L’ASSEMBLEE GENERALE APPELLE A LA LEVEE DES SANCTIONS IMPOSEES PAR LES ETATS-UNIS A L’ENCONTRE DE CUBA
Communiqué de presse AG/1451 |
Assemblée générale
54e et 55e séances plénières – matin & après-midi
L’ASSEMBLEE GENERALE APPELLE A LA LEVEE DES SANCTIONS IMPOSEES PAR LES ETATS-UNIS A L’ENCONTRE DE CUBA
Elle prend note du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique
La levée des sanctions économiques, financières et commerciales imposées par les Etats-Unis contre Cuba depuis 1960, y compris par les lois Helms-Burton et Torricelli adoptées respectivement en 1996 et 1991 par le Congrès américain, était pour la douzième année consécutive à l’ordre du jour de l’Assemblée générale. A ce titre, l’Assemblée a adopté ce matin par 179 voix pour, trois contre (Etats-Unis, Iles Marshall et Israël) et deux abstentions (Maroc et Fédération des Etats de Micronésie) une résolution aux termes de laquelle elle exhorte de nouveau tous les Etats à s’abstenir de promulguer ou d’appliquer des lois et mesures à caractère extraterritorial et unilatéral qui contreviennent aux principes de la Charte des Nations Unies, du droit international et à la liberté de commerce et de navigation.
Les pertes occasionnées à Cuba par les sanctions économiques, financières et commerciales imposées par les Etats-Unis depuis quarante ans sont évaluées à 72 milliards de dollars, ont indiqué certaines délégations qui, à l’instar de la République-Unie de Tanzanie, ont plaidé pour leur levée immédiate et inconditionnelle. Les Etats-Unis ont estimé pour leur part que la question de l’embargo à l’encontre de Cuba revêtait un caractère bilatéral, justifiant la nécessité de le maintenir dans la perspective du rétablissement de la liberté et de la démocratie à Cuba. Dénonçant la situation des droits de l’homme sur l’île, la délégation américaine a par ailleurs imputé l’impasse économique dans laquelle se trouve Cuba à la politique communiste du régime castriste.
Les Etats-Unis n’ont aucune légitimité à dénoncer les atteintes aux droits de l’homme prétendument survenues à Cuba, a réagi le Ministre des affaires étrangères de Cuba, M. Felipe Perez Roque, qui a pour sa part regretté les violations flagrantes de ces mêmes droits commises sur le sol américain. La délégation cubaine a fait ensuite remarquer qu’il n’était pas fondé de mettre en avant l’aspect bilatéral de ces sanctions, puisque que, par exemple, la loi Helms-Burton s’applique à tous les pays sans exception. A ce propos, l’Italie, qui s’exprimait au nom de l’Union européenne, a rappelé que le Conseil des ministres de l’Union européenne avait pris dès novembre 1996 des dispositions afin de protéger les intérêts des entités relevant de la législation européenne contre les effets extraterritoriaux de cette loi.
Affirmant que les relations économiques et commerciales avec des Etats tiers ne sauraient être entravées par des mesures unilatérales imposées par les Etats-Unis, les pays de l’Union européenne ont choisi de voter en faveur de la levée des sanctions, a indiqué le représentant. Il a toutefois émis des réserves à l’encontre du Gouvernement cubain, notamment concernant la détérioration des droits de l’homme sur place, et indiqué que l’Union européenne encourageait la mise en œuvre d’un processus de transition pluraliste et pacifique vers la démocratie à Cuba.
Concluant ensuite l’examen du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), l’Assemblée générale a adopté par 129 voix pour et une contre (République populaire démocratique de Corée) une résolution par laquelle elle prend acte de ce rapport. Si la plupart des délégations se sont félicitées des progrès accomplis dans la mise en œuvre des accords de sauvegarde et du Modèle de protocole additionnel par les Etats parties au Traité de non-prolifération, plusieurs autres, entre autres les Etats-Unis, ont dénoncé l’opacité qui recouvre les activités nucléaires de la République islamique d’Iran et de la République populaire démocratique de Corée (RPDC). La Chine s’est, quant à elle, félicitée du dialogue constructif engagé sous ses auspices à Beijing par les six Etats concernés par la question de la péninsule coréenne. A ce titre, la Chine a précisé que les discussions à six avaient intégré à la fois la nécessité d’établir une zone exempte d’armes nucléaires dans la péninsule coréenne et les exigences de sécurité spécifiques de la RPDC. Les délégations suivantes se sont également exprimées sur ce point: République tchèque, Cuba, Ukraine, Ghana, Malaisie, Uruguay, Australie, Mexique, Indonésie, Inde et Soudan. La RPDC a expliqué son vote et le Japon a exercé son droit de réponse.
En fin de journée, l’Assemblée s’est penchée sur la situation en Amérique centrale, l’occasion pour une série de délégations telles que la Norvège d’apporter leur soutien au Guatemala qui demandait la prorogation du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) jusqu’au 31 décembre 2004. Les représentants du Costa Rica, de l’Italie (au nom de l’Union européenne), du Mexique, du Canada, du Nicaragua et d’El Salvador ont également pris la parole sur ce point.
Les délégations suivantes ont également pris la parole sur la question de la levée des sanctions économiques, financières et commerciales imposées par les Etats-Unis contre Cuba : Mexique, Maroc (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Chine, Jamaïque, Malaisie, Viet Nam, Namibie, Afrique du Sud, Venezuela, Soudan, République islamique d’Iran, Guinée, Zambie, Jamahiriya arabe libyenne, Myanmar, Zimbabwe, République arabe syrienne, Indonésie et République démocratique populaire lao. La Fédération de Russie, le Japon, l’Uruguay (au nom du Mercosur), l’Australie, le Bélarus et la Norvège ont expliqué leur vote et Cuba a exercé ensuite son droit de réponse.
L’Assemblée reprendra ses travaux demain mercredi 5 novembre, à 10 heures.
NÉCESSITÉ DE LEVER LE BLOCUS ÉCONOMIQUE, COMMERCIAL ET FINANCIER APPLIQUÉ À CUBA PAR LES ETATS-UNIS D’AMÉRIQUE
Rapport du Secrétaire général (A/58/287)
Le rapport du Secrétaire général est présenté conformément à la résolution 57/11 de l’Assemblée générale dans laquelle elle prie le Secrétaire général d’établir en consultation avec les institutions et organes compétents des Nations Unies, un rapport sur l’application de la résolution, compte tenu des buts et principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans le droit international. Conformément à cette demande, le Secrétaire général a invité, par une note datée du 21 avril 2003, les gouvernements et organismes et institutions des nations Unies à lui communiquer toutes informations qu’ils jugeraient utiles pour l’établissement de son rapport. Le rapport du Secrétaire général présente les réponses des gouvernements et des organismes et institutions des Nations Unies qui avaient déjà été reçues au 16 juillet 2003.
Projet de résolution (A/58/L.4)
Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale, rappelant les déclarations faites par les chefs d’État ou de gouvernement, lors des sommets ibéro-américains, quant à la nécessité de mettre fin à l’application unilatérale par un État à un autre État de mesures de caractère économique et commercial qui portent atteinte à la liberté des échanges internationaux, et préoccupée par ailleurs par le fait que des États Membres continuent de promulguer et d’appliquer des lois et règlements dont les effets extraterritoriaux portent atteinte à la souveraineté d’autres États ainsi qu’à la liberté du commerce et de la navigation, exhorte de nouveau tous les États à s’abstenir de promulguer ou d’appliquer des lois et mesures de ce type, conformément aux obligations que leur imposent la Charte des Nations Unies et le droit international.
L’Assemblée générale demande à nouveau instamment aux États qui continuent d’appliquer des lois ou mesures de ce type de faire le nécessaire, conformément à leur système juridique, pour les abroger ou pour en annuler l’effet le plus tôt possible.
Déclarations
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a souligné l’opposition de son pays à l’égard de l’application de mesures unilatérales par un pays envers un autre. En outre, il a fait valoir que les relations étrangères du Mexique étaient basées notamment sur les principes du droit international, le droit à l’autodétermination des peuples, le principe de la non-intervention, le règlement pacifique des différends, l’égalité juridique des Etats ainsi que la lutte pour la paix et la sécurité internationales. C’est pourquoi le Mexique a toujours rejeté les sanctions politiques économiques ou militaires qui n’auraient pas été approuvées par le Conseil de sécurité ou par l’Assemblée générale, a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité de mettre fin au blocus imposé à Cuba et rappelant que son pays soutenait, depuis 10 ans, toutes les résolutions prises en ce sens. Par ailleurs, il a fait valoir que son pays avait adopté une loi qui protège le commerce et les investissements de lois étrangères contraires au droit international et a affirmé que son pays appuierait, pour la douzième fois, la résolution présentée aujourd’hui devant l’Assemblée, soulignant la nécessité de lever le blocus économique imposé à Cuba.
