En cours au Siège de l'ONU

AG/1408

LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE APPELLE A UNE MOBILISATION DES RESSOURCES A GRANDE ECHELLE POUR INVERSER L’EPIDEMIE DU SIDA

22/09/03
Communiqué de presse
AG/1408


Assemblée générale

4e, 5e et 6e séances plénières – après-midi et soir


LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE APPELLE A UNE MOBILISATION DES RESSOURCES A GRANDE ECHELLE POUR INVERSER L’EPIDEMIE DU SIDA


Face à la progression fulgurante de la pandémie du VIH/sida qui en 2002 a coûté la vie à 8 500 personnes par jour, l’objectif défini lors du Sommet du Millénaire de septembre 2000 et réaffirmé dans la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de juin 2001, objectif qui consiste à stopper et inverser l’épidémie d’ici à 2015, relève désormais de l’urgence.  C’est par cette prise de conscience que s’est achevée ce soir la réunion de haut niveau de l’Assemblée générale à laquelle participaient depuis ce matin, à New York, chefs d’Etat, ministres et autres hauts responsables venus évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements pris.  Le premier constat aura été celui du manque de moyens, puisque sur les 10 milliards de dollars que la communauté internationale s’était engagée à mobiliser chaque année pour financer le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme d’ici à 2005, seuls 4,7 milliards de dollars ont été réunis en 2003 pour financer des programmes de lutte contre le VIH/sida, ce qui représente toutefois une progression de 20% par rapport à 2002 et de 500% par rapport à 1996. 


Cependant, l’objectif du Fonds pour 2005 ne pourra être atteint que par la mise en place de mécanismes novateurs, ont fait valoir certaines délégations qui, à l’instar de l’Inde, ont proposé l’établissement d’une taxe Tobin sur les mouvements de capitaux pour le financer.  L’appel des pays en développement en faveur de financements plus significatifs a toutefois été entendu par des pays comme l’Espagne dont la Ministre des affaires étrangères, Ana Palacio, a annoncé une contribution de 50 millions de dollars au Fonds mondial en 2003.  Pour sa part, le Secrétaire d’État américain, Colin Powell, a annoncé que les Etats-Unis allaient consacrer 15 milliards de dollars sur cinq ans à la lutte contre le VIH/sida au profit des pays les plus affectés. 


Des délégations, tout comme les Etats-Unis et le Canada se sont félicitées de l’accord intervenu à l’Organisation mondiale du commerce, le 30 août 2003, sur la protection intellectuelle et la santé publique, qui facilitera l’accès des pays pauvres aux médicaments génériques et aux antirétroviraux.  Le Ministre de la santé de l’Indonésie s’est prononcé pour une mise en œuvre assouplie de ces accords tandis que son homologue de l’Allemagne a souhaité que les difficultés rencontrées lors des négociations de Cancún n’en freinent pas la mise en œuvre.  Plusieurs pays ont également mis en avant la force des partenariats avec le secteur privé, notamment l’Afrique du Sud dont la Ministre de la santé, Manto Tshabalala Msimang, a expliqué que sur 110 entreprises ayant fait l’objet d’une enquête en mai 2002, 54% disposaient de programmes de prévention du sida et de prise en charge des malades.  En effet, sans la contribution du secteur privé, la plupart des pays en développement affectés par le virus qui, entre 1999 et 2003, ont pour 58 d’entre eux doublé leurs dépenses intérieures en faveur des programmes de lutte contre le VIH/sida pour les porter à 995 millions de dollars, ne sauront faire face, à moyen et long termes, à la progression du fléau.  Cette épidémie a dégénéré en crise humanitaire dans de nombreux pays d’Afrique, a déploré le représentant du Swaziland, car elle a entraîné le détournement de ressources affectées à d’autres secteurs vitaux pour le développement.


Au-delà des questions de financement et d’accès aux médicaments, la discrimination liée au VIH/sida a été largement évoquée.  Cette discrimination affecte en priorité les femmes et les jeunes filles, qui représentent plus de 50% des malades à l’échelle mondiale et 60% pour le seul continent africain.  Pourtant, en matière de prévention de la transmission mère-enfant, la couverture des femmes enceintes est inférieure à 1% dans les pays les plus touchés par le fléau, à l’exception notable du Botswana où 34% des femmes enceintes bénéficient d’un suivi, selon la Ministre de la santé.  Pourtant, comme l’a souligné le Ministre canadien des affaires étrangères, la tendance au ralentissement de la progression du VIH/sida enregistrée dans des pays comme le Mozambique ou l’Ouganda ne pourra se maintenir sans rompre ce cycle de la transmission mère-enfant. 


Dans la soirée, le Secrétaire général des Nations Unies, Kofi Annan, a présenté à l’Assemblée générale les conclusions des réunions de haut niveau tenues dans l’après-midi et mis l’accent sur trois points : le besoin de combattre la stigmatisation et la discrimination, processus qui marginalise davantage des groupes déjà vulnérables; l’urgence de mettre sur pied des partenariats fondés sur la reconnaissance des avantages comparatifs des différents partenaires; et la nécessité de mobiliser des ressources à une plus grande échelle.  Avant d’ajouter que ce n’est qu’en plaçant le VIH/sida au sommet des priorités de la communauté internationale que les ressources nécessaires pourront être mobilisées.


SUITE A DONNER AUX RESULTATS DE LA VINGT-SIXIEME SESSION EXTRAORDINAIRE : MISE EN ŒUVRE DE LA DECLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA


Déclarations


M. COLIN POWELL, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, a rappelé que depuis la session extraordinaire de l’Assemblée il y a deux ans, six millions de personnes étaient décédées de la maladie et 10 autres millions infectées.  Le sida a en outre laissé plus de 50 millions d’orphelins, chiffre qui risque d’être multiplié par deux d’ici à la fin de la décennie.  Le VIH/sida est une tragédie, a estimé M. Powell, avant de se féliciter que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui n’était qu’une idée il y a deux ans, soit devenu une réalité.  M. Powell a également évoqué l’accord sur la propriété intellectuelle intervenu dans le cadre de l’OMC, qui permettra aux personnes infectées d’avoir accès plus facilement à des traitements.  Soulignant que son pays était à l’avant-garde de la lutte contre le fléau, M. Powell a indiqué que les Etats-Unis financaient la moitié des sommes engagées dans la lutte contre le VIH/sida et soutenaient des programmes bilatéraux dans plus de 75 pays.  Enfin, le Secrétaire d’Etat a attiré l’attention sur le programme anti-sida de 15 milliards sur cinq ans voté en mai dernier, qui devrait garantir l’accès au traitement antirétroviral à quelque deux millions de personnes dans 14 pays d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.


M. KAMAL KHARAZI, Ministre des affaires étrangères de la République Islamique d’Iran, a déclaré que pour lutter contre la propagation du sida, qui a touché 20 000 Iraniens vers la fin de l’année dernière, le Gouvernement de Téhéran avait mis en place un Programme national de contrôle de la propagation du VIH/sida et un Comité de contrôle constitué de cinq sous-comités.  Des structures similaires ont été mises en place au niveau rural, a-t-il indiqué.  En outre, les soins dispensés sont gratuits et essentiellement publics.  Pour renforcer l’effort individuel et public engagé dans ce domaine, il faudrait que les prix des médicaments efficaces soient abordables et accessibles à tous, a-t-il conclu.


M. ACHMAD SUYUDI, Ministre de la santé et du bien-être social de la République d’Indonésie, a souligné l’importance du rôle de l'Organisation des Nations Unies dans la promotion de la coopération technique et de l’allègement de la dette des pays en développement pour améliorer la riposte à l’épidémie au niveau des pays; notamment par la mise en œuvre souple des accords de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur la propriété intellectuelle (TRIPS) pour permettre aux pays les moins développés de fournir aux personnes infectées des médicaments génériques à faible prix.  La situation en Indonésie est alarmante et le nombre de personnes infectées s’est multiplié par 10 ces cinq dernières années.  L’Indonésie, a-t-il précisé, a seulement pu fournir des antirétroviraux à quelques 300 victimes.  L’Indonésie a cependant consacré 5,6 millions de dollars américains en 2003, contre 3,25 millions en 2002, à la lutte contre le sida, auxquels s’ajoutent quelques 16,4 millions de dollars apportés par les donateurs internationaux.  S’agissant des efforts institutionnels, M. Achmad Suyudi a indiqué que le 5 juillet dernier, le Conseil des ministres a adopté la Stratégie nationale contre le sida pour 2003-2007, qui accorde une importance particulière à la prévention, conformément aux engagements pris lors de la session extraordinaire de 2001.  Ce cadre institutionnel offre à la communauté des donateurs un cadre précis pour l’assistance apportée à son pays, a-t-il précisé.


M. KHURSHID M. KASURI, Ministre des affaires étrangères du Pakistan, a précisé que même si la situation au Pakistan n’était pas alarmante, les comportements pouvant contribuer à la diffusion de l’épidémie étaient répandus.  Le Gouvernement du Pakistan, a-t-il indiqué, met à présent l’accent sur la sensibilisation, la réduction de la discrimination et la fourniture de kits de dépistage du sida gratuits.  Ces programmes sont financés par le Programme national de contrôle du sida, et le Programme amélioré de prévention du VIH/sida, qui disposent respectivement d’un budget de 15 et 60 millions de dollars. M. Kasuri a précisé qu’avec l’aide de la Banque mondiale, le Ministère de la santé développait un programme pour 2002-2007 doté de 37 millions de dollars et qui se concentre sur la mise au point de directives pour le traitement du VIH/sida, avec notamment l’adoption en 2002 d’une loi exigeant un contrôle obligatoire des produits des transfusions sanguines.


Mme LIBERTINA AMATHILA, Ministre de la santé et des services sociaux de la Namibie, a indiqué que le Conseil des ministres de son pays s’était réuni en juin dernier pour évaluer la réponse nationale apportée à l’épidémie de sida et définir de nouvelles stratégies.  Elle a indiqué que le Premier Ministre avait lancé en juillet dernier la coalition nationale du secteur privé sur le VIH/Sida.  La Ministre a précisé que grâce aux efforts d’information et de prévention, notamment à destination des femmes et des jeunes, et disponibles dans toutes les langues locales, la Namibie avait constaté une stabilisation, voire même une réduction du taux d’infection au VIH/sida, en particulier parmi les jeunes.  Elle a précisé que la Namibie avait institué un programme de prévention de la transmission de la mère à l’enfant prévoyant l’accès gratuit aux traitements pour les deux parents.  En mai dernier, a–t-elle ajouté, la Namibie a lancé des directives nationales sur les thérapies antirétrovirales.  Le Gouvernement de la Namibie prend en charge entièrement le coût des traitements antirétroviraux pour les fonctionnaires et leurs dépendants, a-t-elle expliqué en ajoutant que certaines entreprises commençaient à faire de même.  Elle a par ailleurs souligné que la Namibie avait adopté une loi interdisant la discrimination liée au VIH/sida. 


