LA REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLEE GENERALE ET L’ACCELERATION DES REFORMES AU SEIN DE L’ORGANISATION SOUHAITEES PAR DES DELEGATIONS
Communiqué de presse AG/1434 |
Assemblée générale
43e et 44e séances plénières – matin & après-midi
LA REVITALISATION DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLEE GENERALE ET L’ACCELERATION
DES REFORMES AU SEIN DE L’ORGANISATION SOUHAITEES PAR DES DELEGATIONS
L’Assemblée accrédite 10 organisations non gouvernementales au
Dialogue de haut niveau sur le financement du développement des 29 et 30 octobre
La revitalisation des travaux de l’Assemblée générale, dans le contexte plus global de la réforme du système des Nations Unies, doit passer du stade de la discussion à celui de l’action a déclaré ce matin son Président, M. Julian Robert Hunte (Sainte-Lucie), à l’ouverture du débat qu’elle tiendra durant deux jours sur cette question. Assurant de son engagement personnel en faveur de ces réformes, le Président a rappelé que les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à New York le mois dernier, à l’occasion du débat général, avaient renouvelé leur appui au Secrétaire général afin qu’il donne un nouvel élan à ce processus. Depuis son lancement en 1997, le processus de réformes du système des Nations Unies a enregistré des progrès substantiels, a observé ensuite la Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Mme Louise Fréchette, citant notamment la Déclaration du Millénaire, adoptée en septembre 2000 et qui établit une vision du monde commune pour le XXIe siècle, ou encore le rapport Brahimi ou d’autres initiatives qui ont permis d’améliorer les capacités de l’Organisation dans le domaine du maintien de la paix, de l’établissement de partenariats solides avec le secteur privé, ou de la modernisation du système.
Le budget-programme de 2004-2005 présenté cette année traduit un effort considérable pour aligner les activités avec les priorités définies par l’Organisation et pour renforcer l’attention portée aux questions de développement, a poursuivi Mme Fréchette, qui a également mentionné les réformes entreprises par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, pour renforcer son efficacité, et la restructuration du Département de l’information. Intervenant au nom du Forum des îles du Pacifique, le Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Fidji, M. Kaliopate Tavola, a salué l’initiative du Secrétaire général de réviser le budget-programme 2004-2005 afin de le rendre conforme aux nouvelles orientations définies dans le cadre de la réforme du système. Le Ministre a suggéré ensuite aux agences du système des Nations Unies spécialisées dans le développement d’accorder une attention accrue aux préoccupations des pays en développement, en général, et des petits Etats insulaires en développement en particulier.
La Norvège a indiqué pour sa part qu’elle évaluerait attentivement les propositions de réformes émanant des différentes institutions et agences du système des Nations Unies et qu’elle en ferait une précondition pour le versement ou l’augmentation de ses contributions. Le représentant de l’Australie, estimant quant à lui que le plan à moyen terme avait sclérosé le travail du Secrétariat et inhibé la capacité des Etats Membres à affronter les changements, a fait une série
de propositions dans le cadre de la revitalisation du système, entre autres l’adoption d’une doctrine budgétaire basée sur les résultats et la prise en compte de l’évaluation de ces résultats dans la planification budgétaire. Enfin, plaidant à son tour pour une Assemblée générale orientée vers l’action et pour la poursuite de réformes, le représentant de l’Italie a estimé, au nom de l’Union européenne, que le processus de prise de décisions devait rester transparent et représenter l’ensemble des Etats Membres afin, entre autres, de pourvoir intervenir sur les questions budgétaires et programmatiques.
Dans la matinée, l’Assemblée générale avait adopté, par consensus et à l’initiative de la Chine, une résolution sur «l’intensification du renforcement des capacités dans le secteur de la santé publique à travers le monde» par laquelle elle exhorte les Etats Membres à faire une plus large place à la santé publique dans leurs stratégies nationales de développement économique et social. Elle les exhorte notamment à créer, ou à renforcer, les mécanismes efficaces de santé publique tels que des réseaux de surveillance, de contrôle, de prévention et de traitement des maladies, entre autres les maladies infectieuses ou les poussées épidémiques de nouvelles maladies à l’échelle mondiale. Outre le représentant de la Chine, ceux du Maroc, au nom des 77 et de la Chine, de la Fédération de Russie, du Brésil, de l’Inde, de Cuba, de la Thaïlande et du Pakistan ont pris la parole sur ce point.
En fin de séance, l’Assemblée a décidé, sur proposition de son Président, d’accréditer 10 organisations non gouvernementales au Dialogue de haut niveau sur le financement du développement qui se tiendra les 29 et 30 octobre à New York*. Le représentant du Pakistan a déploré à ce titre que l’organisation IHRO-Pakistan n’ait pas été inscrite sur la liste des organisations accréditées présentée par le Président de l’Assemblée générale et ce dernier lui a indiqué que la délégation de l’Inde s’y était opposée.
Les représentants des pays suivants se sont également exprimés sur la question de la revitalisation des travaux de l’Assemblée générale et de la réforme du système des Nations Unies: Algérie (au nom du Mouvement des pays non alignés), Maroc (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Pérou (au nom du Groupe de Rio), Suriname (au nom de la Communauté des Caraïbes), Egypte, Namibie, Koweït, Japon, Pakistan, République islamique d’Iran, Afrique du Sud, Jamaïque, Malaisie, Guatemala, Etats-Unis, Suisse, Guyana, Tunisie et Bélarus.
L’Assemblée générale poursuivra ce débat demain, mardi 28 octobre, à 10 heures.
* Le projet de décision -qui contient la liste de ces organisations- est paru sous la cote A/58/L.6.
SUITE A DONNER AUX TEXTES ISSUS DU SOMMET DU MILLENAIRE
Intensification du renforcement des capacités dans le secteur de la santé publique à travers le monde (A/58/L.5)
Notant avec préoccupation les répercussions délétères pour l’humanité du VIH/sida, de la tuberculose, du paludisme et d’autres grandes maladies contagieuses et épidémies, ainsi que la lourde charge supportée en la matière par les pauvres, particulièrement dans les pays en développement, l’Assemblée générale a adopté par consensus un texte aux termes duquel elle exhorte les Etats Membres à faire une plus large place à la santé publique dans leurs stratégies nationales de développement économique et social, notamment en créant des mécanismes efficaces de santé publique tels que des réseaux de surveillance, de contrôle, de prévention et de traitement des maladies ou en renforçant les mécanismes existants.
