En cours au Siège de l'ONU

AG/1430

L’ASSEMBLEE GENERALE SE PENCHE SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE D’URGENCE ET LA RECONSTRUCTION APRES LES CONFLITS

21/10/2003
Communiqué de presse
AG/1430


Assemblée générale

38e et 39e séances plénières – matin & après-midi


L’ASSEMBLEE GENERALE SE PENCHE SUR LE RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE D’URGENCE ET LA RECONSTRUCTION APRES LES CONFLITS


Elle entame son débat sur le suivi de la mise en œuvre

du document «Un monde digne des enfants» adopté en mai 2002


L’évolution positive de la situation en Angola et au Soudan sur les plans politiques et humanitaires a été présentée aujourd’hui par le représentant des Etats-Unis, devant l’Assemblée générale qui achevait son débat sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, comme la résultante des efforts de la communauté internationale au cours de l’année écoulée.  Il a indiqué à cet égard qu’au-delà des pressions diplomatiques exercées depuis deux ans par l’Administration du Président Bush sur les parties en conflit au Soudan, son pays avait fourni une aide humanitaire de l’ordre de 163 millions de dollars en un an et que les effets conjugués de ces deux formes d’intervention avaient accéléré la reprise des négociations de paix.  Le représentant du Soudan a, à son tour, admis que les négociations de paix intersoudanaises en cours au Kenya étaient entrées dans une phase décisive et devraient permettre la conclusion, dans un proche avenir, d’un accord définitif qui mettra fin à 25 années de guerre. 


Des appels ont ensuite été lancés au système des Nations Unies afin qu’il envisage des programmes d’assistance pour la consolidation de la paix au Sud-Soudan une fois que l’accord final sera signé par les parties.  En effet, comme l’Ethiopie voisine, la région du Sud-Soudan a été largement affectée par la sécheresse chronique qui a entraîné des pertes humaines et matérielles considérables en plus des conséquences du conflit armé.  Le représentant éthiopien a rappelé, à cet égard, que les sécheresses successives de 2002 et de 2003 avaient menacé la vie de 13,2 millions de personnes dans son pays et qu’une catastrophe humanitaire de grande ampleur avait été évitée grâce à l’appui de la communauté internationale et des agences humanitaires de l’ONU qui ont réagi rapidement.  La réaction rapide du Programme alimentaire mondial et la mobilisation de la communauté internationale par l’Envoyé spécial du Secrétaire général en Afrique australe, M. James T. Morris, ont également permis d’éviter une famine sans précédent dans six pays de notre sous-région, a indiqué le représentant de la Zambie. 


S’agissant des aspects opérationnels de ces missions humanitaires sur le terrain, et au-delà du renforcement du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) souhaité par de nombreuses délégations, le rôle du Comité permanent interorganisations (CPI), qui a élaboré des règles pour régir les relations entre le personnel humanitaire et militaire dans le cadre des opérations menées en situation de conflit, a été jugé positif par le représentant de la Guinée.  Il a également salué la mise en œuvre par le CPI de stratégies visant à renforcer la protection des personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants, et la prise en compte des problèmes d’exploitation et de violence sexuelle dans les situations de crise humanitaire.  Sur ce point, le Kenya et les Etats-Unis, rappelant les accusations portées dans certaines missions humanitaires en Afrique de l’Ouest contre des agents du système des Nations Unies, ont renouvelé leur appui à la mise en œuvre du Code de conduite des Nations Unies visant à prévenir les abus contre les civils placés sous la protection de la communauté internationale et ont demandé que le personnel humanitaire souscrive aux six principes du Code de conduite. 


La protection des enfants a de nouveau été au cœur des préoccupations des délégations qui sont intervenues dans l’après-midi, en ouverture du débat sur les suites à donner aux textes issus de la session extraordinaire consacrée aux enfants en mai 2002.  A ce titre, la majorité des délégations a plaidé pour que des mesures décisives soient prises aux échelons national et régional pour mettre en œuvre «Un monde digne des enfants», qui comprend la Déclaration et le Programme d’action adoptés en mai 2002, en tenant compte de la nécessité de promouvoir un environnement sain pour l’épanouissement des enfants et en intervenant sur des domaines prioritaires tels que l’éducation, la santé, la promotion des droits de l’enfant et du droit à la participation, ou encore la lutte contre la pauvreté.  La Suisse a proposé la tenue, en 2006, d’une réunion plénière de haut niveau chargée d’examiner le rapport détaillé que le Secrétaire général devra présenter sur les mesures prises en faveur des enfants.


Le Président a annoncé en fin de journée que l’Assemblée générale se pencherait, le 5 décembre 2003, sur la question de l’assistance à la reconstruction de l’Afghanistan.  En outre, il a annoncé que le 31 octobre l’Assemblée générale se prononcerait sur le projet de Convention des Nations Unies contre la corruption.


Au cours du débat sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire, l’Assemblée a également entendu des déclarations des délégations suivantes: Émirats arabes unis, Canada, Mexique, Argentine, Japon, Bélarus, République de Corée, Mongolie, Kazakhstan, Panama, Israël, Azerbaïdjan et Serbie-et-Monténégro.  Les Observateurs de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, de l’ordre souverain de Malte, du Comité international de la Croix-Rouge et du Saint-Siège ont également pris la parole.  Les délégations de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan, d’Israël et l’Observatrice de la Palestine ont exercé leur droit de réponse.  Lors du débat sur le suivi de la session extraordinaire consacrée aux enfants, les représentants des pays suivants se sont également exprimés: Pérou, au nom du Groupe de Rio; Italie, au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés; Namibie; Suisse; Pakistan; Malaisie; Uruguay; Chine; Indonésie; Viet Nam; Bangladesh, Slovénie, Bahamas, Croatie, République arabe syrienne, Cuba et Myanmar. 


L’Assemblée générale poursuivra ses travaux demain, mercredi 22 octobre, à 10 heures. 


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE


Déclarations


M. ABDULAZIZ BIN NASER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a rappelé que les Emirats honoraient leurs obligations financières en matière d’assistance humanitaire par l’intermédiaire des Nations Unies et en contribuant aux opérations de maintien de la paix.  En tant que donateurs, ils fournissent aussi une aide d’urgence et une assistance de long terme au développement par l’intermédiaire d’institutions nationales spécialisées pour soutenir les pays en développement et ceux qui ont eu à subir des catastrophes naturelles.  Le pays consacre ainsi 3,5% de son PIB à ces aides, qui comprennent notamment des dons auprès de 50 pays en Afrique, en Asie et en Europe.  Les Emirats ont ainsi contribué à hauteur de 50 millions de dollars au déminage du Sud-Liban en 2001 et 30 millions de dollars à la reconstruction de l’Afghanistan.


