AG/1467

COMMEMORANT LA JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME, L’ASSEMBLEE GENERALE DECERNE SIX PRIX, DONT UN A TITRE POSTHUME A SERGIO VIEIRA DE MELLO

10/12/2003
Communiqué de presse
AG/1467


Assemblée générale

73e séance plénière – matin & après-midi


COMMEMORANT LA JOURNEE INTERNATIONALE DES DROITS DE L’HOMME, L’ASSEMBLEE GENERALE  GENERALE DECERNE SIX PRIX, DONT UN A TITRE POSTHUME A SERGIO VIEIRA DE MELLO

Un Prix spécial des droits de l’homme a été décerné aujourd’hui à titre posthume par le Président de l’Assemblée générale à Sergio Vieira de Mello, Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en Iraq, tué dans l’exercice de ses fonctions lors de l'attentat terroriste commis à Bagdad le 19 août 2003.  Commémorant le cinquante-cinquième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme et le dixième anniversaire de l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, l’Assemblée générale a également attribué à cette occasion les cinq autres prix 2003 des Nations Unies relatifs aux droits de l’homme aux personnes et organisations ayant fourni des contributions significatives pour la protection et la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  Les lauréats étaient les suivants: Mme Enrique Estela Barnes de Carlotto (Argentine), Présidente des Grands-mères de la place de Mai, qui œuvre depuis 1976 pour retrouver dans son pays les enfants disparus à la suite du coup d’Etat militaire; l’association jordanienne «The Family Protection Project Management Team of Jordan», qui a réussi à lever dans son pays le tabou de la violence domestique et à promouvoir le débat sur l'égalité des sexes; Mme Shulamith Koenig (Etats-Unis), fondatrice du Mouvement pour l'éducation aux droits de l'homme, dont l’objectif est de créer une culture des droits de l'homme; le Réseau de la paix en Afrique de l'Ouest des Femmes de la rivière Mano, qui regroupe des organisations de femmes engagées en faveur de la paix en Sierra Leone, au Libéria et en Guinée; enfin M. Deng Pufang (Chine) qui défend le droit des personnes handicapées en Chine.


Avant de remettre les prix, le Président de l’Assemblée générale, M. Julian R. Hunte (Sainte-Lucie), a réaffirmé les droits inaliénables de tous les peuples et êtres humains à jouir pleinement des droits énoncés par la Déclaration universelle des droits de l’homme, au nombre desquels la liberté, l’égalité, la dignité, la justice sociale, l’autodétermination et le droit à être gouverné de façon démocratique, attirant tout particulièrement l’attention sur la nécessité d’inculquer aux enfants une culture à ce sujet.  Saluant les apports de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, adoptés en 1993, et qui définissaient les droits de l’homme comme un ensemble de droits universels, indivisibles, interdépendants et connexes, la plupart des délégations ont cependant regretté la disparité avec laquelle ces droits, notamment civiques et politiques, sont aujourd’hui exercés.  Le Chili, qui s’exprimait au nom de la Communauté des démocraties, a fait ainsi valoir l’interdépendance entre paix, développement, droits de l’homme et démocratie, à l’heure où plus de la moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour, le Pérou affirmant au nom du Groupe de Rio que l’universalité des droits de l’homme ne pourra se réaliser que lorsque la démocratie sera universelle.  Toutefois, les efforts accomplis à l’échelle nationale doivent être renforcés par le biais de la coopération internationale.  Dans ce cadre, la communauté internationale aura pour tâche d’entreprendre la réforme du système multilatéral et de mettre en place un environnement économique mondial propice pour garantir l’universalité des libertés individuelles, a indiqué le représentant du Guyana.  Il a été rejoint sur ce point par la République de Corée qui s’est dite convaincue que la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire passait par l’adoption de politiques et de mesures centrées sur les droits de l’homme.


A cette fin, les Nations Unies ont créé, depuis l’adoption de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, des juridictions internationales comme les tribunaux pénaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie et le Haut Commissariat aux droits de l’homme, initiatives dont s’est félicité le Liban.  L’Assemblée générale a par ailleurs adopté en 1989 la Convention relative aux droits de l’enfant puis en 1979 la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes en vue de protéger ces deux groupes particulièrement vulnérables.  Toutefois, M. Digvijay Singh, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de l’Inde, s’est dit convaincu que l’approche consistant à adopter un éventail de conventions, protocoles et autres instruments juridiques, ne suffit pas à prendre en compte les difficultés réelles auxquelles sont confrontés les individus pour acquérir et jouir de leurs droits fondamentaux, le représentant du Liechtenstein ajoutant de son côté qu’il faut désormais s’efforcer de combler le fossé entre les normes en vigueur dans le domaine des droits de l’homme et la réalité vécue sur le terrain.  Enfin, soulignant les liens intrinsèques entre les questions des droits de l’homme et de la sécurité, les délégations de l’Islande et du Brésil ont déclaré que les mesures visant à renforcer la lutte contre le terrorisme au lendemain du 11 septembre devaient respecter le droit international, et tout particulièrement les dispositions relatives aux droits de l’homme, au droit international humanitaire et au droit des réfugiés. 


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours de ce débat: Italie (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et pays associés), Autriche, Ukraine, Kenya, Philippines, Soudan, Cuba, Kazakhstan, Erythrée, Liban, Equateur, Mongolie, Nigéria, Japon, Thaïlande, Etats-Unis, Népal, ainsi que l’Observateur permanent du Saint-Siège.