L’Assemblée générale engage les Etats Membres et la communauté internationale à sensibiliser l’opinion aux bonnes pratiques en matière de santé publique, notamment par le biais de l’éducation et des médias. Elle demande également que les systèmes mondiaux de planification préalables et d’intervention dans le secteur de la santé publique, notamment des systèmes de prévention et de surveillance des maladies infectieuses, soient renforcés afin d’être mieux à même de lutter contre les grandes maladies, en particulier dans les cas de poussées épidémiques de nouvelles maladies à l’échelle mondiale. Elle encourage les Etats Membres à participer activement à la vérification et à la validation des données recueillies dans le cadre de systèmes de surveillance concernant les urgences sanitaires de portée mondiale et, en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la santé, d’échanger sans délai et en toute transparence les informations et données recueillies dans ce domaine.
Déclarations
Introduisant le projet de résolution A/58/L.5, au nom des 142 coauteurs, M. WANG GUANGYA (Chine) a expliqué que la communauté internationale devait accorder une plus grande attention au renforcement des capacités de santé publique afin de freiner et d’inverser, d’ici à 2015, la progression de la pandémie du VIH/sida et du paludisme. L’épidémie du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) qui a sévi dans le monde au début de l’année 2003, et en particulier en Asie, souligne la nécessité pour la communauté internationale de redoubler d’efforts pour lutter contre les maladies infectieuses et renforcer à cette fin la planification et les programmes de santé publique dans les pays en développement, a-t-il dit.
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, le représentant du Maroc a souscrit à l’initiative de la délégation chinoise qui contribuera à la promotion et à la mise en œuvre des textes issus du Sommet du Millénaire, a-t-il dit. Sa mise en œuvre contribuera également au renforcement des infrastructures et des programmes de santé publique et il a invité l’Assemblée générale à adopter ce texte par consensus.
Le représentant de la Fédération de Russie, expliquant sa position en faveur d’une adoption par consensus, a rappelé que de nombreux documents ont été adoptés dans le domaine du développement durable, notamment lors du Sommet du Millénaire et du Sommet de Johannesburg, avant de soutenir le renforcement des capacités dans le domaine de la santé publique dans un contexte plus global de sécurité humaine.
Le représentant du Brésil a insisté sur la nécessité de mettre en œuvre les dispositions de la Déclaration de Doha sur les droits régissant la production de médicaments génériques dans le contexte du renforcement des capacités de santé publique dans les pays du sud les plus touchés par le VIH/sida, entre autres, et le paludisme.
Le représentant de l’Inde a défendu le renforcement des capacités sanitaires dans le monde qu’il a qualifié d’étape essentielle dans le contexte du développement durable et de la réalisation des objectifs de développement du Millénaire. L’ampleur des défis de santé dépasse de loin les capacités des pays en développement, a observé le représentant, invitant la communauté internationale à appuyer la production de médicaments génériques par des pays comme l’Inde.
Les représentants de Cuba et de la Thaïlande ont apporté leur soutien à l’initiative de la Chine et jugé que l’apparition de nouvelles menaces sur la santé publique exigeait un renforcement de la coopération internationale. La Thaïlande, a rappelé son représentant, a accueilli une réunion internationale sur la réaction à adopter face à la crise du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Le représentant du Pakistan a souligné que les maladies infectieuses comme le VIH/sida, le paludisme ou la tuberculose dépassent les frontières et ont eu des effets dévastateurs sur le développement de certains Etats. Depuis la Déclaration du Millénaire, qui préconisait une inversion, d’ici à 2015, de la progression du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme, l’épidémie du SRAS a touché en l’an 2003 une trentaine de pays et tué 800 personnes, a rappelé le délégué, appuyant l’initiative chinoise en faveur du soutien de la communauté internationale au renforcement des capacités de santé publique dans le monde, et en particulier dans les pays en développement.
REVITALISATON DES TRAVAUX DE L’ASSEMBLEE GENERALE; REFORME DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES: MESURES ET PROPOSITIONS; RESTRUCTURATION ET REVITALISATION DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ECONOMIQUE ET SOCIAL ET LES DOMAINES CONNEXES; RENFORCEMENT DU SYSTEME DES NATIONS UNIES
RenforceMENT DU SYSTEME des Nations Unies: un programme pour aller plus loin dans le changement
Examen intergouvernemental du plan à moyen terme et du budget-programme (A/57/786)
Le rapport du Secrétaire général propose que l’examen intergouvernemental du budget-programme et du plan à moyen terme se fasse en une seule étape, dès 2004. Il récapitule les réalisations de l’Organisation faisant suite au programme de réformes que le Secrétaire général avait proposé en 1997, en particulier celles relevant de ses responsabilités. Il énumère un certain nombre des améliorations supplémentaires apportées pour que le Secrétariat serve mieux les organes intergouvernementaux. Ainsi, dans sa résolution 57/300, l’Assemblée générale s’était félicitée des recommandations du Secrétaire général, notamment celles touchant à la rationalisation du processus de planification et d’établissement du budget. Le rapport constate cependant que le processus d’examen du plan à moyen terme et du budget-programme est devenu pesant, non seulement pour les Etats Membres qui passent un temps considérable à examiner les documents correspondants, mais aussi pour le Secrétariat, qui fournit des services fonctionnels et un appui technique à toutes les réunions officielles et officieuses. Or les délibérations n’ont guère eu d’incidence sur l’orientation stratégique de l’Organisation ou sur les résultats des travaux. Le rapport contient aussi des recommandations visant à redéfinir le rôle du Comité du programme et de la coordination en vue d’améliorer son efficacité en matière de contrôle et d’évaluation.
Questions relatives à l’information (A/58/175)
Le rapport du Secrétaire général décrit les activités menées dernièrement par le Département de l’information et la suite donnée aux recommandations figurant dans la résolution 57/130 B du 11 décembre 2002.
Le rapport rappelle que, dans le cadre de ses services de communication stratégique, le Département a mis au point des campagnes de communication thématiques en utilisant les produits multimédias destinés à la société civile et les partenariats avec le secteur privé et, au niveau local, les centres d’information des Nations Unies. Le Département a par ailleurs continué à soutenir les composantes information des missions de maintien de la paix, de consolidation de la paix et d’autres missions politiques. Le réseau des centres, services et bureaux d’information des Nations Unies existant à travers le monde a élaboré des plans de travail pour 2003 et a fait campagne en faveur des activités de l’Organisation au niveau des pays, en utilisant, selon les cas, des moyens de communication traditionnels et modernes pour renforcer ses contacts avec des secteurs plus larges du public.
Dans le cadre des services d’information du Département, le Bureau du porte-parole du Secrétaire général est demeuré le moyen d’exposer la position officielle de l’Organisation sur les questions qui font les grands titres. Si le site Web de l’ONU renforce la capacité du Département à communiquer aux médias du monde entier des faits nouveaux importants concernant le monde entier, le rapport souligne que les moyens traditionnels, tels que la radio, la Télévision des Nations Unies ou les communiqués de presse demeurent au centre des services de diffusion du Département.
