DOCUMENT POLITIQUE DE JOHANNESBURG: UN ENGAGEMENT POLITIQUE FORT, DES OBJECTIFS CLAIRS ET UN CALENDRIER D’EXECUTION PRECIS SOUHAITENT LES DELEGATIONS
Communiqué de presse ENV/DEV/651 |
Comité préparatoire du Sommet mondial
pour le développement durable
Quatrième session – 10e séance plénière
DOCUMENT POLITIQUE DE JOHANNESBURG: UN ENGAGEMENT POLITIQUE FORT, DES OBJECTIFS CLAIRS ET UN CALENDRIER D’EXECUTION PRECIS SOUHAITENT LES DELEGATIONS
BALI, 7 juin 2002 -- Instrument de navigation, boussole, plan de campagne sont les métaphores évoquées, ce matin, pour décrire ce que doit être le “document politique” du Sommet mondial pour le développement durable qu’auront à adopter les Chefs d’Etat et gouvernements qui se réuniront à Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002. Les éléments à intégrer dans ce “document politique” ont fait l’objet d’une première discussion dans le cadre du débat ministériel que le Comité préparatoire du Sommet mondial tient depuis mercredi dernier à Bali (Indonésie).
Une vision claire et des lignes directrices précises traduisant la détermination des dirigeants à s’engager résolument dans la voie du développement durable représentent quelques éléments que les délégations souhaitent voir dans le document final. Selon eux, cette vision et ces lignes directrices doivent se fonder sur Action 21, ses principes fondamentaux et ses trois piliers. Parmi les principes, les délégations ont mis l’accent sur le principe de précaution et celui de la responsabilité commune mais différenciée. Concernant les piliers, elles ont insisté sur l’équilibre et l’égalité à reconnaître entre la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.
Le document politique doit contenir des objectifs clairs et des calendriers d’exécution fixes, en particulier sur les questions clés de l’élimination de la pauvreté et de la modification des modes de production et de consommation non viables ont souhaité en outre les délégations. En la matière, les questions de l’assistance financière et de l’aide publique au développement (APD), de l’accès aux marchés, de l’allègement ou de l’annulation de la dette ainsi que du transfert des écotechnologies et de la mise en place de programmes d’action sur l’eau, l’énergie, l’agriculture, la biodiversité et la santé ont été soutenues et devront figurer en bonne place dans le document politique. La participation de toutes les parties prenantes, notamment les neuf grands groupes identifiés dans Action 21, par des partenariats de type 1 et de type 2, doit être présentée comme une condition préalable au succès en matière de développement, ont souligné les délégations.
Toujours au titre des conditions préalables, de nombreuses délégations, traçant le cadre juridique et institutionnel des actions à mettre en oeuvre, ont cité la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’état de droit et la bonne gouvernance aux niveau national et international. A ce propos, des délégations ont défendu l’idée d’une éthique du développement durable, souhaitant que le document politique fasse une référence à la “Charte de la Terre” adoptée récemment en France par le Forum public sur l’éthique de l’environnement.
Sur les trois documents qui doivent être soumis au Sommet mondial pour le développement durable, seul le document politique doit être finalisé à Johannesburg. Ce soir, entre 20 heures et 23 heures, le Comité préparatoire devrait adopter le “document d’application” et celui sur les “initiatives en matière de partenariats” clôturant ainsi sa dernière session entamée au Centre international de conférences de Bali le 27 mai.
Le débat ministériel de haut niveau se poursuit cet après-midi à 15 heures.
Débat de haut niveau sur les éléments à incorporer au “document politique”
Le Président du Comité préparatoire a rendu compte des deux options qui sont apparues à l’issue des consultations sur la question. La première option, a-t-il expliqué, consiste à rédiger une brève disposition qui devra être percutante et incisive et qui sera liée au document d’application sans en répéter les éléments. Le document doit porter sur des questions clés et prioritaires traduisant un engagement politique au plus haut niveau. La deuxième option consisterait, elle, à rédiger un document plus long qui contiendrait une évaluation de ce qui s’est produit depuis Rio et des défis émergents. Il contiendrait tous les éléments du document d’application et réaffirmerait les trois piliers du développement durable, à savoir la croissance économique, le développement social et la protection de l’environnement.
