ENV/DEV/648

L’INSUFFISANCE DES RESSOURCES EN EAU ET LA NECESSITE D’Y REMEDIER SONT EVOQUEES

05/06/02
Communiqué de presse
ENV/DEV/648


Comité préparatoire du Sommet mondial pour

le développement durable

Quatrième session – 7e séance plénière                           


L’INSUFFISANCE DES RESSOURCES EN EAU ET LA NECESSITE D’Y REMEDIER SONT EVOQUEES


Bali poursuit la réunion préparatoire du Sommet pour le développement durable


BALI, 5 juin -- En matière de développement durable, les engagements existent, seuls font défaut les mécanismes de mise en oeuvre.  C’est en substance le postulat de départ du dialogue ministériel que le Comité préparatoire du Sommet mondial sur le développement a poursuivi, cet après-midi, sur le thème “De Bali à Johannesburg, la voie à suivre”.  En conséquence, les ministres, réunis au Centre international de conférences de Bali jusqu’au 7 juin, se sont concentrés sur la manière de faire du “document d’application”, toujours en négociation, un instrument pour rendre opérationnel Action 21, le programme d’action adopté, en 1992, au Sommet Planète Terre de Rio.  Dans ce contexte le principe de la responsabilité commune mais différenciée en matière de développement durable a été réaffirmé ainsi que le caractère fondamental de l’élimination de la pauvreté et de la modification des modes de production et de consommation non viables.  Partant, les moyens de mise en oeuvre des résultats de la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey et de la quatrième réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) à Doha ont été au coeur du débat. Les délégations africaines ont sollicité, dans ce cadre, l’appui de la communauté internationale à la Nouvelle initiative pour le développement de l’Afrique (NEPAD). 


S’agissant des modes de production et de consommation, le programme décennal de l’Union européenne a été rappelé.  Des appels ont été lancés pour la mise au point de mécanismes de mise en oeuvre pour la Convention de l’ONU sur la désertification.  A ce propos, la reconstitution du Fonds de l’environnement mondial (FEM) a été perçue comme une solution.  Un mécanisme pour la Convention-cadre sur le changement climatique a été demandé tout comme une entrée en vigueur rapide du Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Des programmes ciblés assortis de calendriers sur les domaines critiques identifiés par le Secrétaire général à savoir la santé, la biodiversité, l’agriculture, l’eau l’énergie ont été demandés.  A propos de l’eau, il a été rappelé qu’au cours des trois jours que dureront la réunion ministérielle, 30 000 enfants mourront de maladies transmises par l’eau.  Pour ce qui est de l’énergie, le mot d’ordre a été celui d’une utilisation accrue des sources d’énergie renouvelables, le Brésil suggérant une augmentation de 10% du taux d’utilisation de ces sources.  Liées à ces questions, celles du transfert des technologies, des partenariats de type 2, de la bonne gouvernance aux niveaux national et


international, des biens publics mondiaux et de la responsabilisation des multinationales ont été commentées.  Des suggestions ont également été faites concernant la mise en place d’un mécanisme de suivi et d’évaluation des actions qui seront mises en oeuvre après Johannesburg.


La réunion ministérielle poursuivra son débat demain au cours de sa prochaine réunion sur le thème des initiatives en matière de partenariats.  Parallèlement au dialogue, les négociations sur le “document d’application” se poursuivent au sein de deux groupes de travail et des groupes de contact et sont facilitées par le “Groupe des Amis du Président” (Brésil, Indonésie et Afrique du Sud).