Le rapport rappelle ensuite que, dans le domaine des services de la bibliothèque, le Comité directeur pour la modernisation et la gestion intégrée des bibliothèques de l’ONU a été créé en 2003. Ce dernier est en train de mettre au point des initiatives spéciales destinées à créer un réseau de services de bibliothèque dynamique, synergique et pleinement fonctionnel dans toute l’Organisation.
Le rapport indique ensuite que les services de diffusion ont pour nouvelle mission principale de mettre l’accent sur l’éducation du public et la page d’accueil de la Chronique de l’ONU sert de portail à cet égard. Les services de diffusion à l’intention des organisations non gouvernementales, en particulier celles des pays en développement, ont été renforcés au cours de la période considérée.
Le rapport décrit également les progrès accomplis dans la mise en œuvre de la proposition de régionalisation des centres d’information des Nations Unies et fournit en particulier des détails sur la phase de mise en œuvre du plan pour l’Europe occidentale.
En conclusion, le rapport signale que le Département continue à donner la priorité à l’instauration d’une culture de gestion axée sur les résultats grâce à un processus d’évaluation régulier visant à garantir que les produits et service d’information de l’ONU soient efficaces et ciblés, et qu’ils aient le plus grand impact possible sur le public. Le Département continuera de rapprocher l’ONU des peuples du monde, en partenariat avec les médias et la société civile, et avec l’appui des Etats Membres.
Etat d’avancement des mesures proposées par le Secrétaire général dans son rapport intitulé «Renforcer l’ONU: un programme pour aller plus loin dans le changement» (A/58/351)
Le Rapport du Secrétaire général, qui fournit un aperçu des progrès réalisés dans la mise en œuvre des réformes, est soumis en complément de plusieurs rapports subsidiaires relatifs, entre autres, à l’examen intergouvernemental du plan à moyen terme et du budget-programme (A/57/786); à l’amélioration du fonctionnement du Département de l’Assemblée générale et de la gestion des conférences; à l’amélioration de la gestion du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme; à l’examen des activités de coopération technique du système des Nations Unies (A/58/382); à l’amélioration du processus actuel de planification et de budgétisation; et au renforcement de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et tous les partenaires concernés, en particulier le secteur privé (A/58/227). D’autres rapports relatifs à l’exécution de la réforme du Département de l’information seront soumis au Comité de l’information à sa vingt-sixième session en 2004, indique le Secrétaire général, et des rapports sur l’exécution de divers aspects de la réforme de la gestion des ressources humaines seront présentés à l’Assemblée générale à sa cinquante-neuvième session.
Rappelant dans son introduction les grandes lignes du rapport intitulé «Renforcer l’ONU: un programme pour aller plus loin dans le changement», présenté lors de la cinquante-septième session, le Secrétaire général précise que dans la section intitulée «Agir utilement» il s’était engagé à aligner les activités de l’Organisation sur les priorités retenues et à revoir en conséquence la présentation du projet de budget-programme, et à renforcer l’action de l’ONU dans les domaines des droits de l’homme et de l’information. Dans la section «Mieux servir les États Membres», Kofi Annan mettait l’accent sur la nécessité de promouvoir une approche plus globale en matière de planification et de gestion des séances et de la documentation, et d’améliorer la présentation des rapports. La section intitulée «Mieux travailler ensemble» examinait les moyens d’améliorer la coordination entre les composantes de l’Organisation dans les pays en développement d’une part et entre l’Organisation et la société civile d’autre part tandis que celle consacrée au financement des priorités décrivait les aménagements à effectuer pour rationaliser le système de budgétisation et de planification de l’ONU, qui est complexe et mobilise un personnel nombreux. Enfin, le rapport du Secrétaire général contenait, dans la section «L’Organisation et son personnel: investir dans l’excellence», des propositions visant à ce que l’ONU puisse compter sur un personnel compétent, polyvalent et bien géré.
Dans les conclusions de son rapport, qui évalue les avancées dans ces divers domaines, Kofi Annan note que des progrès ont été constatés dans le recentrage des activités de l’Organisation sur les priorités fixées par les États Membres dans la Déclaration du Millénaire et dans les textes issus des récentes conférences mondiales. Cependant, ajoute-t-il, les réformes et la rapidité de leur exécution dépendront aussi des décisions qui seront prises dans un certain nombre d’enceintes intergouvernementales, notamment l’Assemblée générale qui, à sa cinquante-huitième session, aura à examiner les améliorations générales à apporter au système de planification et de budgétisation. Les États Membres devront aussi se prononcer sur le financement des activités opérationnelles de développement, une question qui sera examinée au sein du Conseil économique et social, et sur la réforme des organes créés en vertu d’instruments internationaux, laquelle sera examinée par la Commission des droits de l’homme. Enfin, dans son rapport, le Secrétaire général indique également que pour renforcer l’Organisation il fallait aussi introduire des changements importants dans les organes intergouvernementaux, principalement l’Assemblée générale, le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité.
Examen de la coopération technique à l’ONU (A/58/382)
Ce Rapport est soumis en application de la résolution A/57/300 de l’Assemblée générale adoptée l’an dernier conformément à la demande formulée par le Secrétaire général dans son rapport « Renforcer l’ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement » et a pour but de préciser les rôles et responsabilités en matière de coopération technique dans les principaux domaines. Les sujets identifiés dans ce rapport donnent un large aperçu des initiatives de coopération technique de l’ONU et analyse les facteurs qui ont une incidence sur la répartition actuelle des tâches entre les différentes entités du système des Nations Unies, notamment en ce qui concerne le financement des programmes.
A ce titre, le rapport analyse les activités de différents prestataires de services de coopération technique du système des Nations Unies, de même que les activités de la Banque mondiale. Il aborde en outre la question de la transition à l’Organisation des Nations Unies ainsi que celle de la promotion de la coordination et de la cohérence dans les programmes. Ce rapport est soumis en parallèle du rapport A/58/351 sur l’état d’avancement des mesures proposées par le Secrétaire général dans son rapport intitulé «Renforcer l’ONU : un programme pour aller plus loin dans le changement».
Amélioration du processus actuel de planification et de budgétisation (A/58/395 et Corr.1)
Le rapport du Secrétaire général a été établi en application de la résolution 57/3000 de l’Assemblée générale en vertu de laquelle l’Assemblée a noté que le Secrétaire général proposait d’opter pour un plan à moyen terme plus court et plus stratégique, qui s’articule avec l’esquisse budgétaire, et l’a prié de lui présenter, par l’intermédiaire du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires, une proposition plus détaillée pour qu’elle l’examine à sa cinquante huitième session.