Concernant la structure, il s’agirait d’un document de plusieurs chapitres sur une réaffirmation des principes d’Action 21, qui contiendrait une énumération des engagements pris à Rio et au cours des grandes conférences intervenues depuis, l’établissement d’un lien avec le document d’application et les moyens d’exécution. La conclusion du document serait tournée vers l’avenir.
Commentant ces suggestions, le représentant de Maurice a estimé qu’au lieu de “réinventer la roue”, il faudrait plutôt réaffirmer la Déclaration de Rio et les engagements à mettre en oeuvre dans Action 21. Il faudra, rappeler, en particulier l’objectif de l’ordre économique mondial et mettre l’accent sur les ressources, le principe de précaution, celui de la responsabilité commune mais différenciée, la paix, la démocratie, la bonne gouvernance, le renforcement des capacités ou encore l’élimination des iniquités commerciales.
Le document doit être clair, énergique et être tourné vers l’avenir, a dit pour sa part le représentant de Cuba. Il faut aboutir à un document qui reconnaisse que le Sommet de Johannesburg est un processus doté d’objectifs propres. La non-renégociation d’Action 21 et la réaffirmation de la valeur actuelle des principes de Rio sont des éléments qui doivent figurer en bonne place, en particulier le principe de la responsabilité commune mais différenciée. L’équilibre entre le social, l’économique et l’environnement doit être souligné ainsi que les engagements pris en vertu d’autres programmes importants. Le document doit être objectif et éviter un optimisme injustifié au vu de l’état actuel de la planète. Il doit refléter des engagements économiques et financiers des pays développés à l’égard des pays en développement. L’accès à la santé, à l’éducation et à la culture doivent être reconnus comme des éléments indispensables du développement durable, a encore dit le représentant qui a souligné, en la matière, le rôle prépondérant des gouvernements. Enfin, le document doit rejeter très nettement le recours à des mesures extraterritoriales comme un frein au développement durable, a conclu le représentant.
A son tour, le représentant de la Roumanie a souhaité que le document fasse référence au Forum public qui a eu lieu en France sur l’éthique en matière de développement durable. Le Forum, a-t-il dit, a donné lieu à la “Charte de la Terre”. Le représentant a donc appuyé l’inclusion de cette Charte comme cadre éthique. Le défi est d’assurer la convergence des idées et de mettre en place un partenariat mondial, a estimé de son côté, le représentant de Chypre.
Pour le représentant de la Fédération de Russie, la déclaration politique ne peut juste se limiter à l’assistance financière que devraient apporter les pays développés aux autres. Le renforcement institutionnel et l’élimination des obstacles commerciaux, la résolution de la question de la dette, et le respect des normes d’environnement sont des questions essentielles qui doivent figurer en bonne place dans la déclaration politique de Johannesburg
Le représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a pour sa part estimé qu’un changement de paradigme était nécessaire au niveau international pour mieux donner une chance de réussite au développement durable qui ne peut être assuré par le seul néolibéralisme. Il faut assurer la diversité culturelle et biologique dans toute tentative de promotion d’un développement satisfaisant. L’UNESCO considère comme prioritaire la lutte contre la pauvreté en Afrique, région la moins favorisée de la planète.
Le représentant de l’Organisation internationale du travail (OIT) a dit que cette institution est inquiète que les aspects sociaux ne soient pas suffisamment évoqués dans les discussions de Bali. L’emploi et la santé doivent faire partie des piliers du développement durable, et le développement social doit être reconnu comme une part importante de toute politique nouvelle. Sans pilier social fort, on ne pourra réaliser les objectifs d’Action 21. L’emploi des jeunes doit recevoir une attention particulière. 500 millions d’entre eux arriveront sur le marché du travail des pays en développement au cours 10 prochaines années. Il faut leur donner une chance.
