PAUVRETE, MODES DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION ET ENVIRONNEMENT CONSTITUENT LES PRINCIPAUX DEFIS, SELON LE MINISTRE INDONESIEN DE L’ENVIRONNEMENT
Communiqué de presse ENV/DEV/636 |
Comité préparatoire du Sommet mondial pour
le développement durable
Quatrième session – 1ère session
PAUVRETE, MODES DE PRODUCTION ET DE CONSOMMATION ET ENVIRONNEMENT CONSTITUENT LES PRINCIPAUX DEFIS, SELON LE MINISTRE INDONESIEN DE L’ENVIRONNEMENT
Le Comité préparatoire du Sommet mondial
sur le développement durable commence ses travaux à Bali
BALI, 27 mai 2002 -- Pour l’Indonésie, c’est un privilège immense d’accueillir la dernière session préparatoire du Sommet mondial sur le développement durable, qui se tiendra à Johannesburg du 26 août au 4 septembre 2002, a déclaré ce matin, le Ministre indonésien de l’environnement, M. Nabiel Makarim. Ce dernier qui intervenait devant le Comité préparatoire du Sommet de Johannesburg, qui a ouvert ses travaux ce matin au Centre international des conférences de Bali a d’autre part énoncé ce qui constitue, à son avis, les objectifs de la réunion, à savoir l’élimination de la pauvreté, la modification des modes de production et de consommation non durables et la protection de l’environnement. Il a appelé à une réflexion sur les moyens d’exécution du programme d’action que le Sommet de Johannesburg aura à adopter.
Pour sa part, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet de Johannesburg, M. Nitin Desai, a déclaré que le défi est de veiller à ce que les résultats de Johannesburg soient un grand progrès dans la coopération internationale en matière de développement durable en partant des principes énoncés, en 1992 à Rio, dans Action 21, Programme d’action adopté par la Conférence internationale sur l’environnement et le développement. Johannesburg serait un échec si les gouvernements ne se prononçaient pas en faveur d’un plan d’action fort assorti d’un calendrier et s’ils ne prenaient pas d’engagement ferme concernant les ressources et les mécanismes de surveillance de mise en œuvre. Le Sommet mondial a été convoqué parce que tout le monde veut un changement dans les politiques publiques et dans les activités privées. Bali doit refléter ce désir de changement
Au cours de cette session, le Comité préparatoire a prévu de finaliser la rédaction de deux projets de document –«document d’application» et «document politique»- dans le cadre de ce qu’il a appelé «les processus intergouvernementaux». Ces processus seront enrichis par des dialogues multipartites, réunissant représentants d’Etats membres, des fonds et programmes des Nations Unies, des institutions de Bretton Woods, de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), du monde des affaires et de la société civile, autour des thèmes «Gestion du développement durable», Renforcement des capacités aux fins du développement durable» et «Cadre des initiatives en matière de partenariats concernant les grands groupes». Du 5 au 7 juin, le Comité préparatoire a prévu de tenir un dialogue de haut niveau –niveau ministériel- qui sera ouvert par la Présidente de l’Indonésie.
Au cours de la séance de ce matin, deux rapports ont été présentés. Il s’agit du rapport de la sixième réunion de la Conférence des Etats parties à la Convention sur la diversité biologique et celui de la troisième réunion du processus consultatif des Nations Unies chargé de faciliter l’examen annuel de l’évolution des affaires des océans et des mers. Il a également été annoncé que le Sous-Comité scientifique et technique du Comité sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique a adopté une déclaration en prévision de la quatrième session de ce Comité préparatoire.
Le Comité préparatoire a aussi accrédité, ce matin, une liste supplémentaire d’ONG souhaitant participer à ses travaux et à ceux du Sommet mondial pour le développement durable. Concernant l’ONG «Tibetan Centre for Human Rights and Democracy», le Comité préparatoire a reporté sa décision au 31 mai. Il a, en revanche, refusé l’accréditation au «Mouvement of Reconstruction and Development». S’agissant des organisations du secteur privé, il a été annoncé que «Body Shop International» a été accrédité sous le nom de «Body Shop Fondation», en qualité d’association sans but lucratif. En outre, «3663 Food First» a retiré sa demande d’accréditation et «Solar Energy Systems» a été retiré de la liste pour n’avoir pas répondu aux questions du Comité préparatoire.
Le thème de la gestion du développement durable sera discuté au cours du premier dialogue multipartite qui aura lieu cet après-midi à partir de 15 heures.
Déclarations liminaires
M. NABIEL MAKARIM, Ministre de l’environnement de l’Indonésie, a souligné que le développement durable a un sens tout particulier pour le peuple de Bali dont le mode de vie repose sur les principes qui sous-tendent ce concept. Il a espéré que la quatrième session du Comité préparatoire, qui offre l’occasion d’insuffler un nouveau souffre au développement durable, sera couronnée de succès. L’objectif sera de poser des jalons importants dans le programme du développement durable grâce à des partenariats essentiels dans ce monde «globalisé» a-t-il souligné en outre. C’est une réunion d’espoir pour le monde en général et c’est aussi un privilège immense pour son pays d’accueillir cette dernière session préparatoire du Sommet mondial. Le Gouvernement indonésien fera tout pour faciliter les travaux et les activités de cette réunion qui doit adopter un consensus sur les questions clés du développement durable.
