LE PRINCE DE GALLES EXHORTE LES GOUVERNEMENTS A SIGNER L'ACCORD DE CONSERVATION INTERNATIONAL SUR LES ALBATROS
Communiqué de presse PNUE/67 |
LE PRINCE DE GALLES EXHORTE LES GOUVERNEMENTS A SIGNER L'ACCORD DE
CONSERVATION INTERNATIONAL SUR LES ALBATROS
PNUE, BONN/NAIROBI, 18 septembre 2002 - Le Prince de Galles va déclarer aux délégués assistant une conférence de la Convention sur les espèces migratrices (CMS) que la prochaine étape majeure pour protéger les oiseaux des pièges que représente la pêche à lignes longues dans le monde entier consiste à ratifier l'accord sur la conservation des albatros et des pétrels de façon à ce qu'il puisse entrer en vigueur.
Les spécialistes estiment que ce type de pêche qui consiste à déployer chaque année des lignes avec des millions d'hameçons est susceptible de tuer plus de 300 000 oiseaux de mer dont 100 000 albatros par an à l'échelle mondiale. On ignore le nombre exact de pétrels, une espèce de petits albatros, qui sont victimes de "lignes longues", mais on pense qu'il est, lui aussi, très substantiel.
Il existe des solutions bon marché pour réduire et, dans certains cas, éradiquer le risque que ces oiseaux de mer happent les appâts et se noient à cause des lignes, solutions que l'accord contribuerait à promouvoir.
Jusqu'à ce jour, deux pays uniquement - l'Australie et la Nouvelle-Zélande - ont ratifié l'accord. Le Prince a l'intention d'exhorter d'autres pays à suivre cet exemple de façon à ce que le nombre de cinq nations nécessaire pour son entrée en vigueur puisse être réuni bientôt.
"J'ai pris particulièrement note des développements récents sous la férule des Gouvernements d'Australie et d'Afrique du Sud relatifs à un accord sur la conservation des albatros et des pétrels, a déclaré le Prince Charles dans son allocution de bienvenue. Ces migrateurs marins ont développé leurs étonnantes capacités de navigation au cours de millions d'années, mais sont maintenant menacés par l'homme - en particulier en raison de l'utilisation et de l'abandon de matériel de pêche non sélective et de la mortalité incidente qui résulte des activités de la pêche commerciale."
Son Altesse Royale lance un appel à "la communauté internationale et, en particulier, aux gouvernements des Etats de l'aire de répartition ainsi qu'aux pays qui possèdent d'importantes flottes de pêche pour que, avec l'aide des organisations internationales, ils ratifient l'accord et œuvrent de façon à réduire le plus rapidement possible les facteurs qui ont mis ces splendides oiseaux en voie d'extinction".
Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), qui soutient la convention sur les espèces migratrices, s'est félicité de cet appel.
"Au cours de la dernière décennie et même plus, a-t-il déclaré, les dangers que les lignes longues représentent pour les albatros et autres oiseaux maritimes sont devenus une source de préoccupation croissante. On a maintenant constaté que les populations de certaines des vingt-quatre espèces d'albatros sont en déclin. Et certaines espèces telles que l'albatros d'Amsterdam Island ont vu leur population retomber à tout juste 90 individus. La pêche concentre en partie ses activités sur les océans septentrionaux, où l'utilisation de lignes longues pour la capture de la légine antarctique a considérablement augmenté. En outre, nous sommes maintenant préoccupés par le fait que les réserves de légines antarctiques sont en danger en raison de la surexploitation des lieux de pêche. Mais ce phénomène ne se limite pas exclusivement aux mers du Sud. Il y a également des flottes de bateaux pêchant aux lignes longues dans d'autres zones comme le Pacifique Nord, au point qu'il s'agit là d'une question réellement d'envergure internationale qui préoccupe de nombreux gouvernements."
"Manifestement, nous abordons là un autre exemple de pratiques de pêche non soutenables auxquelles nous allons devoir nous attaquer de toute urgence. Je me félicite expressément de l'intervention du Prince de Galles et lui apporte mon soutien dans son appel lancé aux nations pour ratifier rapidement l'accord de la CMS", a déclaré M. Toepfer.
