois, un certain nombre d’Etats continuent à produire ces armes et à les vendre à des pays qui les utilisent même contre ceux qui respectent la mise en œuvre de la Convention sur les mines antipersonnel, a déploré le représentant de l’Erythrée.  Son pays a également appelé les Etats Membres à promouvoir la sécurité internationale et le règlement pacifique des conflits.  A cet effet, l’Erythrée a déploré le fait que l’Ethiopie ne se conforme pas à la décision de la Commission d’arbitrage dans le différend territorial qui l’oppose à son voisin. 


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant de l’Ethiopie a souligné que l’Erythrée avait envahi le territoire de presque tous ses voisins au cours de dix dernières années.  L’Erythrée compte quelque 3 millions d’habitants, dont une armée qui représente au moins 10% de sa population, a-t-il souligné.  Pour le représentant de l’Ethiopie, l’accuser de se défendre contre une agression, est malvenu, alors que la communauté internationale a reconnu que l’Erythrée était l’agresseur et l’Ethiopie la victime de cette agression. 


Le représentant de l’Erythrée a rappelé que, selon l’Accord d’Alger, Badme faisait partie du territoire souverain de l’Erythrée.  «Il s’agit d’une décision juridique contraignante et définitive que les deux pays avaient acceptée», a-t-il ajouté.  La Commission des frontières a décidé que Badme faisait partie du territoire de l’Erythrée, or cette décision a été rejetée par l’Ethiopie qui, en ne la respectant pas, porte dès lors atteinte à l’Accord d’Alger.


Reprenant la parole, le représentant de l’Ethiopie a souligné que son pays continuait à respecter l’Accord d’Alger et la décision de la Commission des frontières.  Il a regretté que toutes les commissions de l’Assemblée aient à entendre les allégations et accusations de l’Erythrée à l’égard de son pays.


Intervenant à son tour, le représentant de l’Erythrée, a expliqué que l’Ethiopie prétend ne pas avoir rejeté l’Accord d’Alger. En fait, a-t-il ajouté, le Premier Ministre éthiopien demande qu’un mécanisme de rechange soit mis en place malgré la décision finale et contraignante de la Commission des frontières. 


Exerçant également son droit de réponse, le représentant du Yémen a toutefois précisé que des problèmes subsistaient.  L’Erythrée, par exemple, ne respecte pas pleinement les décisions relatives aux activités de la pêche. 


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