ASSEMBLEE GENERALE: LA PROTECTION DU PERSONNEL DE L’ONU SUR LE TERRAIN SOULEVEE LORS DU DEBAT SUR LE RENFORCEMENT DE L’AIDE HUMANITAIRE
Communiqué de presse AG/1428 |
Assemblée générale
37e séance plénière – matin
ASSEMBLEE GENERALE: LA PROTECTION DU PERSONNEL DE L’ONU SUR LE TERRAIN SOULEVEE LORS DU DEBAT SUR LE RENFORCEMENT DE L’AIDE HUMANITAIRE
L’Assemblée examine également le rapport du Conseil économique et social
L’attentat du 19 août contre le siège des Nations Unies à Bagdad et les attaques dont ont été victimes les agents du Comité international de la Croix-Rouge, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et d’autres organisations humanitaires en Afghanistan et en Iraq au cours des derniers mois ont relancé le débat sur la protection du personnel des Nations Unies et sur la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain. C’est ce qui ressort d’un grand nombre d’interventions faites ce matin devant l’Assemblée générale qui entamait son débat de deux jours sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, débat au cours duquel le représentant de la Suisse a déclaré que les coupables de tels actes devaient être punis sans délai selon les législations nationales et les obligations internationales. Les dispositions pertinentes du Statut de la Cour pénale internationale, entré en vigueur il y a plus de quinze mois, pourraient être appliquées à cet égard, a indiqué le représentant de la Suisse, invitant par ailleurs tous les États à ratifier les protocoles additionnels des conventions de Genève sur la protection du personnel humanitaire.
Au titre de l’assistance économique spéciale à certains pays ou régions, l’Ukraine a fait valoir que, trois ans après la fermeture de la centrale de Tchernobyl, elle consacrait encore 5 à 7% de son budget annuel à la gestion des conséquences de la catastrophe. Nous avons déjà dépensé 12 milliards de dollars pour le financement des programmes visant à atténuer les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, a précisé le représentant ukrainien, estimant à ce titre que le soutien financier et technique des Nations Unies et de la communauté internationale, insuffisant à ce jour, demeurait indispensable pour réhabiliter la région et apporter aux populations en détresse l’aide et les soins dont elles ont besoin. Autre situation humanitaire complexe abordée ce matin, celle qui prévaut dans les territoires palestiniens occupés a été dénoncée par le représentant de l’Égypte et l’Observatrice de la Palestine qui a souligné qu’en 27 mois d’Intifada et en raison des bouclages imposés par l’armée israélienne, le PNB par habitant avait chuté de 46% et que cette crise avait occasionné une perte évaluée à 5,2 milliards de dollars par la Banque mondiale qui a mis en garde, lors de la réunion annuelle de Dubaï le mois dernier, contre l’effondrement de l’économie palestinienne.
En ouverture de séance, l’Assemblée générale s’est penchée sur le rapport du Conseil économique et social* que lui a présenté son Président, M. Gert Rosenthal (Guatemala). Dans son intervention, M. Rosenthal a particulièrement insisté sur le rôle accru de l’ECOSOC dans la coordination et le suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey, sur le financement du développement, et des recommandations des conférences et sommets des Nations Unies relatifs au développement économique et social. Jugeant qu’il fallait assurer une cohérence dans la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire, le représentant de l’Italie a souhaité, au nom de l’Union européenne, la poursuite des consultations régulières entre les Institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et les Nations Unies. Par ailleurs, le Groupe des 77 et la Chine a déploré, par la voix du représentant du Maroc, l’insuffisance des ressources disponibles pour assurer la mise en œuvre des programmes de développement, prenant à cet égard l’exemple du PNUD qui ne dispose que d’un budget de 700 millions de dollars pour intervenir dans l’ensemble des pays pauvres.
L’Assemblée générale a également autorisé le Groupe de travail sur le fonctionnement futur de l’Institut international de recherche et de formation pour la promotion de la femme à se réunir au cours de la cinquante-huitième session. Cette décision faisait suite à une demande en ce sens adressée le 13 octobre au Président de l’Assemblée générale par son homologue du Comité des conférences**.
Le Pakistan et la Croatie ont également participé au débat sur le rapport du Conseil économique et social. Outre celles déjà mentionnées, les délégations suivantes sont intervenues lors du débat sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par les organismes des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale : Maroc (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Italie (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés), Norvège, Chine, Fédération de Russie, Australie et Inde.
L’Assemblée poursuivra ce débat demain, mardi 21 octobre à 10 heures. Elle se réunira cet après-midi pour reprendre sa dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé.
* Le rapport du Conseil économique et social est paru sous la cote A/58/3/Partie 1.
** La lettre du Président du Comité des conférences est publiée sous la cote A/58/356/Add.1.
RAPPORT DU CONSEIL ECONOMIQUE ET SOCIAL
Déclarations
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala), président du Conseil économique et social, présentant le rapport du Conseil économique et social, a souligné que les liens entre l’ECOSOC et l’Assemblée générale avaient été renforcés en 2002 dans le cadre du suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey ainsi que par la résolution A/57/270 B relative au suivi des grandes conférences des Nations Unies sur le développement économique et social. Evoquant ensuite la réunion du 14 avril entre les institutions de Bretton Woods et l’ECOSOC, M. Rosenthal s’est félicité du rôle accru de la société civile et du monde des affaires en amont de cette réunion de haut niveau. Les progrès réalisés et les obstacles enregistrés dans la mise en œuvre du Consensus de Monterrey ont été examinés en profondeur par les participants à la réunion du 14 avril, a-t-il dit, avant de souligner que les résultats de cette réunion de printemps pourront être exploités lors du Dialogue de haut niveau sur le financement du développement, qui se réunit les 29 et 30 octobre 2003 à New York.
Une nouvelle approche intégrée du développement rural a été élaborée au sein du Conseil économique et social lors de sa session de fond, tenue en juillet 2003 à Genève, a souligné M. Rosenthal, avant d’ajouter que la Déclaration ministérielle réitère l’appel en faveur d’une ouverture des marchés et d’une suppression des subventions au sein des pays de l’OCDE. Il a également mentionné l’initiative pilote qui sera menée à Madagascar en matière de développement rural, initiative qui associe le secteur privé et le secteur public en fonction de leur expertise. M. Rosenthal a également souligné les progrès constatés dans les segments sur l’assistance humanitaire et la coordination opérationnelle lors de la session de fond de Genève, avant de rappeler la création, en 2002, d’un mécanisme appelé Groupe de travail pour les pays sortant d’un conflit, groupes qui ont d’ores et déjà été créés pour la Guinée-Bissau et le Burundi. Evoquant également le travail préparatoire effectué en amont du Sommet sur le VIH/sida du 22 septembre dernier, M. Rosenthal a annoncé que le segment de haut niveau de 2004 aura pour objectif, entre autres, de mobiliser des ressources pour le financement du développement tandis que le segment de coordination devra examiner l’intégration dans les programmes de développement des critères de sexospécificité définis en 1997.