Dialogue interactif ministériel


Poursuivant cet après-midi le débat interactif des Ministres, le représentant du Bhoutan a demandé que les pays développés renforcent le niveau du partenariat qui existe déjà avec des Etats comme le Bhoutan, qui appartiennent à un écosystème de montagne.  Ces écosystèmes, qui représentent le quart des terres émergées de la planète, méritent une mention particulière à part dans la déclaration finale du Sommet pour le développement durable.  Le représentant du Nigeria a rappelé que la majorité des habitants du monde vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Il est donc temps que la communauté internationale agisse de manière concrète, dans l’esprit de Monterrey, pour mettre en oeuvre des plans d’action sur des délais définis d’avance.  C’est dans  cet esprit que les pays d’Afrique ont conçu le NEPAD, que la communauté internationale devra appuyer dans le cadre de la réalisation des objectifs d’Action 21.  Le Nigeria est d’avis que le Sommet de Johannesburg doit aller plus loin, tout en s’appuyant sur Doha et Monterrey.  La lutte contre la désertification, la promotion de la sécurité alimentaire, l’accès à l’eau potable, la protection des ressources naturelles et la lutte contre les maladies représentent des domaines dans lesquels l’Afrique a besoin d’un appui urgent, substantiel et soutenu.


Le représentant de la Roumanie a proposé que la communauté internationale adopte le principe de sessions d’évaluation régulière  des progrès accomplis en matière de développement durable.  Concernant la gouvernance en matière d’environnement, la Roumanie pense que le renforcement des ressources et du mandat du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) permettrait une meilleure cohérence des politiques, en attendant la création d’une éventuelle “Organisation mondiale de l’environnement”.


Pour le représentant de l’Ouganda, les insuffisances constatées dans la mise en oeuvre d’Action 21 sont responsables de la dégradation rapide de l’environnement naturel mondial.  Depuis la Conférence de Rio, il y a eu trop de discours non suivis d’action.  Le manque de financement, l’absence de mécanismes de mise en oeuvre de certaines Conventions, comme celle pour la lutte contre la désertification, ont empêché tout progrès dans des domaines sensibles, a estimé le représentant en souhaitant que le refinancement du FEM donne à cet organisme suffisamment de ressources pour lui permettre de venir en aide aux pays dans le besoin.  Enfin, il est impératif que tous les pays signent, ratifient et appliquent le Protocole de Kyoto.  Les sécheresses qui affectent l’Afrique, détruisent son agriculture et font constamment vivre ses populations au bord de la

famine, sont dues au réchauffement général de la planète.  Enfin, l’Ouganda s’étonne que les questions, affectant de manière spécifique les pays les moins avancés (PMA), n’aient pas fait l’objet de négociations particulières, alors que les questions les touchant sont aujourd’hui placées sous les prérogatives d’un Bureau spécial dirigé par un haut fonctionnaire de l’ONU.


Le représentant du Brésil a  évoqué la question de la pauvreté qu’il a considérée comme une question prioritaire.  Les solutions à ce problème doivent être envisagées dans le contexte du développement durable, ce qui impose des modifications dans l’ordre économique mondial car cette pauvreté est une conséquence directe de l’ordre actuel.  En conséquence, le représentant a plaidé pour l’élimination des politiques de subventions à l’exportation qui permettrait aux pays du Sud de mobiliser des ressources nécessaires à la lutte contre la pauvreté.  Il a appuyé, toujours dans le même cadre, le NEPAD arguant que les facteurs culturel et ethnique du Brésil ne peuvent que le conduire à appuyer cette initiative.  Il a aussi appelé à un appui de l’Initiative d’Amérique latine et des Caraïbes sur le développement durable.  Cette initiative, a-t-il expliqué, conduira à des efforts régionaux et au renforcement des mécanismes d’intégration et de coopération régionales. 


La lutte contre la pauvreté ne doit pas faire oublier le caractère tout aussi prioritaire du changement des modes de production et de consommation non viables dont sont responsables au premier chef les pays du Nord.  Le moment n’est pas aux exhortations mais à la définition d’objectifs clairs en matière d’assainissement ou d’énergie.  A cet égard, le représentant a proposé d’augmenter de 10% le taux des sources d’énergie renouvelables dans la consommation globale de l’énergie.  En écho aux propos du Brésil, la représentante du Royaume-Uni a jugé “bon et raisonnable” de réfléchir aux problèmes dans le contexte du changement climatique ou du programme de Doha.  Nous devons combler les lacunes et pouvoir évaluer les progrès dans la mise en oeuvre des mesures concrètes qui ont été prises, a ajouté la représentante en citant, par exemple, la nécessité de fixer des objectifs précis sur l’assainissement.


