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AG/1438

LA PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE ET LA CREATION D’UN ENVIRONNEMENT PROPICE AUX INVESTISSEMENTS SOUTIENDRONT LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE DU CONSENSUS DE MONTERREY

29/10/03
Communiqué de presse
AG/1438


29 octobre 2003


LA PROMOTION DE LA BONNE GOUVERNANCE ET LA CREATION D’UN ENVIRONNEMENT PROPICE AUX INVESTISSEMENTS SOUTIENDRONT LA MISE EN ŒUVRE REGIONALE DU CONSENSUS DE MONTERREY


Dix-huit mois après la Conférence internationale sur le financement du développement, de mars 2002, les dimensions régionales de la mise en oeuvre du Consensus de Monterrey étaient évaluées ce matin dans le cadre d’une table ronde coprésidée par le Ministre des affaires étrangères des Philippines, M. Blas F. Ople, et par le Président de la Banque interaméricaine de développement, M. Enrique Iglesias.  Ouvrant la discussion, le Ministre philippin des affaires étrangères a tenu à souligner les revers constatés dans la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire (ODM), définis en septembre 2000 par les Chefs d’Etat et de gouvernement, et dont l’objectif majeur consiste à réduire de moitié, d’ici à 2015, la part de la population mondiale vivant dans des conditions d’extrême pauvreté.  Aussi, pour répondre aux besoins des 800 millions de personnes qui vivent avec moins de un dollar par jour, dans la région Asie et Pacifique, et des 340 millions d’Africains vivant dans des conditions similaires, un nouvel élan doit être donné aux initiatives régionales visant au renforcement de la cohérence dans les programmes de développement.


Conscients de la nécessité de promouvoir un environnement propice aux investissements étrangers directs et à l’augmentation des flux d’aide publique au développement, plusieurs délégations africaines ont mis en avant les mesures prises au niveau régional, dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), créé en 2001, ainsi qu’au niveau sous-régional, pour renforcer la bonne gouvernance, mobiliser l’épargne locale, rationaliser les politiques macroéconomiques et harmoniser dans certains cas les politiques monétaires et le droit des affaires.  L’esprit de responsabilité collective s’est illustré en Afrique par la création du Mécanisme d’évaluation par les Pairs, a ainsi indiqué le Conseiller technique du Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, M. Jean-Baptiste Natama.  L’effort d’intégration monétaire, illustré notamment par la création de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et de la Communauté économique et monétaire des États d’Afrique centrale (CEMAC) - mécanismes grâce auxquels les pays membres parviennent à assurer une cohérence dans leurs politiques macroéconomiques et à prévenir la fuite des capitaux - a été présenté comme une mesure propice à la mobilisation des investissements étrangers.  Le Ministre congolais de la planification, M. Pierre Moussa, a également souligné à cet égard le rôle central de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires (OHADA) dans la sécurisation des investissements. 


La bonne gouvernance au sein des entreprises est également un aspect sur lequel nous devons travailler pour créer de la richesse nationale et mobiliser les investissements étrangers, a fait valoir ensuite le Président du Groupe du NEPAD pour le monde des affaires, M. Alhadji Bamanga Tukur, exposant les initiatives


prises depuis la Conférence de Monterrey par son organisation pour sensibiliser le monde des affaires à cette dimension.  La mobilisation des partenariats entre le secteur public et le secteur privé, notamment dans le domaine des infrastructures et des technologies de l’information est une composante du développement économique, ont observé de nombreux intervenants car, comme le soulignait la Directrice générale de l’Uganda Investment Authority, Mme Maggie Kigozi, on ne peut encourager le commerce transfrontalier et interrégional s’il faut, comme c’est le cas aujourd’hui, transiter par Bruxelles ou Londres pour se rendre de Kampala à Dakar.  La promotion de la coopération «triangulaire», notamment par le soutien financier de pays riches à des programmes de transferts de technologies et de renforcement des capacités, a également été identifiée comme l’une des voies à suivre pour accélérer la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, et l’exemple de l’assistance technique apportée par le Kenya à l’Ouganda dans le domaine du tourisme et de l’industrie hôtelière a été mentionné à ce titre. 


Invitées à soutenir ces propositions, les institutions de Bretton Woods et les autres bailleurs de fonds ont été exhortés à renforcer la cohérence dans leurs programmes d’aide au développement et à améliorer le fonctionnement des mécanismes de soutien aux stratégies de réduction de la pauvreté et d’allègement de la dette.  Les chocs exogènes tels que la pratique des subventions agricoles et l’instabilité des produits de base doivent être notamment pris en compte dans les stratégies de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, a souligné le Représentant permanent de la Guinée, M. Alpha Ibrahima Sow.  Les pays à revenu intermédiaire qui, à l’instar de l’Equateur, consacrent 40% de leur revenu annuel au paiement du service de la dette, ont plaidé pour leur éligibilité à l’initiative PPTE et pour un accès aux accords de “swap”, consistant à obtenir un allègement de la dette en échange d’investissements publics dans les secteurs de la santé ou de l’éducation, entre autres.  Cette demande a été appuyée par l’Espagne qui a jugé improductif le clivage créé par les institutions de Bretton Woods, entre pays pauvres et pays à revenus intermédiaires, et a proposé que cette distinction soit basée sur le revenu par habitant et que l’initiative PPTE soit mise en œuvre aux niveaux régional et sous-régional. 


Au titre des initiatives pouvant être prises au niveau régional pour mobiliser l’épargne intérieure, le Secrétaire exécutif de la Commission économique régionale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), M. Hak-Su Kim, a indiqué que plus de 1000 milliards de dollars de réserves en devises étaient disponibles dans les banques de la région Asie et Pacifique et proposé d’émettre des obligations afin de financer des infrastructures.  M. Alan March, Directeur général de l’Agence internationale du développement de l’Australie a invité les pays de l’OCDE à davantage de cohérence et rappelé qu’en 2002, 318 milliards de dollars avaient été consacrés aux subventions agricoles, soit près de sept fois plus que les montants d’APD.  L’ouverture des marchés des pays riches a également été jugée cruciale par le Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, M. Alyaksandr Sychov, notant que les flux financiers en direction des économies émergentes de l’Europe de l’Est, passés de 10 milliards de dollars en 2001 à 9,5 milliards en 2002, ne permettaient pas de remplir les objectifs définis à Monterrey. 


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