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a exprimé sa satisfaction devant les résultats auxquels l’ECOSOC est parvenu dans le cadre de son segment des activités opérationnelles, qui permettent d’agir dans les pays pauvres en vue de favoriser leur développement. Notant la bonne disposition avec laquelle les partenaires de développement avaient abordé la question du financement de ces activités, le représentant a jugé nécessaire de disposer de davantage de ressources, précisant que le budget du PNUD ne s’élevait qu’à hauteur de 700 millions de dollars pour l’ensemble des pays pauvres. Evoquant ensuite le rôle de l’ECOSOC dans la mise en œuvre et le suivi intégré des grandes conférences et sommets des Nations Unies, il a salué le dialogue intéressant engagé par l’ECOSOC avec les institutions de Bretton Woods et l’OMC, et il a invité à le poursuivre, espérant que le dialogue de haut niveau prévu le 29 octobre prochain marquera une avancée considérable en ce sens. Le Groupe des 77 et la Chine a également appelé l’Assemblée générale à prendre les décisions qui s’imposent pour faciliter la participation des pays les moins avancés aux travaux de l’ECOSOC. Enfin, le représentant a abordé la question de la promotion du développement rural qui a été l’objet d’un débat au sein de l’ECOSOC et, si certaines solutions ont été identifiées, il n’en reste pas moins que l’un des goulots d’étranglement qui continuent d’étouffer le développement rural des pays en développement demeure leur difficulté d’accès au marché et les abondantes subventions accordées dans les pays du nord au secteur agricole. M. Bennouna a reconnu comme autres obstacles la faiblesse des flux de l’aide publique au développement, des flux d’investissement étranger direct, l’instabilité des marchés des produits de base et le fardeau de la dette extérieure.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie, au nom de l’Union européenne et des pays associés) a déclaré que le rôle pivot de l’ECOSOC en ce qui concerne la coordination à l’échelle du système et le suivi des conférences et sommets des Nations Unies, faisaient l’objet d’un large consensus. Il faut s’orienter vers des résultats plutôt que des débats, a-t-il remarqué. Il faut assurer la cohérence et le caractère constant de la mise en oeuvre des Objectifs de développement du Millénaire. Le représentant à déclaré que l’Union européenne pensait que les relations entre les Institutions de Bretton Woods, l’Organisation mondiale du commerce et les Nations Unies s’étaient bien améliorées. Le processus préparatoire de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement a montré le potentiel de relations entre les différentes organisations lorsque celles-ci travaillent avec un objectif commun. Il a cependant regretté que le niveau de synergie et de coopération qui devrait être attendu n’ait pas encore été atteint. Le représentant a par ailleurs soutenu que l’assistance humanitaire devrait fournir des moyens pour soutenir le développement et la reconstruction à long terme. Il s’est félicité de l’expérience du Conseil consultatif spécial sur les pays africains sortant de conflits, notamment en Guinée-Bissau. Il a apprécié la récente mise en œuvre du Groupe de travail sur le Burundi qui a montré qu’il existait des possibilités d’amélioration du rôle de l’ECOSOC en ce qui concerna la reconstruction à long terme. Nous ne pouvons pas continuer de répéter que l’ECOSOC joue un rôle central dans le système des Nations Unies en ignorant qu’il n’arrive pas à accomplir certaines de ses tâches de façon efficace à cause de ses méthodes de travail, a-t-il conclu.
M. AKRAM ZAKI (Pakistan) a souligné le rôle croissant du Conseil économique et social dans la coordination du suivi de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey et des résultats intégrés des grandes conférences sur le développement, notamment celles de Doha, sur le commerce, et de Johannesburg, sur le développement durable. Il a invité la communauté internationale à parvenir au plus vite à l’objectif de 0,7% du PIB consacré à l’aide publique au développement, à envisager un allègement de la dette des PMA et des pays à revenu intermédiaire, à ouvrir les marchés des pays du nord, et à envisager de nouvelles formes de financement dans le contexte actuel de la mondialisation qui menace de marginaliser des pans entiers de la population mondiale. L’échec de Cancun est le résultat immédiat de ce qui s’est passé à Doha, a poursuivi M. Zaki, en particulier pour ce qui est des espérances des pays en développement en matière d’accès aux marchés des pays riches pour leur production, et de la suppression des subventions à l’agriculture dans les pays développés. Les trois-quarts de la population des pays en développement vivent dans les zones rurales, a indiqué ensuite le représentant, avant de soutenir l’approche intégrée préconisée par l’ECOSOC lors de sa session de fond de 2003 et d’insister sur la dimension sexospécifique du développement rural en privilégiant l’accès des femmes au microcrédit.
M. VLADIMIR DROBNJAK (Croatie) a salué la présentation du Rapport par le Président du Conseil économique et social, mais il a estimé qu’un Rapport de fond plutôt qu’un Rapport technique serait plus utile aux délibérations au sein de l'Assemblée générale. Pour renforcer les efforts de stabilisation des pays de l’Europe centrale et du Sud-Est, le Pacte de stabilité en Europe du sud, a été établi en tant que structure de développement simultané de la sécurité, de la reprise économique, et du renforcement de la démocratie. Même si cela n’a pas attiré autant d’aide et de d’assistance qu’on avait espérée, cela a produit des résultats tangibles dans les trois domaines mentionnés, ce qui a contribué de manière significative au renforcement de la stabilité dans cette partie du monde. Les Nations Unies, en tant que participants aux travaux du Pacte de stabilité n’ont pas exercé leur rôle autant qu’elles le pouvaient, a regretté M. Drobnjak. Cependant, les leçons tirées, aussi bien les succès que les échecs, pourraient servir dans d’autres régions du monde. Il a estimé que la mise en œuvre d’une relation plus intense et plus interactive devrait se développer entre l'Assemblée générale et le Conseil économique et social afin de fournir des orientations pratiques à la communauté internationale en ce qui concerne le suivi des conférences les plus importantes.
RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR LES ORGANISMES DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE
Sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies (A/58/344)
Dans son rapport, le Secrétaire général décrit les menaces dirigées contre la sécurité du personnel des Nations Unies au cours de l’année écoulée. Il contient une mise à jour des initiatives approuvées par l’Assemblée générale à sa cinquante-septième session. Comme ces mesures devaient être mises en œuvre au cours de l’exercice 2002-2003, le rapport est un rapport intermédiaire sur les mesures prises et il indique ce qui reste à faire. Il décrit notamment les progrès accomplis dans l’établissement des faits et des responsabilités liés à tous les incidents touchant la sécurité du personnel des Nations Unies et du personnel associé, à tous les niveaux et au sein de tous les organismes du système. Le Rapport rend également compte des mesures qu’ont pris les gouvernements et les organismes des Nations Unies pour prévenir tout incident de cette nature ou y faire face.
Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’Organisation des Nations Unies (A/58/89)
Le rapport du Secrétaire général analyse plusieurs des principaux problèmes humanitaires et obstacles qu’il a fallu surmonter au cours de l’année écoulée.
Dans le cadre de ces problèmes et défis humanitaires, plusieurs questions, telles que la protection des civils, la sécurité du personnel, le rapport entre le personnel humanitaire et militaire, les personnes déplacées, les problèmes liés à la situation des femmes, la protection contre l’exploitation et la violence sexuelles, la planification des interventions d’urgence, les catastrophes naturelles, le VIH/sida et les secours d’urgence devraient retenir l’attention des Etats membres. Ces questions importantes sont au nombre de celles faisant l’objet du rapport.
Par ailleurs, le rapport du Secrétaire général examine la question du passage de la phase des secours à celle de l’aide au développement. Elle se heurte à divers obstacles, comme la confusion causée par l’absence d’une définition commune par les Etats Membres, les organisations humanitaires et les organismes de développement; et la nécessité de veiller à ce que l’aide requise soit apportée au moment voulu, particulièrement en situation de transition faisant suite à un conflit. Autrement dit, l’aide au relèvement doit aider à rétablir des conditions propices à l’édification d’une société opérationnelle en temps de paix.
Enfin, les événements survenus l’an passé ont mis en relief la nécessité d’améliorer le mode de financement des activités destinées à répondre aux besoins humanitaires. Ayant atteint un volume total de 5,5 milliards de dollars par an ces trois dernières années, soit le double du montant total fourni depuis 1990, la croissance de l’aide humanitaire a cependant coïncidé avec un déclin général de l’aide publique au publique au développement.
