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PNUE/48

A L'ORDRE DU JOUR DES DISCUSSIONS: SUBSTANCES CHIMIQUES, RENFORCEMENT DU PNUE ET MODERNISATION DE LA MECANIQUE ENVIRONNEMENTALE MONDIALE

21/01/2002
Communiqué de presse
PNUE/48


A L'ORDRE DU JOUR DES DISCUSSIONS: SUBSTANCES CHIMIQUES, RENFORCEMENT DU PNUE ET MODERNISATION DE LA MECANIQUE ENVIRONNEMENTALE MONDIALE


Réunion des ministres de l'environnement du monde entier

en Colombie pour préparer le Sommet mondial du développement durable


PNUE, NAIROBI/CARTAGENA, 21 janvier 2002 –- Une initiative visant à protéger la population du globe et de son environnement contre les substances chimiques est l'une des principales questions auxquelles seront confrontés les ministres réunis à Cartagena, en  Colombie, le mois prochain.  Ces dernières années ont vu que les industries chimiques tendent à se déplacer des pays développés vers les pays en développement.


Les experts ont fait part de leurs préoccupations au Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) quant aux systèmes de protection que ces pays, plus démunis, peuvent mettre en place pour réagir efficacement en cas de contamination ou d'accident comme celui qu'a connu Bhopal, en Inde, il y a 15 ans.  Pendant cette période, le nombre de substances chimiques introduites sur le marché a considérablement augmenté puisque l'on estime à 80 000 celles qui ont vu le jour dans la dernière moitié du siècle dernier.  On suspecte que nombre de ces substances n'ont pas été soumises à tous les tests nécessaires pour apprécier la totalité de leurs effets sur la santé et le milieu, notamment leurs effets éventuels sur le système hormonal humain et animal.  Certains experts sont d'avis qu'il faut mieux évaluer l'impact des produits nouveaux et existants sur des groupes vulnérables comme les enfants et les femmes enceintes ou allaitantes.


"Lors de la dernière réunion de ses organes directeurs, les gouvernements avaient demandé au PNUE de préparer un rapport proposant une nouvelle stratégie de gestion des produits chimiques, a déclaré Klaus Toepfer, le Directeur exécutif du PNUE. Nous allons présenter les conclusions de ce rapport aux ministres de l'environnement à Cartagena. Nous sommes d'avis qu'il faut mettre en place une nouvelle approche stratégique si l'on veut mobiliser les capacités et les ressources financières des scientifiques, de l'industrie et des pouvoirs publics.  Cette stratégie doit également créer des passerelles entre les différents accords et les conventions portant sur les substances chimiques. Ainsi, l'attitude mondiale concernant l'utilisation de ces produits sera plus efficace et prendra mieux en compte les questions de sécurité".


"Si le Forum mondial des ministres de l'environnement réuni à Cartagena donne son feu vert, cela constituera une proposition essentielle à soumettre au Sommet mondial pour le développement durable de l'ONU qui va avoir lieu cette année à Johannesburg," a-t-il ajouté.  M. Toepfer a souligné que le PNUE n'était pas "anti-produits chimiques" et que son organisation s'occupait activement avec, entre autres, les pouvoirs publics à  la mise au point et à la diffusion d'accords dans ce domaine, comme la Convention sur les polluants organiques persistants qui vient d'être adoptée.


"Les produits chimiques, dans les domaines de la médecine et de l'agriculture, notamment, ont joué un rôle important dans l'amélioration de la qualité de la vie, a-t-il précisé. Mais plus nous en savons sur ces produits et leur interaction avec le milieu et la population, sur leurs effets imprévisibles lorsqu'ils sont mis ensemble, et sur l'accroissement des risques qu'entraîne une exposition à long terme, plus nous sommes conscients qu'il faut faire preuve de prudence au moment de mettre en balance les intérêts économiques et sociaux d'une part et l'environnement et la santé, d'autre part."


Pour la nouvelle approche préconisée par le rapport du PNUE, il y a 18 volets d'action prioritaires.  Il s'agit notamment de renforcer les capacités des pays en développement dans le domaine du traitement des produits chimiques et de tous les problèmes collatéraux, d'encourager la production de substances chimiques plus propres et de faire en sorte que "des produits chimiques d'une forte toxicité, on se dirige progressivement vers des substances moins toxiques ou vers des solutions alternatives non chimiques".  Une lutte accrue contre le commerce illicite de produits chimiques interdits grâce à des mesures visant à prévenir la contrebande et la mise en décharge illégale des substances prohibées, un meilleur étiquetage et des emballages plus sûrs.  L'harmonisation des protocoles d'évaluation des risques pour les produits chimiques existants et nouveaux, ainsi que la mise au point de méthodes visant à évaluer les effets potentiels de ces substances sur le système endocrinien (c'est à dire hormonal).


