IHA/744

LES NATIONS UNIES TRACENT LA VOIE VERS UN MONDE PLUS SUR GRACE A LA PREVENTION DES CATASTROPHES

09/08/02
Communiqué de presse
IHA/744


                                                            IHA/744

                                                            9 août 2002


LES NATIONS UNIES TRACENT LA VOIE VERS UN MONDE PLUS SUR GRACE

A LA PREVENTION DES CATASTROPHES


Vivre avec le risque – une étude mondiale

des initiatives menées en matière de prévention des catastrophes


TOKYO, Japon 9 août -- De hauts dignitaires des Nations Unies lancent un rapport mondial passant en revue les initiatives menées dans le domaine de la prévention des catastrophes afin de promouvoir un monde dans lequel les tremblements de terre ébranlent les constructions mais pas les économies, dans lequel les cyclones sont à l'origine de souffrances mais pas de tragédies, et dans lequel les inondations trempent les paysages sans emporter l’espoir.


Vivre avec le risque est une étude de 400 pages des différents enseignements tirés des expériences d’experts et de communautés en réponse aux menaces que représentent les phénomènes naturels tels que les volcans, les incendies, ouragans, raz de marée, glissements de terrain et tornades, ainsi que les accidents technologiques et la dégradation de l’environnement. Le défi est intimidant: au cours de la décennie précédente, 4 777 catastrophes naturelles ont soufflé 880 000 vies humaines, affecté le foyer, la santé et le revenu de 1,88 milliards d’individus, infligeant du même coup des pertes économiques de l’ordre des 685 milliards de dollars aux économies mondiales.


«Les catastrophes actuelles sont souvent générées, ou sont du moins exacerbées, par l’activité humaine» mentionne Kofi Annan, Secrétaire Général des Nations Unies, dans la préface du rapport. « Dans le plus dramatique des cas, l’activité humaine modifie l’équilibre naturel de la terre, interférant comme jamais auparavant avec l’atmosphère, les océans, la calotte glaciaire, la couverture végétale et autres piliers naturels qui rendent la vie sur terre possible. Mais nous nous mettons nous même en danger de façons moins visibles / évidentes. Jamais, de l’histoire de l’humanité, n’avons nous observé autant de villes regroupées autour de zones en activité sismique. La pauvreté et la pression démographique ont poussé les populations à s’installer dans des plaines d’inondation ou dans des zones sujettes aux glissements de terrain».



Vivre avec le risque analyse les enseignements tirés de la Décennie internationale de la prévention des catastrophes naturelles (DIPCN), qui s’est achevée en 1999.  Le rapport étudie les solutions traditionnelles qui ont protégé, pendant des siècles, les communautés du monde entier contre les inondations, les tempêtes, les incendies ou les sécheresses. Il met en garde contre les nouvelles pressions générées par l’explosion des villes et souligne comment l’imagination politique et une meilleure communication ont déjà contribué à sauver des vies humaines et à redonner l’espoir aux pays en développement.


«Mourir dans un tremblement de terre n’a rien d’inévitable» affirme Kenzo Oshima, Secrétaire Général adjoint aux affaires humanitaires. «Les tremblements de terre en soi ne tuent pas les individus, ce sont les bâtiments dangereux qui les tuent ». Les forces naturelles de la Terre sont impressionnantes – mais elles sont également prévisibles. Il est tragique de constater que trop d’individus ont perdu la vie dans des catastrophes dites «naturelles» parce qu’eux-mêmes, ou leurs dirigeants, n’ont pas évalué le risque encouru et n’ont rien entrepris pour éviter la tragédie. Cette étude peut être considérée comme le point de départ d’un voyage vers une planète plus sûre».


