LES INSTITUTIONS DE L’ONU ET LES ENTITES NON ETATIQUES REAFFIRMENT LA RESPONSABILITE PREMIERE DES ETATS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DURABLE
Communiqué de presse ENV/DEV/J/678 |
ENV/DEV/J/678
30 août 2002
LES INSTITUTIONS DE L’ONU ET LES ENTITES NON ETATIQUES REAFFIRMENT LA RESPONSABILITE PREMIERE DES ETATS EN MATIERE DE DEVELOPPEMENT DURABLE
JOHANNESBURG, le 30 août -- Le rôle de catalyseur que joue la communauté internationale en matière de développement durable grâce aux efforts des Nations Unies et de leurs institutions spécialisées n’exempte cependant pas les gouvernements nationaux de leurs responsabilités. Tout en rappelant le principe de la responsabilité commune mais différenciée des Etats, les représentants des institutions spécialisées de l’ONU et des autres entités non étatiques qui sont intervenus ce matin devant le Sommet de Johannesburg, ont lancé un appel en faveur d’une action ciblée des dirigeants du monde sur les facteurs qui retardent la réalisation des objectifs du développement durable.
Comme l’a rappelé M. Peter Piot, Directeur exécutif d’ONUSIDA, dans un contexte où certains pays en développement ont perdu cinquante années de progrès en moins d’une décennie à cause du virus du sida, la propagation de cette pandémie est un des facteurs qui peut réduire à néant les efforts déployés en matière de développement durable. L’engagement sérieux de ressources financières bien utilisées, l’intégration de la prévention dans tous les secteurs et dans toutes les pratiques de développement ainsi qu’une action cohérente dans le cadre de partenariats ont été identifiés par M. Piot comme les facteurs clefs de l’action à entreprendre au sein du Plan d’action pour le développement durable.
Pour Mme Carol Bellamy, Directrice générale de l’UNICEF, si l’on n’investit pas dans le bien-être des enfants, qui est un indicateur du développement durable, l’on privera les communautés de leur ressources naturelles la plus précieuse. En écho à ses propos, des appels ont été lancés, en particulier par l’Administrateur du PNUD, M. Mark Malloch Brown, pour que l’on ne néglige pas les catégories de la population qui, à l’instar des femmes, sont capables d’assurer une meilleure éducation, condition essentielle du développement durable.
Appelant le système de l’ONU à consolider un dialogue multipartite pour faciliter des partenariats sur un pied d’égalité, la société civile a jugé important que ces partenariats ne déchargent pas les gouvernements de leurs responsabilités au moment où la mondialisation, selon la représentante de l’Union interparlementaire, présente l’inconvénient d’entraîner une réduction du rôle des gouvernements.
Selon M. José A. Campo, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), compte tenu des inégalités de développement à l’échelle planétaire, il est essentiel de retenir la notion de responsabilité commune mais différenciée des Etats, notamment en matière d’allègement de la dette, d’augmentation de l’aide publique au développement
(APD) et de réévaluation de l’éthique de la mondialisation au profit des plus pauvres. L’Afrique demeure le continent où les préceptes d’un développement durable devraient être mis en œuvre sans plus tarder en raison des retards et d’autres tares qui continuent de faire obstacle au développement de ce continent, a dit en substance, M. Amoako, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Outre le Ministre d’Etat aux affaires extérieures des îles Vierges américaines, les représentants de l’ONU et des entités non étatiques suivantes sont également intervenues ce matin : Fonds international de développement agricole (FIDA), Union postale internationale, Association des agriculteurs hollandais, Convention sur la biodiversité biologique, Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, Association de la jeunesse pour Habitat et Agenda 21, Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), Commission économique pour l’Afrique (CEA), Environmental Alert, Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), Conseil d’administration sur l’environnement, Organisation de coopération et de développement économique, Foundation to Promote Indegenous Knowledge, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), Bureau pour l’Afrique orientale et australe, Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), Groupe consultatif sur la recherche agronomique internationale, Confédération européenne des syndicats libres, Conseil nordique des Ministres, Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources naturelles, Estado Libre de Puerto Rico, Baltic Marine Environment Protection Commission (HELPCOM), Communauté d’Etats indépendants, Secrétariat de la Convention de Bâle, Mines Ministries of the Americas Conference (CAMMA), le Directeur général assistant pour les sciences naturelles de l’UNESCO.
REUNIONS ORGANISEES EN PARTENARIAT
Déclarations
Mme CAROL BELLAMY, Directrice générale de l’UNICEF, a déclaré que les enfants sont l’une des ressources naturelles les plus précieuses qui, dix ans après Rio, souffrent encore des conséquences de nos négligences en matière de protection de l’environnement. Chaque année dans le monde en développement, ce sont près de 11 millions d’enfants en bas âge qui meurent en raison de l’extrême pauvreté et de la dégradation environnementale qui les rend plus vulnérables à des maladies qui pourraient facilement être évitables telles que la diarrhée ou les infections respiratoires, a-t-elle observé. Un quart de ces décès sont provoqués par le manque d’eau potable et un assainissement insuffisant, et ces décès constituent une perte catastrophique pour les sociétés en développement car elle les prive de ressources humaines. Le bien-être des enfants constitue un indicateur de développement durable et, dès sa naissance, un enfant doit pouvoir jouir du droit à un développement sain et durable. Depuis le Sommet des enfants de 1990 et celui de la Terre à Rio en 1992, l’importance d’assurer le développement des enfants dans le contexte du développement durable et dans le cadre de la mise en œuvre d’Action 21 est reconnue, a-t-elle dit, tout en regrettant que les progrès demeurent limités. Si l’on est parvenu à des résultats notables dans le processus de l’élimination de quelques maladies telles que la poliomyélite ou dans l’augmentation de sel iodé dans l’alimentation des enfants qui est passée en dix ans de 20% à 70% -permet d’assurer la protection de 91% des nouveaux-nés- la pandémie du VIH/sida, les conséquences des conflits armés, ainsi que les effets néfastes de la mondialisation continuent de faire obstacle au développement des enfants.