Dans son rapport, le Secrétaire générale propose, parmi plusieurs recommandations, d’instituer un cadre stratégique qui serait examiné tous les deux ans et comporterait les deux volets suivants: «premier volet, plan-programme biennal» qui serait un plan à moyen terme amélioré et rebaptisé et «deuxième volet, esquisse budgétaire», qui serait plus développée et articulée au plan à moyen terme de manière qu’il y ait un lien stratégique entre les programmes et l’affectation des ressources. De nouvelles améliorations seraient apportées à la présentation et à la teneur du projet de budget-programme afin de faciliter la prise de décision par les organes délibérants, ajoute le Secrétaire général. En outre, il propose de renforcer le rôle du Comité du programme et de la coordination en ce qui concerne le contrôle de l’exécution des programmes et de l’évaluation. Enfin, il suggère que les fonctions de contrôle et d’évaluation du Comité soient renforcées, afin qu’il puisse s’assurer de l’intérêt, de l’efficacité, de la productivité et de l’effet des activités de l’Organisation.
Déclarations
M. JULIAN ROBERT HUNTE, Président de l’Assemblée générale, présentant le débat, a fait valoir son engagement personnel à faire avancer les réformes et notamment celle relative à la revitalisation de l’Assemblée. Il a estimé que les dirigeants dans les capitales attendaient que les membres de l’Assemblée, réunis aujourd’hui, passent des débats à l’action. A cet égard, il a déclaré qu’il travaillerait étroitement avec les facilitateurs et les coordinateurs dans ce sens. Enfin, il a remercié le Forum international des femmes qui s’est particulièrement intéressé à la question des réformes.
Mme LOUISE FRECHETTE, Vice-Secrétaire générale des Nations Unies, a souligné que, depuis le lancement du processus de réformes en 97, beaucoup avait déjà été fait, se félicitant à ce titre de l’adoption de la Déclaration du Millénaire qui établit une vision du monde commune pour le nouveau siècle, du rapport Brahimi et des autres initiatives qui ont permis d’améliorer les capacités de l’Organisation dans le domaine du maintien de la paix, de l’établissement de partenariats solides avec le secteur privé, ainsi que des réformes entreprises afin de moderniser le système des Nations Unies.
Présentant le rapport du Secrétaire général, elle a fait état des dernières avancées en matière de réforme. Parmi ces avancées, la Vice-Secrétaire générale s’est félicitée du fait que le budget présenté cette année représentait un effort considérable pour aligner les activités avec les priorités de l’Organisation et pour renforcer l’attention portée aux questions de développement. Elle a également salué les réformes entreprises par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés afin de renforcer son efficacité, s’est félicité de la restructuration du Département de l’information, ainsi que des progrès réalisés en ce qui concerne la tenue des conférences et des réunions. Parmi d’autres progrès, elle a souligné que les rapports étaient devenus plus concis et mieux axés sur les problèmes précis, que les procédures relatives à la présence des Nations Unies dans les pays en développement avaient été simplifiées et qu’un examen des activités de coopération technique avait fait l’objet d’un rapport, qui devrait constituer une source utile d’information pour les pays dépendant des programmes ainsi que pour la communauté des donateurs.
La Vice-Secrétaire générale s’est également félicitée de la mise en place d’un panel d’éminentes personnalités destiné à examiner l’interaction entre les Nations Unies et la société civile. Elle a en outre rappelé que l’Organisation continuait à investir dans la formation du personnel, en mettant notamment l’accent sur la mobilité et les perspectives de carrière. Cependant, elle a souligné qu’il restait encore beaucoup à faire en ce qui concerne la réforme du système budgétaire et de planification, soulignant que le processus d’examen des plans et budgets devait être plus stratégique, s’attacher davantage aux résultats et prendre moins de temps. A cet égard, elle appelé l’Assemblée générale à adopter les réformes proposées en ce qui concerne l’amélioration du processus budgétaire, déclarant que ces réformes permettraient d’avancer efficacement. Soulignant enfin combien l’ouverture aux nouvelles idées, et aux nouveaux partenariats était fondamentale, la Vice-Secrétaire générale a espéré que les grandes décisions prises à l’avenir permettraient à l’ONU de poursuivre dans la voie du changement.
M. JOHN DAUTH LVO (Australie), s’exprimant au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, a rappelé que le budget, la planification et l’évaluation régulière revêtaient une importance cruciale pour l’Organisation des Nations Unies. A ce titre, il s’est dit convaincu que le plan à moyen terme avait sclérosé le travail du Secrétariat et inhibé la capacité des Etats Membres à affronter les changements de situation. Le représentant a donc fait état de cinq propositions en vue d’améliorer le processus de revitalisation: celui-ci devrait plus tenir compte d’une budgétisation basée sur les résultats; les décisions de ressources et de programmes devraient être intégrées; les Etats Membres devraient se montrer capables d’apporter une direction politique stratégique; l’évaluation des résultats doit être efficace et influer sur la planification; enfin, les organes intergouvernementaux doivent passer davantage de temps à revoir le budget. En conclusion, le représentant a insisté sur la nécessité de réviser l’ordre du jour surchargé de l’Assemblée générale, suggérant par exemple de le redéfinir en fonction des problèmes contemporains et de se concentrer sur des résolutions qui peuvent être effectivement mises en oeuvre.
Intervenant au nom du Forum des îles du Pacifique, M. KALIOPATE TAVOLA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur des Fidji, a estimé que la réforme du système des Nations Unies devait être envisagée aujourd’hui plus que jamais afin de contribuer au renforcement de l’Organisation. En effet, a-t-il dit, le fonctionnement de l’Organisation doit s’adapter au contexte actuel des relations internationales, et à cette fin, nous appuyons la mise en place par le Secrétaire général d’un Groupe de haut niveau de personnalités éminentes qui devra fonctionner de manière indépendante et faire une série de propositions. Nous appuyons, au sein du Forum des îles du Pacifique, le renforcement des partenariats avec le secteur privé et la société civile, a dit le Ministre, plaidant pour une amélioration de la coordination entre les différentes agences des Nations Unies. Le fait que le Secrétaire général ait proposé de réviser le budget-programme 2004-2005 pour intégrer certaines initiatives de réformes est une bonne chose, a poursuivi M. Tavola, prônant une adaptation des agences de développement de l’ONU aux préoccupations des pays en développement, en particulier les petits Etats insulaires en développement. Il a encouragé enfin la désignation de facilitateurs par le Président de l’Assemblée générale afin d’assurer le suivi de la mise en œuvre des recommandations relatives à la réforme, avant de proposer que les sessions plénières prévoient une série de débats interactifs et thématiques sur les questions prioritaires, notamment le développement ou la réforme des Nations Unies.