Le rapport du Secrétaire général recommande donc, entre autres, à l’Assemblée générale et au Conseil économique d’encourager les organisations à vocation humanitaire à coordonner, renforcer et promouvoir l’intégration des problèmes liés à la situation des femmes dans toutes les activités d’aide humanitaire et à appliquer les politiques, instruments et directives en la matière et à inviter les Etats membres à mettre en oeuvre la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida et engager les organismes d’aide humanitaire et de développement à intensifier leur coopération pour veiller à ce que les conséquences à long terme de l’épidémie du VIH/sida pour le développement dans les situations d’urgence soient dûment prises en compte. Le rapport prie en outre les Etats Membres de faire respecter le droit international humanitaire et à reconnaître que la nécessité de coordination devient plus impérative et plus complexe dans les situations de transition, et les donateurs d’améliorer leur capacité d’intervention face aux urgences humanitaires, à allouer des fonds en fonction des besoins et à veiller à ce que l’aide humanitaire soit distribuée équitablement. Enfin, il appelle à renforcer et appuyer le rôle central et unique que jouent les organismes des Nations Unies pour diriger et coordonner l’action humanitaire internationale.
Coopération internationale en matière d’aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l’aide au développement (A/58/434)
Le Rapport du Secrétaire général met en lumière certaines activités menées par les Nations Unies pour faire face aux catastrophes naturelles au cours de l’année écoulée, ainsi que certaines initiatives prises, aux plans national et régional, pour faire face aux catastrophes naturelles. Leur fréquence et leur ampleur se sont accrues ces dix dernières années, indique le rapport, qui souligne qu’en 2002, plus de 500 événements préjudiciables se sont soldés par des pertes économiques estimées à 55 milliards de dollars, soit une hausse sensible de 35 milliards de dollars par rapport à 2001. 20 de ces 55 milliards de dollars sont imputables aux pertes économiques causées par les inondations en Europe, en 2002, ajoute le rapport, qui souligne également que les catastrophes naturelles font plus de morts dans les pays en développement où, en 2002, elles ont entraîné plus de 9 000 décès en Afrique et en Asie.
Le rapport aborde également la question du renforcement de la préparation et des capacités de réaction en cas de catastrophe naturelle, par les agences des Nations Unies et le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire, ainsi que la gestion de la transition de la phase de secours à celle de l’aide au développement par les Nations Unies. Dans ses conclusions et recommandations, le Secrétaire général estime que pour parvenir à atténuer les effets des catastrophes naturelles sur les collectivités touchées il importe que la communauté internationale collabore avec les pays et régions vulnérables en vue d’assurer une utilisation optimale des instruments et des ressources disponibles pour la gestion des catastrophes. Le mécanisme des équipes de réserve des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe demeure un instrument précieux par lequel les États Membres fournissent des compétences spécialisées en matière de gestion des catastrophes pour faire face à des situations d’urgence. A ce titre, le Secrétaire général invite les États Membres situés dans des régions sujettes aux catastrophes naturelles à se familiariser avec les directives élaborées par le Groupe consultatif international de la recherche et du sauvetage. Il est également nécessaire, conclue-t-il, de mieux appréhender le lien entre les niveaux de financement et l’efficacité des interventions, invitant les États Membres à collaborer avec la communauté humanitaire afin de rationaliser les données statistiques relatives aux catastrophes naturelles.
Assistance humanitaire à la Somalie et soutien au relèvement économique et social du pays (A/58/133)
Le rapport du Secrétaire général fait le point de la situation pour la période du 22 mai 2002 au 22 mai 2003 concernant les secours humanitaires et le redressement économique et social, en tenant compte de l’assistance apportée par l’ONU et ses partenaires. Examinant dans un premier temps la situation politique et sécuritaire, les questions humanitaires puis les questions économiques, le Secrétaire général rappelle que la population somalienne souffre depuis des années de troubles internes et d’une instabilité politique qui, conjugué à des sécheresses et à des inondations périodiques, en ont fait l’une des populations les plus pauvres de la planète. Les organisations humanitaires internationales continuent d’y assurer ou d’aider à y assurer la plupart des services de base, puisant dans une réserve financière limitée, pour répondre aux demandes d’intervention dont elles ne cessent d’être assaillies, poursuit le Secrétaire général. La deuxième section du rapport fait le point sur cette assistance, notamment dans les domaines où l’insuffisance de fonds est particulièrement préoccupante, c’est à dire l’éducation, la santé, l’eau et l’assainissement ainsi que le relèvement économique. A ce titre, le Secrétaire général rappelle que les priorités les plus urgentes pour le reste de 2003 consistent à enrayer la propagation du VIH/sida, à augmenter le nombre des enfants scolarisés, à renforcer les dispositifs de protection, à dispenser les services de base aux groupes de populations vulnérables et à resserrer les liens de coordination sur le terrain pour tirer le plus grand parti possible des maigres ressources disponibles. Le rapport précise cependant que des progrès considérables ont été accomplis dans la réalisation des objectifs du plan d’action humanitaire commun pour 2003, qui vise notamment à sauver des vies et à accroître les moyens de subsistance.
En conclusion, le Secrétaire général déplore que la faible réponse apportée par les donateurs à l’appel consolidé empêche les organismes des Nations Unies de répondre pleinement aux besoins urgents du pays. Il invite instamment les Etats Membres à appuyer activement les activités de relèvement humanitaire et de développement qu’ils mènent dans le cadre de l’Appel consolidé de 2003 et d’autres mécanismes. Enfin, le Secrétaire général précise que l’ONU continuera à œuvrer en faveur de la réconciliation nationale et du développement économique et social de la Somalie, mais graduellement, ce qui est la meilleure façon d’apporter au pays l’aide humanitaire dont il a besoin.
Aide humanitaire d’urgence à l’Ethiopie (A/58/224)
Le rapport du Secrétaire général examine la situation actuelle en Ethiopie – situation politique, sécuritaire, humanitaire et économique - au regard de la crise humanitaire qui y sévit et de l’assistance apportée par l’Organisation des Nations Unies et ses partenaires. Il rappelle qu’avec sa forte croissance démographique, la rareté des terres, ses techniques d’aménagement du territoire inadaptées, son réseau routier morcelé et son faible niveau d’emplois industriels, l’Ethiopie est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Conjugué aux phénomènes climatiques, en particulier le cycle de la sécheresse et des pluies diluviennes, ces facteurs entravent sérieusement le développement du pays, affirme le Secrétaire général, qui précise également que les conflits internes chroniques nuisent à la sécurité du pays et donc aux opérations humanitaires.
Le rapport décrit ensuite l’assistance fournie par les Nations Unies à l’Ethiopie, en matière d’aide alimentaire mais également en ce qui concerne la situation sanitaire, la prévention du VIH/sida, l’approvisionnement en eau et son assainissement, l’agriculture et l’élevage, l’éducation, la protection des femmes et des enfants, la question des personnes déplacés et des programmes de réinstallation, les conséquences humanitaires du tracé de la frontière, la coordination de l’aide d’urgence ainsi que l’état de l’aide humanitaire, d’urgence ou à long terme. Selon le Secrétaire général, le nombre d’habitants en proie à l’insécurité alimentaire chronique ne cesse d’augmenter en dépit de l’ampleur de l’aide d’urgence, et ce en raison de la faiblesse de l’aide au développement fournie à l’Ethiopie au cours de la dernière décennie.
Face à ce constat, le Secrétaire général insiste sur la nécessité de mettre en œuvre des mesures radicales pour empêcher que la situation ne continue à se détériorer et que les nombreuses personnes qui se trouvent déjà dans un état critique ne viennent allonger la liste des victimes. A ce titre, il recommande de privilégier plus particulièrement les activités liées aux ressources en eau, les campagnes de vaccination, ainsi que l’amélioration des capacités nutritionnelles. Il juge également essentiel de développer une stratégie rigoureuse de restauration des zones d’élevage et des cultures afin d’atténuer les conséquences désastreuses des futures sécheresses, et d’accorder une attention particulière aux questions de réinstallation et de politique générale qui retentissent sur le développement de l’Ethiopie.