La Thaïlande pense qu’il faut regarder vers l’avenir et ne pas s’attarder à échanger des accusations stériles. La déclaration de Johannesburg doit comprendre des objectifs clairs et des engagements fermes visant une mise en œuvre rapide et efficace d’Action 21. Le représentant des Philippines estime de son côté, que la déclaration politique devra être un texte concis et sans ambiguïté. Cette déclaration doit refléter le plan de mise en œuvre d’Action 21. Nous voulons l’assurance d’une sécurité alimentaire pour les pays en développement, l’élimination des subventions injustes, qui portent atteinte à la production et au commerce de pays du Sud, et la juste reconnaissance du savoir et des droits des peuples autochtones.
Le représentant de la Namibie a estimé que le document devra traduire la détermination des dirigeants du monde à s’engager dans la bonne voie. Ce document devra rappeler la nécessité d’une base ferme pour la mise en oeuvre pleine et entière d’Action 21 et du document d’application. Il devra donner une vision et des lignes directrices claires ouvrant la possibilité à un monde meilleur. Le processus devra assurer la participation de tous et se fonder sur un calendrier précis. Le document, a conclu le représentant, doit citer comme priorités les questions de l’élimination de la pauvreté, de l’accès aux marchés et de l’allègement ou de l’annulation de la dette.
Le représentant du Kenya a estimé qu’il fallait que la déclaration politique mette l’accent sur la nécessité de partenariats mondiaux respectueux du principe de responsabilités communes mais différenciés. Les besoins de l’Afrique, tels qu’ils sont reconnus dans la Déclaration du millénaire, devront être réitérés dans ce document. La déclaration finale devra mettre l’accent sur la promotion des services sociaux, le renforcement de capacités et l’éradication de la pauvreté en Afrique. La réduction de moitié de la pauvreté dans le monde implique que le
plan d’action de Johannesburg reconnaisse le besoin de ressources et de programmes additionnels à tout ce qui a été jusqu’ici évoqué. Les termes du Consensus de Monterrey devront à cet égard être réaffirmés. De nouveaux partenariats complétant les partenariats intergouvernementaux sont certes nécessaires, mais ils ne devraient pas remplacer les partenariats traditionnels. La résolution des conflits et les solutions à apporter à leurs impacts humanitaires devraient aussi être évoquées.
La validité d’Action 21 et les principes de Rio représentent des éléments indispensables à faire figurer dans le document politique, a souligné à son tour le représentant de Mozambique. Il a voulu que ce document comporte un engagement résolu à la mise en oeuvre d’Action 21 et à réaliser les trois piliers du développement durable qui sont intrinsèquement liés entre eux. Souscrivant aux propositions du Secrétaire général sur les cinq domaines critiques, le représentant a souhaité qu’un engagement en la matière figure en bonne place dans le document politique ainsi que la nécessité d’une coopération internationale rendue incontournable par l’indépendance entre les nations. Le document devra être un instrument d’orientation dans la mise en oeuvre d’Action 21 qui concerne toutes les parties prenantes.
Le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne et des pays associés a mis l’accent sur les questions de l’évaluation, du renouvellement des engagements à l’égard d’Action 21 et des autres conférences des Nations Unies de la paix, de la sécurité, de la démocratie, de l’état de droit, des droits de l’homme et de la lutte contre la corruption et le terrorisme; ainsi que de l’équilibre entre les piliers du développement durable, des partenariats nécessaires au développement durable; et de la parité entre les sexes. Le représentant a insisté sur la question de l’élimination de la pauvreté et de la répartition équitable des bénéfices tirés de la mondialisation. Il s’est aussi attardé sur l’importance qu’il y a à modifier les modes de production et de consommation non viables et à encourager le transfert des écotechnologies.
Le représentant a soulevé les questions du changement climatique et de la gouvernance nationale et internationale en matière de développement durable. Il a plaidé pour le renforcement du Conseil économique et social et de la Commission de l’ONU sur le développement durable. Il a évoqué les questions de la bonne gouvernance, de la participation de toutes les parties prenantes, de l’augmentation de l’aide publique au développement (APD) et de l’accès aux marchés.