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) s’est félicité de l’amélioration des situations humanitaires en Angola et au Soudan, pays où la population subit depuis 25 ans une sécheresse et une guerre civile.  Il a expliqué que depuis deux ans, les Etats-Unis ont donné un nouveau souffle au processus de paix en agissant à deux niveaux, l’apport d’une aide humanitaire pour 163 milliards de dollars d’une part, et un appui diplomatique bilatéral pour faire progresser les négociations de paix en cours au Kenya.  Par ailleurs, les Etats-Unis ont apporté une aide humanitaire de près de 50 millions de dollars au Libéria, a rappelé M. Siv, condamnant ensuite les attaques dont ont été victimes les Nations Unies et les autres agences humanitaires en Iraq, le 19 août 2003, et dans d’autres zones de conflit.  Il a soutenu la mise en œuvre du code de conduite des Nations Unies pour empêcher les abus contre les civils placés sous la protection de la communauté internationale, avant d’insister sur la nécessité d’améliorer l’efficacité de l’aide humanitaire en coordonnant davantage les politiques d’aide par le truchement des Nations Unies.  Le rôle de coordination opérationnelle du Bureau de la coordination pour l’aide humanitaire des Nations Unies (OCHA) doit être renforcé dans les prochaines années, a estimé le représentant qui a invité les donateurs à accroître leurs contributions et à privilégier l’approche «don» dans leurs programmes.  Enfin, les Etats-Unis ont soutenu les principes de neutralité et d’impartialité de l’aide humanitaire. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a estimé que les événements survenus l’année dernière ont prouvé qu’une action humanitaire concertée et efficace s’impose plus que jamais.  Parmi les dossiers prioritaires, figure la sécurité du personnel de l’ONU et du personnel associé.  S’il a salué les progrès réalisés à cet égard dans l’année écoulée, notamment grâce à la mise en œuvre de Normes minimales de sécurité opérationnelles, il a néanmoins déploré «l’attentat insensé» de Bagdad.  Il a instamment souhaité un renforcement de la capacité d’évaluation des menaces et une révision des méthodes actuelles de gestion de la sécurité.  Le représentant a ainsi encouragé le Bureau du Coordonnateur de l’ONU pour les mesures de sécurité (UNSECCORD) à concevoir des démarches pratiques, pour considération par les Etats Membres.  Il a enfin soutenu «vigoureusement» le nouvel élan donné aux efforts en vue d’élargir la portée de la Convention sur la sécurité du personnel de l’ONU (1994), et appelé les Etats qui ne l’avaient pas encore ratifiée ni pris de mesures pour la mettre en œuvre dans leurs lois nationales de le faire sans délai.  Il a enfin demandé à ce que les auteurs de tels attentats soient traduits devant les tribunaux.  Dans une même tendance globale marquée par un manque de respect général du droit humanitaire international, notamment des principes de neutralité et d’impartialité, les dangers auxquels sont confrontés les travailleurs humanitaires doivent être examinés de près, a-t-il poursuivi.  Mais nous ne sommes pas dépourvus de moyens pour la défense de leurs droits, a-t-il rappelé, et la communauté internationale dispose d’une gamme impressionnante d’outils pour accroître la protection des civils. A ce sujet, son pays se réjouit que le Conseil de sécurité ait continué de promouvoir la protection des civils dans les conflits armés, comme en témoignent les mandats «robustes» accordés au Libéria ou en RDC. 


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER (Mexique) a appelé l'Organisation des Nations Unies à renforcer la coordination de l’action internationale en ce qui concerne la prévention des catastrophes naturelles, soulignant qu’en Amérique centrale, cette coopération avait permis d’appuyer efficacement la prévention.  Nous devons nous concentrer sur le développement durable, qui reste la meilleure défense contre les catastrophes naturelles, a-t-il poursuivi, soulignant qu’en réduisant la précarité dans laquelle vivent certaines communautés, on réduisait également leur vulnérabilité face à ces catastrophes.  Sur la protection du personnel humanitaire, le représentant a estimé que le Conseil de sécurité avait mis beaucoup trop de temps à adopter la résolution 1502 qui condamne tous les actes de violence visant le personnel.  A cet égard, il s’est dit préoccupé par la remise en cause actuelle de la neutralité et de l’impartialité du personnel humanitaire, estimant que les attaques à son égard constituaient un crime de guerre et que les Nations Unies devaient tout mettre en oeuvre pour garantir sa protection.


M. OYUGI (Kenya) a rappelé qu’assurer la sécurité du personnel humanitaire constituait un préalable à une aide humanitaire de qualité et a exhorté la communauté internationale à renforcer les mécanismes en la matière.  Pour sa part, le Kenya a précisé qu’il avait fourni une aide humanitaire dans les pays de sa région tels que le Soudan ou la République démocratique du Congo, et, face à l’ampleur et à la fréquence des catastrophes, mis en place un centre pour se doter d’un système d’alerte rapide et se préparer à la soudaineté des catastrophes naturelles.  Le représentant a également mentionné la tenue au sein de son pays d’une réunion annuelle sur la question, pour permettre un déploiement d’aide rapide en cas de catastrophe humanitaire.  Il a par ailleurs recommandé une aide ciblée en faveur des femmes et des enfants, notamment dans les camps de réfugiés.  Enfin, inquiet de la recrudescence de l’exploitation sexuelle en situation de conflit, la délégation kényenne a appelé tous les travailleurs humanitaires à souscrire au code de conduite défini à cet effet dans le cadre du Plan d’action de l’OCHAD.


M. GABRIEL FUKS (Argentine) a noté que les Casques blancs étaient un mécanisme qui avait prouvé sa valeur dans les domaines que sont la coopération, le financement et la mobilisation des ressources.  Il a expliqué qu’il présenterait un projet de résolution sur l’Initiative des casques blancs devant l’Assemblée générale.  C’est une excellente opportunité pour mon gouvernement de prendre des engagements envers la paix, la lutte contre la famine et l’extrême pauvreté, a-t-il souligné.   La disponibilité des Casques blancs volontaires est un mécanisme utile, efficace et dynamique.  M. Fuks a noté qu’en tant que pays de l’hémisphère Sud, il avait la ferme conviction que la revitalisation de l’Assemblée générale comme forum de représentation mondiale est essentielle pour consolider le droit international et les droits de l’homme en tant qu’instruments rationnels qui permettent de résoudre les conflits.  L’Initiative des Casques blancs est un mécanisme qui dirige la mondialisation vers le bien-être de tous et qui englobe tous les hommes et les femmes de bonne volonté, tous ceux qui ont une conscience sociale.  Les Casques blancs veulent contribuer à cet échange, pour collaborer à la construction de modèles adéquats qui permettront d’atteindre les Objectifs de développement du Millénaire pour constituer un soutien aux activités visant à alléger les dommages causés par les tragédies et les désastres.


M. KOICHI HARAGUCHI (Japon) a estimé qu’en dépit de la détermination de son personnel, l’efficacité de l’assistance humanitaire était souvent compromise par l’absence de coordination entre les agences humanitaires et les donateurs.  Il a exhorté la communauté internationale à renforcer le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire avant d’évoquer le rapport du Secrétaire général sur la sécurité humaine.  Ce rapport, a-t-il dit, illustre bien l’interdépendance entre les différentes politiques menées par les agences humanitaires des Nations Unies, le représentant soutenant une approche intégrée et une prise en compte de la phase de transition de l’assistance humanitaire vers l’aide au développement dans chaque crise.  Le Japon a lancé une initiative appelée «Ogata» qui envisage une approche intégrée de l’assistance humanitaire et le relèvement de l’Afghanistan et qui couvre également l’aide aux réfugiés et leur retour dans les pays limitrophes. 


Sans ressources financières adéquates, l’assistance humanitaire est difficile à renforcer, a-t-il dit, avant de prôner une meilleure communication sur les succès de l’ONU en matière d’assistance humanitaire pour encourager les nouveaux donateurs à contribuer aux fonds d’assistance spéciale.  Nous ne devons pas oublier, sous la pression de CNN qui couvre les crises médiatiques, les crises oubliées qui durent depuis des années, a déclaré M. Haraguchi, soulignant que le Japon finance des programmes d’aide à l’Afrique australe.  Evoquant l’attentat de Bagdad, le 19 août dernier, le représentant du Japon a insisté sur la protection du personnel humanitaire des Nations Unies et du personnel associé, et il a souligné à cet égard la pertinence de la résolution 1502 du Conseil de sécurité.  Enfin, a-t-il dit, le Japon présentera un projet de résolution sur une stratégie internationale de réduction des catastrophes qui ferait l’objet, en cas d’adoption, d’une conférence que son pays est prêt à accueillir à Kobe. 


M. VLADIMIR TSALKA (Bélarus) a rappelé que, dans son pays, deux millions de personnes habitaient encore dans les zones contaminées par la catastrophe de Tchernobyl, qui s’étendent sur près de 23% du territoire national.  Chaque année, nous devons consacrer autant d’argent aux problèmes liés à Tchernobyl qu’à l’éducation, la santé ou la défense, a-t-il poursuivi, rappelant que son pays avait dépensé plus de 13 millards de dollars à cet effet depuis 1991 et qu’il devait toujours faire face à de nombreux problèmes connexes, liés à la santé, l’environnement ou le développement économique des régions touchées.  En outre, M. Tsalko s’est dit préoccupé par le fait que les conséquences à long terme d’une faible exposition radioactive soit encore mal évaluées.  Enfin, il a déclaré que les trois pays les plus touchés par la catastrophe –Bélarus, Fédération de Russie et Ukraine- présenteraient prochainement un projet de résolution sur la nouvelle stratégie à adopter face aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl.