L’Assemblée générale se réunira à une date qui sera ultérieurement annoncée dans le Journal. 


cinquante-cinquième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme


Déclarations


      M. JULIAN R. HUNTE, Président de l’Assemblée générale des Nations Unies, a déclaré que la gravité des problèmes relatifs aux droits de l’homme à travers le monde ne doit pas empêcher de célébrer les progrès accomplis en cette journée de célébration des droits de l’homme.  Il a ensuite réaffirmé les droits inaliénables de tous les peuples et êtres humains à jouir pleinement des droits humains, au nombre desquels la liberté, l’égalité, la dignité, la justice sociale, l’autodétermination et le droit à être gouverné de façon démocratique.  Il a tout particulièrement attiré l’attention sur la nécessité d’inculquer aux enfants une culture des droits de l’homme.  Aussi, a-t-il indiqué, il est temps d’inclure leur enseignement dans les matières dispensées à l’école.  Pour assurer une telle promotion, il faut s’engager davantage sur la base du respect des principes consacrés par la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Nous devons agir sur tout l’éventail de mesures ayant une influence sur cette question, a poursuivi le Président, qui a ajouté que les Nations Unies et la communauté internationale doivent trouver une solution à des conflits interminables, définir un système économique mondial équitable, et se montrer vigilant à faire respecter les droits des personnes vulnérables, en particulier des enfants et des femmes.  M. «Hunte a conclu en déclarant que cette célébration devait être l’occasion de sensibiliser l’opinion aux questions des droits de l’homme et de réaffirmer notre détermination à les renforcer.

M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou), au nom du Groupe de Rio, a déclaré que les Etats membres du Groupe de Rio conçoivent les droits de l’homme comme un ensemble de droits universels, indivisibles, interdépendants et connexes qui doivent être respectés sans discrimination, sans sélectivité, et de façon objective et non arbitraire.  A cet égard, le Groupe de Rio accorde une grande importance aux mécanismes de coopération en la matière, qui représentent le moyen de progresser et d’avancer à long terme dans le sens du respect, de la protection et de la promotion des droits de l’homme.  Aussi, les gouvernements et les sociétés des pays membre du Groupe reconnaissent-elles la pratique de la démocratie comme instrument essentiel pour parvenir à cet objectif.  Le représentant a ensuite rappelé que 55 ans après la Déclaration universelle des droits de l’homme, de nombreuses populations sont toujours privées d’exercer leurs droits civiques et politiques, tandis que la moitié de la population mondiale vit avec moins de deux dollars par jour.  Toutefois, le Groupe de Rio est bien conscient que l’exercice du droit au développement ne saurait se limiter à la seule croissance économique, mais tend plus largement vers une amélioration sensible de la qualité de vie de l’humanité.  Celle-ci ne résultera que d’une combinaison de facteurs externes et internes, exigeant des actions à l’échelle nationale comme la coopération de la communauté internationale, a ajouté en conclusion M. de Rivero.


Intervenant au nom de la Communauté des démocraties, M. HERALDO MUNOZ (Chili) a rappelé que ce Groupe s’est formé en juin 2000 à l’occasion de la Conférence ministérielle de Varsovie lors de laquelle plus de 100 pays ont formé le vœu de défendre les principes démocratiques et adopté la Déclaration de Varsovie.  Lors de la deuxième conférence qui s’est tenue en novembre 2002 en République de Corée, les ministres ont adopté le Plan d’action de Séoul aux termes duquel les membres de la Communauté réaffirment leur engagement à promouvoir, à protéger et à respecter les droits de l’homme -civils, politiques, sociaux, économiques et culturels, qui sont les éléments essentiels de la démocratie.  Lors de la réunion tenue le 26 septembre dernier au Siège des Nations Unies, la Communauté a souligné son adhésion aux principes et aux objectifs de la Charte des Nations Unies, à la Déclaration universelle des droits de l’homme, à la Déclaration de Vienne et aux principes fondamentaux du droit international.  Ses membres ont également attiré l’attention sur l’interdépendance entre la paix, le développement, les droits de l’homme et la démocratie et réitéré l’engagement du Groupe à promouvoir la démocratie aux niveaux national, régional et mondial.  En cette journée de célébration, la Communauté des démocraties insiste sur le fait que c’est en reconnaissant l’universalité des principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme que la communauté internationale s’engage à promouvoir la démocratie à tous les niveaux.  La Communauté, a poursuivi le représentant du Chili, s’engage à collaborer avec les Nations Unies et d’autres organisations, au niveau régional pour tout ce qui a trait avec la démocratie.  Dans ce contexte, la Communauté salue la nomination d’un Groupe d’experts de haut niveau et les efforts de réforme du système multilatéral.


S’exprimant au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, M. MARCELLO SPATAFORA (Italie) a souligné les progrès importants réalisés au cours des 55 dernières années en matière de promotion et de protection des droits de l’homme.  Parvenir à leuruniversalisation réelle demeure un objectif prioritaire pour la communauté internationale, a poursuivi M. Spatafora, qualifiant la Déclaration universelle des droits de l’homme de document remarquable qui évite de répéter les erreurs du passé.  Faisant référence ensuite aux mécanismes et organisations mis en place en matière de promotion et de protection des droits de l’homme, le représentant a salué les efforts déployés par ces structures pour promouvoir les principes clefs en matière de droits de l’homme.  Réaffirmant l’indivisibilité, l’interdépendance et l’universalité des droits de l’homme, qui avaient été soulignées à Vienne en 1993, M. Spatafora a souhaité que les Nations Unies continuent de mettre en oeuvreœuvre   ces principes en toutes circonstances, en particulier dans la gestion des conflits et dans les opérations de maintien de la paix, par le truchement du Bureau du Haut Commissaire aux droits de l’homme.  Déplorant la poursuite des violations des droits de l’homme dans certaines régions, en particulier pour ce qui est des droits des femmes et des enfants, le représentant a réaffirmé la nécessité de lutter contre l’impunité, estimant, dans un autre domaine, que la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect des droits de l’homme. 