L’UNICEF développe pour sa part des programmes d’assainissement dans les pays en développement et, grâce à des projets menés en partenariat, l’accès à l’eau potable est passé de 51% à 61% dans les dix dernières années et a permis à 1 milliard de personnes d’accéder à l’eau potable. Toutefois, 2,5 milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’assainissement et Mme Bellamy a demandé aux gouvernements d’équiper toutes les écoles primaires de sanitaires séparés pour les fillettes et les garçons et d’y installer des sources d’eau potable. Cela permettra de les protéger contre des maladies mortelles et encouragera ces enfants à rester à l’école et permettra de faire un bond qualitatif considérable en une seule génération.
M. LENNART BAGE, Président du Fonds international de développement agricole (FIDA), a souhaité que le Sommet soit l’occasion d’appliquer ce qui a été décidé il y a dix ans à Rio. Il s’agit à présent de prendre des décisions importantes, de définir des secteurs et des activités qui peuvent nous acheminer vers les objectifs de développement de 2015. Une pauvreté ancrée est incompatible avec les engagements du développement durable. Le représentant a fait remarquer que les peuples autochtones dépendent directement de leur environnement naturel. Les femmes rurales doivent quant à elles pouvoir disposer d’une eau propre et de terres fertiles. Il faut assurer aux populations rurales un meilleur accès aux terres, au financement et à des marchés efficaces. Nous devons atteindre les populations rurales pour atteindre les objectifs du Millénaire. Le développement durable ne serait pas possible sans une croissance économique substantielle pour de nombreux acteurs pauvres du développement. M. Bage a regretté que l’aide publique au développement ait considérablement diminué.
M. MARK MALLOCH BROWN, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a prévenu que sans la résolution des problèmes auxquels est confronté le monde, il ne sera pas possible de réaliser les objectifs fixés dans la Déclaration du Millénaire. Le Sommet doit comprendre qu’il est urgent d’aller dans le sens du PNUD, c’est-à-dire offrir aux citoyens du monde les moyens de vivre une vie digne et d’assurer l’avenir de leurs enfants. Le PNUD, a affirmé son Administrateur, a déjà accompli une performance importante, ces dernières années. Il a consacré quelque 4 milliards de dollars aux programmes visant à améliorer l’environnement. Toutefois, pour atteindre les objectifs du Millénaire, il est important de changer le postulat du débat mondial. Il faut d’abord garder au centre de ce débat les questions démographiques, à savoir, qu’il faudrait faire en sorte que les populations aient un accès élargi aux services sociaux de base et combattre ceux qui pensent en termes de coûts et profits et combattre l’idée selon laquelle la protection de l’environnement implique une réduction des activités économiques.
Le développement durable est impossible en l’absence d’institutions démocratiques, économiques et sociales saines. Par son travail, le PNUD a prouvé que toutes les communautés comportent des ressources humaines, en particulier les femmes, qui sont capables de protéger les écosystèmes et d’assurer une meilleure éducation et des perspectives économiques. Donner le pouvoir aux pauvres dans un domaine leur ouvre la voie à d’autres domaines et leur donne la capacité de devenir les moteurs du développement durable. C’est là l’essentiel de la tâche du PNUD qui a lancé une série d’initiatives concrètes en partenariat avec le secteur privé et le reste de la société civile, dans les cinq domaines identifiés par le Secrétaire général. Le PNUD est fier de sa performance et veut passer à l’étape suivante à savoir appuyer le développement durable et améliorer les programmes de renforcement des capacités. Le PNUD travaille avec le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et autres organismes pour suivre les activités en matière d’environnement. C’est pour l’Administrateur du PNUD la manière de prouver aux peuples qu’il est possible d’assurer un avenir plus sain et plus durable pour eux et pour leurs enfants.
Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice exécutive d’HABITAT, a souligné le lien étroit entre urbanisation et mondialisation, deux tendances dominantes de ce début de millénaire qui changent les perspectives du développement durable. D’ici à vingt ans, près des 3/5 de la population du monde en développement seront concentrés dans les villes d’où la nécessité de tenir compte de cet aspect dans l’approche du développement durable. La durabilité du développement doit être étroitement liée à la façon dont nous envisageons l’urbanisation et l’assainissement urbain et, à cet égard, HABITAT a déjà une longue expérience des partenariats avec les gouvernements, les collectivités locales, la société civile et les milieux d’affaires. Dans le cadre de ces partenariats, des projets d’assainissements des villes et des banlieues ont été mis en œuvre afin de faciliter le passage d’une vie rurale à une vie urbaine et de mettre l’accent sur la préservation de l’environnement dans les villes.