Aide humanitaire au Soudan (A/58/225)
Le rapport du Secrétaire général décrit l’évolution de la situation humanitaire au Soudan au cours de la période du 15 juillet 2001 au 22 mai 2003 ainsi que les bouleversements géopolitiques qui ont déterminé cette évolution et les problèmes qui subsistent dans le domaine humanitaire. Il affirme qu’après plusieurs années d’impasse, on a enregistré une amélioration générale dans la programmation et l’acheminement de l’aide humanitaire. En outre, il souligne que d’importants progrès ont été enregistrés en ce qui concerne la conduite d’opérations traversant les lignes de front et l’utilisation de modes de transport moins onéreux, notamment dans l’acheminement par route et par barge fluviale de denrées à destination de communauté auxquelles on n’avait pu accéder pendant plus de trois ans. Cependant, le Secrétaire général rappelle que le Soudan occupe le rang non enviable de pays doté de la plus grande population déplacée au monde (plus de 3,5 millions de personnes), que la longue guerre civile a entraîné la généralisation de l’insécurité alimentaire et l’élévation des taux de malnutrition, et que la présence de milices, de mines terrestres et de munitions non explosées ont sérieusement entravé l’accès aux marchés et aux services de santé de base. Après avoir détaillé les opérations de l’ONU et de ses partenaires dans le domaine humanitaire, et les mesures prises par les Etats membres et les Organisations non gouvernementales, le Secrétaire général évoque les perspectives existantes pour la paix et le redressement du Soudan. A cet égard, il fait valoir que l’annonce faite par la communauté internationale de son intention d’aider au relèvement et au développement du pays après le conflit a renforcé le processus de réconciliation conduisant le Gouvernement soudanais et le MPLS à reprendre les négociations. Celles-ci ont abouti à un accord portant sur la création d’un mécanisme conjoint de planification chargé d’établir les modalités relatives à la planification de l’assistance humanitaire et aux programmes d’appui à la paix à démarrage rapide, poursuit-il.
En conclusion, le Secrétaire général estime que l’un des défis majeur est actuellement d’obtenir d’urgence davantage de fonds auprès des donateurs. Il affirme également que le Plan d’action humanitaire commun et l’Appel global interinstitutions pour 2003 devront être davantage perfectionnés, intégrés aux programmes d’assistance bilatérale et approuvés par les homologues soudanais pour qu’ils puissent constituer la première phase d’un programme cohérent d’assistance transitoire au Soudan. En outre, il estime entre autres que les activités devront être bien planifiées et financées avant qu’un accord de paix soit signé, ce qui implique que les mécanismes de financement existants doivent être plus souples et mieux adaptés aux besoins humanitaires et transitoires, précise-t-il. Enfin, le Secrétaire général souligne qu’une injection urgente de fonds est aujourd’hui cruciale pour assurer que le personnel qui a les compétences de base soit maintenu et que les organismes conservent leur capacité d’intervention.
Assistance spéciale pour le redressement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/58/273)
Le rapport du Secrétaire général décrit l’assistance fournie à la RDC pour le redressement économique et la reconstruction du pays, intervenue dans un contexte caractérisé, sur le plan politique, par la poursuite et le dénouement des négociations inter-congolaises commencées en Afrique du Sud en octobre 2001 et par la poursuite du programme macroéconomique lancé par le gouvernement en avril 2001. Selon le Secrétaire général, la situation sécuritaire et humanitaire reste préoccupante, notamment parce que la persistance des conflits locaux, principalement dans l’Ituri et dans les Kivus, a aggravé l’épineux problème des déplacés internes dont le nombre excède aujourd’hui 2,5 millions de personnes. De plus, l’insécurité dans les zones concernées et leur forte dispersion démographique rend particulièrement difficile l’accès à ces personnes vulnérables, souligne le rapport. Sur le plan social, le Secrétaire général affirme que la situation est restée précaire malgré les avancées significatives sur le plan macroéconomique et notamment en ce qui concerne la maîtrise de l’inflation, et souligne à ce titre que la grande majorité de la population continue de vivre en dessous du seuil de pauvreté.
Le rapport décrit ensuite les différentes formes de la coopération entre la RDC et le système des Nations Unies pour faire face à ces défis. L’ONU a apporté à la RDC une assistance technique, matérielle et financière en ce qui concerne l’appui au processus de transition, l’appui à la gouvernance démocratique et à la lutte contre la pauvreté ainsi que l’assistance humanitaire d’urgence. En conclusion, le Secrétaire général plaide pour une assistance internationale urgente et conséquente pour consolider la paix, la sécurité et les efforts de lutte contre la pauvreté. Un programme d’appui spécial à la transition, un programme de réhabilitation d’urgence des infrastructures publiques élargi aux provinces de l’est et du nord du pays ainsi qu’un programme humanitaire, social et culturel d’urgence devraient constituer les trois piliers du cadre stratégique d’intervention de la communauté internationale, affirme le Secrétaire général. Parmi d’autres recommandations, il invite les bailleurs de fonds, en particulier ceux ayant de l’influence sur le Gouvernement du Rwanda, à souligner leur ferme soutien pour les efforts de la MONUC en faveur du désarmement, de la démobilisation et du rapatriement des groupes armés étrangers, et à encourager le Gouvernement du Rwanda et ses alliés à coopérer avec la MONUC dans l’établissement et le maintien d’un climat de sécurité et de confiance afin de permettre aux opérations de désarmement, démobilisation, réinsertion et réinstallation ou rapatriement de la MONUC de se poursuivre sans heurt. Enfin, le Secrétaire général invite les institutions financières multilatérales et les principaux créanciers de la RDC à accélérer l’admission du pays à l’Initiative des pays pauvres très endettés de manière à alléger le poids du service de la dette, de même qu’il invite les partenaires au développement à appuyer la mise en œuvre des mécanismes financiers visant à apurer la dette publique intérieure.
Secours humanitaires et aide au relèvement et au développement pour le Timor-Leste (A/58/280)
Le rapport du Secrétaire général couvre la période de juillet 2002 à juillet 2003, conformément à la résolution 1410 (2002) du Conseil de Sécurité par laquelle la Mission d’appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO) a été créée. Il donne un aperçu de l’aide extérieure qui est apportée à l’administration publique pour qu’elle puisse renforcer ses capacités, compte tenu de la détérioration des conditions de sécurité et des besoins en matière de développement, et il fait le point des secours humanitaires et de l’aide au relèvement et au développement qui sont fournis au pays, en particulier dans les domaines de la justice, de l’administration publique, de l’agriculture, de la santé, de l’éducation et de la remise en état des infrastructures, ainsi que de l’aide aux groupes vulnérables, dont les femmes et les réfugiés. Il décrit le rôle de plus en plus important que jouent les fonds et programmes des Nations Unies à l’heure où les effectifs de la MANUTO sont réduits et l’accent mis sur le développement à long terme, et passe notamment en revue les principaux objectifs qu’ils sont convenus d’atteindre à l’aide de mécanismes coordonnés et de mesures conjointes relevant du Cadre des Nations Unies pour l’aide au développement.
A cet égard, le Secrétaire général estime que de grands progrès ont été accomplis depuis le dernier rapport le 23 août dernier. La MANUTO a réussi à aider le Gouvernement à maintenir la stabilité et à faire respecter l’ordre public après les menaces qui ont pesé sur la sécurité intérieure en décembre 2002 et en janvier 2003, poursuit-il, et elle a, avec les fonds et programmes des Nations Unies, fourni l’assistance technique dans le domaine du renforcement des capacités de la police et d’une administration publique respectueuse des principes de la démocratie et des droits de l’homme. Le Secrétaire général estime cependant qu’il n’est pas certain qu’à ce stade le gouvernement timorais puisse réaliser complètement ses objectifs -notamment faire régner la sécurité et être doté de structures administratives opérationnelles- avant le départ de la MANUTO en mai 2004. Il juge donc essentiel que les partenaires de développement continuent d’aider les pouvoirs publics à renforcer les capacités des institutions nationales chargées du bon fonctionnement de la justice, de l’application de la loi et du maintien de l’ordre, ainsi que celles chargées d’assurer les services publics, en fournissant les services de base aux Timorais.