M. GERHARD PFANZELTER (Autriche) s’est associé à la déclaration faite par l’Italie, au nom de l’Union européenne.  Il a rappelé que la Déclaration et le Programme d’action de Vienne, adoptés EN 1993, avaient véritablement dessiné les contours d’une vision d’une action mondiale en faveur des droits de l’homme, reconnaissant les principes d’universalité, d’indivisibilité et d’interdépendance en la matière.  Le représentant a présenté les résultats du Symposium international intitulé «  Le rôle des juges dans la promotion et la protection des droits de la personne et des libertés fondamentales –renforcement de la coopération interinstitutions  », organisé à l’initiative de Mme Benita Ferrero-Waldner, Ministre autrichien des affaires étrangères.  Il est essentiel que les

juges reçoivent dans tous les pays une formation à leur rôle de défenseurs des droits de la personne, a-t-il indiqué, ajoutant que le Symposium avait aussi recommandé la création de deux bases de données internationales, l’une relative à la jurisprudence en matière de droits de la personne, l’autre relative à l’échange d’informationS sur les projets et mesures pris dans ce domaine.


M. VALERIY KUCHINSKY (Ukraine) a évoqué la mémoire de Sergio Vieira de Mello et de tous ceux qui ont oeuvréœuvré   à la promotion et à la protection des droits de l’homme.  Rappelant que le régime soviétique totalitaire avait coûté la vie à des millions d’Ukrainiens (entre 7 et 10 millions), victimes en 1933 d’une famine sans précédent résultant de la collectivisation des terres, sans que la communauté internationale ne réagisse.  Il a fallu attendre 70 ans pour que la grande famine de 1933 soit reconnue comme tragédie nationale pour la population ukrainienne, a déclaré M. Kuchinsky, avant de remercier les Etats Membres qui ont soutenu le projet de résolution concernant cette question, présenté par sa délégation.  L’histoire nous rappelle que les droits de l’homme font partie intégrante de la société et de son égalité, a affirmé ensuite le représentant ukrainien, plaidant à son tour pour l’universalisation accélérée de ces droits indivisibles et interdépendants.  Nous avons la responsabilité de contribuer à l’universalité des droits de l’homme, a-t-il dit enfin, observant que le concept de droits de l’homme doit s’exprimer dans le quotidien des individus. 


M. DIGVIJAY SINGH, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de l’Inde, a affirmé que le présent débat offrait l’occasion de mesurer les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration et le Programme d’action de Vienne comme dans la réalisation des idéaux contenus dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.  A cet égard, la reconnaissance, par la Déclaration de Vienne, que la démocratie, le développement et le respect des droits humains et des libertés fondamentales, sont interdépendants et constituent des valeurs qui se renforcent mutuellement, a proposé la base d’une conception authentiquement holistique des droits humains individuels.  Toutefois, l’Inde a regretté que les recommandations énoncées par l’article 22 de la Déclaration, portant sur l’effort national et la coopération nationale pour aider chacun à profiter de ses droits, n’aient pas été mises en œuvre, ajoutant que seule une universalisation du minimum économique décent peut constituer la base d’une vision équitable des droits humains universels.  La délégation s’est également dite convaincue que l’approche consistant à privilégier la promotion et la protection des droits au détriment de leur jouissance, et à adopter un éventail de conventions, protocoles et autres instruments juridiques, ne permet pas de prendre en compte les difficultés concrètes des individus à acquérir et à jouir de leurs droits fondamentaux.  Le représentant a souligné qu’il faut s’éloigner de la sélectivité, des doubles mesures, et des démarches partiales pour s’engager plutôt dans une approche honnête et autocritique afin de garantir le respect des droits de l’homme.  C’est dans ce contexte que l’Inde a insisté sur l’importance de renforcer la capacité nationale en la matière, soulignant le rôle important que pouvait jouer à cet égard le Haut Commissariat aux droits de l’homme.


M. MICHAEL OYUGI (Kenya) a fait observer que de plus en plus d’Etats reconnaissaient la nécessité d’accorder une très grande priorité aux droits des femmes et des enfants.  Au Kenya, a-t-il indiqué, la Commission nationale pour le développement et l’égalité entre les sexes coordonne et promeut l’adoption d’une démarche soucieuse de l’égalité entre les hommes et les femmes dans le processus législatif et bientôt, une instance sera créée pour recevoir et enquêter sur les plaintes pour discrimination.  En ce jour de célébration du dixième anniversaire de la Déclaration de Vienne, s’est félicité le représentant, le Kenya dresse un bilan positif des progrès accomplis dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels.  Sa délégation regrette l’absence de consensus sur le droit au développement et invite le Groupe de travail de la Commission des droits de l’homme à réfléchir à l’opportunité d’élaborer une convention relative au droit au développement.  Le représentant a par ailleurs expliqué que son pays accordait une grande importance à la protection des enfants et mettait l’accent sur l’accès à l’éducation et aux services de santé, en particulier des fillettes.  Il a souligné l’attachement de son Gouvernement aux principes démocratiques, à l’état de droit, à la lutte contre la corruption et la promotion et la protection des droits de l’homme.  Il a conclu en attirant l’attention sur le fait que la promotion des droits de l’homme nécessitait un environnement favorable de paix et de stabilité et a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts de paix sur le continent africain, et en particulier en Afrique de l’Est.  