M. NAJMA HEPTULLA, Présidente de l’Union interparlementaire, a rappelé que la pollution tue et que la pauvreté entretient la pollution et le gaspillage. Si l’environnement est aujourd’hui sacrifié, il existe toutefois des modes de production empêchant la dégradation de l’environnement. Il faut renforcer la capacité d’écoute des décideurs dans la mesure où de nombreuses personnes souffrent d’un déficit démocratique clair dans le domaine de la prise de décision.
De même, il est indispensable de revoir l’éthique de la libéralisation qui, pour le moment, réduit le rôle des gouvernements. Le développement durable n’est en outre pas possible si nous ne nous attaquons pas à la pandémie du sida. Nous devons également tenter de renforcer la participation des femmes aux questions relatives à l’environnement et assurer un meilleur avenir à nos enfants.
M. GERARD DOORNBOS, Président de l’Association des agriculteurs hollandais, au nom de la Fédération internationale des agriculteurs producteurs, s’est montré satisfait de ce que le Sommet se concentre sur les résultats sur le terrain. Il a espéré que ce rassemblement prendra enfin les initiatives qui se font attendre depuis longtemps. L’agriculture, a-t-il souligné, est la clef du développement durable dans beaucoup de pays en développement et, en la matière, il est essentiel d’inverser la tendance à considérer ce secteur comme une activité économique secondaire. L’agriculture est la clef de la sécurité alimentaire, de la préservation de la biodiversité et du bon fonctionnement des initiatives commerciales et liées à l’investissement. L’agriculture est la principale utilisatrice des ressources en eau et occupe une place centrale dans la bioénergie. En conséquence, les agriculteurs ont renforcé leurs partenariats et en ont créé d’autres dans plusieurs domaines tels que ceux de l’accès aux ressources hydriques, énergétiques et génétiques. Les agriculteurs renforcent en outre des partenariats dans le domaine de la science et de la technologie. La connaissance des meilleures pratiques et une technologie peu onéreuse sont essentiels au développement agricole, a observé M. Doornbos.
Les partenariats sont bons mais pour être efficaces, ils doivent être appuyés par le renforcement des capacités pour faire des agriculteurs des partenaires économiques et écologiques égaux devant les gouvernements et le milieu des affaires. La bonne gouvernance est également un élément essentiel au développement agricole en ce qu’elle implique la participation des agriculteurs dans le processus de prise de décisions. A cet égard, il est important que le système de l’ONU consolide un dialogue multipartite en établissant une structure pour faciliter les partenariats. Les gouvernements doivent créer un environnement favorable aux investissements. Les agriculteurs ont besoin de paix et de stabilité. Ils demandent que les Nations Unies travaillent avec la société dans des partenariats pour la paix.
M. HAMDALLAH ZEDAN, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, a estimé que la préservation de la diversité biologique est l’une des grandes priorités pour le développement durable et pour le développement humain. Elle est à la source de la production des médicaments et à la source des énergies renouvelables, a-t-il ajouté. Rappelant que la Convention sur la diversité biologique est un des résultats du Sommet de Rio en 1992, M. Zedan a expliqué qu’elle a permis de mettre en place des programmes de prévention dans certains pays et a annoncé que le Protocole de Carthagène pourra bientôt entrer en vigueur dans la mesure où plus de 30 pays y ont adhéré. Il a souhaité que des partenariats continuent d’être mis en œuvre dans le domaine de la biodiversité, tout en regrettant que les programmes de préservation de la biodiversité soient
compromis par un manque de ressources et par les incitations de quelques gouvernements au développement du commerce et de l’agriculture. Il a demandé aux États de placer la diversité biologique au premier plan des politiques sectorielles aussi bien dans les domaines de l’agriculture, du commerce que du développement économique. Il les a exhortés à encourager une utilisation durable de l’environnement dans les pays en développement par des appuis financiers de la part des pays développés qui doivent adopter de nouvelles approches dans le domaine du développement. Il a exhorté les pays riches à encourager de nouveaux modes de production et de consommation.
M. ARBA DIALLO, Secrétaire exécutif, Convention-cadre des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, s’est félicité de l’existence d’un instrument innovant et juridiquement contraignant qui rassemble 183 pays pour lutter contre la désertification et la sécheresse et du consensus qui se dégage aujourd’hui et qui vise à doter la Convention sur la lutte contre la désertification d’un mécanisme financier adéquat. La pauvreté constitue l’un des principaux problèmes à régler de façon urgente mais il faut se pencher sur ce problème de façon ciblée. La Convention, dans ce contexte, doit passer de sa phase conceptuelle à sa phase d’action. La désertification est un problème d’environnement et il est urgent de réduire les changements climatiques et de protéger la terre contre la perte de la biodiversité.