M. JOHAN L. LOVALD (Norvège) a indiqué que la Norvège appuie une réforme de l’ONU visant à une meilleure représentativité du Conseil de sécurité. Son pays est en faveur d’une revitalisation de l’Assemblée générale, mieux dirigée, avec un agenda plus pertinent. M. Lovald a soutenu que le Conseil économique et social pourrait devenir une réelle force dans la coopération au développement international et un vrai partenaire des institutions de Bretton Woods. Le représentant a aussi applaudi la mise en place d’un Groupe de travail de haut niveau sur ces questions: les constatations et les recommandations de ce groupe donneront, à n’en pas douter, un nouvel élan aux travaux de l’Assemblée générale. Toutefois, il a fait remarquer que ses recommandations ne devaient pas être différées, et même qu’un certain nombre pourrait être mis en œuvre lors de la présente session de l’Assemblée. Il a précisé que son Gouvernement évaluera les propositions des différentes institutions de l’ONU en fonction de leur engagement en faveur d’une réforme de l’Organisation et cet engagement sur une précondition pour la contribution, voire l’augmentation des contributions norvégiennes.
M. ABDALLAH BAALI (Algérie), s’exprimant au nom du Groupe de travail du Mouvement des pays non alignés sur la revitalisation de l’Assemblée générale et sur la réforme des Nations Unies, s’est déclaré convaincu que le renforcement du bureau du président de l’Assemblée générale est une mesure concrète afin d’accroître l’efficacité de l’Assemblée générale. Par ailleurs, le Groupe de travail soutient la proposition de répartir les points de l’ordre du jour de l’Assemblée générale sur l’année complète de la session plutôt qu’entre les mois de septembre et décembre. Affirmant ensuite que les Etats Membres ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre des résolutions, particulièrement ses coauteurs, le représentant a ajouté que les ressources nécessaires devaient êtres attribuées à la mise en œuvre effective de ces mêmes résolutions. Enfin, le Groupe de travail soutient l’initiative du Secrétaire général d’établir un panel de haut niveau afin de se pencher sur la réforme des organes principaux de l’Organisation et l’évaluation de leur efficacité et de leur coordination.
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, s’est prononcé pour une réforme du Conseil de sécurité et une revitalisation de l’Assemblée générale. Il a salué l’adoption de la résolution 57/270 B sur le suivi intégré et la mise en œuvre des grandes conférences internationales sur le développement durable, le financement du développement ou le commerce, pour permettre la réalisation des Objectifs du développement du Millénaire (ODM). Cette résolution implique que l’Assemblée générale et le Conseil économique et social (ECOSOC) jouent un rôle dans le contrôle des réalisations, dans leur suivi et dans l’adoption des mesures d’ajustement nécessaires. Pour ce faire, l’ECOSOC devrait être plus opérationnel dans la coordination des actions des institutions spécialisées des Nations Unies et le renforcement de la coopération avec les institutions de Bretton Woods, a-t-il indiqué. Il a encore estimé que l’Assemblée devrait tenir une session permanente et réagir aux propositions venant de l’environnement international directement via l’ECOSOC, pour faire face aux défis de la mondialisation. Dans le même esprit, il a suggéré de renforcer la présence et le rôle de la présidence de l’Assemblée et de lui donner les moyens adéquats à cet effet. Il a en outre estimé que celle-ci pourrait faire un meilleur usage de son pouvoir de décision en matière budgétaire, au titre de l’Article 17 de la Charte. Enfin, son Groupe attend beaucoup du rendez-vous au plus haut niveau sur les ODM en 2005.
M. MARCO BALAREZO (Pérou), s’exprimant au nom du Groupe de Rio, a espéré que les initiatives de réformes seraient audacieuses et cohérentes et a appelé l’Assemblée générale à jouer le rôle qui est le sien en la matière. Cet organe central doit retrouver le rôle de chef de file qu’il doit avoir au sein de l’Organisation, a-t-il poursuivi, estimant qu’il était indispensable de renforcer le rôle du Président de l’Assemblée générale et qu’il fallait qu’une structure claire existe, dotée de fonctionnaires permanents qui feraient le lien avec le Secrétariat. Pour que l'Assemblée devienne un organe pertinent, il faut que les priorités qu’elle se fixe tiennent compte de la conjoncture, a-t-il en outre estimé, faisant valoir que l’élaboration d’un plan d’action permettrait d’améliorer l’efficacité de cet organe. S’agissant des réformes concernant les méthodes de travail de l'Assemblée, le représentant a jugé indispensable d’élaborer un calendrier de réunions beaucoup plus cohérent et équilibré, réparti sur toute l’année plutôt que sur trois mois uniquement. A cet égard, il a estimé qu’il fallait procéder à une refonte de l’ordre du jour, de sa répartition, et éviter les doubles emplois avec les commissions. Il a également appelé les pays membres à réfléchir au processus de prise de décisions, soulignant à ce titre que la règle du consensus qui prévaut ne devait pas empêcher l'Assemblée générale d’avancer.
M. EWALD WENSLEY LIMON (Suriname), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a déclaré que l’engagement de la CARICOM dans la revitalisation de l'Assemblée générale était un appel lancé par les peuples du monde pour faire des Nations Unies un instrument plus efficace. Mais le temps est venu de nous éloigner des appels rhétoriques pour une réforme et d’agir enfin, a-t-il souligné. L'Assemblée générale est l’organe principal du système, seule elle peut s’exprimer au nom de toutes les nations du monde, a-t-il remarqué. Nous devons avoir des débats plus approfondis. La réforme des méthodes de travail devrait permettre de mettre de côté certains points moins importants. En améliorant notre travail nous renforcerons notre crédibilité, a-t-il assuré. A propos du Bureau de l'Assemblée générale, il est important que le Président dispose des ressources nécessaires pour transmettre les informations, a-t-il déclaré. Il a rappelé que le débat sur la réforme a été lancé il y a plus d’une décennie mais cette réforme n’est pas encore devenue réalité. En conclusion, le représentant a estimé que l'Assemblée générale devait jouer son rôle et qu’il était impératif d’agir maintenant.