Pour Jim Willis, chef du bureau des produits chimiques du PNUE à Genève, les gouvernements ont également manifesté des préoccupations dont toute nouvelle initiative devrait tenir compte.  "Il s'agit notamment d'améliorer l'accès des pays en développement aux informations qui existent sur ces produits, de les former pour qu'ils possèdent les qualifications nécessaires à leur gestion et pour qu'ils soient à même de réagir en cas d'accidents, de financer des projets environnementaux spécifiques comme l'élimination des stocks de pesticides obsolètes, dresser l'inventaire des émissions, améliorer les installations d'entreposage et d'élimination et de participer à l'éducation et à la recherche dans les pays en développement sur les pesticides respectueux de l'environnement et sur les produits non-chimiques de lutte contre les nuisibles," a-t-il précisé.


Le rapport préconise que la nouvelle initiative prenne aussi en compte les difficultés particulières rencontrées par les pays les moins avancés (PMA) et la vulnérabilité spécifique des petits Etats insulaires, qui risquent une contamination de leurs atolls, de l'eau douce et du milieu marin.  Un grand nombre de ministres de l'environnement est attendu dans cette cité balnéaire du Nord de la Colombie où se tiendront la Septième Session Spécial du Conseil d'administration du PNUE et le Forum mondial des ministres de l'environnement, du 13 au 15 février.

Pour Klaus Toepfer, Directeur exécutif du PNUE: "L'importance de la réunion de Cartagena ne doit pas être sous estimée car elle s'inscrit dans la préparation du Sommet mondial du développement durable.  De réels progrès ont été accomplis dans le traitement des questions d'environnement depuis 1972 et le Sommet de la Terre de Rio, il y a dix ans.  Mais il est évident qu'il reste encore beaucoup à faire".  "Des questions nouvelles et plus complexes ont vu le jour ces dernières années, comme les conséquences du commerce international sur l'environnement et la mondialisation des marchés, les modes de consommation dans les pays riches et dans les pays pauvres, ainsi que l'industrialisation éclair et massive d'une grande partie de l'Asie du Sud-Est.  La pauvreté, dont l'influence sur le milieu est considérable, s'est encore accrue ces dernières années sur certains continents comme l'Afrique," a-t-il ajouté.


"Dans le même temps, la dette publique, particulièrement en Afrique, réduit à néant leurs perspectives de développement économique et, par conséquent l'amélioration de leur environnement, puisqu'ils n'ont pas les moyens d'agir.  Si les accords environnementaux se sont multipliés, ce dont on se réjouit, ils n'ont pas été accompagnés par la volonté politique de les rendre contraignants et de les appliquer.  Nous devons de toute urgence mettre à plat cette "mécanique environnementale", mieux cibler et faire meilleur usage de nos ressources tant humaines que financières et moderniser notre façon de travailler afin de bâtir un monde meilleur, plus propre et en meilleure santé", a déclaré M. Toepfer.


"Si nous ne parvenons à améliorer notre gestion, nous allons nous trouver, je devrais dire nous nous trouvons déjà, a-t-il dit, dans la situation de Pushmi-Pullyu, l'animal imaginaire présenté dans les livres et les films du Dr Dolittle.  Comme il possède deux têtes, tournées chacune du côté opposé, il n'arrive pas à décider dans quelle direction il doit s'engager et cette problématique épuise toutes ses forces".  Au menu des discussions, outre la question des produits chimiques, il y a d'autres problèmes qu'il convient de régler rapidement pour le Sommet mondial du développement durable qui aura lieu du 24 août au 6 septembre prochain.


La gouvernance environnementale internationale et les accords environnementaux

Multilatéraux


Des mesures urgentes doivent être prises pour réformer le fonctionnement de cette multiplicité d'accords et de conventions qui ne cessent de croître.  Certains experts estiment qu'ils ne sont pas en mesure de répondre aux besoins de la lutte contre les menaces environnementales que connaît notre planète et d'atteindre un développement durable.  Il y a plus de 500 traités et accords internationaux sur l'environnement dont 302, c'est à dire 60 pour cent, ont vu le jour depuis la Conférence de Stockholm sur l'environnement humain de 1972 qui a conduit à la formation du PNUE.  Cela suppose de participer aux conférences et de satisfaire aux obligations (suivi, rapports,…) ce qui est une lourde charge, notamment sur le plan financier, et particulièrement pour les pays en développement.