A son tour, le représentant de la Palestine a rappelé, pour expliquer l’absence de sa délégation jusqu’ici, qu’elle a été frappée d’une interdiction de quitter le territoire palestinien occupé. De manière cynique, a-t-il souligné, nous traversons une époque de “sharonisme” et de purification ethnique dans ce territoire. Il a regretté que la question de l’occupation étrangère occupe une place de second plan dans le projet de document politique. “Je vous en supplie, au nom de mes frères palestiniens soumis à des traitements abusifs, aidez-nous à faire cesser une telle utilisation massive d’armes par Israël. Au nom des martyrs, faites cesser cette attaque débridée. Je vous lance un appel pour que
vous apportiez des solutions efficaces porteuses d’espoir. Ensemble, éliminons ce dernier cas d’occupation au monde”, a dit le représentant. Le représentant de la Tunisie a mis l’accent sur l’élimination de la pauvreté et a formulé l’espoir que des mesures pratiques seront prises pour concrétiser le Fonds mondial de solidarité après le Sommet de Johannesburg. Il a mis l’accent sur la question des iniquités du commerce international et sur celle du fossé numérique. Il a conclu sur la dimension politique du développement durable en citant les questions des conflits, des sanctions unilatérales et de l’occupation étrangère.
Le représentant de la Chine a estimé que la déclaration politique de Johannesburg doit être un engagement solennel des Etats Membres en faveur du développement durable. Elle doit réaffirmer tous les principes fondamentaux de Rio, dont notamment celui des responsabilités communes mais différenciées. La déclaration doit clairement stipuler que l’esprit de Rio est toujours vivant. Au moment où les écarts Nord/Sud s’accroissent, il est temps de tout mettre en œuvre pour que les pays développés renforcent leurs engagements de coopération en mettant plus de ressources à la disposition des pays en développement et en leur assurant des transferts de technologies substantiels et à bon prix. La Chine estime d’autre part que chaque pays devrait avoir le contrôle de ses propres politiques.
Le représentant de l’Indonésie a dit que les modes de production et de consommation insoutenables, la bonne gouvernance, le renforcement des ressources financières et institutionnelles et le non recours à des mesures unilatérales doivent figurer dans la déclaration politique. Nous devons nous mettre d’accord sur une base éthique du développement durable qui serait le reflet de l’esprit de la Charte des Nations Unies. L’Indonésie propose que la « Charte de la Terre » soit incorporée au document. Le représentant de la République dominicaine a dit que son pays espère que le texte politique sera court, précis, facile à comprendre et orienté vers l’action. Pour le représentant du Chili, la déclaration politique de Johannesburg doit refléter l’importance des moyens de mobilisation de ressources en faveur du développement. A cet égard, les ressources qui pourraient être générées par un système de commerce multilatéral plus équitable doivent être évoquées.
Pour la représentante du Mexique, la déclaration politique doit réaffirmer les engagements de Rio. Le Consensus de Monterrey ne doit pas devenir un point de discorde, mais le point de départ de nouvelles discussions sur le développement durable. La question des changements climatiques et la ratification du Protocole de Kyoto devraient être mentionnés dans la déclaration. Concernant la diversité biologique, nous proposons que soit créé un cadre légal et institutionnel international qui assurerait la protection des connaissances traditionnelles des communautés autochtones. Nous partageons l’avis du Secrétaire général de l’ONU qui estime que la question de la diversité biologique est l’un des points importants de Johannesburg. Le Mexique regrette que les négociations de Bali ne se soient pas déroulées de manière plus consensuelle.
Elimination de la pauvreté, accès aux marchés, réduction des émissions de gaz à effet de serre, appui financier et éthique environnementale sont les points qui doivent figurer dans le document politique, aux yeux du représentant du Costa Rica. Nous sommes pour la mise en oeuvre de résultats de Doha et de Monterrey qui doit être soutenue par une réelle bonne gouvernance aux niveaux national et international, a-t-il ajouté. Le document politique doit contenir des mesures
concrètes dans ces domaines et faire référence aux Initiatives de l’Amérique latine et des Caraïbes. La République démocratique populaire de Corée a estimé que le document politique doit traduire la volonté politique des dirigeants de promouvoir le développement durable. Pour ce faire, il faut réaffirmer l’égalité et la sincérité dans les relations internationales qui doivent mener à des décisions claires sur l’assistance financière et le transfert des technologies.