M. YASSER ELNAGGAR (Egypte) a insisté sur la nécessité et l’urgence de la réforme des Nations Unies et de la revitalisation de ses organes. Nous défendons le principe de réformes exhaustives et globales tant au niveau du Secrétariat qu’au niveau des organes comme l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité, a dit le représentant. Aussi devons-nous agir en toute franchise et en toute transparence sans écarter certaines domaines, a-t-il ajouté, plaidant pour la volonté politique nécessaire et pour une participation accrue de tous les États membres à la définition des priorité des Nations Unies, en particulier dans les domaines de la paix et de la sécurité internationales. Il existe des divergences de vues, entre ceux qui souhaitent des réformes radicales, et ceux qui souhaitent le maintien du statu quo en confiant un rôle humanitaire aux Nations Unies, a poursuivi le représentant de l’Egypte, prônant une voie médiane qui confère à cette organisation un rôle de leadership dans la gestion de certains conflits, trop souvent réservé à des pays puissants. L’élargissement du Conseil de sécurité serait-il suffisant à renforcer sa légitimité, quelques mois après la crise apparue en son sein, s’est interrogé le représentant, et dans le cas où la réponse serait positive, quelle serait la portée de cet élargissement? Le Groupe de haut niveau de personnalités éminentes devra élaborer des recommandations novatrices pour améliorer le fonctionnement de l’Organisation, a-t-il ajouté ensuite, souhaitant qu’un consensus soit réuni sur les principales recommandations. Il a enfin invité le Président de l’Assemblée générale à définir une série d’objectifs assortis d’un échéancier dès cette session, et ce afin d’éviter les doubles emplois.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a souhaité que le système des Nations Unies soit fort et efficace. Les institutions multilatérales doivent être mises à jour et renforcées, a-t-il déclaré. Il a approuvé la proposition de tenir des consultations informelles, notamment pour renforcer l’autorité de l’Assemblée générale dans son rôle central de prise de décisions, et améliorer ses méthodes de travail. Le représentant a souligné certaines priorités: renforcer le rôle du Président et de son cabinet, celui du Bureau, travailler avec les grandes commissions et renforcer leur fonctionnement, développer une interaction constructive avec leurs bureaux, communiquer plus efficacement les décisions de l’Assemblée générale aux gouvernements et aux organes, établir un lien plus étroit entre l’agenda de l’Assemblée et les défis mondiaux. M. Spatafora a estimé en outre que certaines questions ne nécessitaient pas de débat annuel, et que les débats, en général,
devraient être plus interactifs. L’Assemblée générale devrait être plus dirigée vers l’action, a-t-il souligné, et les décisions plus concises. En ce qui concerne le Conseil économique et social, il a estimé que la priorité était d’appliquer la résolution de l’Assemblée générale 57/270 B. Enfin, le représentant a indiqué que le processus de prise de décisions devait rester transparent et représenter l’ensemble des Etats Membres, afin de pourvoir intervenir sur les questions budgétaires et programmatiques.
M. MARTIN ANDJABA (Namibie) s’est demandé pourquoi les résolutions de l’Assemblée générale n’étaient pas mises en œuvre par ses propres membres alors que celles du Conseil de sécurité, à quelques exceptions près, l’étaient. Il s’est d’ailleurs dit convaincu que l’Assemblée générale avait un rôle à jouer face aux situations conflictuelles, qui devraient selon lui être portées préalablement à l’attention de la Plénière. Il s’est ensuite interrogé sur les critères qui déterminent la durée des mandats au sein des différents organes des Nations Unies, indiquant notamment la disparité des durées entre les membres de l’ECOSOC, les membres non permanents du Conseil de sécurité et le Président de l’Assemblée générale. En conclusion, le représentant a attiré l’attention sur la nécessité d’attribuer au Bureau de la Présidence de l’Assemblée générale les moyens nécessaires à l’accomplissement de ses fonctions.
M. BADER MOHAMMAD AL-AWADI (Koweït) a déclaré que le document officieux présenté par le Président de l’Assemblée générale la semaine dernière contenait d’intéressantes propositions destinées à faire avancer les réformes, sur la revitalisation de l’Assemblée générale notamment. Soulignant que son pays attachait beaucoup d’importance à la rationalisation du travail de l’Assemblée, il a déclaré qu’il allait faire des propositions sur la réforme de la procédure. A cet égard, le représentant a appelé les Etats Membres à se mettre d’accord sur les principes de continuité en matière de réforme et de revitalisation, afin que les avancées initiées ne restent pas lettre morte après cette présidence. Soulignant son attachement aux principes de transparence, le représentant a jugé essentiel de permettre aux plus petits Etats de se faire entendre au sein de l’Assemblée générale. Il a, en outre, estimé que l’une des procédures les plus importante était la discussion par groupe de questions analogues. Sur la rationalisation du travail, le représentant a suggéré que les Etats Membres et le Président de l'Assemblée générale se rencontrent avant chaque session, afin de définir, à l’avance, les points de l’ordre du jour que l’on peut remettre à une session ultérieure. Il a, par ailleurs, suggéré que le débat général de chaque session se concentre sur un thème unique, et que les réunions des grandes commissions soient organisées tout au long de l’année. Enfin, le représentant a souligné que l’amélioration des méthodes de travail constituait la seule manière de renforcer le rôle de l’Assemblée générale.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) s’est déclaré en faveur d’un renforcement du cabinet du Président de l'Assemblée générale et accueille positivement l’idée de réélire le Président pour lui donner le temps d’accomplir un travail significatif, comme d’élire le Président parmi les vice-présidents des années antérieures. Il a également fait part du besoin de rationaliser davantage l’ordre du jour de la Plénière comme des grandes commissions, proposant par exemple de supprimer les points dont l’examen a sans cesse été ajourné depuis des années. La délégation a fait remarquer par ailleurs que le rôle de la Seconde Commission, qui devient de plus en plus important dans les domaines économique et social, appelle désormais une réforme de son fonctionnement. La délégation japonaise a également jugé bon d’étaler sur l’année complète les sujets qui sont ordinairement débattus dans les grandes commissions entre les mois de septembre et décembre. En outre, elle a
appelé les Etats Membres à faire en sorte de ne pas retarder les travaux de chaque session, afin de ne pas générer de coûts supplémentaires, notamment en ce qui concerne la rémunération des interprètes. Il a ensuite regretté que les discussions du Groupe de travail sur la réforme du Conseil de sécurité, établies par l'Assemblée générale il y a dix ans, n’aient pas abouti à des progrès significatifs. Le Japon a pour sa part affirmé prendre très au sérieux la proposition du Secrétaire général de fixer l’échéance d’un accord à 2005, et pense qu’une décision politique devrait être adoptée à cette date. Dans cette perspective, le Japon a salué l’initiative du Secrétaire général de former un Groupe de haut niveau de personnalités éminentes pour apporter une contribution maximale à ces développements.
M. MUNIR AKRAM (Pakistan) a rappelé que toute institution doit se réformer pour relever les nouveaux défis qui apparaissent. Il s’est félicité de la création du Groupe de personnalités éminentes pour réformer les Nations Unies. Il a salué les efforts pour améliorer le Conseil. Tout en estimant que le Conseil allait plus loin que le rôle qui lui est conféré par la Charte. De nombreuses questions restent en suspens. L’opinion de l’Assemblée générale vis-à-vis du Conseil de sécurité est souvent très dure, notamment lorsqu’elle parle de l’inefficacité du Conseil. Le représentant a par ailleurs fait remarquer que l’Assemblée générale avait contribué à améliorer la paix et la sécurité quand le Conseil était paralysé. L’ordre du jour serait plus court si les questions dont l’Assemblée générale était saisie étaient moins importantes, mais en même temps, cet ordre du jour doit rester ouvert pour pouvoir répondre aux questions auxquelles la communauté internationale est confrontée. Nous pouvons prendre des décisions plus claires et plus rapides, a-t-il souligné, mais elles renforcent l’inégalité au sein de l'Assemblée générale. L’Assemblée générale peut améliorer le contenu de ses résolutions: elles pourraient par exemple être plus courtes ou encore être élaborées quelques jours avant l’élaboration de la décision. Certaines petites délégations ne peuvent assister à toutes les réunions, il faudrait peut-être les étendre sur une période différente ou plus longue. En outre, le représentant a estimé que le renforcement du cabinet du Président était nécessaire.
