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SOC/4584

VERS LA DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT: LE COMITE PREPARATOIRE ENTAME SA DERNIERE SESSION

25/02/2002
Communiqué de presse
SOC/4584


Commission du développement social constituée

en Comité préparatoire de la deuxième

Assemblée mondiale sur le vieillissement

1ere séance – matin


VERS LA DEUXIEME ASSEMBLEE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT: LE COMITE PREPARATOIRE ENTAME SA DERNIERE SESSION


Il devra finaliser le document stratégique qui sera adopté dans six semaines

à Madrid pour promouvoir une société de tous les âges partout dans le monde


La Commission du développement social constituée en Comité préparatoire de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement a ouvert, ce matin, les travaux de sa deuxième et dernière session devant lui permettre de mettre la dernière touche aux préparatifs de cet événement qui aura lieu à Madrid, du 8 au 12 avril prochains.


S’exprimant en qualité de représentant du pays hôte , M. Juan José Lucas Gimenez, Ministre de la Présidence de l’Espagne, a fait savoir que pour assurer le succès de cette seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement qui aura lieu au Palais municipal des congrès, toute une série de d’événements parallèles auront lieu avec pour objectif d’encourager la participation de la société civile à travers des séminaires, des rencontres, des conférences, des expositions et des concerts.  En outre, l’Espagne a accepté avec plaisir la proposition du Comité consistant à mettre en place un cycle de conférences de haut niveau qui permettra de favoriser une meilleure interaction entre les gouvernements, la société civile et les autres acteurs pertinents.  Le Ministre a également précisé que, simultanément à la tenue de l’Assemblée mondiale, Madrid accueillera le Forum mondial des ONG sur le vieillissement.  Cet événement permettra à ces dernières de faire entendre leurs idées, leurs préoccupations et de présenter leurs propositions afin de contribuer au processus de discussion autour du nouveau programme d’action international.  Une importante rencontre scientifique parrainée par l’Association internationale de gérontologie aura lieu à Valence au moment même où se tiendra l’Assemblée mondiale.  En conclusion, M. Gimenez a indiqué qu’il allait signer ce midi même avec le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai, l’Accord de pays hôte.


De son côté, le Directeur de la Division des politiques sociales et du développement social, M. Johan Schölvinck, a présenté l’état des préparatifs de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement* en indiquant que les négociations sur le document final à adopter à Madrid, dans un petit peu plus d’un mois, avançaient bien.  En guise de préparatifs à cet événement, de nombreuses réunions ont été organisées par le Secrétariat.  Un dialogue avec la société civile rassemblant les ONG des pays en développement a par exemple eu lieu en novembre dernier en Thaïlande.  Les commissions régionales se sont elles aussi


montrées très actives.  La Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique a ainsi adopté, lors d’une réunion ayant eu lieu en Chine en septembre dernier, une série de recommandations dites de «Macao» visant au renforcement du document final à adopter au moment de l’Assemblée mondiale.  La Commission économique pour l’Europe prépare, elle, une conférence ministérielle sur le vieillissement, prévue pour septembre 2002, qui tiendra lieu de suivi à l’Assemblée de Madrid.  La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale et celle pour l’Amérique latine et les Caraïbes ont également pris plusieurs initiatives, la CESAO adoptant notamment un Plan d’action des pays arabes sur le vieillissement jusqu’en 2012.


En revanche, les résultats du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies concernant le vieillissement ont été relativement décevants, un seul Etat Membre, la Suède, ayant effectué une contribution financière.  M. Schölvinck a rappelé que l’objectif du Fonds d’affectation spéciale était de permettre la participation, cruciale, de délégués des pays les moins avancés.  Or plusieurs de ces pays se sont déjà enquis des possibilités d’aides financières qu’ils pouvaient obtenir.  M. Schölvinck a donc invité les Etats Membres à effectuer des contributions supplémentaires.  S’agissant des activités entreprises en matière d’information par le Département de l’information, des posters, des brochures et des kits d’information pour la presse ont notamment été préparés.  En outre, deux Ambassadeurs de bonne volonté ont été nommés : Son Altesse Royale, l’Infante Cristina de Bourbon et le mime Marcel Marceau.  Autant d’initiatives qui sont contenues dans un document stratégique d’information élaboré par le DPI**.  M. Schölvinck a aussi indiqué qu’un rapport sur la maltraitance des personnes âgées (voir résumé en fin de communiqué), sera présenté officiellement demain, au Siège, lors d’une conférence de presse.  M. Schölvinck a aussi indiqué que le Secrétariat a invité les Etats Membres à envoyer à la deuxième Assemblée mondiale des délégations du plus haut niveau possible.


