AFR/450

LA QUALITE DES MESURES PRISES AU NIVEAU NATIONAL SERA DETERMINANTE DANS LE SUCCES DU NEPAD ET LE DEVELOPPEMENT DES PMA, ESTIME M. CHOWDHURY

07/01/03
Communiqué de presse
AFR/450


Réunion spéciale sur le Nouveau Partenariat            AFR/540

pour le développement de l’Afrique et les pays                7 janvier 2003

les moins avancés


LA QUALITE DES MESURES PRISES AU NIVEAU NATIONAL SERA DETERMINANTE DANS LE SUCCES DU NEPAD ET LE DEVELOPPEMENT DES PMA, ESTIME M. CHOWDHURY


Sous la coordination de Mme Roma Y. Stibravy, représentante du Comité des ONG (CONGO) pour le développement durable, s’est tenue cet après-midi une réunion spéciale sur le “Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique et les pays les moins avancés (PMA)”.


Dans la présentation qu’il a faite, M. Anwarul Karim Chowdhury, Secrétaire général adjoint et Haut Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits Etats insulaires en développement, a fait un bref rappel des particularités et spécificités propres aux Etats faisant partie du groupe des PMA, des pays sans littoral et des petits Etats insulaires en développement, qui se distinguent tous par de nombreuses vulnérabilités.  Le nouveau Bureau du Haut Représentant pour les PMA, a dit M. Chowdhury, a pour première responsabilité de favoriser la mise en oeuvre du Programme d’action décennal adopté en mai 2001 à Bruxelles en faveur des PMA et celui de la Barbade en faveur des petits Etats insulaires en développement. 


Il est important, a-t-il dit, de mettre en place un mécanisme efficace de suivi et d’évaluation de la mise en oeuvre des engagements et du Programme d’action de Bruxelles.  Le Secrétaire général a fait à cet égard des propositions qui sont en ce moment à l’examen.  Le plan de Bruxelles comprend sept axes essentiels d’engagement qui serviront de lignes de travail aux PMA, ainsi qu’aux pays donateurs et aux institutions qui les assistent à traduire dans les faits le programme adopté à Bruxelles.  Les PMA doivent faire preuve de responsabilité et de volonté en adoptant des politiques nationales qui démontrent clairement qu’ils sont parties à part entière des efforts qui sont déployés à cet effet.  Le Bureau du Haut Représentant les assistera.  Notre Bureau s’assurera aussi que les objectifs de Bruxelles soient intégrés aux programmes de travail des diverses institutions et entités du système de l’ONU, a dit M Chowdhury, en précisant que le Bureau qu’il dirige avait déjà engagé des actions de collaboration avec un certain nombre d’organes onusiens, dont, entre autres, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et bientôt l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).  Les informations relatives aux différentes actions lancées par le Bureau du Haut Représentant sont disponibles sur le site web de cette structure*, a-t-il précisé.


Le Bureau du Haut Représentant pour les PMA travaille d’autre part en collaboration avec les ONG, ceci dans l’esprit de la Conférence de Bruxelles.  Nous comptons à cet égard rendre systématique un examen annuel de la mise en oeuvre du Programme d’action qui se fera, à Genève, avec la participation de la société civile.  Le Bureau collaborera aussi par ailleurs avec le secteur


privé.  Concernant le partenariat avec le NEPAD, nous avons pris part à la rencontre qui s’est tenue il y a quelques mois à Yaoundé, au Cameroun.  Au cours de cette rencontre nous avons pu parler de la place que peut occuper le “Pacte mondial” conclu entre les Nations unies et le secteur privé dans les modalités de mise en oeuvre du NEPAD.  Nous pensons que le succès du NEPAD dépendra en grande partie de la place qui y sera accordée aux PMA, a déclaré M. Chowdhury en rappelant que la majorité des PMA était des pays africains, 34 des pays du continent étant classés dans cette catégorie.  L’Assemblée générale ayant approuvé la proposition du Secrétaire général de créer un nouveau bureau au sein du Secrétariat qui s’occupera du partenariat et des liaisons entre l’ONU et le NEPAD, le Bureau du Haut Représentant pour les PMA compte collaborer étroitement avec cette nouvelle structure. 


Concernant la coopération internationale, nous pensons que les pays en développement doivent mettre un accent particulier sur la coopération Sud-Sud, ce qui permettrait d’améliorer le soutien nécessaire à la réalisation du Programme d’action de Bruxelles.  Nous n’oublions pas d’autre part l’importance qui doit être accordée à la Déclaration adoptée à l’issue du Sommet pour le développement durable de Johannesburg.  Il a été décidé à Johannesburg de convoquer une rencontre pour assurer un suivi efficace et une préparation adéquate de la conférence d’évaluation et de suivi de la mise en oeuvre du Plan d’action de la Barbade, qui avait été adopté pour soutenir le développement des petits Etats insulaires en développement dont de nombreux sont des PMA. 