Comment utiliser efficacement les engagements déjà pris et comment les présenter dans un programme d’application précis? Telle est la question, a estimé la représentante.   Il faut souligner l’importance du rôle des femmes, a répondu la représentante de l’Islande en attirant aussi l’attention sur les ressources des fonds marins et le recyclage des déchets.  La question des océans ne bénéficie toujours pas de l’intérêt qu’elle mérite, a-t-elle ajouté en demandant une évaluation du même type que celui du changement climatique.  La représentante a abordé la question de l’énergie comme «question centrale « du Sommet de Johannesburg.  Il faut envoyer un message très clair à Johannesburg sur la question des énergies renouvelables. 


Le représentant de Samoa a dit qu’il soutenait les idées avancées par la Norvège au début du dialogue des Ministres.  La définition de programmes concrets et leur mise en oeuvre conformément aux calendriers arrêtés, sont la seule réponse possible à la dégradation accélérée de l’environnement, à laquelle sont sensibles les petits Etats insulaires en développement.  Des mesures efficaces doivent être prises contre le changement climatique mondial et le Protocole de Kyoto est la mesure la plus importante.


La représentante des Etats-Unis s’est félicitée que la question de la mise en oeuvre des programmes soit placée au coeur des débats.  Nous devons nous efforcer de réaliser les objectifs figurant dans la Déclaration du millénaire.  Pour les réaliser, nous devons réaffirmer le rôle capital à la fois de l’assistance internationale, et des efforts nationaux dans la lutte contre la pauvreté.  Les engagements nationaux doivent aller dans le sens du respect des droits humains et politiques, et dans celui de la création de la transparence et de la liberté d’entreprise.  Nous devons faire du développement durable quelque chose de concret.  Les partenariats sont essentiels pour l’obtention de résultats et les Etats-Unis sont prêts à s’engager dans des partenariats de nouveau type pour arriver à des solutions concrètes.  C’est la dette que nous devons aux prochaines générations.


Le représentant de l’Union internationale pour la conservation de la nature et des ressources naturelles (IUCM), association de groupes parties prenantes à la réflexion sur le développement durable, a estimé que Bali était un moment unique pour créer la crédibilité dont le Sommet de Johannesburg a besoin.  Pour le moment, a dit le représentant, l’ordre du jour que nous avons devant nous n’incite pas à l’optimisme.  Alors que les indicateurs de développement sont à la baisse dans la plupart des régions du monde, sans doute à cause de la mondialisation, les groupes organisés et l’opinion internationale ressentent la nécessité d’une conclusion pertinente à Johannesburg.  La pauvreté n’est pas, contrairement à ce que l’on dit, le premier facteur de pollution; ce serait plutôt la richesse et les excès de consommation.  Il ne faudrait donc pas fausser le débat pour éviter de reconnaître les vraies responsabilités de la situation actuelle.  En tant que Ministres et décideurs internationaux, il est du devoir des délégués réunis à Bali, de donner la véritable preuve d’un engagement sincère en faveur du développement durable.


La République populaire démocratique de Corée pense que la destruction de l’environnement vient à la fois de la surexploitation des ressources de la planète par certaines pays du monde et de la situation abjecte de pauvreté qui frappe les peuples dans d’autres régions.   Notre pays, a dit le représentant, est d’avis qu’aucun développement durable ne pourra être mis en place sans l’annulation de la dette, la fin des inégalités du système commercial mondial et l’imposition de politiques exogènes aux pays en développement. 


