POUR L’ASSEMBLEE GENERALE, ISRAEL DOIT RENONCER A EXPULSER LE PRESIDENT ARAFAT ET S’ABSTENIR DE TOUTE MENACE A SA SECURITE
Communiqué de presse AG/1406 |
Assemblée générale
Dixième session extraordinaire d’urgence
20e séance plénière - matin
POUR L’ASSEMBLEE GENERALE, ISRAEL DOIT RENONCER A EXPULSER LE PRESIDENT
ARAFAT ET S’ABSTENIR DE TOUTE MENACE A SA SECURITE
Reprenant ce matin sa dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé, l’Assemblée générale a exigé qu’Israël, la puissance occupante, s’abstienne de procéder à toute expulsion et cesse toute menace à la sécurité du Président élu de l’Autorité palestinienne. Présentée par le Soudan, au nom du Groupe arabe, et adoptée telle qu’amendée dans son préambule à la demande de l’Union européenne, par 133 voix pour, quatre contre (Etats-Unis, îles Marshall, Israël et Micronésie) et 15 abstentions (Australie, Cameroun, Canada, Colombie, Fiji, Guatemala, Honduras, Kenya, Nauru, Nicaragua, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Paraguay, Pérou, Tonga et Tuvalu), la résolution* exprime son appui sans réserve aux initiatives du Quatuor et exige que les deux parties s’acquittent intégralement de leurs obligations, conformément à la Feuille de route. En outre, l’Assemblée générale exige de nouveau la cessation complète de tous les actes de violence, y compris tous les actes de terrorisme, de provocation, d’incitation et de destruction.
L’adoption de cette résolution intervient deux jours après le veto des Etats-Unis contre le texte présenté au Conseil de sécurité et visant à condamner la décision d’expulsion du Président Arafat par Israël, a rappelé M. Nasser Al-Kidwa, Observateur permanent de Palestine auprès des Nations Unies. Face à l’opposition d'une superpuissance, a poursuivi M. Al-Kidwa, comment la communauté internationale parviendra-t-elle à trouver une solution au conflit israélo-palestinien alors même que la décision israélienne d’expulser le Président Arafat intervient après une longue campagne de destruction du tissu socioéconomique palestinien et l’intensification des colonies de peuplement. Pourtant, a poursuivi M. Al-Kidwa, nous avons clairement condamné les attentats-suicide qui ne servent pas la cause palestinienne, déplorant que le Premier Ministre israélien continue de détourner la lutte contre le terrorisme pour justifier ses crimes contre le peuple palestinien.
Réaffirmant que le Président Yasser Arafat est un obstacle à la paix et qu’il représente le passé sombre des Palestiniens et la plus grande tragédie qui existe pour la région et pour son peuple, le représentant d’Israël, M. Dan Gillerman, a condamné la duplicité du Président de l’Autorité palestinienne et regretté que l’Assemblée générale continue de gaspiller ses ressources pour la défense de positions palestiniennes anachroniques et partisanes au détriment d’une vision de la paix qui bénéficierait aux Israéliens et aux Palestiniens. Devons-nous vraiment examiner une résolution qui entend protéger les intérêts du Président palestinien, dont la corruption et la duplicité ne sont plus à démontrer, s’est interrogé M. Gillerman, faisant observer que le succès de M. Arafat signifierait une lourde perte pour le peuple palestinien. Il n’est pas possible de négocier ou de trouver un compromis avec des dirigeants palestiniens qui préfèrent détruire l’État juif plutôt que d’assurer la coexistence de deux États, conformément à la Feuille de route.
Les Etats-Unis n’ont jamais appuyé le principe d’un exil forcé ou d’une élimination physique du Président Arafat et cette position demeure inchangée, a insisté ensuite le représentant américain, M. John Negroponte, qui a cependant déploré que les projets de résolution déposés aux Nations Unies cette semaine ne servent pas la cause de la paix. Il a dénoncé le caractère unilatéral de ces textes qui refusent de condamner explicitement les actes terroristes et le Hamas, le Djihad islamique palestinien et les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et de démanteler leurs infrastructures. Mettant en garde contre les conséquences d’une expulsion du Président Arafat, de nombreuses délégations ont, à l’instar de l’Afrique du Sud, plaidé pour le déploiement d’une présence internationale dans la région.