M. MOULAY LAHCEN ABOUTAHIR (Maroc), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé la position adoptée lors du Sommet du G-77 à La Havane en 2000 en faveur de la fin immédiate de l’embargo économique, financier et commercial imposé par les Etats-Unis à Cuba. Cette mesure unilatérale aux effets extraterritoriaux n’a aucune valeur au regard du droit international, a relevé le représentant, avant de demander la levée de ces sanctions commerciales qui sont contraires aux dispositions de la Charte des Nations Unies et privent Cuba de sa capacité à intégrer le commerce international. Le Sommet Sud de 2000 a rappelé que l’embargo économique contre Cuba qui dure depuis 1960 n’avait pour seule conséquence que de perpétuer des tensions politiques entre États voisins et d’imposer des conditions de vie désastreuses aux populations les plus vulnérables de l’île. Le représentant a réitéré l’importance du recours au dialogue et à la coopération pour surmonter les tensions entre les deux États dont les liens historiques et géographiques demeurent solides.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a rappelé que l’Assemblée générale des Nations Unies avait déjà adopté pour la onzième année consécutive des résolutions invitant instamment tous les pays à respecter la Charte et les principes du droit international et à abroger toutes les lois et mesures ayant des effets extraterritoriaux qui pourraient affecter la souveraineté des Etats ou entraver le libre flux des échanges commerciaux. L’embargo et les sanctions imposés contre Cuba sur les Etats-Unis durent depuis plus de quarante ans et sont une forme de violation des principes de la démocratie, a-t-il affirmé. Les Etats-Unis ont mis en avant le fait qu’ils voulaient renforcer la démocratie et les droits de l’homme, a-t-il expliqué, mais en réalité, ils ont sérieusement affaibli Cuba dans ses efforts de construction nationale pour éradiquer la pauvreté et promouvoir le développement économique et social. C’est une grave violation du droit fondamental du peuple cubain à la liberté et aux droits de l’homme, ainsi qu’au droit à la subsistance et au développement, a poursuivi le représentant. Cela va même à l’encontre du principe du libre-échange prôné par les Etats-Unis. Rappelant que la souveraineté des Etats et la non-ingérence dans leurs affaires internes devraient être la norme des relations internationales, il a indiqué que son Gouvernement, est opposé à l’embargo, qu’il soutient Cuba dans son combat pour la sauvegarde de son indépendance nationale et qu’à ce titre, il soutient également la résolution. Il a enfin espéré que les Etats-Unis pourront ouvrir le dialogue avec Cuba.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque), s’exprimant au nom de la communauté des Etats des Caraïbes, a joint sa voix à ceux qui demandent l’arrêt des sanctions économiques et financières imposées par les Etats-Unis contre Cuba. Rappelant leur attachement aux principes du droit international comme à la liberté de commerce et de navigation, les Etats de la CARICOM restent opposés à l’application extraterritoriale d’une législation nationale en vue d’imposer des barrières arbitraires au commerce et à la coopération, ce qui est contraire aux principes de la souveraine égalité des Etats. En accord avec les principes fondamentaux qui guident la politique étrangère de la communauté des Caraïbes, les ministres des affaires étrangères du CARICOM ont réaffirmé lors de leur réunion à Saint-Vincent-et-les Grenadines, le 9 mai dernier, qu’engager et poursuivre le dialogue avec le Gouvernement cubain au plus haut niveau était dans l’intérêt du peuple cubain. La CARICOM s’est en conclusion prononcée en faveur de l’adoption du projet de résolution A/58/L.4.
M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a dénoncé toutes formes de sanctions et d’embargos unilatéraux pris dans les domaines économique, financier ou commercial par certains États et à ce titre a invité les Etats-Unis à lever immédiatement leur embargo contre Cuba. Depuis de nombreuses années maintenant, l’Assemblée générale a adopté une résolution à une très large majorité enjoignant les Etats-Unis de renoncer à leur embargo économique, financier et commercial contre Cuba, a rappelé M. Mohd Isa, réaffirmant par ailleurs que l’attitude américaine est contraire aux dispositions et à l’esprit de la Charte des Nations Unies. Le Mouvement des pays non alignés a constamment condamné cet embargo et appelé à la levée des sanctions contre Cuba, a rappelé ensuite le représentant, réitérant par ailleurs le rejet par les pays non alignés de la Loi Helms-Burton, adoptée en 1996, et des autres lois visant à renforcer le blocus économique, financier et commercial contre Cuba. Ces mesures unilatérales prises par les Etats-Unis sont en outre contraires aux règles de l’Organisation mondiale du commerce et restreignent considérablement l’accès aux marchés des produits cubains, a déploré enfin M. Mohd Isa.
M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a estimé que l’on essayait de faire porter à son pays la responsabilité des problèmes économiques de Cuba et de tous les problèmes que ce pays a pu avoir au cours de son Histoire. Nous ne pouvons pas accepter cette résolution, car il s’agit d’une question bilatérale qui devrait se régler entre les deux pays, a-t-il affirmé, rappelant que l’embargo imposé à Cuba se poursuivait pour maintenir la pression et rétablir la liberté et la démocratie à Cuba. Il ne s’agit pas d’un blocus, a-t-il précisé, puisque Cuba a la liberté de commercer avec tous les autres pays du monde et exerce, de fait, cette liberté. Ce qui affecte en réalité l’économie cubaine, c’est son insolvabilité, ce n’est pas l’embargo, mais bien la politique économique du régime communiste qui a mené le pays à l’échec, a-t-il poursuivi. A cet égard, le représentant a affirmé que, pour redresser son économie, Cuba devait en réalité éliminer les restrictions imposées aux petites entreprises et déréglementer, ce que Fidel Castro ne veut pas faire. Il a également fait valoir qu’en mai 2002, les Etats-Unis avaient lancé un défi au dirigeant cubain, en l’invitant notamment à organiser des élections libres, à ouvrir l’économie, ainsi qu’à permettre aux syndicats indépendants de se créer. Le Président Bush avait dit que si ces réformes étaient entreprises, il proposerait de réduire les restrictions sur le commerce et les voyages devant le Sénat américain, mais au même moment, Fidel Castro a entrepris le pire acte de répression politique de toute l’Histoire du pays à l’égard de ceux qui défendent la liberté, a souligné le représentant qui a affirmé que, pour toutes ces raisons, les Etats-Unis s’opposaient fermement au projet de résolution présenté aujourd’hui devant l’Assemblée. Le meilleur jour pour les Cubains, sera celui où ils pourront dire «viva Cuba libre» et «hasta la vista, baby» au Président cubain, lorsque sera mis fin à ce régime dictatorial, a enfin déclaré le représentant.
M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a déclaré que la politique étrangère de son pays était basée sur les principes d’indépendance, de souveraineté, d’égalité, d’intégrité territoriale et d’identité nationale de toutes les nations. Le Viet Nam a toujours plaidé pour la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, a-t-il rappelé. Dans cet esprit, sa délégation s’est associée à tous ceux qui ont exprimé tout haut leur opposition aux sanctions contre un Etat souverain. L’embargo ne procure que de la souffrance pour le peuple innocent, a-t-il poursuivi. S’interrogeant sur les raisons pour lesquelles cet embargo unilatéral contre Cuba n’était pas levé, il a indiqué notamment que celui-ci avait entraîné une perte de 62 milliards de dollars pour l’économie de ce pays. Estimant qu’il s’agissait du plus long embargo jamais vu dans l’humanité, il a demandé comment 11 millions de personnes pouvaient porter du tort à une superpuissance comme les Etats-Unis? Il a salué les réalisations de ces 40 dernières années à Cuba, affirmant notamment que la mortalité infantile était malgré tout passée de 60 à 6,5 pour mille. Souhaitant que cette question puisse être enfin réglée par le dialogue sur la base du respect mutuel et de la souveraineté des Etats –ce qui ne pourra pas se faire du jour au lendemain- il en a appelé à la bonne volonté américaine. Puis il s’est déclaré solidaire du Gouvernement cubain, et a indiqué qu’il voterait en faveur de la résolution. «Car plus l’embargo dure, plus les souffrances du peuple cubain sont graves», a-t-il conclu.
M. FELIPE PEREZROQUE, Ministre des affaires étrangères de Cuba, se référant à la Convention de Genève a qualifié de délit de génocide le blocus imposé par les Etats-Unis à l’encontre de son pays. Stigmatisant la déclaration selon lui mensongère des Etats-Unis, le représentant a relevé pas moins de 15 attaques personnelles ou paroles irrespectueuses à l’encontre de Cuba. La délégation a affirmé que les Etats-Unis n’avaient aucun droit à juger la situation des droits de l’homme à Cuba, argument régulièrement invoqué pour justifier l’imposition arbitraire de leurs sanctions, soulignant qu’ils devraient plutôt s’occuper des terribles violations de droits de l’homme commises sur le sol américain ou en dehors, comme dans la base militaire de Guantanamo. Ce blocus n’est par ailleurs pas seulement une affaire unilatérale puisque que des lois telles que la loi Helms-Burton s’applique à tous les pays, a-t-il ajouté. Alléguant que 175 000 personnes s’étaient rendues à Cuba l’an dernier, le représentant américain oublie de préciser que c’était la plupart du temps en contravention avec la législation américaine. Comment croire le Gouvernement américain lorsqu’il qualifie Fidel Castro de dictateur alors que le Président Bush essaie d’imposer une dictature fasciste à l’échelle mondiale?, s’est-il demandé. S’il est faux de prétendre que les Cubains vivant aux Etats-Unis soutiennent le blocus, la délégation a toutefois stigmatisé une minorité active d’exilés qui a par ailleurs largement permis à Georges W. Bush d’usurper son élection grâce à une fraude organisée en Floride. En conclusion, Cuba appelle les Etats-Unis à abroger les lois Helms-Burton et Toricelli et à respecter le vote clair et majoritaire du Congrès et du Sénat, notant qu’il n’y avait aucune raison de bloquer l’accès de produits agricoles ou de technologies informatiques en provenance de Cuba, par exemple, ni d’empêcher Cuba d’employer le dollar dans ses transactions financières internationales.