Intervenant à son tour, Mme Yvette Stevens, Coordonnatrice spéciale pour l’Afrique et les pays les moins avancés (OSCAL) au Département des affaires économiques et sociales, a mis en avant le lien étroit entre le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et les pays les moins avancés (PMA) et souligné le rôle important revenant à la société civile dans la mise en oeuvre des objectifs de ce Partenariat. 


Elle a rappelé que, dans le cadre de l’évaluation du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90, le manque d’appropriation par les pays africains avait été identifié comme une des causes de la faiblesse des résultats.  Elle a par conséquent souligné l’importance de l’appropriation des projets de développement initiés dans le cadre du NEPAD et insisté sur l’interdépendance entre les pays africains dans la mise en oeuvre du NEPAD.  A cet égard, elle a salué l’élan insufflé au cours de la cinquante-septième session de l’Assemblée générale au NEPAD et a jugé que cet élan concerne tout autant les PMA que les autres pays du continent, que ce soit les petits États insulaires en développement, les pays en développement sans littoral, ou encore les pays à revenus intermédiaires.  Mme Stevens a invité la société civile et le secteur privé hors d’Afrique à contribuer activement à la mise en oeuvre du NEPAD.  Elle a en outre salué l’ébauche de partenariat engagé lors de la réunion de Yaoundé entre OSCAL et la Chambre de commerce internationale (ICC/CCI) et a rappelé qu’à cette occasion, OSCAL avait été chargé de préparer une étude sur la contribution du secteur privé à la mise en oeuvre du NEPAD. 


Mme Stevens a prôné une réponse concertée et coordonnée entre différents acteurs dans la mise en oeuvre du NEPAD, une augmentation des flux d’aide publique au développement, une intégration des PMA dans le commerce mondial, une intensification de la coopération Sud-Sud, et une augmentation

des transferts de technologies.  S’agissant de l’étude faite par OSCAL pour définir le type de contribution que peut apporter le secteur privé et l’ICC, elle a indiqué que OSCAL avait proposé d’identifier une série de “guidelines” ainsi qu’un point focal chargé de la coordination de la mise en oeuvre du NEPAD avec le secteur privé.


Ouvrant l’échange de vues avec les délégations, le représentant du Bénin, dont le pays assure la coordination des PMA, a estimé qu’après la conclusion de la Décennie des Nations Unies pour le développement de l’Afrique (UN-NADAF), il est nécessaire de donner à la structure qui vient d’être créée au sein du Secrétariat en soutien aux PMA les moyens humains, financiers et matériels dont elle a besoin pour accomplir efficacement le mandat qui lui a été confié.  L’année qui vient de s’écouler n’a vu se réaliser aucun des engagements pris par la communauté internationale à Bruxelles.  Pour sa part, le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a estimé qu’il fallait mettre un accent particulier sur la durabilité du développement en Afrique et dans les PMA.  Cette durabilité doit s’accompagner d’une véritable “appropriation”, par les Etats et les populations, des programmes qui sont mis en place. 


Pour le représentant de Tuvalu, les initiatives du NEPAD, du Programme d’action de Bruxelles et du Plan d’action de la Barbade ont beaucoup de similarités.  Les petits Etats insulaires, dont le principal handicap de promotion du développement est le manque de capacité de mobilisation de capitaux et de ressources, se félicitent que le Bureau du Haut Représentant pour les PMA, les pays sans littoral et les petits Etats insulaires ait la latitude de pouvoir sensibiliser la communauté internationale sur cette question.  Dans son intervention, le représentant de l’Afrique du Sud s’est réjoui que les discussions menées sur le NEPAD au sein de l’ONU aient reconnu l’importance du rôle qu’est appelée à jouer la société civile dans la mise en oeuvre de cette vision et des programmes qui lui sont liés.  Le NEPAD ne pourra cependant voir le jour si les moyens de sa mise en oeuvre ne sont pas réunis. 


Intervenant après lui, le représentant du Japon a estimé qu’il fallait éclaircir et simplifier les procédures de coordination des programmes de développement, fort nombreux, qui existent au sein du système de l’ONU.  Nous pensons que trop de ressources ont été allouées à différents programmes d’action qui n’ont pas abouti aux résultats attendus, a estimé le représentant en demandant plus de cohérence en ce qui concerne les mécanismes de mise en oeuvre du NEPAD.


En fin de réunion, M. Chowdhury a estimé que le succès de tout effort de développement, même soutenu par la communauté internationale, dépend de la qualité des mesures qui sont prises aux niveaux national et local.  Un programme d’action comme celui adopté à Bruxelles ne peut résoudre les problèmes qui se posent individuellement au niveau de chaque pays, car en réalité c’est un programme-cadre général, a estimé le Haut Représentant.  Le Bureau que nous dirigeons s’efforcera de répondre aux besoins de chaque grand groupe de pays. 


*Ce site peut être consulté à l’adresse internet suivante:

http://un.org/special-rep/ohrlls/ohrlls/default.htm


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