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AG/1442

LA CREATION D’UN MECANISME D’EVALUATION DE LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY RENFORCERAIT SA COHESION AVEC LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE

29/10/03
Communiqué de presse
AG/1442


LA CREATION D’UN MECANISME D’EVALUATION DE LA MISE EN OEUVRE DU CONSENSUS DE MONTERREY RENFORCERAIT SA COHESION AVEC LES OBJECTIFS DE DEVELOPPEMENT DU MILLENAIRE


Qu’ont fait les pays industrialisés, depuis mars 2002, pour mettre en œuvre les engagements pris à la Conférence de Monterrey et ouvrir leurs marchés aux pays du Sud, mobiliser des investissements étrangers directs ou encore augmenter les flux d’aide publique au développement?  Et qu’ont fait, dans le même temps, les pays en développement pour renforcer la bonne gouvernance, mobiliser l’épargne nationale et créer un environnement propice aux investissements publics et privés internationaux?  C’est en ces termes que la Ministre norvégienne du développement international, Mme Hilde Frafjord Johnson, a invité cet après-midi les participants à la table ronde sur le lien entre les progrès accomplis dans la mise en œuvre des engagements pris à la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey et la réalisation des objectifs de développement du Millénaire, définis en septembre 2000, à dresser un bilan exhaustif des mesures qu’ils ont prises au cours des 18 derniers mois pour traduire les engagements pris en actions concrètes sur le terrain.  Elle a saisi l’occasion de cette table ronde, coprésidée avec le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales des Nations Unies, M. José Antonio Ocampo, pour proposer un mécanisme d’examen par les pairs associant pays industrialisés et pays du Sud. 


En moins de deux ans, nous avons rempli plus du tiers des objectifs que nous nous sommes assignés à l’horizon 2006, a indiqué M. Koos Richelle, Directeur général du développement à la Commission européenne.  L’Union européenne a décidé de publier chaque année un rapport d’évaluation de la mise en œuvre par chaque Etat Membre des engagements pris à Monterrey et ce rapport pointe clairement du doigt ceux qui sont en retard dans le processus, a-t-il ajouté, exhortant pour leur part les pays en développement à fournir des résultats tangibles d’ici 2006 pour convaincre les Etats Membres à passer de 0,39% du PNB consacré à l’aide publique au développement à 0,7% ultérieurement.  D’ici 2006, nous disposerons de 25 milliards de dollars pour financer certains projets dans les pays en développement et en transition, a annoncé M. Richelle, déplorant que très souvent, les projets soumis à financement ne correspondent pas aux critères définis dans le Consensus de Monterrey et le Plan d’action de Johannesburg. 


Au rang des initiatives prises au cours des 18 derniers mois pour appliquer les engagements pris à Monterrey, la Ministre du développement des Pays-Bas, Mme Agnès Van Ardenne a souligné que son gouvernement avait intensifié ses efforts en matière d’aide bilatérale et multilatérale en faveur de la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.  En outre, notre gouvernement s’est engagé, notamment par des incitations fiscales, à soutenir les entreprises privées susceptibles d’investir dans les pays en développement, a-t-elle indiqué.  Son homologue irlandais, M. Tom Kitt, a quant à lui insisté sur la nécessité d’harmoniser les programmes d’aide au développement, donnant l’exemple d’un projet pilote conduit par sept pays européens en Zambie pour coordonner leur appui au secteur de la santé.  Cette expérience devrait s’étendre également aux stratégies de réduction de la pauvreté, ont jugé certaines délégations, déplorant un manque de coordination tant au niveau des bailleurs de fonds, qu’au niveau des gouvernements où l’on constate que certains départements ministériels ne sont pas informés des accords conclus avec les ministères des finances ou de la planification. 


Parallèlement aux efforts déployés par les Etats Membres de l’Union européenne en matière de cohérence et de coordination dans leurs politiques d’aide publique au développement, le Secrétaire d’Etat du Danemark, M. Carsten Staur a annoncé qu’à compter du 1er janvier 2004, les conditionnalités seraient abandonnées au sein de l’Union.  En outre, la Vice-Secrétaire d’Etat allemande pour la coopération économique et le développement, Mme Ursula Schater-Preuss, a indiqué que son pays était en passe de porter à 0,33% la part de son PNB consacrée à l’aide publique au développement tandis que son homologue irlandais annonçait que son gouvernement y consacre déjà 0,54% de son revenu national.  Cependant, comme l’ont rappelé certaines délégations du Sud, pour réaliser les Objectifs de développement du Millénaire d’ici 2015, et réduire de moitié la part de la population mondiale vivant dans la pauvreté extrême, le Secrétaire général avait clairement indiqué lors de la Conférence de Monterrey que 50 milliards de dollars supplémentaires devaient être mobilisés chaque année au titre de l’aide publique au développement. 


Or si l’on s’en tient aux engagements pris par les pays industrialisés à Monterrey, seuls 16 milliards de dollars pourront être mobilisés chaque année d’ici 2015, a observé Mme Mary Robinson, Directrice générale d’Ethical Globalization Initiative.  En un peu plus d’un an, la communauté internationale a mobilisé entre cinq et sept milliards de dollars sur les 50 milliards supplémentaires nécessaires à la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire, a souligné le représentant de l’Algérie, M. Mourad Benmehidi, insistant sur la nécessité de définir des mesures novatrices pour financer la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire et la mise en œuvre du Consensus de Monterrey.  Plusieurs délégations ont recommandé à cet égard l’annulation de la dette de tous les pays éligibles à l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés), la reprise des négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce afin d’intégrer les pays du Sud au commerce mondial, ainsi que l’imposition d’une taxe sur les transactions financières et commerciales au niveau mondial. 


Pour la Ministre des finances du Nigeria, Mme Ngozo Okonjo-Iweala, en dépit de réformes difficiles entreprises au niveau macroéconomique pour libérer des ressources nationales par plusieurs gouvernements africains, au Malawi, en Ouganda, au Rwanda ou au Nigeria, les besoins en ressources extérieures pour remplir les Objectifs de Développement du Millénaire d’ici 2015 ne sont pas suffisamment couverts par les pays industrialisés.  Des mesures ont été prises pour lutter contre la corruption et contre la fraude douanière et fiscale, pour libéraliser l’économie, pour promouvoir la mise en place de codes des investissements, voire même pour supprimer les subventions au secteur pétrolier dans le cas du Nigeria, ont fait valoir les représentants africains.  Cependant, le service de la dette demeure le principal obstacle à la mobilisation de ressources nationales pour le développement dans les pays à revenu intermédiaire, ont fait valoir le Nigeria, l’Indonésie et l’Algérie, expliquant que plus d’un tiers de leurs recettes annuelles sont absorbées par le paiement de l’encours de cette dette qui s’élève à 23 milliards de dollars pour l’Algérie et 31 milliards de dollars pour le Nigeria. 


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