Assistance pour la reconstruction et le développement de Djibouti (A/58/285)
Le rapport du Secrétaire général évalue les progrès réalisés par l’Organisation des Nations Unies dans l’assistance à la reconstruction et au développement de Djibouti. Le Secrétaire général fournit quelques données relatives à Djibouti issues du Rapport mondial sur le développement humain de 2002 et indique notamment que l’indicateur du développement humain se situe à 0,445, ce qui ne représente qu’une amélioration négligeable par rapport au chiffre de 0,412 enregistré en 1999. D’une manière générale, le pays connaît une situation sociale précaire en raison des insuffisances du système d’enseignement et de formation et des carences des services de santé; il manque en outre de ressources naturelles et le secteur privé y est très peu développé, ajoute le rapport. Le taux d’alphabétisation des adultes ne dépasse pas 64,6 %, et l’espérance de vie à la naissance est l’une des plus faibles au monde (49 ans pour les hommes et 52 ans pour les femmes), indique le Secrétaire général, et l’incidence de la pauvreté relative et de l’extrême pauvreté de 1996 à 2002 est passée respectivement de 14% à 45,1% et de 9,6% à 42,1%.
Par ailleurs, le rapport évalue à plus de 80% la part d’entreprises appartenant au secteur informel tandis que les femmes constituent 32,2% de la main d’œuvre dans ce secteur. L’économie djiboutienne, qui repose, faute de ressources naturelles, sur le secteur des services assurant environ 80% du PIB en 2001, alors que les secteurs agricole et industriel demeurent très peu développés (respectivement 3% et 20% du PIB), a connu un taux de croissance du 1,9% en 2001, ajoute le rapport. Le Secrétaire général analyse ensuite l’évolution récente de la situation politique à Djibouti où des élections parlementaires ont eu lieu en janvier 2003 et évalue les progrès dans le domaine socio-économique avec le concours des institutions de Bretton Woods. Le rapport identifie ensuite certains problèmes causés, entre autres, par la pression urbaine, dans un pays où 65% de la population vit dans la capitale, et souligne les mesures prises par les organismes des Nations Unies dans le domaine du développement social.
Les activités menées actuellement par les organismes des Nations Unies présentes à Djibouti portent surtout sur les domaines suivants : santé, sécurité alimentaire, relèvement et reconstruction, protection de l’environnement et renforcement des capacités, rapatriement des réfugiés, gouvernance, droits de l’homme, démarginalisation des femmes et participation des organisations non gouvernementales et de la société civile au développement. Dans ses conclusions, le Secrétaire général estime que le processus de relèvement en cours doit s’intensifier. Djibouti doit reconstituer la plus grande partie de son infrastructure rurale de manière à permettre aux personnes déplacées de retourner dans leur région d’origine, souligne-t-il, et les écoles, les routes, les hôpitaux, les installations d’adduction d’eau et les dispensaires doivent être reconstruits. Insistant ensuite sur l’importance des programmes de microcrédit et des projets et programmes à forte intensité de main-d’œuvre pour encourager les gens à retourner dans leur village, le Secrétaire général estime qu’il faudrait disposer d’au moins 100 millions de dollars pour atténuer les effets socioéconomiques de la guerre civile dans les zones rurales. Il est indispensable de créer des capacités nationales en matière de gestion afin d’assurer un développement humain durable. Une assistance est nécessaire dans les domaines de la gestion des affaires publiques, de la réforme administrative et de la gestion de l’économie. Il importe aussi d’investir dans la formation des fonctionnaires nationaux pour leur permettre de contribuer à la reconstruction d’une économie fragile.
Assistance et coopération internationales en faveur de l’Alliance pour le développement durable de l’Amérique centrale (A/58/286)
Le rapport du Secrétaire général mentionne les efforts de relèvement déployés par les gouvernements et les populations des pays d’Amérique centrale à la suite des ravages causés par les catastrophes naturelles. Ce processus de reconstruction a été l’occasion de transformer les sociétés de ces pays conformément au cadre défini par l’Alliance pour le développement durable de l’Amérique centrale et de relancer l’aide internationale à ces pays pour faire de la région une zone de paix, de liberté, de démocratie et de développement. Dans ce contexte, la coopération du système des Nations Unies et des organisations régionales et sous-régionales prend toute son importance pour animer le développement durable en Amérique centrale.
Le rapport traite du cadre macroéconomique, soulignant qu’en 2002, la croissance économique dans la région de l’Amérique centrale a ralenti pour la deuxième année consécutive. L’événement marquant de 2002 a été l’annonce par les Etats-Unis d’un traité de libre échange à négocier avec les pays d’Amérique centrale dans leur ensemble et devant entrer en vigueur en 2004. Le rapport se penche ensuite sur les activités de coopération. La paix et la gouvernance démocratique sont passées en revue, et notamment l’appui au consensus ainsi que le renforcement des institutions démocratiques. Le rapport traite du développement économique et social, de la vulnérabilité sociale et de l’extirpation de la pauvreté, du développement agricole, de la santé et de la nutrition, des finances publiques et de la croissance économique, de l’environnement et du développement durable, notamment de la réduction de la vulnérabilité de l’environnement et du couloir biologique méso-américain et du Fonds centraméricain pour le développement durable.
Les conclusions du rapport notent que depuis deux ans, la coopération non-remboursable en Amérique centrale a été fortement réduite dans le contexte régional et national. Les pays coopérants ont orienté leur action à l’échelle nationale en s’axant sur des sujets communs à toute la région. Mais, face à leurs priorités d’investissements, les pays d’Amérique centrale se sont vus obligés d’augmenter leur endettement. De même à la suite des catastrophes naturelles et de la crise du café qui ont affecté la région, les ressources internes d’investissement ont énormément diminué. Dans ses recommandations, le Secrétaire général exhorte la communauté internationale à offrir un appui généreux au processus de réinsertion de l’Amérique centrale qui doit pouvoir compter sur la coopération bilatérale et multilatérale dans deux secteurs prioritaires, à savoir le renforcement de la démocratie et de ses institutions et l’appui à la concertation et au dialogue, ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté dans toute la région. Les secteurs prioritaires sont l’exécution des accords de paix au Guatemala, la consolidation de la paix en Amérique centrale, la sécurité alimentaire, la santé, la promotion du développement durable et l’environnement.
Assistance économique aux Etats d’Europe de l’Est touchés par les événements survenus dans les Balkans (A/58/358)
Le rapport du Secrétaire général fait suite à la résolution 56/110 dans laquelle l'Assemblée générale s’est déclarée préoccupée par la persistance des difficultés économiques particulières auxquelles se heurtent les Etats d’Europe de l’Est qui subissent le coutre-coup des événements survenus dans les Balkans, en particulier les répercussions de ces événements sur les relations commerciales économiques à l’échelon régional et sur la navigation sur le Danube et dans l’Adriatique. Elle a engagé les pays de la région à poursuivre le processus de coopération régionale multilatéral. Elle a en outre invité les organisations internationales à prendre des mesures pour ouvrir plus largement les marchés aux fournisseurs intéressés. Par une note verbale du 1er juillet 2003, le Secrétaire Général a invité les gouvernements à l’informer des mesures qu’ils avaient prises. Le rapport fait état des réponses reçues.
