En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/614

L’IMPORTANCE DES RESSOURCES AQUIFERES DANS LE DEVELOPPEMENT DURABLE EST SOULIGNEE PAR PLUSIEURS DELEGATIONS

01/02/2002
Communiqué de presse
ENV/DEV/614


Commission du développement durable

constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial

pour le développement durable

Deuxième session préparatoire

7, 8 et 9èmes séances – matin, après-midi et soir


L’IMPORTANCE DES RESSOURCES AQUIFERES DANS LE DEVELOPPEMENT DURABLE EST SOULIGNEE PAR PLUSIEURS DELEGATIONS


La Commission du développement durable, constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable, a examiné le point relatif à l'évaluation des progrès accomplis dans la mise en oeuvre d'Action 21 et des autres textes issus de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (Sommet de la terre de Rio), ainsi que du Programme relatif à la poursuite de la mise en oeuvre d'Action 21.  Ce qui a permis aux délégations de reconnaître que les engagements de Rio n’avaient pas été tous respectés après dix ans et que le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg devrait aborder en priorité les engagements non satisfaits.  A cet égard, l'eau a été jugée comme étant la ressource la plus précieuse et la plus indispensable à la vie.  Résumant les maux qui découlent du manque d'accès à l'eau potable dont souffrent la majorité des populations des pays en développement et des économies en transition, la représentante du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a indiqué que deux millions d'enfants meurent chaque années de maladies dues à la mauvaise qualité de l'eau et que 1,1 milliard de personnes dans le monde n'ont pas d'accès garanti à l'eau potable, tandis que 2,2 milliards de personnes ne disposent pas d'installations sanitaires décentes. 


Jugeant l'eau indispensable au développement humain, le représentant de l'Algérie a lancé un appel à la communauté internationale pour que le Sommet de Johannesburg trouve les moyens de la mise en oeuvre de la Convention pour la lutte contre la désertification, et permette aussi la mobilisation des ressources qui permettraient d'assurer l’accès des populations à l'eau potable.  Renforçant le sens de l'urgence qui se fait jour en matière de gestion des ressources aquifères, le représentant de la Norvège a évoqué le spectre des futurs conflits qui, dans quelques régions du monde, se profilent entre Etats pour le contrôle des ressources en eau.


"Johannesburg ne devra pas réécrire l'histoire et ne devra pas servir de cadre de renégociation des accords et engagements qui avaient été conclus à Rio", a estimé pour sa part le représentant du Kenya, dont le point de vue a été partagé par plusieurs délégations du Groupe des 77 et la Chine.  A ce propos, les petits Etats insulaires en développement, par la voix de la délégation de Samoa, et la Communauté des Caraïbes, représentée par la Grenade, ont demandé la mise en oeuvre intégrale des termes de la Convention sur les changements climatiques, du Protocole de Kyoto et du Programme d'action de la Barbade.  Pays les plus menacés par les effets du réchauffement de la planète, ces Etats ont estimé que les pays développés, jugés principaux responsables de ces changements, devraient assumer le financement des mesures destinées à les contrôler. 


Au terme des discussions de la journée, les délégations ont estimé que les pays affectés par la pauvreté et qui n'ont pas bénéficié des retombées de la mondialisation avaient besoin d'une aide substantielle.  A ce sujet, la lutte contre la pandémie du VIH/sida et les maladies infectieuses, qui affaiblissent les capacités humaines des pays du Sud doit faire l'objet d'un examen particulier à Johannesburg, ont recommandé un certain nombre de délégations.  La dette, l'Aide publique au développement, les transferts de technologies et un changement des modes de production et des habitudes de consommation ont été les autres points centraux des débats.


ACTION 21: PROGRES ACCOMPLIS


Débat général


M. MARIO ALEMAN (Equateur) a estimé qu'il est essentiel que le Sommet de Johannesburg maintienne l'esprit du Sommet de Rio dans la mise en oeuvre des dispositions d'Action 21 sur le développement durable.  Il a recommandé que des mesures de gestion raisonnable de l'environnement soient adoptées et que le droit des Etats à gérer souverainement leurs ressources naturelles soit réaffirmé.  Rappelant le principe des responsabilités communes et différenciées, M. Aleman a jugé que les pays responsables de la dégradation de l'environnement doivent contribuer financièrement au développement durable des régions les plus pauvres.  Ce développement doit se traduire par des transferts de technologies et de connaissances, a estimé le représentant, avant de déclarer qu'il faut éviter d'adopter des mesures et des modèles environnementaux qui ne puissent être applicables par tous.  Il a souhaité également que le principe de précaution ne puisse être utilisé comme une mesure discriminatoire dans les échanges commerciaux et a plaidé pour un meilleur accès aux marchés développés des produits des pays en développement.  Il a prôné le renforcement des capacités institutionnelles aux niveaux local et national et a ajouté que la conservation et l'utilisation durable de la diversité biologique sont des priorités pour l'Equateur.  Enfin, il a estimé que le rôle des peuples autochtones devait être renforcé dans les domaines du bio-commerce ou de l'écotourisme scientifique. 


M. BEDRICH MOLDAN (République tchèque) a déclaré que son pays attache la plus grande importance à un certain nombre de questions en matière de développement.  La première est la gouvernance, à propos de laquelle nous estimons qu'il ne faudrait pas hésiter à remettre en question et à renforcer toute l'architecture institutionnelle du développement durable aux niveaux local, national, régional et mondial.  Ceci pourrait permettre de revoir le rôle de la Commission du développement durable, du PNUD, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUE) et des organes subsidiaires de l'ECOSOC.  La délégation tchèque souhaite que les domaines de la biodiversité, de la gestion de l'eau, de l'énergie et des transports, qui constituent les piliers du développement durable, fassent l'objet d'une approche interdisciplinaire et intégrée.  Le Sommet de Johannesburg devrait également insister sur les questions d'éducation et de renforcement des capacités nationales.


M. HEHERSON T. ALVAREZ (Philippines), rappelant que la grande majorité de la population mondiale vit encore dans les bidonvilles ou les zones rurales, il a mis en lumière les attentes considérables de résultats à l'issue du Sommet de Johannesburg.  Il a ajouté que les modèles actuels de développement économique ont conduit à un appauvrissement des ressources naturelles et environnementales et ont été accompagnés d'un appauvrissement croissant des populations des pays en développement.  Il a affirmé que le développement durable exige la mise en oeuvre de programmes qui renforcent la coopération multilatérale et ouvrent réellement les marchés internationaux.  Les pays en développement ont besoin de mécanismes appropriés pour atténuer les conséquences de la mondialisation, a observé M. Alvarez, avant de proposer des mesures de promotion de la bonne gouvernance, de renforcement des capacités institutionnelles, d'ouverture des marchés, de rationalisation de l'aide publique au développement, et d'accroissement des investissements pour favoriser une croissance économique durable. 

En outre, le Gouvernement des Philippines est soucieux de voir développer un processus de transferts de technologies rationnel et respectueux de l'environnement en s'inspirant, par exemple, de la décision prise par l'Organisation mondiale du commerce concernant les traitements du VIH/sida. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a estimé qu'en vue de mettre en oeuvre Action 21, les partenaires au développement des pays du Sud devraient prendre des initiatives dans un certain nombre de domaines visant à créer un environnement propice au développement durable.  Ces initiatives devraient favoriser un accès amélioré des produits des pays du Sud aux marchés des pays riches; une coopération équilibrée entre le Nord et le Sud, et une coopération régionale renforcée en vue de permettre aux pays défavorisés de profiter de la mondialisation.  Elles devraient aussi assurer des aides à la lutte contre les conséquences négatives du réchauffement de la planète; renforcer les capacités et les transferts de technologies; apporter une assistance au développement humain, et mettre en oeuvre les accords internationaux relatifs à la préservation de l'environnement, notamment les conventions sur les changements climatiques, la biodiversité, et contre la désertification.


M. SERGEI LING (Bélarus) a déclaré que le Sommet de Rio avait été le moteur du développement durable, devenu depuis cette date un concept mondialement partagé.  Néanmoins, il a ajouté que chaque pays devrait mettre en oeuvre ses propres stratégies nationales et précise que le Bélarus s'est doté d'une Commission nationale de développement durable qui a défini un programme d'action jusqu'en 2010, en tenant compte des aspects sociaux et économiques du pays et également de certains facteurs extérieurs tels que les sources de financement.  Le représentant a précisé que la Commission et son Gouvernement avaient défini des indicateurs nationaux de développement durable et formulé des propositions d'action aux acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux du Bélarus.  Les domaines d'intervention sont le maintien et le développement durable de la diversité biologique et l'utilisation efficace du potentiel productif, notamment par le développement des énergies renouvelables.  Cependant, il a rappelé que 23% du territoire du Bélarus est contaminé par les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl et a estimé que le Sommet de Johannesburg devrait se pencher sur les questions de contrôle international des zones affectées par des catastrophes nucléaires, ainsi que sur leur réhabilitation. 


M. TUILOMA NERONI SLATE (Samoa) a déclaré, au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires en développement, composée de 43 Etats, que ces pays souhaitent qu’il soit tenu compte après le Sommet de Johannesburg des initiatives visant à traduire les discours de Rio en actions.  Le Programme d'action de la Barbade, dont l'évaluation quinquennale a eu lieu, doit être rapidement mis en oeuvre, au vu des dangers pressants qui menacent les Etats insulaires.  Ce Programme doit recevoir les ressources qui permettront son application, et nos pays demandent qu'il soit réexaminé en 2005 en vue de la maintenir sur l'agenda international.  Le Sommet de Johannesburg devrait adopter une résolution en ce sens.  Les petits Etats insulaires en développement demandent que les pays riches responsables de pollutions qui ont provoqué les changements climatiques et menacent leur survie soient tenus responsables des conséquences préjudiciables.  Pour nos peuples, il ne s'agit pas d'un simple discours, mais d'une question de vie ou de mort. 

L'Alliance des petits Etats insulaires en développement encourage la promotion de partenariats régionaux entre pays affectés par la dégradation de l'environnement et demande à la communauté de les soutenir.  Nous proposons que de nouvelles sources de financement soient mises en place pour assurer le lancement des activités liées au développement durable.  A cet égard, nous pensons que des mesures pourraient être prises dans le cadre de l'Initiative en faveur des pays pauvres très endettés.  Les petites îles espèrent aussi que la Conférence internationale sur le financement du développement se penchera sur les problèmes de financement qui leur sont spécifiques, et que le problème de la création d'indices de vulnérabilité basés sur des facteurs économiques qu'ils ont soumis aux institutions internationales sera réglé. 


M. PETER STENLUND (Finlande), s'exprimant au nom du Conseil de l'Arctique, a souligné que ce Conseil est le seul forum de coopération entre gouvernements nationaux et peuples autochtones de la région Arctique, soulignant que ce forum répond aux objectifs de bonne gouvernance.  Le Conseil de l'Arctique est une forme de partenariat régional pour le développement durable dont le mandat couvre les aspects économiques, sociaux et écologiques dans une perspective de durabilité.  Le représentant a souligné que la promotion de la santé dans le contexte du développement durable est une priorité pour le Conseil de l'Arctique, de même que l'éradication de la pauvreté qui affecte les populations autochtones de la planète.  Il a ajouté que, dans certaines régions de l'Arctique, d'autres facteurs tels que la dégradation environnementale affectent les conditions de vie des peuples autochtones attachées à une consommation d'alimentation traditionnelle.  C’est pourquoi, a-t-il estimé, des transferts de technologies écologiquement fiables pourraient permettre aux populations de l'Arctique de développer l'exploitation de leurs ressources naturelles et minérales, dont le gaz et le pétrole, dans des conditions de durabilité environnementale.  Enfin, la gestion durable des écosystèmes et de la biodiversité est une priorité dans la région arctique, notamment pour la préservation de la faune et de la flore.  Il a également souligné la préoccupation des Etats membres du Conseil de l'Arctique face aux changements climatiques et à leurs conséquences immédiates pour l'environnement de cette région et les peuples autochtones. 