M. KIM SAM-HOON (République de Corée) a réitéré son soutien à l’assistance humanitaire, à laquelle son pays contribue à hauteur de 33 millions de dollars aux Nations Unies, dont 13 millions pour l’Iraq.  La République de Corée a également fourni une aide de 230 millions de dollars à la Corée du Nord, dont 300 000 tonnes de fertilisants et 400 000 tonnes de riz.  Le représentant a salué par ailleurs le rôle central joué par le Bureau de la coordination de l’action humanitaire et appuie l’appel consolidé ainsi que les autres mécanismes existants afin de mieux se préparer en cas d’urgence.  Rappelant l’ampleur des crimes commis à l’encontre du personnel humanitaire, il a regretté que plus de 200 civils au service des Nations Unies aient disparu depuis 1992 et que 21 affaires seulement aient fait l’objet d’une procédure judiciaire par les Etats Membres concernés.  Attirant ensuite l’attention sur la gravité de la pandémie du VIH/sida, le représentant a rappelé que l’assistance humanitaire devait être intégrée aux efforts pour surmonter des situations d’urgence complexes dans les pays touchés, où les ravages causés par le virus viennent s’ajouter à d’autres besoins humanitaires.  Enfin, il a insisté sur la nécessité de penser l’assistance humanitaire à long terme dans la perspective de la réhabilitation et du développement.


M. OCHIR ENKHTSETSEG (Mongolie) a estimé que l’ampleur et la nature de l’assistance humanitaire, ainsi que ses enjeux, sont devenus extrêmement complexes ces dernières années.  Sa délégation a souhaité notamment un renforcement des mesures de protection et de sécurité du personnel humanitaire, incluant le personnel des Nations Unies.  Il a plaidé pour un rôle unique de l’Organisation dans la coordination et la gestion des actions internationales humanitaires, et salué l’important rôle joué par l’OCHA. Concernant les catastrophes naturelles, il a rappelé que la Mongolie avait été sujette à de nombreux désastres: sécheresse, feux de forêt, inondations, tremblements de terre, hivers particulièrement rigoureux, avec de sévères tempêtes de neige.  Les conséquences ont été immenses, a-t-il indiqué sur une économie vulnérable et sur la population, au niveau social.  Le représentant a saisi l’occasion pour remercier chaleureusement ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour l’assistance qu’ils ont prêtée à son pays.  Il a encore indiqué que ces catastrophes étaient malheureusement récurrentes, et il a souhaité pouvoir développer, en collaboration avec le PNUD et avec le support du Luxembourg, la mise en place d’une stratégie à long terme pour prévenir les catastrophes naturelles et prendre des mesures d’accompagnement - y compris par exemple le transfert du pouvoir des militaires aux civils dans le contrôle de la gestion des catastrophes naturelles.


M. YERZHAN KH. KAZYKHANOV (Kazakhstan) a salué les efforts de la communauté internationale pour surmonter les conséquences humanitaires de la catastrophe de Tchernobyl, trois ans après la fermeture de la centrale.  Il s’est félicité notamment de la mise en place au Bélarus, en Ukraine et en Fédération de Russie de centres régionaux d’information par l’UNESCO et a plaidé ensuite pour un approfondissement de la coopération et de la coordination de l’assistance internationale.  Les pays de la région doivent intensifier les efforts qu’ils font pour faire connaître mieux la situation, a-t-il dit, avant d’appuyer la proposition consistant à décréter le 26 avril Journée internationale de souvenir des catastrophes.  Le représentant a ensuite indiqué que son pays est toujours victime des conséquences du polygone nucléaire de la région de Semipalatinsk qui a irradié près d’1,5 million de personnes et a demandé une intensification de l’appui de la communauté internationale pour surmonter les conséquences de ces crises.


M. RAMON A. MORALES (Panama) a apporté son soutien à l’Alliance pour le développement durable (ALIDES) qui incarne la volonté de l’Amérique centrale de coordonner les efforts en matière de développement économique, de protection de l’environnement et de promotion des droits sociaux.  Toutefois, soulignant également le rôle de l’ALIDES en matière d’assistance humanitaire et de prévention des catastrophes, notamment par la mise en place de réseaux d’alerte rapide, M. Morales s’est inquiété de la diminution sensible des financements internationaux en faveur de l’Alliance. 


M. ARYE MEKEL (Israël) a déclaré que certains voulaient attribuer à Israël la détérioration de la situation économique et humanitaire des Palestiniens, alors que leur souffrance était en réalité due à deux facteurs, qui sont la corruption de la direction palestinienne ainsi que son soutien au terrorisme.  S’agissant de la corruption, il a fait valoir qu’un audit du FMI montrait que Yasser Arafat avait détourné 900 millions de dollars qu’il avait utilisés à des fins personnelles et qu’un autre audit de l’Union européenne avait révélé que 20 millions de dollars en fonds égyptiens avaient été détournés pour construire des appartements de luxe pour les officiels de l’autorité palestinienne.  Par ailleurs, le représentant a souligné qu’une coopération économique avec l’Autorité palestinienne, initiée en 1994, avait favorisé la libre circulation des biens et des personnes ainsi que la création de parcs industriels, ce qui avait eu un impact positif sur l’économie palestinienne.  Malheureusement, la décision prise par la direction palestinienne à la suite du Sommet de Camp David d’utiliser la violence comme outil politique, a ruiné cette coopération économique, obligeant Israël à prendre des mesures de sécurité essentielles pour lutter contre le terrorisme palestinien, a poursuivi le représentant.  Les terroristes ont utilisé la libre-circulation des biens et des personnes pour infiltrer les villes israéliennes et mener à bien les attentats-suicide, a-t-il ajouté, faisant valoir que s’il n’y avait pas de terrorisme, il n’y aurait pas de mesures sécuritaires, et donc pas de conséquences humanitaires sur le peuple palestinien.


M. TERUNEH ZENNA (Ethiopie) a rappelé que des sécheresses récurrentes avaient affecté l’Ethiopie ces trente dernières années.  Sur les dix dernières années, la sécheresse a duré presque quatre ans et celle qui a touché le pays au cours de 2002-2003 est la plus sévère de toutes; 13,2 millions de personnes courraient un risque début 2003, selon les estimations de l’équipe interagences, a déclaré le représentant.  Il a remercié les Etats et les organisations qui avaient aidé son pays dans ces moments de crise.  Pour atténuer les effets de la sécheresse et assurer la sécurité alimentaire à court terme, le Gouvernement éthiopien a pris des mesures telles que la construction de puits d’eau, l’exploitation prudente de l’agriculture et l’amélioration de la production. Le programme d’installation que le gouvernement est en train mettre en œuvre essaie dans la mesure du possible d’associer les questions économiques et sociales.  Il est entièrement volontaire et évite de mélanger des gens de culture et de langage trop différents, afin de minimiser les problèmes qui peuvent naître entre les populations locales et les colons.  Le représentant a souligné que son gouvernement avait mis en place des politiques d’éradication de la pauvreté lorsqu’il s’était rendu compte que la croissance économique pure et l’amélioration de la productivité agricole n’allaient pas pour autant éliminer les causes de famine. Il a appelé la communauté internationale à aider son gouvernement qui fait de son mieux pour éliminer les racines de la pauvreté et de la famine.


M. MAGDI M. TAHA (Soudan) a salué la contribution de la communauté internationale à l’assistance humanitaire au Soudan, au moment où le gouvernement de Khartoum n’épargne aucun effort pour mettre fin à la guerre et permettre au peuple soudanais de disposer des ressources dans la paix.  Nous sommes presque parvenus à un accord de paix dans les négociations en cours au Kenya, a dit le représentant, estimant que les conditions sont réunies pour parvenir à un accord définitif qui mette fin à l’une des plus longues guerres du continent africain.  Le représentant a apporté son appui aux propositions du Secrétaire général relatif à la consolidation de la paix après les conflits et, à ce titre, il s’est félicité de l’existence des fonds créés par différentes institutions, notamment la Ligue arabe et l’Organisation de la conférence islamique, pour la reconstruction du Sud-Soudan.  Mettant en avant les engagements pris par son gouvernement en faveur du Sud-Soudan, le représentant a plaidé pour un appui coordonné du système des Nations Unies à ce processus de relèvement. 


