GAZA FACE AU SPECTRE D'UNE CRISE HUMANITAIRE
Communiqué de presse PAL/1919 |
GAZA FACE AU SPECTRE D'UNE CRISE HUMANITAIRE
Gaza, 2 mai (UNRWA) -- Le spectre d'une crise humanitaire menace Gaza alors que les autorités israéliennes continuent d'entraver la fourniture de denrées alimentaires de base, de médicaments et de carburant et refusent d'assouplir les restrictions sur la liberté de mouvement des marchandises et du personnel.
L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a déposé plusieurs plaintes auprès d'Israël depuis le bouclage du point d'entrée commercial à Karni le 29 mars. L'Office reconnaît les efforts déployés dans ce contexte par l'officier israélien de liaison au plan local du Bureau du Coordonnateur pour les activités du Gouvernement dans les territoires ainsi que par le Ministre des affaires étrangères. Toutefois, les autorités israéliennes ont continué de statuer contre l'UNRWA pour des "raisons de sécurité" et cette situation ne s'est guère améliorée.
Les activités humanitaires de l'Office sont sérieusement compromises. L'UNRWA a besoin de 70 000 litres de gazole et 30 000 litres de benzène par mois pour qu'il soit en mesure de mener ses activités. Ses réserves en gazole se sont sérieusement appauvries depuis le 29 avril et les réserves en benzène ont atteint un niveau très bas. Acheter de l'essence sur le marché pour permettre à l'UNRWA de mener à bien ses activités entraîne des coûts supplémentaires excessifs et inutiles pour un budget qui devrait être consacré à l'aide humanitaire.
Le dernier cycle du programme de distribution alimentaire d'urgence est menacé. Quelque 127 000 familles les plus nécessiteuses doivent recevoir un colis alimentaire au mois de mai et ce ne sera possible que s'il est permis de transporter des centaines de conteneurs bloqués dans le port israélien de Ashdod. Sur les 364 conteneurs de riz, d'huile de tournesol, de lentilles rouges, de farine de blé et de sardines qui sont arrivés en Israël depuis le début du mois d'avril, seuls 26 ont été autorisés à entrer dans Gaza. Par conséquent, près de 600 000 réfugiés qui dépendent de l'aide de l'UNRWA ne recevront pas leurs rations alimentaires de base à temps.
Les matériaux de construction, comme le ciment, manquent également. Un nombre de projets d'urgence ont déjà été interrompus, y compris la construction de plus d'une centaine de foyers pour réfugiés, de plusieurs bâtiments scolaires et les travaux de revêtement des rues et des ruelles d'un des camps de réfugiés.
Devant la baisse des réserves et la peur d'une incursion israélienne de grande ampleur, les habitants de Gaza, dont 65 % vivent avec moins de deux dollars par jour, ont commencé à faire des stocks de denrées alimentaires et de médicaments, entraînant ainsi la hausse des prix et un sentiment de désespoir exacerbé.
Même avant le bouclage récent de Karni, le régime strict de blocus dans les territoires avait déjà sérieusement entravé les activités de l'UNRWA. Il s'agit maintenant d'une réalité quotidienne pour l'Office et les 1,1 million d'habitants dans Gaza. Depuis le 3 mars, Gaza a été divisée en trois parties avec la mise en place de postes de contrôle qui sont ouverts pendant deux heures chaque jour. Un bref préavis est donné avant l'ouverture des postes de contrôle et aucun mouvement de produits ni de personnel, y compris le transport de malades et la fourniture de médicaments, n'est autorisé quand le blocus est en place. Près de 750 membres du personnel de l'UNRWA, à savoir 10 % de l'ensemble du personnel, ont été empêchés de se rendre à leur poste de travail, ce qui a affecté les activités des centres de santé, des écoles, du Siège de l'UNRWA et des départements du Bureau extérieur.
La zone Sud de Gaza est maintenant pratiquement dénuée de tout service de santé spécialisé, privant plus de 3 000 patients de services de soins de santé. Même la fourniture de services de santé de base a été difficile dans les zones telles que celle de Al-Mawasi dans le Sud de Gaza. Hier, malgré le déploiement d'efforts de coordination avec l'armée israélienne, une équipe médicale n'a pas obtenu l'autorisation d'accéder à Al-Mawasi après qu'elle eut attendu trois heures à un poste de contrôle.
M. Lionel Brisson, Directeur de l'UNRWA, a expliqué que "la vie est déjà assez dure pour les réfugiés ayant atteint un niveau de pauvreté extrême et qui comptent sur l'UNRWA pour leur garantir la sécurité alimentaire. Maintenant, il ne s'agit pas seulement de la fourniture de denrées alimentaires mais également d'eau potable, de services d'hygiène et de services de santé qui est menacée et cette situation pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour la santé publique. L'UNRWA devrait être autorisé à accomplir son travail humanitaire."
Pour de plus amples d'informations, prière de contacter Paul McCann au 08 677 7526/059 428 008.
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