M. LAMUEL A. STANISLAUS (Grenade) a déclaré, au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) que le Programme de la Barbade avait clairement défini les priorités des petits Etats insulaires en développement dont la situation se caractérise par la fragilité des économies et des écosystèmes, due à la dégradation du climat mondial, et l'étroitesse des marchés et le manque de ressources naturelles.  Le rapport du Secrétaire général n'a malheureusement pas fait ressortir les difficultés que rencontrent les Etats insulaires, a estimé le représentant en souhaitant qu'un accent soit mis à Johannesburg sur la préservation des ressources halieutiques, et le respect du droit de la mer et du rôle que jouent les Etats insulaires en tant que gardiens des littoraux marins.  Nous devons essayer de trouver des solutions novatrices pour mettre en oeuvre Action 21 et le Programme de la Barbade, et nous invitons le Secrétaire général à déployer des efforts supplémentaires pour faire prendre conscience à la communauté internationale de l'urgence des dangers que font peser les gaz à effet de serre et la pollution marine sur nos pays.  Les pays des Caraïbes ont un besoin urgent de renforcer leurs capacités humaines, technologiques et institutionnelles pour pouvoir faire face aux difficultés qu'ils rencontrent en matière de développement et de santé, la prévalence du VIH/sida y étant en ce moment presque du niveau de celle qui affecte l'Afrique subsaharienne.


M. EVALDAS VEBRA, Ministre de l'environnement de la Lituanie, a rappelé que son pays avait lancé en 1992 un Programme de protection de l'environnement et que le Parlement avait adopté en 1996 une Stratégie nationale pour l'environnement.  Il a ajouté que la protection de l'environnement a été intégrée aux programmes éducatifs depuis 1996 afin de renforcer les politiques de développement durable.  Il a précisé que les orientations stratégiques nationales de la Lituanie portent sur le développement des connaissances et la promotion de comportements citoyens, respectueux de l'environnement.  Elles touchent également à la révision des cadres juridiques et économiques afin d'intégrer les préoccupations de développement économique et social durable.  Le Gouvernement encourage également les investissements dans la prévention de la pollution en développant les énergies renouvelables et écologiques.  Le Sommet de Johannesburg, a-t-il déclaré, devra s'attaquer concrètement à l'éradication de la pauvreté, au développement de systèmes de santé dans les pays en développement, à la préservation de l'eau potable et à la promotion d'une utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles.  Insistant sur l'importance de l'éducation, le Ministre a souligné que l'inclusion de programmes de sensibilisation au développement durable dans les cursus éducatifs est importante pour le promouvoir.  Il a enfin souhaité que la mondialisation soit mieux équilibrée et contribue au développement durable avant de soulever la question de la prévention des catastrophes nucléaires, lors du Sommet de Johannesburg, en investissant dans la modernisation des équipements et dans la promotion des énergies renouvelables. 


M. BOB F. JALANG'O (Kenya) a déclaré que l'histoire ne devait pas se répéter à Johannesburg et que ce Sommet ne devrait pas servir pour une quelconque renégociation des résultats de Rio, mais plutôt arrêter des programmes concrets dont la mise en oeuvre doit se faire sur des périodes agréées et contraignantes.  Le Kenya souhaite que les mesures qui seront décidées à Johannesburg soient correctement financées et que l'attention y soit portée sur la question de la pauvreté.  Concernant l'état actuel des pays en développement et notamment de l'Afrique et du Kenya, la pauvreté continue d'y croître et la récession économique y perdure.  La pandémie du VIH/sida y est devenue presque incontrôlable.  Les changements climatiques y ont des conséquences désastreuses, et la mondialisation n'y a apporté aucun véritable bénéfice en matière commercial du fait des mauvais termes de l'échange et des subventions agricoles versées aux producteurs des pays du Nord.  Quant à la dette, elle continue d'être un obstacle infranchissable dans la voie du développement pour un pays comme le Kenya.  La préparation du Sommet de Johannesburg ne doit pas perdre de vue la tenue de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement, avec laquelle nous devrions établir des liens en vue de trouver des solutions de financement en faveur du développement durable.


M. NICOLAS RIVAS (Colombie) a estimé que le Sommet de Johannesburg ne pouvait être l'occasion de renégocier les acquis de Rio et a souhaité que la communauté internationale avance de manière décidée et volontaire pour résoudre les problèmes qui persistent.  Les objectifs d'Action 21 demeurent valables, a affirmé le représentant qui a rappelé la valeur universelle du concept de développement durable.  Il reste beaucoup à faire pour lutter contre les déséquilibres internes, régionaux et internationaux dus notamment à la mondialisation, a observé M. Rivas avant d'insister sur trois priorités essentielles pour la Colombie.  A ce titre, il a déclaré que la pratique des cultures illicites constitue un grave souci pour les Etats de la région qui ont entravé leur développement en provoquant des conséquences graves sur les populations, la destruction des écosystèmes et une menace à la sécurité alimentaire.  Il a souhaité que le Sommet de Johannesburg soit l'occasion de donner une impulsion au développement de stratégies de lutte contre la pauvreté rurale.  Il a souligné que le rôle des communautés locales et des populations autochtones doit être renforcé et a insisté sur la vulnérabilité des cultures des communautés autochtones d'origine africaines.  Il est temps de développer une éthique nouvelle en associant le secteur public, le secteur privé et les autres sphères de la société civile, a estimé M. Rivas.  Il a également insisté sur la nécessité de promouvoir une éducation à l'environnement et au développement durable.  Le représentant a assuré que le commerce extérieur pouvait être un moteur de croissance orientée vers le développement durable avant de demander la suppression des subventions et des barrières par les pays du Nord afin de permettre aux pays en développement d'être intégrés sur la base de critères non discriminatoires dans le commerce international. 


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a estimé que cette session est une occasion de renforcer les efforts de développement des sociétés sur des bases saines, prospère et durables.  Il a ajouté que l'objectif des Etats-Unis est de faire en sorte que chaque pays puisse disposer d'une économie stable et en croissance et que les bénéfices du développement soient le plus largement partagés.  Il a jugé que le développement économique et social devait être équilibré avec d'autres facteurs tels que l'environnement, ce qui implique un engagement de tous.  Il a estimé que la création d'un environnement national favorable est le meilleur moyen d'attirer et de conserver les investissements, insistant sur les principes de bonne gouvernance, de respect du droit.  Il a déclaré que la politique d'aide au développement ne peut être bénéfique que lorsque ces critères sont respectés avant de plaider en faveur d'un développement de capacités institutionnelles basé sur des partenariats impliquant les gouvernements, le monde des affaires et la société civile.  Il a estimé que de tels partenariats sont de nature à encourager des actions concrètes en matière de développement durable en impliquant tous les acteurs, les ONG, les populations autochtones, les milieux d'affaires et ce aux échelles locale et nationale.  Il a appelé les Gouvernements à galvaniser les volontés pour mobiliser ce type de coalitions et assurer le succès des programmes de développement durable à l'issue du Sommet.  S'agissant du rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre d'Action 21, le représentant a regretté que, dans le domaine de la gouvernance, le rapport ne souligne pas suffisamment l'importance de promouvoir la gouvernance aux échelons locaux et nationaux.  Il a souhaité que les approches de développement rural visant à éradiquer la pauvreté intègrent des mesures de protection des ressources naturelles et des écosystèmes.  Il a souhaité que les notions de financement et de transferts de technologies soient dissociées, ajoutant que les transferts de technologies couvrent des domaines aussi variés que l'éducation, les sciences et le renforcement des capacités qui doivent être gérés secteur par secteur et non pas englobés comme le fait le rapport.  Il a approuvé le principe de prendre en compte les préoccupations relatives à la gestion des océans avant de suggérer au Secrétaire général de proposer des actions concrètes et sectorielles dans le domaine des transferts de technologies. 


M. IAN JOHNSON (Banque mondiale) a déclaré que la réduction de la pauvreté est le moteur de la sécurité de tous les peuples.  Le Sommet de Rio avait donné un élan à la collaboration entre les Etats, les institutions internationales et la société civile, ce qui aurait pu permettre une mise en oeuvre des programmes de développement basés sur la participation.  Si la stabilité est aujourd'hui reconnue comme un facteur favorable au développement, les Etats doivent cependant aussi y ajouter la bonne gestion des affaires publiques et le respect des équilibres macroéconomiques.  Johannesburg devra donner une vision du développement durable incorporant des aspects économiques et sociaux à ceux du développement et de la croissance purs.  Les institutions de Bretton Woods y participeront activement en soulignant l'importance d'une énergie durable accessible à tous et de l'impulsion d'une croissance économique durable dans respectueuse de l'environnement.  La Banque reconnaît que l'aide publique au développement (APD) et la levée des barrières au commerce sont cruciaux pour la mobilisation des ressources dont ont besoin les pays en développement pour leur développement durable.  Il faudrait y ajouter les apports que pourraient recevoir les endettés des programmes de réduction de la dette.


M. GUNNAR LINDEMAN (Norvège) a déclaré que le rapport soumis par le Secrétaire était une bonne base de délibération pour le Comité préparatoire.  La mise en oeuvre d'Action 21 reste incomplète, a t-il fait remarquer.  Une opinion de plus en plus croissante est d'avis que le développement durable ne peut se faire sans élimination de la pauvreté, et la Norvège la partage tout en tenant cependant à préciser que la sauvegarde de l'environnement est aussi un facteur indispensable à ce développement.  Il faut donc trouver un équilibre entre les deux impératifs.  Nous sommes favorables à ce que les questions de santé, qui résultent de la pauvreté, soient résolues si on veut donner une chance aux pays pauvres dont la main-d’œuvre est diminué par les endémies.  Les déficits de santé sont directement générateurs de pauvreté.  La Norvège pense qu'il est aussi important d'accorder une priorité au respect de la diversité culturelle en vue de profiter des connaissances traditionnelles qui ont permis aux peuples de vivre en harmonie avec leur environnement pendant de longues périodes.  L'eau potable est l'une des questions qui pourront générer des conflits entre Etats dans l'avenir.  Le Sommet devrait donc lui accorder l'attention qu'elle mérite.


M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a fait valoir que beaucoup de pays avaient progressé dans la mise en oeuvre d'Action 21 mais que depuis 1992, de nouveaux défis étaient apparus.  Il a recommandé de réviser et de réévaluer les tendances depuis le Sommet de Rio et a regretté à cet égard que le rapport du Secrétaire général soit trop "mou" s'agissant de la lutte conte la pauvreté.  En Thaïlande, a-t-il ajouté, au lendemain de la crise de 1997, les différents secteurs ont pris conscience de la vulnérabilité de notre économie et cela nous a permis de mettre en oeuvre une stratégie de développement intégrée.  Cette stratégie encourage le développement des énergies renouvelables, une meilleure gestion des ressources hydriques, la promotion de l'économie rurale sur les marchés internationaux et la lutte contre la pauvreté.  Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour répondre aux objectifs d'Action 21, a déclaré M. Kasemsarn qui a souligné qu'aucun pays en développement ne peut progresser seul dans ce domaine et de plaider pour une intégration et une coopération régionale plus poussées.  Il a demandé aux pays développés de respecter l'objectif de l'OCDE qui fixe à 0,7% la part du PNB qu'ils devraient consacrer à l'aide publique au développement.  Il les a appelés au respect du principe de responsabilités communes et différenciées en les incitant à créer un environnement favorable au développement de technologies durables et propres dans les pays en développement.


