LE PLACEMENT DU VIH/SIDA EN TETE DES AGENDAS POLITIQUES ET LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS AVEC LA SOCIETE CIVILE, CLES DU SUCCES DE LA LUTTE CONTRE LA PANDEMIE
Communiqué de presse AG/1409 |
Assemblée générale
Table ronde interactive – après-midi
LE PLACEMENT DU VIH/SIDA EN TETE DES AGENDAS POLITIQUES ET LE RENFORCEMENT DES PARTENARIATS AVEC LA SOCIETE CIVILE, CLES DU SUCCES DE LA LUTTE CONTRE LA PANDEMIE
Le Président de l’Assemblée générale, Julian Hunte de Sainte-Lucie, a invité, cet après-midi, chefs d‘Etat et chefs de gouvernement, hauts fonctionnaires de l’ONU et représentants de la société civile à discuter de la mise en oeuvre de la Déclaration d’engagement de 2001 sur le VIH/Sida, des progrès enregistrés, des enseignements tirés et des meilleures pratiques. Présidée par le Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, la table ronde, organisée dans le cadre de la réunion de haut niveau que l’Assemblée générale tient sur la suite à donner à la Déclaration d’engagement, a permis aux orateurs d’évoquer les questions liées à la discrimination et aux préjugés, à l’implication de la société civile et à la mobilisation des ressources.
Donnant le coup d’envoi sur les questions de discrimination, le Premier ministre du Canada, M. Jean-Louis Chrétien, a appuyé en cela par les Présidents du Portugal et de l’ex-République yougoslave de Macédoine, souligné la responsabilité des gouvernements dans la lutte contre les préjugés. Plaidant pour des campagnes de sensibilisation efficaces, il a jugé important qu’elles se fassent au niveau national et international pour établir les cadres juridiques nécessaires. Etayant l’analyse, le Président du Portugal, M. Sampaio, a affirmé que l’inscription de la lutte contre le Vih/Sida en tête des priorités était la condition préalable à une mobilisation effective des ressources humaines et financières adéquates.
Si la responsabilité des gouvernements a été reconnue celle de l’Eglise n’a pas été oubliée. Monseigneur Desmond Tutu, l’Archevêque sud-africain. a stigmatisé les tabous culturels et religieux véhiculés par l’Eglise et vivement condamné ceux qui ont vu dans l’épidémie une punition de Dieu. “Les malades du VIH/Sida ont droit à la compassion parce que ce sont les préjugés, violation flagrante des droits des malades, qui tuent” a-t-il asséné. La responsabilité des gouvernements et de l’Eglise posée, de nombreux orateurs ont appelé ces deux entités à tendre la main à la société civile.
Aussi, le Premier ministre de la Barbade, M. Arthur, a-t-il attiré l’attention sur le rôle que doivent jouer les ONG et surtout le secteur privé. En écho à ces propos le Directeur de la Confederation of Indian Industry, M. Tarun Das a affirmé que le temps où le milieu des affaires se détournait des questions sociales était désormais révolu. Il a profité de la table ronde pour faire part des initiatives prises, au niveau national, par l’industrie indienne dont la création d’un Fonds de solidarité dirigé par une des plus grandes entreprises de l’Inde. En parlant de partenariat avec les gouvernements, M. Das a répondu aux questions du Président du Mozambique, M. Joachim Chissano sur les moyens de renforcer le rôle de la société civile.
Celle-ci doit être considérée comme un vrai partenaire, au niveau national, a renchéri la Représentante des ONG membres du Programme ONUSIDA, Mme Kim Nichols, qui a plaidé pour un système volontaire de partage du fardeau financier et la mise en place de mécanismes visant à améliorer l’accès de la société civile aux ressources financières nationales. La question de la mobilisation de ces ressources a été particulièrement abordée par le Président du Nigéria, M. Olasegun Obasandjo. Soulignant que dans son pays, le remboursement du service de la dette est huit fois plus élevé que le budget de la santé, il a appelé à des mesures novatrices pour régler le problème de la dette extérieure. Il a ainsi proposé un dispositif qui, à l’instar de l’Initiative pour les pays pauvres très endettés (HIPC), établirait un lien entre l’allègement de la dette et la lutte contre le VIH/Sida.
Les derniers mots du débat ont été accordés au Directeur général de l’OMS, au Président du Fonds mondial de lutte contre le VIH/Sida et au Directeur exécutif d’ONUSIDA. Le premier a annoncé l’objectif de l’OMS de fournir d’ici la fin 2005, des médicaments antirétroviraux à trois millions de personnes. Moins d’un million en recevront si le cap actuel est maintenu, a-t-il prévenu. Le deuxième orateur a prévenu, à son tour, qu’à moins d’un doublement des sommes actuelles – 4,6 milliards de dollars- aucun progrès tangible ne pourra être enregistré dans la lutte anti-sida. «Nous savons que le succès est possible mais notre optimisme est modéré par la modestie des efforts déployés jusqu’ici», a conclu pour sa part le Directeur exécutif d’ONUSIDA.
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