SG/SM/8490

LES BASES DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT EN SIERRA LEONE DEMEURERONT FRAGILES SI L’ON NE S’ATTAQUAIT PAS AUX FACTEURS D’INSTABILITE

13/11/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8490


                                                            AFR/513


LES BASES DE LA PAIX ET DU DEVELOPPEMENT EN SIERRA LEONE DEMEURERONT FRAGILES SI L’ON NE S’ATTAQUAIT PAS AUX FACTEURS D’INSTABILITE


On trouvera, ci-après, le message du Secrétaire général de l’ONU à la réunion du Groupe consultatif pour la Sierra Leone, prononcé à Paris aujourd’hui, par le Sous-Secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, M. Hédi Annabi:


Permettez-moi, pour commencer, de remercier la Banque mondiale, le Gouvernement sierra-léonais et tous les participants pour la convocation opportune de cette réunion du Groupe consultatif. En ce moment décisif, la Sierra Leone a besoin de l’appui continu de la communauté internationale en vue de consolider la paix et la stabilité qui prévalent depuis la fin du long conflit et la tenue d’élections nationales au début de cette année.


On ne saurait trop souligner que dans ce processus, la principale responsabilité incombe au Gouvernement sierra-léonais. S’il n’étend pas vigoureusement l’exercice de son autorité sur l’ensemble de son territoire, en s’assurant de nouveau la maîtrise des ressources nationales du pays et en commençant à assumer la responsabilité de sa sécurité, la stabilité restera vulnérable.


Le Conseil de sécurité a récemment approuvé la proposition tendant à réduire progressivement les effectifs de la MINUSIL au cours d’une période de deux ans, jusqu’en 2004. La décision du Conseil donne à la Sierra Leone et à ses partenaires internationaux un créneau pour faire face aux questions essentielles touchant à la consolidation de la paix après le conflit et pour jeter les fondements d’un développement durable, alors que le parapluie de sécurité assuré par la MINUSIL est encore présent.


Le retrait progressif de la MINUSIL sera soigneusement synchronisé avec les efforts de renforcement de la capacité de la Sierra Leone dans le secteur de la sécurité. Sous la direction du Royaume-Uni, des progrès remarquables ont été faits dans le domaine de la formation et de la restructuration de l’armée. La refonte du système pénal et judiciaire se poursuit. Une assistance supplémentaire est à présent nécessaire pour que la force de police nationale dispose de la formation, des infrastructures, des véhicules et du matériel de communication nécessaires pour assumer la responsabilité principale en matière de sécurité interne alors que la MINUSIL est sur le départ.


Un autre domaine vital est la réinsertion des anciens combattants. Environ 32 000 anciens combattants ont été intégrés, mais 24 000 autres attendent des possibilités de réinsertion. Malgré des contributions généreuses, le Fond d’affectation spéciale multidonateur pour ce processus enregistre un déficit d’environ 10 millions de dollars. La Commission pour la vérité et la réconciliation, qui a un rôle vital à jouer dans la promotion de l’unité nationale, connaît aussi un déficit de financement important. Je demande instamment au Gouvernement de répondre à l’appel pour des ressources supplémentaires lancé par le Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.


Le peuple sierra-léonais et la communauté internationale ont beaucoup fait ensemble pour aider le pays à se redresser après un conflit long et dévastateur. Mais les nouvelles bases jetées pour la paix et le développement demeureront fragiles si l’on ne s’attaque pas aux facteurs risquant de ramener l’instabilité. La situation instable dans la sous-région aggrave le caractère d’urgence de cet effort. Je ne doute pas que vous demeurerez engagés et que vous contribuerez à assurer avec soin la gestion de la transition vers une paix durable. Je vous souhaite plein succès dans vos délibérations importantes.


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