Certains experts pensent qu'il faut épurer ces accords environnementaux multilatéraux, qui couvrent tous les domaines de la nature et la désertification au climat et à l'information en matière d'environnement, pour libérer ainsi les fonds nécessaires pour mener à bien les projets concrets sur le terrain.  Les secrétariats des conventions opérant dans des domaines similaires pourraient agir en colocation, être au service de différents accords, et surtout ils doivent trouver le moyen de travailler ensemble mieux et plus efficacement.  Il est communément admis que la plupart de ces accords n'ont pas de "mordant" et doivent disposer de plus larges pouvoirs si l'on veut que les pays respectent leurs dispositions. Le PNUE va présenter aux ministres un projet de directives visant à améliorer le respect des engagements et la mise en œuvre des accords.


Financement et renforcement de l'autorité du PNUE et du Forum mondial des ministres de l'environnement (GMEF)


Le renforcement du PNUE pour qu'il jouisse de plus grands pouvoirs en matière de protection de l'environnement, à cause de l'importance de ses effet sur la lutte contre la pauvreté, la santé et le développement durable, sera aussi au menu des discussions de Cartagena.  Selon M. Toepfer: "Il est essentiel que le PNUE dispose d'un financement stable, prévisible et adéquat.  On peut envisager d'introduire pour cela des contributions volontaires, évaluées de façon à

ce que les pays connaissent clairement leur situation financière et leur part de responsabilité au sein de l'organisation".


Le PNUE travaille activement auprès d'un grand nombre de pays afin qu'ils contribuent à son financement. Ainsi, le PNUE dispose de plus de liquidités tout en créant dans ces pays le sentiment d'être des actionnaires du PNUE.  M. Toepfer veut annoncer à Cartagena son objectif de porter, d'ici à la fin de 2002, le nombre des pays contributeurs, près de 80 actuellement, à 100 pays, soit plus de la moitié des nations du globe.  En même temps, un GMEF renforcé et élargi peut servir d'organe décisionnel et assurer ainsi un meilleur fonctionnement de la mécanique environnementale internationale tout en améliorant le financement du PNUE et de l'environnement en général.


Les ministres vont également passer en revue le travail accompli par le PNUE au cours des 12 derniers mois, y compris son travail visant à la préparation du Sommet mondial du développement durable et va envisager une stratégie permettant un plus fort engagement de la société civile, y compris des organisations commerciales et des groupes de pression écologistes.  Ils vont également voir où en est l'élimination du plomb dans les carburants et examiner une requête visant à ce que le PNUE réalise une étude mondiale sur le mercure, un métal lourd qui a des effets multiples sur la santé et la nature.


Aux rédactions: La VII°session spéciale du Conseil d'administration du Programme des Nations Unies pour l'environnement et le III° Forum mondial des ministres de l'environnement aura lieu au Centro de Convenciones y Exposiciones Cartagena de Indias, à Cartagena, en Colombie, du 13 au 15 février 2002, accompagné d'autres événements qui commenceront dès le 12 février 2002.


Pour la documentation et le calendrier: http://www.unep.org/governingbodies/gc/specialsessions/gcss_vii/


Pour l'accréditation: le site web du PNUE: www.unep.org Veuillez prendre note que les autorités colombiennes peuvent exiger un visa.


Un numéro spécial "produits chimiques" du magazine du PNUE Notre Planète (www.ourplanet.org) est publié pour la réunion de Cartagena. David Anderson, Ministre canadien de l'environnement et Président du Conseil d'administration du PNUE, Kjell Larsson, le Ministre suédois de l'environnement, et Margot Wallstrom, Commissaire européen de l'environnement ont apporté leur contribution.


Pour de plus amples informations, veuillez contacter Tore J Brevik, Porte-parole et Directeur de la Division de la Communication et de l'information du public du PNUE, Tél: 254 2 623292, Fax: 254 2 623297, email: tore.brevik@unep.org ou Nick Nuttall, Chef des Médias du PNUE, Tel: 254 2 623084, Portable: 254 (0) 733 632755, E-mail: nick.nuttall@unep.org


Veuillez prendre note que les numéros de téléphone des personnes à contacter à Cartagena seront diffusés sur le site du PNUE peu de temps avant la réunion.


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