M. LAURO L. BAJA (Philippines) a rappelé que l’éducation aux droits de l’homme était l’œuvre d’une vie, et qu’elle devait être menée quotidiennement à tous les niveaux de la société.  Les progrès des technologies de l’information et des communications, en particulier sur Internet, offrent une opportunité considérable de promouvoir l’éducation en matière de droits de l’homme sur toute la planète.  Les Philippines soutiennent la promotion et le respect des droits des femmes par le biais du Programme d'action de Beijing et de son processus de suivi Beijing   +5.  Il est important de réitérer notre engagement en faveur des enfants en soutenant la Convention relative aux droits de l'enfant.  Le trafic d’enfants est l’une des plus graves violations des droits de l’enfant, qui cause des dommages psychosociaux à la fois à l’enfant et à sa famille.  C’est un crime international, que les Etats doivent combattre car il se perpétue par le biais de l’adoption illégale, du travail des enfants, de l’esclavage et de la prostitution.  M. Baja s’est félicité de l’entrée en vigueur de la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille.  L’approche des droits de l’homme doit être pragmatique, a-t-il ajouté, car il est illusoire de concentrer l’attention sur les droits fondamentaux sans promouvoir le développement et la démocratie.

M. GILBERTO VERGNE SABOIA (Brésil) a souligné l’importance de la Déclaration universelle des droits de l’homme pour la mise en œuvre des obligations contenues dans la Charte des Nations Unies.  Il a toutefois rappelé qu’au moment de son adoption à la Commission des droits de l’homme, Eleanor Roosevelt et les autres membres du comité de rédaction avaient quitté la Commission, déçus par l’impossibilité de rédiger une charte des droits de l’homme qui soient assortie de dispositions juridiques contraignantes.  La Déclaration de Vienne et son Programme d’action ont toutefois renforcé les normes juridiques et les mécanismes de suivi en vigueur.  Le représentant a expliqué qu’en sa qualité de Président du Comité de rédaction à la Conférence de Vienne, il avait œuvré pour dissiper les méfiances mutuelles et rapprocher des positions souvent conflictuelles.  Grâce à la Déclaration de Vienne, l’universalité des droits de l’homme a été renforcée tout comme leur caractère indivisible et interdépendant.  Pour la première fois, le droit au développement a également été reconnu dans la Déclaration de Vienne tandis que le lien entre démocratie, droits de l’homme et développement a été établi.  La Déclaration considère la pauvreté extrême et l’exclusion sociale comme une violation des droits de l’homme.


Poursuivant son analyse de l’évolution des droits de l’homme, le représentant a expliqué que la création du Haut Commissariat aux droits de l’homme à la suite de l’adoption de la Déclaration de Vienne a contribué à mettre en œuvre cette approche intégrée.  Par la suite, lors de la Conférence de Rio sur l’environnement et le développement, les droits de l’homme ont été étroitement associés aux questions économiques et écologiques.  L’établissement de la Cour pénale internationale est ensuite venue combler un vide.  Malheureusement, a regretté le représentant, nous devons faire face à des tentatives constantes d’éroder les droits de l’homme.  La Conférence mondiale contre le racisme de Durban s’est tenue dans un contexte tendu marqué par une confrontation politique et idéologique.  Peu après la clôture de la Conférence, les attentats du 11 septembre ont eu lieu.  Comme le souligne la Déclaration de Vienne, les actes de terrorisme visent la destruction des droits de l’homme et des libertés fondamentales.  Cependant, la lutte contre le terrorisme ne peut pas servir d’excuse pour révoquer certains droits quelles qu’en soient les circonstances.


      M.        . AKASHA (Soudan) a réaffirmé la pertinence du concept d’indivisibilité, d’universalité et d’interdépendance des droits de l’homme, estimant que la communauté internationale devrait s’abstenir du recours à la politique des «deux poids, deux mesures».  Insistant ensuite sur le droit au développement, le représentant a invité les Etats Membres à renforcer les institutions de protection des droits de l’homme en axant les efforts sur le respect de la diversité culturelle. 

M. ORLANDO REQUEIJO GUAL (Cuba) a estimé que la Déclaration universelle des droits de l’homme n’avait pas, lors de son adoption il y a 55 ans, satisfait les attentes des peuples placés sous le joug colonial.  Aujourd’hui, a-t-il dit, nous sommes plus éloignés que jamais du respect des droits de l’homme dans un monde où 115 millions d’enfants n’ont pas accès à l’éducation et où 1,2 milliard d’êtres humains vivent avec moins d’un dollar par jour.  Il a réaffirmé l’importance du respect de la diversité culturelle, linguistique et religieuse et a invité la communauté internationale à ne pas agir de façon partiale.  Regrettant que cette réunion d’examen quinquennal n’ait pas prévu de procéder à une évaluation du processus de mise en œuvre de la Déclaration de Vienne, adoptée en 1993, M. Requeijo Gual a déploré que les Nations Unies s’éloignent des objectifs d’indivisibilité et d’interdépendance des droits de l’homme, en raison notamment de démarches sélectives et arbitraires de certaines puissances au service de leurs propres intérêts.  En matière de droits de l’homme, les pays industrialisés doivent intégrer définitivement le droit au développement et cesser d’imposer des conditionnalités, a-t-il dit, estimant que la solidarité internationale constitue aujourd’hui une nécessité incontournable et un facteur de survie de l’humanité. 