Cette dernière réunion est une étape essentielle qui doit garantir le succès du Sommet de Johannesburg et le succès du développement durable au 21ème siècle. Cette session, a-t-il encore rappelé, sera entièrement consacrée aux négociations des documents finaux du Sommet mondial. A cette occasion, il s’agira de défendre trois objectifs majeurs à savoir l’élimination de la pauvreté, la modification des modes de production et de consommation non durables et la protection de l’environnement. Il est aussi essentiel de réfléchir aux moyens d’exécution du programme d’action, a souligné en outre le Ministre indonésien de l’environnement.
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet de Johannesburg, a estimé que le problème aujourd’hui n’est pas seulement de mener à bien les négociations sur le programme d’action mais de savoir si ce qui sera agréé sera suffisamment audacieux et ferme pour être à la hauteur des attentes de chacun. Il faut, pour cela se mettre d’accord sur quelque chose qui représente un pas en avant dans le développement durable. Il a indiqué qu’après Doha et Monterrey, Johannesburg doit définir la durabilité dans le cadre du développement. Voilà le premier défi, veiller à ce
que les résultats de Johannesburg soient un grand progrès dans la coopération pour le développement durable en partant des principes énoncés à Rio. Cela veut dire que cette Conférence ne doit pas être consacrée à de nouvelles négociations sur le cadre politique. Le défi est de voir comment assurer une action concrète à la suite des engagements et promesses faits ultérieurement. L’accent doit être mis sur l’action et sur la clarté quant aux objectifs et aux moyens.
Donnant lecture d’un document publié par le Fonds mondial pour la nature, il a souligné que le Sommet serait un échec si les gouvernements ne se prononçaient pas en faveur d’un plan d’action qui soit fort et qui soit assorti d’un calendrier et que s’ils ne prenaient pas d’engagement ferme concernant les ressources et les mécanismes de surveillance de mise en œuvre. Pour ce qui est des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, a poursuivi M. Desai, a souligné cinq domaines stratégiques qui réclament des progrès, à savoir l’eau, l’énergie, la santé, l’agriculture et la biodiversité. Le Sommet mondial, a-t-il encore insisté, a été convoqué parce que tout le monde veut un changement dans les politiques publiques et les activités privées. Bali doit refléter ce désir de changement. Il faut montrer qu’il y a un mécanisme crédible pour encourager ces changements, après Johannesburg et pour éviter que les mêmes préoccupations perdurent. Voilà le véritable défi. Un tel défi est considérable mais il peut être relevé car chacun est prêt à se montrer conciliant. Mais il faut être audacieux et faire preuve de vision dans la recherche d’un accord. Il nous faut un programme en vue de la mise en œuvre d’Action 21, qui rende fier et qui précise l’engagement de Bali en faveur du développement durable, a conclu M. Nitin Desai.
M. HANS HOGEVEEN, Représentant du Ministère de l’agriculture, de la gestion de l’environnement et des pêches des Pays-Bas, a donné lecture du rapport de la sixième réunion de la Conférence des Etats parties à la Convention sur la diversité biologique. Les objectifs de la Conférence, a-t-il indiqué, étaient de souligner l’importance du rôle de l’utilisation durable de la biodiversité, de la mise au point de plans ambitieux pour appliquer les progrès en la matière et de l’utilisation durable de la biodiversité. La Déclaration ministérielle, adoptée à l’occasion, est claire et orientée vers l’action. Elle met l’accent notamment sur l’importance de la contribution de la Convention dans la mise en œuvre d’Action 21, de la mise en place de mesures et d’instruments pour faire cesser les pertes en biodiversité d’ici 2010, de la mise au point de mécanismes garantissant un partage équitable des avantages découlant de l’utilisation durable des ressources génétiques et de la coopération entre la Convention et d’autres conventions connexes notamment en matière de biodiversité des forêts.
M. TUILOMA NERONI SLADE (Samoa), rendant compte des résultats de la troisième réunion du processus consultatif des Nations Unies sur l’examen annuel de l’évolution des questions des océans et des mers, a indiqué que l’accent a été mis sur l’identification de questions sur lesquelles la coopération intergouvernementale et interinstitutions devra être renforcée. D’autres questions ont porté sur les problèmes de la pêche responsable, les conséquences économiques et sociales de la pollution des mers et des océans, la science marine et le transfert des technologies, la lutte contre la piraterie, la protection de l’environnement marin et le renforcement des capacités. Les discussions ont été particulièrement approfondies, a souligné le représentant.
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