M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a réaffirmé que, conformément aux dispositions de la résolution 47/19 adoptée par l’Assemblée générale en 1992, l’embargo économique, financier et commercial imposé par les Etats-Unis à Cuba depuis 1960 était contraire aux principes de la Charte, aux dispositions du droit international et du droit commercial et à la liberté de navigation. Nous sommes préoccupés par le fait qu’aucune mesure n’ait été prise à ce jour pour lever ces sanctions, a poursuivi M. Andjaba, insistant sur le fait que cet embargo a été renforcé en 1996 par l’adoption de la loi Helms-Burton. Or, cet embargo est un obstacle à la réalisation par Cuba des Objectifs de développement du Millénaire, a observé le représentant qui a indiqué que sans accès aux marchés et sans ressources financières, le Gouvernement cubain ne pouvait élaborer de stratégies de réduction de la pauvreté. Le nouvel ordre mondial ne peut être caractérisé par des réminiscences de la guerre froide et par des blocus économiques et commerciaux, a affirmé M. Andjaba, avant de demander de nouveau la levée inconditionnelle et immédiate de l’embargo contre Cuba.
Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a estimé que le blocus imposé à Cuba avait causé des souffrances infinies au peuple cubain et a appelé à ce titre la communauté internationale à appuyer le projet de résolution présenté aujourd’hui. Les mesures unilatérales répressives sont contraires à toutes les normes internationales, a-t-elle poursuivi, insistant sur le fait que cet embargo avait causé de grandes pertes matérielles et économiques au peuple cubain. Invitant tous les pays à rejeter toutes les mesures unilatérales prises contre un pays, elle a affirmé que l’Afrique du Sud croyait en un système multilatéral fort, qui veut que les petites et les grandes nations soient traitées de la même manière, selon des droits égaux, et selon les principes de non-ingérence dans les questions intérieures des Etats souverains. Faisant valoir la nécessité d’établir un dialogue constructif entre les pays, afin d’encourager la confiance mutuelle qui mène à la coexistence pacifique, la représentante a déclaré que la contribution de son pays au droit international serait de soutenir et de voter la résolution demandant de lever le blocus économique, commercial et financier contre Cuba.
M. AUGUSTINE MAHIGA (République-Unie de Tanzanie) a plaidé pour la levée des sanctions économiques financières et commerciales unilatérales des Etats-Unis contre Cuba, entrées en vigueur en 1960. Voici douze ans que l’Assemblée se penche sur cette question, a-t-il poursuivi, déplorant un blocus qui viole non seulement la Charte des Nations Unies et le droit international mais pose une entrave à l’intégration de Cuba dans le commerce international. Ces mesures ont été accentuées par la loi Helms-Burton de 1996 et la loi Torricelli de 1991 qui ont isolé davantage Cuba, a noté ensuite M. Mahiga, déplorant les conséquences sociales et humanitaires désastreuses de l’embargo extraterritorial contre Cuba. Cuba a perdu plus de 72 milliards de dollars en quarante ans à cause de cet embargo, a insisté ensuite le représentant mettant en exergue l’impact de ces sanctions sur la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables à Cuba. Les réalisations dans les domaines de l’éducation et de la santé auraient été bien meilleures sans cet embargo, a-t-il dit ensuite, avant d’affirmer que sa délégation voterait en faveur de la résolution exigeant la levée des sanctions.
M. MILOS ALCALAY (Venezuela) s’est associé à la déclaration du Maroc, au nom du groupe des 77 et de la Chine. Il a indiqué que son pays rejetait de la manière la plus ferme les mesures de coercition, qui vont à l’encontre du droit international et qui violent les dispositions de la Charte des Nations Unies, comme l’a dit également le représentant de Cuba. Depuis 12 ans, le Venezuela a toujours voté pour la levée du blocus, et il le fera encore cette fois, a-t-il affirmé. Il a estimé qu’il fallait désormais rejeter les propositions et l’application de lois et dispositions réglementaires ayant des effets extraterritoriaux, parce que cela portait atteinte notamment à la souveraineté des Etats. Il a ajouté que cela a une incidence négative, notamment sur la liberté du commerce international. L’application de lois et dispositions réglementaires telles que les lois Helms-Burton ou Torricelli portent atteinte à l’intégrité des Etats et constituent une violation flagrante de leur souveraineté. Il a appelé le Secrétaire général à prendre les mesures nécessaires pour veiller à faire abroger ces lois. Il s’agit de mesures discriminatoires et illégales, a-t-il poursuivi, qui ont des effets préjucidicables contre le peuple cubain et qui de surcroît vont à l’encontre du multilatéralisme. En bref, elles sont incompatibles avec le principe d’égalité souveraine de tous les Etats. Appelant à emprunter la voie d’un dialogue constructif et de la négociation, le représentant a déclaré que son pays allait voter pour le projet de résolution.
M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) a rappelé que l'Assemblée générale avait réaffirmé le droit du peuple cubain à l’autodétermination en adoptant par douze fois consécutives des résolutions qui reflètent la consciente croissante du danger d’imposer de telles sanctions. Leurs effets négatifs n’ont en effet épargné aucune des structures de la vie économique, politique, sociale à Cuba, a jouté le délégué. Rappelant que le Soudan, tout comme la Syrie sœur, pâtit des sanctions unilatéralement imposées par le même pays, le représentant a réitéré son opposition à la politique d’exclusion et d’hégémonie pratiquée par les Etats-Unis, qui violent le droit international et la Charte des Nations Unies.
M. NASROLLAH KAZEMI KAMYAB (République islamique d’Iran) s’est dit déçu par le fait que l’embargo soit toujours en vigueur contre ce pays, soulignant que cet embargo était historiquement en pleine contradiction avec la Charte des Nations Unies et violait toutes les normes internationales notamment en matière commerciale. Rappelant que ce type d’action unilatérale avait été souvent condamné au travers de nombreuses résolutions et décisions de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, le représentant a appelé la communauté internationale à faire davantage entendre sa voix pour que ces mesures qui empêchent les pays en développement de progresser en ce qui concerne le bien-être de sa population soient abolies. Il a donc jugé indispensable de tout mettre en œuvre pour que de tels outils ne soient pas utilisés pour exercer une pression politique sur un pays. Le représentant a par ailleurs estimé que la communauté internationale devait trouver des moyens pour compenser les pertes considérables des pays touchés par de telles mesures.
M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a réaffirmé que la position de la communauté internationale sur la question du blocus commercial, économique et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis était sans équivoque. Les Etats Membres sont contre l’embargo unilatéral imposé à Cuba, a poursuivi M. Sow, avant de réaffirmer l’attachement indéfectible de la Guinée au respect des principes de la Charte, en particulier ceux consacrant l’égale souveraineté des Etats, la non-intervention et la non-ingérence dans leurs affaires intérieures, ainsi que la liberté du commerce et de la navigation internationaux. Les différends entre Etats doivent être résolus par la voie du dialogue et de la négociation, a-t-il observé ensuite, considérant à ce titre que la promulgation et l’application de mesures coercitives unilatérales et extraterritoriales était inacceptable. La levée des sanctions contre Cuba s’impose comme une urgence et ma délégation votera pour le projet de résolutions soumis à l’Assemblée générale, a-t-il conclu.
M. BERNARD MPUNDU (Zambie) a fait part de sa position sur le projet de résolution annuel. Il a indiqué que le Rapport proposait une analyse claire et objective des effets négatifs de l’embargo, et des souffrances du peuple cubain. La politique étrangère de la Zambie est notamment basée sur la non-ingérence dans les affaires intérieures, a-t-il rappelé. Et les mesures coercitives ne sont pas considérées comme un moyen légal. Il s’agit d’une violation du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies. La loi Helms-Burton constitue un obstacle au commerce international, a-t-il ajouté. Or le principe de la liberté du commerce existe dans tous les pays épris de paix. Son Gouvernement a donc invité les Etats Membres à appuyer le projet résolution. Sa délégation soutient pour sa part le projet de résolution. Le représentant a lancé un appel à tous les Etats Membres à voter pour la suppression de l’embargo contre Cuba, ce qui encouragera un commerce libre dans les Caraïbes.
M. JUMA AMER (Jamahiriya arabe libyenne) a regretté que les résolutions successives adoptées par l'Assemblée générale n’aient pas été mises en oeuvre par les Etats-Unis, qui imposent par ailleurs leur embargo à beaucoup d’autres pays, les obligeant de ce fait à des choix contraires à leurs intérêts nationaux. Ces sanctions, qui se sont traduites par de graves conséquences sanitaires, n’ont pourtant fait que renforcer la volonté des Cubains de lutter pour leur autodétermination. Membre permanent du Conseil de sécurité, les Etats-Unis devraient lever cet embargo contraire à tous les traités et à toutes les dispositions du droit international, a ajouté la délégation libyenne, qui a souhaité enfin que Cuba puisse établir un dialogue pacifique avec les Etats-Unis, car il n’est dans l’intérêt d’aucun pays de leur tourner le dos.