M. MANUEL DAYRIT, Ministre de la santé des Philippines, a indiqué que, jusqu’à présent, son pays était parvenu à contenir une faible prévalence du VIH/sida.  Le nombre de cas est estimé en effet à 10 000 au total et, chaque année, environ 100 nouveaux cas sont signalés, a-t-il déclaré.  Le Ministre a ajouté que les enquêtes annuelles faisaient état d´un taux de prévalence de la maladie de l’ordre de 1%, notamment parmi les travailleurs de sexe.  Malgré ces taux faibles, les risques demeuraient importants en raison du nombre élevé de personnes engagées dans le commerce du sexe et de pratiques sexuelles à risques, a conclu le Ministre.  


M. SAMUEL RODOLPH INSANALLY, Ministre des affaires étrangères de Guyana, a déclaré avec satisfaction que son pays faisait partie des 14 pays qui bénéficieront en priorité de l’initiative de 15 milliards des Etats-Unis.  Il s’est félicité de ce que ce programme inclut des efforts majeurs en faveur de la transmission mère-enfant et s’est déclaré encouragé par la baisse des coûts des traitements antirétroviraux.  Estimant que dans la lutte contre le fléau les ressources humaines ne sont pas moins importantes que les ressources financières, il a à cet égard indiqué que la situation du Guyana est critique puisque les pays développés, en offrant ds perspectives de salaires attirantes, dérobent le personnel médical.  C’est pourquoi M. Insanally a en conclusion demandé une intensification de l’aide en faveur des programmes de formation.


M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères du Maroc, a souligné l’impact du VIH/sida particulièrement ressenti dans le continent africain.  Il a rappelé la stratégie intégrée qui combine les actions de dépistage, de traitement et de prévention mise en place au Maroc et qui associe l’ensemble des intervenants.  Toutefois, le Ministre a reconnu que ces avancées demeuraient insuffisantes eu égard des besoins et moyens financiers nécessaires pour relever les nouveaux défis qui se déclinent en terme d’accès aux médicaments à des prix réduits, d’éducation préventive et de mise en œuvre effective des stratégies nationales de lutte contre l’épidémie.


M. PER STIG MOLLER, Ministre des affaires étrangères du Danemark, a souligné que la plupart des pays disposaient de cadres institutionnels de lutte contre le sida mais qu’il était désormais nécessaire de concentrer les efforts sur l’application efficace des programmes.  Il a souligné que cela impliquait de faire de la lutte contre le sida une priorité politique, de combattre la stigmatisation et les discriminations liées au VIH/sida, d’associer la société civile et d’accroître les ressources financières et humaines disponibles dans chaque pays.  Il a cité en exemple la nécessité d’assurer l’information des populations et leur accès aux programmes de prévention.  Le Ministre a par ailleurs insisté sur le rôle des femmes et la nécessité d’aller au-delà de l’adoption de plan pour l’égalité d’accès des femmes aux services de santé en mettant en place des politiques d’émancipation sociale et économique propres à réduire le risque d’infection des femmes.  Il a enfin insisté sur la nécessité d’accroître les efforts de financement de la lutte contre le VIH/sida et en particulier du Fonds mondial pour la lutte contre le sida.


M. JON KRISTJANSSON, Ministre de la santé et de la sécurité sociale d’Islande, a déclaré que la lutte contre le VIH/sida était en Islande intégrée à la lutte contre les autres maladies sexuellement transmissibles, précisant que la proportion de personnes affectées avait surtout augmenté parmi la population immigrée.  Il a souligné l’importance d’améliorer la condition des classes sociales désavantagées, et en conséquence plus vulnérables, et d’accroître l’accès aux traitements et aux soins.  Le Ministre a réitéré l’attachement de l’Islande envers les Objectifs de la Déclaration d’engagement, notamment par l’intermédiaire de son Agence internationale pour le développement, sa participation au Conseil d’administration de l’OMS, et par le soutien à l’initiative du Conseil des Etats de la Mer Baltique sur la maîtrise des maladies transmissibles dans la région.  A cet égard, il a précisé que l’Islande s’était engagée à verser 15 millions de couronnes au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. JAN PETERSEN, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a accueilli favorablement l’accord intervenu dans la cadre de l’OMC visant à faciliter l’accès à des traitements meilleur marché.  Soulignant que la prévention, les traitements et les soins sont des éléments également importants d’une lutte efficace, il a estimé qu’en l’absence de traitements et de soins performants, la prévention échouera.  Evoquant les crises humanitaires d’Afrique australe, causées par la combinaison de crise alimentaire et de prévalence du VIH/sida, M. Petersen a demandé que l’aide d’urgence et l’aide de développement à long terme soient mieux coordonnées.  Il a indiqué que son pays est un contributeur substantiel au Fonds mondial et que la lutte contre le sida est un élément essentiel des programmes de coopération bilatéraux.


M. ARNOLD RUUTEL, Président de l’Estonie, a estimé nécessaire de revoir chaque année les budgets de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, adoptés lors de la session spéciale de la 26e Assemblée générale.  En Estonie, a-t-il précisé 70% des personnes infectées sont des jeunes entre 15 et 24 ans, affirmant que son pays faisait un effort spécial en leur direction, à travers des campagnes de prévention, d’éducation sexuelle et d’information.  L’Estonie a pris conscience de la nécessité de la prévention du VIH/sida depuis une quinzaine d’années et a engagé un «Programme de prévention 2002-2006», le troisième en la matière, en vertu duquel les écoles et les associations de jeunesse, ainsi que les prisons font partie du public-cible.  M. Rüütel a aussi indiqué que son pays avait besoin de davantage de ressources financières pour soutenir de tels programmes, dont un volet consiste aussi à prévenir la toxicomanie.


M. NGUYEN DY NIEN, Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a rappelé que l’épidémie du VIH/sida avait émergé au Viet Nam en 1990 et il a indiqué que son pays s’était doté très tôt d’un cadre législatif et technique afin de coordonner les activités entre donateurs, et entre donateurs et le Gouvernement.  Il a indiqué que l’information du public sur l’infection et la prévention s’ajoutaient aux progrès faits dans le domaine des soins aux personnes touchées par le VIH/sida et la participation de la communauté et des familles.  Il a enfin demandé une plus grande coopération au niveau régional et international et a appelé les pays développés à respecter leurs engagements quant au financement du budget du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


Mme MANTO TSHABALALA-MSIMANG, Ministre de la santé d’Afrique du Sud, a indiqué que le niveau de connaissance sur le VIH/sida a augmenté de manière significative et a résulté dans un changement de comportements.  Elle a cité en exemple les 70% de jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans ayant déclaré ne pas avoir eu de partenaire sexuel en 2002 alors qu’elles étaient seulement 59% en 1998.  Elle a signalé que sur 110 entreprises employant quelques 500 000 personnes ayant fait l’objet d’une enquête en mai 2002, 54% disposaient de politique liée au sida, ce chiffre montant jusqu’à 84% pour les entreprises de plus de 500 employés.  Par ailleurs, a-t-elle poursuivi en soulignant les discriminations liées au VIH/sida, alors que sur 77 plans de protection sociale couvrant 6 millions de personnes, 78% disposent de programme spécifique au VIH/sida, seul 0,3% de leurs bénéficiaires utilisent ces programmes.  La Ministre a souligné le problème de ressources humaines médicales auquel fait face son pays, où 31 000 postes d’infirmières et 3 500 postes de médecins sont vacants.  A cet égard, elle a déploré la fuite des cerveaux vers les pays développés.  Elle a indiqué que son Gouvernement avait investi quelque 20 millions de rands pour financer une initiative sur le vaccin contre le sida et accordait 15% de son budget national consacré à la santé à la lutte contre le sida, soit six millions de rands sur un total de 40. 


M. ALVARO VIDAL RIVADENEYRA, Ministre de la santé du Pérou, prenant la parole au nom du Groupe de Rio, a rappelé la spécificité de la pandémie du VIH/sida en Amérique latine, qui touche surtout les populations particulièrement vulnérables et à risque.  La Conférence de Cuzco a établit un cadre politique commun visant à aborder le problème à différentes étapes: prévention, soins, soutien et traitement.  Le Ministre a souligné la nécessité de trouver de nouvelles sources de financement, et de réduire le prix des médicaments antirétroviraux et des autres fournitures médicales, des accords entre les gouvernements du Groupe de Rio et des sociétés pharmaceutiques ayant donné des résultats positifs.  Il s’est néanmoins déclaré préoccupé par les résistances fondées sur les législations nationales concernant la propriété intellectuelle et qui sont un obstacle à la libéralisation de l’accès aux médicaments.


M. MUSTAFA OSMAN ISMAIL, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a apporté son entier soutien à la lutte contre le fléau menée par l’Organisation des Nations Unies et le Secrétaire général.  Il s’est félicité de ce que les effets du Fonds mondial soient déjà sensibles dans certains domaines et a invité le Groupe des 8 à augmenter leurs contributions.  Après avoir fait observer que l’augmentation du taux de contamination est dû, en Afrique subsaharienne notamment, à l’insuffisance des capacités institutionnelles, le Ministre a, en conclusion, présenté le Plan national de lutte contre la maladie, qui, avec un budget de 196 millions de dollars, associe prévention, traitements et soins.


Mme MARIA DE FATIMA LIMA VEIGA, Ministre des affaires étrangères du Cap-Vert, a indiqué que dans son pays, les indicateurs relatifs au VIH/sida révèlaient une augmentation du nombre des infectés et affectés malgré les efforts déployés par le Gouvernement pour freiner et renverser cette tendance.  Un plan d’action national a cependant été adopté: élaboré en partenariat entre le Gouvernement, les municipalités, les Nations Unies, les organisations non gouvernementales et les organisations de base communautaires, il vise à réduire la prévalence de l’infection par le VIH/sida et à améliorer les conditions de vie des personnes infectées.  La Ministre a, en conclusion, réitéré son appel à la communauté des partenaires du développement pour qu’ils soient généreux dans leurs contributions.


M. WELLINGTON GODO, Secrétaire au Ministère de la santé du Kenya, a déclaré que son pays avait créé un Comité ministériel pour la lutte contre le sida placé sous la présidence du Président du Kenya et de son Ministre de la santé, déclarant ainsi la guerre au sida.  Il a souligné que son pays avait mis au point une stratégie nationale et que les grands programmes déployés sur le terrain avec la participation de toutes les parties prenantes de la société civile ont permis de grands progrès.  Il a cité l’exemple de programmes d’accès à des dépistages anonymes ainsi qu’à des traitements antirétroviraux.  L’objectif est qu’à la fin de 2003, 11 000 kenyans pourront bénéficier de traitements antirétroviraux, dont 3 000 dans le secteur privé.  S’agissant de la réduction du nombre d’enfants infectés, il a signalé la mise en œuvre de programmes de lutte contre la transmission de la mère à l’enfant.  A cet égard, il a précisé que son pays comptait deux millions d’orphelins dus au sida, un des chiffres le plus important au monde.  Par conséquent, a-t-il expliqué, son pays s’est efforcé de mettre en œuvre, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), des programmes pour répondre à leurs besoins spécifiques.