La reprise de la dixième session extraordinaire d’urgence sur les mesures illégales prises par Israël à Jérusalem-Est occupée et dans le reste du territoire palestinien occupé a été convoquée à la demande du Soudan**, au nom de la Ligue arabe, et de la Malaisie***, au nom du Mouvement des non-alignés. La dernière reprise de session avait eu lieu le 5 août 2002.
Les délégations suivantes se sont également exprimées au cours du débat: Cuba (en sa qualité de Vice-Président du Comité sur l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien), Malaisie (au nom du Mouvement des non-alignés), Fédération de Russie, Chine, Venezuela, République islamique d’Iran, Guinée, République populaire démocratique de Corée, et Italie (au nom de l’Union européenne, des pays candidats et des pays associés). L’Italie a repris la parole pour présenter des amendements au préambule au nom de l’Union européenne, amendements appuyés par le Soudan, au nom du Groupe arabe. La Turquie, Nauru, le Chili, le Guatemala, le Pérou, le Canada, le Japon, la République arabe syrienne, Israël, le Liban et le Cameroun ont expliqué leur vote. L’Observateur de la Palestine et le représentant de Cuba ont également repris la parole.
* Le projet de résolution est publié sous la cote A/ES-10/L.12.
** La lettre du Représentant permanent du Soudan, datée du 17 septembre 2003, est publiée sous la cote A/ES-10/237.
*** La lettre du Représentant permanent de la Malaisie, datée du 17 septembre 2003, est publiée sous la cote A/ES-10/238.
MESURES ILLEGALES PRISES PAR ISRAEL A JERUSALEM-EST OCCUPEE ET DANS LE RESTE DU TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE
Déclarations
M. NASSER AL-KIDWA, Observateur permanent de la Palestine, a déploré le veto des Etats-Unis contre la résolution condamnant la demande d’expulsion de M. Yasser Arafat par Israël, puissance occupante qui poursuit une colonisation ininterrompue de la Palestine depuis 36 ans. Il s’est demandé comment la communauté internationale, face à l’opposition d’une superpuissance, parviendra-t-elle à trouver une solution à ce conflit. Faisant suite à la destruction des infrastructures économiques et sociales viables pour le peuple palestinien, les menaces d’Israël lancées le 11 septembre contre le Président de l’Autorité palestinienne sont parfaitement illégales. En encourageant la colonisation, M. Sharon pratique une politique de bantoustans qui menace l’intégrité territoriale d’un futur Etat palestinien. C’est d’ailleurs à cet effet que l’édification d’un mur a été décidée, tout comme le transfert illégal de terres palestiniennes. Le Premier Ministre Ariel Sharon continue, d’instrumentaliser la lutte contre le terrorisme international pour justifier ses crimes, alors que nous avons clairement condamné les attentats suicides à la bombe, qui ne servent pas l’intérêt du peuple palestinien. Pourquoi la condamnation des attentats commis contre les populations civiles palestiniennes n’est-elle pas aussi unanime, a-t-il demandé. Tant que cette politique se poursuivra, a ajouté M. Al-Kidwa en conclusion, il ne pourra y avoir de mise en œuvre de la Feuille de route, pour laquelle le Conseil de sécurité doit jouer un rôle crucial.
M. ELFATIH MOHAMED AHMED ERWA (Soudan) s’exprimant au nom du Groupe arabe et présentant le projet de résolution A/ES-10/L.12, a affirmé qu’Israël était une force d’occupation brutale, qui entravait à ce titre toute initiative visant à trouver une solution politique, et notamment la mise en œuvre de la Feuille de route. Il a estimé que, face à la décision brutale d’Israël d’expulser M. Yasser Arafat, la communauté internationale devait adopter une démarche ferme et concrète pour obtenir des résultats. En outre, le représentant a souligné qu’en ayant eu recours au veto au Conseil de sécurité, les Etats-Unis avaient choisi de ralentir le processus de paix, ajoutant que ce veto ne reflétait pas la volonté de la communauté internationale. Enfin, il a déclaré que le projet de résolution qui exige qu’Israël s’abstienne de procéder à toute expulsion du Président de l’Autorité palestinienne était le dernier recours d’un peuple qui croit à la légalité de son leadership.