U WIN MRA (Myanmar) a réaffirmé sa préoccupation concernant le maintien de l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba et a appelé les Etats-Unis à se conformer à la volonté de la communauté internationale, exprimée clairement depuis 1991 dans un certain nombre de résolutions adoptées par l’Assemblée générale. Le représentant a soutenu l’idée selon laquelle les Etats Membres ont le droit d’adopter les politiques de leurs choix pour conduire leurs intérêts nationaux, mais il a estimé par contre que les embargos allaient non seulement contre les principes de la Charte des Nations Unies mais aussi contre les principes fondamentaux du droit international. Il a en outre estimé que la normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis est dans le meilleur intérêt des peuples des deux pays. Enfin, le représentant a déclaré que le Myanmar maintenait sa politique de strict respect des principes de la Charte des Nations Unies et qu’il voterait donc pour le projet de résolution présenté aujourd’hui par Cuba devant l’Assemblée générale.
M. BONIFACE G. CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a fermement rejeté l’imposition unilatérale de lois et régulations de portée extraterritoriale par des Etats, ainsi que les sanctions économiques unilatérales imposées à certains pays en développement. Il a jugé urgent de procéder à leur élimination au plus vite dans la mesure où ces sanctions sont contraires aux dispositions de la Charte des Nations Unies, au droit international, et à la liberté de commerce et d’échanges internationaux. Le Zimbabwe votera en faveur du projet de résolution, a affirmé M. Chidyausiku.
M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a rappelé le droit des Etats à exercer leur libre souveraineté. Il a appelé au respect de la Charte des Nations Unies à cet égard. L’embargo a entraîné de grandes souffrances pour le peuple cubain, et il est un obstacle à la réalisation de son bien-être et de sa propriété. Le représentant a appelé à trouver une solution sur la base du respect de la souveraineté et du bon voisinage des Etats. Il a déclaré qu’il appuyait la communauté internationale pour la levée du blocus économique. Il a indiqué que son pays respectait les positions du Mouvement des pays non alignés et du Groupe des 77 et la Chine, demandant la fin de l’embargo imposé à Cuba. Il a demandé que toutes les formes de l’embargo soient levées, y compris la nouvelle loi étendant la portée de la loi Helms-Burton. La Syrie votera pour le projet de résolution.
M. REZLAN ISHAR JENIE (Indonésie) a affirmé qu’il fallait rejeter de manière claire l’embargo arbitraire imposé par les Etats-Unis, qui va à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies, et qui affecte le bien-être et le développement des Cubains depuis 40 ans, en particulier des enfants. L’embargo, qui inclut en effet la nourriture, la médecine et d’autres formes d’aide humanitaire, est extrême, discriminatoire et préjudiciable, a-t-il ajouté. Ayant causé des dommages considérables à la nation cubaine et aggravé les difficultés que connaissent les Cubains, cet embargo ne saurait se justifier sous prétexte que son objectif est de protéger ces mêmes gens. Par ailleurs, si l’Indonésie a salué les efforts déployés par les Etats-Unis pour autoriser certaines compagnies à acheminer une aide humanitaire à Cuba, elle a souligné le paradoxe qui consiste à fournir des médicaments à un enfant mal nourri au lieu de simplement le nourrir. Soucieux d’appuyer la promotion de la liberté du commerce, l’Indonésie a déclaré en conclusion soutenir le projet de résolution.
M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a souligné que le blocus était cause de souffrance pour le peuple cubain et s’est dit déçu de voir que dans le monde actuel il existait toujours des pratiques commerciales unilatérales inéquitables et injustes. Le représentant a par ailleurs fait valoir le droit souverain de chaque nation à établir ses politiques nationales et a souligné qu’aucun autre Etat n’avait le droit de s’ingérer dans les affaires économiques des autres. Mon pays continuera d’œuvrer en vue de mettre fin à l’embargo contre Cuba, qui est contraire au droit international et n’a jamais profité à aucune des deux parties et votera donc en faveur du projet de résolution qui est présenté aujourd’hui, a enfin déclaré le représentant.
Explications de vote
Le représentant de la Fédération de Russie a fait valoir que son pays avait toujours demandé la levée de l’embargo à l’égard de Cuba et estimait que la poursuite de cet embargo était un vestige de la guerre froide, contraire à l’établissement d’un ordre mondial juste et équilibré. Il a en outre souligné qu’un tel embargo était discriminatoire et portait atteinte au principe reconnu de la liberté des échanges commerciaux. Le représentant a également regretté que le ton des Etats-Unis à l’égard de La Havane montre qu’il fonde encore ses relations sur le principe des sanctions. Faisant valoir le principe fondamental de la Charte des Nations Unies, relatif au caractère inacceptable de mesures discriminatoires de cet ordre, le représentant a espéré que la normalisation des relations entre Cuba et les Etats-Unis progresserait dans l’intérêt du bien-être des populations.
Expliquant la position de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés, le représentant de l’Italie a exprimé son opposition à l’embargo extraterritorial des Etats-Unis contre Cuba, tout en soulignant que la politique commerciale adoptée par les Etats-Unis à l’encontre de Cuba relève des relations bilatérales. L’Union européenne ne saurait accepter que ses relations économiques et commerciales avec des États tiers soient entravées par des mesures unilatérales imposées par les Etats-Unis, a poursuivi le représentant, rappelant les dispositions prises en novembre 1996 par le Conseil des ministres de l’Union pour protéger les intérêts des entités relevant de la législation européenne contre les effets extraterritoriaux de la loi Helms-Burton. Soulignant les progrès réalisés entre les Etats-Unis et l’Union européenne concernant l’applicabilité cette loi, lors du Sommet conjoint de Londres en 1998, il a réaffirmé que les membres de l’Union étaient attachés à un processus de transition pluraliste et pacifique vers la démocratie à Cuba, au respect des droits de l’homme et à l’amélioration substantielles des conditions de vie des Cubains. Nous souhaitons que ce processus s’engage au plus vite, a déclaré ensuite le représentant de l’Union européenne, condamnant à cet égard la détérioration grave de la situation des droits de l’homme à Cuba ces derniers mois. Conformément à la position exprimée le 5 juin 2003 par la Présidence de l’Union, il a invité les autorités cubaines à coopérer pleinement avec les organisations internationales de défense des droits de l’homme. L’Union européenne rejette les restrictions imposées aux ambassades de la majorité de ses États membres accréditées à Cuba, a-t-il dit, avant d’affirmer qu’en dépit des critiques sévères à l’encontre des autorités cubaines, les délégations membres de l’Union européenne avaient voté pour la résolution.
Le représentant du Japon a indiqué que son pays partage le point de vue exprimé par la plupart des délégations aujourd’hui au sujet de l’application extraterritoriale d’une loi, telle la loi Helms-Burton, qui est contraire au droit international. Pour cette raison, le Japon a voté en faveur du projet de résolution, convaincu par ailleurs qu’il est souhaitable de parvenir, pour les deux pays, à un dialogue bilatéral. Le Japon les a appelés à renforcer leurs efforts à cette fin.
Le représentant de l’Uruguay, s’exprimant au nom des Etats Membres du MERCOSUR, a rappelé que son pays a été fidèle depuis la création des Nations Unies aux principes énoncés dans la Charte, rejette l’application extraterritoriale d’une loi interne et affirme que des mesures coercitives unilatérales ne peuvent être décidées que sur la base de paramètres relevant du droit international. Le MERCOSUR, et les pays qui lui sont associés, a donc déclaré son opposition à l’embargo économique, commercial et financier imposé à Cuba par les Etats-Unis.
Le représentant de l’Australie a déclaré qu’il partageait la préoccupation des autres délégations sur les droits politiques et la liberté à Cuba, mais a cependant estimé qu’un embargo n’améliorerait pas la situation. C’est pourquoi sa délégation a voté à nouveau en faveur du projet de résolution, a-t-il déclaré.
Le représentant du Bélarus a affirmé qu’il avait voté en faveur du projet de résolution mais s’est cependant dit préoccupé par le fait que la situation n’ait absolument pas évolué ces dernières années. Nous avons toujours été contre les mesures unilatérales imposées à un pays et nous n’avons pas l’intention d’approuver des lois de cet ordre, a-t-il déclaré.
Le représentant de la Norvège a jugé important de faire une distinction entre les mesures unilatérales contraires au droit international et les sanctions internationales. C’est la raison pour laquelle nous avons voté en faveur de ce projet de résolution, a-t-il déclaré, même si nous restons particulièrement préoccupés par la question de la violation des droits de l’homme à Cuba.
Droit de réponse
Le représentant de Cuba s’est dit surpris de certaines déclarations sur les explications de vote, notamment celles du représentant de l’Italie, au nom de l’Union européenne, et du représentant de la Norvège. Il a indiqué qu’il s’agissait là d’une preuve que l’Union européenne cédait devant les pressions des Etats-Unis. L’Italie est sortie du cadre de la résolution, a-t-il estimé, avant de déplorer qu’elle se soit aventurée dans des arguments datant de 45 ans. Ses attaques contre le système social cubain sont une ingérence contre la souveraineté de 11 millions de Cubains qui maintiennent haut la bannière de la liberté contre les réactionnaires de tous poids. Personne n’est arrêté pour ses idées religieuses ou pour ses opinions à Cuba, a-t-il affirmé. Et les informateurs cubains sont appuyés financièrement par les Américains, et notamment l’extrême droite américaine, dans le but de renverser le régime, a-t-il poursuivi. Ils ont trahi, et ces délits ont été jugés conformément à la Constitution et aux lois nationales, lors d’audiences publiques où ils ont pu citer des témoins. De surcroît ils ont le droit d’interjeter en appel, a-t-il conclu.