M. JAN O. KARLSSON, Ministre des affaires étrangères par intérim et Ministre de la coopération pour le développement, les migrations et la politique d’asile de la Suède, a indiqué que son pays allait accroître son aide publique au développement de 0,81% de son PNB à 0,86%, son soutien à l’ONUSIDA de 7 à 12 millions de dollars, et à l’UNFPA de 25 à 33 millions de dollars.  Il a précisé que le soutien au Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme s’élèverait en 2004 à 37 millions de dollars.  M. Karlsson a souligné l’importance de l’information et de la responsabilisation, notamment des femmes et des jeunes et de la remise en cause des dogmes et structures patriarcaux, qui font du VIH/sida le thème le plus controversé dans le monde d’aujourd’hui.


M. BRIAN COWEN, Ministre des affaires étrangères d’Irlande, a affirmé qu’il utiliserait la présidence tournante de l’Union européenne -que son pays assurera au premier semestre 2004– pour poursuivre la lutte contre la maladie en l’inscrivant comme priorité en matière de développement.  Il a d’ores et déjà annoncé la tenue d’une conférence ministérielle les 23 et 24 février 2004 à Dublin, afin de revoir la coopération dans la lutte contre le VIH/sida en Europe et en Asie centrale.  L’objectif de cette rencontre régionale d’envergure, a-t-il ajouté, sera d’insuffler un nouveau sens à la coopération pan-continentale car, pour la première fois, 53 ministres de tout le continent se réuniront pour travailler ensemble à lutter contre cette menace commune.


Mme BENITA FERRERO-WALDNER, Ministre fédéral des affaires étrangères de la République d’Autriche, a déclaré que son pays était engagé dans des négociations avec l’UNICEF en vue d’apporter une contribution de 400 000 dollars au projet pour une prévention du VIH/sida extensive et novatrice pour la jeunesse en Ethiopie.  Elle a souligné le caractère primordial des droits de l’homme et de l’éducation dans la lutte contre la maladie, notamment au regard des enfants et des conflits armés, ainsi que l’a noté la Conférence ministérielle du Réseau de la sécurité humaine de Graz.  L’épidémie du VIH/sida étant liée à la pauvreté, a rappelé Mme Ferrero-Waldner, l’Autriche a décidé d’accroître son budget de coopération pour le développement de 35% en 2004.


M. BILL GRAHAM, Ministre des affaires étrangères du Canada, a indiqué que la tendance au ralentissement enregistrée dans des pays comme le Mozambique ou l’Ouganda ne se maintiendrait que si les pays rompent le cycle de la transmission.  Selon le Ministre, cela exige d’aborder sérieusement l’impact disproportionné du VIH/sida sur les femmes et les jeunes filles, par des mesures comme l’accès à des soins et services de santé sexuelle et reproductive de haute qualité.  Le Canada se félicite aussi de l’accord de l’Organisation mondiale du commerce sur la propriété intellectuelle et la santé publique, qualifié par M. Graham d’avancée significative.  M. Graham a par ailleurs indiqué que les efforts du Canada se concentrent sur la prévention de la propagation du VIH/sida par l’information et l’éducation, soulignant que son pays est conscient qu’il est primordial de combattre les stigmates et la discrimination pour transmettre efficacement le message de la prévention et faciliter l’accès aux soins.


M. YODA BEDOUNA ALAIN, Ministre de la santé du Burkina Faso, a affirmé que son pays avait renforcé son engagement national et injecté quatre millions de dollars dans des projets et programmes de lutte contre le VIH/sida.  Il a rajouté que ce chiffre devrait doubler l’an prochain.  M. Yoda a évoqué à ce propos un certain nombre de programmes nationaux, notamment la création de Comités ministériels de lutte contre le VIH/sida, opérationnels depuis 2002 des programmes spécifiques de lutte contre le VIH/sida au sein des entreprises, des activités de prévention entreprises au niveau local, et la mise en place du programme de prévention de la transmission mère-enfant en mai 2002.  Néanmoins, l’accès aux antirétroviraux demeure très critique, a constaté M. Yoda, se félicitant des nouveaux accords commerciaux visant à faciliter l’accès aux médicaments génériques et affirmant que l’épidémie était en recul depuis 1997.


M. Dimitrij Rupel, Ministre des affaires étrangères de la Slovénie, a affirmé que grâce à une approche multisectorielle et globale adoptée dans le cadre d’une stratégie nationale de prévention et du traitement médical du VIH/sida, la Slovénie a réussi à maintenir à un niveau très bas le nombre de personnes infectées par le sida.  La Slovénie est prête à partager ses connaissances et son expérience dans ce domaine et à participer à l’élaboration des stratégies et réponses pour lutter contre cette pandémie.  En tant que nouveau membre de l’Union européenne, la Slovénie travaillera de concert avec le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. DATO’CHUA JUI MENG, Ministre de la santé de la Malaisie, a signalé que son pays avait consacré 20,73 millions de dollars à des programmes de lutte contre le sida ces deux dernières années, dont 8,32 millions consacrés à la prévention et 9,81% à l’accès aux soins.  Il a souligné que 80% des infections concernaient la population âgée de 20 à 35 ans et indiqué que la priorité était donc la prévention à destination des jeunes.  Il a indiqué que son pays avait alloué quelques 10 millions de dollars à une organisation regroupant des organisations de la société civile oeuvrant pour la prévention, à destination des groupes vulnérables notamment.  Il a par ailleurs indiqué qu’en 2002, le taux de transmission de la mère à l’enfant avait été réduit à 4,55% grâce à la prise en charge des examens prénataux et des traitements antiviraux des femmes enceintes.  Il a souligné la volonté d’inclure les dirigeants religieux dans la riposte à l’épidémie, aux fins de lutter contre les discriminations et les préjugés. 


M. URBAIN OLANGUENA AWONO, Ministre de la santé publique du Cameroun, a précisé le rôle accordé par son pays à la prévention, notamment en ce qui concerne la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant.  Dans ce cadre, a-t-il déclaré, la mise en place de 136 sites pour les activités de prévention a permis de ramener à 15% le taux de transmission par cette voie.  En matière d’accès aux soins, le ministre a souligné la subvention d’environ 1 million de dollars décidée par son Président.  Il a indiqué que, combinée au programme Access et à l’introduction des génériques, cette subvention avait réduit le coût mensuel moyen du traitement par patient à 30 dollars, ce qui avait permis de passer de 600 malades sous traitement en 2002 à 6 000 en 2003.  Il a conclu en soulignant que l’impératif et l’éthique de solidarité ainsi que de partenariat sont autant de devoirs à inscrire dans notre agenda commun vers un monde meilleur et équitable; notamment l’accès aux traitements, comme droit humain fondamental et la santé comme bien public commun nous semblent constituer les principes directeurs et le socle d’une riposte mondiale à la hauteur des défis.    


Mme ALBERTINA JULIA HAMUKWAIA, Ministre de la santé de l’Angola, a déclaré que son pays connaissait un taux d’infection de sa population adulte d’environ 5%, ce qui est relativement faible par rapport aux autres pays de la région. Elle a annoncé la création d’un fonds spécial pour la lutte contre le sida et les grandes épidémies, pour permettre la mise en place de mesures visant notamment à empêcher la transmission de la maladie de la mère à l’enfant, à assurer le contrôle des stocks sanguins, la fourniture d’informations et de conseils, la distribution gratuite de préservatifs, la création de centres de suivi, ainsi que l’établissement d’un programme pour l’introduction de médicaments antirétroviraux et d’un plan national stratégique pour 2003-2007.


M. MARCUS BETHEL, Ministre de la santé des Bahamas, a indiqué que son pays avait consacré, en 2002, 5 millions de dollars à la mise en œuvre de son plan stratégique de lutte contre le sida.  Parmi les progrès réalisés, il a souligné l’amélioration de la disponibilité des thérapies antirétrovirales et a réitéré l’intention de son pays de fournir un accès universel aux antirétroviraux d’ici à 2005.  Le succès de ce programme dépendant, a-t-il précisé, de la baisse continue des prix des médicaments et du succès des négociations en cours avec les laboratoires pharmaceutiques.  A ce jour, 25% de la population ciblée bénéficient de ces traitements, y compris toutes les femmes enceintes, ce qui a permis de réduire la transmission de la mère à l’enfant à 3% en 2002.  A ce jour, a-t-il conclu, les décès survenus à la suite d’infection au sida ont diminué de 50% grâce à l’amélioration de l’accès aux antirétroviraux.


Mme USCHI EID, Ministre de la coopération économique de l’Allemagne, a indiqué qu’une riposte appropriée au fléau devrait être formulée en termes de stratégie de développement polyvalente, incluant la réduction de la pauvreté, l’éducation, la création de revenus et l’amélioration globale des conditions sanitaires, y compris la formation des agents de santé.  Après avoir informé l’Assemblée que la contribution de son pays au Fonds mondial s’élève à 300 millions d’euros jusqu’en 2007, la Ministre est revenue sur l’accord intervenu dans le cadre de l’OMC sur l’accès aux médicaments et, satisfaite des progrès réalisés, elle a souligné qu’il importe de s’assurer que les règles du commerce international facilitent, plutôt que n’empêchent, l’accès aux traitements.  Elle a souhaité que l’engagement essentiel pris dans le cadre de l’OMC ne soit pas remis en cause par l’échec de Cancún.  En conclusion, la Ministre s’est félicitée de la mise en place de partenariats avec le secteur privé, que ce soit au niveau des politiques des groupes privés envers leurs employés ou de la constitution d’alliances visant à fournir des médicaments gratuitement.


Mme AICHATOU MINDAOUDOU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération de la République du Niger, a souligné que pour commencer à inverser la dramatique tendance actuelle, la communauté internationale devait outre les efforts déployés dans la recherche, et en particulier dans le domaine de la prévention, mettre l’accent sur l’accès aux médicaments dans les pays en développement.  Elle a indiqué par ailleurs que la prévalence du VIH/sida dans la population de son pays était estimée à 2%.  Ajoutant que la majorité des nouveaux cas avaient été enregistrés chez les 15-29 ans, elle a plaidé pour un accroissement significatif des ressources allouées, dans ce domaine, indiquant que la pauvreté, l’ignorance et l’absence de mesures préventives exposaient les populations africaines aux maladies infectieuses comme le sida.


Mme LEILA RACHID COWLES, Ministre des affaires étrangères du Paraguay, a indiqué que dans le cadre du Programme national de lutte contre le VIH/sida, doté depuis 1995 d’un budget spécifique, le respect sans restrictions des droits des personnes infectées etait un devoir de l’Etat.  C’est conscient de cette responsabilité que le Gouvernement de son pays a développé des actions visant les groupes vulnérables et donnant la priorité aux projets d’information et d’éducation.  En revanche, a continué la Ministre, en termes de traitement, la volonté politique a fléchi face aux conditions économiques adverses, et le Paraguay a dû pour des raisons budgétaires cesser de fournir gratuitement des thérapies antirétrovirales aux personnes infectées.  Mme Cowles a en conclusion lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle intensifie son aide.