M. REINHARD MUNZBERG (Fonds monétaire international -FMI) a déclaré que le FMI allait activement participer aux rencontres de Monterrey et de Johannesburg en souhaitant qu'une cohérence soit créée entre les deux évènements et leurs objectifs.  Le FMI pense que Johannesburg sera le cadre approprié pour la discussion des objectifs de la Déclaration du millénaire et notamment la question de la lutte contre la pauvreté.  Le FMI se réjouit que les propositions et les vues qu'il a développées dans son document de participation à Monterrey soient reprises par le Comité préparatoire.  Les vues du FMI sont que les pays ont la principale responsabilité de leur développement économique et qu'ils doivent respecter les principes internationalement reconnus.  L'assistance internationale, qui doit venir appuyer les efforts nationaux, doit être orientée vers un cadre clairement défini et aller vers les stratégies et les objectifs visés.  L'augmentation de l'APD, la question de la responsabilité et les pratiques efficaces de l'aide sont inscrites au programme de Monterrey et devront être intégrés à Johannesburg en vue d'arriver à une bonne gestion des ressources.  Les questions du commerce international et des subventions sont sensibles et importantes pour les pays du Sud, et ont été mentionnées à Doha.  Le FMI les a intégrées dans sa réflexion et est prêt à ouvrir un dialogue sur ces sujets avec les parties prenantes du Sommet de Johannesburg. 


M. MUHAMED TSYKANOV (Fédération de Russie) a regretté que les décisions de Rio n'aient pas été correctement appliquées et a souhaité que le Sommet de Johannesburg s'attaque aux voies et moyens de mettre en oeuvre ces dispositions.  Au premier rang des solutions à trouver, M. Tsykanov a évoqué la disponibilité des ressources financières et a revendiqué l'intégration sans discrimination des pays à économie en transition dans l'économie de marché.  Il a ajouté que les pays disposant de ressources naturelles importantes comme la Russie revendiquent à juste titre l'octroi de ressources pour assurer l'équilibre écologique planétaire et la préservation des écosystèmes.  Il a approuvé le principe de l'aide contre le développement durable qui est pour lui une bonne approche de la réduction de la dette extérieure.  Il a prôné le renforcement des partenariats entre secteurs public et privé et avec la société civile mais a fait observer que sans ressources tout programme de développement durable est voué à l'échec.  Il a ajouté que sur la base des recommandations de "Rio+5", la Russie a rédigé une nouvelle loi sur la protection de l'environnement dans le cadre d'une stratégie nationale de promotion du développement durable.  Il a demandé que la Commission du développement durable se penche au lendemain du Sommet sur les questions de renforcement des capacités institutionnelles. 


M. ABDALLAH BAALI (Algérie) a émis l'espoir que les travaux du Comité préparatoire et du Sommet de Johannesburg se focalisent sur des questions de fond, notamment la formulation et l'élaboration de propositions novatrices capables d'assurer la prise en charge concrète et efficace du développement durable pour tous, et d'une prospérité partagée dans le cadre d'un partenariat équilibré et adapté aux changements que connaissent les relations internationales caractérisées par l'interdépendance.  Au niveau national, l'Algérie a mis en place une Stratégie nationale de l'environnement et du développement durable et un Plan national d'action pour l'environnement et le développement durable qui augurent d'une ère nouvelle.  Au plan régional, elle a participé activement à l'élaboration du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui est un véritable plan d'action pour le développement durable de l'Afrique.  Nous devons nous atteler à établir des priorités pour permettre au Sommet de Johannesburg d'emporter l'engagement politique nécessaire à la promotion du développement durable, a dit le représentant, et l'Algérie relève, entre autres, les questions pressantes de la désertification, de l'élaboration et du renforcement des conventions relatives à la protection de l'environnement, et celle de l'accès à l'eau, clef du développement durable.  Des mesures doivent être prises à Johannesburg dans ce dernier domaine, notamment pour la mobilisation des financements, le transfert des technologies et le renforcement des capacités, car il s'agit d'épargner la faim et la soif à 1,2 milliards d'êtres humains.


Mme NOMBASA TSENGWA (Afrique du Sud) a jugé que la génération qui sera présente à Johannesburg sera probablement la dernière à pouvoir faire des choix décisifs pour le futur.  Elle a estimé que les principes de Rio et d'Action 21 demeurent valables et doivent être au coeur de l'ordre du jour international du développement durable.  Elle a estimé que dans le cadre d'Action 21, il importe de mettre à disposition des ressources financières et de mettre en place des capacités institutionnelles pour faire face aux défis actuels que sont les effets de la mondialisation, la pauvreté, la pandémie du VIH/sida et la fracture numérique.  La croissance des inégalités à l'échelle mondiale explique la propagation des conflits et menace à terme la stabilité internationale a affirmé Mme Tsengwa.  Pour mettre en oeuvre les aspects économiques et environnementaux d'Action 21, elle a suggéré le développement de partenariats Nord/Sud dans tous les secteurs: la promotion des investissements, le développement des capacités commerciales et technologiques des pays en développement et l'allègement de la dette.  Elle a ajouté que le programme de développement durable doit couvrir les questions d'approvisionnement en eau, de mise en place de services sanitaires ou encore de prévention de la désertification.  Elle a recommandé l'adoption de systèmes durables de consommation et de production et une meilleure gestion des ressources naturelles, des zones côtières et des écosystèmes.  Elle a estimé, s'agissant du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, qu'il constitue une base solide pour le développement durable.  Le succès de Johannesburg dépendra de l'importance du consensus politique qui devra se traduire dans des engagements concrets pour la mise en oeuvre de mécanismes de développement durable.  Elle a jugé qu'il fallait intégrer les institutions financières et commerciales internationales au processus et que Johannesburg devrait aboutir à un partenariat reposant sur la définition d'un calendrier et de critères d'évaluations clairs.


M. TIMOTHY WIRTH, Président de la Fondation des Nations Unies, a précisé que la Fondation a alloué 400 millions de dollars ces dernières années pour la mise en oeuvre des orientations d'Action 21.  Il a ajouté que dans le contexte des efforts déployés dans la promotion du développement durable, la Fondation a consacré un milliard de dollars à la lutte contre la pauvreté.  Ces efforts ont pris la forme de partenariats entre secteur privé et organisations internationales.  Il a déclaré que sa Fondation encourage la participation des ONG au Sommet de Johannesburg qui devra parvenir à des avancées réelles.  La mise en oeuvre de programmes de développement durable est une priorité pour plus de deux milliards d'êtres humains qui sont dans le besoin a jugé M. Wirth.  Johannesburg est l'occasion de promouvoir une véritable action vers le développement durable en encourageant la recherche technologique et les énergies renouvelables par exemple a-t-il déclaré. 


M. OVIDIU IERULESCU (Roumanie) a déclaré qu'après le Sommet de la Terre de Rio, la Roumanie avait mis en oeuvre une stratégie nationale de développement durable dont les principaux objectifs consistent dans le renforcement des capacités institutionnelles par le biais de la coopération bilatérale, régionale et internationale.  Le cadre juridique a également été renforcé et les lois ont été harmonisées en tenant compte des directives de l'Union européenne en ce qui concerne l'environnement.  Le représentant a déclaré que son pays mettait en place les conditions propices aux investissements car la Roumanie, en tant que pays en transition économique, manque encore de ressources propres pour la mise en oeuvre des programmes d'Action 21.  Il a souligné les efforts déployés par la Roumanie aux plans international et national pour mobiliser des partenariats avec la société civile et le secteur privé.  Il a précisé que la Roumanie a ratifié en février 2001 le Protocole de Kyoto.  M. Ierulescu a souhaité que le processus préparatoire évalue les efforts faits au lendemain de Rio sur les questions de préservation des écosystèmes, de lutte contre la pauvreté, de transferts de technologies et de partenariats pour la mise en oeuvre d'Action 21.  Il a également estimé que le Sommet devrait examiner les conséquences de la marginalisation des pays en développement sur le développement durable. 


M. VASKO GRKOV (ex-République yougoslave de Macédoine) a déclaré que son pays souhaitait voir les questions de l'éradication de la pauvreté, de l'énergie et des transports, de la gouvernance internationale du développement durable et des finances et du développement inscrites à l'ordre du jour du Sommet de Johannesburg.  La pauvreté, objectif central de la Déclaration du Millénaire doit être un des principaux soucis du développement durablement et nous souhaitons que les grands groupes de la société civile, de l'industrie et du monde scientifique soient partie prenantes à toute la chaîne de réflexion et de décision économique et de sauvegarde de l’environnement.  Nous pensons que la gouvernance institutionnelle au niveau domestique est importante.  Chaque pays doit avoir la possibilité d'identifier ses besoins et de développer sa propre stratégie nationale de développement durable.  Quant aux questions des finances et du commerce, elles sont les plus importantes en ce qui concerne la mise en oeuvre d'Action 21.  Nous sommes heureux de savoir que les préparatifs de la Conférence de Monterrey aient permis de discuter d'un "Consensus de Monterrey" qui permettrait de mettre au point les conditions d'un financement du développement.


M. RIPANDELLI (Centre international pour le génie génétique et la biotechnologie) a expliqué que son institution pourrait contribuer à la mise en oeuvre des objectifs d'Action 21 dans les domaines de la biodiversité et de la biosécurité.  Il a ajouté que le Centre fournit aux Etats membres des formations et des données en matière de génie génétique et de biotechnologie.  La contribution du Centre au processus de Rio et au Sommet de Johannesburg est essentielle, notamment dans l'utilisation durable du génie génétique et de la biotechnologie.  De même, le Centre a été reconnu comme une institution centrale en matière de recherche sur la diversité biologique dans le prolongement du Protocole de Carthagène.  Il a estimé que les pays en développement doivent pouvoir faire face aux défis posés par les questions de biotechnologie et de biosécurité.  Il a insisté sur la nécessité de fournir des moyens financiers aux pays en développement afin de leur permettre d'harmoniser leurs programmes sur la biosécurité.  Le représentant du Centre a précisé que des études sont menées sur les produits agricoles génétiquement modifiés et que des accords avec le secteur de l'industrie permettent au Centre d'assurer la formation et les transferts de connaissances notamment dans le domaine pharmaceutique. 


M. CELSCO LAFERT, Ministre des relations extérieures du Brésil, a rappelé que la notion de développement durable, consacrée à la Conférence, a donné lieu à une nouvelle conception de la coopération internationale et au principe de coresponsabilité.  Depuis Rio, a poursuivi le représentant, des progrès importants ont été accomplis, notamment au niveau de la participation de la société civile au débat politique et à la prise de décisions en matière de développement durable.  Des progrès ont été faits en outre dans le domaine du changement climatique, a reconnu le représentant qui a souligné que ces tendances positives n'ont pas servi à la mise en oeuvre intégrale des objectifs de Rio laquelle semble plus difficile à atteindre que jamais. 