RAPPORT DE L’AGENCE INTERNATIONALE DE L’ÉNERGIE ATOMIQUE
Déclarations
M. HYNEK KMONICEK (République tchèque) a souligné les avantages de l’énergie nucléaire dans le contexte du développement durable et souhaité que l’AIEA continue d’appuyer les efforts des pays d’Europe de l’Est dans la mise en conformité de leurs installations avec les normes les plus performantes de sécurité. Le représentant a défendu la performance de l’unité de Temelin et a assuré que la République tchèque était disposée à poursuivre sa coopération technique avec l’AIEA et avec les autres Etats membres de l’Agence en faisant part de son expérience. Il a rappelé en outre que le Gouvernement tchèque a également versé des fonds pour quatre projets développés par l’Agence dans des pays de l’ex-URSS en 2003, notamment en Ukraine et en Ouzbékistan, et financé des programmes de formation pour 80 experts dans les domaines de la radioactivité et de la sûreté des déchets. La République tchèque est devenue membre du programme d’appui aux mécanismes de sauvegarde au printemps dernier, a-t-il dit, et elle a apporté des contributions au Fonds de l’AIEA pour la sécurité nucléaire.
M. VICTOR KRYZHANIVSKY (Ukraine) a fait valoir que son pays était toujours engagé dans le respect des trois piliers du mandat de l’AIEA, à savoir la sûreté nucléaire, la technologie, ainsi que la vérification et la sécurité. A cet égard, il a souligné qu’en renforçant la crédibilité du système de vérification de l’Agence, on augmentait la confiance dans la science et la technologie du nucléaire. Insistant par ailleurs sur l’importance du Traité de non-prolifération (TNP), il s’est dit particulièrement préoccupé par la décision de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de se retirer du Traité et de renoncer à ses obligations et l’a appelé à accepter la venue des inspecteurs de l’AIEA le plus rapidement possible, de façon à permettre à l’agence de vérifier l’exactitude de la déclaration de la RPDC. En outre, il a appelé les Etats parties au TNP qui ne l’ont pas encore fait à souscrire aux accords de sauvegarde de manière à ce qu’ils puissent être ratifiés. S’agissant de la menace du terrorisme, le représentant a jugé important de renforcer le régime de protection et des mesures de contrôle notamment. Il a également tenu à souligner que la première responsabilité de la sécurité nucléaire incombait aux Etats Membres et que l’AIEA ne pouvait jouer qu’un rôle d’appui aux Etats sur cette question. Appelant la communauté internationale à ratifier un certain nombre de traités de l’AIEA auxquels l’Ukraine est partie, le représentant a fait valoir que son pays était de ceux qui possédaient des éléments nucléaires à des fins pacifiques, et que le bon fonctionnement des centrales nucléaires constituait l’une de leurs priorités. Enfin, il a jugé important que les ressources allouées à l’AIEA soient augmentées, de façon à ce que l’Agence puisse remplir efficacement toutes les missions contenues dans son mandat.
M. NANA EFFAH-APENTENG (Ghana) a exprimé sa satisfaction d’avoir pu utiliser les installations et les équipements de la Commission de l’énergie atomique du Ghana pour la formation d’étudiants venant des universités du Ghana et d’autres institutions africaines, à travers les programmes financés par l’Agence internationale de l’énergie atomique, dans le cadre de l’Accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire (AFRA). Saluant au passage cette coopération fructueuse, sa délégation a souligné l’urgence pour les Etats Membres et les organisations donatrices de s’acquitter de leurs contributions. Le représentant a également indiqué que le Ghana avait maintenant ratifié bon nombre de protocoles émanant de l’AIEA, après s’être soumis pleinement au Traité de non-prolifération nucléaire et à ses protocoles additionnels. Enfin, il a accueilli favorablement les tentatives de l’Agence pour aider les Etats Membres à renforcer leurs équipements et infrastructures en matière de sécurité nucléaire.
M. ISMAIL MUSTAPHA (Malaisie) a indiqué que son pays accordait la plus haute importance aux questions de sécurité nucléaire, y compris celles concernant les expéditions de déchets nucléaires. Le risque que fait peser de telles expéditions sur les Etats voisins est énorme et il peut entraîner des conséquences fatales, a rappelé le représentant de la Malaisie. Il a estimé que ces faits devaient être dûment reconnus par la communauté internationale, à travers une réglementation internationale pertinente. A cet égard, il a salué la tenue de la Conférence internationale sur la sécurité des transports de matériel radioactif, qui s’est tenue à Vienne en juillet 2003. Dans le même esprit, son pays a approuvé la résolution GC (47)/Res/7A, qui concerne des mesures destinées à renforcer la coopération internationale en matière nucléaire, qu’il s’agisse des radiations, du transport et de la sécurité des déchets, y compris la sécurité de leur transport par voie maritime. Il s’est aussi réjoui de la demande de développer le Plan d’action, basé sur les résultats de cette conférence. Par ailleurs, le représentant a reconnu le bien-fondé de la lutte contre le terrorisme nucléaire pour la sécurité publique et la stabilité des Etats, et l’importance de la communauté internationale à cet égard. Ainsi, la Malaisie a soutenu les activités de contrôle effectuées par l’AIEA, en accord avec l’article 3 du Traité de non-prolifération des armes nucléaires. Enfin, il a rappelé que la question nucléaire de la péninsule coréenne concernait la Malaisie, qui soutiendra toute initiative allant vers une solution pacifique entre les parties, ainsi que les récents efforts pour la reprise des pourparlers à six
M. HU XIAODI (Chine) a rappelé le soutien actif de son pays au travail de l’AIEA en vue de renforcer les mécanismes de sauvegarde et de non-prolifération internationaux. En mars 2002, la Chine a ainsi été le premier des cinq Etats dotés de l’arme nucléaire à avoir complété la procédure légale pour adhérer au Protocole additionnel. Concernant la question de l’élimination des armes nucléaires dans la péninsule coréenne, la Chine a réaffirmé sa préférence pour une solution pacifique négociée entre les six Etats concernés, indiquant à cet égard que les pourparlers qui ont eu lieu à Beijing, du 27 au 29 août derniers, ont marqué une avancée importante en ce sens. Un important consensus a de fait permis de tenir compte de la volonté de faire de la péninsule coréenne une zone exempte d’armes nucléaires tout comme des exigences de sécurité de la République populaire démocratiques de Corée. Au sujet de la mise en œuvre des accords de sauvegarde par la République islamique d’Iran, la délégation chinoise a appelé cet Etat à coopérer pleinement avec l’Agence, à faire toute la transparence nécessaire sur ses activités nucléaires et à adhérer sans tarder au Protocole additionnel.
M. PETER TESCH (Australie) a estimé qu’il était essentiel que l’utilisation du Protocole additionnel sur les systèmes de garanties renforcés soit la plus large possible, car il représente la nouvelle norme de vérification de l’AIEA. A cet égard, il a invité tous les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier ce Protocole additionnel. Par ailleurs, il a souligné l’attachement de son pays à la culture de la sûreté, faisant valoir qu’il avait notamment contribué à l’examen sur la Convention sur la protection des matières fissiles et nucléaires. Se félicitant du haut degré d’appui apporté par les membres de l’AIEA à la coopération technique, il a déclaré que son pays avait contribué financièrement à hauteur de 2 millions de dollars au Fonds de coopération technique pour 2004. Par ailleurs, le représentant s’est dit préoccupé par les intentions de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de se retirer du Traité de non-prolifération (TNP), ce qui ne contribue qu’à isoler économiquement et politiquement la Corée du Nord du reste du monde, a-t-il ajouté. Enfin, pour ce qui est des activités nucléaires de la République islamique d'Iran, le représentant a salué les récentes avancées tout en appelant ce pays à coopérer pleinement et sans restriction avec l’AIEA.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a remercié l’AIEA pour le travail remarquable accompli en cette année difficile. Il a indiqué que son pays était en accord avec les piliers qui sous-tendent l’Organisation, à savoir la meilleure approche possible de la technologie nucléaire, les meilleures marges de sécurité possible, ainsi que des fonctions de vérification des engagements de non-prolifération. Dans ce contexte, le Mexique a estimé que le système de garantie actuel mis en place par l’Agence est d’une grande crédibilité, notamment celui de l’UNMVIC, en Iraq. Le représentant a d’ailleurs souhaité, à l’instar du Docteur ElBaradei, la poursuite des activités de vérification de l’Organisation en Irak. En relation avec l’application du plan d’action contre le terrorisme nucléaire présenté par le Directeur général, le Mexique a réitéré son appui au renforcement de la sécurité physique des matières nucléaires. Il a encore indiqué que son pays avait participé au Groupe d’experts juridique et technique pour l’élaboration d’un projet de Convention de protection physique des matières nucléaires. Il a appelé les autres délégations à soutenir l’idée de convoquer une conférence d’amendement diplomatique. Il a également indiqué qu’il accordait une grande importance à la coopération technique. Devant l’augmentation spectaculaire des coûts de la vérification, il a souhaité qu’on n’attende plus pour la mise en vigueur des mécanismes de déprotection. Enfin, il a encore plaidé pour que l’Agence dispose des ressources sures et prévisibles pour mettre en œuvre ses trois piliers, répondant aux besoins des Etats Membres.