Le représentant de la Finlande a cité comme éléments clés du document l’élimination de la pauvreté et la modification des modes de production et de consommation non viables. Il faut réaffirmer les engagements pris mais tout en les situant dans un plan d’exécution pour les dix prochaines années au niveau mondial. Nous devons promouvoir une nouvelle responsabilité morale s’agissant de l’environnement. La démocratie, la bonne gouvernance et les droits de l’homme doivent être soulignés comme préalables au développement durable. Toutes les parties prenantes doivent apporter leur contribution au développement durable et, en la matière, il faut reconnaître le rôle clé des femmes. A son tour, le représentant de l’Ouganda a voulu un document bref et précis qui réaffirme les principes de Rio et contienne des objectifs concrets assortis de calendrier d’exécution et des engagements clairs en matière de ressources financières par l’augmentation de l’APD et la reconstitution du Fonds de l’environnement mondial (FEM). Le document doit mettre l’accent sur les cinq domaines identifiés par le Secrétaire général. L’élimination de la pauvreté, l’accès aux marchés et la mise en oeuvre des accords multilatéraux relatifs à l’environnement doivent également figurer en bonne place, a conclu le représentant.
Ce document devra être de haut niveau et représenter une source d’inspiration, a dit pour sa part la représentante du Canada. Il doit traduire une nouvelle façon de comprendre l’interdépendance mondiale et rappeler que le développement durable est l’objectif absolu et constitue l’affaire et la responsabilité de tous. En l’occurrence la participation de toutes les parties prenantes est essentielle dans l’objectif d’assurer un meilleur équilibre entre les trois piliers du développement durable Le document doit aussi se référer à des domaines essentiels tels que l’eau et l’énergie, a ajouté la représentante.
Le représentant de l’Ukraine a estimé que la déclaration politique devait mettre un accent particulier sur le lien entre la promotion du développement durable à l’heure actuelle et les chances de survie des générations futures. La déclaration doit refléter la volonté politique des Etats à assurer la mise en œuvre des engagements qui seront pris à Johannesburg. Le représentant de la Colombie a souhaité que la déclaration politique soit claire et brève. La Colombie partage les points de vue du Mexique sur son contenu. Les obstacles qui se sont posés à la mise en œuvre d’Action 21 et les enseignements tirés des difficultés de son application doivent être mentionnés dans la déclaration, qui devra donner une vision d’avenir basée sur la notion de durabilité. Les mécanismes de suivi devront également être évoqués.
Le représentant de la Communauté des universités indépendantes (CUI) a regretté les retards avec lesquels la communauté internationale traduisait ses discours en réalités. Le rôle de l’éducation n’est pas suffisamment pris en compte dans la promotion du développement. L’évolution du monde contemporain fait que aujourd’hui, l’éducation devra devenir un processus continu du fait des changements rapides et de l’avancée perpétuelle des connaissances.
L’analphabétisme se répand à une vitesse tellement grande que l’implication de toutes les populations dans le développement suppose que l’on utilise de nouveaux modes et outils d’enseignement en se servant des technologies de l’information et de la communication.
Le représentant de la Bolivie a dit que la lutte contre la pauvreté ne deviendrait possible que si les pauvres ont accès à la connaissance et aux outils de communication. Sans ces outils, il sera impossible de les faire participer aux programmes de développement, a-t-il estimé, en demandant que cette question soit évoquée dans la déclaration politique. Pour le représentant du Bhoutan, la déclaration politique du Sommet pour le développement durable doit être un document clair et concis. Les vulnérabilités des pays les moins avancés (PMA) devront être mentionnées dans ce texte.
Le document doit comporter un engagement sur un calendrier de mise en oeuvre d’Action 21, la protection des écosystèmes fragiles et l’élimination des maladies mortelles, a dit pour sa part le représentant du Lesotho. Evoquant la question de la bonne gouvernance, il a dénoncé la position de ceux qui prétendent qu’elle ne vaut qu’au niveau national. Les normes internationales, a expliqué le représentant, ne sont que le reflet des normes pratiquées au niveau national. Ces normes, a-t-il insisté, sont un outil dans les relations entre les sociétés et à l’intérieur de celles-ci. Ce sont ces interactions au niveau national qui doivent orienter les rapports de travail entre Etats, gouvernements et institutions au niveau international. Le représentant s’est dit surpris que selon certains la transparence et la redevabilité ne sauraient s’appliquer qu’au niveau national. Il a réclamé un mécanisme international pour que ceux qui enfreignent les normes internationales soient redevables.