Mme JOKE WALKER-HUNTER, Secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, a souligné l’impact de la hausse des températures sur l’environnement en invoquant les exemples de l’Afrique australe, de la Chine et de l’Europe. Les changements climatiques constituent une menace pour la diversité biologique, la santé, l’agriculture, l’eau et l’énergie, soit les cinq domaines d’intervention identifiés par le Secrétaire général. A ce propos, elle a souhaité que lorsqu’ils élaborent des stratégies énergétiques, les gouvernements gardent à l’esprit qu’à long terme une transition vers une économie «décarbonisée» est essentielle pour assurer le développement durable, puisqu’elle suppose la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le moment est venu de passer à la vitesse supérieure et de mettre l’accent sur l’application des accords existants. La Convention, qui jouit pourtant d’une adhésion universelle, continue de connaître de nombreuses violations comme l’indique l’augmentation des émissions de gaz par les pays de l’OCDE. Pour la Secrétaire exécutive, le Protocole de Kyoto constitue une première phase pour réduire ces émissions de manière effective et passer à des schémas de production et de consommation à faible utilisation de carbone. Elle a souligné, pour démontrer l’efficacité de ce texte, qu’il a donné lieu au premier instrument financier d’une Convention issue de Rio à savoir le Mécanisme de développement non-polluant.
Mme PELIN AYAN, Association de la jeunesse pour Habitat et Agenda 21 (Turquie), a estimé que le rôle de la jeunesse est essentiel pour la protection de l’environnement et a demandé aux gouvernements de faire preuve de volonté politique pour mettre en oeuvre le plan d’Action 21. Tous les peuples doivent avoir accès à la prise de décision politique concernant les questions d’environnement et le développement durable, a-t-elle rappelé, demandant aux organisations internationales, aux gouvernements et aux organisations non gouvernementales de tenir compte des attentes des jeunes en leur accordant une plus grande participation. Les jeunes peuvent en outre coopérer dans la mise en œuvre des projets de développement durables et des dispositions d’Action 21. Elle
a demandé aux pays développés de consentir des efforts en termes d’appui financier, de transfert de technologies, de soutien à une éducation de qualité pour tous. Les programmes d’enseignement doivent tenir compte des spécificités locales, des questions environnementales et de la prévention contre des maladies telles que le VIH/sida, a-t-elle dit. En outre, l’accès à l’emploi des jeunes constitue également une des conditions de l’éradication de la pauvreté et les États doivent s’engager à améliorer les possibilités d’accès à l’emploi pour les jeunes et encourager des transformations dans les modes de production et de consommation.
M. JOSE A OCAMPO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), s’est félicité de l’apparition des thèmes relatifs au développement durable dans le débat multilatéral mais a toutefois précisé que les progrès réalisés restent limités et qu’il reste d’importants défis à relever. Un des éléments essentiels de l’assistance publique au développement pour l’élimination de la pauvreté est la construction d’un avenir durable. La coopération internationale est dans ce contexte très importante et il faut s’efforcer de trouver des mécanismes pour financer les efforts de préservation des ressources naturelles. L’initiative de Kyoto doit être consolidée et les possibilités de développement doivent se catalyser dans des marchés régionaux. Le représentant a souligné l’importance du principe de la responsabilité commune mais différenciée. Les pays industrialisés doivent prendre davantage de responsabilités dans les efforts en faveur du développement durable car il n’est pas possible de d’envisager le développement selon le principe du nivellement des responsabilités.
M. KIM HAK SU, Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique (CESAP), a souligné que les principaux défis du développement durable sont d’une importance capitale pour la région de la CESAP où commence à se faire jour une pénurie d’eau ou à subir les conséquences d’une mauvaise qualité de l’eau. Par ailleurs, la croissance rapide de la consommation énergétique a créé une forte pollution atmosphérique qui menace la santé de millions de personnes alors que dans le monde temps l’absence d’accès à l’énergie pour les plus pauvres continue de persister. Dans la région, la biodiversité connaît aussi des problèmes. Aujourd’hui les 2/3 de la faune et de la flore ont déjà disparu. De plus, l’agriculture est menacée par l’érosion des sols qui elle-même est aggravée par les inondations et les orages de sable. La fréquence des catastrophes naturelles risquent d’augmenter avec la menace accrue des changements climatiques. En effet, la survie des Etats insulaires est mise en danger par l’élévation de la mer. Les défis sont importants et en réponse à cela les dirigeants de la région ont adopté un programme d’action régional pour un développement sain et favorable à l’environnement pour une période allant de 2001 à 2005. Le programme d’action comprend sept initiatives novatrices qui doivent être menées en partenariat avec la société civile, les milieux des affaires et les ONG. Le défi est, en effet, la mise en œuvre des engagements pris. Il faut se lancer sur la voie des mesures concrètes et des résultats tangibles. Le monde n’a plus le temps d’attendre, a conclu le Secrétaire exécutif en saluant l’accent mis par le Sommet sur la mise en œuvre régionale.
M. K.Y. AMOAKO, Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), a estimé que le développement durable est une meilleure symbiose entre bien-être des populations des ressources naturelles et de l’environnement. Dix ans après Rio, le continent africain accuse un retard important dans la mise en œuvre des dispositions contenues dans Action 21 en raison d’une série de facteurs tels que la dégradation de l’environnement, la pandémie du VIH/sida, la sécheresse, qui compromettent les efforts de développement durable. Depuis 1975, la CEA a mis au point un index pour évaluer la durabilité des politiques publiques suivies par 38 pays africains et elle a pu constater que, si certains ont fait des progrès, la plupart des États du continent ont vu leurs situations se dégrader. Ainsi, en 2000, la moitié des 38 pays de la CEA se trouvent dans la catégorie des pays où le développement est peu durable alors que ces pays n’étaient qu’un tiers en 1975. Les efforts nationaux pour réaliser le développement durable doivent mettre l’accent sur les capacités de production, les ressources humaines et une bonne gestion des ressources naturelles. A cet égard, a-t-il observé, le NEPAD un bon moyen d’assurer la mise en œuvre des mesures opportunes et durables et la CEA s’engage à apporter sa contribution et son expertise à la mise en œuvre du NEPAD.