Mme ANN M. CORKERY (Etats-Unis) a regretté que la tâche de l’AIEA se soit compliquée du fait que quelques Etats semblent déterminés à utiliser à des fins néfastes leurs matériaux nucléaires en violation de leurs engagements de non-prolifération nucléaire. Elle a dénoncé en particulier la République populaire démocratique de Corée, qui poursuit un programme clandestin d’enrichissement d’uranium. Révélé en octobre 2002 seulement, il a été suivi de l’expulsion des inspecteurs de l’AIEA et du retrait par cet Etat de son adhésion au TNP et fait aujourd’hui peser une menace des plus sérieuses sur la communauté internationale. Tout en saluant la bonne volonté de l’Iran, la délégation américaine a fait part de son scepticisme devant les déclarations de ce pays, qui doit complètement renoncer à ses efforts pour acquérir des armes nucléaires. Par ailleurs, en réponse aux événements tragiques du 11 septembre, le Gouvernement américain a fourni experts et ressources à l’AIEA pour mettre en place un programme étendu de sécurité du matériel nucléaire pour éviter son détournement à des fins de terrorisme. Les Etats-Unis ont également rappelé l’obligation pour chaque Etat partie au traité de renforcer les activités de sauvegarde et de donner les moyens à l’AIEA de détecter des activités nucléaires non déclarées en concluant son propre Protocole Additionnel. A ce propos, la délégation américaine s’est félicitée que le Président Bush ait transmis le 9 mai 2002 le Protocole additionnel américain au Sénat pour ratification.
M. SAMODRA SRIWIDJAJA (Indonésie) a fait part du soutien de sa délégation aux efforts déployés par l’AIEA dans les programmes d’application des technologies nucléaires en faveur de la paix et du développement ou de la science nucléaire. Si l’Indonésie s’est ensuite félicitée des progrès accomplis dans le champ de la vérification nucléaire et dans la mise en œuvre des accords de sauvegarde, elle a appelé tous les Etats Membres à adhérer et à mettre en oeuvre les instruments appropriés dans le but de permettre à l’Agence d’avoir l’assurance que tous respectent leurs engagements en matière de non-prolifération. Pour sa part, l’Indonésie a renforcé à la fois les accords de sauvegarde et le protocole additionnel, a précisé la délégation. Au regard de la sécurité nucléaire, l’Indonésie a salué les efforts déployés par l’Agence afin d’assister les Etats Membres en matière de sécurité et de prévenir les risques de vol ou de sabotage de matériaux nucléaires. Elle a enfin exhorté toutes les parties concernées à renforcer la coopération internationale sur la protection et l’acheminement de tels matériaux.
M. B. MAHTAB (Inde) a indiqué que pour absorber les 3 milliards d’êtres humains supplémentaires sur la planète au cours des cinquante prochaines années, en priorité dans les villes des pays en développement, il est urgent d’inverser les tendances actuelles où les richesses sont inéquitablement réparties puisque 80% des richesses sont concentrées dans les mains des 20% des habitants les plus riches de la planète, dans les pays du Nord. A cet égard, le représentant de l’Inde a souligné que le défi énergétique ne pouvait être surmonté qu’au prix d’un développement du nucléaire et plaidé à cet égard pour un rôle accru de l’AIEA dans la sécurisation des sources radioactives. Préoccupé à son tour par le risque de voir des terroristes se munir d’armes nucléaires, il a réitéré l’intérêt de l’Inde pour les mesures de sécurisation des installations nucléaires. L’Inde est parvenue à réaliser la première étape de production d’énergie électrique nucléaire et la capacité indienne a été jugée sûre dans la mesure où toutes les installations se sont vues délivrer des certificats de conformité environnementale. Nous devons progresser vers un monde plus prospère sur la base d’un accès à l’énergie le plus large possible, a-t-il dit, invitant l’Agence à accélérer son programme sur les réacteurs à combustibles novateurs et à risques limités sur l’environnement. L’Inde est également soucieuse de renforcer les efforts de la communauté internationale dans la lutte contre la prolifération, mais il a souhaité que la distinction entre nucléaire civil et utilisation du nucléaire à des fins militaires soit bien distincte. En effet, a-t-il dit, un pays comme l’Inde qui dispose de peu de ressources en hydrocarbures et en charbon n’a d’autres solutions que d’investir dans le nucléaire en exploitant ses réserves en uranium afin de satisfaire les besoins en énergie du milliard d’Indiens.
M. KHALID OSMAN (Soudan) a estimé que la question de la non-prolifération nucléaire était essentielle a jugé préoccupante la situation au Proche-Orient en soulignant à cet égard qu’Israël était la seule puissance nucléaire et qu’il refusait toujours de signer le Protocole additionnel. Le représentant a également fait valoir l’importance de la technologie nucléaire pour fournir de l’énergie dans les pays en développement. Par ailleurs, il a estimé qu’à l’heure où l’on mène à bien de grands efforts au niveau régional pour éliminer la mouche tsé-tsé et le paludisme, son pays mettait de grands espoirs dans les activités de recherche nucléaire en la matière.
M. ENRIQUE LOEDEL (Uruguay), intervenant au nom du MERCOSUR et de ses Etats associés, a jugé qu’une atmosphère de confiance devait être préservée dans le cadre de l’AIEA afin de faciliter la mise en œuvre des mesures adoptées dans les domaines de la non-prolifération, de la protection des installations nucléaires, et afin de garantir l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. Le MERCOSUR est favorable à l’introduction d’une plus grande efficacité dans les domaines de la vérification et de mise en œuvre des accords de garanties, a dit le représentant, qui a souhaité une croissance zéro des budgets de l’Agence. Toutefois, le MERCOSUR a consenti un effort exceptionnel sur le projet de budget-programme présenté cette année afin de tenir compte de l’activité chargée de l’AIEA, a-t-il précisé. Le représentant a mentionné ensuite le Plan d’action adopté cette année par la Conférence internationale sur la sécurité des matières radioactives et plaidé pour sa mise en œuvre, avant d’encourager les Etats Membres à tout mettre en œuvre pour prévenir l’accès des terroristes aux armes de destruction massive.
Explication de vote
M. KIM CHANG GUK (République populaire démocratique de Corée) a tenu à préciser sa position concernant le projet de résolution et le rapport de l’AIEA. Premièrement, il a considéré que la résolution ne devrait pas du tout rappeler, car ce n’est pas pertinent, le point concernant le Traité de non-prolifération, que son pays a rejeté l’an dernier. Son pays n’est donc pas Etat partie, a-t-il indiqué, et cela montre que les Etats-Unis sont en position d’agression et que l’AIEA n’est pas partiale. Deuxièmement, son pays ne reconnaît par le rapport précédent de l’AIEA, qui énonce que son représentant aurait reconnu avoir un programme d’enrichissement de l’uranium, ce qui n’est pas vrai, a-t-il déclaré. D’où sa position de retrait du TNP. La RDPC n’a jamais admis avoir développé ce programme, et donc de telles affirmations discréditent son pays, a-t-il estimé. Néanmoins, cela prouve que l’AIEA est un instrument des Etats-Unis, a-t-il poursuivi. Troisièmement, la situation entre son pays et les Etats-Unis n’est pas une situation que l’Agence peut résoudre par la pression, tant que les Etats-Unis n’auront pas renoncé à leur politique d’agression, a encore dit le représentant. L’AIEA ne peut pas évoquer la menace nucléaire car c’est faire pression sur la victime, qui est un petit pays. Ceux qui tiennent tellement à faire pression sur la RPDC, y compris les Japonais, abusent de cette question à des fins politiques et militaires qui leur sont propres. Le Japon «a tourné sa politique vers la droite, a-t-il encore dit, pour «réenvahir la Corée». Il a d’ailleurs récemment parlé «d’en finir avec la Corée», a-t-il affirmé. Avant d’indiquer que son gouvernement votera contre le projet de résolution.
Droits de réponse
Le représentant du Japon a déploré que l’explication de vote de la RPDC se soit mue en une série d’injures contre son pays. L’expression «Japs» est totalement déplacée et il serait préférable que les délégués de la RPDC changent de terminologie à l’avenir, a-t-il ajouté. En tant que société démocratique, le Japon laisse s’exprimer toutes les positions et n’a aucune hostilité contre le pouvoir nord-coréen, a dit le représentant, souhaitant toutefois que cet échange demeure courtois. Enfin, le Japon est prêt à contribuer à une issue positive et pacifique des négociations à six de Beijing sur la péninsule coréenne.
Le Président de l’Assemblée générale a exprimé son inquiétude quant au niveau du débat qui parfois tourne aux insultes depuis le début de cette session. Il a demandé au représentant de la RPDC de prendre en considération ses propos et de s’abstenir de parler à l’avenir des Japonais en utilisant l’expression «Japs».
LA SITUATION EN AMÉRIQUE CENTRALE: PROGRÈS ACCOMPLIS VERS LA CONSTITUTION D’UNE RÉGION DE PAIX, DE LIBERTÉ, DE DÉMOCRATIE ET DE DÉVELOPPEMENT: RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL (A/58/262, A/58/267 ET A/58/270)
Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala: prorogation du mandat (A/58/262)
Le rapport du Secrétaire général récapitule les faits nouveaux survenus dans l’Accord de paix de 1996 au Guatemala. Il décrit un contexte politique complexe et précaire qui a retardé la pleine application des accords conclus entre le Gouvernement guatémaltèque et l’Union révolutionnaire nationale guatémaltèque. Des élections générales doivent se tenir en novembre 2003 et un nouveau gouvernement accèdera au pouvoir en janvier 2004, souligne le rapport. Il offre un bref aperçu de la situation politique et présente également les progrès accomplis dans l’application de la stratégie de transition adoptée par la Mission pour préparer son retrait et dans l’objectif de renforcer les capacités nationales en vue de l’application du programme de paix. Le rapport décrit enfin le plan de restructuration de la Mission en 2004 correspondant à la phase finale du processus de retrait progressif de la MINUGUA.