M. ROY CHADERTON MATOS, Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a déclaré que 120 millions de dollars étaient destinés à la lutte contre le VIH/sida dans son pays à travers 34 projets axés autour de la prévention et de la promotion des droits de l’homme, arguant que 650 000 personnes en avaient déjà bénéficié entre 2001 et 2003.  En matière d’éducation, il a précisé que plus de 14 500 adolescents dans 1 383 écoles avaient reçu une formation sur la prévention du sida.  Il a ajouté que l’accès aux médicaments était favorisé pour les personnes les plus vulnérables.  En conclusion, il a appelé la communauté internationale à renouveler son soutien financier à la lutte contre le VIH/sida afin de surmonter les coûts liés à l’administration des traitements et à la formation de personnel spécialisé.


M. HILARY BENN, Ministre d’Etat du Royaume-Uni, a rappelé que son pays était le deuxième donateur d’aide bilatérale dans le domaine du VIH/sida au monde, et qu’il s’était déjà engagé à contribuer au Fonds mondial à hauteur de 280 millions de dollars pour les sept prochaines années. Il est crucial, a-t-il rappelé, d’agir par l’intermédiaire de programmes nationaux contre le sida, notamment pour le traitement, en vue d’atteindre l’objectif de l’OMS de trois millions de personnes sous traitement d’ici à 2005.  M. Benn s’est félicité de la baisse du prix des médicaments, et plaidé pour que les médicaments parviennent effectivement aux plus démunis et plus vulnérables, et pas seulement aux plus riches et aux hommes.


Mme ILINKA MITREVA, Ministre des affaires étrangères de l’ex-République yougoslave de Macédoine, a signalé que son pays avait adopté une stratégie nationale de lutte contre le VIH/sida pour 2003-2006.  Elle a souligné que la prévalence de la maladie était faible pour le moment – on comptait 64 cas (46 cas de sida et 18 séropositifs en 2002), mais que le potentiel d’aggravation était très important compte tenu de la propagation globale du fléau en Europe centrale et du Sud.  Elle a indiqué que son pays s’efforcerait par conséquent d’améliorer les programmes à destination des jeunes et des groupes particulièrement vulnérables; à multiplier les programmes de dépistage, d’information et de soins; à améliorer la surveillance de l’épidémie; et à augmenter les capacités financières et structurelles de lutte contre le VIH/sida. 


Mme LESEGO ETHEL MOTSUMI, Ministre de la santé du Botswana, a indiqué que son pays enregistrait un des taux de prévalence les plus élevés du monde, soit 35,4% de la population adulte.  C’est pourquoi le 9ème Plan de développement national intègre un cadre stratégique de réponse à ce fléau et inclut la participation de tous les acteurs, y compris les associations religieuses, a expliqué Mme Motsumi.  La Ministre a en outre affirmé que le Botswana souhaitait avoir, d’ici à 2016, une génération libérée du VIH/sida.  Dans cette optique, des programmes de santé ont été appliqués dans les écoles et l’accent est mis sur les services aux femmes enceintes.  Soulignant que l’épidémie avait réduit la croissance du PIB de son pays d’environ 1,5% par an, la Ministre a en conclusion indiqué que la réponse à une épidémie de cette ampleur ne serait pas possible sans l’aide de la communauté internationale.


M. GINES GONZALES GARCIA, Ministre de la santé de l’Argentine, a déclaré que la lutte contre le sida était une priorité sanitaire en Argentine, comme l’attestent les traitements antirétroviraux et la distribution gratuite de préservatifs à un total de 25 000 personnes séropositives ainsi que les programmes ciblés qui s’adressent aux personnes en milieu carcéral, aux enfants en situation d’isolement et aux utilisateurs de drogues injectables.  L’Argentine a récemment mené avec succès des négociations régionales sur la diminution du coût des traitements dans la région de l’Amérique latine et des Caraïbes, a-t-il indiqué, appelant la communauté internationale à soutenir financièrement les efforts de son pays dans ce domaine.  Il a affirmé que son pays s’engageait à continuer sa politique d’accès aux soins et à renforcer ses stratégies de prévention chez jeunes, les femmes et les groupes vulnérables. 


M. IGOR IVANOV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a signalé que dans son pays le nombre de personnes séropositives s’élevait à 245 000, selon les statistiques disponibles au mois de juin dernier, mais que les chiffres réels pouvaient être 4 à 6 fois plus importants.  Si l’épidémie n’était pas stoppée, a-t-il poursuivi, le nombre de personnes séropositives pourrait s’élever à 5 millions, pour la majorité des jeunes.  C’est pourquoi, a-t-il expliqué, la Russie concentre ses programmes fédéraux sur la prévention, en particulier dans les groupes vulnérables.  Il a indiqué que son pays s’efforçait de faire participer la société civile à la lutte contre le sida.  Il a signalant les mesures prises par son pays, avec l’aide des organismes des Nations Unies et d’autres organisations, dans la région de Volvograd, de l’Altaï et dans la Communauté des Etats indépendants.  Il a précisé que son pays avait déjà alloué 4 millions sur les 20 millions promis au Fonds mondial et a proposé que le Fonds s’efforce de mettre en place un mécanisme pour attirer les donations du secteur privé.


M. ALHAJI MOMODU KOROMA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a indiqué que son Gouvernement avait institué un sous-comité ministériel chargé de la lutte contre le sida.  Il a signalé qu’à la suite d’une enquête conclue en avril 2002, menée en collaboration avec le Centre américain de prévention et de contrôle des maladies, il semblerait que la prévalence du VIH/sida dans son pays serait seulement de 0,9%.  Il a cependant indiqué que les conditions de pauvreté et de dénuement provoqués par le récent conflit civil constituaient un terreau favorable à la propagation de la maladie et a réitéré l’intention de son gouvernement de mettre en oeuvre un programme multisectoriel de lutte contre le fléau.


M. ERKKI TUOMIOJA, Ministre des affaires étrangères de Finlande, s’est félicité de la mise en place de stratégies multisectorielles de lutte contre le sida dans trois pays sur quatre, tout en déplorant qu’une bonne partie des objectifs fixés ne puissent sans doute pas être atteints dans les délais fixés. Il a souligné le caractère crucial de la prévention, notamment parmi la jeunesse : seule une information de qualité en matière de santé et en matière de reproduction permet de prendre des décisions responsables. Le respect des droits fondamentaux a-t-il ajouté, notamment l’élimination des discriminations à l’égard des femmes et la lutte contre les trafics sexuels, doit aussi être accompagné de l’établissement de stratégies de réduction de la pauvreté.


M. IACOVOU GEORGE, Ministre des affaires étrangères de Chypre, a précisé que depuis l’apparition du premier cas de sida dans son pays, celui-ci plaçait la question du VIH/sida parmi ses priorités absolues.  Des initiatives ont été engagées en coopération étroite avec l’OMS, notamment la mise en place de Comités nationaux VIH/sida réunissant les autorités et départements gouvernementaux compétents, les ONG, et une agence spécialisée chargée de l’élaboration de réglementations.  La fonction principale de cette agence est de fournir des traitements appropriés et une assistance sociale aux personnes victimes de la maladie.  Des mécanismes de lutte contre la discrimination à l’égard des personnes contaminées ont été mis en place afin de cibler les groupes vulnérables.  La situation demeure étroitement contrôlée et un Plan stratégique a été mis en place incorporant les nouveaux développements relatifs en matière de VIH/sida et mettant l’accent sur les interventions et la collaboration multisectorielle.


M. TONINO PICULA, Ministre des affaires étrangères de Croatie, a souligné l’importance des mesures nationales aux côtés de l’action internationale. A cet égard, a-t-il noté, bien que le nombre de cas enregistrés en Croatie soit limité, l’Europe de l’Est est la région où le taux de croissance de la maladie est le plus important au monde, et des campagnes d’éducation et d’information ont été lancées, notamment avec la collaboration d’ONG et d’organisations internationales. M. Picula a indiqué que l’UNICEF avait lancé un programme auprès de l’hôpital des enfants malades de Zagreb, cette ville ayant été choisie par l’OMS pour installer un de ses trois centres d’information pour l’Europe du Centre et du Sud.


M. YASHWANT SINHA, Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a signalé que son pays avait lancé un forum parlementaire sur le VIH/sida de manière à traduire le consensus national en action au niveau local.  Il a souligné la volonté de son pays de combattre la discrimination liée au fléau et de promouvoir l’émancipation des femmes afin de réduire leur vulnérabilité à la maladie.  Il s’est félicité du fait que l’industrie pharmaceutique indienne soit en mesure de fournir des médicaments antirétroviraux à des prix relativement abordables et a souligné que cela revêtait une grande importance pour les pays en développement.  Il a par ailleurs insisté sur la nécessité pour les gouvernements d’avoir un rôle de chef de file en matière de recherche contre le sida pour limiter le rôle du secteur privé et a proposé l’institution d’une taxe, de type taxe Tobin, sur les investissements à court terme de manière à encourager les investissements à long terme et à dégager des fonds pour la lutte contre la pandémie.


M. MIZANUR RAHMAN SINHA, Ministre d’Etat à la santé et à la famille du Bangladesh, a indiqué que la prévalence du VIH/sida était faible dans son pays puisqu’on n’y comptait que 13 000 séropositifs sur une population totale de 130 millions de personnes.  Toutefois, a-t-il précisé, son pays était conscient de sa vulnérabilité compte tenu de sa population nombreuse et son niveau de pauvreté.  Il a affirmé que la lutte contre le sida était cependant une priorité nationale et que le Bangladesh avait adopté un plan stratégique quinquennal suivant une approche multisectorielle et comprenant des programmes qui assuraient les transfusions sanguines sans risques et la prévention et le contrôle de l’hépatite B.


M. ANASTASIOS GINANNITSIS, Ministre intérimaire des affaires étrangères de la Grèce, a rappelé que son pays s’était engagé à contribuer à hauteur de 250,000 euros au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme lors de la récente Conférence des donateurs à Paris.  Au niveau national, il a indiqué que le taux de prévalence en Grèce était de 48,8 pour un million, chiffre inférieur au taux d’incidence enregistré dans le reste de l’Union européenne.  Il a précisé par ailleurs que les cas de sida chez les enfants étaient relativement faibles, la transmission de mère à enfant représentant 60,6% d’entre eux.  Selon lui, le déclin de la mortalité imputable au fléau après 1997 résulte de l’introduction de la thérapie active antirétrovirale en 1996 qui, gratuite et distribuée sans distinction de statut social, a permis à la Grèce de maîtriser la pandémie.