Mme DOROTHY KAGGAWA, Représentante d’Environmental Alert, a souhaité une révision des règles injustes qui régissent le commerce et a lancé un appel aux gouvernements afin qu’ils réexaminent leurs politiques de libéralisation des échanges. Elle a demandé au FMI et à la Banque mondiale de réviser les conditions d’ouverture des marchés et s’est dite préoccupée par les subventions qui entravent le commerce. Il faut en outre imposer des taxes à tous les transferts financiers car un commerce libéralisé risque d’entraîner une plus grande dégradation des ressources.
Mme MERVAT TALLAWY, Secrétaire exécutive de la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO), a estimé que maintenant que le Sommet est sur le point d’adopter son plan d’application, la grande tâche est de passer précisément à l’application pour assurer un caractère constructif à cette décennie. La tâche exige un partenariat de tous aux niveaux national, régional et international. La Secrétaire exécutive s’est félicitée que la perspective régionale ait été soulignée au cours du Sommet. Décrivant les commissions régionales comme le maillon entre la communauté internationale et les partenaires nationaux, elle a souligné l’importance de la coordination et de la coopération entre toutes les parties prenantes. Nous devons tous être à la hauteur de nos responsabilités et honorer nos obligations, a-t-elle dit, avant d’indiquer que la CESAO promeut activement l’intégration et la coopération régionales comme approche nécessaire au développement. La Commission, a-t-elle dit, a initié un grand nombre de décisions concernant la gestion des ressources hydriques, la conservation de l’énergie et l’intégration sociale. La région de la CESAO a, ces dix dernières années, effectué des progrès dans des domaines tels que l’ouverture des marchés, la santé ou encore l’éducation. Néanmoins, les résultats ne sont toujours pas à la hauteur des attentes en raison d’une décennie caractérisée par des conflits, des sanctions économiques et des troubles sociaux qui débouchent sur le gaspillage de ressources rares au profit des dépenses militaires. La région doit passer à une décennie de paix durable et la communauté internationale doit prendre ses responsabilités pour imposer une paix qui soit bénéfique pour tous, a conclu la Secrétaire exécutive.
M. PETER PIOT, Directeur exécutif d’ONUSIDA, a déclaré que si nous continuons à laisser progresser la pandémie du VIH/sida et épuiser les ressources humaines, le processus de développement durable sera réduit à néant. D’ores et déjà, des pays en développement ont perdu 50 années de progrès en moins d’une décennie à cause du virus qui a, par exemple, provoqué une chute de l’espérance de vie de 6 ans en Haïti et de 4 ans au Cambodge. Les enseignants, les médecins, les instituteurs, les chercheurs et les agents de la fonction publique sont largement affectés par le virus du sida qui décime les ressources humaines. Pour autant, certains pays en développement ont montré que cette tragédie pouvait être inversée et, en mettant en œuvre des mesures drastiques, il est possible de sauver 28 millions de personnes d’ici 2005. Cependant, cela exige une politique de lutte à grande échelle, et la mise à disposition de traitements le plus largement possible, M. Piot citant le Brésil où moins de 300 000 personnes ont accès aux traitements génériques. Il a estimé que la lutte efficace contre le virus du sida exige des ressources de l’ordre de 10 milliards de dollars par an, soit trois fois les montants actuels. M. Piot a identifié quatre éléments clés, à savoir l’engagement sérieux de ressources financières, un engagement des Gouvernements et communautés locales à prendre en main la crise, l’intégration de la prévention dans tous les secteurs et dans toutes les pratiques de développement, et enfin une action cohérente dans le cadre de partenariats pour inverser la tendance.
M. KENNETH G. RUFFING, Directeur par intérim de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a déclaré que les pays de l’OCDE étaient conscients de leur responsabilité particulière du fait de leur poids économique et de la nécessité de mesurer l’efficacité des actions menées pour soustraire la croissance économique de la dégradation de l’environnement. Il s’est dit conscient de la nécessité pour les pays de l’OCDE de faire des progrès pour améliorer la cohérence et l’intégration de leurs politiques respectives. Il a souligné les efforts de l’OCDE pour aider les pays dans le besoin à identifier et établir les politiques les plus cohérentes pour la mise en oeuvre d’un développement durable, mais aussi pour la promotion de la bonne gouvernance.