Le rapport explique la situation économique des Etats concernés. Les économies les plus touchées sont celles de l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, la Croatie, l’ex-république yougoslave de Macédoine, la Roumanie et la Serbie-et-Monténégro. La Hongrie, la République de Moldova, la République slovaque et l’Ukraine ont fait savoir que les événements survenus dans les Balkans avaient eu une incidence économique sur leur économie. Le rapport donne des informations sur l’assistance économique reçue par les Etats touchés. Les Etats suivants ont présenté des communications sur leur situation : Autriche, Danemark, Allemagne, Grèce, Italie, Mexique, Pologne, Slovaquie, Espagne, Suisse et Ukraine. Le rapport fait aussi état des mesures prises par les organismes des Nations Unies, à savoir les institutions spécialisées, les Fonds et programme des Nations Unies, les initiatives et arrangements régionaux.
En conclusion, le rapport note qu’au cours de la période considérée, la reconstruction et la reprise ont continué de progresser en Europe du Sud-Est. L’assistance, tant bilatérale que multilatérale est désormais consacrée au renforcement des capacités et des institutions. Les composantes pertinentes du système des Nations Unies ont continué d’aider les pays touchés. Dans le cadre de la stratégie régionale de reconstruction et de développement, les partenaires de développement mondiaux et régionaux se sont vus confier des rôles de chefs de file dans des secteurs clés tels que le développement des infrastructures et la promotion du secteur privé, le Pacte des investissements et l’initiative anti-corruption et le cadre économique global et la coordination des donateurs. L’appui maintenu des donateurs, la participation des organisations régionales et le concours du secteur privé seront indispensable à la reconstruction, à la stabilisation et au développement dans les Balkans.
Recherche d’une efficacité optimale dans l’action internationale entreprise pour étudier et atténuer le plus possibles les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (A/58/332)
Le rapport présente les activités entreprises par les fonds, programmes et institutions spécialisées des Nations Unies pour donner la plus grande efficacité possible aux mesures humanitaires prises sur le plan international pour faire face à la catastrophe de Tchernobyl au cours de la période considérée. En dépit du fait que 17 années se sont écoulées depuis l’accident, la situation de Tchernobyl, aux alentours et dans les régions contaminées du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine reste difficile. Les données scientifiques et empiriques indiquent qu’un nombre considérable de personnes, y compris des enfants, continuent de subir les conséquences de cet accident dans les trois Etats les plus touchés. Leur avenir et leurs conditions de vie ont été largement déterminés par des décisions qu’ils n’ont pas pu influencer et sur lesquelles ils n’ont aucune prise.
Le Rapport fait état de la situation générale, de l’application des recommandations figurant dans le rapport intitulé «The human conséquences of the Chernobyl Nuclear accident: a strategy for recovery», ainsi que de l’assistance internationale, de la sensibilisation et de la mobilisation des ressources. Dans l’annexe figurent les rapports des gouvernements bélarussien, ukrainien et de la Fédération de russie.
Le Rapport indique en outre que les récentes initiatives de la communauté internationale ont relancé le mouvement en faveur de Tchernobyl. Mais pour que cette dynamique puisse être entretenue, des ressources considérables sont nécessaires. Bien que de nombreux donateurs se soient montrés généreux depuis la catastrophe, il convient de noter que, faute de moyens, il a été mis fin à certains projets et programmes d’aide importants. Les activités d’aide humanitaire et de développement indiquées dans le rapport présentant la stratégie des Nations Unies constituent le minimum requis pour atténuer les graves conséquences humaines de la catastrophe et faire preuve de solidarité avec les gouvernements du Bélarus, de la Fédération de Russie et de l’Ukraine, qui continuent de porter un lourd fardeau. Pour les victimes, Tchernobyl fut une tragédie collective et individuelle. Pour le reste du monde, Tchernobyl fut une catastrophe dont les conséquences doivent être surmontées et qu’il faut empêcher de se reproduire. En agissant dans cette optique, la communauté internationale servira ses propres intérêts et manifestera sa solidarité à ceux qui continuent de subir les retombées de la pire catastrophe du genre que le monde ait jamais connue.
Participation de volontaires, les «Casques blancs», aux opérations de secours humanitaires et aux activités de relèvement et de coopération technique pour le développement entreprises par les organismes des Nations Unies (A/58/320)
Le rapport du Secrétaire général décrit l’état d’avancement du projet «Casques blancs» mis en place par le système des Nations Unies dans le domaine des secours humanitaires, du relèvement et de la coopération technique pour le développement. Le Secrétaire général souligne l’intérêt d’utiliser des équipes de réserve qualifiées et préalablement désignées de volontaires pour les activités menées à l’échelle du système. Il souligne également que la participation de nouveaux États Membres au projet devrait être encouragée et que l’apport de volontaires spécialement formés devrait permettre de renforcer les capacités d’intervention en cas d’urgence ainsi que les activités de développement. Le rapport décrit les principales activités du programme, les mécanismes et partenariats existants, ainsi que le financement et la mobilisation de ressources.
Dans ses conclusions, le Secrétaire général indique que le Gouvernement argentin a confirmé son appui au projet des Caques blancs et désigné un nouveau Président et de nouveaux membres pour le Conseil d’administration de la Commission en juillet 2003. Il espère que de nouvelles contributions seront versées au compte spécial des Volontaires des Nations Unies et suggère à l’Assemblée générale de réitérer son appui aux Casques blancs et de prier les États membres concernés et les organismes des Nations Unies de continuer de renforcer et d’appliquer ce mécanisme pour répondre aux besoins créés par les situations d’urgence humanitaire et les catastrophes naturelles. Cet appui serait particulièrement utile pour aider les Nations Unies à atteindre les objectifs de développement du Millénaire en matière de développement en recourant aux volontaires, ajoute le rapport.
Assistance au peuple palestinien (A/58/88)
Le Rapport du Secrétaire général indique qu’au cours de l’année écoulée, la crise humanitaire et socioéconomique dans le territoire palestinien occupé a atteint des proportions sans précédent.
La poursuite des violences entre Israéliens et Palestiniens a entraîné une nouvelle détérioration des indicateurs économiques et accru la pauvreté et le chômage chez les Palestiniens. Le problème majeur pour la communauté internationale est de répondre aux besoins croissants en matière de secours d’urgence et d’aide humanitaire tout en poursuivant les objectifs à court et moyen terme. Le présent rapport met en lumière les efforts des différents organismes des Nations Unies, en collaboration avec leurs partenaires palestiniens et ceux de la communauté des donateurs, pour aider la population civile palestinienne.
Comme l’avait signalé l’Envoyée personnelle du Secrétaire général de l’ONU pour les affaires humanitaires, Catherine Bertini, en août 2002, la cause immédiate de la crise humanitaire et économique palestinienne tient aux sévères restrictions imposées par Israël à la libre circulation des personnes et des biens palestiniens de part et d’autre des frontières ainsi qu’en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.
Cette politique de bouclage systématique a notamment entraîné une aggravation du chômage et de la pauvreté : 60% de la population de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza vivent en deçà d’un seuil de pauvreté fixé à 2 dollars par jour, contre 20% en 1999. Plus de 50% de la main-d’œuvre est au chômage et plus de la moitié des Palestiniens reçoivent d’une manière ou d’une autre une aide alimentaire. Importations et exportations ont-elles aussi diminué, et on s’attend à ce que la construction du «mur de séparation» restreigne encore davantage l’accès des agriculteurs à leurs terres, ajoute le rapport.
Outre une restriction de l’accès aux services de santé, la sécurité alimentaire a été compromise, avec une baisse de 30% de la consommation alimentaire par habitant ces deux dernières années. De nombreux établissements scolaires n’ont pu fonctionner pour cause de couvre-feu et, selon la Banque mondiale, 170 000 enfants et plus de 6650 enseignants n’ont pas pu accéder à leur école. Enfin, l’Autorité palestinienne est dans une situation budgétaire précaire et reste étroitement tributaire de l’aide financière extérieure pour payer les fonctionnaires et assurer les services de base, a indiqué le FMI.