Mme CHRISTINE NEBOUT ADJOBI, Ministre de la lutte contre le VIH/sida de Côte d’Ivoire, a affirmé que son pays avait pris un certain nombre de mesures parmi lesquelles la mise en œuvre de projets communs au niveau sous-régional, tels que le projet corridor de lutte contre le sida sur l’axe routier Abidjan-Lagos ou le projet du fleuve Mano qui réunit les pays d’Afrique de l’Ouest victimes de conflits armés et doit permettre d’organiser des activités particulières contre le VIH en période de conflits.  Elle a également rappelé que la Côte d’Ivoire avait participé à la phase pilote de l’initiative d’accès aux antirétroviraux de l’ONUSIDA, démontrant ainsi qu’il était possible de gérer les antirétroviraux en terme de prescription, d’organisation du circuit du médicament et du suivi biologique.  Elle a cependant déploré que seuls 3000 malades sur 14 000 aient à ce jour accès aux antirétroviraux dans son pays.


M. ALAIN MOKA, Ministre de la santé et de la population de la République démocratique du Congo, a déclaré que son pays avait élaboré un cadre stratégique national de lutte contre le sida pour 2003-2007 basé sur la décentralisation et la multisectorialité, et créé un conseil national de lutte contre le VIH/sida sous l’autorité du chef de l’Etat.  Il a indiqué que son pays venait de lancer une initiative visant à améliorer l’accessibilité aux antirétroviraux.  Il a par ailleurs cité plusieurs programmes mis en oeuvre en partenariat avec les agences des Nations Unies, notamment en faveur de divers groupes vulnérables, pour la prévention dans les écoles, et l’appui aux orphelins.  Il a enfin précisé que son pays accroîtrait le financement de ses programmes de lutte contre le sida de plus de 1,5 millions de dollars.


M. CARLOS SAAVEDRA BRUNO, Ministre des affaires étrangères et du culte de Bolivie, a souligné que le taux de prévalence dans son pays ne dépassait pas 1% de la population totale.  Conscient de la menace que représentait cependant ce fléau, il a estimé que les activités des Nations Unies étaient fondamentales pour soutenir les pays à plus faible revenu comme le sien.  Rappelant qu’en dépit de ses moyens très limités, la Bolivie offrait une prise en charge globale de la maladie aux personnes infectées, notamment par le biais de centres spécialisés, il a réclamé un soutien international accru et a demandé au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme de répondre favorablement à la demande de ressources financières  présentée par la Bolivie.


M. ASHOCK JUGNAUTH, Ministre de la santé et de la qualité de vie de Maurice, a souligné que seulement 0,08% de sa population était infecté par la maladie. Toutefois, a-t-il mis en garde, la propagation du VIH/sida risquait de s’intensifier en raison du style de vie et de la grande mobilité de la population de Maurice.  Pour y faire face, le Ministre a présenté l’initiative de son gouvernement intitulé National Youth AIDS (NYAN) visant à réduire la prévalence chez les jeunes gens de 15 à 24 ans.  En ce qui concerne la transmission de la maladie de la mère au nourrisson, Maurice a mis en place un projet de prévention depuis 2000, ayant déjà permis à 32 femmes contaminées et à leurs enfants de bénéficier d’un suivi médical.  A la suite des soins dispensés dans ce cadre, aucun enfant n’a été infecté, a conclu le Ministre.


M. MIRCEA BEURAN, Ministre de la santé de la Roumanie, a rappelé que son pays a lancé son programme de lutte contre le sida en 1995 et que, depuis, les efforts ont été intensifiés. Il a expliqué que la Roumanie a reçu 39 millions de dollars au titre d’accords de crédit passés avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il a ensuite expliqué que son gouvernement ne peut pas lutter seul et de façon efficace contre le sida.  La pandémie peut nuire à l’équilibre des pays et peut déstabiliser des régions entières.  Il a conclu en rappelant que les personnes vivant avec le VIH/sida doivent être traitées avec dignité et compassion.


Mme ANA PALACIO, Ministre des affaires étrangères de l’Espagne, a mis l’accent sur les nouveaux défis que pose le VIH/sida au continent africain.  Elle a déploré les ravages sur le tissu socioéconomique, voire même les incidences sur la stabilité politique des États.  Il faut coordonner davantage les activités de lutte contre le sida à l’échelle régionale et mondiale, a-t-elle ajouté, notamment par le biais d’institutions telles que l’OMS et l’ONUSIDA, et accorder la priorité à la prévention.  Il faut porter une attention particulière aux femmes qui sont à la fois les agents de santé les plus efficaces et les premières victimes de ce fléau.  Mme Palacio a plaidé pour l’accès des populations aux médicaments essentiels dans un effort de solidarité international.  L’Espagne apportera 50 millions de dollars au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour 2003. 


M. JUOZAS OLEKAS, Ministre de la santé de la République de Lituanie, a rappelé que grâce à des infrastructures modernes d’un taux d’infection parmi les plus bas d’Europe.  En plus des programmes nationaux de prévention existants, la Lituanie envisage des mesures particulières pour lutter contre le VIH/sida dans les forces armées.  Une législation spécifique a été adoptée pour promouvoir l’éducation sexuelle des jeunes et les interventions ciblées sur les groupes à risque.  M. Olekas a conclu en souhaitant que les pays à faible taux de prévalence continuent de participer activement au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. GORAN SVILANOVIC, Ministre des affaires étrangères de Serbie-et-Monténégro, s’est dit convaincu que les Nations Unies doivent aborder les objectifs de la Déclaration du Millénaire en renforçant la collaboration inter agences, spécialement au niveau national, l’ONUSIDA et le Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria, en étant les instruments les plus efficaces.  Il a cependant fait remarquer que  ce dernier avait reçu seulement 4,6 milliards dollars en dons financiers, loin des 10,5 escomptés chaque année d’ici 2005.  Le Ministre a enfin plus spécialement attiré l’attention sur la progression de la pandémie en Europe de l’Est, la plus rapide du monde actuellement, où 250 000 nouvelles infections ont été comptabilisées en 2002, tandis que le nombre de personnes vivant avec la maladie atteignait 1,2 million.


M. MAM BUN HENG, Secrétaire d’Etat à la santé du Royaume du Cambodge, a rappelé qu’avec 2,6% de la population adulte infectée, le Cambodge avait le taux de prévalence le plus élevé de tous les pays d’Asie et du Pacifique.  Cependant, a-t-il ajouté, ce taux de prévalence est en diminution parmi certains sous-groupes de population à haut risque.  Affirmant que son pays avait mis en place un système de santé qui fournissait tous les soins et médicaments et qu’il travaillait également à réduire la stigmatisation et la discrimination liées au VIH, le Secrétaire d’Etat a souligné que le nombre croissant d’orphelins représentait un problème majeur pour le Cambodge.


M. TYRONNE FERNANDO, Ministre des affaires étrangères du Sri Lanka, a rappelé que seules des stratégies et des mesures collectives, intégrées et de longue durée permettent de riposter efficacement aux défis tels que la pandémie du VIH/sida.  Le Sri Lanka a adopté une approche multisectorielle afin d’étendre les partenariats, faciliter la politique de développement et mobiliser les ressources des autres parties prenantes.  Le Ministre a également attiré l’attention sur la nécessité de concentrer une action concertée sur les groupes vulnérables à travers une campagne de prévention qui requiert le renforcement des partenariats entre le Gouvernement du Sri Lanka et les agences des Nations Unies, les donateurs, les ONG et les leaders des secteurs privé et religieux.  En conclusion, il s’est félicité de la récente décision de l’OMC ouvrant la voie à l’accès des patients en particulier des pays en développement aux médicaments antirétroviraux à meilleur prix.


M. ROGER BOYNES, Ministre des sports et de la jeunesse de Trinité-et-Tobago, a affirmé la volonté de son gouvernement d’atteindre les objectifs de la Déclaration.  Un groupe de travail multisectoriel a été instauré à cette fin par le Premier Ministre lui-même.  Trinité-et-Tobago a opté pour une approche accordant un rôle central à la jeunesse.  Trinité-et-Tobago s’engage à dépenser environ 80 millions de dollars d’ici les cinq prochaines années dans tous les aspects de sa campagne de lutte contre le VIH/sida, projetant notamment d’élargir de façon significative l’accès aux soins et aux traitements, de multiplier les mesures de prévention de la transmission de la mère à l’enfant et d’allouer des fonds à sa fondation nationale de recherche médicale.


M. ABUBAKAR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a exposé les mesures prises, depuis 1990, pour lutter contre le VIH/sida au Yémen, premier État de sa région à élaborer une stratégie de lutte contre la maladie.  Cette stratégie évalue les besoins et décide des programmes de prévention à mettre en œuvre.  Elle est assortie d’un échéancier.  En outre, la société civile et le monde de la recherche contribuent à sa mise en oeuvre, a dit le Ministre, souhaitant que le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme soit doté des ressources nécessaires.  Il est indispensable d’assurer la coordination des efforts menés par les structures gouvernementales, la société civile et les entreprises privées au niveau national, a-t-il dit. 


M. JOE BORG, Ministre des affaires étrangères de Malte, a déclaré que bien qu’ayant un nombre relativement faible de séropositifs, Malte, était conscient de la menace que représente la pandémie.  Il a fait valoir l’évolution de la prise en charge des malades, qui n’ont plus seulement droit à des soins palliatifs et au traitement des infections opportunistes, mais ont désormais accès aux antirétroviraux gratuits au sein d’une unité médicale centralisée dans le pays.  Le représentant a aussi affirmé que Malte avait mis en place des services et des politiques multidisciplinaires intégrant notamment des tests confidentiels et volontaires, des activités de sensibilisation --comme par exemple la distribution de seringues gratuites dans les centres de santé--, la remise à plat de l’éducation sexuelle dans les écoles ainsi que la mise en place d’une législation spécifique pour lutter contre la discrimination à l’égard des personnes vivant avec le VIH/sida.


Mme GENEVIEVE SINDABIZERA, Ministre en charge de la lutte contre le VIH/sida du Burundi, a souligné que les malades du sida se trouvaient principalement en Afrique sub-saharienne et a demandé que le monde manifeste plus de solidarité car, a-t-elle insisté, l’Afrique est en train de sombrer.  Elle a par ailleurs expliqué qu’au Burundi, le taux d’infection est de 9,4% en zone urbaine et 10,5% en zone semi-urbaine.  Elle a regretté que dans les pays pauvres, tels le Burundi, il ne soit pas possible d’enrayer la transmission du virus de la mère à l’enfant alors que le traitement existe.  Elle a estimé que pour sortir de l’impasse, il était plus que temps de conjuguer les efforts de façon plus concrète pour enrayer le fléau et léguer à la jeunesse un monde plein d’espoir.


Se félicitant du très faible nombre de cas d’infection dans son pays, M. MICHAEL VIT, Vice-Ministre de la santé de la République tchèque, a affirmé son soutien total aux efforts de l’ONUSIDA afin d’atteindre les objectifs de lutte contre la pandémie.  Il a, à ce propos, estimé que des stratégies de prévention particulièrement ciblées devaient être prises, notamment en direction des jeunes et des toxicomanes.  Il a par ailleurs fait part des succès obtenus dans la maîtrise de la transmission du virus de la mère à l’enfant, grâce à un médicament antirétroviral prophylactique distribué gratuitement à toutes les femmes enceintes infectées.