M. BAIKADAMOV (Kazakhstan) s’est félicité qu’en consacrant une session extraordinaire aux droits de l’homme, la communauté internationale réaffirme son engagement en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme.  Il a rappelé les étapes par lesquelles son pays a dû passer pour établir une démocratie où règne l’état de droit et sont garantis les droits de l’homme conformément à sa Constitution.  La Constitution, a-t-il précisé, garantit les principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ce qui traduit officiellement les valeurs humaines.  Il a indiqué que son pays était de plus en plus ouvert du point de vue économique et social et de plus en plus stable du point de vue politique.  Son pays, a-t-il dit, a signé la semaine dernière les Pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme et attache une importance particulière aux droits des femmes et des enfants ainsi qu’à la réforme du système judiciaire.  Le Kazakhstan a notamment créé avec succès des mécanismes permettant la participation de la société civile aux activités de l’Etat comme l’Institut de l’Ombudsman, chargé de la protection des droits de l’homme des citoyens et en particulier des groupes vulnérables.  Il a conclu en appuyant l’action des Nations Unies en matière de promotion des droits de l’homme.  


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a fait observer que c’est la reconnaissance de l’égalité de tout être humain , quelles que soient sa religion, sa culture, ses traditions politiques et ses orientations, qui constitue le véritable succès de la Déclaration universelle des droits de l’homme et qu’il convenait de défendre et de concrétiser les principes gagnés de haute lutte.  A cet égard, il a appelé la communauté internationale à soutenir les efforts des pays en développement en la matière en prenant en compte leurs spécificités géographiques, économiques et sociales.  Reconnaissant que le terrorisme pose un défi de grande ampleur à la communauté internationale, y compris pour ce qui est de la protection des droits de l’homme, le représentant du Guyana a souligné la nécessité de ne pas reléguer le sous-développement, la pauvreté et les maladies au second plan des préoccupations internationales.  Il a insisté sur l’impact de l’épidémie de VIH/sida, sur la promotion des droits de l’homme et notamment sur le droit au développement.  La mise en œuvre des engagements pris dans la Déclaration du Millénaire et du Consensus de Monterrey fournissent le cadre pour une action concertée de la communauté internationale en vue de concrétiser les droits de l’homme énoncés dans la Déclaration universelle, a-t-il déclaré en invitant les Etats Membres à cfaire preuve de volonté politique pour assurer la mise en œuvre de la Déclaration de Vienne en vue de créer un nouvel ordre international plaçant l’homme au centre des préoccupations.  Il a conclu en soulignant les nombreux progrès accomplis par son pays en matière de renforcement de la démocratie et de protection des droits de l’homme, notamment des femmes, des enfants, des minorités et des autres groupes vulnérables.

      M. AMARE TECKLE (Erythrée) a relevé que les institutions et les Etats qui avaient pour mandat de créer un monde meilleur ont souvent failli à leur mission de manière lamentable.  Aucune logique humaine ne peut expliquer l’inaction de la communauté internationale au Rwanda et au Cambodge ou dans d’autres régions du monde où de graves violations des droits de l’homme ont été commises.  Rappelant l’histoire de son propre pays, le représentant a indiqué qu’en 1950, l’Erythrée ne pouvait pas exercer son droit à l’autodétermination.  Aujourd’hui, notre intégrité territoriale et notre souveraineté sur nos ressources naturelles sont menacées.  Nous sommes prêts au dialogue mais à condition que la ligne de démarcation frontalière soit sécurisée sur la base des décisions finales de la Commission de délimitation, qui sont juridiquement contraignantes.  Si le Conseil de sécurité décidait de créer un mécanisme alternatif afin de revoir la situation, comme le demande ld’Ethiopie, a prévenu le représentant, les Nations Unies seraient en violation du droit international. 

Le représentant a par ailleurs expliqué que parmi la gamme des droits de l’homme, le droit à la vie et à la sécurité de la personne devait primer.  C’est la raison pour laquelle l’accent est désormais mis sur le droit au développement qui englobe le droit à la paix, au développement, à l’autodétermination, à la souveraineté sur les ressources naturelles et l’environnement.  Il est également devenu évident que la mondialisation est une menace aux droits de l’homme, au bien-être social et à la cohésion communautaire.  Le représentant a insisté pour que les décideurs des Nations Unies montrent la voie par leur impartialité.  Il est également important de rester à l’écoute de la société civile.


M. HOUSSAM DIAB (Liban) a rappelé que les peuples sous occupation considèrent la Déclaration universelle des Droits de l’Homme comme la source d’inspiration de leur propre lutte pour l’autodétermination, la souveraineté et l’indépendance vis-à-vis des puissances coloniales.  Malheureusement, les défis que la Déclaration a relevés en 1948 restent toujours d’actualité.  Fondées sur la conviction que les gouvernements ont une obligation à protéger les droits énoncés par la Déclaration, les Nations Unies ont créé un certain nombre de mécanismes et procédures en vue d’influencer la conduite de ceux qui violent ce droits.  Parmi les actions menées sous l’égide de l’Organisation, il y a l’envoi sur le terrain de Rapporteurs spéciaux afin de surveiller et de faire rapport sur les abus, la création de missions sur les droits de l’homme dans les zones dangereuses, et l’imposition de sanctions économiques et politiques.  Par ailleurs, ces dernières années, le Conseil de sécurité a mis en place deux tribunaux internationaux pour le Rwanda et l’ex-Yougoslavie, et la Cour internationale de Justice a maintenant autorité pour poursuivre en justice les auteurs de génocide et de crimes de guerre.  Toutefois, un large consensus a mis en évidence la nécessité de mettre pleinement en œuvre ces instruments juridiques et de mieux les coordonner, a souligné le représentant, qui a regretté les réserves de toutes sortes émises par les Etats parties sur de tels instruments pour se soustraire aux obligations   qui en découlent.