En écho aux propos de l’Espagne, au nom de l’Union européenne et des pays associés, exprimés ce matin, le représentant de la Finlande a mis l’accent sur l’élimination de la pauvreté qui, selon lui, dépendra de plusieurs éléments, en particulier de l’ouverture des marchés du Nord aux produits du Sud.  Venant aux modes de production et de consommation, il a rappelé la proposition de l’Union européenne d’élaborer un programme de dix ans visant à rompre le lien entre croissance économique et dégradation de l’environnement.  Il s’agit de produire plus en utilisant moins d’énergie.  Partant, les programmes liés à l’utilisation des sources d’énergie renouvelable sont apparus cruciaux aux yeux du représentant qui a mis l’accent sur la parité entre les sexes et la protection des peuples autochtones. 


Le représentant de la Suède a rappelé que pendant les trois journées de la réunion ministérielle, plus de 30 000 enfants mourront du fait des maladies transmises par l’eau.  Assurons un lien entre notre intellect et nos émotions et adoptons un plan pour passer des paroles à l’action, a-t-il dit en souhaitant que la réunion ministérielle réfléchisse au rôle que jouent les subventions.  L’utilisation de sommes “incroyables” pour verser des subventions qui oeuvrent à l’encontre de la durabilité du développement est un non-sens, a-t-il jugé, en arguant de la nécessité d’éliminer ces subventions tout en résolvant les problèmes sociaux que cela implique.  La réponse se trouve dans un développement accéléré des énergies renouvelables, a-t-il estimé.  Le représentant a évoqué la question des biens publics mondiaux et des stratégies de redevabilité des compagnies multinationales.   


Le Vice-Secrétaire général de l’OCDE a plaidé pour la mise en place d’un bon système de surveillance pour les politiques adoptées par les Etats Membres conformément au mécanisme mis en place par l’OCDE.  Le représentant de la Malaisie a plaidé pour la réforme de l’architecture financière internationale pour que les efforts de développement ne soient pas compromis par les crises financières.  Il a souhaité un mécanisme international pour le respect des engagements de Monterrey.  Il a souhaité la rapide entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et de la Convention sur la biodiversité.


Dans son intervention, le représentant de la Côte d’Ivoire a dit que tous les peuples avaient placé de grands espoirs dans la mise en oeuvre des engagements du Sommet de la Terre de Rio.  La Côte d’Ivoire pense qu’il faut aujourd’hui, avant tout, veiller à réduire le niveau insoutenable de pauvreté qui affecte de nombreuses régions du monde.  Nous militons en faveur de l’adoption d’un programme d’action énonçant des mesures concrètes et réalisables conformément a un calendrier déterminé par consensus.  Les négociations qui se déroulent à huis clos devraient donc  procéder dans le même esprit que les déclarations qui sont faites par les délégations en public.


Le représentant du Bangladesh a estimé que la promotion de politiques de réduction de la pauvreté et de préservation de l’environnement naturel devraient être les piliers de la déclaration finale de Johannesburg.  Le Bangladesh est d’avis qu’il faut aboutir à un accord sur la promotion de modes de consommation et de production durables, et qu’un consensus soit trouvé sur la question de l’eau, une ressource vitale dont les réserves ne sont pas renouvelables à l’infini.  Sans résolution du problème de l’eau, il est vain de parler de développement durable et de survie humaine. 


Le représentant de l’Ouzbékistan a, au nom des Etats d’Asie centrale,  déclaré que depuis leur indépendance, ces pays s’impliquaient sans réserve dans les actions de coopération multilatérale.  Depuis la dernière session du Comité préparatoire, les Etats d’Asie centrale ont partagé leur préoccupation concernant la mise en oeuvre d’Action 21.  Le manque de ressources nous apparaît comme le premier obstacle à la réalisation des programmes liés au développement durable, qui sont menacés par la logique actuelle de la mondialisation, notamment les modes de production et de consommation que ce phénomène crée.  Les mers intérieures d’Asie centrale, notamment la mer d’Aral, sont en péril.  Nous estimons que la sauvegarde de cette mer et des autres écosystèmes menacés d’Asie centrale constitue le premier pas de la promotion du développement durable dans notre région.  Nous espérons que Johannesburg sera l’occasion de décider de la mise en place de principes et de structures favorisant la durabilité.