Il faut garder à l'esprit les problèmes à surmonter dans les domaines de la pauvreté et des modes de production et de consommation, et tenir compte des nouveaux problèmes liés à la mondialisation, aux nouvelles technologies de l'information et des communications et à l'épidémie du VIH/sida qui compliquent encore la tâche du développement durable.  Les lacunes sont visibles dans le domaine de l'intégration des programmes de développement durable, dans la cohérence des politiques, la mobilisation des ressources financières et le transfert des technologies.  Pour le Ministre, le Sommet de Johannesburg doit être l'occasion de changer ces tendances.  Ce Sommet fait partie du processus qui sera lancé à Monterrey et qui devra continuer avec la réunion de l'OMC.  L'héritage de Rio reste valide mais à Johannesburg, il faudra aller vers l'esprit pratique et reconnaître que le développement durable est un effort commun avec des responsabilités communes mais différenciées.  Dans ce cadre, le Ministre a mis l'accident sur la nécessité de mettre en oeuvre les conventions sur le changement climatique et en l'occurrence, sur l'importance du transfert de technologies.  Il est nécessaire, a-t-il dit, de mettre à disposition des moyens supplémentaires de garantir aux pays en développement l'accès aux innovations technologiques.  Il faudra aussi penser à des instruments financiers concrets qui rendront possible l'application des mesures favorisant la durabilité du développement.  Les questions du transfert des technologies et du financement doivent être examinées comme des questions intersectorielles, a conclu le Ministre. 


M. EARL S. HUNTLEY (Sainte-Lucie) a regretté que les pays insulaires en développement ne bénéficient pas suffisamment de l'aide publique au développement pour leur permettre de promouvoir des programmes de développement durable.  Il a souligné les effets sur le développement durable de la mondialisation et de la mise en oeuvre de certains accords commerciaux qui ont des conséquences désastreuses dans les domaines sociaux et environnementaux notamment.  Il a recommandé de rendre obligatoire l'examen des problèmes que connaissent ces pays et de prendre des mesures urgentes telles que le doublement de l'aide publique au développement et le renforcement des capacités institutionnelles.  Le représentant a jugé que la mise en oeuvre de partenariats durables exigeait que les responsabilités des gouvernements soient clairement identifiées.  Par ailleurs, il a demandé que des règles allant au-delà de l'adoption d'un code de conduite soit mises en oeuvre concernant les responsabilités des entreprises et des multinationales dans le développement durable et placées sous le contrôle des Nations Unies.  Sainte-Lucie admet le principe de partenariats public/privé dans le développement durable mais à la condition que leur complémentarité soit bénéfique et permette aux pays en développement de disposer de moyens financiers indispensables à leur essor économique. 


M. MUSHANA L. NCHUNGA (Botswana) a jugé important d'intégrer l'élimination de la pauvreté dans l'ordre du jour du Sommet de Johannesburg plutôt que de l'examiner comme une question sectorielle.  Il a évoqué les problèmes de désertification -chers à son pays- pour dire sa détermination à voir à Johannesburg des engagements concrets, prévisibles et liés à un calendrier financier pour faciliter la mise en oeuvre de la Convention sur la lutte contre ce fléau.  Des progrès en la matière augmenteraient grandement la production agricole dans les pays concernés et rapprocheraient ces pays des objectifs de sécurité alimentaire, a insisté le représentant.  On ne peut parler de développement, a-t-il poursuivi, sans s'attarder sur la question du renforcement des capacités.  En l'occurrence, il a mis l'accent sur la protection de la santé.  Il a espéré, à ce propos, que le Sommet de Johannesburg confirmera la lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose comme l'élément clef d'une stratégie globale et intégrée du développement durable.  Il a espéré que le Sommet donnera lieu à des partenariats forts entre secteurs public et privé.  Le représentant s'est, par ailleurs, dit préoccupé par la lenteur des progrès dans la mobilisation des ressources aux fins du développement durable et dans le transfert des technologies écologiquement saines à des termes préférentiels et concessionnels.  Des progrès réels dans ces domaines, a-t-il conclu, viendraient illustrer, de manière opportune, le principe de responsabilité partagée consacré à Rio.


M. NOUREDDINE MEJDOUB (Tunisie) a reconnu qu'en dépit des progrès accomplis dans le domaine du développement durable, les objectifs fixés par Action 21 sont loin d'être atteints.  Il a prôné une démarche qui encourage l'égalité des chances économiques et sociales aux échelles locale, nationale et mondiale, pour assurer le développement.  Toutefois, au plan international, le développement durable exige un accord de toutes les parties prenantes et un consensus sur les stratégies adoptées pour redonner un nouvel élan au processus de Rio.  Il a insisté sur les objectifs que devrait remplir un tel partenariat, à savoir l'éradication de la pauvreté, la lutte contre l'exclusion sociale, la gestion de la pression démographique, et la mise en place de modes de consommation et de production durables et rationnels.  La communauté internationale ne peut atteindre les objectifs contenus dans Action 21 sans une contribution réelle des pays développés et des institutions internationales à la lutte contre la pauvreté qui doit être le thème principal du Sommet de Johannesburg.  Il a souhaité que des règles plus justes et équitables soient adoptées dans le domaine commercial entre pays développés et pays en développement afin de lever les principes restrictifs actuels.  Il a plaidé pour une aide publique au développement accrue et qui atteigne l'objectif de 0,7% du PNB des pays développés afin de permettre aux pays africains de développer leur potentiel à tous les niveaux. 


      M. ENELE SOPOAGA (Tuvalu) a jugé important, à la veille du Sommet de Johannesburg, de prendre l'engagement d'aligner les institutions macroéconomiques nationales sur les principes du développement durable.  Il a aussi jugé important de réexaminer le pilier social du développement durable pour voir s'il est réellement conforme aux valeurs humaines ou s'il est nécessaire de créer un quatrième pilier portant essentiellement sur ces valeurs.  Le représentant s'est dit convaincu que les valeurs humaines de spiritualité, de culture et de traditions sont des éléments fondamentaux du développement durable des petits Etats insulaires et des peuples autochtones du monde.  Mettant l'accent sur les problèmes spécifiques des ces Etats insulaires, en particulier dans le domaine du changement climatique, le représentant a réaffirmé la pertinence du Programme d'action de la Barbade et des résultats de la 22ème session extraordinaire de l'Assemblée générale.  Dans ce cadre, il a demandé que l'ordre du jour du Sommet de Johannesburg comprenne comme un des thèmes principaux "les océans et les îles".  Revenant sur la question du changement climatique, le représentant a voulu que le Protocole de Kyoto entre en vigueur avant le Sommet de Johannesburg.  Il a souligné, à cet égard, les besoins de son pays en matière d'assistance technique et financière pour s'adapter à l'impact du changement climatique, des variations du climat et de la montée du niveau de la mer.  Regrettant pour conclure, le peu de progrès dans la création d'un index de vulnérabilité relatif aux petits Etats insulaires, le représentant a appelé, en la matière, à une assistance dans le renforcement des capacités pour aider les pays à surveiller et à évaluer les changements environnementaux, à collecter les données relatives à la vulnérabilité et à créer des banques de données adéquates.


M. HASMY AGAM (Malaisie) a estimé que le fossé entre pays développés et pays en développement continue de se creuser comme le montrent les événements politiques et économiques de ces dernières années.  Il a ajouté que l'aggravation de la pauvreté et la détérioration croissante de l'environnement et des termes de l'échange exigent des pays du Nord et du Sud qu'ils concluent des partenariats pour mettre en oeuvre les objectifs d'Action 21.  Il a estimé que les engagements pris à Rio devaient faire l'objet d'un nouvel élan à Johannesburg.  La Malaisie souhaite que ce Sommet débouche sur un accord mondial pour inverser les tendances de ces dernières années marquées par les effets néfastes de la mondialisation.  Le commerce international est un élément important de développement durable, a jugé le représentant qui a recommandé le renforcement des capacités des pays en développement et l'ouverture des marchés du Nord.  Il a souhaité que les principes de précaution environnementaux ne soient plus utilisés pour fermer les marchés des pays développés aux produits des pays en développement.  Réaliser le développement durable suppose un changement dans les comportements et une transformation des sociétés, notamment en introduisant une morale de conservation et de bonne gestion fondée sur les valeurs traditionnelles et spirituelles.  Il a recommandé de renforcer la participation du secteur privé au développement durable car il est le moteur de la croissance.  Il a également prôné le renforcement de l'architecture du développement durable conçue à Rio et de réaffirmer les principes de responsabilités communes et différenciées.


M. LYONPO OM PRADHAN (Bhoutan) a souscrit à la proposition de la Suisse de donner plus d'importance au développement durable des montagnes dans le futur programme d'action.  Soulignant les menaces que fait peser le changement climatique sur les montagnes, le représentant a abordé la question de la biodiversité des montagnes pour demander que les résultats de Johannesburg reconnaissent le lien entre les écosystèmes des montagnes et les autres domaines de l'environnement, y compris le changement climatique, l'eau potable, l'érosion des terres et l'élimination de la pauvreté.  Devant le manque de progrès en matière de mise en oeuvre des textes de Rio, le représentant s'est demandé «où nous allons?»  Ce qu'il faut, a-t-il répondu, c'est une volonté politique et nous demandons aux pays développés de faire de l'ordre du jour du développement durable un succès.  «Une telle attitude peut-elle être attendue de ces pays à ce stade critique?», s’est-elle demandé.


M. SUNG HWAN SON (République de Corée) a espéré que le processus préparatoire du Sommet de Johannesburg donnera lieu à une stratégie plus orientée vers l'action comprenant des mesures pratiques en faveur du développement durable et des moyens de mobiliser des ressources.  La stratégie, a-t-il insisté, doit énoncer clairement ses priorités et prévoir un mécanisme de suivi.  Etant donné que la dégradation de l'environnement et la désintégration sociale découlent de la pauvreté, l'attention sur cette question et la recherche de solutions pratiques contribueront sûrement au succès du Sommet, a poursuivi le représentant.  Il s'est particulièrement attardé sur la question du transfert des technologies pour dire qu'étant donné que ce sont les gouvernements qui financent, dans la plupart des cas, les activités de recherche et de développement, ces mêmes gouvernements peuvent jouer un rôle dans la facilitation du transfert des technologies à termes préférentiels.  Il a souhaité, en conséquence, que le Sommet redonne un nouvel élan à la recherche de modalités réalistes et d'un mécanisme plus viable de transfert. 


Le représentant a suggéré l'inscription de deux nouvelles questions à l'ordre du jour du Sommet de Johannesburg.  Il a voulu que l'approche régionale soit encouragée pour renforcer le partenariat mondial.  Nous voulons voir, a-t-il dit par exemple, les programmes régionaux comme ceux relatifs aux mers être plus activement défendus pour répondre à la pollution transfrontière.  Le représentant a aussi souhaité l'inscription de la question du renforcement de la gouvernance environnementale par une coordination améliorée des diverses activités et  une intégration accrue des politiques.