M. DAN GILLERMAN (Israël) a regretté que l’Assemblée générale, en dépit de l’appel à l’objectivité et à l’impartialité lancé par le Président de sa cinquante-huitième session, se retrouve de nouveau confrontée au dilemme de débats et de projets de résolution traînant en longueur et condamnant Israël. En début de semaine, a-t-il rappelé, le Conseil de sécurité s’est opposé à un projet de résolution qui entendait protéger un homme, Yasser Arafat, qui n’a cessé de saboter tous les efforts de paix de ces dernières années. M. Arafat est un obstacle à la paix et représente le passé sombre des Palestiniens, a-t-il dit: il est la plus grande tragédie qu’il soit pour la région et pour le peuple palestinien. Condamnant la duplicité du Président de l’Autorité palestinienne, M. Gillerman a regretté que, de nouveau, le projet de résolution n’offre aucune orientation morale dans la mesure où elle ne condamne pas l’infrastructure terroriste qui tue délibérément et aveuglément des civils israéliens.
Est-ce que l’Assemblée continuera de gaspiller ses ressources à examiner des projets de résolution partisans, a demandé le représentant, déplorant que des millions de dollars soient dépensés chaque année pour promouvoir les positions palestiniennes au détriment de la cause de la paix. Ces réunions et ces dépenses n’ont pas permis de faire avancer la cause de la paix, a-t-il dit: tous les documents publiés, toutes ces résolutions n’ont pas encouragé la paix. Devons-nous vraiment examiner un projet de résolution qui entend protéger les intérêts du Président palestinien, dont la corruption et la duplicité ne sont plus à démontrer, au détriment des intérêts des peuples palestinien et israélien dans la perspective de la paix, a demandé M. Gillerman. Le succès de M. Arafat dans cette entreprise signifierait une lourde perte pour le peuple palestinien, a-t-il observé, reconnaissant qu’il n’y a pas de solution militaire à ce conflit mais estimant toutefois qu’il n’est pas possible de négocier ou de trouver un compromis avec des dirigeants palestiniens qui préfèrent détruire l’État juif plutôt qu’assurer la coexistence de deux États, conformément à la Feuille de route. Nous sommes prêts à négocier une solution authentique avec certains dirigeants palestiniens qui symbolisent le renouveau mais qui doivent se défaire avant tout de l’étau du Président Arafat, a-t-il dit, avant d’inviter les délégations à se prononcer contre le projet de résolution.
M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA (Cuba), Vice-Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a déclaré que le Comité était particulièrement alarmé par la décision de principe prise par le Gouvernement israélien d’expulser le Président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, qui devrait être reconnu comme le dirigeant légitime et authentique du peuple palestinien. Il a qualifié d’injustifiée et de hautement irresponsable la déclaration du Gouvernement israélien selon laquelle l’assassinat de M. Yasser Arafat serait une solution envisageable. Il a rappelé que le comité condamne à la fois la pratique des assassinats extrajudiciaires de militants palestiniens et «toutes les attaques commises contre des civils israéliens, quelles qu’en soient la provenance ou la motivation». Il a appelé Israël à cesser la construction du mur de séparation qui n’a pas lieu sur la Ligne verte, mais en territoire palestinien, ce qui aggrave la situation économique des populations palestiniennes et compromet les négociations futures sur un statut permanent. Il a également condamné l’incapacité du Conseil de sécurité à mettre en œuvre ses propres résolutions, en raison du veto des Etats-Unis, et a réitéré son soutien au Président Arafat en exhortant l’Assemblée générale à exercer à cet effet tous les pouvoirs qui lui sont conférés par la Charte.