Le Président du Comité préparatoire, M. Felipe Paolillo (Uruguay) a expliqué que dans la mesure où il n’y aura pas de consultations préconférence à Madrid, celles-ci auront lieu à New York peu de temps avant la tenue de l’Assemblée mondiale.  A cette occasion, les délégations devront se mettre d’accord sur les dernières questions d’organisation et de procédure, et notamment constituer le Bureau de l’Assemblée et élaborer l’ordre du jour.  Afin de faciliter ces consultations, M. Paolillo a indiqué qu’il entendait faire distribuer dans le courant de la semaine un projet de résolution qui pourrait être adopté lors de la dernière réunion officielle du Comité préparatoire, vendredi prochain.


Outre l’adoption de son ordre du jour provisoire***, le Comité préparatoire a complété son Bureau en élisant au poste de Vice-Président et Rapporteur, Mme Ivana Grollova (République tchèque), qui siègera au nom du Groupe des Etats d’Europe orientale.


En fin de séance, le représentant de la Jamahiryia arabe libyenne a expliqué que les pays non anglophones attendent toujours que le projet de document final à adopter à Madrid soit communiqué dans toutes les langues officielles de l’Organisation.  Le Président du Comité lui a expliqué que, compte tenu, de la nature encore non définitive du document, une traduction dans les autres langues ne sera vraisemblablement pas disponible afin la fin des négociations et il a donc appelé tous les Etats Membres à faire preuve de compréhension et de flexibilité sur ce point.


La prochaine réunion formelle sera annoncée au Journal.


*   document paru sous la cote E/CN.5/2002/PC/3

**  disponible en anglais seulement sous la cote E/CN.5/2002/PC/Misc.1

*** disponible sous la cote E/CN.5/2002/PC/1


Informations de base


Quand elle se réunira à Madrid (Espagne), du 8 au 12 avril prochains, la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement aura pour objectif principal d’adopter le programme d’action international de 2002 sur le vieillissement afin de promouvoir l’avènement d’une société pour tous les âges.  Concrètement, ce document proposera des orientations et des mesures prioritaires, à appliquer aux niveaux local, national, régional et international, dans le but de faire prendre conscience à tous des opportunités de développement durable que présente le vieillissement.  Pour ce faire, le programme d’action s’articulera autour de trois axes centraux : la nécessité d’assurer le développement dans un monde qui vieillit, la promotion de la santé et du bien-être des personnes âgées, et la création d’un environnement favorable et porteur pour ces personnes.


Venant réviser et actualiser le premier plan d’action élaboré sur la question en 1982, date de la première Assemblée mondiale sur le vieillissement, ce nouveau programme accordera aussi une attention particulière à la question des relations et de la solidarité entre les générations et insistera sur la nécessité d’améliorer l’image que l’on donne des personnes âgées dans chaque société.  La vulnérabilité des personnes âgées vivant dans les zones rurales, la nécessité de veiller à l’égalité entre les sexes à tous les âges, l’accès des personnes âgées au logement, le respect de tous leurs droits ou encore la nécessité de mettre en place un continuum de prestations de soins seront également parmi les thèmes abordés par le programme d’action.  L’idée force qui sous-tendra l’ensemble du document étant de fournir aux personnes âgées la possibilité de participer pleinement et activement à la société, tant au niveau de la sphère sociale, économique que politique ou culturelle.


Avec la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, la communauté internationale entend faire face à la véritable «révolution démographique» qui est en cours.  Les données les plus récentes montrent en effet que, dans les cinquante prochaines années, la proportion de personnes âgées dans la population mondiale aura plus que doublée, passant de 10 à 22%.  Concrètement d’ici 2050, les personnes âgées devraient être au nombre de 2 milliards dans le monde, contre 600 millions aujourd’hui.  Dans le même temps, la proportion des enfants dans la population mondiale passera, elle, de 33 à 20%.  Si la première phase du processus a affecté essentiellement les pays développés et industrialisés, c’est désormais dans les pays en développement que les défis posés par le vieillissement se posent avec le plus d’acuité.  Dans moins de 30 ans, en effet, les trois quarts des personnes âgées vivront dans ces pays, qui verront ainsi leur population âgée doubler en moins d’un quart de siècle.  Une évolution aussi rapide aura d’importantes répercussions sur les secteurs de la santé, du travail, de la protection sociale, de la croissance économique et même de la fiscalité pour tous les pays.  Mais pour les pays en développement, ces bouleversements seront encore amplifiés par le niveau alarmant de la pauvreté, le taux de prévalence de la pandémie du VIH/sida et la limitation des ressources qui les caractérisent.  Des difficultés auxquelles devront également, dans une certaine mesure, faire face les pays en transition. 