M. ELCHIN AMIRBAYOV (Azerbaïdjan) a attiré l’attention sur la situation humanitaire de l’Azerbaïdjan, pays en développement en situation de transition économique qui, depuis l’agression commise par l’Arménie il y a quinze ans, doit s’occuper de plus d’un million de réfugiés.  Il a donc réitéré ses appels auprès des Etats Membres et des organisations habilitées à fournir davantage d’aide humanitaire à ce groupe vulnérable.  Si la transformation économique massive de l’Azerbaïdjan et ses ressources financières limitées ont étranglé les possibilités de fournir des services sociaux à ces populations déplacées, l’Azerbaïdjan a cependant fait l’effort de consacrer 70 millions de dollars à la construction de logements à leur intention.  Coincé dans une situation de «ni guerre ni paix» et confronté à la nécessité d’assurer la transition de l’assistance pour les réfugiés vers le développement, l’Azerbaïdjan s’inquiète d’une application par trop prématurée de cette étape, qui relève davantage de la réhabilitation postconflictuelle.


M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a noté que le bilan de l’évolution de la situation humanitaire pendant l’année écoulée était mitigé. Ceci est dû à la recrudescence des conflits et des catastrophes dans de nombreuses régions du monde, mais aussi à l’apaisement de ces facteurs dans d’autres.  Il a convenu de la responsabilité première des Etats dans la protection des civils mais a souligné que la responsabilité des autres acteurs, notamment ceux en conflit, mérite l’attention.  Il a indiqué que son pays, la Guinée, qui fait frontière avec des pays de la sous région en situation d’après conflit avait subi des conséquences humanitaires.  La présence prolongée des réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur du pays suite aux attaques rebelles de 2000 ont affecté les structures socioculturelles et détourné les fonds initialement prévus à des programmes de développement.  Le représentant a souligné que son gouvernement avait consenti à de lourds efforts pour contenir les effets de cette situation et pour restaurer la sécurité, la paix et la stabilité dans les pays affectés par les conséquences des conflits.  Il a souligné qu’il accordait une attention toute particulière à la question des capacités de coordination des opérations humanitaires et à l’établissement de nouvelles compétences portant sur les principaux aspects de la transition, à savoir la consolidation de la paix, le redressement socioéconomique et le rétablissement des institutions de l’administration civile et du gouvernement.  Il a souligné l’importance de la prévention des catastrophes naturelles et des conflits.  Il s’est félicité des structures existantes, notamment les instruments et moyens d’alerte rapide des départements et organismes des Nations Unies et le Groupe de travail de l’ECOSOC pour les pays sortant de conflit ainsi que celui du Conseil de sécurité sur l’Afrique, dont les actions méritent d’être soutenues.


M. DEJAN SAHOVIC (Serbie-et-Monténégro) a affirmé qu’une gestion réussie de la transition du relèvement vers le développement nécessitait un soutien accru aux activités de développement de long terme.  Restructurant actuellement son économie en profondeur, la Serbie-et-Monténégro a rappelé que la réforme en cours et son programme de redressement étaient douloureux, aggravés par les effets négatifs résultant d’un chômage en hausse et du coût élevé des services de base.  Face à ce contexte, le représentant a rappelé à quel point l’assistance humanitaire restait cruciale pour l’une des plus importantes populations déplacées en Europe –plus de 380 000 réfugiés de l’ex-Yougoslavie et quelque 260 000 personnes déplacées pour la plupart du Kosovo et du Metohija.  Le représentant s’est dit tout particulièrement attaché à l’assistance que peuvent fournir les Etats Membres, les organisations gouvernementales et non gouvernementales, dans la mise en oeuvre de la Stratégie nationale pour résoudre les problèmes des réfugiés et des personnes déplacées mise en place par la Serbie-et-Monténégro, qui collabore par ailleurs bilatéralement et régionalement avec les pays voisins à ce sujet.  En conclusion le représentant a demandé à l’Administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo d’accroître ses efforts pour remplir ses obligations, en application de la résolution 1244 du Conseil de sécurité. 


M. MWELWA C.MUSAMBACHIME (Zambie) s’est félicité de l’aide apportée par les Nations Unies et ses partenaires -notamment le Programme alimentaire mondial (PAM)- en Afrique australe au cours de la période 2002-2003 pour prévenir la famine massive qui menaçait la région.  Faisant état des mesures prises par son gouvernement l’année dernière pour faire face à la pénurie vivrière, le représentant a affirmé que ces mesures avaient eu pour conséquence une production agricole plus élevé la saison dernière qu’au cours des 5 dernières années.  Le représentant a cependant fait remarquer que la pandémie du VIH/sida rendait la situation du pays encore plus critique car elle touchait les membres les plus productifs de la société et notamment les ruraux qui, justement, participent à la production agricole du pays.  A cet égard, il a appelé le Secrétaire général, à travers le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, à accroître son appui à la Zambie afin d’améliorer sa sécurité alimentaire.


M. ENCHO GOSPODINOV, Observateur de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a expliqué qu’en ce qui concerne la programmation internationale, l’expérience montrait qu’au lieu d’utiliser une approche intégrée de la programmation, de la délivrance et de la distribution d’assistance humanitaire, il y avait souvent un ensemble peu cohérent de décisions basées sur des considérations qui ont plus à voir avec les priorités des donateurs qu’avec les besoins des personnes vulnérables.   L’Observateur a en outre estimé que l’acceptation par tous les Etats et organisations que les opérations d’aide d’urgence devaient être planifiées sur une perspective à long terme était un élément essentiel.  Il a rappelé l’importance de la «bonne donation» d’autant que son organisation, qui regroupe environ 95 millions de membres et de volontaires entraînés au travers le monde, est largement reconnue pour son travail durant les désastres, les urgences ainsi que dans la vie quotidienne, en tant que promoteur du respect des valeurs humaines. Il a souligné que répondre aux désastres n’est pas assez.  Les programmes, y compris au niveau national dans les pays sujets aux désastres, doivent comprendre des politiques de réduction des risques, a-t-il déclaré. Il faut qu’il y ait à cet égard une volonté des Etats de traduire leurs engagements en politique et programmes.


M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH, Observateur militaire de l’ordre souverain de Malte, a suivi de près les initiatives des Nations Unies pour le renforcement de l’assistance humanitaire en matière de catastrophe naturelle ou dans les conflits armés.  L’Ordre a toujours contribué à apaiser les souffrances dans les zones touchées, a-t-il affirmé.  L’Observateur s’est d’ailleurs dit très préoccupé par la protection des personnes humaines dans les opérations de maintien de la paix des Nations Unies.  Il a estimé que cette question pourrait être inscrite dans le mandat du Conseil de sécurité.  L’Ordre continuera à apporter efficacement une aide humanitaire, a-t-il poursuivi.  Enfin, concernant la question des secours immédiats dans le cas de catastrophe naturelle, il a jugé que s’ils étaient indispensables, l’Ordre était convaincu qu’il fallait aussi s’occuper de la reconstruction et de la prévention.  Il l’a lui-même expérimenté depuis longtemps, en El Salvador en 2001, en construisant une usine de traitement d’eau, et plus récemment en Iraq, en coopérant à un programme de reconstruction de l’infrastructure sociale, à Kirkouk et à Mossoul notamment.


M. JACQUES VILLETAZ, Observateur permanent du Comité international de la Croix-Rouge, a rappelé que l’objectif principal de la coordination humanitaire consistait à rechercher la plus grande complémentarité possible entre tous les acteurs et qu’à cette fin, le Comité international de la Croix-Rouge prenait part à cet effort à travers un dialogue régulier et une consultation mutuelle sur des questions thématiques aussi bien que sur des questions opérationnelles.  Ainsi, le Comité prend part à divers mécanismes de coordination et de structures mis en place par le Comité permanent interorganisations et le Bureau des Nations Unies pour l’action humanitaire.  D’autre part, au niveau bilatéral, des échanges fructueux ont lieu avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés dans le cadre du plan «HCR 2004» et de l’Agenda pour la protection, a ajouté l’Observateur, qui a souligné, en conclusion, la nécessité de mieux protéger le personnel humanitaire.