M. GAO QIANG, Ministre de la santé de la Chine, a indiqué que son gouvernement, tirant les leçons de ces dix dernières années, s’est concentré sur la prévention.  Par ailleurs, dans les zones prioritaires, le Gouvernement chinois offre gratuitement un traitement antirétroviral aux malades.  M. Qiang a cependant reconnu que dans certaines régions le VIH/sida n’était toujours pas sous contrôle, comme l’indique l’étude réalisée cette année avec l’ONUSIDA et l’OMS et qui a révélé l’existence de 840 000 cas d’infection.  Au plan international, le Gouvernement chinois s’est engagé à contribuer à hauteur de 10 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour soutenir les efforts des pays en développement.


Mme LIDIJA TOPIC, Vice-Ministre des affaires étrangères de la Bosnie-Herzégovine, a estimé que les faiblesses des systèmes de dépistage étaient l’une des causes de la progression du virus dans son pays, notamment en raison de la difficulté à disposer de tests réellement confidentiels.  Face à cette situation, la Bosnie-Herzégovine a mis en place une stratégie nationale de lutte contre le VIH/sida en tenant compte des intérêts des groupes les plus vulnérables.  Le Bureau chargé de la lutte contre le VIH/sida a défini un certain nombre de domaines clés: prévention de la maladie; autonomie des programmes de lutte contre le sida au niveau des régions; prestation de soins appropriés aux personnes séropositives; mise en place de législations visant à lutter contre la discrimination; et implication des organisations de la société civile pour la prise en charge des populations à risque dans des campagnes de prévention et de soins. 


M. SORAJAK KASEMSUVAN, Vice-Ministre des affaires étrangères de Thaïlande, a rappelé que depuis l’apparition de la pandémie dans son pays, un million de Thaïlandais avaient étés infectés et 400 000 d’entre eux étaient morts.  Il a fait valoir que le pays a sensiblement augmenté le budget alloué à la lutte contre la pandémie, à hauteur de 35 millions de dollars en 2002.  La Thaïlande a notamment mis en place une campagne sur l’utilisation des préservatifs à 100 pour cent dans la population et a réduit le nombre de cas de transmission mère-enfant qui sont passés de 140 000 à 20 000, a-t-il précisé.  Soulignant par ailleurs la nécessité de mener de nouvelles campagnes de sensibilisation auprès de nouveaux groupes à risques potentiels, comme les jeunes, il a également rappelé que son pays était confronté à des millions de migrants venant de la sous-région du Mékong.  Le Vice-Ministre a indiqué que son pays a annoncé une contribution de cinq millions de dollars au Fonds mondial pour la période de 2003-2007. 


M. ICHIRO FUJISAKI, Vice-Ministre des affaires étrangères du Japon, a affirmé que le nombre des victimes causé chaque année par l’épidémie faisait de la lutte contre le VIH/sida une véritable guerre.  Il a insisté sur l’importance de la prévention, de l’accès accru aux traitements et aux soins, et d’une coordination intégrée entre les différents acteurs de la lutte contre la maladie.  Avec moins de 10 000 cas de séropositifs sur une population de plus de 120 millions d’habitants, le Japon a consacré quelque 2 milliards de dollars sur trois ans pour lutter contre les maladies infectieuses dans le monde et s’est engagé à contribuer à hauteur de 200 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. ABELARDO MORENO, Vice-Ministre des affaires étrangères de Cuba, s’est félicité que son pays ait réussi à maîtriser la pandémie du VIH/sida en dépit du blocus économique imposé par les Etats-Unis, rappelant que le taux de prévalence des personnes infectées, entre 15 et 49 ans, à Cuba, de 0,05%, était le plus bas de toutes les Amériques.  La gratuité des soins est par ailleurs assurée à 100% pour tous les patients souffrant du VIH/sida et un programme de prévention d’une envergure jamais atteinte a été mis en oeuvre, qui comprend l’éducation sexuelle dans les écoles et des actions en direction des groupes vulnérables et des femmes enceintes.  Enfin, le Ministre a souligné que son pays avait développé des programmes de soins pour les pays les plus pauvres et les plus touchés, s’affirmant convaincu que la lutte contre la pandémie exige un engagement international sans faille basé sur la solidarité et la coopération.


M. FAYSSAL MEKDAD (République arabe syrienne) a déclaré que son gouvernement avait très rapidement pris conscience de la gravité du VIH/Sida et avait mis en place des mesures de lutte.  Le taux de prévalence en République arabe syrienne est faible, pourtant les ressources financières et humaines manquent pour riposter à la pandémie.  Le représentant a réitéré l’appel de la communauté internationale en faveur d’une aide aux pays africains qui sont les plus durement frappés par le virus. En conséquence, il a demandé l’annulation de la dette extérieure de ces Etats afin qu’ils puissent concentrer leurs efforts sur la lutte contre le sida.


M. ALEG IVANOU (Bélarus) a mis en garde contre les implications du VIH/sida pour la sécurité des pays les plus affectés.  Au Bélarus, un Conseil républicain de prévention a été créé et mis sous la tutelle du Premier ministre, a–t-il dit, tandis que des programmes de protection des groupes à haut risque ont été réalisés, de même que des modules d’éducation au niveau scolaire.  Il a invité les États les plus développés à contribuer au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui constitue l’une des seules sources de financement des programmes nationaux de prévention et de prise en charge des malades du sida. 


M. TAWFEEQ ALMANSOOR (Bahreïn) a déploré que les premières victimes du VIH/sida soient les femmes, les enfants et les plus nécessiteux.  Il a rappelé que la pandémie touche largement les jeunes, éléments productifs de la population active, ajoutant qu’elle affectait donc fortement les perspectives de développement des pays les plus vulnérables.  Il a appelé la communauté internationale à renforcer la Déclaration politique actuelle afin de venir en aide à la population en développement.  Par ailleurs, il a fait valoir que son pays avait mis en place une diffusion gratuite des trithérapies, ainsi que le traitement lui-même, qu’il offrait une assistance psychologique aux familles, et avait élaboré un programme d’éducation dans les écoles relatif au VIH/sida.


M. EDUARDO SEVILLA SOMOZA (Nicaragua) a déclaré que face aux avancées de la contagion, qui touche principalement les jeunes, le Nicaragua a pris des mesures concrètes de lutte.  Il a noté que le Nicaragua détenait le taux le plus bas d’Amérique centrale.  Neuf cent quatre-vingt-dix-sept cas ont été dénombrés depuis 1987, date à laquelle la pandémie a fait son apparition pour la première fois.  L’épidémie, jadis concentrée se généralise: le VIH/sida se trouve aujourd’hui des côtes de l’Atlantique à celles du Pacifique.  Le Nicaragua s’est mobilisé, mais le chemin sera encore long avant que le fléau ne soit éliminé du pays, a-t-il déclaré.


M. LAMUEL STANISLAUS (Grenade) a insisté sur l’importance des politiques de prévention et a mis l’accent sur la situation précaire des pays en développement de la zone des pays des Caraïbes qui sont fortement touchés par la maladie.  Il a plaidé pour une stratégie qui prône avant tout l’abstinence, la fidélité et la protection par l’utilisation de préservatifs afin de protéger les jeunes générations du VIH/sida.  Il faut convaincre les adolescents de l’importance de l’abstinence, sans pour autant être moralisateur, a-t-il dit, avant de juger que la protection par l’utilisation des préservatifs demeure le seul moyen de prévenir réellement la progression du virus. 


Mme ANNA MARZEC-BOGUSLAWSKA (Pologne) a indiqué que sur une population de près de 39 millions de personnes, 8 200 séropositifs avaient été officiellement enregistrés en Pologne depuis 1985.  Certaines estimations portent néanmoins ce chiffre à 20 000 personnes.  Mme Marzec-Boguslawska a noté qu’en Pologne comme dans le reste du monde, le nombre des personnes contractant la maladie par le biais de relations hétérosexuelles était en augmentation.  Elle a ajouté que l’un des aspects innovateurs du programme national de lutte contre le sida en Pologne était la décentralisation des activités de prévention, qui permet de mieux évaluer les besoins au niveau local.  En 2003, la Pologne a consacré 15 millions de dollars aux traitements antirétroviraux.


M. CLIFFORD SIBUSISO MAMBA (Swaziland) a déclaré que la propagation de l’épidémie dans son pays avait dégénéré en crise humanitaire en détournant les ressources affectées à d’autres domaines.  Il s’est dit particulièrement préoccupé par la situation des orphelins, de plus en plus nombreux.  Par ailleurs, il a affirmé que le Swaziland avait lancé une campagne de sensibilisation massive des groupes de populations différents, et qu’un forum historique réunissant tous les groupes religieux se tiendrait prochainement.  Il a également insisté sur la nécessité pour son pays de trouver ses propres solutions face à la maladie, en faisant revivre les filets de sécurité culturels et traditionnels qui lui sont propres, comme par exemple la prise en charge des orphelins par la communauté.  Enfin, il a fait valoir qu’un programme de sensibilisation des fillettes avait été lancé, afin de les rendre moins vulnérables.


M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a déclaré que la crise causée par le VIH/sida a été aggravée par la pauvreté dans de nombreux pays.  Il a constaté avec inquiétude le peu de progrès réalisés en matière de droits de l’homme, notamment en ce qui concerne les réactions de rejet dont font l’objet les malades du sida.  Le représentant a estimé qu’il faudrait deux milliards et demi d’ici 2005 pour lutter contre le virus et que cela n’était pas aisé à réunir.  Il a souligné que vu le manque de moyens matériels et financiers, son pays avait besoin d’aide pour lutter efficacement contre le VIH/sida.


M. ABDULAZIZ NASSER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a déploré le danger que le VIH/sida représente pour le développement et la sécurité des pays d’Afrique et des autres pays les plus touchés.  45 millions de personnes supplémentaires seront atteintes d’ici 2010, a-t-il dit, en priorité dans les zones les plus pauvres où les populations n’ont pas accès à l’éducation et à des soins de santé.  Il importe par conséquent de consentir des efforts financiers conséquents, a estimé M. Al-Shamsi, afin que les États puissent disposer de traitements à faibles coûts et mener des campagnes de prévention.  Aux Émirats arabes unis, les lois qui reflètent l’esprit de la Charia et les pratiques traditionnelles qui interdisent les relations sexuelles en dehors du mariage ou la consommation de drogues ont aidé à limiter la progression du VIH/sida qui est quasi nulle. 


