AG/1469

L’ASSEMBLEE GENERALE VOTE L’ADOPTION DE PLUSIEURS MESURES AFIN DE RENFORCER SON ROLE ET D’AMELIORER SES METHODES DE TRAVAIL

19/12/2003
Communiqué de presse
AG/1469


Assemblée générale

76ème séance plénière – après-midi


L’ASSEMBLEE GENERALE VOTE L’ADOPTION DE PLUSIEURS MESURES AFIN DE RENFORCER SON ROLE ET D’AMELIORER SES METHODES DE TRAVAIL


Elle adopte trois autres résolutions, dont une destinée à renforcer les partenariats entre l’ONU et le secteur privé notamment


Consciente de la nécessité de renforcer son autorité et son rôle, ainsi que d’améliorer ses méthodes de travail, l’Assemblée générale a aujourd’hui adopté sans vote et telle qu’amendée oralement une résolution relative à la revitalisation de ses travaux*.  Concernant le renforcement de son autorité, il est notamment décidé que les Présidents de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité et du Conseil économique et social devraient se rencontrer périodiquement afin de renforcer la coopération, la coordination et la complémentarité des trois organes.  Il est également décidé qu’en juin de chaque année, le Président élu de l’Assemblée proposera une ou plusieurs questions d’intérêt mondial au sujet de laquelle ou desquelles les Etats Membres seront invités à faire des observations au cours du débat général de la prochaine session de l’Assemblée.


Afin de mieux diffuser les travaux et décisions de l’Assemblée générale, le soutien fourni par le Département de l’information du Secrétariat est également appelé à être intensifié.  Le Secrétaire général est notamment prié de présenter un projet à la prochaine session du Comité de l’information, de façon que des recommandations puissent être présentées à l’Assemblée générale.  Dans le même sens, l’Assemblée décide que les ressources en personnel et autres moyens d’appui du Bureau du Président seront renforcés, dans les limites des ressources existantes.  A cet égard, cinq postes supplémentaires seront prévus pour compléter l’appui actuel.


En outre, afin d’améliorer l’efficacité de l’Assemblée générale et de rationaliser ses méthodes de travail, celle-ci estime que les travaux des grandes commissions gagneraient peut-être à être organisés en deux périodes de fond pendant la session; ceci à compter de la soixantième session.  De même, de manière à ce que ses décisions puissent avoir un plus grand impact, l’Assemblée générale aurait avantage à réduire son ordre du jour pour examiner en profondeur toutes les questions, à avoir des résolutions plus concises, mieux ciblées et à orientation plus pratique.


En résumé, la représentante du Secrétariat a fait valoir que l’adoption de cette résolution entraînerait des dépenses supplémentaires de 948 000 dollars pour l’exercice biennal 2004-2005 et que tous les efforts seraient faits pour absorber ces coûts. 


L’Assemblée générale a par ailleurs adopté une résolution relative au développement de partenariats mondiaux**.  Depuis quelques années, ces partenariats entre l’Organisation des Nations Unies et des acteurs non


étatiques comme les entreprises, fondations et autres organisations du secteur privé jouent un rôle de plus en plus important.  Ils revêtent des formes très diverses, allant de la participation au processus intergouvernemental – comme dans la structure tripartite de l’Organisation internationale du Travail – à des formules plus récentes comme le Fonds pour l’environnement mondial, le Groupe d’étude sur les technologies de l’information et des communications, le Pacte mondial, ou le statut consultatif auprès du Conseil économique et social.  La résolution adoptée souligne la nécessité de renforcer cette coopération pour relever les défis de la mondialisation, et notamment pour réaliser les objectifs de développement du Millénaire.  L’Assemblée générale souligne néanmoins que les principes et les modalités qui régissent ces partenariats doivent reposer sur les bases solides que sont les buts et principes des Nations Unies, tels qu’ils sont énoncés dans la Charte, dans le respect de l’intégrité et de l’indépendance de l’ONU, et qu’ils doivent également tenir compte des lois et des priorités des pays où ils sont mis en œuvre.


Une résolution*** a également été adoptée sans vote, aux termes de laquelle l’Assemblée générale, soulignant que la lutte contre la haine, les préjugés, l’intolérance et les stéréotypes fondés sur la religion ou la culture constitue un défi mondial d’importance qui appelle de nouvelles mesures, encourage les gouvernements à promouvoir, par le biais de l’éducation notamment, la compréhension, la tolérance et l’amitié entre les êtres humains dans toute la diversité de leurs religions, de leurs convictions, de leurs cultures et de leurs langues.  L’Assemblée générale engage les Etats à faire en sorte que les membres des institutions chargées de faire appliquer la loi et de l’armée, les fonctionnaires, les éducateurs et d’autres agents de l’Etat respectent les différentes religions et convictions et n’aient pas un comportement discriminatoire.