Le représentant de la République tchèque a estimé que tous les pays devaient s’efforcer de réduire leur dépendance de l’assistance financière ou technique étrangère.  La bonne gouvernance est une des bases du développement social et économique.  La République tchèque pense que le principe de précaution doit être respecté, et que la participation du public aux décisions et aux actions de développement doit être garantie dans un cadre démocratique.  Le développement durable doit faire partie de l’éducation et des réflexes des citoyens.


Pour le représentant de l’Iraq, les sanctions économiques ou l’occupation étrangère que subissent certains peuples vont totalement à l’encontre de tout effort de développement durable.  Le peuple palestinien occupé par Israël et le peuple iraquien victime de sanctions injustes, sont privés de leur droit au développement.  Les négociations qui ont lieu à Bali doivent prendre en compte ces réalités.


Intervenant en sa qualité de Président de la septième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, le représentant du Maroc a attiré l’attention sur la Déclaration et les Accords de Marrakech.  Il a dit attendre de cette réunion préparatoire une initiative concrète sur les partenariats.  Comment ignorer l’apport du secteur privé dans la mise en place de projets concrets visant la réduction de la pauvreté lorsque 50 à 10 000 des plus grandes puissances économiques de la planète sont du secteur privé s’est-t-il interrogé?  Il est évident qu’il est du devoir et de l’intérêt de ces entreprises de soutenir le développement durable a-t-il observé.  La représentante de l’Iran a insisté sur les questions des ressources financières nouvelles et additionnelles et du transfert des technologies qui pourraient être résolues, selon elle, par les partenariats de type 2 concernant surtout les grands groupes.  Elle a souligné la nécessité d’instaurer la bonne gouvernance non seulement au niveau national mais aussi au niveau international.  En matière de développement durable, la représentante a  jugé utile d’insister sur la diversité de chaque pays et sur le dialogue entre les civilisations.


Le représentant de Maurice a est revenu sur le principe de responsabilité commune mais différenciée qui, selon lui, est remis en question comme le montrent les retards pris dans la résolution de la question des ressources nouvelles et additionnelles et du transfert des technologies à des prix préférentiels.  Il a plaidé, entre autres, pour la restitution du FEM, la création d’un fonds pour l’élimination de la pauvreté, l’annulation de la dette, le renforcement de la coopération Sud-Sud, l’amélioration des programmes de renforcement des capacités institutionnelles et humaines des pays en développement, et l’accès aux marchés des produits du Sud.  Doha a ouvert la voie mais il faut définir les paramètres pour promouvoir une juste répartition des ressources tirées du commerce et le NEPAD montre bien en la matière la volonté de l’Afrique de s‘en sortir, a dit le représentant.


Le représentant du Niger a rappelé que la sécurité alimentaire continue de se dégrader en Afrique à tel point que près de 200 millions de personnes y vivent en état de quasi-malnutrition.  L’agriculture africaine est en faillite du fait des sécheresses et de la désertification.  Il est temps que la Convention-cadre des Nations Unies pour la lutte contre la désertification soit mise en œuvre, et que le FEM reçoive les moyens dont il a besoin à cet égard. 


Le représentant de l’ex-République yougoslave de Macédoine a déploré que le texte actuellement en négociation continue de comporter plus de paragraphes entre crochets que de paragraphes ayant fait l’objet d’un consensus.  La réunion de Bali doit aboutir à un document efficace accepté par tous et comprenant des objectifs et des engagements concrets et quantifiables à mettre en œuvre de manière déterminée.  Les principes de bonne gouvernance doivent être discutés non seulement au niveau national, mais aussi au niveau mondial.  Le gouvernement de notre pays invite les autres délégations à mettre de côté leurs différends pour permettre des consensus sur les questions cruciales.