Mme DOLORES BALDERAMOS-GARCIA (Belize) a souligné qu’on estime à 1,6 million, le nombre de personnes infectées par le VIH/sida en Amérique latine et dans les Caraïbes.  La situation des Caraïbes dont le taux de prévalence chez les adultes avoisine les 2%, reflète celle du Belize, où la Commission nationale de lutte contre le sida est placée sous l’autorité directe du Premier Ministre.  Mme Dolorès Balderamos-Garcia a insisté sur l’impact socioéconomique de la maladie, la majorité des Béliziens séropositifs étant à l’étape la plus productive de leur vie.  Elle a fait part des obstacles que son pays continuait de rencontrer dans plusieurs domaines, notamment la discrimination envers les malades du sida.  Elle a aussi fait part des inquiétudes de son pays vis-à-vis de la trop lente mise en application du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. ISAAC C. LAMBA (Malawi) s’est félicité de la création d’un ministère chargé du VIH/sida dans son pays, destiné à mieux coordonner l’action de toutes les structures du pays.  Il a annoncé le lancement cette année d’un Programme national s’attaquant à la transmission mère-enfant, qui est une préoccupation importante du pays, ainsi que l’accès aux trithérapies pour 1,8% des personnes infectées.  Par ailleurs, il a rappelé que le taux de prévalence au Malawi était de 15% en moyenne, 25% dans les villes et 13% dans les campagnes.  Sur le front de la sensibilisation, il a affirmé que 85% de la population était désormais consciente des problèmes liés à l’infection et que le Gouvernement continuait à sensibiliser les groupes vulnérables avec l’aide de la communauté internationale.


M. ALFRED CAPELLE (Iles Marshall) a mis en garde contre le danger que constitue la pandémie du VIH/sida pour le développement des pays du Pacifique qui, comme le sien, ont connu une évolution fulgurante de la maladie au cours des dernières années.  Bien que le nombre de cas reste peu élevé, le taux de contamination des maladies sexuellement transmissibles laisse craindre les pires hypothèses, a-t-il ajouté, d’autant que la population des îles Marshall est peu nombreuse.  Pour faire face à la vulnérabilité de notre population, a poursuivi M. Capelle, nous avons choisi de dépasser les barrières culturelles et d’engager un débat de fond avec les jeunes générations afin de les mettre en garde.  Les groupes communautaires ont également été associés afin de pouvoir atteindre, au niveau local, les populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants, a-t-il ajouté, tout en plaidant pour un soutien international accru tenant compte des capacités limitées des Iles Marshall. 


M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a jugé inquiétante l’insuffisance des ressources allouées à la lutte contre le VIH/sida qui porte atteinte aux efforts menés au niveau national.  Il faut encore faire davantage pour que le Fonds mondial puisse financer des programmes de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/sida, a-t-il dit, plaidant pour un renforcement des liens entre gouvernements et secteur privé au niveau national au sein de stratégies multisectorielles.  En outre, a-t-il dit, nous devons travailler à la protection des droits des malades et à la prise en charge des enfants orphelins, ce que fait la stratégie 2002/2006 de la Jamaïque.  Un programme de lutte contre la transmission mère-enfant a été mis en place de même que des campagnes locales de sensibilisation des jeunes générations. 


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré que le fait que 42 millions de personnes vivent avec le VIH/sida montrait à quel point il est urgent de prendre des mesures contre cette maladie.  Il s’est déclaré satisfait des annonces de contributions à la lutte contre le VIH/sida annoncées dans cette enceinte par les Etats-Unis et l’Union européenne. Il a déploré qu’au Népal la maladie se répande comme un feu de broussailles.  On parle de 3 000 personnes qui meurent chaque année, a-t-il déclaré, ajoutant que son pays avait besoin de ressources supplémentaires pour lutter contre le VIH/sida.


Mme SUSANA RIVERO (Uruguay) s’est félicitée de ce que toutes les personnes atteintes du sida en Uruguay étaient traitées de la même manière, ayant accès aux antirétroviraux depuis 1996.  Par ailleurs, elle a jugé fondamental de sensibiliser les jeunes sur le lien entre toxicomanie, alcoolisme et conduites à risque, la plupart des personnes infectées l’ayant été en pleine adolescence.  Elle s’est également dite préoccupée par la situation des femmes, de plus en plus touchées notamment entre 15 et 24 ans, c’est-à-dire à la période oú elles sont les plus fécondes.  Enfin, elle a fait valoir que la mise en oeuvre d’un plan de lutte contre le sida était une tâche titanesque pour un pays en développement comme le sien, qui venait en outre de connaître la plus grave crise économique de son histoire.


M. TERUNEH ZENNA (Ethiopie) a regretté qu’en dépit des efforts réalisés le VIH/Sida continue à causer des ravages dans de nombreux pays.  Il a noté que 2,2 millions de personnes vivaient avec le VIH/sida en Ethiopie.  Il s’est déclaré satisfait de l’appui apporté à son pays par le Fonds mondial. Il a cependant regretté que les 4,4 milliards de dollars attendus par le Fond en 2003 ne représentent même pas la moitié de ce qui est nécessaire pour lutter efficacement contre le virus, à savoir plus de 10 millions.


M. KIM MOOM-SHIK, République de Corée, s’est félicité des avancées effectuées dans les pays les plus touchés, qui ont pour la plupart tous mis en place des politiques nationales face à la pandémie.  Il s’est cependant inquiété de la croissance du taux de prévalence, dans de nombreux pays d’Asie notamment.  Il a insisté sur la nécessité de rendre plus disponibles les traitements antirétroviraux, notamment dans les pays en développement.  Enfin, il a rappelé que la Corée avait connu une progression dramatique du VIH/sida, surtout parmi les jeunes adultes, qu’elle s’applique aujourd’hui à sensibiliser par le biais de campagnes de communication.


M. CHRISTIAN WENAWESER (Liechtenstein)a déclaré qu’il fallait rester cohérent dans la lutte contre le sida. Il a salué la contribution des Etats-Unis et de l’Union européenne au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Il a noté que son pays avait contribué à hauteur de 100 000 francs suisses au Fonds. Il a estimé que les personnes qui vivent avec le VIH/sida pouvaient aider les prises de décisions politiques et les directives pour lutter contre le virus. Il a souligné qu’une attention spéciale doit être accordée aux femmes et aux fillettes qui sont les plus vulnérables à l’infection, non seulement pour des raisons biologiques mais à cause d’insuffisances sociétales..


Mme TONKA VURLEVA, Coordinateur national sur le VIH/sida en Bulgarie, a estimé que la question du sida avait plusieurs dimensions, démographique, économique, sociale et éthique.  Elle a par ailleurs déclaré que son pays avait l’un des taux de prévalence les plus faibles, avec 499 séropositifs, alors qu’il se situait au coeur d’une région peu épargnée.  Nous mettons en oeuvre les mesures nécessaires pour que ce taux de prévalence n’augmente pas, a-t-elle poursuivi, par le biais d’un plan d’action national appuyé par l’ONUSIDA, et garanti par des affectations budgétaires annuelles d’environ trois milliards de dollars.  Elle a enfin précisé que son pays mettait à la disposition des malades des thérapies antirétrovirales modernes gratuites, offertes au sein d’un réseau de centres spécialisés.


M. PAUL GOA SOUMANIGUI (Guinée) a déclaré qu’en dépit de la mise en place d’une coalition nationale antisida, la pandémie se propageait en Guinée de façon inquiétante.  Le taux d’infection de la population avoisine les 2,8% et selon les projections, le nombre de séropositifs du VIH/sida va doubler pour atteindre 282 000 personnes d’ici 2010, si des mesures radicales ne sont pas prises.  Le Ministre s’est félicité de l’Accord sur les génériques conclu le 30 août 2003 et a exprimé sa gratitude aux donateurs pour leur contribution substantielle à l’activité du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme. 


M. RICARDO LUQUE NUNEZ (Colombie) s’est félicité des progrès réalisés depuis l’adoption de la Déclaration d’engagement.  Parmi les mesures adoptées par le Gouvernement colombien, M. Nunez a mis en avant la création d’un fonds spécial destiné à l’achat de médicaments et la négociation par le gouvernement colombien avec d’autres pays andins d’une réduction du prix des médicaments, de manière à favoriser l’accès universel aux traitements.  M. Nunez a insisté sur les problèmes posés par la décentralisation et les effets de la guerre dans son pays.  En effet, l’application des lois, surtout en matière de prévention, est parfois difficile pour les minorités et les groupes vulnérables, et notamment les femmes, du climat de violence et de pauvreté qui règne dans certaines régions du pays.


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao), déplorant que les objectifs fixés par l’Assemblée générale relatifs à la pandémie soient loin d’être atteints, a insisté sur la nécessité d’élargir les stratégies multisectorielles et de promouvoir une approche globale dans la lutte contre la maladie.  Par ailleurs, il a déclaré qu’en dépit d’un taux de prévalence de 0,05% encore très faible, la République démocratique populaire lao avait mis en oeuvre une politique de prévention et de contrôle qui comprenait notamment la création d’un Fond national sur le Sida destiné à apporter un soutien technique.  Rappelant enfin que son pays était doté de moyens limités, il a insisté sur l’importance de la coopération internationale pour atteindre les objectifs de la Déclaration.


M. AHMED TAHIR BADURI (Erythrée) a noté que le nombre de personnes touchées par le VIH/sida en Erythrée est comparativement inférieur au reste de l’Afrique, avec une prévalence d’environ 2,8%.  En décembre 2002, 15 698 cas de VIH/sida étaient recensés, ce qui représente 0,6% de la population vivant en Erytrée. Il a déclaré que la prudence enseignait que la prévention valait mieux que la guérison. A cet égard il a expliqué les différents plans que le Gouvernement de l’Erytrée a mis en œuvre depuis 1997. Le plan stratégique actuel a établi une série de priorités, entre autres, un système de surveillance de HIV, des services de dépistage sur une base volontaire, traitement des maladies sexuellement transmissibles, prévention de la transmission de la mère à l’enfant, stratégie de communication visant à changer les comportements, atténuation de l’impact économique et social d’HIV/sida.


M. JEAN C.ALEXANDRE (Haïti) a rappelé que son pays connaissait un taux de prévalence allant de 4,5 à 6%, avec des taux aussi élevés que 13% dans certaines zones rurales et que 200 000 orphelins du sida avaient été recensés.  La pandémie est l’une des premières causes de mortalité, a-t-il poursuivi, ce qui exacerbe la situation économique du pays déjà précaire.  Exposant les programmes mis en oeuvre en Haïti et bénéficiant d’un appui du Fonds mondial, il a affirmé que le nombre des institutions destinées aux malades avaient augmenté de 1 à 6, que le nombre de centres de transfusion sanguine avait doublé et que beaucoup plus de femmes enceintes avaient accès à des services de soins maternels.  Par ailleurs, il a précisé que l’aide du Fonds mondial visait entre autres à garantir la sécurité des banques de sang, à faire valoir les droits des séropositifs, ainsi qu’à fournir des microcrédits aux parents adoptifs des orphelins du sida.