Le rapport étudie les liens complexes existant entre le développement économique et l’insécurité environnementale; comment l’apparente violence aléatoire de la nature – sous la forme d’ouragan ou de tremblement de terre – peut détruire des économies déjà fragiles et laisser les plus pauvres plus démunis encore, comment des catastrophes d’apparence plus anodine et moins dramatique peuvent continuer à paralyser les communautés affectées bien longtemps après que les cameramans et agences de secours aient quitté le pays. Ce rapport prône l’intégration de simples mesures telles que l’évaluation des risques, des mécanismes d’alerte précoce et des programmes de sécurité publique, dans les plans de développement futurs.


«L’un des défis les plus ambitieux dans le domaine de la prévention des catastrophes, consiste à assurer que toute activité ou investissement destiné à subvenir aux besoins immédiats d’une communauté contribue, dans le même temps, à prévenir tout risque de catastrophe. Ceci est d’autant plus important dans des pays pour lesquels le développement est une question de survie » insiste Sálvano Briceño, Directeur du secrétariat inter-institution de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes lancée en 2000, et qui publie aujourd’hui la nouvelle ordonnance pour un monde plus sûr. «Par exemple, les systèmes d’alerte précoce dans les parties reculées où la communication est rare et difficile, pourraient également jouer le rôle de canaux de transmission pour les urgences « normales » - accidents ou urgence sanitaire. L’éducation fait sans nul doute partie de la solution. Une population éduquée jette les bases d’une société plus forte et plus sûre».


En 1991, plus de 139 000 personnes ont péri au Bangladesh suite à la survenue simultanée d’un cyclone tropical et d’un raz de marée. Depuis lors, les météorologues, planificateurs gouvernementaux et volontaires locaux ont réalisé des méthodes simples, rapides et bon marché pour alerter les individus et communautés les plus soumises aux risques afin de les diriger vers les abris les plus proches. Les raz de marée et cyclones sont toujours des faits saisonniers dans la Baie du Bengale. La population y est désormais mieux préparée et il y a bien moins de décès. Mais les enseignements tirés pour une région ne s’appliquent pas forcément à d’autres. En 1998, l’ouragan Mitch a ravagé 70 pour cent des infrastructures au Honduras et Nicaragua. Une année après, le cyclone le plus destructeur des 100 dernières années s’abattait sur l’Etat d’Orissa en Inde, affectant dix fois plus d’individus que Mitch et détruisant 18 000 villages en une seule nuit.


«Vivre avec le risque proposeun avenir différent. La prévention des catastrophes et la lutte contre la vulnérabilité représentent des solutions rentables: elles coûtent moins cher et permettent de sauver plus de vies, de protéger les revenus et de construire un avenir meilleur. La prévention des risques de catastrophes fait partie intégrante du développement durable» affirme Sálvano Briceño.


Vivre avec le risque trace la voie vers un monde meilleur, dans lequel les communautés vivent en harmonie avec l’environnement plutôt que sous la menace des événements naturels. Ce rapport est fondé sur l’expérience d'hommes politiques, de planificateurs, d'ingénieurs civils, de banquiers, d'assureurs, de géologues, de météorologues, de travailleurs sociaux, de médecins et d'experts de l’urgence. Il analyse tout autant les pressions implicites du réchauffement mondial lié à l’activité humaine que les mesures simples mais efficaces de protection contre les sécheresses, les inondations et les tempêtes adoptées il y a plusieurs siècles par des communautés aussi diverses que les Incas, les villageois du Vietnam ou les commerçants de Shanghai.


«Nous devons ré-apprendre à vivre avec la nature » soutient M. Briceño. « Je ne propose ni des solutions à haute visée technologique que ne peuvent se permettre nombre de pays, ni un retour à un monde plus simple qui n’est que pure fiction. Nous ne demandons pas l’impossible. Nous proposons simplement d’aider à mieux comprendre les menaces, pourquoi nous sommes vulnérables, quels sont les risques et, sur cette base, à nous préparer et à prévenir au mieux ».


Le texte complet de la publication est disponible sur le site web de l’ISDR (www.unisdr.org). Pour plus d’information, contacter le Secrétariat ISDR, Helena Molin Valdés (molinvaldes@un.org).


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