Ce à quoi M. Arnulf Mueller-Helmbrecht, directeur du secrétariat de la CMS, a ajouté : "Nous nous félicitons que huit pays aient jusqu'à présent signé l'accord et que deux l'aient ratifié. J'espère que d'autres pays parmi ceux qui sont réunis ici cette semaine vont donner des signaux puissants qu'ils ont également l'intention de ratifier l'accord de façon à ce que celui-ci puisse entrer en vigueur au début de 2003. Il est également vital que ces pays possédant des flottes de pêche à lignes longues prennent également au sérieux cet accord".
Il a ajouté que des accords similaires concernant les phoques de la mer de Wadden, les petits cétacés de la Baltique et de la mer du Nord et les baleines de la Méditerranée et de la mer Noire se sont avérés irremplaçables pour améliorer les perspectives de conservation d'autres espèces de la faune marine.
"Je suis également confiant que l'Accord sur les albatros et les pétrels va non seulement entrer en vigueur, mais s'avérera aussi une étape historique dans le destin de ces magnifiques animaux charismatiques", a déclaré M. Mueller-Helmbrecht.
BirdLife International, une association internationale de groupes nationaux œuvrant à la conservation qui a son siège à Cambridge, au Royaume-Uni, association qui a lancé une campagne pour sauver les albatros, estime qu'en 1994, un tiers des espèces d'albatros était menacé de disparaître. En l'an 2000, ce nombre était passé aux deux tiers.
John O'Sullivan, qui représente l'organisation à la conférence de six jours organisée par la CMS à Bonn, en Allemagne, a décrit plus en détail les problèmes et solutions : "Les lignes de pêche qui possèdent chacune des milliers d'hameçons auxquels sont accrochés les appâts peuvent mesurer jusqu'à 130 kilomètres de long. Après avoir été lancées du bateau, elles flottent à la surface. Les animaux marins qui volent dans le sillage des bateaux tentent de happer les appâts accrochés aux hameçons et sont attirés sous l'eau lorsque les lignes s'enfoncent".
Il existe plusieurs solutions, par exemple l'utilisation d'appâts congelés, ce qui aurait pour effet de faire couler plus vite les lignes, ou le lancement des lignes la nuit lorsque la majorité des oiseaux dorment et ne se nourrissent pas.
Des modifications peu coûteuses peuvent aussi être apportées aux bateaux de telle façon que les lignes soient lancées directement sous l'eau au travers de tubes spéciaux.
Barry Baker, conseiller scientifique de l'Australie auprès de la CMS, a déclaré que le chiffre de cinq nations ratifiant l'accord ne pouvait être qu'un commencement.
Il a déclaré qu'une quinzaine de pays pouvaient être classés comme Etats de la zone de propagation, nations dans lesquelles l'on trouve des populations d'albatros et de pétrels. En outre, il y a de nombreux autres pays qui possèdent des flottes opérant dans les eaux où vivent des populations d'oiseaux marins.
M. Baker a déclaré que l'accord ne se contenterait pas d'aborder la question de l'impact des techniques de pêche à lignes longues qui ne font aucune distinction, mais, en approfondissant la coopération régionale, mettrait également en lumière d'autres menaces pesant sur les oiseaux et leurs habitats, y compris la pollution et les matières plastiques en provenance des bateaux et de l'industrie, que les albatros et les pétrels sont susceptibles d'ingérer et qui risquent de les étouffer.
Remarques pour les rédacteurs : la Convention sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage est le résultat d'une coopération entre le PNUD, l'Union mondiale pour la conservation et la République fédérale d'Allemagne.
Sa septième Conférence des Parties se déroulera du 18 au 24 septembre 2002. Elle se tiendra au Centre international de conférence des bâtiments du Parlement, à Bonn (IKBB), Görresstrasse 3, 53113 Bonn.
Des propositions concernant environ 36 espèces migratoires vont faire l'objet de discussions.
Pour obtenir de plus amples informations et le texte intégral de l'allocution du Prince de Galles, veuillez contacter : Eric Falt, attaché de presse/directeur de la division Communications et Information publique du PNUE, au numéro de tél. : 254 2 623292, par e-mail : eric.falt@unep.org ou Nick Nuttall, directeur Médias du PNUT, au numéro de tél. : 254 2 623084, numéro de portable : 254 (0) 733 632755 ou par e-mail : nick.nuttall@unep.org
Ou visitez le site : www.unep.org
A Bonn, Veronika Lenarz, assistante d'information, Convention sur la conservation des espèces migratrices de la faune sauvage (CMS), au numéro de tél. 49 228 815 2409 ou par e-mail : vlenarz@cms.unep.de
UNEP News Release 2002/66
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