M. RASTAM MOHD ISA (Malaisie), s’exprimant au nom du Mouvement des non-alignés, a affirmé que le Conseil de sécurité n’avait pas envoyé le message approprié à Israël le 16 septembre dernier en rejetant l’adoption de la résolution qui était soumise au vote. Cette résolution, a-t-il poursuivi, aurait pu contribuer à faire avancer la mise en œuvre de la Feuille de route et à faire ainsi progresser le processus de paix. Après cet échec du Conseil de sécurité, a-t-il déclaré, l’Assemblée générale constitue le dernier bastion de l’espoir du peuple palestinien et se doit de défendre la primauté du droit souverain du peuple palestinien. Elle doit, à ce titre, exiger qu’Israël s’abstienne de tout acte d’expulsion et cesse toute menace à la sécurité du Président de l’Autorité palestinienne, a-t-il poursuivi.
M. SERGEY LAVROV (Fédération de Russie) a déploré la reprise du cycle de violence, marqué par les exécutions extrajudiciaires et les attentats perpétrés par les groupes terroristes palestiniens, et s’est inquiété de la détérioration de la situation humanitaire. Il a invité les dirigeants de l’Autorité palestinienne à tout faire pour mettre un terme aux attentats terroristes qui sapent les perspectives de paix et a exhorté le Gouvernement israélien à mettre en œuvre la Feuille de route, à cesser les exécutions extrajudiciaires, et à renoncer à l’expulsion du Président Arafat qui aurait des conséquences graves. Réaffirmant le rôle central de la Feuille de route, M. Lavrov a souhaité que la prochaine réunion du Quatuor, qui aura lieu à New York, permette de relancer les négociations sur sa mise en œuvre.
M. GUANGYE WANG (Chine), inquiet des désaccords survenus lors de la mise en œuvre des engagements de la Feuille de route, a rappelé que le Président de l’Autorité palestinienne M. Yasser Arafat, était le seul élu légitime de son peuple et que son départ ne ferait qu’aviver les tensions dans la région. Il a au contraire appelé la communauté internationale à continuer de promouvoir le processus de paix au Moyen-Orient avec toutes les parties concernées, en se basant sur le principe terre contre paix.
M. DUMASANI S. KUMALO (Afrique du Sud) a déploré l’incapacité du Conseil de sécurité à prendre des mesures pour mettre en œuvre ses résolutions sur la question, donnant à l’armée israélienne l’impression qu’elle bénéficie d’un feu vert pour agir contre les civils palestiniens, et permettant aux groupes armés palestiniens d’agir en représailles contre les civils israéliens. Il s’est déclaré préoccupé par la décision du Gouvernement israélien d’expulser, et peut-être même de tuer le Président Arafat, qui est le dirigeant démocratiquement élu du peuple palestinien. Constatant que les parties en conflit n’exécutaient pas leurs obligations réciproque de façon convaincante, il a appelé le Conseil de sécurité à adopter une résolution dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, appelant à la cessation de tous actes de violence, de terrorisme, de provocation, et de destruction, et demandant à Israël, en tant que puissance occupante, de respecter ses obligations dans le cadre du droit international humanitaire, notamment la quatrième Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Dans le cadre de cette résolution, le Conseil de sécurité devrait prendre acte du fait que la menace de déporter ou tuer les dirigeants du peuple palestinien est inacceptable et illégale, tout comme la construction d’un mur de séparation sur le territoire palestinien. Enfin, le représentant a préconisé au Conseil de sécurité de mandater le déploiement d’une présence internationale pour assurer le suivi de la mise en œuvre par les deux parties en présence de leurs obligations dans le cadre de cette résolution.
M. JOHN NEGROPONTE (États-Unis) a rappelé que lundi dernier, au Conseil de sécurité, les États membres avaient approuvé une série de mesures présentées par l’Envoyé spécial du Secrétaire général, M. Terje Roed-Larsen, au premier rang desquels le démantèlement de l’infrastructure terroriste, la lutte contre la corruption, et la cessation des mesures de destruction entreprises par Israël. Les États arabes sont engagés par la Feuille de route à cesser tout soutien aux groupes terroristes palestiniens, a rappelé M. Negroponte, réaffirmant que les Etats-Unis n’ont jamais appuyé l’exil forcé du Président Arafat, ni son élimination, et assurant que cette position est inchangée. Nous estimons que les résolutions présentées sur cette question cette semaine ne servent pas la paix car elles constituent une série de récriminations unilatérales qui sapent les efforts du Quatuor visant le retour des parties à la table des négociations. Au lieu de demander des sessions d’urgence et de refuser toute condamnation des groupes armés, Hamas et Djihad islamique entre autres, essayons de travailler au retour de la paix, a déclaré M. Negroponte.