M. DAG VABORJ (Mongolie) a déclaré que son pays espère que le Sommet de Johannesburg renforcera les arrangements institutionnels qui existent à l'intérieur du système des Nations Unies, ce qui aboutirait à des interactions coordonnées entre les organisations onusiennes et les autres parties impliquées dans la promotion du développement durable.  La Mongolie pense que le Sommet mondial devrait sérieusement aider les pays et les peuples les plus défavorisés pour qu'ils puissent tirer parti des bénéfices de la mondialisation.  La Mongolie fait partie des pays vulnérables et elle vient de procéder à l'évaluation de la mise en oeuvre des programmes de développement au niveau national.  Notre pays a été le premier en Asie à adopter un Plan national d'action de lutte contre la désertification et il est heureux que le représentant du Secrétariat de la Convention pour la lutte contre la désertification ait appelé la communauté internationale à appuyer les pays qui, comme le nôtre, se sont lancés dans la mise des termes de cette Convention, a dit le représentant.


M. SHAMSHAD AHMAD (Pakistan) reconnaissant que les objectifs que s'était fixés la communauté internationale au Sommet de Rio sont loin d'êtres atteints, a fait observer toutefois que le développement durable est une priorité à l'ordre du jour politique tant à l'échelon national qu'international.  Rappelant les dispositions de la Déclaration du Millénaire, il a insisté sur l'importance d'agir en faveur de l'éradication de la pauvreté et de mobiliser les ressources financières pour le développement durable.  Il a ajouté que le «droit au développement» est un principe établi depuis Rio et a illustré les efforts déployés par le Pakistan pour mettre en oeuvre Action 21.  La stratégie nationale de conservation adoptée recouvre les domaines de l'environnement et de la promotion du développement durable et repose sur l'approche participative.  Il a estimé qu'il est urgent de renforcer les dispositions de Rio qui tendent à inverser la tendance actuelle d'aggravation de la pauvreté au plan national pour les pays en développement et à corriger les disparités au niveau mondial.  Les efforts internationaux devraient viser l’allègement des pressions économiques, sociales et commerciales qui pèsent sur les pays en développement, particulièrement en raison de l'effet cumulé des facteurs de détérioration des environnements économiques et sociaux dus en partie à la mondialisation.  La croissance mondiale ne bénéficie pas à plus d'un milliard d'êtres humains qui souffrent de malnutrition.  Les modes de production et de consommations non viables en vigueur ces dernières années contribuent à saper les efforts de développement durable.  Il a souhaité que l'on assure un flux de financement conséquent et fiable vers les pays en développement, que l'on modifie le régime des changes biaisés entre pays du Nord et du Sud et que l'on encourage les transferts de technologies. 


M. Ahmad a estimé que l'aide publique au développement et le renforcement des capacités institutionnelles peuvent contribuer à créer les conditions propices aux investissements privés.  Il a déclaré que le processus préparatoire et le Sommet ne devaient pas être l'occasion de renégocier les engagements pris dans Action 21 mais plutôt s'inscrire dans un processus global touchant également à la question du financement du développement qui sera traitée à Monterrey et est essentielle à la mobilisation des ressources nécessaires au développement durable. 


M. SHEN GUOFANG (Chine) a indiqué que malgré les progrès accomplis dans la protection de l'environnement en Chine, en tant que pays en développement doté d'une population importante, le pays continue de faire face à d'énormes défis.  Le PNB par habitant étant toujours bas, a-t-il expliqué, la Chine aura à maintenir un certain taux de croissance économique et par conséquent, à exercer une pression considérable sur son environnement et ses ressources.  La pollution qui en résultera ne fera que compromettre l'élan et la qualité de cette croissance économique, a reconnu le représentant en se félicitant toutefois que, depuis Rio, le concept de développement durable ait gagné le coeur de tous les peuples.  Tout comme la Chine, s'est-il réjoui, de nombreux pays ont formulé et mis en oeuvre des stratégies en la matière. 


La détérioration de l'environnement mondial se poursuit pourtant, a regretté le représentant en appelant à un plan d'action devant contenir un certain nombre d'éléments.  Il a cité la nécessité de rester fidèles aux principes de Rio dont ceux de l'intégrité de l'environnement et du développement, et de la responsabilité commune mais différenciée.  Il a cité la nécessité de revitaliser le partenariat mondial dans les efforts de développement durable et celle de se concentrer sur les priorités et de mettre en place un plan d'ensemble coordonné.  Le représentant a placé la nécessité de mettre en place un environnement extérieur favorable à l'expansion économique des pays en développement par le commerce et l'apport de ressources extérieures.  Il a jugé nécessaire de définir des moyens de mise en oeuvre améliorés en arguant des obstacles financiers dans les pays en développement. 


Mme STEPHANIE FIRESTONE (Israël) a déclaré que les débats devaient s’articuler autour des liens entre les trois piliers –social, environnemental et économique- du développement durable.  Nous devons aussi faire des références particulières à la nature complexe des outils et des systèmes requis pour mettre en oeuvre des solutions, a également jugé le représentant.  Il a observé que depuis Rio, les pays avaient pu acquérir et tester de nouveaux outils pour faciliter la mise en oeuvre de l’Action 21 et qu’il fallait concentrer les efforts aux facilités d’accès à ces outils.  Le représentant a insisté sur la nécessité de se concentrer sur un nombre limité de sujets.   Le représentant s’est félicité qu’une attention particulière soit portée à l’Afrique au sommet de Johannesburg, en rappelant qu’Israël avait beaucoup travaillé avec des pays africains ces dernières décennies, en leur fournissant une assistance technique et agricole.  Il a remarqué que sur son territoire, Israël avait dû développer de nouveaux moyens d’obtenir de l’eau à partir des eaux usées ou saumâtres.


Le représentant a félicité le Secrétaire général pour avoir traité des questions des modes de production et de consommation durables dans son rapport, et il a espéré que la communauté internationale ferait un pas significatif en parvenant à un accord sur les mesures à adopter assurer la responsabilité des entreprises.  Il a observé qu’Israël avait créé un Centre de production propre, qui développe et présente les dernières technologies disponibles, et qu’il travaillait avec les industries pour qu’elles adoptent ces technologies et fassent un meilleur usage des ressources.  Il a déclaré que le forum devait traiter du thème de la consommation en l’abordant du côté du consommateur qui crée la demande pour les produits, mais que la force agissante derrière la demande venait de l’industrie de la publicité et les médias et qu’il fallait faire de ces groupes majeurs des partenaires.  Le représentant a ajouté que le Sommet de Johannesburg devait être utilisé par les gouvernements comme un moyen de promouvoir un message clair, capable de créer un changement de valeurs nécessaire pour influencer les conduites.  Le représentant a observé qu’il fallait faire d’importants efforts pour améliorer l’éducation et la conscience de la population, dès la petite enfance. 


M. AMRAIYA NAIDU (Fidji) a attiré l'attention, en tant que représentant d'un Etat insulaire, sur les questions relatives aux océans et aux îles et leur impact sur le développement durable.  Il a rappelé la préoccupation de son pays, déjà évoquée devant l'Assemblée générale cet automne, face à l'absence de chapitres consacrés aux océans dans l'ordre du jour de la Conférence de Monterrey sur le financement du développement et du Sommet de Johannesburg sur le développement durable.  Pour Fidji, la même «fragmentation» qui a déjà paralysé les débats sur les océans par le passé est donc toujours en vigueur et il est indispensable d'inscrire la question des océans à l'ordre du jour du Sommet de Johannesburg.


Le délégué a poursuivi en rappelant que les peuples se trouvaient au coeur des problématiques sur le développement durable; aussi a-t-il réclamé que le Sommet se penche sur des actions en faveur de la santé, telles la prévention, le contrôle et l'éradication des maladies comme la dengue ou le paludisme et sur le contrôle de la pollution.  Soulignant l'importance que revêt le financement du développement pour des petits Etats comme le sien, en favorisant leur intégration à l'économie mondiale, le représentant a jugé que la Conférence qui se tiendrait sur le sujet à Monterrey était une étape clef dans la mobilisation des ressources nécessaires au développement durable.


M. YIORGOS CHRISTOFIDES (Chypre) a estimé que dans le cadre du processus préparatoire du Sommet de Johannesburg, il fallait faire le bilan des résultats obtenus dans la mise en oeuvre d'Action 21 et dans le même temps promouvoir un programme d'action réaliste et orienté vers des mesures concrètes.  Il a lancé un appel pour la prise en compte des réalités économiques des pays en développement et a estimé qu'il fallait que les programmes de développement durables soient accompagnés de ressources financières suffisantes pour assurer leur faisabilité.  Il a ajouté que des efforts devaient être consentis en matière de commerce international pour rendre les termes de l'échange plus justes et équitables.  Il a ajouté que, en tant que petit état insulaire, Chypre apporte son soutien total au Programme d'action de la Barbade.  Il a ajouté que Chypre est engagée dans la mise en oeuvre de programmes de développement des énergies renouvelables, en particulier dans le domaine de l'énergie solaire.  Concernant les transferts de technologie, il a précisé que Chypre apporte son expertise technique aux petits états insulaires en développement dans les domaines de l'écotourisme et des énergies renouvelables.  Il a souhaité que la durabilité économique soit intégrée aux programmes de développement durable.


Mme IRENE FREUDENSCHUSS-REICHL, Directrice générale adjointe chargée des affaires onusiennes de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), a déclaré que seuls des pays de la région Asie ont fait preuve de suffisamment de dynamisme pour devenir compétitifs dans le domaine du commerce mondial de biens manufacturés.  Ces pays ont augmenté leur part de marché en exportant, en 1998, 70% des biens manufacturés en provenance de pays en développement, alors que leur part était de 56% en 1985.  Quant à l'Afrique au sud du Sahara, sa part a décliné de 2,6% en 1985 à 0,8% en 1998.  En vue de promouvoir le développement et lutter contre la pauvreté, l'ONUDI, a dit la représentante, a aidé les pays en développement et les économies en transition à améliorer et renforcer leur compétitivité sur les marchés nationaux et mondiaux.  Nous avons ainsi aidé le Guatemala à adapter de nouvelles technologies dans son secteur textile: l'ONUDI a aussi aidé le Kenya et la Tanzanie à améliorer la qualité des produits de leur industrie alimentaire, et elle a aidé le Sri Lanka à renforcer ses capacités d'exportation et de respect des normes industrielles de sa production. 


L'ONUDI a exécuté 750 projets dans les pays en développement et a déboursé, au titre de la promotion du développement durable et de la sauvegarde de l'environnement, 170 millions de dollars au profit de 60 pays depuis 1992 en tant qu'agence de mise en oeuvre des mandats du Fonds multilatéral d'exécution du Protocole de Montréal.  L'ONUDI a une grande expertise en ce qui concerne le transfert de technologies et, en partenariat avec d'autres organismes, travaille sur une initiative élargie de soutien à une évaluation des besoins des pays en développement en la matière.


M. DESMOND JOHNS, Programme des Nations Unies de lutte contre le sida (ONUSIDA), a rappelé qu'il y a dix ans, la communauté internationale avait pris acte du drame du virus du sida mais uniquement en terme de santé publique.  Depuis, la pandémie a progressé pour devenir la maladie la plus dévastatrice que l'humanité n’ait jamais connue.  Depuis le début de l'épidémie il y a vingt ans, plus de 60 millions de personnes ont été infectées, 40 millions vivent actuellement avec le virus dont près de 30 millions en Afrique, a rappelé le représentant en soulignant que ces chiffres avaient dépassé les projections les plus pessimistes.  Il a relevé que le sida porte atteinte aux moyens de subsistance et à l'ensemble des activités économiques, que là où le taux de prévalence augmente, le revenu national par tête s'effondre.  Dans les pays d'Afrique australe où le taux de prévalence excède 20%, le produit intérieur brut devrait baisser de 2% par an, soit 20% sur dix ans.  Par conséquent, le sida est devenu la principale entrave au développement. 


