En cours au Siège de l'ONU

ENV/DEV/613

LA MONDIALISATION ET LE FINANCEMENT DES POLITIQUES ECONOMIQUES DOIVENT SE FAIRE DANS LA PERSPECTIVE DE LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE

31/01/2002
Communiqué de presse
ENV/DEV/613


Commission du développement durable

constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial

pour le développement durable

Deuxième session préparatoire

6e séance – après-midi


LA MONDIALISATION ET LE FINANCEMENT DES POLITIQUES ECONOMIQUES DOIVENT SE FAIRE DANS LA PERSPECTIVE DE LA PROMOTION DU DEVELOPPEMENT DURABLE


Le Sommet de Johannesburg pourrait être l'occasion de s'orienter vers une mondialisation qui garantirait un développement équitable et durable ont estimé certaines délégations alors que la Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire entamait, cet après-midi, son débat général.  En effet, à l'instar de la représentante du Costa Rica qui s'exprimait au nom du Groupe de Rio, ils ont estimé que la priorité était de promouvoir un développement durable à visage humain qui réponde à des objectifs et à des règles clairement définies.  Le Groupe de Rio a jugé que des mécanismes d'évaluation des progrès et des obstacles devraient être identifiés et que le contexte mondial devrait être marqué par une plus grande transparence et une plus grande équité, notamment dans la gestion de l'aide publique au développement et de la dette des pays les plus pauvres.  Ils ont revendiqué en outre une plus grande ouverture des marchés des pays développés aux produits du Sud et la suppression des subventions agricoles et d'autres barrières protectionnistes telles que les critères environnementaux utilisés par les pays du Nord pour freiner l'ouverture de leurs marchés.


Le représentant du Venezuela, qui s'exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a mis en avant les questions qui devront être abordées prioritairement à Johannesburg, à savoir notamment les forêts, l'énergie, la mise en oeuvre des termes des négociations commerciales entamées à Doha, la préservation des écosystèmes, la sauvegarde des montagnes et la gestion de l'eau douce.  Il a ensuite proposé des thèmes de discussions que souhaite voir aborder le Groupe des 77 et de la Chine : faire de la mondialisation un facteur de développement durable, modifier les modes de consommation, favoriser la santé par le développement durable, et lancer des initiatives de développement durable en faveur de l'Afrique.


En matière de protection de l'environnement, les pays membres du Forum des îles du Pacifique ont, par la voix du représentant de Nauru, estimé que le Sommet de Johannesburg est une occasion unique de remettre à l'ordre du jour la question de la mise en oeuvre des engagements et des recommandations de Rio.  Tous les petits Etats insulaires en développement s'inquiètent que beaucoup de questions fondamentales dont dépend leur avenir n'aient pas été résolues 10 ans après Rio, notamment concernant le réchauffement de la planète et la montée du niveau des océans, a-t-il déploré.  Le représentant de l'Islande a jugé, quant à lui, que de nouvelles priorités telles que la protection des zones côtières, des îles et des


océans, devraient être ajoutées aux dix points identifiés par le Secrétaire général des Nations Unies dans son rapport sur la mise en oeuvre d'Action 21.  Il a souhaité qu'une attention particulière soit accordée par les gouvernements à la protection des environnements et des écosystèmes marins et a insisté sur une mise en oeuvre efficace de la Déclaration de Reykjavik sur la gestion durable des pêcheries.


Intervenant sur les aspects du financement du développement durable et sur la question des transferts de technologies, la représentante de l'Espagne, qui s'exprimait au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé que, dans la perspective de Johannesburg, la prochaine Conférence sur le financement du développement de Monterrey devrait être l'occasion de mobiliser les ressources nécessaires à la promotion du développement durable.  Elle a ajouté que l'Organisation mondiale du commerce devrait jouer un rôle plus actif pour que la mondialisation soit davantage orientée vers le développement durable et a également suggéré de renforcer les modes d'accès préférentiels aux marchés pour les produits de pays en développement et de renforcer les capacités institutionnelles de ces pays, notamment dans les domaines du commerce et de l'industrie.


Outre les délégations déjà citées, ont également pris la parole les représentants des pays suivants au cours de ce débat: Ghana, Royaume-Uni, Egypte, Canada, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Zélande, Japon, Iran, Indonésie, Inde, Mexique, Turquie, Australie, Argentine, et Chili.  L'Observateur de la Suisse a aussi fait une déclaration, ainsi que les représentants de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA).


Le Comité préparatoire poursuivra son débat général demain, vendredi 1er février, à 10 heures. 


ACTION 21: PROGRES ACCOMPLIS


Débat général


M. MILOS ALCALAY (Venezuela) a déclaré, au nom du Groupe des 77 et de la Chine, que dès le mois d'avril dernier les pays du Groupe des 77 et de la Chine se sont activement impliqués dans la préparation du Sommet mondial de Johannesburg.  Le Groupe des 77 a examiné les points cruciaux pour la mise en oeuvre d'Action 21.  La contribution de notre Groupe sera consignée dans un document qui sera remis bientôt au Comité préparatoire et dont le contenu est à la fois substantiel et flexible. Des réunions se sont tenues au niveau régional pour examiner la mise en oeuvre d'Action 21.  Les résultats de ces rencontres sont unanimes et indiquent que les pays en développement font face aux mêmes difficultés de développement et de préservation de leurs ressources naturelles, et que les pays du Nord ont quelque peu négligé les obligations qui sont les leurs, notamment en matière de transferts de technologie, de renforcement des capacités et de soutien au financement des programmes liés à Action 21.