M. ONEL ARIAS, Foundation to Promote Indigenous Knowledge, a jugé que c’est une erreur de définir le développement durable en fonction des paramètres de la société occidentale où l’individualisme prime sur la collectivité. Ainsi dans cette société, la notion de pauvreté se fonde sur le pouvoir économique de la société et des individus. Les peuples autochtones ne sont pas pauvres, ils sont riches de leur biodiversité et la situation «de pauvreté» dans laquelle ils se trouvent a son origine dans l’exploitation des ressources naturelles et de la mauvaise répartition des richesses par les puissances occidentales. La crise mondiale que nous connaissons aujourd’hui découle d’un modèle colonialiste qui a prouvé son pouvoir de destruction. Les peuples autochtones, qui ont toujours harmonisé des modèles d’autodéveloppement, veulent être reconnus collectivement comme sujets de droit. Ces peuples dépendent de leurs terres et de leurs territoires pour maintenir leur sécurité alimentaire. Ces peuples étudient constamment la possibilité d’assurer un caractère durable à l’agriculture. Ils protègent les forêts comme source de biodiversité génétique et luttent pour qu’elles ne soient pas remplacées par des banques de graines et des OGM. Les peuples autochtones et les milieux d’affaires doivent travailler ensemble à un modèle de santé publique qui reconnaisse le savoir traditionnel pour assurer ainsi la durabilité des ressources forestières. Ces peuples exigent que soient développés des modes d’alliance et d’association avec les gouvernements et les sociétés transnationales pour que leur voix soit entendue quant à l’utilisation des terres et des ressources et ce, conformément à leur droit à l’autodétermination.
M. KUNIO WAKI, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a dit que le Sommet de Johannesburg devra permettre de trouver les voies et moyens de sauver notre planète et de réduire la pauvreté et les déséquilibres dans le monde. Il a mis en lumière ces inégalités en précisant que le cinquième de la population mondiale vit avec 4/5 des richesses de la planète pendant que le 1/6 de l’humanité lutte pour survivre avec moins de 1 dollar par jour. La population mondiale a augmenté de 750 millions depuis Rio et devra atteindre 9 milliards en 2050, soit une progression de 200 000 personnes par jour, essentiellement dans les villes et dans le monde en développement. Il nous faut donc gérer cette évolution de la population mondiale, a-t-il dit tout en se félicitant du fait que, grâce au planning familial, la croissance de la population mondiale ralentit d’une façon générale et que le taux de fertilité a baissé. Pour autant la population des pays les moins avancés (PMA) devrait tripler dans les 50 années à venir alors même que ces pays sont touchés sévèrement par la dégradation de l’environnement, la sécheresse, le sida, les conflits et le manque d’accès à l’éducation. M. Waki a souligné le problème des travailleurs migrants qui se retrouvent dans des bidonvilles insalubres des villes tentaculaires des pays en développement, sans aucun assainissement, et a mentionné également la nécessité pour les femmes d’avoir accès de manière équitable à l’éducation, aux crédits et à la propriété. Il a regretté que les dépenses dans le domaine de l’aide à la population aient baissé de 25% depuis 1995.
M. LOT MOLLEL, Directeur régional, Bureau pour l’Afrique orientale et australe, Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), a souligné que le trafic aérien s’est accru de 66% en dix ans. Cet accroissement pose des problèmes écologiques. C’est pourquoi, il faut développer une approche harmonisée afin de réduire notamment le bruit des avions qui représente un problème pour les communautés qui vivent près des aéroports. L’Organisation de l’aviation civile a donc développé une nouvelle norme pour le bruit et a adopté le concept d’une approche équilibrée de la gestion du bruit des avions. En coopération avec le groupe intergouvernemental sur les changements climatiques, l’OACI a également mis au point des normes pour réduire le combustible brûlé.
M. FRANCISCO J.B. REIFSCHNEIDER, Directeur du Groupe consultatif sur la recherche agronomique internationale, a déclaré que la croissance du secteur agricole est susceptible de réduire la pauvreté, d’assurer la sécurité alimentaire et de protéger les écosystèmes. Il est temps, a-t-il dit, de reconnaître l’agriculture comme la voie du développement durable. L’accent doit être mis sur l’agriculture et le développement rurale dans la lutte contre la pauvreté et le développement durable. C’est dans les zones rurales que la lutte contre la pauvreté doit d’abord être gagnée a insisté le Directeur. Les cultivateurs, a-t-il poursuivi, ont besoin de connaissances et d’alliances avec les divers programmes de recherche. Le Groupe a connu des résultats importants, a indiqué son Directeur en citant les efforts de reconstruction de l’agriculture en Afghanistan, l’implantation du NERICA, nouveau riz, en Afrique du sud, et la mise
en place d’un système de techniques agricoles et d’aquaculture intégrée en Afrique. Ces systèmes, a-t-il affirmé, sont devenus des piliers de l’agriculture locale. Les ressources naturelles doivent être protégées et il faut laisser la science apporter sa réponse à cette réponse à cette équation, a demandé le Directeur en citant pour autres exemples les programmes novateurs pour l’eau et la biofortification que son Groupe a contribué à mettre en place comme solutions aux problèmes environnementaux. Il a conclu en appelant à un appui aux efforts des pays en développement dans le renforcement de leurs capacités, à la stabilisation des marchés et à l’élimination progressive des subventions agricoles dans les pays du Nord.