Constatant une fois de plus avec une profonde inquiétude l’immensité des problèmes humanitaires et de développement dus à la présence de mines dans certains pays et profondément alarmée par le nombre de mines qui continuent d’être posées chaque année, l’Assemblée générale a par ailleurs adopté sans vote et telle qu’amendée oralement une résolution**** par laquelle elle prie instamment tous les Etats Membres d’aider les pays affectés par les mines à créer ou développer leurs propres capacités de lutte antimines.  Elle engage notamment tous les donateurs à verser des contributions régulières et prévisibles au Fonds d’affectation spéciale pour l’assistance à la lutte antimines, ainsi qu’à soutenir les campagnes nationales et des programmes humanitaires des ONG.  Elle les prie instamment de fournir, selon les besoins, une assistance technique aux pays touchés par les mines, de promouvoir la réalisation, dans des délais raisonnables, de travaux scientifiques de recherche-développement axés sur les utilisateurs concernant les techniques et moyens de lutte antimines, et les engage à favoriser la collaboration à tous les niveaux à cet effet.


L’Assemblée générale se réunira lundi 22 décembre pour se prononcer sur la Troisième Commission (questions sociales, humanitaires et culturelles).


*(A/58/L.49/Rev.1)

**(A/58/L.51)

***(A/58/L.52)

****(A/58/L.50)


REVITALISATION DES TRAVAUX DE L'ASSEMBLEE GENERALE


Rappelant les débats exhaustifs sur la revitalisation de l'Assemblée générale, M. ROBERT H. JUNTE, Président de l'Assemblée générale, a déclaré avoir essayé de s’acquitter à tout moment de la tâche qui était la sienne au cours de cette session.  Dans les deux documents analytiques soumis à l’attention des délégations, comme dans le projet de résolution A/58/L.49/Rev.1, l'Assemblée a pleinement tenu en compte des décisions prises lors des précédentes réunions sur la question de la revitalisation.  Il a ensuite rappelé que les propositions avaient été regroupées en deux: « Renforcement de l’autorité de l'Assemblée générale » et « Amélioration des méthodes de travail de l'Assemblée générale  ».  Ces deux angles sont toutefois liés, puisqu’en améliorant ses méthodes de travail, l'Assemblée générale pourra renforcer son rôle et son autorité.  Le Président a ajouté que cette résolution contient des décisions opérationnelles qu’il est nécessaire de mettre en œuvre tout de suite pour changer significativement le travail de l'Assemblée générale.


Le représentant du Bangladesh a félicité le Président et les facilitateurs d’être parvenus à un accord sur la résolution A/58/L.49/Rev.1.  La souplesse dont a fait preuve le Groupe des non-alignés mérite en particulier des éloges.  La délégation n’a pas d’observations à faire sur les deux groupes de points portant sur la revitalisation, mais a déclaré en revanche que le projet ne reflète pas complètement ce que le Bangladesh était en droit d’espérer.  Toutefois, une recommandation fondamentale pour le Bangladesh était le renforcement du Bureau de l'Assemblée générale, qui constitue « le visage public » de cet organe.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant d’Italie a salué chaleureusement l’adoption de la résolution A/58/L.49/Rev.1 et a déclaré qu’il était de la responsabilité commune d’assurer l’application de ses dispositions.  L’Union européenne a exprimé sa reconnaissance à l’égard de l’approche en deux étapes choisie par le Président de l'Assemblée générale et est particulièrement satisfaite que des dates limites fermes aient été fixées pour les recommandations spécifiques relatives aux grandes commissions et aux décisions attendues de l'Assemblée générale.  Enfin, le représentant s’est dit convaincu que la présente résolution constituait un pas significatif vers la rationalisation de l'Assemblée générale, et une pierre angulaire dans le processus de réforme en cours, auquel l’Union européenne a réaffirmé son intention de contribuer activement.


Le représentant des Etats-Unis, rappelant son adhésion au consensus autour de la résolution, a néanmoins déploré que celle-ci n’aille pas suffisamment loin dans les réformes pour revitaliser véritablement et efficacement l’Assemblée.  Les Etats Membres doivent faire des réformes plus audacieuses pour véritablement redonner sa crédibilité à l’Assemblée, a-t-il poursuivi, insistant sur la nécessité d’être plus actif en ce qui concerne la rationalisation de l’ordre du Jour, qui, jusqu’ici, fait crouler l’Assemblée sous son propre poids.  Ces réformes doivent faire l’objet d’une évaluation des coûts très précise, a-t-il en outre souligné.


