LE SECRETAIRE GENERAL, FAIT ETAT DE LA «RELATION SYMBIOTIQUE» ENTRE LES OBJECTIFS MONDIAUX DE LUTTE CONTRE LA PAUVRETE ET LE NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Communiqué de presse SG/SM/8382 |
AFR/480
GA/10055
Le Secrétaire général, fait état de la «relation symbiotique» entre les objectifs mondiaux de lutte contre la pauvreté et le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique
On trouvera ci-après la déclaration faite par le Secrétaire général, Kofi Annan, à la réunion de l’Assemblée générale consacrée au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le 16 septembre, à New York:
C’est avec grand plaisir que je participe avec vous aujourd’hui à cette réunion importante qui s’attache à trouver comment la communauté internationale peut apporter un appui au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), de façon à maximiser les avantages que les populations d’Afrique en retirent.
Ce partenariat est le tout premier entre les dirigeants africains et leurs populations, et entre les États d’Afrique. En outre, le NEPAD prévoit un nouveau partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale, en particulier les pays fortement industrialisés, sur la base d’un respect mutuel et d’une interdépendance, ainsi que la transparence et la responsabilité, y compris un examen et un suivi des résultats obtenus par les différents pays africains assurés par l’ensemble des pays africains et leurs partenaires internationaux.
Le NEPAD a adopté les objectifs de développement du Millénaire comme élément central de l’agenda pour le développement de l’Afrique. Je me félicite de cette décision, car je considère qu’il existe une relation symbiotique entre le NEPAD et les objectifs de développement du Millénaire. Le NEPAD ne pourra être considéré comme une réussite si l’Afrique n’atteint pas les objectifs fixés et le monde dans son ensemble ne pourra atteindre ces objectifs que s’ils le sont en Afrique.
Deux priorités distinctes mais liées l’une à l’autre, la lutte contre le VIH/sida et la promotion de l’éducation des filles, sont particulièrement importantes pour la réalisation des objectifs de développement du Millénaire et pour que le NEPAD puisse porter ses fruits pour tous les habitants de l’Afrique.
La pandémie du VIH/sida est aujourd’hui la principale menace pour le développement de l’Afrique. Ce n’est pas seulement une menace pour la santé des populations, mais aussi, dans nombre de pays africains, une menace pour leur sécurité nationale, voire leur survie. Le VIH/sida a annulé les principaux progrès qui avaient été réalisés en matière de survie de l’enfant et de progrès socioéconomique au cours des deux ou trois dernières décennies. La pandémie a aggravé les problèmes de la pauvreté, de la discrimination, de la malnutrition et de l’exploitation sexuelle des filles et des femmes. Elle a des effets dévastateurs sur le système éducatif, les enseignants mourant ou étant handicapés plus rapidement qu’ils ne peuvent être remplacés.
Inversement, les avantages sociaux qu’apporte l’éducation des filles sont un accroissement du revenu familial, le report de l’âge au mariage, une réduction de la fécondité, une réduction de la mortalité infantile et maternelle, une amélioration de la nutrition et de l’état de santé des enfants, un accroissement des possibilités économiques et autres pour les femmes, et un accroissement de la participation des femmes à la prise de décisions politiques, sociales et économiques.
La promotion de l’éducation des filles et la lutte contre le VIH/sida non seulement jouent un rôle clef parmi les objectifs de développement du Millénaire mais ils ont aussi une très grande influence pour ce qui est de faciliter la réalisation de tous les autres objectifs de développement du Millénaire en Afrique.
Le Nouveau Partenariat, en articulant ses objectifs autour des objectifs du développement du Millénaire, encourage les partenaires de l’Afrique pour le développement à renforcer leur engagement en matière de réduction de la pauvreté dans le monde. L’objectif déclaré du NEPAD est d’atteindre un taux de croissance annuel global de 7 %, nécessaire pour que l’Afrique puisse atteindre l’un des objectifs de développement du Millénaire, la réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015. Pour atteindre cet objectif, il faudra plus que doubler les taux de croissance récents en Afrique.
Il reste à présent à faire en sorte que les principes du NEPAD se traduisent par des mesures concrètes, de façon à ce que le Nouveau Partenariat ait une influence concrète sur la vie de tous les Africains. L’application du Nouveau Partenariat peut tirer parti de deux des enseignements tirés par l’Organisation des Nations Unies et d’autres qui ont participé au développement de l’Afrique au cours de la décennie écoulée.
Premièrement, la paix et la sécurité sont essentielles pour le développement. Les projets économiques élaborés au titre du Nouveau Partenariat doivent aller de pair avec des progrès réels pour ce qui est de mettre un terme aux conflits et d’enraciner plus profondément la paix.
Deuxièmement, la coopération en faveur du développement doit être réorientée. En élaborant le NEPAD, les dirigeants africains ont montré qu’ils considèrent les réformes politiques et économiques comme essentielles pour l’instauration d’un développement durable. Ils ont souligné les droits de l’homme, les libertés fondamentales et la démocratie. Ils ont réaffirmé l’importance des pouvoirs publics avec le consentement et l’autorité des administrés. De plus en plus, les dirigeants africains ont pris eux-mêmes la parole contre la corruption et la mauvaise gouvernance, et l’accent est mis de plus en plus sur l’application du principe de responsabilité et la transparence. La communauté internationale doit renforcer son appui à cet effort. C’est ce que devrait signifier le partenariat.
L’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains. Pour forger cet avenir, pour mettre un terme aux conflits, éliminer les maladies et réduire les multiples difficultés qui l’ont retardée, l’Afrique aura besoin de toute la sagesse, de toute la volonté politique et de toute la créativité qu’elle pourra mobiliser.
Elle aura besoin également du soutien des pays développés, afin de mener des efforts qui s’appuient sur une évaluation rigoureuse et réaliste de ce qui doit être fait. Dans le contexte de la mondialisation, même les pays les plus riches et les plus puissants risquent de pâtir s’ils ne prêtent pas attention aux problèmes et aux crises que rencontrent d’autres parties du monde. Parallèlement, les possibilités de croissance et d’innovation existent partout, et nous pouvons tous tirer parti des réussites d’autrui. Faisons en sorte que le NEPAD soit un brillant exemple de cette réalité mondiale.
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