De son côté, la deuxième et dernière session du Comité préparatoire devra, durant sa semaine de réunion, adopter l’ordre du jour provisoire et le projet d’organisation des travaux de la deuxième Assemblée et surtout achever le projet de programme d’action et le projet de conclusions à adopter solennellement à Madrid.  Il devra aussi finaliser le processus d’accréditation des organisations non gouvernementales.  Le Comité fera en outre le point des activités de préparation entreprises en 2001, de la situation du Fonds d’affectation spéciale, créé par l’Assemblée générale pour cet événement ainsi que de la campagne d’information commanditée également par l’Assemblée générale. 


Le rapport du Secrétaire général sur la maltraitance des personnes âgées: évaluation du problème et propositions d'action à l'échelle mondiale (E/CN.5/2002/PC/2) examine les problèmes de la maltraitance des personnes âgées à l'échelle mondiale à partir des études réalisées au cours des vingt dernières années.


Depuis le début des années 80, une attention croissante est accordée aux droits de l'homme des personnes âgées ce qui a permis d'appeler l'attention sur les questions concrètes de maltraitance, physique ou psychologique, de discrimination, de négligence dont elles sont victimes; d'empêcher que leurs ressources et prestations économiques et sociales ne fassent l'objet d'abus; et d'envisager des mesures efficaces pour lutter contre ces différentes formes de violence.  Plusieurs outils internationaux comme le Plan international d'action sur le vieillissement adopté à Vienne en 1982 par la première Assemblée mondiale sur le vieillissement ou encore les Principes des Nations Unies pour les personnes âgées décrivent les droits de ces personnes.


Le rapport indique qu'il n'existe pas de définition universelle reconnue de la maltraitance et il présente des définitions et typologies en fonction de la diversité sociale, économique et culturelle.  Il précise que les personnes âgées les plus exposées à la maltraitance sont celles qui se caractérisent par un certain niveau de dépendance, la perte d'autonomie et celles qui se trouvent dans des situations à haut risque.  Les auteurs d'actes de violence et de maltraitance sont le plus souvent des membres de la famille, des amis et des connaissances.  Le rapport donne des information sur ce phénomène dans divers milieux, à savoir les institutions et à domicile.  Il fournit également des indications quant au taux d'incidence de la violence et de la maltraitance dans divers pays ainsi que les moyens d'action mis en oeuvre jusqu`à présent.  Le rapport aborde brièvement la législation en place, les mécanismes de protection et d'intervention judiciaire en oeuvre dans certains pays ainsi que les programmes d'intervention et de prévention.  Dans certains cas, la maltraitance des personnes âgées s'inscrit dans un climat général de pauvreté, d'inégalités structurelles et d'autres problèmes relatifs aux droits de l'homme.


En conclusion, précise le rapport, les partisans des droits des personnes âgées estiment que le problème général de la maltraitance des personnes âgées sera résolu lorsque les besoins et les droits fondamentaux de tous seront satisfaits et respectés tout au long de leur cycle de vie.  La maltraitance en fin de vie pouvant être en effet liée à l'impossibilité d'obtenir les moyens économiques de parvenir à un âge avancé en préservant sa dignité.  On peut rendre les personnes âgées moins vulnérables en leur donnant la possibilité de rester actives et productives.  En règle générale, on note une tendance à la perte de confiance dans les établissements pour personnes âgées en faveur de soins en milieu familial avec l'appui des services communautaires.  Les taux de placement en établissement, vu les risques de mauvais traitements, devraient rester faibles.  Toutefois, avertit le rapport, à mesure que se développent les soins en milieu communautaire ou familial et au vu de l'accroissement prévu de la population âgée, les cas de maltraitance pourraient devenir plus fréquents.


Il est nécessaire de disposer d'une meilleure base de connaissances pour inspirer des politiques nationales et locales ainsi que pour élaborer des directives générales sur les stratégies et programmes d'intervention et de prévention.  Il faudra résoudre les problèmes de méthodologie et disposer d'une meilleure connaissance de la nature et de l'ampleur du problème.  Dans les domaines de la recherche et de l'action, aucun progrès ne sera accompli si on ne peut s'appuyer sur la détermination des autorités politiques, sur le respect des droits de l'homme et sur un système juridique favorable à la lutte contre la maltraitance des personnes âgées.


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