FAIBLE CONTAMINATION A L'UA DE SITES SERBES ET MONTENEGRINS:
Communiqué de presse PNUE51 |
PNUE/51
27 mars 2002
FAIBLE CONTAMINATION A L'UA DE SITES SERBES ET MONTENEGRINS:
LE PNUE INVITE A LA PRUDENCE
GENEVE/NAIROBI, 27 mars 2002 - Une nouvelle étude portant sur six sites visés par des munitions à l'uranium appauvri (UA) en Serbie et au Monténégro, pendant le conflit du Kosovo en 1999, confirme que cinq d'entre eux sont largement contaminés, mais à un faible degré, a annoncé aujourd'hui le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE).
L'étude du PNUE conclut que ces sites ne présentent pas de risque radioactif ou toxique immédiat pour l'environnement ou la santé. Ces résultats concordent avec ceux de l'évaluation menée en 2001 au Kosovo. Ensemble, ces deux recherches couvrent la totalité de la zone touchée par des munitions à l'UA au cours du conflit.
Le PNUE invite toutefois les autorités à prendre certaines précautions. La principale inquiétude est le risque de contamination future des eaux souterraines par les obus-flèches (pointes de munition). Ceux qui ont été récupérés sur place ont perdu de 10 à 15% de leur masse sous l'effet de la corrosion. La rapidité de cette détérioration souligne l'importance de surveiller annuellement la qualité de l'eau sur les sites en question.
Une nouvelle découverte digne d'intérêt a été la détection, grâce à des techniques modernes d'échantillonnage, de particules d'uranium appauvri en suspension dans l'air sur deux des sites étudiés. Même si les taux décelés sont inférieurs aux normes internationales de sécurité, il faudra en tenir compte lors des travaux de décontamination et de construction qui peuvent soulever la poussière du sol. Les résultats indiquent, en outre, que de la poussière d'UA a été largement dispersée dans l'environnement suite à l'explosion des obus.
Le PNUE a réalisé cette étude en coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et avec le soutien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
"Cette nouvelle étude nous en apprend beaucoup sur le comportement de l'UA dans le milieu naturel", a déclaré Klaus Töpfer, Directeur exécutif du PNUE. "Même si les niveaux de contamination sont bas, nous savons que l'on peut, encore aujourd'hui, déceler des particules d'UA dans les échantillons de sol et dans des indicateurs biologiques sensibles comme le lichen"
"L'étude menée par le PNUE en Serbie et au Monténégro confirme que la contamination des sites est étendue. Les niveaux de radioactivité ne présentent pas de risque direct pour l'environnement et la santé. Toutefois, nous recommandons vivement de prendre les mêmes précautions que celles énoncées dans le rapport de l'année dernière sur le Kosovo", a-t-il ajouté.
"L'équipe a été étonnée de trouver des particules d'UA dans l'air deux années après la fin du conflit. Les autorités devraient donc soigneusement planifier l'aménagement futur des sites touchés. La perturbation des sols pourrait libérer des particules dans l'atmosphère", a affirmé Pekka Haavisto, Président de l'équipe du PNUE chargée de l'évaluation de l'uranium appauvri.
"Il est clair qu'il faut poursuivre la surveillance, et la population locale devrait être informée de ces questions. Un nettoyage complet ne sera peut-être pas possible, mais les opérations de décontamination ont déjà commencé en Serbie et au Monténégro", a-t-il ajouté.
Le PNUE a envoyé une mission en Serbie et au Monténégro à la fin de 2001 à l'invitation des autorités yougoslaves. Du 27 octobre au 5 novembre, l'équipe d’experts internationaux a effectué des recherches sur cinq des onze sites visés par des projectiles à l'uranium appauvri en Serbie, sur le seul site touché au Monténégro, et sur un véhicule militaire.
Le choix a été effectué de manière indépendante par les experts du PNUE selon le volume d'uranium utilisé, la densité de population et divers critères relatifs à l'environnement et à la sécurité. De plus, les experts de l'AIEA membres de l'équipe ont évalué l'entreposage d'UA à l'Institut Vinèa des sciences nucléaires de Belgrade; leur rapport a soulevé certaines inquiétudes.
L'équipe a recueilli 161 échantillons, dont 69 spécimens de végétaux, 54 de sol, 17 d'air, 11 d'eau et 4 prélèvements de poussière. Six obus flèches (trois entiers et trois fragments) ont également été trouvés. Les échantillons ont été analysés par le laboratoire Spiez, en Suisse, et le laboratoire italien ANPA.
Outre les résultats présentés plus haut, le rapport précise que les autorités ont posé des écriteaux et des clôtures autour des sites contaminés, conformément aux recommandations énoncées dans l'étude de 2001, que les coordonnées de l'un des sites indiqués par la Yougoslavie n'avaient pas été fournies au PNUE par l'OTAN, ce qui montre l'importance d'obtenir rapidement des informations exactes sur les sites en question, que l'OMS n'a rien trouvé qui puisse établir de lien entre la présence d'uranium appauvri et les modifications chromosomiques signalées par les autorités monténégrines chez six personnes employées à la décontamination pendant quatre mois et qu'il est très difficile de décontaminer complètement les sites touchés. Le gouvernement de la Suisse a financé l'étude. Les analyses ont été réalisées dans des laboratoires suisses et italiens. La Grèce, la Norvège, la Fédération de Russie, la Suède et les Etats-Unis d'Amérique ont également apporté une aide en nature.
A l'attention des journalistes: Le rapport se trouve sur le site http://postconflict.unep.ch/. Pour de plus amples informations, veuillez contacter M.Pekka Haavisto, Président de l'équipe du PNUE chargée de l'évaluation de l'uranium appauvri, au +41-79-477-0877 ou courrier élec. pekka.haavisto@unep.ch, M.Tore Brevik, porte-parole du PNUE, au +254-2-623292 ou courrier élec. tore.brevik@unep.org., M.Henrik Slotte, chef de la Division post-conflit, au +41-22-917-8598, M.Pasi Rinne, conseiller principal en matière de politique, au +41-22-917-8617, ou M.Michael Willams, attaché de presse du PNUE, au +41-22-917-8242, +41-79-409-1528 (portable) ou courrier élec. michael.williams@unep.ch.