UNE COALITION MONDIALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE, A L’INSTAR DE CELLE CONTRE LE TERRORISME, DEVRA ETRE LANCEE, SUGGERE L'ENVOYE SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL
Communiqué de presse ENV/DEV/615 |
UNE COALITION MONDIALE POUR LE DEVELOPPEMENT DURABLE, A L’INSTAR DE CELLE CONTRE LE TERRORISME, DEVRA ETRE LANCEE, SUGGERE L'ENVOYE SPECIAL DU SECRETAIRE GENERAL
Le Sommet de Johannesburg devra être l'occasion de lancer une vaste coalition mondiale pour l'humanité et pour le développement durable, à l'image de celle mise en oeuvre contre le terrorisme, a estimé ce matin M. Jan Pronk, Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Sommet mondial pour le développement durable, devant la Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable. M. Pronk, qui est aussi Ministre de l'environnement des Pays-Bas, a précisé que M. Kofi Annan lui a confié un mandat de plaidoyer et de sensibilisation des Chefs d'Etat et de Gouvernement en vue d'assurer leur participation au Sommet mondial de Johannesburg.
Issu de l’esprit des recommandations du Sommet de Rio, le concept du développement durable vise à assurer le développement économique et social de tous les peuples sur la base de politiques économiques globales équitable et suivant une gestion prudente et équilibrée des ressources non renouvelables de la planète, en particulier l’eau, les terres arables, les forêts, les ressources des océans et l’atmosphère terrestre. L’inclusion de questions nouvelles telles que la lutte contre la pandémie du VIH/sida et l’éradication de la pauvreté seront au centre des travaux du Sommet de Johannesburg qui aura lieu du 26 aôut au 4 septembre. Et comme l’a stipulé ce matin l’Envoyé spécial du Secrétaire général, devant la Commission du développement durable, loin de le percevoir comme un simple sommet sur l’environnement, le Comité préparatoire du Sommet de Johannesburg doit voir celui-ci comme le commencement d’un processus multidimensionnel englobant des stratégies liées à la finance, au commerce, aux questions politiques et sociales, à l’environnement, et à l’économie politique.
Déclaration
M. JAN PRONK, Envoyé spécial du Secrétaire général au Sommet mondial pour le développement durable et Ministre de l'environnement des Pays-Bas, a expliqué que la mission que lui a confiée M. Kofi Annan est de convaincre les Chefs d'Etat et de Gouvernement de participer au Sommet de Johannesburg. Il a ajouté que sa mission est également de procéder à des échanges et discussions avec les dirigeants des Etats afin qu'ils puissent organiser des concertations préalables à l'échelle nationale concernant les attentes par rapport au Sommet. Il a assuré que son objectif est de convaincre les responsables politiques de s'engager afin d’assurer que le travail fait au cours du processus préparatoire sera officialisé par les Chefs d'Etat et de Gouvernement. M. Pronk a précisé la vision du Secrétaire général qui souhaite faire de Johannesburg une Conférence au "sommet", ce qui implique que les Chefs d'Etat et de Gouvernement y participent activement et a rendu compte des positions très favorables des dirigeants des pays qu'il a visités à ce jour et qui ont manifesté un grand intérêt dans ce Sommet. Il a ajouté que M. Annan souhaite également que le Sommet soit "mondial" ce qui suppose une représentation équilibrée entre les régions du monde. Ce n'est pas juste une conférence sur l'environnement mais bien sur le développement durable, une thématique étroitement liée à l'économie politique, aux affaires sociales, à la lutte contre la pauvreté, a estimé M. Pronk. Il a ajouté que, au delà de l'examen des grands résultats obtenus depuis Rio, notamment le Protocole de Kyoto et les Conventions sur la biodiversité et sur la lutte contre la désertification, Johannesburg devra procéder à l'identification des obstacles rencontrés dans la mise en oeuvre du processus d'Action 21. Le Sommet de Johannesburg devra tenir compte des changements intervenus depuis 1992, et notamment des percées telles que la mondialisation ou les progrès technologiques dans les domaines de la génétique ou des communications.
M. Pronk a jugé important que ce Sommet ne se contente pas de rédiger des recommandations mais bien de prendre des décisions qui seront préparées par les délégués au cours du processus préparatoire. Il a plaidé pour des décisions pertinentes tenant compte de tous ceux qui sont exclus ou se sentent exclus de la société, car cette situation ne peut garantir la durabilité et la stabilité. Il a estimé que le Sommet pour le développement durable est bien mieux organisé que celui de Rio, notamment grâce aux consultations menées avec les parties prenantes en vue de constituer des partenariats qui résulteront dans un document final bien équilibré. Pour que le document final soit bien équilibré a estimé M. Pronk, il devra aborder les aspects écologique, social, économique et institutionnel du développement durable. Le Ministre a rapporté que, lors de ses consultations avec les Chefs d'Etat et de Gouvernement, leurs préoccupations nouvelles, dans le cadre de "Rio+10", ont touché principalement aux questions de la gestion de l'eau et des océans, l'accès à l'eau potable et à la santé de base ainsi qu’à la participation des jeunes. S'agissant des questions économiques et commerciales qui demeurent une priorité pour la presque totalité des capitales, M. Pronk a fait part des attentes des Chefs d'Etat et de Gouvernement, sur les conclusions de la réunion de Doha, sur la promotion d'énergies durables, sur le développement durable des ressources naturelles, sur l'accès aux nouvelles technologies et sur le financement du développement.
A ce titre, le Ministre a espéré que la Conférence de Monterrey sera une réelle percée pour ne pas compromettre le développement durable et que le financement du développement tienne compte de l'urgence à mettre en oeuvre les objectifs de la Déclaration du Millénaire en faveur du développement. Il a souhaité que le partenariat, qui sera conclu à Johannesburg, se concentre sur le développement de l'Afrique et prenne la forme d'une coalition mondiale, d'une coalition réelle. Rendant compte des consultations sur ce sujet avec les Chefs d'Etat et de Gouvernement rencontrés, M. Pronk a expliqué que de nombreux dirigeants souhaitent que, parallèlement à la coalition mondiale contre le terrorisme, une nouvelle coalition mondiale pour l'humanité, pour les peuples, et en faveur du développement durable soit lancée à Johannesburg.
Le Comité reprendra ses travaux à 15 heures et se constituera en deux Groupes de discussion qui seront chargés d'examiner le document de travail contenant les propositions du Secrétariat en vue de la préparation du document de négociations que présentera le Président jeudi prochain.
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