M. MARC SAPIR, Directeur exécutif de la Confédération européenne des syndicats libres (CESL), a présenté son organisation comme un acteur clé dans la construction d’une Europe sociale, dans la mesure où elle milite pour un accès juste et équitable au travail. La CESL est un organe régulièrement consulté par la Commission européenne en tant que partenaire social et suggère au niveau européen mais aussi au niveau national la mise en œuvre de mesures actives pour la protection de l’environnement, domaine étroitement lié aux droits sociaux, à l’équité et à la démocratie. Il a dit qu’il était préoccupé par les inégalités croissantes entre le Nord et le Sud et proposé l’adoption d’un plan de partenariat pour la lutte contre la pauvreté et la préservation de l’environnement, demandant à l’OIT de jouer un rôle majeur dans la protection des droits des populations les plus vulnérables. M. Sapir a demandé aux pays de l’Union européenne et aux autres pays riches d’augmenter leur aide publique au développement et d’alléger la dette des pays pauvres. Il a proposé d’exiger des entreprises européennes d’inclure des clauses de respect des droits sociaux des populations des pays en développement où elles sont présentes. Il a demandé l’arrêt des subventions et la promotion de transformations qualitatives pour améliorer l’accès des pays pauvres aux marchés des pays développés. Le Directeur a plaidé pour une utilisation rationnelle des énergies, pour le développement des énergies renouvelables, pour l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto, et pour la mise en œuvre du principe de précaution dans le domaine de la production pour éviter l’utilisation de produits chimiques qui affectent les travailleurs.
M. SOREN CHRISTENSEN, Secrétaire général du Conseil nordique des Ministres, a rappelé que les pays nordiques ont adopté une stratégie commune à l’égard de la nécessité de mettre en œuvre le développement durable. Celle-ci se traduit par la mise en place de stratégies nationales respectant des fondements communs. Elles visent à intégrer les notions de développement durable et environnementales dans six importants secteurs -énergie, transports, agriculture, affaires et industrie, pêche, forêts– en développant des indicateurs de développement durable. M. Christensen a insisté sur la nécessité de préserver la biodiversité et les écosystèmes marins et a évoqué les objectifs du Conseil nordique en ce domaine.
M. ACHIM STEINER, Directeur général de l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources naturelles, a dénoncé la tendance à renégocier ce qui a été agréé à Rio, en citant, par exemple, les réticences de quelques pays à s’accorder sur un véritable programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. On peut manipuler les chiffres, a-t-il dit, mais il sera impossible de contester que l’élimination de la pauvreté, c’est le partage équitable des bénéfices, et le développement durable, l’intégration des politiques économiques, sociales et environnementales. Or, le Sommet recule par rapport à ce postulat, a estimé le Directeur général qui a prévenu que le grand perdant sera l’environnement. Commentant le cours des négociations, il a souligné que la
libéralisation du commerce n’est pas une fin en soi mais un moyen; l’objectif étant le développement durable. L’importance du commerce est claire, a-t-il reconnu, mais ce Sommet n’est pas une réunion commerciale. Il vise à jeter le pont entre le commerce, les finances et le développement durable. Sa tâche est de mettre au point un plan d’action doté de mesures concrètes assorties d’un calendrier précis. Le présent Sommet doit se distinguer des autres conférences de l’ONU, en ce qu’il devra s’inspirer des solutions déjà trouvées par de nombreux membres de la société civile. Les progrès qu’ils ont engendrés ne peuvent être sacrifiés car ils sont le résultat de décennies de travail dévoué.
M. MIGUEL SOTO-LACOURT, Secrétaire d’État par intérim de l’État libre de Porto Rico, a souligné l’équilibre délicat entre la croissance économique et la protection de la santé et de l’environnement et ajouté que cet équilibre est fonction de la conscience des pouvoirs publics et de la société civile et de leur volonté de faire progresser les objectifs de développement durable. Porto Rico qui se veut être un petit État insulaire en développement est confronté à des problèmes sérieux dans le domaine de l’environnement mais le Gouvernement a intégré ces préoccupations dans le cadre constitutionnel. Il a estimé que Porto Rico doit procéder à des changements de grande importance pour promouvoir le développement durable dans la mesure où il est confronté à la pollution de l’environnement, à la dégradation des indices socioéconomiques avec une économie nationale très dépendante. Il a revendiqué la récupération de l’île de Vieques polluée par la présence de l’armée américaine et a souligné les efforts qui devront être déployés pour restaurer l’environnement. Il a annoncé qu’un milliard de dollars a été consacré par le Gouvernement au soutien des initiatives locales et qu’il s’apprête à adopter une politique publique de développement durable.
Mme INESE VAIDERE, Présidente de Baltic Marine Environment Protection Commission (HELCOM), a souligné que, dans la région, le développement durable est la clef des politiques de développement. Équipé de textes juridiquement contraignants, HELCOM est devenu un réseau incontournable pour la protection de la mer Baltique. HELCOM, a fixé, entre autres comme priorités, le renforcement de la coopération avec l’Union européenne et d’autres organisations internationales chargées de l’environnement, du renforcement de la protection des zones côtières et de la gestion fondée sur les écosystèmes, ainsi que de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, des déchets et des matières toxiques et l’atténuation de l’impact sur l’environnement du trafic maritime. En 1992, HELCOM a créé un programme d’action général impliquant tous les pays du bassin versant, les ONG, les institutions financières internationales et le secteur privé. La participation des grands groupes dans le travail de HELCOM garantit la prise en compte de tous les aspects du problème, a souligné l’intervenante.