M. LUIS GALLEGOS (Equateur) a exhorté la communauté internationale à renouveler son engagement pour faire des droits de l’homme une réalité dans la vie de tous les jours.  Soulignant que ces dernières années, le sens de la dignité humaine avait été mieux appréhendé, M. Gallegos a toutefois estimé que les efforts étaient encore insuffisants pour faire des droits de l’homme un principe indivisible et égalitaire.  L’instabilité politique et les conflits qui persistent ici et là traduisent bien cette réalité de l’inégalité des droits, a déclaré le représentant de l’Equateur, insistant sur l’obligation éthique et morale de promouvoir les droits de toutes les minorités et personnes vulnérables, notamment les personnes handicapées pour qui M. Gallegos a exigé la conclusion rapide d’une convention internationale.  Il a ensuite fait part des initiatives prises dans le cadre du plan national sur les droits de l’homme en Equateur, notamment pour assurer la protection des populations autochtones, des handicapés et des autres populations vulnérables comme les migrants.  C’est au nom de ces convictions que l’Equateur a souscrit en juillet 1998 au Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale, a conclu M. Gallegos. 


M. HJALMAR W. HANNESSON (Islande) s’est félicité de la mise en place de la Cour pénale internationale qui constitue un outil puissant pour garantir la mise en œuvre des normes internationales des droits de l’homme.  Il a souligné l’importance de promouvoir la démocratie en tant que moyen de protection des droits de l’homme et de lutte contre les discriminations.  Attirant l’attention sur le fait que les femmes sont victimes des violations des droits de l’homme les plus communes, à savoir la violence domestique et en temps de guerre, le représentant a salué les nouvelles initiatives lancées par les Nations Unies dans le domaine, et notamment l’étude globale de toutes les formes de violence dont les femmes sont victimes qui sera présentée à la soixantième session de la Commission des droits de l’homme.  Il a en outre émis l’espoir que des progrès soient réalisés dans l’élaboration d’une convention sur les droits des personnes handicapées.  Constatant que les progrès accomplis en matière de réalisation des Objectifs de développement du Millénaire, il a regretté l’échec des négociations de Canc úun sur le système commercial et mentionné les initiatives prises à Genève par le Groupe des pays nordiques pour débattre avec leurs collègues des pays africains afin de relancer le processus.  Il a souligné les liens intrinsèques entre les droits de l’homme, le développement et la sécurité.  Se félicitant de l’établissement d’un Groupe d’experts chargé d’étudier les menaces à la sécurité au niveau mondial, il a souligné que les mesures prises pour lutter contre le terrorisme devraient respecter le droit international, et en particulier le droit relatif aux droits de l’homme, le droit international humanitaire et le droit des réfugiés.  Par ailleurs, le représentant a appuyé la proposition visant à élaborer une convention sur le commerce des armes.  Il a conclu en invitant les Etats parties à retirer les réserves qu’ils ont émises sur les instruments relatifs aux droits de l’homme, en particulier la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et la Convention relative aux droits de l’enfant.

M. CHOISUREN BAATAR (Mongolie) a rappelé que son pays avait été l’hôte de la cinquième Conférence internationale des démocraties nouvelles ou rétablies, en septembre dernier.  Les participants ont reconnu, dans la Déclaration d’Oulan-Bator et dans le Plan d’action sur la démocratie, la bonne gouvernance et la société civile que la démocratie, le développement et le respect des droits de la personne et des libertés fondamentales étaient interdépendants et devaient être défendus de manière conjointe.   Il a précisé que le Plan d’action proposait diverses mesures pour la protection et la promotion des droits de la personne.  En Mongolie, sous l’impulsion des réformes démocratiques, entamées dans les années 90, un processus intensif de transformation législative a été mis en place, afin de mettre le droit interne en conformité avec les normes internationales.  La nouvelle Constitution de 1992 a intégré ces normes, et c’est maintenant le texte clef en la matière.  Le Parlement a également adopté une loi établissant une Commission nationale des droits de la personne.  Le Gouvernement a adopté des plans d’actions visant à promouvoir ces droits ainsi que l’équité des sexes.  De nombreuses parties prenantes de la société civile et organisations non gouvernementales participent à leur mise en œuvre.

      M. FIDELIS IDOKO (Nigéria) a affirmé que l’éducation à la promotion des droits de l’homme, par le biais d’institutions comme le Centre des Nations Unies des droits de l’homme et de la démocratie, constituait un moyen de parvenir à la réalisation de la Déclaration Universelle des droits de l’homme.  Par ailleurs, le représentant a exprimé sa préoccupation devant l’impact négatif de la mondialisation, en particulier sur les pays africains en développement, et a ajouté que celle-ci n’a pas intégré de manière adéquate la question de l’élément humain et de l’interdépendance, faisant ainsi abstraction du droit à l’emploi.  Le Nigéria a ensuite défendu l’avènement d’un régime qui inclu te la promotion et le soutien de la gouvernance démocratique, faisant valoir qu’au Nigéria, le peuple jouit sans restriction de toutes ses libertés.  Son représentant a ainsi déclaré que l’introduction de la Charia au Nigéria, qui est un Etat fédéral, devrait être considérée comme l’expression des droits des Etats fédérés concernés à exercer le niveau d’autonomie qui leur est garanti par la Constitution nationale.  Il a affirmé ensuite que Amina Lawal n’avait pas été lapidée et que la Cour d’appel de la Charia aurait, dans ce cas, rejeté le verdict rendu en première instance.  Depuis l’entrée en vigueur de la Charia dans certains Etats fédé´rés du Nigéria, a-t-il précisé, aucune lapidation n’avait été ordonnée.  Par ailleurs, la foi en la liberté et la démocratie du Nigéria comme son engagement en faveur des droits de l’homme expliquent pourquoi le Gouvernement nigérian a offert l’asile politique à l’ancien Président du Libéria Charles Taylor.  Enfin, souhaitant que s’achève le cycle de violence qui endeuille le conflit israélo-palestinien, la délégation du Nigéria appelle les deux parties au dialogue et au compromis, et réitère son soutien à la Feuille de route.