Le Groupe des 77 et la Chine remercient le Secrétaire général pour le rapport qu'il a présenté sur la mise en oeuvre des engagements de Rio, et qui est un apport important aux débats qui auront lieu à Johannesburg.  La question des forêts, de l'énergie, de la mise en oeuvre des termes des négociations commerciales entamées à Doha, de la préservation des écosystèmes, des montagnes, et de l'eau douce sont parmi les plus importantes, selon nous, à aborder à Johannesburg.  Nous pensons que le Sommet doit aller au-delà de la démarche de Rio et proposer des initiatives permettant d'obtenir rapidement des résultats concrets en  matière de développement durable.  Faire que la mondialisation soit en faveur du développement durable, modifier les modes de consommation, favoriser la santé par le développement durable et lancer des initiatives de développement durable en faveur de l'Afrique, sont quelques-uns uns des thèmes que le Groupe des 77 suggère pour les travaux de Johannesburg.  Si la Conférence internationale de Monterrey traitera du financement du développement, nous espérons que ses participants auront à l'esprit qu'ils devront parler d'un développement durable.


Mme MARIA JESUS FRAILE, Sous-Secrétaire d'Etat à l'environnement de l'Espagne, s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a estimé que le développement durable exige des approches globales qui tiennent compte des aspects économique, social et environnemental.  Des facteurs tels que la bonne gouvernance, le renforcement des institutions démocratiques, le respect des droits de l'homme et la mise en oeuvre de politiques cohérentes sont indispensables au succès du développement durable.  Elle a indiqué que, lors du dernier Conseil européen de Laeken (Belgique), en décembre 2001, les Etats membres avaient assuré qu'ils seraient représentés au plus haut niveau à Johannesburg.  Mme Fraile, tirant dans un premier temps les enseignements des progrès et des échecs de ces dernières années dans le domaine du développement durable, a regretté que, malgré les avancées aux niveaux national, régional, et international dans la mise en oeuvre d'un cadre propice au développement durable, la croissance économique mondiale ne se soit pas accompagnée d'une réduction des conditions de pauvreté.  Elle a souhaité que le Sommet soit l'occasion d'élaborer une position commune du développement durable orientée vers l'action, précisant que les priorités pour


l'Union européenne sont d'éradiquer la pauvreté, de rendre la mondialisation bénéfique au développement durable, d'adopter des modes de production et de consommation durables à l'échelle mondiale, de protéger les ressources naturelles, de renforcer les règles de bonne gouvernance à tous les niveaux, et de mettre des  ressources à disposition pour la mise en oeuvre de ces programmes.


A cet effet, l'Union européenne estime que dans la perspective de Johannesburg, la prochaine Conférence sur le financement du développement de Monterrey devra être l'occasion de mobiliser les ressources adéquates à la poursuite du processus de développement durable.  Evoquant le programme de développement de Doha, elle a ajouté que l'Organisation mondiale du commerce doit jouer un rôle plus actif pour que la mondialisation soit davantage orientée vers le développement durable.  Elle a suggéré de renforcer les modes d'accès préférentiels aux marchés pour les produits des pays en développement, de renforcer les capacités institutionnelles de ces pays notamment dans les domaines de l'éducation, de la santé, du commerce et de l'industrie.  Elle a encouragé la création des capacités commerciales des pays en développement en les incitant à diversifier leurs capacités d'exportation et à renforcer leur compétitivité et leur productivité.  A cette fin, elle a recommandé que les milieux d'affaires soient associés aux programmes qui seront mis en oeuvre et que les investissements privés étrangers soient encouragés.  Elle a appelé les pays en développement à promouvoir de leur côté le respect des politiques sociales clefs telles que la protection de la santé des travailleurs et de conditions de travail décentes, notamment au niveau horaire.  Elle a mis en garde contre les dégradations de l'environnement qui font obstacle à des conditions de vie durables, en particulier pour les populations vulnérables.  Elle a ajouté qu'il fallait reconnaître la dimension économique et sociale de la durabilité, et pour cela, privilégier la participation des femmes et des jeunes aux processus de prises de décision. 