L’Archevêque CELESTINO MIGLIORE, Observateur permanent du Saint-Siège, a salué les Nations Unies pour leur louable initiative de réduire l’impact des catastrophes naturelles sur la société. Sa délégation s’est félicitée de la coordination des efforts de la communauté internationale, qui a accordé une attention particulière aux pays en développement. Les rigueurs de ces phénomènes naturels ne peuvent être prévenues mais leur impact peut être réduit, voire même supprimé, lorsque les capacités des pays vulnérables sont renforcées ou augmentées, a estimé l’Observateur.  Il a soutenu les efforts de l’Office pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), tout comme il s’est félicité de l’approche du Processus d’appel consolidé (PAC), de la participation des fonds et des agences de l’ONU, de l’approche préventive de la Stratégie internationale de réduction des catastrophes naturelles, ainsi que de la Direction de la section humanitaire de l’ECOSOC, et du courageux personnel des Nations Unies.  Cependant, Mgr Miglione a souligné que les contributions accordées par les bailleurs de fonds et les agences ont été insuffisantes pour faire face aux besoins.  De même que la rapidité des interventions et leur coordination ont souvent laissé à désirer.  Il a aussi rappelé le rôle actif du Saint-Siège en la matière depuis trente ans, notamment avec l’établissement du Conseil pontifical «Cor Unum», qui vise à harmoniser et encourager les activités des associations paroissiales, des ONG et des organisations charitables.  Le Conseil s’était également engagé à intensifier son assistance humanitaire en direction des victimes des catastrophes naturelles, spécialement dans les pays en développement. Parallèlement, l’Eglise catholique a concentré son aide dans ses agences, notamment Caritas International ou le Secours catholique. Mais face à l’ampleur de la tâche, l’action conjuguée de tous les membres de la communauté internationale s’avère nécessaire pour venir au secours des populations touchées par ces sinistres, a conclu Mgr Miglione.


Droits de réponse


Le représentant de l’Arménie, a estimé que le problème des réfugiés était utilisé comme un outil de propagande par l’Azerbaïdjan, qui ne pouvait tromper éternellement la communauté internationale sur la question.  Comment se fait-il que ce pays riche ne souhaite pas résoudre la question des réfugiés, alors qu’ils en ont largement les moyens? s’est-il interrogé.  Au lieu de spéculer sur la destinée tragique de ces personnes, notre gouvernement, lui, a mis en place une politique de réinsertion qui fonctionne, a-t-il fait valoir, appelant l’Azerbaïdjan à entamer enfin des négociations pour trouver une solution politique à la question du Haut-Karabakh.


L’Observateur permanent de la Palestine, a estimé que la déclaration du représentant israélien était pleine de fautes, et a souligné que la cause de la souffrance des Palestiniens était la continuation de la répugnante occupation de la terre palestinienne par Israël et non la responsabilité de l’Autorité palestinienne, comme l’a affirmé le représentant israélien.  L’Observateur de la Palestine a également affirmé que la veille, Israël avait bombardé un secteur de la bande de Gaza, faisant plusieurs morts dont deux enfants.  C’est l’action d’Israël qui conduit aux attentats-suicide, et non le contraire comme voudrait le faire croire le représentant d’Israël.  Israël a détruit trois générations de Palestiniens, a-t-il poursuivi, et n’a cessé de poursuivre ses activités de peuplement.  S’agissant de l’accusation de corruption à l’égard de l’Autorité palestinienne, il a fait valoir qu’il s’agissait de questions purement internes et qu’Israël ferait mieux de réfléchir à rembourser l’argent qu’il a volé à l’Autorité palestinienne.


Le représentant de l’Azerbaïdjan, a estimé que l’Arménie était un Etat agressif qui viole la Charte des Nations Unies, les lois internationales, et la souveraineté de l’Azerbaïdjan, puisqu’elle continuait à occuper un cinquième du territoire de l’Azerbaïdjan en dépit des résolutions du Conseil de sécurité.  De plus, l’Arménie continue à appliquer un blocus à l’égard de notre pays et est responsable du nettoyage ethnique dans les zones qu’elle occupe, a-t-il poursuivi.  L’Arménie a organisé l’expulsion de près d’un million d’Azéris de l’Arménie et a démoli toutes les traces de la présence azéri dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan, a-t-il ajouté, appelant l’Arménie à se comporter enfin comme un membre responsable des Nations Unies.


Le représentant d’Israël, a déclaré que plus de deux douzaines de fusées avaient été tirées en un mois par les terroristes et qu’Israël avait été obligé de répondre.  Sa réponse a été mesurée et ciblée uniquement sur une usine d’armes clandestine du Hamas, sur un entrepôt d’armes du Hamas, sur un camion à bord duquel étaient deux terroristes et sur un autre camion qui transportait une cellule de terroristes prêts à mener une attaque, a-t-il affirmé.  Aucun civil n’était visible dans la zone ciblée au moment de ces opérations, dont le but est uniquement d’empêcher le Hamas d’agir, a-t-il poursuivi, affirmant que son pays regrettait bien sûr les pertes civiles. Israël n’a pas d’autre alternative que de faire ce que l’Autorité palestinienne aurait dû faire elle-même depuis longtemps, à savoir lutter activement contre le terrorisme.


Le représentant de l’Arménie a déploré les propos tenus par son homologue azéri et a assuré que son pays n’avait jamais agressé l’Azerbaïdjan.  Le Nagorny-Karabakh n’a jamais fait partie de l’Azerbaïdjan, sauf lorsqu’il était placé sous domination soviétique, a-t-il dit, avant d’affirmer que l’Arménie est déterminée à tout faire pour permettre au peuple du Nagorny-Karabakh d’affirmer sa souveraineté. 


Le représentant de l’Azerbaïdjan a déploré les violations constantes par l’Arménie de la souveraineté de son pays et a invité la communauté internationale à renoncer à une démarche sélective en refusant de condamner cette violation massive du droit international.


L’Observatrice de la Palestine a regretté que le représentant israélien s’en tienne à des lieux communs pour expliquer les raisons du terrorisme palestinien.  Revenant sur les attaques israéliennes contre Gaza hier, elle a rappelé que douze civils ont été tués et une centaine d’autres ont été blessés.


Le représentant d’Israël a estimé que l’affirmation selon laquelle les attentats-suicide sont provoqués par Israël est moralement fausse et ignoble.  L’attentat qui a tué 22 personnes il y a quinze jours a été commis par une femme, diplômée en droit, a rappelé le représentant, qui a déploré que cette réalité ne choque pas l’Autorité palestinienne qui part du principe que les femmes arrivent mieux à déjouer la vigilance des forces de défense israéliennes.  Des colonies de vacances ont été organisées par l’Autorité palestinienne, a-t-il poursuivi, mais leur réelle raison d’être est de servir de camp d’entraînement à de jeunes femmes terroristes.  Les jeunes filles coupables d’adultère ou victimes de viols et qui sont stigmatisées par leurs familles sont recrutées par Yasser Arafat qui profite de leur vulnérabilité et de leur exclusion pour en faire des terroristes, a affirmé le représentant d’Israël. 


SUITE À DONNER AUX TEXTES ISSUS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS


Rapport du Secrétaire général (A/58/333)


La session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, tenue du 8 au 10 mai 2002 à New York, était la première session de l’Assemblée consacrée exclusivement aux enfants, rappelle le Secrétaire général dans son rapport, et elle avait pour objectif d’examiner les progrès réalisés depuis le Sommet mondial pour les enfants de 1990 et de revitaliser l’engagement de la communauté mondiale envers les enfants.  190 pays ont adopté une Déclaration et un Plan d’action intitulés «Un monde digne des enfants» dans lesquels ils se sont engagés à atteindre un certain nombre d’objectifs spécifiques, assortis de délais, en faveur des enfants et des jeunes.  Ces objectifs étaient, entre autres, la promotion d’une existence plus saine; l’offre d’une éducation de qualité; la protection des enfants contre la maltraitance, l’exploitation et la violence; et la lutte contre le VIH/sida.