M. TOSHIRO OZAWA (Japon) a noté que si des progrès ont été réalisés depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme et de la Déclaration et du Programme d’action de Vienne, le respect des droits fondamentaux de l’homme exige une coopération vigoureuse et continue de la part de la communauté internationale.  A cet égard, le Japon, a poursuivi le représentant, attache une grande importance au rôle des Nations Unies pour l’établissement de normes universelles dans le domaine des droits de l’homme.  Le Japon, a-t-il poursuivi, a déjà ratifié six des instruments principaux en matière de protection des droits de l’homme et salue la décision d’établir un Groupe de travail pour la rédaction d’un projet de Convention sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées.  Alors que les Etats doivent garantir la jouissance des droits de l’homme pour chacun de leur citoyen, la situation des droits de l’homme dans chaque Etat devrait être une préoccupation de la communauté internationale tout entière.  C’est pourquoi, a conclu le représentant, le Japon insiste sur le dialogue et la coopération pour améliorer les situations des droits de l’homme de façon efficace et concrète. 


M. KIM SAM-HOON (République de Corée) a souligné que cette journée de célébration est l’occasion de réaffirmer l’engagement de la communauté internationale en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme et de dégager des pistes pour l’action à venir.  Reconnaissant que les progrès en matière d’avancement des droits de l’homme sont importants en termes de normes et de d’institutions, il a insisté sur l’enjeu actuel auquel fait face la communauté internationale pour assurer l’application des instruments et le respect des droits et libertés fondamentales consacrés dans la Charte des Nations Unies.  Le fléau du terrorisme, a-t-il fait observer, pose un nouvel obstacle à la protection et à la promotion des droits de l’homme venant s’ajouter aux conflits armés, à la répression politique, la pauvreté et les maladies endémiques.  Dans ce contexte, a-t-il affirmé, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs qu’elle s’est fixés en la matière.  A cet effet, elle doit adopter une approche intégrée pour promouvoir sur un pied d’égalité les droits civils et politiques et les droits économiques, politiques et sociaux, a-t-il poursuivi.  La réalisation des Objectifs de développement du Millénaire et le renforcement de la démocratie et de la bonne gouvernance exigent l’adoption de politiques et de mesures centrées sur les droits de l’homme, a-t-il souligné.  


M. PRAVIT CHAIMONGKOL (Thaïlande) a regretté qu’en dépit des efforts déjà accomplis et de la réaffirmation des engagements pris en vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme, les violations de ces droits continuent d’être perpétrées dans différentes régions du monde.  Il a déclaré que les actions en faveur de la promotion et de la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales devraient être prises à tous les niveaux, de manière concrète, et avec des efforts concertés des différentes parties prenantes, au nombre desquels les gouvernements, les Nations Unies, le système multilatéral, et les organisations non gouvernementales  ; la Déclaration et le Programme d’action de Vienne fournissant à cet égard un cadre de travail global.  Pour sa part, la Thaïlande a déployé des efforts inlassables pour promouvoir ces droits, renforcer la démocratie, l’état de droit, la bonne gouvernance, pour améliorer le bien-être de la population.  Les droits de l’homme sont garantis par la présente Constitution thaïlandaise, a ajouté le représentant, qui a affirmé que le peuple se trouvait au centre des politiques de développement national et que son droit au développement est inaliénable et partie intégrante de tous les droits humains.  La Commission nationale des droits de l’homme, comme la société civile, jouent aussi un rôle significatif dans l’avancement de ces droits.  La Thaïlande, a ajouté son représentant, a adopté le Plan national sur l’éducation des droits de l’homme (1999-2008), qui propose d’introduire les droits de l’homme dans les services publics et dans le secteur de l’éducation à tous les niveaux.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein) a souligné les liens inextricables existants entre la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Déclaration de Vienne.  La Déclaration universelle, a-t-il affirmé, fait désormais partie du droit coutumier et constitue l’un des textes les plus importants que les Nations Unies aient jamais adoptés.  Toutefois, a-t-il poursuivi, force est de constater que ces droits sont régulièrement mis en danger et violés et que l’enjeu consiste à combler le fossé existant entre les normes universelles des droits de l’homme consacrées dans la Déclaration universelle et les autres instruments juridiques pertinents et leur mise en œuvre.  M. Wenaweser a attiré l’attention sur l’impact positif qu’entraîne la promotion d’un droit de l’homme surles tous les autres droits et a souligné que tous les droits étaient également importants.  Il ne s’agit pas seulement de comprendre cette approche mais d’agir conformément à celle-ci, a-t-il ajouté en regrettant que «l’esprit de Vienne» qui prévalait à la Commission des droits de l’homme et à la Troisième Commission ait été remplacé par des batailles de procédures, la poursuite d’intérêts nationaux et l’absence de dialogue.  Alors qu’à Vienne, un consensus s’était dégagé pour reconnaître le droit au développement comme un droit de l’homme fondamental, universel et inaliénable, la communauté internationale a graduellement pris ses distances par rapport à ce droit, a-t-il déploré en citant également l’exemple du recul constaté sur le consensus dégagé à Vienne sur le racisme.  Dans ce contexte, a poursuivi M. Wenaweser, il convient de prendre en compte l’impact immédiat qu’entraîne la promotion et la protection des droits de l’homme sur la démocratie et le développement.  Il revient également aux Etats Membres de garantir l’équilibre entre les intérêts légitimes des Etats en matière de sécurité et le respect des droits de l’homme et de reconnaître que les droits de l’homme constituent la fondation sur laquelle se basent les Nations Unies pour atteindre les objectifs communs des Etats Membres fixés par la Déclaration du Millénaire.  En conclusion, le représentant du Liechtenstein a réaffirmé que la Déclaration de Vienne était tout aussi valable aujourd’hui qu’il y a dix ans et a invité les Etats Membres à la mettre en œuvre, notamment en accordant le plus grand soutien aux activités de la Cour pénale internationale afin de mettre fin à l’impunité. 