La demande de prorogation du mandat de la MINUGUA a été appuyée par le Groupe des pays amis du processus de paix au Guatemala et d’autres Etats Membres qui ont souligné que la Mission pouvait constituer un facteur de stabilisation pendant la période d’incertitude qui caractérise généralement les phases de transition avant l’arrivée au pouvoir d’un nouveau gouvernement. Pour favoriser une transition sans heurt, le Secrétaire général recommande que le mandat de la MINUGUA soit prorogé du 1er janvier au 31 décembre 2004.
Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (A/58/267)
Le rapport du Secrétaire général examine les événements survenus du 1er mai 2002 au 15 juillet 2003 au Guatemala. Après neuf années de présence dans le pays, la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) aborde la phase finale de ses opérations, indique le rapport, qui ajoute que le Gouvernement guatémaltèque a demandé la prorogation du mandat de la Mission jusqu’à la fin de 2004, compte tenu de la tenue des élections prévues en 2003 et de l’entrée en fonction du nouveau gouvernement en janvier 2004.
Dans la mise en œuvre des accords de paix, pendant la période 2002-2003, la MINUGUA a axé ses activités de vérification sur les droits de l’homme, les droits et l’identité des populations autochtones, la démilitarisation et le renforcement du pouvoir civil, les aspects socioéconomiques et la situation agraire, note le Secrétaire général. Si la situation des droits de l’homme s’est considérablement améliorée, les progrès de la lutte contre l’impunité et de consolidation de la légalité sont beaucoup plus lents. Bien que plusieurs mesures aient été prises en faveur des populations autochtones, elles restent victimes de discrimination ethnique, raciale et culturelle généralisée, poursuit le rapport.
Le renforcement des institutions civiles et la restructuration de l’armée dans un cadre démocratique a porté sur la sécurité publique, les forces armées, l’information et les services généraux, mais ces progrès demeurent lents, rapporte le Secrétaire général, avant d’aborder les questions socioéconomiques et agraires, à savoir l’aspect foncier et le développement rural, la politique fiscale et la transparence, la décentralisation, l’éducation, la santé et le logement, l’égalité des sexes, la réintégration des populations déracinées et des anciens combattants.
Dans son analyse de la situation, le Secrétaire général souligne qu’une amélioration a été constatée dans certains domaines, notamment grâce à l’adoption d’une législation contre la discrimination, et pour la ré-affectation d’unités militaires et l’élaboration d’un programme national de réparation pour les victimes des atteintes aux droits de l’homme commises pendant les conflits armés. Mais les tendances négatives ont éclipsé les progrès, poursuit le rapport, citant entre autres la détérioration de la sécurité publique, la persistance de la corruption, les échecs dans la lutte contre l’impunité et l’ambiance tenace d’intimidation contre les agents de la justice et les défenseurs des droits de l’homme. Avec l’approche des élections en novembre 2003 et l’entrée en fonction d’un nouveau gouvernement l’an prochain, il s’agit désormais de consolider les acquis et d’approfondir les processus cruciaux de réforme.
Dans ses observations finales, le Secrétaire général note que des progrès importants ont été réalisés, mais il rappelle aussi qu’il faudra des efforts plus vigoureux. Dans les mois qui lui reste, le gouvernement actuel devrait tout faire pour appliquer les dispositions des accords de paix en suspens, suggère le Secrétaire général. Le succès à moyen et long terme du processus de paix exigera des institutions nationales fortes capables de formuler des politiques publiques à long terme dûment financées, en vue de progresser dans les domaines des droits de l’homme, de la lutte contre la discrimination, de la sécurité publique et de la défense nationale, du développement rural, de la santé et de l’éducation. En conclusion, le Secrétaire général estime que la communauté internationale devrait continuer à axer ses activités de coopération sur les accords de paix.
La situation en Amérique centrale (A/58/270)
Le rapport du Secrétaire général résume les progrès accomplis par les pays d’Amérique centrale sur la voie de la paix, de la liberté, de la démocratie et du développement économique au cours de l’année écoulée. Il met l’accent sur l’action menée pour éliminer les séquelles des conflits des années 80 et édifier des sociétés justes, démocratiques et pacifiques et rend compte des activités des institutions du système des Nations Unies dans la région. Le rapport rappelle que l’Assemblée générale a été pour la première fois saisie de la situation en Amérique centrale en 1983, alors que de violents conflits embrasaient la région, et que les Nations Unies accompagnaient les pays d’Amérique centrale dans leurs efforts depuis 1989, année où ils ont demandé à l’ONU de vérifier l’application des accords conclus en 1987 à Esquipulas (Guatemala).
Le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale ont par la suite décidé l’envoi sur place de missions chargées de contrôler le désarmement et la démilitarisation dans plusieurs parties de la région, précise le rapport qui ajoute que l’objectif était également d’aider le Nicaragua à préparer et tenir les élections de 1990, et de vérifier jusqu’en 2002 en El Salvador l’application de l’Accord de paix de 1992. La Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA), en place depuis 1994, élabore actuellement des plans, axés sur le renforcement des institutions, en vue d’assurer la poursuite du processus de paix après la fin du mandat de la mission, ajoute le Secrétaire général.
Le rapport traite également de la question des élections, des droits de l’homme, de la sécurité publique, de la réforme judiciaire, de la primauté du droit, de la gouvernance -en particulier de la corruption-, et de la situation économique dans la région. Les questions du renforcement des institutions régionales et extrarégionales, des catastrophes naturelles et des problèmes d’environnement, ainsi que les questions relatives aux différends frontaliers sont aussi abordées. Enfin, le rapport fait le point sur les activités de l’Organisation des Nations Unies en El Salvador, au Guatemala, ainsi que sur les activités opérationnelles des Nations Unies en général.
Dans ses observations, le Secrétaire général note que l’intégration de tous les participants à la vie politique permet de régler pacifiquement les différends dans les sociétés récemment déchirées par les conflits armés. Les élections sont un élément important du processus démocratique, ajoute-t-il, et il faudra que les dirigeants fassent preuve à la fois de fermeté et de clairvoyance pour convaincre les citoyens des pays d’Amérique centrale de participer à nouveau aux élections. Par ailleurs, la lutte contre l’impunité demeure le principal défi que doit affronter la région, poursuit-il, notant que la détérioration de la situation des droits de l’homme au Guatemala et les actes d’intimidation à l’approche du processus électoral sont préoccupants. Il reste beaucoup à faire avant que la promesse d’une justice rapide et équitable devienne une réalité pour toutes les populations de la région, y compris les plus vulnérables, notamment les communautés autochtones et les pauvres des zones rurales, constate ensuite le Secrétaire général, qui ajoute que des mesures courageuses et décisives s’imposent pour combattre la corruption qui favorise le développement de l’impunité.
Le Secrétaire général conclue son analyse en faisant remarquer qu’il est encourageant que les différends bilatéraux opposant les pays d’Amérique centrale soient de plus en plus réglés par les voies internationales instituées à cette fin. Fermement convaincu que le règlement définitif des litiges territoriaux entre le Guatemala et Belize est une condition indispensable pour instaurer un climat favorable à la stabilité et au développement durable, il invite les peuples et gouvernements des deux pays à étudier sérieusement les propositions faites en septembre 2002 afin de résoudre ce différend de longue date. Des efforts concertés seront nécessaires pour faire en sorte que tous les pays d’Amérique centrale et tous les secteurs de la population bénéficient des nouveaux accords, conclut-il.
Déclarations
M. BRUNO STAGNO UGARTE (Costa Rica), s’exprimant au nom des pays d’Amérique centrale, a déclaré que le renforcement de la paix et de la sécurité en Amérique centrale était le résultat d’un processus long et ardu entrepris avec l’appui de toutes les populations. Passant en revue les différentes avancées des pays du continent, le représentant a salué les progrès d’El Salvador pour avancer vers la paix, et a fait valoir que les élections présidentielles qui se tiendraient la semaine prochaine au Guatemala seraient sans doute les plus observées dans l’Histoire du pays. Par ailleurs, il s’est dit préoccupé par le grave problème de l’abstentionnisme dans les différents pays du continent. Dans le domaine des droits de l’homme, il a également estimé qu’il restait de graves problèmes, différents selon les autorités de la région, et a souligné que la question de la délinquance et du renforcement de la police civile était à étudier. Affirmant que la politique de réformes était souvent entravée par le manque de financement, il a appelé la communauté internationale à soutenir les initiatives prises par les différents pays du continent en la matière. Soulignant par ailleurs qu’El Salvador et le Nicaragua effectuaient de gros efforts pour améliorer la gestion des affaires publiques, ainsi, entre autres, que le Guatemala, il s’est cependant dit préoccupé par le fait que la corruption persistait, qu’elle entamait la confiance dans les institutions et constituait un obstacle au bon fonctionnement des affaires publiques de nombreux pays. Par ailleurs, il a fait valoir que l’Amérique centrale était la seule sous-région des Amériques dotée d’un programme intersectoriel commun dans le domaine social et de la santé. Il s’est cependant dit préoccupé par le fait que le niveau de pauvreté actuel restait toujours très proche de celui qui existait dans les années 80.