Le rapport rappelle que le cadre d’action adopté comprenait, entre autres, l’élaboration ou le renforcement de plans d’action nationaux et régionaux en faveur des enfants et intégrant une série de buts et de cibles mesurables fondés sur le Plan d’action et à atteindre d’ici la fin 2003 ; le renforcement de la planification, de la coordination, de la mise en oeuvre et de l’allocation de ressources aux enfants à l’échelle nationale et l’intégration des objectifs internationaux d’«Un monde digne des enfants» dans les politiques et plans des gouvernements nationaux; et la création ou le renforcement d’organes nationaux chargés de la promotion et de la protection des droits des enfants.  «Un monde digne des enfants» marque une étape dans la réalisation des idéaux et normes énoncés dans la Convention relative aux droits des enfants et dans les Protocoles facultatifs y relatifs, ajoute le Secrétaire général, et les objectifs relatifs au VIH/sida énoncés dans ce document sont fermement ancrés dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida adoptée par l’Assemblée générale à sa vingt-sixième session extraordinaire, en juin 2001. 


L’examen de la suite donnée à la session extraordinaire consacrée aux enfants se déroule dans le contexte du suivi coordonné des autres grandes conférences internationales et réunions au sommet, poursuit le rapport, notamment la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, de mars 2002, et le Sommet de Johannesburg sur le développement durable, de septembre 2002.  Le rapport du Secrétaire général intègre ces paramètres et évalue les progrès réalisés depuis mai 2002 dans la mise en œuvre des recommandations de la session extraordinaire tant à l’échelle mondiale que régionale et souligne les mesures déjà prises dans les quatre principaux domaines d’action identifiés plus haut. 


Sous le chapitre intitulé «Aller de l’avant», le Secrétaire général soumet certaines recommandations à l’Assemblée générale, et note qu’en dépit des progrès réalisés jusqu’à présent, des difficultés considérables devront être surmontées en associant toutes les parties prenantes: gouvernements, parlementaires, société civile, ONG, familles, enfants et communauté internationale.  Les plans d’action nationaux visant à promouvoir et à poursuivre les engagements pris à la session extraordinaire devraient être élaborés d’ici la fin de 2003, estime le Secrétaire général, et les gouvernements qui ont choisi de recourir à d’autres mécanismes, comme les stratégies de lutte contre la pauvreté, les plans de développement nationaux ou les approches sectorielles, devraient veiller à ce que ces plans et cadres reflètent de manière spécifique et claire les principaux objectifs et cibles d’«Un monde digne des enfants», afin de permettre le suivi périodique et l’examen ultérieur des progrès accomplis en faveur des enfants.


En outre, poursuit le rapport, les pays devraient également envisager de réexaminer et, si nécessaire, de modifier leurs dispositions juridiques, leurs politiques et leurs programmes relatifs aux enfants dans le cadre du processus de suivi.  Ils devraient également envisager de mettre en place des institutions nationales appropriées pour la promotion et la protection des droits des enfants, ou renforcer les structures existantes.  Enfin, conformément à la demande de l’Assemblée générale, le Secrétaire général propose de soumettre un rapport détaillé à l’Assemblée tous les cinq ans, c’est-à-dire en 2006, 2011 et 2016, tenant compte des examens des progrès réalisés qui auront été effectués aux niveaux national, régional et mondial.


Déclarations


M. MARCO BALAZERO (Pérou), s’exprimant au nom des Etats membres du Groupe de Rio, a rappelé la conviction de ce dernier que le bien-être des enfants et des adolescents devait être considéré comme un objectif essentiel dans le processus de développement, comme cela avait été entériné lors du septième sommet du Groupe de Rio qui s’est tenu à Cusco, Pérou, en mai 2002.  Le représentant a tout particulièrement attiré l’attention sur les efforts entrepris en matière de développement et de renforcement des plans nationaux et régionaux.  Il a souligné que plusieurs des pays du Groupe avaient élaboré des plans nationaux sur la base d’un investissement social en faveur des enfants et des adolescents, et a salué à cette occasion le soutien apporté par l’UNICEF à leur réalisation.  Toutefois, la mise en œuvre de cet investissement social est remis en cause par les difficultés économiques que traverse la région, et qui affectent le groupe vulnérable que forment les enfants et les adolescents: certains pays ont dû ainsi consacrer 20% de leurs ressources budgétaires nationales à fournir des services sociaux de base.  Le représentant a enfin attiré l’attention sur la situation des enfants dans les conflits armés et a appelé à mettre en œuvre les engagements pris afin de mieux assurer leur protection.


M. ALDO MANTOVANI (Italie), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a fait valoir que la communauté internationale s’était engagée à édifier un monde digne des enfants, il y a un peu plus d’un an, et qu’il fallait que cela se traduise dans toutes les stratégies locales, nationales et internationales.  Insistant sur l’importance pour les enfants d’avoir une vie saine, le représentant a souligné que la santé et l’éducation sexuelle étaient des éléments qui permettaient de lutter contre la pauvreté.  Parmi plusieurs autres priorités énoncées, le représentant a jugé essentiel que le droit à l’éducation soit pleinement réalisé, et notamment celui des filles, qui constitue un facteur clef dans la lutte contre la pauvreté.  Il a également exhorté les Etats à adopter une politique de «tolérance zéro» face à la pratique d’abus sexuels et de violence à l’égard des enfants.  Sur la question VIH/sida, le représentant a estimé qu’il fallait donner aux filles davantage de moyens de lutte contre la pandémie et davantage d’éducation sur la question.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a salué le rapport du Secrétaire général qui constitue une base solide pour évaluer les engagements pris l’an dernier dans le Plan d’action «un monde pour les enfants».  Il a félicité l’UNICEF pour la perspicacité de ses engagements et a indiqué que les droits des enfants étaient consacrés dans la constitution de son pays. Une campagne de prise de conscience, intitulée «Dites oui aux enfants», a même été réalisée avec grand succès en Namibie.  Il a aussi remercié le FNUAP pour ses ateliers de santé sexuelle destinés aux adolescents.  La prévention en faveur de la mère et de l’enfant ont fait l’objet d’un projet pilote, de même que la prévention contre le VIH/sida qui a été intégrée aux programmes scolaires.  Mais le représentant a reconnu que l’éducation universelle de qualité était difficile à atteindre.  Une loi contre la violence économique, physique et psychologique contre les enfants est en préparation.  Les progrès sont très inégaux, a-t-il encore indiqué, rappelant que la pandémie VIH/sida continuait à réduire à néant leurs efforts.  Beaucoup d’enfants sont chefs de famille, ou orphelins, et nous allons les soutenir davantage en créant un Fonds d’affectation spécial pour les enfants vulnérables.  Le représentant a indiqué enfin que son Gouvernement était déterminé à mettre en œuvre le Plan d’action, mais que celui-ci exigeait des actions concertées à tous les niveaux, appelant les donateurs à honorer leurs engagements dans ce sens.


M. STAEHELIN (Suisse) a rappelé que sa délégation avait activement participé aux négociations préalables à l’adoption du document intitulé «Un monde digne des enfants» adopté au terme de la session extraordinaire.  Le droit à la vie des enfants, les droits à l’éducation, à la santé, et à la participation des enfants ont été clairement énoncés dans ce document a poursuivi le représentant.  Il a plaidé ensuite pour l’intensification de la coopération internationale pour relever les défis persistants dans l’application du Plan d’action en faveur des enfants, en particulier pour faire face au travail des enfants, à leur exploitation sexuelle, à la pédophilie véhiculée par l’Internet, ou encore au crime transnational organisé qui prend pour cible cette composante vulnérable des sociétés que sont les enfants.  Le représentant a plaidé pour que des mesures soient prises au niveau national afin d’assurer un suivi rigoureux de la mise en œuvre de «Un monde digne des enfants», suivi qui devrait être assorti d’un calendrier.  Enfin, M. Staehelin a souhaité la convocation d’une réunion plénière de haut niveau en 2006 pour examiner le rapport détaillé du Secrétaire général sur les mesures prises aux échelons national et régional en faveur du bien-être des enfants.


Mme KASHMALA TARIQ (Pakistan) a rappelé qu’à la suite de la 27ème session spéciale de l’Assemblée générale sur les enfants qui s’est tenue l’an dernier, le Pakistan a organisé une Conférence nationale sur les enfants, suivie de la mise en place d’une Commission nationale de l’enfant.  Au titre des initiatives prises par le Pakistan, la représentante a cité la gratuité de l’éducation secondaire, spécialement pour les filles, la suppression de la peine capitale pour les jeunes et la mise en place de tribunaux pour les juger.  Un meilleur accès à une alimentation équilibrée et à des facilités dans le domaine de la santé, ainsi qu’à l’eau potable, désormais disponible pour 93% de la population urbaine et 78% de la population rurale, sont d’autres mesures prises par le Gouvernement pakistanais, a ajouté la représentante.  Enfin, le Pakistan, résolu à éliminer le travail des enfants d’ici à 2005, a adopté une politique nationale et un plan d’action après avoir dégagé un fonds pour l’éducation des enfants qui travaillent d’un montant initial de 1,8 million de dollars.