S’exprimant au nom du Groupe de Rio, le représentant du Pérou s’est félicité de l’adoption par consensus de la présente résolution sur la revitalisation de l'Assemblée générale.  Cette phase ne fait que renforcer le rôle du système multilatéral et celui de l'Assemblée générale au sein du système des Nations Unies.  Remerciant les six facilitateurs pour s’être montrés conciliants, le Groupe de Rio s’est déclaré prêt à mettre en place un suivi sur l’applications des mesures prévues par le dispositif de la résolution.


Le représentant de l’Algérie, s’exprimant au nom des pays non alignés, a quant à lui salué les efforts déployés par le Président pour faire avancer le processus de revitalisation de l’Assemblée générale et a estimé que l’adoption de cette résolution constituait une étape importante en ce sens.  Il a en outre jugé extrêmement important de souligner la nécessité d’appliquer toutes les dispositions de la résolution votée, et de poursuivre tous les efforts de réformes nécessaires à l’avenir.


Le représentant de la Fédération de Russie a estimé que les recommandations de la résolution permettraient d’accroître l’efficacité de l’Assemblée générale, et donc celle de l’ONU en général.  Nous prenons acte du fait qu’elles entraîneront des dépenses supplémentaires mais nous appelons l’ONU à couvrir ces dépenses dans le cadre des moyens existants, a-t-il précisé.


Le représentant de la Chine s’est félicité de l’adoption avec succès de la résolution sur la revitalisation de l'Assemblée générale, qui est la preuve de l’engagement commun en faveur d’une réforme du système des Nations Unies.  La Chine attache beaucoup d’importance à la revitalisation, qui contribue à renforcer la coordination d’ensemble de l'Assemblée générale, et plus largement des activités de l’ONU.  Si les mesures prévues par le dispositif sont appliquées, elles produiront des résultats positifs, et pour cette raison, l’adoption ne doit être qu’un point de départ, et non un aboutissement.


Le représentant d’Israël a estimé que ce consensus sur la question des mines, auquel son pays s’était joint, aiderait la communauté internationale à promouvoir la lutte antimines.  Cependant, il a déploré que le texte alternatif que sa délégation avait proposé n’ait pas été accepté, notamment en ce qui concerne la prise en compte de la menace que représentent les acteurs non étatiques, comme les organisations terroristes.  Celles ci peuvent acquérir ce type d’armes et il ne faut pas négliger cette menace, a-t-il souligné, estimant à ce titre que le paragraphe 14 du préambule n’est pas assez fort sur cette question.


Le représentant de Cuba a fait valoir ses préoccupations sur les grandes difficultés pour déminer après les conflits, soulignant que, pour cette raison, son pays s’était joint au consensus.  Cependant, il a déploré que certains changements apportés cette année à la résolution, notamment des références à la Convention d’Ottawa ainsi qu’aux instruments juridiques internationaux, aient failli faire échouer ce consensus.  L’élargissement des instruments juridiques internationaux sur cette question doit être fait par les Etats parties à ces instruments uniquement, et ne relève pas du rôle de l’Assemblée générale.  Cette dernière doit se préoccuper des aspects humanitaires de la question.


Le représentant de la République islamique d’Iran a rappelé que son pays, en particulier sur la frontière avec l’Iraq, est infesté de mines antipersonnel et d’engins non explosés qui continuent de faire aujourd’hui beaucoup de victimes.  Il a cependant estimé que la question de la lutte antimines, lorsqu’elle fait l’objet d’une résolution de l'Assemblée générale, ne doit traiter que de l’aspect humanitaire, les autres volets relevant de la compétence d’autres organes des Nations Unies.  Le représentant a espéré que les projets de résolution élaborés à l’avenir tiendraient compte de cette division des compétences.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant de l’Italie a attiré l’attention sur certaines parties du texte qui ne tiennent pas assez compte selon lui de l’universalité des droits de l’homme.  La résolution aurait dû davantage insister sur la liberté de penser, a-t-il poursuivi, la liberté de religion et la liberté d’expression.  L’Union européenne est par ailleurs préoccupée par l’usage du concept relativement vague d’« harmonie », qui pourrait favoriser la restriction de la liberté d’expression.


Le représentant de l’Inde a rappelé que la résolution A/58/L.50 constituait une étape cruciale dans la lutte mondiale contre le terrorisme.  Toutefois, il a estimé qu’elle ne met pas assez en avant la nécessité d’oeuvrer en faveur de la culture de paix et qu’elle ne parle pas des méthodes d’éducation qui encouragent la tolérance.  Pareillement, cette résolution ne parle pas assez de renforcer la démocratie, grâce à des institutions participatives qui permettent de lutter contre la violence, alors que ces questions sont évoquées dans les textes d’autres organes des Nations Unies, tels que l’UNESCO.


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