Le représentant du Soudan a insisté sur l’accès aux marchés, la mise en oeuvre des engagements pris à Rio, la paix et la stabilité pour tous, l’occupation étrangère et les mesures unilatérales et coercitives ainsi que sur l’assistance aux Etats qui abritent des réfugiés. Le document politique doit instaurer l’équilibre et l’égalité des partenaires du développement durable, a-t-il encore dit. La fin de l’occupation étrangère est revenue comme condition essentielle du développement dans la bouche du représentant de la Syrie qui a mis l’accent sur les mesures unilatérales et les châtiments collectifs. Il a, par ailleurs, insisté sur le désarmement, la réduction du fossé numérique, l’accès aux marchés et à l’éducation, et le financement.
Pour le représentant du Gabon le document politique doit être clair et percutant dans sa référence à la Déclaration de Rio et au niveau des objectifs en particulier dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. En la matière, le traitement de la dette des pays en développement, la lutte contre les conflits régionaux et l’éradication de la pandémie du VIH/Sida sont apparus essentiels aux yeux du représentant. Il a aussi voulu que figurent dans le document les questions de la restauration de l’efficacité écologique, de la libre circulation des personnes et des biens et du transfert de technologies par le biais de partenariats dynamiques. Le représentant de la Bosnie-Herzégovine a voulu que le document mène à une réelle mise en œuvre d’Action 21.
Le représentant du Népal a estimé que la déclaration politique devait d’abord appuyer le principe des responsabilités communes mais différenciées. Le Népal propose que l’inclusion du développement durable dans les enseignements scolaires soit évoquée dans la déclaration. Nous sommes aussi d’avis que les PMA et les pays montagneux et enclavés doivent faire l’objet d’une mention spéciale.
Le représentant de la Côte d’Ivoire a estimé que les engagements pris par les Chefs d’Etat en matière d’objectifs de développement du millénaire devaient être reflétés dans la déclaration politique. Le maintien de la paix, la question de l’APD, celle de l’annulation de la dette, les transferts de technologies, le renforcement des capacités, l’application des Conventions contre la désertification et pour la protection de la biodiversité doivent être cités dans la déclaration. La Côte d‘Ivoire est d’avis que l’accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux services de santé est indispensable et que les pays en développement devraient recevoir une aide pour promouvoir ces objectifs.
Pour le représentant de l’Iraq, la fin de l’occupation étrangère et des sanctions internationales qui affectent les civils doivent figurer dans le texte. Le Moyen-Orient devrait être déclaré zone exempte d’armes de destruction massive et les ingérences étrangères dans les affaires des Etats devraient être condamnées dans la déclaration de Johannesburg, a souhaité le représentant.
La représentante de l’ONUSIDA a déclaré que la pandémie du VIH/sida affecte la productivité, porte atteinte à la stabilité de l’environnement social et représente un obstacle au développement durable. L’ONUSIDA propose que la déclaration politique fasse mention de la déclaration adoptée par l’Assemblée de l’ONU sur la question de la lutte conte le VIH/sida. Pour la représentante de la Barbade, la déclaration politique doit réaffirmer les principes de Rio et rappeler les termes de la Déclaration de la Barbade, ainsi que les résultats et engagements des grandes conférences onusiennes des années 1990. La Barbade demande qu’il soit spécialement fait mention des vulnérabilités des petits Etats insulaires en développement et que la question des ressources financières et du renforcement des ressources humaines soit, entre autres, évoquée.
Dans son intervention, le représentant des Pays-Bas a dit que la table ronde sur la sécurité alimentaire qui a eu lieu hier, avec le soutien d’ONG et d’institutions multilatérales, a permis de dégager des recommandations que les participants aimeraient voir figurer dans la déclaration politique. Le texte de ces recommandations et observations sera distribué.
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