M. DATO’NAPSIAH OMAR (Malaisie) a signalé avec un peu de tristesse que la majorité des indicateurs statistiques des quatre objectifs envisagés par le Plan d’action adopté lors de la session spéciale sur les enfants de l’Assemblée générale n’a pas beaucoup évolué.  Onze millions d’enfants de moins de cinq ans meurent chaque année.  La pneumonie, la diarrhée, la malaria et le VIH/sida restent les causes principales de mort chez les enfants.  Près de 100 millions d’enfants n’ont toujours pas accès à l’éducation et 180 millions d’enfants restent engagés dans les pires formes de travail.  A moins qu’on prête particulièrement attention aux problèmes rencontrés par les pays en développement pour qu’ils remplissent leurs engagements, rien ne changera.  Le représentant a expliqué que son Gouvernement accordait la plus haute priorité à l’éducation.  20,6% du huitième plan malaisien (2001-2005) est consacré à l’éducation, a-t-il dit.  Par ailleurs, le secteur de la santé a été développé et les capacités médicales sont augmentées constamment dans tout le pays.  Une loi sur l’enfance a été prise en 2001, afin de les protéger et une cour de justice pour les enfants a été mise en place, ainsi que des mesures pour combattre l’exploitation commerciale sexuelle et le trafic des enfants.  Les mesures efficaces requièrent une coopération régionale et internationale, a-t-il déclaré.  En ce qui concerne le VIH/sida, la Malaisie a pris des mesures pour combattre ce fléau, même si le nombre de personnes atteintes est relativement faible comparé à la population.  Enfin, M. Omar a rappelé que la Malaisie était prête à coopérer avec les Nations Unies, en particulier l’UNICEF pour donner des informations sur leur expérience dans la mise en application du Plan d’action de la session spéciale de l’Assemblée générale sur l’enfance.


Mme MARIA AMALIA SERENO JUAREZ (Uruguay)a déclaré que la Convention sur les droits de l’enfant constituait la base sur laquelle étaient fondées les stratégies nationales de l’Uruguay en la matière.  En outre, elle a expliqué que son pays avait augmenté ses dépenses sociales à l’égard des enfants, ce qui avait notamment permis de diminuer le taux de mortalité infantile de 20,4 à 14,5 pour mille, et d’introduire l’éducation universelle dès l’âge de 4 ans.  Cependant, elle a souligné que la crise économique prolongée à laquelle faisait face son pays depuis plus de neuf ans avait particulièrement touché la partie la plus vulnérable de la population, et conduit à un accroissement de la pauvreté chez les enfants, y compris les enfants au travail.  Par ailleurs, la représentante a fait état d’un certain nombre de programmes mis en place par son gouvernement, parmi lesquels le programme global pour les enfants, les jeunes et les familles à risque, destiné à améliorer les conditions de vie et l’insertion sociale des enfants et des jeunes en situation sociale difficile.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a rappelé que son pays avait promulgué en mai 2001 le «Programme d’Action pour le développement de l’enfant en Chine pour la décennie 2001-2010», en vue d’atteindre l’objectif de réduire le taux de mortalité infantile et maternelle ainsi que la malnutrition des enfants de moins de cinq ans; promouvoir le développement rapide des enfants et accroître leur scolarisation et leurs niveaux d’éducation.  La Chine a également décrété un ensemble de lois concernant la survie, la protection et le développement des femmes et des enfants, assorti de réglementations et de mesures politiques qui forment un cadre juridique sur la protection des droits et des intérêts des enfants.  Le représentant a enfin souligné l’existence de la Fédération des femmes de toute la Chine, la plus importante organisation non gouvernementale du pays, qui attache une importance toute spéciale à la situation des enfants qui travaillent et a organisé des ateliers sur les femmes et les enfants.


Mme LUCIA HELWINDA RUSTAM (Indonésie) a estimé que le document adopté en mai 2002, «Un monde digne des enfants», suppose l’adhésion de l’ensemble de la communauté internationale pour ce qui est de sa mise en œuvre.  Le Gouvernement indonésien a élaboré un programme national pour les enfants d’ici à 2015, qui prévoit les soins à la petite enfance, l’éducation des enfants, la protection de leurs droits et leur sensibilisation aux problèmes de santé, y compris le VIH/sida pour les jeunes.  Les questions de santé et de nutrition sont également abordées, de même que des mesures pour éviter les problèmes de mortalité infantile et maternelle, la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant, ainsi que la sensibilisation des mères aux questions de sécurité alimentaire pour la petite enfance.  L’Indonésie est parvenue à scolariser 95% des enfants de 7 à 12 ans, a-t-elle dit, avant de souligner les efforts menés avec la participation de la société civile pour réduire l’incidence des drogues et des maladies infectieuses sur les jeunes générations.  Mme Helwinda Rustam a jugé essentielle la coopération internationale pour favoriser la mise en œuvre des principales orientations du document «Un monde digne des enfants», adopté en 2002, ainsi qu’une participation réelle des femmes et des enfants à l’élaboration de ce monde digne des futures générations.  


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam)a tiré la sonnette d’alarme et s’est dit particulièrement concerné par l’exploitation sexuelle et la prostitution des enfants à travers le monde.  Il a prié instamment la communauté internationale de s’en préoccuper.  Au Viet Nam, la tradition nationale a toujours mis l’enfant au centre des préoccupations, a-t-il affirmé.  Son pays avait lancé, dès 1991, au lendemain du Sommet mondial pour les enfants, un programme d’action pour la protection et les soins des enfants, dont les objectifs ont été atteints avec succès à la fin de la décennie 1991-2000, a-t-il indiqué.  Actuellement, la nation entière est mobilisée pour la réalisation du second programme d’action, 2001-2010, qui définit les objectifs en matière de nutrition, de santé, d’éducation primaire, d’eau potable, d’environnement, de culture, de loisirs et de récréation des enfants.  Il a expliqué notamment que son gouvernement avait augmenté de 30% son budget consacré aux affaires sociales.  Autre motif de satisfaction, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans a été réduit à 42 pour mille, a-t-il déclaré, tandis que plus de 93% des enfants de 1 à 6 ans ont été immunisés contre les six maladies de base et que 100% des maladies dues aux carences en vitamine A ont été supprimées.  Enfin, 93% des enfants de 6 ans sont scolarisés.  Mais le représentant s’est cependant dit conscient qu’il restait encore beaucoup à faire.


Mme ISMAT JAHAN (Bangladesh) a estimé que la Session extraordinaire des Nations Unies sur les enfants avait permis d’établir un document final intitulé «un monde digne des enfants» qui promouvait et protégeait la vie des enfants.  Soulignant que les enfants étaient encore les victimes les plus vulnérables d’exploitations, de conflits, de misère ou du manque d’éducation dans de nombreuses parties du monde, elle a appelé la communauté internationale à renforcer sa coopération pour soutenir les droits de l’enfant.  Par ailleurs, elle a souligné que son pays avait consacré d’importantes ressources à l’éducation, désormais obligatoire et gratuite pour les filles jusqu’à la 12e classe et que des progrès avaient été réalisés en ce qui concerne la mortalité infantile et les troubles de déficience en iode notamment.  Soulignant toutefois les faibles ressources dont dispose son pays, la représentante a appelé la communauté internationale, par le biais de l’UNICEF, à lui fournir une aide en ce qui concerne la distribution d’eau potable.