MOHAMMAD H. FADAIFARD (République islamique d’Iran) a déclaré que si les Etats Membres démontraient leur engagement politique en faveur du renforcement de l’autorité et du rôle de l’Assemblée générale, les méthodes de travail de cette dernière en seraient améliorées. Il a par conséquent recommandé d’adopter la même attitude en ce qui concerne la réforme du Conseil économique et social. Le représentant a ensuite salué les progrès actuels de restructuration et de révision des activités du Département de l’information, et tout spécialement sa contribution à la réduction du fossé qui sépare les pays en développement des pays développés. La délégation iranienne a par ailleurs reconnu l’intensification des efforts fournis pour simplifier et améliorer la planification et le processus budgétaire des Nations Unies, recommandant toutefois, afin de mieux identifier et refléter les priorités des programmes et activités, de s’assurer que les mandats intergouvernementaux soient bien incorporés au plan du moyen terme de l’Organisation.
M. DUMISANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a réaffirmé le rôle central de l’Assemblée générale dans l’Organisation des Nations Unies et appelé à son renforcement. Pour qu’elle puisse jouer un rôle effectif, a indiqué le représentant, il faut cependant que l’Assemblée puisse asseoir davantage son autorité et qu’elle modifie ses méthodes de travail. Les Etats Membres devraient reconnaître qu’il est difficile –voire impossible- d’étudier plus de 170 résolutions lors d’une session qui dure seulement 13 semaines, a-t-il estimé. Il a aussi demandé aux délégués présents combien de leurs parlements pourraient traiter leurs priorités nationales en moins de trois mois? Néanmoins, a-t-il poursuivi, son Gouvernement a approuvé la mise en place du Groupe de travail de haut niveau sur la revitalisation de l’Assemblée générale. Il a fortement suggéré que les travaux de celle-ci soient étendus dans la durée, répartis en plusieurs sessions dans la même année. Il a encore souhaité que le rôle des sessions plénières soit redéfini, avant de saluer le temps que la Plénière a consacré la semaine dernière à l’importante question du mur de séparation qu’Israël construit en Palestine. La décision qui en est sortie a eu un impact dans le monde entier, a-t-il conclu.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a estimé que la revitalisation de l’Assemblée générale constituait l’une des voies pour renforcer son mandat et son autorité afin qu’elle puisse jouer son rôle de pivot dans le système international. Le règlement intérieur de l’Assemblée devrait être reconsidéré à cette fin, a poursuivi M. Neil, tout en estimant qu’une révision de la Charte ne devait pas être envisagée. L’ordre du jour de l’Assemblée devrait être étalé sur l’année entière et, grâce à une souplesse accrue, certaines questions d’actualité internationale pourraient être portées à l’agenda de l’Assemblée. Le représentant a également plaidé pour un rôle plus actif de l’Assemblée générale dans le suivi des questions de paix, de sécurité et de développement. A cet égard, M. Neil a jugé que les débats thématiques organisés au sein du Conseil de sécurité devaient être abandonnés au profit de l’Assemblée qui devrait être seule habilitée à se pencher sur ces questions d’ordre général comme le stipule la Charte. Par ailleurs, a-t-il ajouté, la revitalisation de l’Assemblée générale suppose le renforcement de ses prérogatives en matière de prise de décisions et l’application de telles décisions. Enfin, M. Neil a jugé urgent de procéder à la réforme des méthodes de travail de l’Assemblée générale et à la rationalisation de son ordre du jour en envisageant par exemple d’examiner certaines questions tous les deux ou trois ans ou d’en retirer d’autres qui ne sont plus d’intérêt.
M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie) a déclaré que trois mots sont souvent utilisés dans l’examen de ce point sur le travail de l'Assemblée générale: revitalisation, restructuration et renforcement et qu’il fallait avoir leur sens bien en tête. Nous sommes tous d’accord avec les problèmes que l'Assemblée générale rencontre, nous en connaissons tous les symptômes et nous avons tous de bons moyens à proposer pour améliorer le travail. Il est temps de prescrire à l’Assemblée un nouveau tonique même s’il est amer. Nous connaissons la destination finale, a-t-il remarqué, et nous sommes capables de dessiner une Feuille de route. Les Articles 10 à 17 de la Charte posent très clairement les pouvoirs de l'Assemblée générale. Le représentant a pris acte du fait que de nombreuses résolutions ont été prises pour améliorer l’efficacité de l'Assemblée générale, y compris ses méthodes de travail. Concernant les résolutions, il serait plus efficace que les délégations qui les initient et les élaborent les mettent aussi en œuvre. En ce qui concerne les rapports et leur présentation, le représentant a proposé de faire une évaluation honnête de leur utilité. Le représentant a soutenu en outre que le cabinet du Président devait continuer à être renforcé. Le programme de travail de l'Assemblée générale devrait être établi sur une période de 12 mois plutôt que de concentrer l’agenda sur trois mois de septembre à décembre comme c’est le cas dans la pratique actuelle.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a estimé que le débat en cours gagnerait en intérêt si, au lieu d’examiner la revitalisation de l’Assemblée générale d’un côté, et la réforme des Nations Unies de l’autre, les Etats Membres examinaient les choses de façon générale. Dans le même ordre d’idées, a dit le représentant, le chevauchement ou même la répétition inutile des travaux de la Deuxième Commission de l’Assemblée générale et ceux du Conseil économique et social (ECOSOC), ont fait l’objet de fréquents commentaires dans les couloirs. Il a affirmé que le corps de la réforme devrait être basé sur les transformations nécessaires pour introduire dans le système de gouvernance de l’Organisation, qu’il s’agisse de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité ou de l’ECOSOC. Les liens entre ces différents organes devraient être profondément resserrés, a-t-il poursuivi. Enfin, M. Rosenthal a rappelé que la préparation et l’exécution du budget, qui est une prérogative de l’Assemblée générale, est le seul et le plus important instrument pour donner du contenu au mandat de la Déclaration du Millénaire.