M. LUIS EMILIO MONTALVO ARZENO (République dominicaine) a indiqué que son pays appartenait à une région, les Caraïbes, caractérisée par de forts mouvements migratoires, où le taux de prévalence est le deuxième plus élevé au monde.  M. Arzeno a déclaré que selon certaines estimations, en 2005, ce taux atteindrait 5%.  Il a néanmoins ajouté que selon une étude démographique récente, l’épidémie serait en passe de se stabiliser en République dominicaine.  Depuis août 2000, le Gouvernement dominicain s’est engagé dans un processus de mobilisation des ressources au niveau national, par le biais notamment d’un partenariat avec la Banque mondiale.  M. Arzeno a par ailleurs fait état d’un projet de coopération sud-sud avec le Brésil sur la prévention de la transmission verticale de la mère à l’enfant.  Parmi les campagnes de prévention, outre le travail en écoles et sur les lieux de travail, M. Arzeno a fait état d’une campagne de grande ampleur lors de jeux panaméricains de 2003.


M. BONIFACE CHIDYAUSIKU (Zimbabwe) a déclaré que son pays vit la réalité tragique du VIH/sida avec deux millions de personnes infectées, six cent mille malades et l’espérance de vie qui est passée d’une projection de 67 ans à 40 ans en 2001.  Les études réalisées en 2001 et 2002 ont montré que l’épidémie est ralentie. Comme de nombreux pays dans la région, la lutte contre la pandémie dépend des aides et soutiens des donateurs.  Le représentant a déploré que les appuis aient baissé depuis 1999, et qu’aucun versement n’ait été effectué par le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida. Il s’est déclaré surpris par ce fait et a lancé un appel à la communauté internationale et aux entreprises privées, leur demandant d’aider le Zimbabwe à lutter contre la pandémie.


M. MARCO ANTONIO SUAZO (Honduras) soulignant que la maladie affectait toujours la population la plus pauvre, a insisté sur la nécessité de trouver une solution globale dans la lutte contre le VIH/sida.  Il a par ailleurs déclaré que son pays avait lancé le premier Forum national sur le VIH/sida, précisant que les mesures sanitaires et éducatives étaient les premières armes pour combattre ce fléau.  Il a en outre jugé essentiel que les pays les plus pauvres puissent fabriquer les traitements localement, ou qu’ils puissent les obtenir à des tarifs très bas.  Nous avons une immense dette morale envers ceux qui, frappés par cette maladie, ont perdu la vie, a-t-il ajouté.


M. AGIM NESHO (Albanie) a déclaré que la lutte contre le VIH/sida est un engagement de tous les instants.  Il a affirmé la détermination de son pays à être un partenaire actif dans la lutte contre la pandémie.  Il a expliqué que bien que son pays ne soit pas durement touché, il devait rester vigilant à la progression du VIH/sida.  Ainsi, des politiques, des plans et programmes, des stratégies nationales sont mises en œuvre dans les domaines pertinents et à toutes les étapes : prise de conscience, prévention et guérison de la maladie.  Il a souligné que le Gouvernement agissant seul, ne pourrait pas lutter contre la maladie.  A cet égard, il a noté avec satisfaction avoir reçu le soutien de la société civile et de diverses organisations et donateurs internationaux.


M. HERALDO MUNOZ (Chili) a déclaré qu’à la lumière de l’impact dévastateur que continuait à avoir l’épidémie sur tous les secteurs de la société, il était nécessaire de renforcer le réseau des responsabilités partagées entre Etats, société civile et organisations internationales.  M. Munoz a indiqué que son pays était d’accord avec le Secrétaire général des Nations Unies pour qui l’une des principales difficultés demeure la nécessité de lutter contre le discrédit moral et la discrimination dont souffrent les malades.  Le président de la République du Chili a récemment promulgué une loi dont les principaux objectifs sont la prévention et la lutte contre la discrimination, a dit M. Munoz.  Il a ajouté que son gouvernement avait mis en place une stratégie nationale d’accès aux médicaments, dont le financement a été assuré à hauteur de 10% par le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. JOEL ADECHI (Bénin) a indiqué que chaque jour, 50 Béninois sont infectés par le virus et que le taux de prévalence est passé de 0,36% en 1994 à 4,1% en 1999.  Cent cinquante mille personnes vivent avec le virus qui a déjà fait 42000 orphelins au Bénin, dont 25000 séropositifs.  Aussi, face à ce qu’il a qualifié de « véritable équation du développement », M. Adechi a exposé les mesures prises par son Gouvernement, notamment la mise en place du projet Bénin HIV/Aids Prevention Project (BHAPP).  Le Bénin a également lancé le Projet plurisectoriel de lutte contre le sida avec pour objectif de ralentir la propagation du sida et d’atténuer son impact pour les personnes porteuses du virus.  Une nouvelle planification stratégique a permis de soigner, de février 2002 à ce jour, 380 personnes vivant avec le sida grâce aux antirétroviraux, a indiqué M. Adechi, souhaitant que le Fonds mondial contribue à élargir cet accès. 


M. MWELWA MUSAMBACHIME (Zambie) a rappelé que le combat contre le VIH/sida était loin d’être gagné.  Evoquant en quelques chiffres la triste réalité de l’épidémie au niveau mondial, il a souligné qu’en Afrique subsaharienne, la région la plus affectée, sur les 24,9 millions de personnes qui vivent avec le virus, 58% sont des femmes.  Les conséquences sociales et socioéconomiques du fléau sont particulièrement importantes en Afrique centrale, où les effets dévastateurs du VIH/sida se combinent avec d’autres facteurs aggravants, entraînant une chute de la production agricole et des activités, a-t-il précisé.  L’Ambassadeur de la Zambie a par ailleurs approuvé l’important travail d’évaluation ainsi que les progrès accomplis par rapport à la Déclaration d’engagement et indiqué que son pays avait mis en place un Plan d’action stratégique et s’apprêtait à créer un Conseil national sur le sida.  Ce Conseil devra coordonner et supporter le développement et l’évaluation des réponses nationales multisectorielles, a-t-il dit.


M. CLAUDIO HUMMES (Saint-Siège) a souligné que le VIH/sida constituait une véritable tragédie tant ses implications sanitaires, sociales, économiques et politiques sont graves.  Mais sa progression traduit également une crise des valeurs et lui donne une dimension morale, a poursuivi M. Hummes.  Il a déploré les ravages du VIH/sida en Afrique subsaharienne.  Les enfants sont les principales victimes de ce fléau, soit parce qu’ils ont été contaminés à la naissance, soit parce qu’ils sont devenus orphelins.  3,8 des 19 millions de personnes mortes du sida l’an dernier étaient des enfants de moins de quinze ans, a-t-il observé ensuite, et en 2010, l’Afrique comptera à elle seule 40 millions d’orphelins, dont 90% sont porteurs du virus.  Il a salué l’accord conclu le 30 août dernier dans le cadre de l’OMC et qui permettra aux pays pauvres de disposer de traitements génériques et a prôné l’abstinence et la fidélité comme moyens de lutter contre le virus.


M. JUAN MANUEL SUAREZ DEL TORO, Président de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a déclaré que le VIH/sida tuerait plus de personnes dans la décennie à venir que toutes les guerres et les désastres de ces cinquante dernières années.  Face à ce drame, il a jugé que les débats relatifs à l’argent à allouer à cette cause ou autour des politiques à mener représentaient un affront à l’égard des personnes qui vivent aujourd’hui avec le virus.  Le temps des discussions est terminé, a-t-il poursuivi, exhortant la communauté internationale à prendre des mesures urgentes, en contribuant significativement au Fonds mondial de lutte contre le sida.  Les dix milliards de dollars nécessaires au Fonds d’ici 2005 ne représentent qu’un dollar par personne pendant trois ans, a-t-il souligné.


M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH, Observateur de l’Ordre souverain de Malte, a indiqué qu’en 2010, au regard des statistiques actuelles, entre 60 et 110 millions de personnes vivront avec le virus du VIH/sida.  En 2002, 8 500 personnes étaient mortes du sida chaque jour, a-t-il poursuivi et sur les 42 millions de personnes vivant avec le VIH/sida, 90% sont recensées dans les pays en développement.  Il a souligné par ailleurs que la catastrophe humanitaire causée par le virus dépasse la catégorie des groupes à risque.  Il a plaidé pour un accroissement des financements, pour la mise à disposition de traitements peu coûteux, pour le soutien à la recherche et pour une assistance technique accrue.  Il a ensuite fait part des initiatives conduites par l’Ordre souverain de Malte au Mexique, en Argentine, au Kenya et en Afrique du Sud, entre autres dans la prévention de la transmission mère-enfant.


M. JOHN B. RICHARDSON, Observateur de la Communauté européenne, a estimé que la pandémie du VIH/sida constituait, au-delà de sa dimension humaine tragique, une catastrophe économique mondiale dans la mesure où elle affecte la population active.  Aussi la Communauté européenne a-t-elle alloué près d’un milliard d’euros à des programmes socioéconomiques ayant des implications sur la lutte contre le VIH/sida, a expliqué M. Richardson.  Il s’est félicité de l’accord intervenu à l’OMC avant la Réunion de Cancun et qui facilitera l’accès aux médicaments génériques pour les pays pauvres.  Il a plaidé pour la transparence dans la gestion et l’amélioration du fonctionnement du Fonds mondial contre le sida, notamment pour assurer des soins de qualité aux personnes vivant avec le virus, Fonds que la Communauté européenne financera à hauteur de 340 millions de dollars dans les années à venir.



Les Ministres et Vice-Ministres des affaires étrangères, de la santé, et les chefs de délégation des pays suivants ont pris la parole au cours du débat : Etats-Unis, République islamique d’Iran, Indonésie, Pakistan, Namibie, Philippines, Guyana, Maroc (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Danemark, Islande, Norvège, Estonie, Viet Nam, Afrique du Sud, Pérou, Soudan, Cap-Vert, Kenya, Suède, Irlande, Autriche, Canada, Burkina Faso, Slovénie, Malaisie, Cameroun, Angola, Bahamas, Allemagne, Niger, Paraguay, Venezuela, Royaume-Uni, ex-République yougoslave de Macédoine, Botswana, Argentine, Fédération de Russie, Sierra Leone, Finlande, Chypre, Croatie, Inde, Bangladesh, Grèce, Cote d’Ivoire, Congo, Bolivie, Maurice, Roumanie, Espagne, Lituanie, Serbie-et-Monténégro, Cambodge, Sri Lanka, Trinité-et-Tobago, Yémen, Malte, Burundi, République tchèque, Chine, Bosnie-Herzégovine, Thaïlande, Japon, Cuba, République arabe syrienne, Bélarus, Bahreïn, Nicaragua, Grenade, Pologne, Swaziland, Équateur, Émirats arabes unis, Belize, Malawi, Iles Marshall, Jamaïque, Népal, Uruguay, Ethiopie, République de Corée, Liechtenstein, Bulgarie, Guinée, Colombie, République démocratique et populaire lao, Érythrée, Haïti, République dominicaine, Zimbabwe, Honduras, Albanie, Chili, Bénin et Zambie.  Les Observateurs du Saint-Siège, de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-rouge et du Croissant-Rouge, de l’Ordre souverain de Malte et de la Communauté européenne se sont également exprimés. 


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