Pourtant, a-t-il estimé, alors que se prépare le Sommet de Johannesburg, de nouvelles stratégies et de nouvelles actions peuvent être élaborées dans le cadre de l'Action 21 qui prendraient en compte les points suivants: répondre au défi du sida doit être partie intégrante de toutes les stratégies nationales de réduction de la pauvreté, de développement durable et de croissance économique; élaborer et défendre une réponse multisectorielle au sida; engager une action courageuse et concertée pour préserver les faibles ressources humaines et pour commencer de remplacer celles qui ont déjà été perdues; soutenir et renforcer les efforts visant à l'allègement de la dette, en tant que ressource additionnelle à la lutte contre le sida; fournir une aide solidaire internationale en portant de deux milliards de dollars actuellement, à 7 ou 10 milliards de dollars annuels

d'ici 2005, les fonds disponibles au titre du Fonds mondial contre le sida; enfin, bâtir des partenariats entre les régions, les gouvernements, impliquer les secteurs public et privé, la société civile et le monde des affaires.  C'est ainsi, a conclu le représentant d'ONUSIDA, que les travaux préparatoires au Sommet de Johannesburg fourniront une occasion unique de définir une lutte commune contre les obstacles au développement durable.


M. A.H. ZAKRI (Université des Nations Unies) a rappelé que l'UNU s'intéresse au premier chef aux questions de développement durable et a analysé les voies et moyens de mettre en oeuvre les recommandations d'Action 21.  Il a ajouté que l'UNU avait fait des propositions sur certains domaines clefs tels que le renforcement de la gouvernance et des capacités institutionnelles.  Il a estimé qu'il fallait assurer une plus grande cohésion entre les différentes politiques suivies d'une part par les institutions financières, d'autre part par l'Organisation mondiale du commerce.  Il a jugé que le renforcement des capacités est un aspect essentiel de la promotion du développement durable et estimé que le lien entre mondialisation et développement durable devait être l'un des thèmes principaux du Sommet de Johannesburg.  La recherche de l'UNU porte également sur des questions transversales telles que la gestion de l'eau, la promotion des nouvelles technologies ou les énergies renouvelables, a précisé M. Zakri qui a expliqué que l'UNU dispense également des formations supérieures à des experts de pays en développement dans le cadre du développement des capacités.


M. HRVOJE GLAVAC (Croatie) a indiqué que son pays est déterminé à respecter les objectifs de développement durable au profit de ses citoyens.  Dans ce contexte, la Croatie finalise l’adoption de sa Stratégie nationale de développement pour le 21ème siècle.  De même, des stratégies et des politiques sectorielles et thématiques ont déjà été développées en respect des objectifs du développement durable.  Le représentant s’est félicité des progrès accomplis depuis l’adoption d’Action 21 mais a regretté le manque de financement dans ce domaine ainsi que la faible prise en compte des problèmes spécifiques des pays en transition et de la diversité régionale européenne.  Les sources de financement publiques et privées sont en effet un élément essentiel, a poursuivi le représentant.  C’est pourquoi, les résultats de la Conférence de Monterrey devraient intégrer les exigences du développement durable.  La pauvreté, l’injustice et la marginalisation étant également des obstacles majeurs au développement durable de l’humanité, l’aide publique au développement doit par conséquent jouer un rôle catalyseur dans les pays en développement.


M. Glavac a rappelé que son pays s’est engagé à respecter le protocole de Kyoto.  Cependant, les conséquences de la guerre et l’instabilité politique étant toujours des problèmes à appréhender, la Croatie a proposé au Secrétariat pour la Convention cadre sur le changement climatique l’année 1991 comme année de référence de la Convention.  En effet, tous les indicateurs montrent que le processus de développement et de reconstruction ne pourra progresser sans une augmentation de la demande énergétique.  Enfin, le représentant a souhaité que les résultats du Sommet de Johannesburg tiennent compte des efforts à réaliser en matière d’efficacité écologique et de changement des modes de consommation et de production.


Mme VANESSA TOBIN, Chef de Section des programmes de l'eau, de l'environnement et des programmes sanitaires de la Division des programmes du Fonds des Nations Unies pour l'enfance -UNICEF, a déclaré que la pauvreté est la principale cause de la souffrance des enfants et du grand nombre de décès qui les frappent.  Aussi l'UNICEF estime-t-elle que les enfants doivent être placés au centre des programmes de développement nationaux et internationaux.  L'UNICEF se réjouit que la lutte contre la pauvreté soit considérée comme la question essentielle à discuter au cours du Sommet de Johannesburg.  L'eau et les programmes sanitaires sont essentiels à la santé de l'enfant, a dit la représentante, et il est inacceptable de continuer à voir 2 millions d'enfants de moins de 5 ans mourir chaque année d'infections dues à l'eau, notamment les diarrhées.  Selon les dernières estimations, 1,1 milliard de personnes n'ont pas d'accès à l'eau potable, et 2,2 milliards ne disposent pas d'installations sanitaires.  L'expérience que nous avons acquise en la matière nous a montré que l'amélioration de l'accès à l'eau et aux installations sanitaires ne suffira pas seul à améliorer la santé infantile.  L'apprentissage de l'hygiène et de ses normes est crucial et nous pensons que des programmes devraient être conçus et lancés dans ce domaine au niveau national.  L'UNICEF milite pour l'éducation des filles, qui permettrait d'augmenter l'impact des enseignements et des bonnes habitudes d'hygiène.  La question du VIH/sida fait aussi partie des questions prioritaires dont l'UNICEF aimerait voir le Sommet mondial de Johannesburg se saisir.  Les impacts de cette pandémie sont multipliés en Afrique par le manque d'eau potable, de normes d'hygiène, d'installations sanitaires, et de bonne nutrition.  Le développement durable passera par la résolution de ces questions.


M. OLUSEGUN T. APATA (Nigéria) a jugé essentiel que le Comité préparatoire concentre son attention sur l'élaboration d'un plan d'action utilisable contenant des mesures concrètes et un calendrier de mise en oeuvre applicable.  Il est également important, a précisé le représentant, que les défis émergents soient pris en compte dans le cadre de la pleine mise en oeuvre d'Action 21. Dans ce cadre, le représentant a souligné les questions des ressources financières, du transfert des technologies et du renforcement des capacités.  Il s'est opposé à toute renégociation des principes établis à Rio et a réitéré que la lutte contre la pauvreté est une exigence centrale du développement durable.  Il a réaffirmé l'engagement de son pays aux trois piliers du développement durable à savoir le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement en souhaitant que, comme tels, ils soient examinés d'une manière équilibrée et en conformité avec le principe fondamental de la responsabilité commune mais différenciée.


L'examen de la mise en oeuvre d'Action 21 est une occasion unique de dégager le consensus international requis, a poursuivi le représentant en attirant, à cet égard, l'accent sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) qui doit devenir, en Afrique, le cadre de mise en oeuvre d'Action 21.  Dans ce contexte, le représentant a demandé la mise en place d'un mécanisme pour appuyer la protection et le développement de l'environnement marin et côtier de l'Afrique.  Il a appuyé le renforcement du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE) dans le cadre de la gouvernance environnementale mondiale, l'élaboration d'arrangements institutionnels pour cette gouvernance et la définition du statut du PUND dans la gouvernance globale de développement durable.  Il faut, a-t-il conclu, une coordination efficace de toutes les institutions impliquées dans la réalisation du développement durable à l'intérieur comme à l'extérieur du système des Nations Unies.


Pour Mme MARIA CECILIA ROZAS (Pérou), le Sommet mondial sur le développement durable de Johannesburg doit permettre de renforcer la cohésion politique des Etats membres, indispensable en ces temps difficiles.  A ce stade du processus, le débat doit tenir compte de ce qui a été décidé à Rio en 1992 et de l'absence de mise en œuvre de l'Action 21, faute de détermination.  La coopération de la communauté internationale en faveur d'une gestion à long terme des ressources naturelles de la planète ne peut plus être différée, a-t-elle prévenu: en Afrique du Sud, il s'agira donc de confirmer l'engagement de chacun et d'assurer la mise en oeuvre de l'Action 21 en cherchant l'équilibre parfait entre les objectifs économiques, sociaux et environnementaux.  Il faut, pour ce faire, associer tous les acteurs du développement durable, les hommes d'affaires et la société civile. 


La représentante a émis l'espoir que le Protocole de Kyoto soit entré en vigueur à l'ouverture du Sommet de Johannesburg, ce qui refléterait la préoccupation de la communauté internationale face aux dérèglements climatiques: elle a rappelé à cet égard les torts, notamment économiques, causés à son pays par le phénomène El Nino.  Le Sommet de Johannesburg, a-t-elle estimé, constitue le forum adéquat pour traiter des questions de gouvernance internationale sur l'environnement et tenter de remédier au manque de cohérence et à l'éclatement des structures de gestion du développement durable.  Elle a conclu en appelant les Etats à ne pas laisser passer la chance de mettre sérieusement en oeuvre leurs engagements de Rio.


M. ANTONIO MACHEVE (Mozambique) a déclaré que la tenue du Sommet de Johannesburg est une étape décisive dans la mise en oeuvre du développement durable et permettra de faire le bilan des avancées réalisées depuis Rio.  Il a constaté l'application inégale d'Action 21 et a regretté l'absence de volonté politique qui s'est manifestée notamment dans le domaine de la mobilisation des ressources financières et technologiques nécessaires au développement durable.  Les schémas de développement ne sont pas durables aujourd'hui et ne contribuent pas à réduire la pauvreté, à éviter les catastrophes naturelles ou encore à préserver l'environnement a observé M. Macheve.  Il a déclaré qu'Action 21 continue d'être une stratégie très valable et a mis en garde contre la tentation de renégocier les conclusions de Rio.  Il a souhaité que Johannesburg soit l'occasion de créer les conditions pour que tous les pays puissent contribuer aux efforts de développement durable.  A cet égard, il a lancé un appel afin que l'assistance financière et technologique leur soit fournie afin de leur permettre d'inverser les tendances du sous-développement, de la pauvreté et des dégradations de l'environnement.  Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique se fonde sur Action 21 et constitue une approche africaine de développement durable reposant sur la mise en valeur du potentiel et des ressources du continent a déclaré M. Macheve.  Le Mozambique, a-t-il ajouté, attache une importante particulière à la mise en oeuvre des dispositions de Rio et un rapport national a été préparé par le Gouvernement et est en cours d'examen par les parties prenantes avant d'être soumis au Sommet de Johannesburg.  Cette stratégie nationale vise à réduire la pauvreté par la promotion d'une croissance économique soutenue et bénéfique à tous.


Mme PATRICIA MENDOZA (Bélize) s'est d'abord attardée sur la question des catastrophes naturelles pour faire part de l'expérience de son pays et demander des efforts concertés pour traiter de la vulnérabilité accrue des petits Etats insulaires en développement.  Ces efforts concertés, a-t-elle insisté, doivent viser la gestion des conséquences des catastrophes naturelles par un renforcement des capacités humaines et institutionnelles et la fourniture de ressources financières.  Elle a aussi expliqué que tout effort dans la gestion de zones côtières et la protection de la barrière de corail serait compromis par l'absence de politiques d'accompagnement appropriées à l'intérieur des terres.