M. YEFIM MALITIKOV, Communauté des États indépendants, a regretté que les grandes déclarations adoptées dans les grandes rencontres internationales comme celle de Rio n’aient pas atteint lors de leur mise en œuvre les objectifs que se sont fixés les États. Il a regretté l’absence d’effet synergique à long terme et a ajouté que le monde ne met pas à profit les nouvelles technologies en raison de l’inertie des processus administratifs. Il faut assimiler les acquis des nouvelles technologies et tirer profit de la virtualité, a-t-il dit, soulignant que le développement durable n’est pas une constante et que les connaissances modernes se propagent de manière trop lente, d’où les retards de développement.
Soulignant que l’éducation ne peut se limiter à l’enseignement supérieur, il a recommandé une approche orientée vers les transferts de technologies et la formation continue, mentionnant les 880 millions de personnes analphabètes et les 4,5 milliards de personnes qui ont des connaissances limitées comparées au niveau de développement de la planète. Le déficit d’éducation de la planète coûte chaque année 6% de PNB aux pays, d’où la nécessité de promouvoir la coopération avec les ONG et la société civile dans l’éducation.
M. ULISES MUNAYLLA-ALARCON, Représentant de la «Comision Permanente del Pacifio Sur» (CPPS), a indiqué que son mécanisme de coopération régionale a consacré le principe de 200 000 marins comme partie du droit de la mer. La CPPS, a-t-il ajouté, s’est attachée à la protection et à la préservation des espèces marines dans cette zone marine et bien au-delà car les pays de la région ont signé l’Accord de Galápagos qui créé un régime harmonieux dans ce domaine. Les pays de la Commission ont aussi signé un Accord sur la protection de l’environnement dans le Pacifique Sud et viennent de réaffirmer conjointement l’importance des mers et des zones côtières pour le développement durable de leur pays. La mise en place de mécanismes régionaux s’est avérée être une démarche importante pour protéger l’environnement et renforcement les capacités nécessaires. Malgré les progrès, les pays de la région demeurent préoccupés devant le caractère insuffisant des ressources mises à leur disposition aux termes d’Action 21. Ils s’opposent, par ailleurs, aux restrictions unilatérales au commerce des produits de la pêche et à l’augmentation du transport de produits nucléaires dans leur région.
M. CARLYLE CORBIN, Ministre d’Etat aux affaires extérieures des îles Vierges américaines, a estimé que le Sommet est une chance unique d’imprimer une dynamique aux engagements pris dans les conférences internationales de l’ONU et l’élan requis à une lutte effective contre la pauvreté. A cet égard, il a salué l’accueil réservé à la proposition de créer un Fonds pour l’élimination de la pauvreté. En tant que ressortissant d’un petit pays insulaire, il s’est félicité de la promotion d’une gestion intégrée de la Mer des Caraïbes. Compte tenu du danger que représente l’augmentation du niveau de la mer, il s’est félicité de l’adoption par le Forum du Pacifique d’une politique régionale des océans visant, entre autres, à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à atténuer les dangers du transport de substances dangereuses. Concluant sur l’initiative lancée par son pays de construire un parc marin, il a dit craindre les tentatives visant à retirer de la juridiction des îles Vierges américaines près de 30 000 acres de zones marines. Il a rappelé, à cet égard, le droit de son peuple à disposer de ses ressources naturelles.
Mme SASHIKO KUWABARA-YAMAMOTO, Secrétaire exécutive de la Convention de Bâle, a rappelé l’importance de la gestion des déchets dangereux pour la protection de l’environnement, question qui était déjà à l’ordre du jour de Rio et contenue dans Action 21 mais qui n’a pas pour autant enregistré de progrès significatifs. L’industrialisation rapide des villes et l’extension des zones urbaines dans les pays en développement ont accru les effets néfastes des déchets et des polluants dangereux que les États ne parviennent plus à neutraliser. Elle a souligné les risques posés par l’accumulation non contrôlée de déchets solides, des stocks de pesticides obsolètes, et par les décharges publiques qui causent des dégâts majeurs pour l’environnement des pays en développement et la santé des
populations. De même dans les pays riches, malgré le recyclage, l’accroissement des volumes de déchets n’a pas été suivi, a-t-elle ajouté. Pour autant, atteindre le développement durable n’est pas possible sans résoudre le problème de la gestion des déchets, a-t-elle dit, insistant sur une gestion saine et écologique des déchets. Cependant, le coût de l’élimination et du retraitement des déchets est élevé d’où la nécessité de développer des partenariats entre privé, public, et société civile, a-t-elle dit, soulignant par ailleurs la nécessité pour les entreprises de développer des programmes de recherche an amont pour limiter les déchets solides, en particulier concernant les déchets électroniques (ordinateurs, cellulaires). Ella a assuré que le Secrétariat de la Convention de Bâle est disposé à collaborer à ce type de partenariats qui visent à réduire l’incidence des déchets industriels sur l’environnement.
M. VICTOR SILVA, Représentant de Mines Ministries of the Americas Conference (CAMMA), a présenté les actions menées par son organisation pour réduire les incidences du développement du secteur minier sur l’environnement. Ces mesures proposées par la CAMMA visent à la gestion viable du point de vue social, économique et environnemental du développement du patrimoine minier des pays membres de la Conférence des Amériques. Il a souligné l’importance de l’approche participative de la société civile et des communautés locales dans la préservation des exploitations et des zones minières.
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