L’AJUSTEMENT STRUCTUREL ET L’AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE N’ONT PAS ETE SOUTENUS PAR UNE REELLE AUGMENTATION DE L‘APD, DEPLORENT DES DELEGATIONS
Communiqué de presse AG/1443 |
L’AJUSTEMENT STRUCTUREL ET L’AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE N’ONT PAS ETE SOUTENUS
PAR UNE REELLE AUGMENTATION DE L‘APD, DEPLORENT DES DELEGATIONS
La table ronde consacrée au lien entre les progrès dans la mise en oeuvre des engagements pris à la Conférence internationale sur le financement du développement, et ceux relatifs à la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire (ODM), qui était présidée par M. Gonzalo Garcia Nunez, Directeur de la Banque centrale du Pérou et Représentant spécial du Président de la République du Pérou, a été l’occasion pour plusieurs participants de souligner que les ODM constituaient un cadre de références universelles unique pour mesurer avec précision comment, d’un pays à l’autre, on progressait vers l’élimination de la pauvreté. L’administrateur du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), M. Mark Mallock Brown, a souligné que ces Objectifs n’étaient pas statiques et définitifs, mais devaient au contraire évoluer, en tenant compte de l’importance des négociations commerciales dans la mise en oeuvre des programmes liés à ces Objectifs, surtout après l’échec des négociations de Cancùn.
Si les participants se sont félicités de l’existence d’un cadre précis en matière de développement, plusieurs intervenants, dont le représentant de l’UNICEF, se sont cependant inquiétés de voir que l’aide au développement était devenue trop dépendante de la situation économique mondiale, et que son instabilité avait une incidence directe sur les progrès relatifs à la réalisation des ODM. Le représentant de la République démocratique populaire lao a souligné la particulière vulnérabilité des pays sans littoral en développement, qui sont des pays enclavés qui continuent de souffrir du coût élevé des moyens de transport et sont exclus des échanges commerciaux mondiaux. De même, le représentant de Maurice a fait valoir qu’en dépit des nombreuses mesures prises par les pays en développement pour attirer le secteur privé, les partenaires au développement se détournaient immédiatement de leurs objectifs dès qu’un évènement international déstabilisait l’économie mondiale..
Dans le même ordre d’idées, le Ministre des finances de l’Ouganda ainsi que le représentant du Burkina Faso, ont mis en avant le décalage entre les progrès réalisés par les pays africains, en matière de bonne gouvernance notamment, et l’affectation des ressources par les pays développés. La gouvernance s’est améliorée, mais le niveau d’assistance n’a jamais été aussi faible en Afrique, a abondé dans ce sens le représentant de la Banque mondiale. L’Afrique a bien compris qu’il ne s’agissait plus de demander la charité, elle s’est responsabilisée, conformément aux exigences des donateurs, par exemple à travers le mécanisme d’évaluation intra-africaine du NEPAD, mais l’aide n’augmente pas, ont déploré plusieurs intervenants des pays africains. Le représentant du Burkina Faso a également regretté qu’en dépit de ces progrès, les
vraies informations n’étaient pas réellement diffusées et que l’on donnait toujours la même image négative d’une Afrique en guerre. A cet égard, la Coordinatrice du Secrétaire général sur la campagne en faveur des ODM a souligné que si beaucoup avait été fait par les pays pauvres dans la mise en oeuvre de ces Objectifs, les pays riches n’avaient pas tenu leur part du contrat
A l’heure où la croissance économique diminue et où les pays donateurs se tournent vers des préoccupations de politique intérieure, le représentant de la Suisse a jugé essentiel de sensibiliser et de mobiliser davantage le public -et notamment la société civile, le secteur privé et le secteur scientifique- sur l’importance de la question des ODM, bien au-delà des seules populations des pays en développement, et il a appelé l’ONU à renforcer ses capacités de communication en la matière. Plusieurs participants, dont le représentant des Etats-Unis et la représentante du PNUD, ont également insisté sur l’importance des partenariats dans la mise en oeuvre des ODM. Mme Barbara Samuels, Présidente de Samuels Associates, a cependant souligné que le secteur privé manquait parfois d’éléments pour connaître précisément quelles étaient les personnes auxquelles s’adresser, au sein des gouvernements, pour l’établissement de ces partenariats. Plusieurs participants ont également estimé que la mise en place de partenariats devait tenir compte du problème de la dette extérieure, notamment en ce qui concerne les Etats bénéficiant de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), et ceux à revenus moyens.
Face au constat du manque de capacités budgétaires, le représentant de la Banque mondiale a estimé qu’il fallait envisager des moyens plus efficaces pour mobiliser les ressources. Nous ne progressons pas assez rapidement dans la réalisation des ODM, particulièrement en Afrique subsaharienne, mais la Conférence de Monterrey a permis de sensibiliser les pays donateurs, a fait valoir le représentant du Royaume-Uni, qui a souligné combien les populations comprenaient aujourd’hui les enjeux de l’interdépendance. De son côté le représentant de la Banque mondiale a appelé les intervenants à ne pas faire preuve de trop d’optimisme et à garder à l’esprit le contexte actuel difficile, marqué par la baisse de l’investissement étranger direct, l’échec des négociations de Cancùn, par le fait qu’actuellement, plus de 40 pays ne traversent pas une période propice au soutien au développement.
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