MME DIANE QUARLESS (Jamaïque) a déclaré que son pays souhaitait que les petits états insulaires en développement soient intégrés dans la liste des aires prioritaires au cours du processus de Johannesburg.  A cause de notre petite taille et de notre caractère insulaire, a-t-elle expliqué, les activités terrestres affectent notre environnement côtier, et à l’inverse le pays est très dépendant de l’environnement marin.  Elle a ajouté que ces caractéristiques sont un défi majeur pour les autorités publiques qui doivent assurer le développement économique tout en tentant de promouvoir un espace marin et côtier viable et sain.  Elle a déclaré que la Jamaïque avait mis l’accent ces dernières années sur la mise en oeuvre de programmes pour la gestion de l’eau douce et des ressources côtières.  Toutefois, a reconnu la représentante, la pauvreté ainsi que l’énorme fardeau de la dette, restent le problème majeur empêchant la Jamaïque de mettre en oeuvre un développement durable.  Elle a expliqué que la mondialisation, l’exode rural, l’augmentation de la criminalité sont des obstacles majeurs à la mise en œuvre de politiques appropriées et a plaidé pour qu’un soutien soit apporté à la micro-entreprise et à l’industrie agricole ainsi qu’à l’économie rurale, en particulier à travers les projets qui associent l’agriculture locale avec l’énergie renouvelable.  Mais pour cela, a-t-elle expliqué, nous avons besoin d’investissements financiers et d’une assistance en matière de technologie.


La représentante a insisté sur l’importance du renforcement des capacités, et elle a soutenu des initiatives en ce sens pour fournir un soutien dans différents domaines : le développement des structures institutionnelles en réseau, le renforcement des services de statistiques, le développement du savoir traditionnel, la mise en place de partenariats privé/public, l’encouragement aux programmes d’excellence, et la mise en place de schémas financiers innovants.  La représentante a espéré que des propositions émergeront pour aboutir à un cadre institutionnel plus cohérent pour la gestion du développement soutenable aux niveaux local, national, régional et international.  Elle a souligné le besoin de renforcer la capacité des institutions régionales à soutenir les efforts de développement durable au niveau national.


Mme DONNA FORDE (Barbade) a mis l'accent sur les principaux défis de la réalisation du développement durable en citant les questions relatives à l'eau potable, à la gestion des océans et des zones côtières, à la vulnérabilité aux catastrophes naturelles, à la vulnérabilité économique et sociale, à la menace du VIH/sida, et à la libéralisation du commerce et à la mondialisation.   S'attardant sur l'élaboration des indices de vulnérabilité, elle a souhaité que ces indices soient mis au point pour analyser l'impact des catastrophes sur les divers secteurs de l'ensemble des petits Etats insulaires en développement et non seulement ceux qui font partie des PMA.  Les indices de vulnérabilité, a-t-elle insisté, sont importants pour les assureurs et les institutions multilatérales financières et de développement.


Insistant sur la question des océans, la représentante a souhaité que l'examen de la mise en oeuvre d'Action 21 tienne compte du manque d'informations sur les petits Etats insulaires des Caraïbes.  En l'occurrence, le recours aux technologies existantes comme les sous-marins seront nécessaires à la collecte des données.  Les informations dont disposent les entités internationales, au nom de la recherche scientifique, doivent aussi être mises à la disposition des Etats souverains dans lesquelles elles mènent leurs recherches.  Dans le même temps, a poursuivi la représentante, il est important de développer une capacité nationale pour combler les lacunes en matière de données.  Il est également important d'examiner la question des océans et de leurs ressources dans son ensemble et non comme des segments distincts comme s'il n'y avait qu'un seul océan.  C'est la raison pour laquelle, la Barbade appuie la proposition d'inscrire à l'ordre du jour du Sommet la question intitulée "océans, côtes et îles".  Venant à la protection de la biodiversité, la représentante a défendu la thèse selon laquelle les caractéristiques particulières de la mer des Caraïbes méritent une approche novatrice de gestion tenant compte des préoccupations de tous les Etats côtiers et de la communauté internationale.  Il a conclu en souhaitant que le Programme d'action de la Barbade soit une partie intégrante du processus du Sommet de Johannesburg.


M. SORENSEN.(Organisation mondiale du commerce -OMC),a dit que l'environnement et le développement devaient mutuellement se soutenir comme cela a été affirmé par la réunion ministérielle de l'OMC à Doha.  Un accord de négociations sur les droits de propriété intellectuelle liés au commerce et à la santé a été agréé à Doha, a dit le représentant.  Il existe un certain nombre d'éléments dans ces négociations qui pourront être débattus par les comités constitués au sein de l'OMC qui est le cadre adéquat de leur règlement et qui reste à l'écoute du public.  La libéralisation du commerce a à coeur les intérêts de toutes les populations, a estimé le représentant.  Lors de la prochaine réunion de l'OMC l'opinion internationale pourra se rendre compte des efforts que déploie l'OMC dans le domaine du renforcement des capacités.  Le Secrétariat de l'OMC estime que les mandats des différentes parties institutionnelles qui participeront au Sommet de Johannesburg doivent être respectés, et c'est dans cet esprit qu'il prendra activement part à ce Sommet.


M. ANDREAS SZÖLLOSI-NAGY (UNESCO) a rappelé le rôle fondamental de l’éducation, à tous les niveaux et sous toutes ses formes, en matière de développement durable.  En effet, l’éducation est un des instruments les plus puissants mis à notre disposition pour changer les comportements, a-t-il poursuivi.  Par conséquent, l’UNESCO lance un appel aux gouvernements afin qu’ils confèrent à l’éducation le rôle qui lui revient au Sommet de Johannesburg.  De même, le représentant a insisté sur l’engagement de l’UNESCO en matière de science, d’environnement et de développement durable qui se traduit par des programmes intergouvernementaux liés à l'eau, aux océans, à la diversité biologique, aux sciences de la terre, aux écosystèmes, aux transformations sociales et au renouvellement de l’énergie.  Enfin, M. Szöllosi-Nagy a précisé que l’UNESCO a un rôle spécifique à jouer en matière de développement durable et a invité tous les gouvernements à se joindre à ses efforts pour soutenir l’éducation, la science et la culture au service du développement durable.


M. RAJIV RAMLAL (Trinité-et-Tobago) s’est félicité de la mise en oeuvre du Programme d’Action 21 et a fait sien le rapport du Secrétaire général insistant sur le fait que le prochain Sommet ne devait pas aboutir à une renégociation du plan de campagne pour la durabilité.  Il s’est associé aux déclarations faites par le Président de la Communauté des Caraïbes et par le Président de l’Alliance des Petits États insulaires.  Il a également déclaré que les nouveaux défis de la mondialisation et de la libéralisation du commerce, de la pandémie du VIH/sida et du fossé numérique, résultant de la révolution des technologies de l’information et de la communication, sont des facteurs qui doivent être intégrés dans l’équation du Sommet de Johannesburg si son ambition est de donner un sens à la question du développement durable. 


Par ailleurs, il a partagé les inquiétudes des autres petits États insulaires en développement quant aux insuffisances du rapport du Secrétaire général en ce qui concerne le traitement du Programme d’Action de la Barbade.  A cet égard, il a appelé le Sommet de Johannesburg à concrétiser, par des mesures et initiatives spécifiques, l’application totale du Programme d’Action 21.  Evoquant les principaux problèmes en suspens, il a souligné l’urgence avec laquelle il fallait régler le problème du VIH/sida qui avait des conséquences terribles dans les Caraïbes, et a Trinité-et-Tobago en particulier, où il est la première cause de mortalité chez les 15-44 ans.  La pandémie du VIH/sida contribue à accentuer la pauvreté et à réduire à néant les progrès obtenus en matière de développement humain, a-t-il encore ajouté.  C’est pourquoi, il a exhorté la communauté internationale à traduire en acte les engagements des Chefs d’Etats et de Gouvernement réunis autour de cette question aux Nations Unies en juin 2001.  Il a précisé que le renforcement des capacités nationales était une condition sine qua non au succès de l’application du Programme d’Action 21.  Il a appelé le processus du Sommet mondial à engager les responsables du PNUD, du PNUE, de la Facilité pour l’Environnement mondial, et d’autres entités pertinentes à entamer un processus de plus grande coordination et de partenariat sincère visant à soutenir les initiatives de renforcement des capacités des petits États insulaires.  En conclusion, il a formé le voeu que le Sommet de Johannesburg fasse prendre conscience que le fait d’assurer la prospérité pour tous était dans l’intérêt commun et que cette rencontre aboutisse à un renforcement croissant et innovatif des partenariats entre pays développés et en développement, mais aussi entre gouvernements, industries et la société civile. 


M. ABDELLAH BEN MELLOUK (Maroc) a appelé la communauté internationale à s’assurer de l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto avant l’ouverture du Sommet de Johannesburg.  Il a estimé que dans le cadre de cette phase préparatoire au Sommet, deux secteurs devaient particulièrement retenir l’attention : l’eau et l’énergie.  Les ressources en eau sont limitées au Maghreb, a-t-il fait valoir : les études de vulnérabilité réalisées par les pays de la région ont montré une réduction substantielle des ratios par habitant, en raison de la pression démographique et de la détérioration de la qualité des eaux, aggravée par les effets des changements climatiques. 


Pour le délégué, il est donc nécessaire d’appuyer les efforts engagés au niveau national, notamment par une gestion rationnelle intégrée et durable des ressources en eau et par un renforcement des capacités locales de gestion et de distribution.  Le représentant a ensuite rappelé que plus de deux milliards de ruraux sont privés d’accès à des services énergétiques modernes, ce qui les contraint à l’exploitation des énergies traditionnelles dont le bois de feu, causant ainsi une dégradation irréversible du patrimoine forestier.  Mais, a-t-il souligné, la mise en oeuvre de programmes adaptés pourra se réaliser qu’avec la coopération internationale et un appui financier substantiel et novateur.


M. QORASHI (Arabie saoudite) a salué les progrès dans l'application de l'Action 21 et a précisé que des efforts avaient été déployés pour la réalisation de projets de dimension écologique, politique et sociale au sein du Royaume.  Il a ajouté que des programmes de développement des ressources énergétiques propres et durables ont été développés notamment pour l'utilisation de carburant sans plomb ou encore pour la gestion durable des ressources hydriques.  Le Royaume a également développé une agriculture sous serre et procédé au reboisement de certaines régions.  Il a précisé que d'autres programmes de formation technologique sont mis en oeuvre pour les jeunes dans le cadre du développement des capacités nationales.  Il a souhaité que Johannesburg permette de s'entendre sur les critères de financement du développement, de renforcement des capacités productives du secteur privé, de promotion des investissements et des transferts de technologies.  De nombreux obstacles au développement durable subsistent a ajouté le représentant, mentionnant notamment la pauvreté, l'analphabétisme, la dette extérieure ou le chômage.  Il a estimé que l'Organisation mondiale du commerce devait mettre au point des normes pour rendre les règles du commerce mondial plus justes et équitables. 


M. VICTOR MORARU (République de Moldova) a déclaré que sa délégation soutenait le plan d'action en 10 points contenu dans le rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre d'Action 21 et qui doit faire l'objet de débats à Johannesburg pour faire progresser l'agenda du développement durable.  Ces recommandations constituent une base saine de lancement des initiatives dont a besoin la concrétisation des objectifs d'action 21.  Nous soutenons l'idée de construire des partenariats  qui encourageront le secteur privé et la société civile à faire face ensemble à des problèmes spécifiques et précis dans la promotion du développement économique et la préservation de l'environnement.  Nous aimerions cependant avoir à la fin des travaux de cette session une idée claire du projet de document final qui sera adopté à Johannesburg, pour que le Comité oriente mieux ses efforts au cours des prochaines sessions.  Notre pays soutient, en ce qui le concerne, un document concis pouvant recueillir l'adhésion des plus hautes autorités mondiales et nationales dont l'engagement politique sera indispensable à la mise en oeuvre et au financement des objectifs de développement durable.


