L’AUGMENTATION DE L’APD ET L’EQUITE COMMERCIALE IDENTIFIEES COMME LES DEUX DOMAINES DU CONSENSUS DE MONTERREY QUI EXIGENT UNE ACTION IMMEDIATE
Communiqué de presse AG/1445 |
Assemblée générale
Table ronde
L’AUGMENTATION DE L’APD ET L’EQUITE COMMERCIALE IDENTIFIEES COMME LES DEUX DOMAINES DU CONSENSUS DE MONTERREY QUI EXIGENT UNE ACTION IMMEDIATE
Le Ministre de l’économie du Mexique, M. Fernando Canales Clariond, et le Directeur du Département de la conception des politiques de développement du Fonds monétaire international (FMI), M. Mark Allen, ont présidé l’une des quatre tables rondes consacrées, cet après-midi, au lien entre les progrès dans la concrétisation du Consensus de Monterrey et la promotion du développement durable dont les piliers sont la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.
Adopté en 2002 à l’issue de la Conférence internationale sur le financement du développement, le Consensus de Monterrey a lancé un nouveau partenariat pour la mobilisation des ressources aux fins du développement, a rappelé le Directeur du Département de la conception des politiques de développement du FMI. Il a salué en particulier le fait que le Consensus ait attribué des responsabilités égales à toutes les parties prenantes dont le FMI et la Banque mondiale. Le Consensus, s’est-il encore réjoui, établit le principe selon lequel la croissance économique et la stabilité financière ne suffiront pas à assurer le développement durable si elles ne s’accompagnent pas d’un accroissement des dépenses publiques dans les secteurs liés directement au développement social. La prévention des catastrophes, a souligné, le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), fait partie de ces secteurs.
M. Mark Allen a affirmé que c’est ce principe qui a sous-tendu la création de fonds tels que la Facilité pour la réduction de la pauvreté et la croissance ou l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (PPTE). Ces remarques ont été suivies de nombreux appels à l’augmentation de l’aide publique au développement (APD). Pour ce faire, le représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT) a recommandé une mise en oeuvre rapide des mesures concernant les droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI et l’adoption d’incitations fiscales dans le cadre d’une meilleure coopération internationale en matière fiscale. Le représentant de l’OIT a aussi attiré l’attention des pays donateurs sur la proposition du Royaume-Uni visant à ce qu’ils s’engagent à verser à un mécanisme de financement international des fonds prélevés sur les budgets de l’aide et à émettre sur les marchés de capitaux internationaux des obligations qui seraient garanties par ces engagements.
L’APD est un élément clef du financement du développement, a convenu la représentante du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). Affirmant qu’entre 2002 et 2006, cette aide devrait augmenter de plus de 17 milliards de dollars, elle a annoncé, qu’en la matière, l’OCDE accordera une attention particulière aux secteurs d’affectation et à la capacité d’absorption des pays destinataires. La représentante du CAD a, par exemple, mentionné la mise en place du mécanisme nommé «Révision mutuelle de l’efficacité au nom du développement» au sein duquel pays du nord et pays du sud examineront le respect des engagements pris dans le cadre de la nouvelle Initiative pour le développement de l’Afrique (NEPAD).
La nécessité de faire en sorte que cette aide assure non seulement le développement mais surtout sa durabilité a été soulignée par le représentant de la Commission de l’Union européenne. C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, les projets de l’Union européenne portent non seulement sur la création d’emplois mais aussi sur les secteurs de l’eau, du logement, de l’éducation ou encore de la lutte contre les pandémies: comment assurer la durabilité du développement en Afrique australe sans s’attaquer au VIH/sida, a dit le représentant pour illustrer ses propos.
Le lien entre efficacité de l’aide et bonne gouvernance, au niveau national a été souligné par le représentant du Luxembourg qui a annoncé l’intention de son pays d’octroyer, dans les prochaines années, 1% du produit intérieur brut (PIB) luxembourgeois à l’APD. A cet égard, la Présidente de la Liberal Society Institute de l’Ukraine, Mme Oksana Kisselyova, a souhaité que la société civile soit associée aux processus consultatifs liés à la fourniture de l’aide et que l’ONU mette au point un mécanisme pour «juger» les Etats qui manqueraient à leurs obligations en matière de développement durable.
Pour éviter de telles «extrémités», de nombreux intervenants ont lié l’efficacité de l’aide au respect du principe d’appropriation qui veut que les pays bénéficiaires jouissent du droit d’affecter cette aide aux secteurs qu’ils jugent les plus importants. Aussi le renforcement des capacités humaines et institutionnelles pour assurer la compétitivité commerciale et accroître les capacités d’exportation a-t-il été désigné comme un secteur crucial, entre autres, par le représentant de la Conférence des Nations Unie sur le commerce et le développement (CNUCED).
Le commerce a, en effet, été confirmé dans son rôle de source principale des ressources financières aux fins du développement. La mise en oeuvre rapide du Cycle de développement adopté en 2001 par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a donc été recommandée à l’unanimité. Des appels à passer outre l’échec de la cinquième Conférence ministérielle de l’OMC à Cancún ont été lancés par de nombreux intervenants dont le représentant de la Turquie qui a réclamé une solution définitive au problème des subventions agricoles. Il a salué, à ce propos, la décision de l’Union européenne de rompre le lien entre ces subventions et la politique agricole commune. Une autre décision attendue a été rappelée par le représentant de la Chine qui a réitéré la nécessité d’un code de bonne conduite à l’intention des multinationales garantissant la conformité de leurs activités aux exigences du développement durable.
La totalité des revenus commerciaux ne pouvant être consacrée au financement du développement dans une situation d’endettement lourd, les programmes d’allègement de la dette extérieure ont été largement commentés notamment par le représentant de la Côte d’Ivoire qui a demandé que l’Initiative PPTE s’élargisse aux pays à revenu intermédiaire. Autre source de financement du développement, les investissements étrangers directs (IED) et les moyens de les attirer ont suscité d’autres commentaires. Les facteurs dont dépendent l’attraction des capitaux privés ont été énumérés par le Directeur adjoint du «Money matters Institute» qui a cité le taux de l’épargne investie dans le pays, l’état du système juridique, le degré de responsabilité des pouvoirs publics, la fiabilité du système bancaire et d’octroi des crédits, le niveau de compétence des ressources humaines et institutionnelles, la stabilité politique et le degré de corruption.
Quant à la prévention des risques, l’intervenant a proposé que les banques régionales de développement se portent garants des investissements ou que la Banque mondiale développe des systèmes et des mécanismes dans ce domaine. Combien de pays sont prêts à instaurer la transparence dans la gestion des affaires publiques a demandé, sceptique, le Directeur de la Banque commerciale de l’Ouganda en faisant écho aux propos de l’orateur précédent, aux côtés du représentant de l’Ethiopie? Il a proposé que les gouvernements, les donateurs et les institutions internationales aident les pays en développement à donner des informations précises sur leur situation économique. Revenant sur la question de la corruption, le représentant éthiopien a proposé un nouvel indicateur se fondant non pas sur le montant des sommes détournées mais sur le rapport entre ces sommes et le niveau de pauvreté. En Ethiopie, a-t-il dit, la corruption n’est pas importante mais elle prend une tout autre allure lorsqu’on la compare au pouvoir d’achat de l’Ethiopien moyen.
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