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a souligné que s’il convient de reconnaître les progrès réalisés depuis l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948, il est nécessaire de s’unir pour combattre les violations de ces droits.  La délégation des Etats-Unis estime que la promotion et la protection des droits de l’homme doi vent figurer en bonne place sur l’agenda international, a-t-il poursuivi , en ajoutant que son pays continuera à protéger la dignité humaine, à promouvoir l’état de droit, la responsabilité gouvernementale, la liberté d’expression et de religion, la justice, le respect des femmes et de la tolérance religieuse et ethnique.  Les Etats-Unis sont convaincus du caractère universel des droits de l’homme.  

M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré que la dignité humaine et la liberté étaient des valeurs extrêmement précieuses en soi, mais qu’elles étaient aussi très précieuses pour permettre à l’humanité de réaliser son plein développement.  Le Népal est pleinement engagé en faveur de la promotion des droits de la personne.  Sa Constitution garantit les libertés fondamentales sans distinction de race, de langue et de religion.  Elle garantit également l’indépendance de la justice et l’état de droit.  Alors que nous prenions d’importantes mesures pour faire progresser la démocratie, et que le pays commençait à se développer et à prospérer, les soi-disant maoïstes ont tenté de faire reculer la démocratie par leurs actions, et ils ont créé la misère dans le pays.  Malgré les propositions de Sa Majesté en vue de trouver une solution, ces derniers ont refusé toute négociation.  Nous demeurons engagés à réaliser les objectifs du développement, a assuré le représentant.  Il faut que nous trouvions les moyens pour vaincre ensemble la pauvreté et faire respecter les droits de l’homme.  Nous disposons des outils nécessaires  : il faut maintenant faire preuve de volonté politique pour réaliser ces objectifs.


S’exprimant au nom de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande, M. GILBERT LAURIN (Canada) a fait observer que bien que la responsabilité légale et première de promouvoir et de protéger les droits de l’homme incombe aux Etats, ce sont les défenseurs des droits de l’homme qui jouent le rôle moteur pour faire progresser les droits de la personne.  Il a salué les efforts importants du Bureau du Haut Commissariat aux droits de l’homme et en particulier l’engagement du Haut Commissaire par intérim en cette année difficile.  Le représentant a indiqué que la promotion des droits de la personne était l’un des principes directeurs de la politique étrangère de l’Australie, du Canada et de la Nouvelle-Zélande qui sont convaincus que les droits de l’homme doivent être respectés à l’échelle mondiale.  Il a également souligné que la Journée internationale des droits de l’homme ne devait pas être seulement l’occasion de se féliciter mais aussi celle de rappeler tout le travail qui reste à faire pour garantir les droits de la personne et des libertés fondamentales de tout un chacun ainsi qu’une invitation à tous les pays d’examiner régulièrement leur propre situation en la matière et surtout de renouveler leur engagement à s’acquitter de leurs obligations en matière de respect des droits de la personne et des libertés fondamentales, notamment dans le cadre de la lutte antiterroriste.  Il a conclu en soulignant que la communauté internationale dispose des outils pour mettre en œuvre les valeurs et les principes de la Charte des Nations Unies et en invitant les Etats Membres à relever ce défi.


Mgr MIGLIORE, Observateur du Saint-Siège, a estimé que les droits de l’homme n’émanent pas des Etats, mais découlent de la nature humaine même.  La Déclaration universelle des droits de l’homme a eu un impact positif sur les constitutions nationales et a contribué au développement du droit international tout en mettant au défi des textes de loi contraires à la dignité humaine.  Malheureusement, les droits dont il est question dans ce texte, font toujours l’objet de violations constantes graves.  L’Observateur a par ailleurs regretté l’approche sélective des droits de l’homme qui menace même l’intégrité de la Déclaration universelle et notamment du droit à la vie.  De plus, en cette ère de mondialisation, l’une des menaces la plus grave provient de l’individualisme –qui souvent ne sert qu’à mettre en œuvre la loi du plus fort.  L’Observateur a ensuite expliqué que l’universalité de la Déclaration ne signifiait pas homogénéité dans la mesure où comme le disait un érudit «on peut jouer plusieurs morceaux sur les différentes cordes de la Déclaration».


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.