M. MURARI RAJ SHARMA (Népal) a déclaré qu’il fallait renforcer les mesures pour combattre la pauvreté dans les pays en développement, et que ces pays devaient faire plus d’efforts pour promouvoir le développement durable à travers la bonne gestion des affaires publiques, le contrôle de la démographie et la résolution des conflits.  D’un autre côté, a-t-il déclaré, les pays riches doivent aider les nations pauvres à atteindre leur but et s’engager plus avant dans l’aide au développement, l’effacement de la dette, l’accès aux marchés et à la technologie.  Le Népal, a-t-il observé, malgré ses problèmes de pauvreté et de violence maoïste, s’avance dans la voie de la mise en oeuvre du processus de Rio.  Il est devenu membre de plusieurs instruments environnementaux mondiaux dont il a intégré certaines dispositions dans sa législation.  Au niveau national, a-t-il indiqué, le Gouvernement a fait de la réduction de la pauvreté sa priorité, et il a mis en place des instruments politiques et des dispositions législatives pour atteindre ses objectifs environnementaux et de développement.  Il a ajouté que des mesures ont aussi été encouragées au niveau des communautés, ainsi le programme de forêt communautaire s’est révélé un modèle efficace pour réaliser le but double de réduire la pauvreté et protéger l’environnement dans les zones rurales.  Des normes ont également été introduites pour contrôler l’émission de gaz des véhicules et pour éloigner les industries polluantes des zones urbaines.


Le représentant a déclaré que son pays avait presque finalisé le Programme d’Action 21 au niveau national et que des groupes de travaux avaient été créés pour identifier et régler les problèmes qui se posent.  Il s’est réjoui que ces initiatives aient commencé à porter leurs fruits, à travers l’augmentation de l’espérance de vie, de la santé et du niveau de vie.  Le représentant a conclu qu’il existait dans son pays des programmes de développement et de protection de l’environnement, ainsi qu’une volonté politique dans son pays mais que le Népal avait besoin de ressources pour mettre en oeuvre.


M. DU DACHANG (Organisation maritime internationale) a expliqué que l'objectif de cette organisation était de promouvoir des océans propres.  Le Sommet de Johannesburg devra se concentrer sur des questions importantes et urgentes telles que la protection de l'environnement en rapport avec le transport maritime qui est un des aspects essentiels du développement durable.  Il a ajouté que, dix ans après Rio, l'OMI a progressé dans la mise en oeuvre d'Action 21 pour ce qui incombe à son mandat.  L'OMI a notamment introduit de nouvelles mesures et a amendé certaines Conventions existantes et encouragée la mise en oeuvre des règles internationales agréées par les Etats portuaires.  La pollution des navires a diminué de plus de 60% tandis que plus de 130 Etats parties ont signé les principales conventions relatives au transport maritime, ce qui représente plus de 90% du tonnage mondial a précisé le représentant.  Il a ajouté que l'OMI déploie tous les efforts pour éviter que les zones côtières ne deviennent des dépotoirs, et pour lutter contre le dumping.  Cependant, des efforts restent à faire dans certains domaines a-t-il reconnu, comme par exemple sur la pollution des rivières due aux déversements des navires et sur la gestion de certains aspects des changements climatiques. 


M. MARIO RETTI (Honduras) a estimé que le Plan d'Action des Amériques pour le développement durable, l'Alliance centraméricaine pour le développement durable (ALIDES) et l'Accord conjoint entre l'Amérique centrale et les Etats-Unis (CONCAUSA) reflétaient une même intention d'assurer l'équilibre entre les impératifs économiques et le développement, l'égalité sociale et la protection de l'environnement.  Le délégué a regretté qu'il n'y ait pas eu de réels progrès dans la promotion des principes de l'ALIDES ni dans les engagements de l'Action 21, conformément aux termes e la résolution 54/96 E de l'Assemblée générale des Nations Unies.  Il a fait valoir que les organes de l'ALIDES, à savoir le Conseil national pour le développement durable et le Conseil centraméricain pour le développement durable, reçoivent peu de soutien de la part des gouvernements et des institutions financières, tant au plan financier qu'au plan politique.  C'est, selon M. Retti, la raison pour laquelle les stratégies nationales visant à mettre en oeuvre les dispositions de l'Action 21 n'ont pas pleinement fonctionné.


A la suite des recommandations formulées lors de la Conférence régionale de l'Amérique latine et des Caraïbes, qui s'est tenue à Rio les 23 et 24 octobre 2001, le représentant a émis deux suggestions: l'une vise à renforcer le rôle des Conseils nationaux pour le développement durable en tant qu'instruments d'application des stratégies nationales; l'autre entend promouvoir une meilleure coordination entre le Comité Inter-Amériques pour le développement durable (CIDS) de l'Organisation des Etats américains (OEA) et le Comité des Nations Unies pour le développement durable.  Enfin, il a souhaité que le Sommet mondial sur le développement durable, en septembre à Johannesburg, révise la mise en oeuvre de l'Action 21 en adoptant une approche concrète qui prenne en compte le financement du développement, les transferts de technologie et le renforcement des capacités nationales.


M. RENE GOMEZ-GARCIA PALAO (Bolivie) a déclaré que dix ans après la Déclaration de Rio et la mise en oeuvre d'Action 21, la Bolivie regrette que les engagements n'aient pas été totalement respectés mais elle a assuré que sa délégation demeure néanmoins optimiste.  Il a expliqué que, en 1993, la Bolivie a créé un Ministère du développement durable avant de mettre en place en 1995 un dialogue national multipartite.  Cette initiative a permis de mobiliser tous les acteurs à l'échelle locale et d'associer la société civile et les organisations non gouvernementales à la mise en oeuvre de démarches environnementales.  Ces démarches locales ont permis de promouvoir des politiques plus durables en matière de gestion des écosystèmes, de production et de consommation durables, et de protection des forêts par exemple.  La Bolivie espère que le Sommet de Johannesburg permettra dans un premier temps d'évaluer les réalisations d'Action 21 et de définir les objectifs à atteindre afin de mettre en oeuvre les ressources financières et institutionnelles indispensables au développement durable.  Il a estimé ensuite que les règles du commerce international devraient être plus équitables si on veut favoriser le développement durable.  Enfin, il a prôné un développement des technologies reposant sur les valeurs traditionnelles qui doivent également être prises en compte dans la préservation de la biodiversité. 


Mme IRMA LOEMBAN TOBING-KLEIN (Suriname) a dit que l'éradication de la pauvreté figure au premier rang des soucis de son pays qui, avec le soutien du PNUD, a conçu un plan national de lutte à cet effet.  Bien qu'il occupe le 17ème rang mondial en matière de variété de richesses naturelles et biologiques, le Suriname reste un pays financièrement pauvre, mais qui, cependant, s'est résolument lancé dans le développement durable.  Ayant créé en 1969 la plus vieille ONG de préservation de la nature qui existe au monde, notre pays est un des leaders dans la région Amérique latine et Caraïbes dans le domaine de la sauvegarde écologique.  Les zones protégées couvrent aujourd'hui 15% de la surface de notre pays, et notre gouvernement considère les forêts comme une des importantes richesses de notre peuple.  Nous accordons la priorité aux besoins de nos peuples autochtones qui sont des parties prenantes reconnues et souvent majoritaires de l'exploitation de nos ressources naturelles.  Désireux de bénéficier de plus d'expérience dans des domaines précis de conservation des écosystèmes, nous participerons activement au Sommet de Johannesburg.


M. KAMIL BAIALINOV (Kirghizistan) a déclaré que son pays attendait d'accueillir la conférence sur les montagnes qui entre dans le cadre des activités liées à l'Année internationale de la montagne.  Notre délégation appuie les recommandations faites par la Suisse et le Bhoutan pour qu'un chapitre spécial soit consacré aux problèmes qui affectent les écosystèmes montagneux lors du Sommet de Johannesburg, a dit l'orateur.  Lors de l'adoption d'Action 21, a-t-il poursuivi, le statut international des pays en transition était encore assez flou et leurs difficultés n'ont pas été suffisamment identifiées.  Nous proposons que dans le consensus de Monterrey, des mesures spéciales soient énoncées en faveur de ces pays.


M. VITALY POTAPOV (Ukraine) a précisé que l'Ukraine, pays en transition vers une économie de marché, accorde une importance particulière au développement durable qui seul peut l’aider à parvenir à une croissance durable.  Il a insisté sur l’importance des connaissances scientifiques et des transferts de technologies pour la promotion de ce développement.  Il a également prôné la mise en place de programmes de formation de cadres politiques, scientifiques et économiques capables de concevoir et mettre en oeuvre les politiques de développement durable.  Il a aussi suggéré la création d'un mécanisme de partenariat pour le développement durable et proposé à ce titre que soient définies clairement des orientations pratiques.  Il faudra analyser, structurer et comprendre les enjeux afin de rendre plus efficaces les programmes de développement durable a-t-il ajouté.


M.EDOUARD NTAMATUNGIRO (Burundi) a rappelé qu'une année seulement après le Sommet de Rio, soit en 1993, le Burundi a sombré dans un conflit socio-politique qui s'est soldé par des milliers de morts.  Depuis août 2000, les accords de paix inter-burundais ont été signés, et aujourd'hui, leur mise en application est avancée.  Il a remercié les bailleurs de fonds qui se sont engagés à soutenir les efforts de reconstruction du pays, tout en souhaitant que le processus de décaissement soit accéléré.


Le développement ne doit plus être abordé de manière fragmentée : les préoccupations d'ordre économique, social et écologique doivent être intégrées, a-t-il poursuivi.  Le représentant a accueilli favorablement la création d'un fonds mondial de solidarité devant contribuer à éliminer la pauvreté et à promouvoir le développement durable des régions les plus défavorisées du monde.  Dans les pays comme le Burundi, où plus de 90% de la population vit de l'agriculture, ce fonds devrait permettre d'augmenter substantiellement le financement du secteur agricole.  Dans les pays où la guerre annihile tout effort de développement et détruit l'environnement, la priorité revient au règlement pacifique des conflits, a-t-il estimé, ajoutant que seul le retour à la paix permettra la réinstallation des personnes déplacées ou réfugiées ainsi que leur réinsertion socioéconomique.  Pour le cas du Burundi, le processus de paix est sur la bonne voie et mérite tout le soutien de la part de la communauté internationale.


Concernant la lutte contre le Sida, le Burundi fait partie des pays les plus touchés par cette maladie, en treizième position des pays africains à forte prévalence, et en deuxième position des pays de l'Afrique centrale.  Le représentant a ainsi salué la création du Fonds mondial contre le Sida, la tuberculose et la malaria.  Par ailleurs, le représentant a demandé des mesures visant l'allègement ou l'annulation de la dette des pays pauvres, afin que ces derniers puissent sortir de l’impasse actuelle.  Ma délégation, a-t-il conclu, espère que d'ici cinq ans, nous pourrons présenter au monde une meilleure image du pays.  Le Burundi a l'ambition d'être parmi les pays qui auront le mieux atteint les objectifs de Rio et de Johannesburg sur le développement durable.


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