Le défi immédiat à relever pour la communauté internationale est de savoir comment répondre aux besoins urgents sans compromettre - et si possible en renforçant- les perspectives d’un Etat palestinien viable. Un des objectifs majeurs est de renforcer les capacités de l’Autorité palestinienne sur le plan de l’administration, du financement et de la prestation des services, tout en continuant à couvrir les besoins d’urgence.
Tout cela nécessite le plein respect par les parties de leurs obligations en vertu du droit humanitaire international. Le Secrétaire général engage en particulier le Gouvernement israélien à prendre des mesures immédiates pour lever les restrictions, relancer l’économie, rétablir les moyens d’existence des Palestiniens et faciliter les travaux de la communauté d’aide, en améliorant notamment la liberté de mouvement des travailleurs sociaux et des bénéficiaires de l’aide.
Les efforts de grande ampleur fournis par les donateurs pour fournir une assistance financière aux institutions humanitaires et appuyer le budget de l’Autorité palestinienne sont louables. Ils doivent être poursuivis. Le Secrétaire général exhorte la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires aux programmes d’assistance du peuple palestinien. Il attire en particulier l’attention sur l’appel d’urgence le plus récent lancé par l’UNRWA, qui fournit des services vitaux à des centaines de milliers de Palestiniens.
L’assistance internationale peut atténuer la souffrance du peuple palestinien, mais seul un règlement politique global mettant fin à l’occupation peut apporter une solution véritable à la crise humanitaire et économique vécue par un nombre croissant de Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza. Une telle solution est proposée dans la Feuille de route du Quatuor, présentée aux parties le 30 avril 2003, qui prévoit des mesures parallèles, dans les domaines sécuritaire, économique, humanitaire et politique, susceptibles de faciliter la création d’un Etat palestinien indépendant, démocratique et viable, vivant côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité.
Déclarations
M. MOHAMED BENNOUNA (Maroc), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a appelé la communauté internationale à être plus efficace face aux situations de catastrophe naturelle, qui, pour les pays en développement, ont des conséquences environnementales, sociales et économiques importantes, en plus de toucher directement la population. A cet égard, le représentant a jugé indispensable que l’action des Nations Unies en ce qui concerne l’aide humanitaire d’urgence se base sur la résolution 46/182, et a souligné la nécessité de renforcer la coopération entre les Nations Unies et les autres organisations humanitaires au niveau régional et national notamment. Soulignant que le nombre de catastrophe naturelle n’avait fait qu’augmenter ces dernières années, et particulièrement dans les pays en développement, le représentant a insisté sur l’importance de la prévention en la matière, appelant la communauté internationale à coopérer pour réduire les risques et renforcer les capacités des pays aux niveaux locaux et régionaux. Enfin, le représentant a fait valoir que les ressources allouées à l’aide humanitaire par la communauté internationale ne devaient pas l’être au détriment de l’aide au développement.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a fermement condamné les attaques délibérées lancées à l’encontre du personnel humanitaire, saluant l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 1502 sur leur protection et soulignant que la Cour pénale internationale pouvait également jouer un rôle important dans ce domaine. Le représentant a salué ensuite les progrès accomplis par le segment humanitaire de l’ECOSOC, dans plusieurs domaines importants, qu’il s’agisse de la protection des civils dans les situations d’urgence, des abus et de l’exploitation sexuelle pendant les crises humanitaires, du rôle des pays et communautés concernés face aux situations d’urgence, du rôle des forces militaires dans le déploiement d’une assistance humanitaire, de la transition vers le développement, du rôle respectif des Etats, des agences onusiennes et des donateurs. Rappelant enfin que l’Union européenne fournit à peu près la moitié de l’aide humanitaire dans le monde, à hauteur de 2 milliards d’euros, le représentant a ajouté que la Commission européenne attribuait, à travers son bureau humanitaire, plus de 537 millions d’euros à plus de 60 pays. Toutefois, même si l’assistance humanitaire a plus que doublé ces dernières années, le nombre de crises exerce une énorme pression sur les donateurs. Aussi, l’Italie a appelé la communauté humanitaire à faire face à cette situation en maximisant l’usage des ressources disponibles et à assurer une répartition plus équitable, ainsi qu’à une meilleure politique de dons et d’harmonisation des procédures.
M. JOHAN L. LØVALD (Norvège) a déclaré que la sécurité du personnel humanitaire était placée en haut de l’agenda international, notamment depuis les attentats contre le personnel des Nations Unies en Iraq. Les efforts doivent être intensifiés à tous les niveaux, que ce soit en ce qui concerne les règlements, les mesures de sécurité ou les actions punitives à envisager pour restaurer le respect et l’inviolabilité de l’espace humanitaire. Il est grand temps de travailler sur la sécurité du personnel et sa coopération avec les organisations non gouvernementales. Un climat d’impunité est tout simplement inacceptable, a-t-il souligné. Les Etats et peut-être les Etats donateurs en particulier, ne peuvent se cacher la réalité de ces questions difficiles. Il nous faut brandir haut le drapeau de l’aide humanitaire, a déclaré le représentant. Les travailleurs humanitaires sont à la pointe de la lutte contre la faim, leur mission est de sauver des vies et de maintenir la dignité humaine.
Nous devons continuer le long travail d’amélioration des instruments et outils qui sont à notre disposition, notamment dans le domaine de la coordination. Le Processus d’appel synchronisé, en particulier sa fonction de levée de fonds continue d’être difficile, car les fonds collectés sont négligeables par rapport aux besoins réels. De récentes études ont attiré notre attention sur le fait que beaucoup pouvait être fait dans le domaine de l’assistance humanitaire, non seulement dans le renforcement de l’efficacité par une meilleure coordination, mais aussi entre les partenaires et les donateurs.
M. AMR ABOUL ATTA (Egypte) a invité les Nations Unies à intensifier ses missions de secours et d’assistance humanitaire et a demandé à la communauté internationale de fournir des moyens à l’Organisation à cette fin. La communauté internationale doit se pencher en particulier sur l’assistance au peuple palestinien victime des opérations militaires israéliennes qui ont détruit des milliers de maisons et sur les mesures de blocus qui ont asphyxié l’économie palestinienne. Le représentant a mentionné en particulier les activités de l’UNRWA qui apporte une assistance à quatre millions de réfugiés palestiniens et a invité les États membres à combler le déficit du budget de l’Office. Les agents de l’UNRWA ont également été victimes des violences dans les territoires palestiniens occupés, a observé M. Aboul Atta qui a insisté sur l’importance de la protection du personnel des Nations Unies dans les opérations de secours.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a souligné que les défis en matière d’aide humanitaire n’avaient jamais été aussi importants et a jugé essentiel que soit renforcée la coordination internationale d’urgence en la matière, selon les termes de la résolution 46/182. L’aide humanitaire doit rester neutre et impartiale et doit être apportée dans le respect de la souveraineté et de l’intégrité nationale, a-t-il également ajouté. Le représentant a en outre jugé indispensable que soient fournies les ressources nécessaires à l’aide humanitaire, estimant que le processus d’Appel consolidé représentait à cet égard un mécanisme efficace. Déplorant cependant que les ressources apportées par ce biais n’aient fait que diminuer ces dernières années, il a appelé les pays en état de le faire à mobiliser davantage de fonds. Rappelant que son pays avait lui-même été victime d’importantes catastrophes naturelles cette année, il a souligné que la Chine continuait de fournir une aide bilatérale à d’autres pays en développement pour faire face à de telles situations.