M. ALDO MANTOVANI (Italie) s’exprimant au nom de l’Union européenne, a réaffirmé son engagement en Amérique centrale en faveur de la promotion des droits de l’homme, des libertés fondamentales et de la diversité culturelle, qui devraient être également mises en œuvre par les contributions de la société civile. Il a également salué les progrès accomplis par les gouvernements locaux dans la consolidation de la démocratie, de la bonne gouvernance et des institutions, se félicitant tout spécialement de la décision de ces pays d’accélérer leur intégration régionale comme facteur de développement durable. Le représentant a rappelé que le Dialogue de San Josè, qui reste le principal instrument de coopération politique entre l’Union européenne et l’Amérique centrale, a permis de favoriser ce processus d’intégration. L’Union européenne, concernée par la situation au Guatemala, a exprimé sa satisfaction d’apprendre que le Gouvernement et la société civile guatémaltèques avaient accepté l’envoi d’une mission d’observation des prochaines élections présidentielles. L’Union européenne salue le Gouvernement du Nicaragua pour ses efforts en vue de construire un futur basé sur la bonne gouvernance, les politiques de développement durable et une plus grande intégration aux niveaux régional et mondial, a toutefois appelé ce pays à une meilleure égalité sociale et une plus juste répartition des richesses. Enfin, le représentant a réitéré le plein soutien de l’Union européenne aux initiatives prises par l’Organisation des Etats américains (OEA) afin de trouver des solutions aux conflits frontaliers, comme le différend territorial qui oppose le Guatemala au Belize.
M. LUIS ALFONSO DE ALBA (Mexique) a remercié les Nations Unies pour les informations présentées dans le Rapport sur la situation en Amérique centrale, et sur la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA). Il a rappelé que son pays accordait une haute priorité à ses relations avec cette région, avec laquelle il partage des liens historiques, culturels et géographiques, ainsi qu’économiques. Le Gouvernement du Mexique a appuyé de manière constante le processus de paix dans cette région, a-t-il affirmé, ainsi que les efforts réalisés par les peuples et les gouvernements pour consolider leurs institutions démocratiques, le respect des droits humains, et la réalisation du développement économique et social dans les périodes d’après-conflits. Il a encore indiqué l’appui du Mexique aux différents organismes de coopération bilatérale ou régionale en matière de développement, ainsi également que son appui humanitaire dans les situations d’urgence. L’expression la plus récente a sans doute été le Plan Puebla-Panama, a-t-il rappelé, et la Déclaration de Mérida. Il s’est félicité que l’ONU ait contribué à consolider le processus de paix au El Salvador et, plus important encore, qu’il ait existé une volonté politique des partis politiques salvadoriens dans ce sens. L’inventaire des forces armées a permis d’asseoir un climat de confiance dans le pays et dans toute la région, a-t-il estimé. Le rapport du Secrétaire général émet cependant des réserves à cet égard. Le Mexique a donc demandé que la Mission soit maintenue au-delà de décembre 2003, en vue de la tenue des élections début 2004, et a demandé une résolution qui renouvelle le mandat de la Mission, pour qu’elle accompagne le processus. Le représentant présentera dans les jours à venir un projet de résolution à cet égard. Il a cependant déclaré qu’il était fondamental que les élus souscrivent aux engagements du 11 juillet sous l’égide des Etats américains et qu’ils reconnaissent les accords de paix comme des accords d’Etats, qu’ils refusent le recours à la violence, et s’engagent à combler les lacunes notamment en matière de droits de l’homme. Il a indiqué qu’il attendait le Rapport du Secrétaire général sur les organes illégaux et appareils clandestins de sécurité. De là dépendra la position de son gouvernement concernant la commission d’enquête, a-t-il conclu.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a demandé la prorogation du mandat de la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA) et rappelé que depuis 1994, la présence de la MINUGUA avait favorisé le renforcement de l’Etat de droit. Néanmoins, il a déploré certains retards et a souligné que certaines dispositions des Accords de paix devaient encore être mises en œuvre. Le Gouvernement du Président Portillo n’a ménagé aucun effort pour assumer sa part de responsabilité dans la mise en œuvre des Accords de paix. Aussi, c’est la raison pour laquelle, afin d’appuyer le processus de transition au Guatemala au terme des élections de fin d’année, notre pays et ceux du Groupe des amis du processus de paix au Guatemala demandent la prorogation du mandat de la Mission du 1er janvier au 31 décembre 2004. L’objectif de cette requête est d’épauler les nouvelles autorités qui seront élues lors des élections de dimanche prochain, a précisé M. Rosenthal, qui a indiqué qu’une telle mesure entraînerait l’adhésion du nouveau gouvernement aux Accords de paix. De même, a-t-il poursuivi, le Gouvernement guatémaltèque a pour objectif d’associer la MINUGUA au cours de l’année 2004 à ses programmes de lutte contre le crime organisé.
M. GILBERT LAURIN (Canada)a déclaré qu’au cours des dernières décennies, le Canada avait orienté son aide au développement en Amérique centrale de façon à éradiquer la pauvreté, l’inaccessibilité des services sociaux de base, la dégradation de l’environnement et la réforme agraire ainsi que la marginalisation des femmes et des groupes autochtones. Il s’est dit conscient que les pays d’Amérique centrale continuaient de lutter contre des problèmes politiques, sociaux et économiques, rendus plus aigüs encore par leur vulnérabilité aux catastrophes naturelles, et a loué leurs efforts dans ces domaines, notamment les mesures prises pour renforcer la coopération économique, pour libéraliser leur économie et améliorer la transparence et l’inclusivité. Soulignant par ailleurs l’importance de la démilitarisation, qui demeure un objectif important et nécessaire sur le continent, il s’est réjoui de la démobilisation définitive de l’Estado Mayor Presidential au Guatemala. Il a en outre appuyé la demande du Guatemala de prolonger d’un an encore la Mission de vérification des Nations Unies pour les droits de l’homme au Guatemala (MINUGUA), pour la raison qu’il y aura des élections dans ce pays ce mois-ci et qu’un nouveau gouvernement devrait entrer en fonction en janvier 2004. Il a cependant espéré que cette prolongation du mandat de la MINUGUA serait la dernière et a encouragé à cet égard la Mission à travailler en étroite collaboration avec les institutions publiques et civiles guatémaltèques pour renforcer leur capacité à assumer, à sa place, son rôle et ses responsabilités d’ici à la fin de l’année prochaine.
M. JOHAN L. LOVALD (Norvège) a rappelé que son gouvernement coopère en priorité avec les Etats d’Amérique centrale dans le domaine de la gouvernance. A cet égard, il a félicité les efforts du Nicaragua dans la lutte contre la corruption, de même qu’El Salvador pour le succès du processus électoral en 2002. Il a souhaité que les élections de dimanche prochain au Guatemala respectent les critères démocratiques et se déroulent dans des conditions équitables et a salué à ce titre le rôle des institutions des Nations Unies et de l’Organisation des États américains dans la préparation de ces élections. Evoquant ensuite la situation des droits de l’homme et des populations autochtones, le représentant de la Norvège a souhaité qu’une attention particulière soit accordée à ces questions par la communauté internationale. Enfin, M. Lovald a demandé à son tour la prorogation du mandat de la MINUGUA jusqu’au 31 décembre 2004.
M. EDUARDO J. SEVILLA SOMOZA (Nicaragua) a insisté sur les programmes de lutte contre l’impunité et la corruption mis en œuvre par les gouvernements d’Amérique centrale et souligné les initiatives lancées par le Président nicaraguayen dans la fonction publique afin de renforcer la probité et l’éthique. Les fonctionnaires doivent devenir d’honnêtes agents de l’État et non des gens qui pillent les ressources de leurs pays, a-t-il insisté, soulignant à ce titre l’importance de la réforme des institutions judiciaires. Il a remercié la communauté internationale pour son appui à la modernisation de la fonction publique au Nicaragua, avant d’indiquer que son gouvernement avait décidé de réformer son armée dans la même optique. Il a rappelé ensuite que le Président du Nicaragua avait proposé une initiative régionale sur la gestion des armements en Amérique centrale au printemps dernier et qu’il s’apprêtait à accueillir une initiative régionale sur la mise en œuvre du programme d’action sur le commerce illicite des armes légères.
M. VICTOR MANUEL LAGOS PIZZATI (El Salvador) a marqué son accord avec la déclaration du Costa Rica. Il a rappelé que son pays avait été déchiré pendant toute la décennie 80. Aujourd’hui, le représentant s’est dit optimiste. Il s’est déclaré «très fier du courage et de la détermination de ses concitoyens». Les accords de paix ont ouvert la voie à une nouvelle société, sur le chemin du développement, a-t-il espéré. Il a indiqué que jadis, son pays aspirait au plein respect des droits de l’homme et à la démocratie, et que ses aspirations étaient en voie d’être réalisées. Mais il s’est dit conscient que la tâche vers une société démocratique et équitable n’est pas terminée. Les vérifications des Nations Unies au El Salvador ont cessé car elles ne sont plus nécessaires, a-t-il ajouté, remerciant ceux qui ont été impliqués dans la construction du nouveau El Salvador. Depuis que nous avons posé les armes, a-t-il encore dit, El Salvador a beaucoup évolué et récupéré, bien qu’il ait été confronté à des catastrophes naturelles. Le représentant s’est dit conscient des risques susceptibles de les faire régresser. Le Rapport montre les défis, a-t-il dit, tout en se disant reconnaissant aussi pour les offres faites par certains membres de la communauté internationale et de l’ONU pour continuer ce processus, afin de ne pas laisser de côté les succès du passé.
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