SG/SM/8377

«CETTE LUTTE EST L’AFFAIRE DE TOUS», DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL DEVANT LE CONSEIL DE SECURITE, A L’OCCASION DE LA COMMEMORATION DES ATTENTATS COMMIS CONTRE LES ETATS-UNIS

11/09/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8377


                                                            SC/7501


«Cette lutte est l’affaire de tous», déclare le Secrétaire général devant le Conseil de sécurité, à l’occasion de la commémoration des attentats commis contre les États-Unis


On trouvera ci-après le texte la déclaration que le Secrétaire général, Kofi Annan, a faite devant le Conseil de sécurité à l’occasion de la commémoration des attaques terroristes du 11 septembre 2001 contre les États-Unis:


Je me réjouis de vous retrouver ici, en compagnie des ministres des affaires étrangères venus en nombre pour marquer avec nous cette occasion solennelle.


Le 11 septembre, nous avons assisté à l’un de ces désastres qui, à l’instar de l’assassinat du Président John F. Kennedy, restera vivace dans nos mémoires. Toute notre vie, nous nous souviendrons du lieu où nous nous trouvions et de ce que nous faisions lorsque nous avons appris la nouvelle. En évoquant le souvenir de cette triste journée, je voudrais tout d’abord exprimer ma profonde compassion au peuple des États-Unis, qui a si gravement souffert de cette terrible atrocité.


Aux familles de ces milliers d’hommes et de femmes de plus de 90 pays assassinés ce 11 septembre, dont la vie a été bouleversée, j’adresse mes condoléances les plus sincères. Collectivement, ces hommes et ces femmes représentaient, à l’instar de l’Organisation des Nations Unies, la plupart des pays du monde et étaient venus dans la même ville pour y rechercher un avenir meilleur pour eux-mêmes et leur famille. Leur disparition porte un coup à toute l’humanité et c’est toute l’humanité qui doit s’unir pour réaffirmer le caractère sacré de ces valeurs qui nous sont chères, à savoir la tolérance, le pluralisme, la paix et le respect de la vie humaine.


L’Organisation des Nations Unies a été créée pour préserver les générations futures du fléau de la guerre et, aujourd’hui, les nations s’unissent pour défendre l’humanité contre une nouvelle forme de guerre. Nous sommes tous invités à faire échec à un ennemi qui ne fait pas de distinction entre les faibles et les forts, les puissants et les humbles, un ennemi qui prend pour cible tout l’édifice de la coopération internationale à laquelle se consacre l’Organisation des Nations Unies.


Pour relever ce défi, nul n’est mieux placé que le Conseil de sécurité. Durant l’année écoulée, vous vous êtes acquittés de votre mission avec patience, créativité et détermination, en montrant combien il importait de faire échec au terrorisme par la formation, à l’échelle internationale, de la plus large coalition possible.


Dès le lendemain des attaques, l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité ont adopté des résolutions condamnant énergiquement ces actes et appelant les États à coopérer pour traduire en justice leurs auteurs. Par la suite, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution de grande portée visant les terroristes et ceux qui les hébergent, les aident ou les soutiennent. En application de ladite résolution, les États Membres coopèrent dans des domaines très divers, tels que la répression du financement du terrorisme ou l’alerte précoce, la coopération en matière d’enquêtes judiciaires et l’échange d’informations.


L’année qui vient de s’écouler nous a aussi révélé que la communauté internationale pouvait espérer faire échec au terrorisme si elle se décidait à s’unir dans le cadre d’une large coalition. Comme l’a démontré l’action du Conseil, l’Organisation des Nations Unies est mieux placée que quiconque pour servir de cadre à cette coalition et favoriser l’élaboration des mesures que les gouvernements doivent prendre, individuellement ou collectivement, pour lutter contre le terrorisme à l’échelle mondiale.


La légitimité que symbolise l’Organisation des Nations Unies peut inciter de nombreux États à adopter, aux niveaux diplomatique, juridique et politique, les mesures difficiles qui s’imposent pour faire échec au terrorisme. Un an après les attaques, la nécessité de conférer à la lutte contre le terrorisme une légitimité internationale est davantage reconnue. J’invite le Conseil à redoubler d’efforts pour continuer de renforcer l’adhésion de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme.


Cette lutte est l’affaire de tous. L’Organisation des Nations Unies doit veiller à ce qu’elle soit menée collectivement et gagnée en toute légitimité.


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