M. ROMAN KIRN (Slovénie) a souligné que les activités qui ont pris place en Slovénie concernant le suivi immédiat des mesures prises lors de la Session spéciale ont toutes été appliquées en partenariat avec les institutions gouvernementales pertinentes et la société civile, particulièrement le Comité slovène de l’UNICEF.  Le Ministre du travail, des affaires sociales et de la famille, ainsi que le Comité national pour l’UNICEF sont en train de préparer un Plan national d’action pour les enfants concernant la période 2003-2013, qui sera adopté par le Parlement au printemps prochain.  Il comprendra toutes les questions qui affectent la vie des enfants et des adolescents dans la société moderne ainsi que les obligations internationales de la Slovénie en tant que futur membre de l’Union européenne.  Un domaine en particulier nous préoccupe, a remarqué le représentant : c’est la protection contre les abus, l’exploitation et la violence des enfants, ainsi que les enfants armés en situation de conflit.  Nous avons accompli un important chemin dans ce domaine depuis deux ans, a-t-il affirmé.  Il a estimé qu’il n’était pas possible de construire une paix durable sans que les enfants croient dans le futur.  Nous connaissons l’importance des  enfants pour la prospérité des sociétés d’après conflit.  La Slovénie a décidé il y a plusieurs années d’établir une institution pour les enfants affectés par la guerre, qui s’appelle le Centre pour le bien-être psychologique des enfants. Le principe de base du Centre est de renforcer les structures locales pour développer de nouveaux mécanismes de protection des enfants qui restent dans la région même après que l’aide internationale ait été retirée.


Mme PAULETTE BETHEL (Bahamas) a appelé tous les Etats à réaffirmer leur engagement et à appliquer les Objectifs de développement du Millénaire en ce qui concerne les enfants.  Elle a réitéré l’importance de la coopération internationale dans ce domaine, en indiquant que son pays a mis en place un agenda ambitieux qu’aucun Etat ne peut atteindre seul.  Les Bahamas sont une jeune nation, en termes politique et de population, a-t-elle souligné.  35% de la population a moins de 18 ans.  Il est donc impératif de prendre des actions pour sauvegarder le bien-être de ce segment de population. En tant qu’Etat-archipel, les Bahamas rencontrent de vraies difficultés pour délivrer des services sociaux et autres à la population dans chacune des 22 îles habitées.  L’éducation des enfants est importante pour leur permettre de prendre une place en tant que membre de la société pour contribuer au développement de la nation, a-t-elle souligné.  La triste réalité de la violence, des abus, et de l’exploitation des enfants est quelque chose que personne dans la communauté internationale n’a été capable d’empêcher complètement.  Nous sommes entièrement engagés dans l’éradication des pratiques qui pourraient heurter les enfants et les empêcher de bénéficier de leurs droits de l’homme, a-t-elle déclaré.  La représentante a fait part de l’engagement de son pays à combattre le VIH/sida.  Elle a souligné l’importance de l’action internationale et nationale dans la protection des enfants.


M. JASNA OGNJANOVAC (Croatie) a rappelé les initiatives prises par son gouvernement afin de mettre en œuvre la Déclaration et la plate forme d’action de la vingtième session spéciale consacrée aux enfants.  En juillet 2003, la Croatie a ainsi adopté le Programme national d’action révisé en faveur de l’enfant et les mécanismes pour la protection et la promotion des droits des enfants ont été renforcés par l’adoption de la loi Ombudsperson; le bureau Ombudsperson étant une institution indépendante qui dirigera la mise en œuvre de la Convention sur les droits de l’enfant et les autres instruments internationaux ratifiés par la Croatie.  Une attention toute particulière a par ailleurs été accordée au renforcement des droits des enfants, la politique nationale de la famille, adoptée en janvier 2003, proposant des mesures pour la promotion de la santé des enfants, a indiqué le représentant.  Enfin, la Croatie a adopté une loi en vue d’assurer une protection légale aux victimes de la violence domestique.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que le droit des enfants était au centre du Plan d’action national élaboré par son Président.  Un comité pour les enfants a été créé en 1999 en Syrie, dans le but d’effectuer un suivi des résolutions du Sommet de 2002, a-t-il indiqué.  Un Plan d’action devrait être adopté l’an prochain dans le cadre des différentes conférences organisées sur ce thème avec les pays arabes, a-t-il encore affirmé, expliquant que son pays s’était engagé auprès du BIT en 2002 à supprimer le travail des enfants de moins de 15 ans et à interdire et éliminer les pires pratiques sur les enfants, y compris le travail au noir.  Le rapport qu’il a remis à ce sujet au Haut Commissaire aux droits de l’homme devrait être étudié lors d’un Atelier qui se tiendra à Damas, du 22 au 24 octobre 2003.  Le représentant s’est encore félicité des progrès accomplis dans les domaines de l’éducation, de la santé, inter alia.  Il a donné notamment l’exemple des stratégies mises en place en matière de santé, qui visent à étendre la santé primaire dans les zones rurales, et du programme Villages Sains, qui place l’être humain au centre du développement, et travaille à la promotion de l’enfant dans l’environnement.  Il a déploré cependant que des milliers d’enfants du Golan vivent sous occupation israélienne depuis 1967, avec toutes les conséquences que cela a entraînées.  Il a enfin expliqué que des mesures ont été mises en oeuvre concernant les quatre principaux objectifs du Rapport du Secrétaire général mais que ce dernier devrait détailler davantage ses objectifs, notamment ceux concernant les enfants vivant dans un environnement de conflit.  Il a insisté sur l’importance du paragraphe 74 du Rapport, sur la violence contre les enfants, et demandé qu’on mette davantage l’accent sur leur situation dans les conflits armés.  Il a enfin souligné l’importance de s’occuper des enfants sans sélectivité et affirmé que si des progrès avaient été réalisés dans son pays, ce dernier devait encore aller de l’avant pour rendre la vie des enfants meilleure.


M. ORLANDO REQUIEIJO GUAL (Cuba) a souligné que, pour la plupart des enfants du monde, les engagements pris à la session extraordinaire sur l’enfance resteront lettre morte et c’est pourquoi son pays ne partageait pas à ce sujet l’enthousiasme du Secrétaire général.  Comment se réjouir lorsque 6 000 jeunes de 15 à 24 ans sont touchés chaque jour par le VIH/sida, que 2 millions d’enfants sont exploités dans l’industrie de la prostitution, que 500 millions d’enfants vivent dans une pauvreté extrême et que 11 millions d’enfants de moins de 5 ans meurent tous les ans de maladies qu’on aurait pu prévenir? s’est-il interrogé.  A cet égard, le représentant a estimé que les programmes internationaux actuels sur l’enfance étaient largement insuffisants, jugeant déplorable que les pays développés fassent si peu de choses pour s’attaquer aux sources des problèmes des enfants et rappelant que son pays subissait un blocus qui affectait aussi les enfants.  Enfin, faisant enfin état d’un certain nombre de progrès à Cuba en ce qui concerne la protection de l’enfance, le représentant a appelé la communauté internationale à mettre fin à un système international égoïste, pour qu’un monde digne des enfants puisse un jour exister.


U KYAW TINT SWE (Myanmar) a estimé que le document «Un monde digne des enfants» constituait une base solide pour élaborer des mesures de protection des droits de l’enfant et de promotion de l’éducation, de la santé pour les jeunes générations dans un contexte global de développement durable.  Le programme national «éducation pour tous» a déjà permis d’inscrire 7,5 millions d’élèves dans le primaire et le secondaire et le taux de scolarisation est de 93% et devrait passer à 100%, a-t-il ajouté.  De plus en plus de centres de formation ont été créés pour les nouvelles technologies informatiques et on compte actuellement 89 0000 étudiants en milieu universitaire.  Des programmes de santé infantile ont été mis en œuvre, a-t-il dit, en particulier pour les enfants en bas âge, tandis que 143 centres d’encadrement des enfants sont placés sous l’égide du ministère de la famille.  Un plan national d’action a été mis en œuvre contre la traite des enfants, a précisé U Kyaw Tint Swe, et des peines de prison sont prévues contre les coupables de l’exploitation des enfants.  La prise en charge des enfants des rues, des anciens délinquants ou détenus mineurs est encouragée auprès de certaines organisations non gouvernementales, a-t-il dit, et un programme de sensibilisation des adolescents à la santé reproductive a été mis en place par le FNUAP.  En outre, a indiqué le représentant, l’enlèvement des enfants, leur enrôlement dans les groupes armés ou les organisations de mercenaires, leur exploitation sexuelle, ou leur utilisation à des fins de pornographie infantile ont fait l’objet de mesures précises par les pays non alignés, a-t-il dit, souhaitant toutefois que cette question de protection des enfants ne soit pas politisée. 


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