M. MILOS ALACALY (Venezuela) s’est déclaré opposé aux mesures envisagées par Israël à l’encontre du Président de l’Autorité palestinienne, M. Yasser Arafat, estimant que l’expulsion des parties engagées constituerait un recul dans les efforts pour trouver une solution pacifique au conflit. Il a par ailleurs lancé un appel pour que soient reconnus le droit à la souveraineté et à l’intégrité territoriale, à l’indépendance politique de tous les Etats de la région, ainsi que celui à vivre en paix à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.
M. MOHAMMAD HASSAN FADAIRARD (République islamique d'Iran), s’exprimant au nom du Groupe de l’Organisation de la Conférence islamique aux Nations Unies, a affirmé qu’en dépit du cessez-le-feu déclaré par les groupes palestiniens, les Israéliens n’avaient jamais arrêté leur agression armée. La décision israélienne de tuer ou d’expulser le Président Arafat, a-t-il poursuivi, était dans la continuité de cette politique générale destinée à faire échouer toute initiative de paix et à précipiter l’échec de la Feuille de route. En outre, M. Fadairard a déploré le fait que les Etats-Unis aient eu, pour la 36ème fois, recours au veto pour s’opposer au projet de résolution qui aurait exigé d’Israël que Yasser Arafat ne soit pas expulsé. Estimant que cette expulsion plongerait la région dans une série d’actes de violence, il a appelé le Quatuor ainsi que la communauté internationale à prendre leurs responsabilités en votant un projet de résolution présenté aujourd’hui.
M. ALPHA IBRAHIMA SOW (Guinée) a rappelé que l’adoption de la Feuille de route par l’Autorité palestinienne et Israël avait fait naître des espoirs, que les menaces d’expulsion du Président Arafat, comme la reprise des attentats terroristes, ont battu en brèche. La communauté internationale doit donc intervenir pour oeuvrer à la reprise des négociations et du processus de paix et la délégation guinéenne espère que la tenue d’une Réunion du Quatuor la semaine prochaine sera l’occasion opportune de les relancer.
M. PAK GIL YON (République populaire démocratique de Corée) s’est inquiété de la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés et a condamné les exactions perpétrées par Israël contre le peuple palestinien. Il a exhorté le Gouvernement israélien à revenir sur sa décision d’expulser le Président Arafat et a apporté son soutien à la cause palestinienne et à la résistance des peuples arabes face à l’occupation israélienne.
M. MARCELLO SPATAFORA (Italie), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a lancé un appel aux deux parties pour qu’elles respectent leurs obligations de continuer à appliquer la Feuille de route et à faire avancer la paix et la sécurité dans la région. Il a en outre estimé que la décision israélienne d’expulser Yasser Arafat était une grave erreur et a regretté que le Conseil de sécurité n’ait pas pu adopter une résolution par consensus s’opposant à cette décision. Par ailleurs, il a précisé que l’Union européenne avait ajouté le bras politique du Hamas dans sa liste des organisations terroristes. Le représentant a également affirmé qu’il n’y avait pas d’autre solution que l’application rapide de la Feuille de route qui contient des échéances claires et qui exhorte les deux parties à prendre un certain nombre de mesures en ce sens. Il a enfin insisté sur la nécessité d’une action menée et coordonnée par toutes les parties de la communauté internationale, précisant que l’Union européenne continuerait d’agir en ce sens.
