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SG/SM/8357

LE SECTEUR PRIVE ET LA SOCIETE ONT TOUS DEUX INTERET A COLLABORER, DECLARE LE SECRETAIRE GENERAL

03/09/2002
Communiqué de presse
SG/SM/8357


                                                            AFR/467

                                                            ENV/DEV/692


Le secteur privé et la société ont tous deux intérêt à collaborer, déclare le Secrétaire général


À long terme, le développement économique des pays

les plus pauvres est dans l’intérêt fondamental de la communauté internationale


On trouvera ci-après le texte de l’allocution que le Secrétaire général, Kofi Annan, a prononcée, le 1er septembre, à Johannesburg, à l’occasion de la « Journée des affaires » organisée par le Réseau d’entreprises pour le développement durable:


Je suis enchanté d’être parmi vous et de vous entretenir du rôle que le secteur privé peut jouer dans le développement et de l’importance d’un tel rôle si on veut atteindre le développement durable, surtout dans les pays les plus pauvres.


Il y a 10 ans, lors du Sommet Planète Terre (Rio), le rôle du secteur privé dans le développement durable était mal compris. On ignorait si le secteur privé pouvait aider à trouver des solutions aux vastes problèmes auxquels se heurtait le monde dans sa recherche d’un équilibre entre développement et respect de l’environnement – et si oui, on ne savait pas comment.


En 10 ans, les choses ont beaucoup changé. Aujourd’hui, on reconnaît de plus en plus que des réponses durables et efficaces ne seront apportées que si le secteur privé travaille en partenariat avec les autres acteurs – notamment les gouvernements et la société civile, et bien sûr les syndicats – et que nous devons tous demeurer pleinement engagés.


Nous comprenons maintenant que le secteur privé et la société ont tous deux intérêt à collaborer et nous réalisons de plus en plus que ce n’est qu’en mobilisant les entreprises que nous accomplirons des progrès sensibles.


Les entreprises possèdent les moyens financiers, la technologie et les structures de gestion nécessaires. Elles n’ont pas besoin d’attendre que les gouvernements prennent des décisions pour prendre des initiatives.


Les chefs d’entreprise et les entreprises peuvent fixer leurs propres normes et rendre leur personnel fier des valeurs et des résultats de leur entreprise.


Je suis convaincu que, de leur côté, les acteurs du secteur privé en sont également venus à réaliser que s’ils voulaient prospérer dans une économie mondiale complexe et parfois hostile, ils devaient tenir compte des grands enjeux et tendances de la société et de l’environnement qui caractérisent le monde en mutation dans lequel nous vivons.

Les femmes et les hommes qui sont dans les affaires comprennent qu’à long terme, ils ne pourront continuer à faire des bénéfices que si les problèmes de société et d’environnement ont été vraiment réglés. Les acteurs du secteur privé réalisent qu’ils ne peuvent pas rester indifférents aux tensions et aux difficultés que connaît leur propre société. Ils doivent participer à la société et apprendre à trouver des solutions aux problèmes auxquels elle se heurte afin de pouvoir prospérer durablement.


La question de l’environnement illustre parfaitement mon propos. Dans le passé, bon nombre d’entreprises estimaient que le contrôle de la pollution et des émissions de gaz à effets de serre était un problème de société dont les coûts étaient lourds à gérer. Pourtant, il est largement reconnu aujourd’hui que la pollution industrielle a un coût élevé et entraîne des gaspillages considérables pour les entreprises elles-mêmes.


Le recours à de meilleures technologies et l’amélioration des méthodes de production permettent souvent de régler le problème de la pollution – et les entreprises qui font cette démarche deviennent plus compétitives, pas moins.


Mes chers amis, certaines des principales entreprises mondiales se sont résolument engagées en faveur du développement durable et de la responsabilité civique des entreprises. Elles sont présentes parmi nous à ce sommet.