Pour la représentante d’Andorre,  tous les Etats, petits ou grands, doivent s’impliquer dans la mise en œuvre  du développement durable.  Andorre estime qu’il ne faut pas revenir en arrière, et que Bali et Johannesburg ne doivent pas discuter de normes de développement et de préservation de l’environnement qui seraient en dessous de celles de Rio.


Le représentant de l’Algérie a suggéré qu’Action21 ne soit pas renégocié.  Johannesburg doit simplement rendre Action 21 plus opérationnel.  C’est le point de vue de l’Algérie, mais aussi celui des ONG  de l’hémisphère Sud qui se sont réunies à Alger.  Action 21 doit demeurer le cadre de référence de toute négociation.  Partageant l’opinion selon laquelle chaque pays est en premier responsable de son développement, l’Algérie a pris des mesures efficaces au niveau national.  Nous estimons cependant qu’au niveau international, il faudrait que Johannesburg donne naissance à une commission de suivi du développement durable, afin de s’assurer du respect des engagements pris.  Au niveau africain, le NEPAD, initiative des dirigeants du continent, doit être soutenu, afin de donner à l’Afrique une chance de promouvoir son développement.  L’Algérie pense qu’il faut s’appesantir sur certains principes fondamentaux, dont celui de l’équité.  Il est temps de trouver des solutions acceptables par tous, en partenaires responsables.


Le représentant de Cuba a estimé que rien ne sera possible si la question des ressources et des moyens de la mise en œuvre d’Action 21 n’est pas résolue. L’accès des pays en développement à des ressources nouvelles et supplémentaires doit être sérieusement examiné.  L’accès de leurs biens aux marchés du Nord doit être garanti, et l’obtention de technologies propres doit leur être facilitée.  La réforme de l’architecture financière internationale est indispensable, pour la rendre plus juste et plus transparente.  Si on souhaite vraiment parvenir au développement durable, nous devons aller bien au-delà des engagements des conférences précédentes.  A cet égard, les pays les plus influents et les plus riches devraient faire preuve de souplesse au lieu de bloquer systématiquement tout progrès lors des négociations.


Le représentant du Portugal  a voulu que les résultats du Sommet reposent sur des objectifs spécifiques et réalistes et avec des calendriers bien établis, en particulier en ce qui concerne l’Afrique, l’eau et les océans.  A son tour, le représentant de l’Arménie a insisté sur les partenariats de type 2 qui doivent se fonder sur le principe d’égalité entre les gouvernements et la société civile.  Il a rappelé la vulnérabilité des pays à économie en transition dans la mise au point de programmes nationaux en matière de développement durable.  Le représentant du Kenya est revenu sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée en se déclarant convaincu, après avoir dénoncé les iniquités du monde actuel, que le Sommet de Johannesburg renforcera l’engagement de la communauté internationale en

faveur du développement durable et permettra la mise en place d’un plan d’action concret pour ces dix prochaines années. Il a évoqué la question du commerce, des ressources financières, des capacités nationales, de l’énergie, de l’eau, de la santé, de l’agriculture et des établissements humains.  La question des partenariats de type 2 a été perçue par lui comme un deuxième guichet permettant de mobiliser des ressources mais il ne faudrait pas, a-t-il dit, qu’ils remplacent les partenariats entre gouvernements.


La représentante de l’Union interparlementaire a voulu que le document d’application soit spécifique sur le calendrier et les cibles en ce qui concerne, en particulier les modes de production et de consommation non viables.  Elle a souhaité que les parlements et leurs membres soient représentés au Sommet de Johannesburg.  Elle a annoncé à cet égard l’organisation, à Johannesburg, par son Union d’un débat sur les moyens d’exécution, les partenariats, le cadre institutionnel du développement durable et la sécurité humaine.


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