M. JAMES B. CUNNINGHAM (Etats-Unis) a invoqué les principes qui devraient prévaloir selon lui dans le processus de réforme des Nations Unies, dont le principe de responsabilité en matière de prévention du terrorisme et de prolifération des armes de destruction massive, et les principes d’efficacité, de modernisation et de crédibilité. Il a ensuite affirmé que la revitalisation et la réforme de l'Assemblée générale devraient passer par plusieurs étapes concrètes, dont par exemple le regroupement des points portés à son ordre du jour. Le représentant a, en outre, recommandé d’harmoniser la culture et les méthodes de travail des six commissions de l'Assemblée générale, rappelant que, pour sa part, la délégation américaine avait introduit à la Première Commission une «initiative d’amélioration» proposant de nouvelles approches et méthodes qui laissent de côté l’ordre du jour datant de la Guerre froide en matière de désarmement. Les Etats-Unis ont également proposé des réformes concernant le travail de la Deuxième Commission et qui s’inspirent de la vision et des engagements élaborés lors des grandes conférences des Nations Unies. La délégation américaine a également soutenu les efforts entrepris pour réformer le processus budgétaire et plaidé pour une gestion tenant compte des résultats. Sur ce dernier point, le représentant a appelé à la mise en œuvre de la résolution 57/300, qui inclut d’importantes réformes en matière de gestion des ressources humaines.
M. JENO C.A. STAEHELIN (Suisse) a déclaré qu’en ce qui concerne la meilleure mise en valeur de l’autorité et du rôle de l'Assemblée générale, la Suisse a soutenu le renforcement proposé du cabinet du Président, ainsi qu’un rôle accru pour le Bureau de l'Assemblée générale et les efforts pour améliorer le fonctionnement des grandes commissions. En ce qui concerne l’amélioration des méthodes de travail de l'Assemblée générale, il a soutenu la répartition du travail de l'Assemblée générale sur la durée entière de la session. En outre, la réflexion sur un code de conduite qui serait capable de canaliser le flux des interventions et la rédaction des résolutions pourrait être une première étape pour réduire la surcharge de l’ordre du jour. Dans le domaine des droits de l’homme, le représentant a soutenu le renforcement de l’application des traités relatifs aux droits de l’homme. Il a en outre estimé que des ressources suffisantes soient prévues dans le budget ordinaire de l'Organisation des Nations Unies pour le Haut Commissariat aux droits de l’homme, aux fins de couvrir les coûts entraînés par les organes de contrôle des traités et des procédures spéciales de la Commission des droits de l’homme. Enfin, dans le domaine budgétaire, le délégué a soutenu les propositions faites par le Secrétaire général pour rendre le processus de planification et de budgétarisation de l’Organisation plus efficace et moins lourde. De même, il faudrait aussi prendre en considération une révision de la répartition des tâches des divers organes impliqués, a-t-il dit. Il faut profiter de l’élan actuel et faire preuve de la volonté politique requise, a-t-il conclu.
M. GEORGE TALBOT (Guyana), rappelant que la question de la revitalisation de l’Assemblée générale était à l’ordre du jour depuis plus de 13 ans, a suggéré que certaines améliorations en la matière soient apportées au cours de cette 58e session. A ce titre, il a estimé essentiel que soit renforcé le rôle du cabinet du Président de l’Assemblée générale, par le biais notamment d’un petit groupe de fonctionnaires permanents. Il a également souligné la nécessité de renforcer la visibilité de l’Assemblée générale par le biais des médias, se félicitant à cet égard de l’initiative visant à engager le Département de l’information à faire connaître le travail de cet organe. En outre, le représentant a appelé les Etats Membres à renforcer les liens entre l'Assemblée générale et les autres principaux organes, et notamment avec le Conseil de sécurité. A cet égard, il a estimé qu’il ne fallait pas entretenir une culture de la concurrence entre les deux organes, qui dessert les intérêts de l’Organisation. Le représentant a enfin souligné la nécessité de mettre en oeuvre plus efficacement les résolutions et les décisions de l’Assemblée générale. Parmi plusieurs propositions relatives à l’amélioration des méthodes de travail de l’Assemblée, il a jugé important que les thèmes prioritaires soient étudiés régulièrement et que les acteurs extérieurs tels que la société civile soient davantage impliqués.
M. MOHAMED FADHEL AYARI (Tunisie) a estimé que l’accélération des réformes était devenue aujourd’hui plus nécessaire que jamais au regard des défis auxquels l’Organisation était confrontée. Il a prôné un approfondissement de la réflexion afin de définir de nouvelles approches qui permettront de renouer avec l’esprit du multilatéralisme qui a caractérisé le Sommet du Millénaire. La réforme est une œuvre globale qui doit concerner toutes les structures des Nations Unies, a-t-il jugé ensuite, avant d’apporter son soutien aux propositions du Secrétaire général et à son initiative de nommer un Groupe de haut niveau de personnalités éminentes pour faire avancer les propositions de réformes. Souhaitant que ce Groupe reflète dans sa composition la représentation géographique la plus large possible, M. Fadhel Ayari a souligné ensuite que toute réforme devrait être soumise au préalable à l’approbation de l’Assemblée générale. Il a plaidé pour une démocratisation accrue du Conseil de sécurité, pour une reconfiguration de sa composition, pour la limitation de l’usage du droit de veto aux questions tombant sous le Chapitre VII de la Charte. Pour sa part, a-t-il ajouté, l’Assemblée générale doit demeurer le forum central pour débattre et décider des questions d’ordre politique, économique, social et humanitaire. M. Fadhel Ayari a appuyé ensuite les propositions de réformes concernant la rationalisation du programme de travail de l’Assemblée générale et de ses commissions en l’articulant autour des Objectifs contenus dans la Déclaration du Millénaire et autour des résultats de la Conférence de Monterrey et du Sommet de Johannesburg. Le Département de l’information doit jouer un rôle plus important en matière de médiatisation des activités, recommandations et décisions de l’Assemblée générale, a-t-il également affirmé avant de recommander le renforcement du cabinet du Président de l’Assemblée.
M. ALYAKSANDR SYCHOV (Bélarus) a affirmé que le manque de progrès significatifs dans la réforme de l’Organisation des Nations Unies était imputable au déclin de son autorité et à la perte de confiance de ses Etats Membres. Plaidant pour une réforme du Conseil de sécurité, le Bélarus n’a aucun doute sur le besoin de redresser le déséquilibre dans la représentation régionale au Conseil qui n’est pas favorable aux pays en développement. Le Bélarus a affirmé qu’il fallait attribuer des sièges supplémentaires dans la catégorie des membres permanents afin de représenter les régions d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Ajoutant qu’il fallait renforcer le rôle de l'Assemblée générale, M. Sychov a appelé à rationaliser les méthodes et le processus des travaux de l'Assemblée générale. L'Assemblée a le droit de se saisir de n’importe quel sujet qui intéresse les Nations Unies, a-t-il souligné. Atteindre les Objectifs de développement du Millénaire suppose également des réformes du Département des affaires économiques et sociales. Le Bélarus a d’ailleurs décidé de présenter sa candidature aux élections de l’ECOSOC qui auront lieu au cours de cette session.
* *** *