Cette gestion fondée sur les valeurs est capitale. Elle est au coeur du Pacte mondial que j’ai lancé en juillet 2000.


Le Pacte unit les entreprises, les organismes des Nations Unies, les travailleurs et la société civile pour qu’ensemble ils favorisent les actions et les partenariats en faveur de neuf principes s’appliquant aux droits de l’homme, au travail et à l’environnement. Il s’agit maintenant d’un vaste réseau qui rassemble de nombreuses entreprises de tous les continents, sans compter les dizaines d’organisations qui représentent les travailleurs, les groupes de la société civile et autres groupes au niveau international.


L’un des atouts du Pacte est qu’il fait appel à tous les acteurs sociaux concernés : les gouvernements, qui ont défini les principes de base de l’initiative; les entreprises, dont il s’efforce d’influencer les actions; les travailleurs, qui produisent littéralement les richesses mondiales; les organisations de la société civile, qui représentent la communauté des parties prenantes au sens plus large; l’Organisation des Nations Unies, qui constitue la seule instance politique du monde qui soit réellement universelle.


Je pense que nous réalisons que les gouvernements ne peuvent pas y arriver tout seuls. Je pense que les gouvernements en sont également conscients et que nous vivons dans une ère de partenariats; nous devons nous employer ensemble à optimiser les effets de notre action face aux défis majeurs qu’il nous faut relever aujourd’hui. Je pense aussi que les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les fondations et les universités doivent oeuvrer de concert et qu’au cours des cinq dernières années, ce mouvement a pris de plus en plus d’importance.


Dans le cadre du présent sommet, le Pacte mondial aborde l’un des problèmes centraux du développement – la marginalisation financière et économique des pays les moins avancés, dont la plupart se trouvent en Afrique subsaharienne. Si nous voulons libérer ces pays du terrible engrenage de la pauvreté, il faut absolument mobiliser des investissements privés qui aient des effets durables et positifs – tant pour les pays bénéficiaires que pour les investisseurs.


Par l’intermédiaire du Pacte, nous tentons d’inciter les entreprises à s’engager à développer leurs activités – au cours des cinq années à venir – dans certains des pays les moins avancés et, ce faisant, à respecter les principes du Pacte mondial et ceux du développement durable en général. À long terme, le développement économique des pays les plus pauvres est dans l’intérêt fondamental de la communauté internationale, notamment celui du secteur privé. La situation actuelle est par définition instable. Nous ne pouvons pas nous permettre de la laisser se prolonger en acceptant que des différences sociales extrêmes perdurent.


Un autre fait majeur est l’appui croissant qu’apporte l’Initiative mondiale sur les rapports de performance, qui offre un cadre cohérent pour l’établissement des rapports sur les questions environnementales et sociales. L’Initiative mondiale constitue un complément essentiel du Pacte mondial et je suis ravi que le Programme des Nations Unies pour l’environnement soit le moteur de ces deux mécanismes.


Le présent sommet nous donne une occasion historique de renforcer le rôle du secteur privé en vue de faire progresser le développement durable. Les difficultés sont nombreuses, mais les bénéfices seront bien supérieurs, tant pour le secteur privé que pour la société dans son ensemble. J’espère que nous pourrons avancer dans le partenariat et construire un monde meilleur pour tous en nous attachant à trouver cet équilibre essentiel entre développement et environnement et à exploiter les ressources de notre planète d’une manière qui soit réellement durable pour les générations à venir.


Nous pouvons réussir. Je sais que vous, Mesdames et Messieurs ici présents, qui appartenez au secteur privé, prenez jour après jour des décisions majeures qui peuvent faire la différence si vous faites les bons choix. Dans le cas contraire, la société fera pression.


Bien sûr, la pression s’exercera également sur les gouvernements qui devront agir. J’espère qu’en travaillant en partenariat, nous pouvons montrer l’exemple et prendre l’initiative, mais cela dépend de nous.


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