Explications de vote sur le projet de résolution A/ES-10/L.12
Le représentant de la Turquie a voté en faveur du projet de résolution tel qu’amendé, et s’est aligné sur la déclaration de l’Italie en ce qui concerne la détérioration de la situation politique au Proche-Orient. La délégation turque a toujours dénoncé le terrorisme, mais elle souligne qu’il est important que les parties engagées s’acquittent de leurs obligations telles qu’elles figurent dans la Feuille de route.
Le représentant de Nauru s’est abstenu de voter, considérant que si les deux parties ont des positions correctes, elles ont toutefois tort dans les moyens qu’elles utilisent pour atteindre les objectifs souhaités.
Le représentant du Chili a condamné l’annonce faite par le Gouvernement d’Israël d’expulser le Président de l’Autorité palestinienne. Il a expliqué que sa délégation avait voté en faveur de ce projet de résolution en sachant qu’il bénéficie d’un très large appui à l'Assemblée générale et a appelé à reprendre au plus vite les négociations de paix en vue de faire avancer la Feuille de route du Quatuor.
Le représentant du Guatemala a condamné la spirale de violence en Israël et dans les territoires occupés et a soutenu les efforts du Quatuor pour relancer la Feuille de route. Il a déclaré que son pays s’était abstenu de voter pour ce projet de résolution afin d’éviter toute forme de polarisation.
Le représentant du Pérou a regretté que le texte mis aux voix ne condamne pas catégoriquement les attentats-suicide et il s’est donc abstenu.
Le représentant du Canada a demandé à Israël de cesser les assassinats extrajudiciaires et la construction de la barrière de sécurité, et de renoncer à l’expulsion du Président Arafat. Cependant, cette résolution n’exhorte pas suffisamment l’Autorité palestinienne à lutter contre la violence terroriste des groupes armés Hamas, Djihad et Brigade des Martyrs d’Al-Aqsa, a-t-il dit, expliquant ainsi son abstention.
Le représentant du Japon a expliqué qu’il avait voté en faveur de la résolution car sa délégation est favorable à l’application de le Feuille de route et à la reprise de négociations.
La République arabe syrienne a voté en faveur de ce texte, a indiqué son représentant, car il envoie un message très clair à Israël quant à la nécessité de mettre fin à ses pratiques arbitraires, telles que les colonies de peuplement, et les menaces à la sécurité de l’Autorité palestinienne. L’attitude des Palestiniens ne fait que répondre au terrorisme d’État orchestré par Israël dans les territoires palestiniens, a-t-il dit avant de se prononcer pour la mise en œuvre de la Feuille de route.
Le représentant d’Israël a voté contre la résolution adoptée, estimant qu’elle ne va pas aider à résoudre un conflit imputable au refus de Yasser Arafat de prendre en considération le droit du peuple palestinien à vouloir s’autodéterminer, et non aux décisions politiques israéliennes.
Le représentant du Liban a voté en faveur de la résolution adoptée, en raison de la préoccupation qu’inspire la situation de la population palestinienne. L’adoption de cette résolution aujourd’hui montre que le principal obstacle à la paix au Moyen-Orient est la politique d’occupation menée par le Gouvernement israélien.
Le représentant du Cameroun a estimé que le retour de la violence compromettait l’application de la Feuille de route et a appelé les deux parties à faire preuve de mesure et à se décider à construire enfin la paix au Moyen-Orient, en reprenant un dialogue constructif. Il a expliqué que le Cameroun, qui tient à l’intégrité physique et morale du Président de l’Autorité palestinienne, s’était abstenu sur le projet de résolution car il estimait que les amendements apportés conféraient une nouvelle dimension à ce projet, pour laquelle de nouvelles consultations auraient été nécessaires.
Déclarations
Reprenant la parole, l’Observateur permanent de Palestine a remercié les délégations pour avoir adopté à une majorité écrasante cette résolution tout en regrettant le manque d’équilibre des amendements apportés par l’Union européenne. Il a insisté pour qu’Israël se soumette aux exigences de cette résolution.
Le représentant de Cuba a dénoncé l’hypocrisie de l’Union européenne dont les amendements apportés au préambule condamnent dans le même temps les exécutions extrajudiciaires et les attentats terroristes, sans prendre en compte le droit du peuple palestinien à la résistance.
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