M. JENO C. A. STAEHELIN (Suisse) a rappelé que l’aide humanitaire internationale restait confrontée à de nombreux obstacles, mentionnant à cet égard l’attentat de Bagdad, le 19 août, et les assassinats ou enlèvements de personnel du Comité international de la Croix-Rouge en Iraq et en Afghanistan et d’autres organisations humanitaires. Tous ces actes sont inacceptables et les coupables devraient être punis sans délai selon les législations nationales et les obligations internationales, a déclaré le représentant, soulignant à ce titre les dispositions pertinentes du Statut de la Cour pénale internationale entré en vigueur il y a plus de quinze mois. La protection du personnel humanitaire et le respect du droit international humanitaire constitue le socle des interventions, a-t-il rappelé, invitant tous les États à ratifier les protocoles additionnels des Conventions de Genève sur la protection du personnel humanitaire. L’autonomie des agences humanitaires dans leur travail doit être préservée, a également déclaré M. Staehelin, soulignant que l’impératif de ces organisations est de soulager les souffrances des populations dans le besoin. Dans des situations d’urgence complexe, le rôle des agences humanitaires doit également être défini notamment en ce qui concerne les interventions militaires, a indiqué le représentant, insistant ensuite sur l’importance d’accroître les financements du Bureau de la coordination de l’aide humanitaire (OCHA) en tenant compte des mécanismes de préparation aux situations d’urgence, qu’elles résultent de catastrophes naturelles ou de conflits.
M. YURIY N. ISAKOV (Fédération de Russie) a fait une évaluation positive des activités des Nations Unies dans le renforcement de la coordination de l’assistance humanitaire. Dans ce domaine, de nouveaux et difficiles défis sont apparus. La question de la prévision et de la préparation de réponses adéquates dans les situations d’urgence se fait de plus en plus pressante. Très souvent, les Nations Unies ont à faire face à des situations humanitaires complexes, aggravées par les conséquences des conflits, les épidémies et les catastrophes naturelles. Ces défis nécessitent des réponses d’ensemble coordonnées, qui vont plus loin que les traditionnelles opérations humanitaires à court terme. Il est donc important de prêter une attention toute particulière aux questions de la transition entre l’assistance humanitaire, la reconstruction et le développement. Le représentant a déclaré que dans cette phase de transition, l’interaction entre le Conseil économique et social et le Conseil de sécurité devait être intensifiée.
Le représentant a souligné que la Fédération de Russie avait contribué aux opérations humanitaires des Nations Unies et graduellement restauré sa capacité de donateur. La Fédération de Russie a fourni de l’aide à l’Erythrée, à l’Algérie, à l’Equateur, au Tadjikistan, et à l’Iraq, au cours des 6 premiers mois de 2003, pour une somme de 3,1 millions de dollars. Cette année, le gouvernement a décidé de contribuer à hauteur de 11 millions de dollars au Programme alimentaire mondial et pour 2 millions de dollars au Haut Commissariat pour les réfugiés (UNHCR).
Mme SOMAHIA S. BARGHOUTI, Observatrice de Palestine, a souligné que l’examen de l’assistance au peuple palestinien par l’Assemblée générale intervient à un moment critique où les conditions de vie du peuple palestinien se sont détériorées. En effet, a-t-elle ajouté, la crise économique résulte des exactions multiples et des couvre-feux et autres mesures de blocus imposées par les Israéliens dans les territoires palestiniens occupés. Ces mesures ont aggravé la situation socioéconomique dans les territoires, a souligné l’Observatrice, mentionnant le rapport présenté par la Banque mondiale le mois dernier à Dubaï sur la situation économique après 27 mois d’Intifada et qui met en garde contre le risque d’effondrement de l’économie. 60% de la population vit dans des conditions de pauvreté, a-t-elle indiqué ensuite, et le PNB par habitant a diminué de 46% en trois ans tandis que les pertes sont évaluées à 5,2 milliards de dollars pour cette même période. La communauté internationale doit intensifier ses pressions sur Israël afin qu’elle cesse sa politique raciste d’exactions, de restrictions forcées et de colonies de peuplement, a dit Mme Barghouti, mettant en avant les pertes importantes occasionnées par les forces israéliennes sur les plantations palestiniennes et les autres infrastructures. Les pays donateurs et les agences spécialisées des Nations Unies doivent également insister sur le fait que seule une solution politique sera de nature à améliorer les conditions de vie des Palestiniens.
M. HENNADII RUDENKO (Ukraine) a rappelé que la situation humanitaire en Ukraine continuait d’être très complexe, 3 ans après la fermeture de la centrale de Tchernobyl, regrettant de constater que la communauté internationale ne s’était pas acquittée de ses obligations d’assistance envers elle. L’Ukraine consacre pour sa part de 5 à 7% de son budget annuel à l’amélioration de cette situation, les sommes dépensées se chiffrant à ce jour à 12 milliards de dollars. Dans ce contexte, le soutien financier et matériel des Nations Unies, comme de la communauté internationale, reste plus que jamais indispensable pour réhabiliter la région et apporter aux populations en détresse l’aide et les soins dont elles ont besoin. S’il a félicité le Secrétaire général pour les mesures déjà prises en faveur de l’Ukraine, notamment à travers les organes du PNUD, de l’OCHA et de l’UNICEF, le représentant a regretté toutefois qu’elles restent trop longtemps sur le papier. La délégation ukrainienne a d’ailleurs rappelé que la situation du Fonds d’affectation spéciale demeure préoccupante, car les seuls fonds pour l’année écoulée proviennent des dividendes. Il a donc appelé à mobiliser davantage de ressources en organisant des conférences à ce sujet.
M. WARREN SNOWDON (Australie) a jugé essentiel le rôle du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) pour faire face aux catastrophes naturelles et aux situations d’urgence complexes et s’est félicité à cet égard de la création d’un Centre de la logistique, qui a permis notamment de fournir une aide logistique aux agences humanitaires présentes en Iraq, auxquelles l’Australie avait apporté un soutien financier. Cependant, le représentant a estimé qu’il restait encore beaucoup à faire en ce qui concerne la coordination en matière humanitaire, aussi bien au Siège que sur le terrain, soutenant à cet égard les efforts du Comité interagences et du Groupe de travail de transition afin de renforcer les mécanismes de la coordination. Par ailleurs, le représentant a fait valoir que son pays avait contribué à l’aide humanitaire dans de nombreux pays. Il a notamment souligné que l’Australie avait fourni une aide à la reconstruction et au développement au Timor-Leste à hauteur de 150 millions de dollars, une aide de plus de 100 millions de dollars au peuple iraquien ainsi qu’une aide de 3,5 millions de dollars aux agences des Nations Unies qui subviennent aux besoins de la population palestinienne.
M. C. P. RADHAKRISHNAN (Inde) a déclaré que les événements récents ont clairement montré que les Nations Unies ne pouvaient remplir leur rôle d’assistance humanitaire tant que les conditions de sécurité du personnel de l’Organisation n’étaient pas assurées. Il est préoccupant de voir que la croissance de l’assistance humanitaire depuis les années 90 s’est accompagnée du déclin de l’aide publique au développement, a souligné le représentant. C’est le développement de cette aide qui fera que dans le futur, nous aurons moins besoin de recourir à l’assistance humanitaire, a-t-il souligné.
L’assistance au développement fournie par les Nations Unies doit respecter les principes de neutralité et les programmes mis en place par les pays. Dans les scénarii d’après conflit, les gouvernements affectés risquent de ne pas être les mieux placés pour connaître leurs priorités. En conséquence, quand les Nations Unies doivent fournir une assistance pour le renforcement des capacités, il ne faut pas tirer avantage de la situation en outrepassant le gouvernement national, a-t-il mis en garde. Il a remarqué que les situations de transition retiennent particulièrement l’attention du Secrétariat et des pays bailleurs de fonds. La tendance de les voir comme des opportunités pour transformer les priorités économiques ou influencer les politiques sociales pourrait faire courir le risque aux Nations Unies de voir leur statut de partenaire de confiance s’éroder, notamment dans les pays en développement.
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