Elle a recommandé le développement de bonnes structures sanitaires et le renforcement des programmes de prévention du VIH/sida et des autres maladies infectieuses, se félicitant par ailleurs de la création du Fonds mondial contre le VIH/sida et pour la santé par le Secrétaire général des Nations Unies.  Elle a souhaité que des directives claires soient adoptées lors du Sommet de Johannesburg et qu’elles définissent clairement les responsabilités de chacun des acteurs impliqués dans les efforts de développement durable.  Elle a appelé à prendre des mesures urgentes pour faire face à la perte de diversité biologique et pour la préservation des écosystèmes et la conservation des ressources hydriques et forestières.  Elle a ensuite estimé qu'une meilleure gouvernance, la mise en oeuvre des sources de financement adéquates et les transferts de technologies sont au coeur des mesures à prendre.  Elle a ajouté que l'Union s'était engagée à poursuivre ses efforts pour améliorer les procédures de coopération pour le développement et étudiait en ce moment les modalités de leur contribution à l'aide publique au développement en gardant à l'esprit l'objectif de 0,7%.  Elle a assuré que l'Union apportera tout son soutien au Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, bonne convergence entre les priorités africaines et celles de l'Union sur les questions de gouvernance pour le développement durable. 


M. E.O. NSENKYIRE, Directeur central du Ministère des sciences et de l'environnement du Ghana, a souscrit à la déclaration faite par le Venezuela au nom du Groupe des 77 et de la Chine, et a déclaré qu'à Johannesburg, la communauté internationale devrait parvenir à un consensus qui permette une évaluation des stratégies de développement sur la base de l'impact qu'elles ont en faveur de la promotion d'un développement durable.  Concernant l'Afrique, il est clair que si la productivité agricole du continent ne s'améliore pas, et que la sécurité alimentaire des populations n'est pas assurée, les performances économiques continueront d'y être inférieures aux potentialités réelles de ses pays.  Nous devrions aussi veiller à renforcer les mesures multilatérales qui permettraient de faire face aux nouveaux défis posés par la mondialisation et à la pandémie du VIH/sida.  Les structures actuelles de gouvernance du développement doivent être revues, a estimé le représentant.  La mise en oeuvre du développement durable demande que plus d'accent soit mis sur des efforts régionaux, nationaux et locaux, et le "Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique" pourrait être le cadre de référence de ce développement en Afrique.


Dans la perspective du Sommet mondial de Johannesburg, le Ghana a accueilli du 7 au 9 novembre le Forum international sur les stratégies de développement durable, qui avait été convoqué par le Département des affaires économiques et sociales de l'ONU.  Ce forum, qui a réuni 65 experts de 30 pays, a adopté un certain nombre de conclusions sur les stratégies nationales de développement durable.  Selon ces conclusions, ces stratégies doivent être inclusives, participatives, et s'appuyer sur les connaissances des populations concernées qui devraient bénéficier de programmes de renforcement de capacités humaines et institutionnelles.


M. ADRIAN DAVIS (Royaume-Uni), présentant le rapport du Forum international sur les stratégies nationales de développement durable organisé à Accra (Ghana) du

7 au 9 novembre 2001, a déclaré que cette rencontre a permis de parvenir à un consensus sur les enjeux réels du développement durable.  Il a recommandé de tenir compte de manière équilibrée des aspects économique, social et environnemental dans la mise en oeuvre de stratégies de développement durable afin de pouvoir s'attaquer aux problèmes majeurs et aux obstacles clés du développement tels que la pauvreté.  Il a ajouté que "Rio+5" avait encouragé au développement de stratégies nationales d'ici à 2002 avant de suggérer aux Etats de présenter des rapports sur leurs propositions en matière de planification des principes de base du développement durable.  Cela permettrait, a-t-il ajouté, d'examiner les diverses stratégies nationales et de pouvoir en dégager une approche globale. 


M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a souhaité que le Sommet de Johannesburg appuie concrètement les efforts de développement du continent africain.  Ce Sommet devrait aussi être l'occasion de rappeler la valeur de la paix et de la sécurité auxquelles aspirent tous les peuples.  L'Egypte soutient le droit du peuple palestinien au développement et à une vie digne sur sa terre.  Nous tenons à ce que cette question ne soit pas oubliée et que les agissements inadmissibles d'Israël contre les Palestiniens soient condamnés.  Les évènements internationaux ne doivent pas simplement être l'occasion de faire des déclarations sans suite, mais doivent être suivis de mesures concrètes visant la justice et l'équité entre les peuples et les pays.  Le Sommet de Johannesburg ne sera pas seulement une réunion sur le développement durable, mais une rencontre sur l'avenir du monde.  Il est inacceptable que les pays du Nord continuent de tourner le dos à leurs responsabilités sur des questions graves et essentielles comme le réchauffement climatique, l'élimination de la pauvreté, le versement de l'aide publique au développement (APD), et les obstacles injustes qui sont posés au commerce des pays en développement.  Nous sommes opposés à toute tentative visant à renégocier les engagements de Rio ou à créer une "organisation internationale de l'environnement” qui ne servirait que les visées protectionnistes des pays du Nord sous prétexte de


protéger l'écologie.  En vue d'assurer aux peuples la sécurité alimentaire dont ils ont besoin, l'Egypte demande aux institutions internationales de verser plus de ressources financières au secteur agricole des pays du Sud, et estime que la gestion des ressources en eau, essentielles à la vie, devrait se faire de manière équitable en respectant les droits de toutes les populations. .


M. GILBERT PARENT (Canada) a fixé les priorités du Canada dans la perspective du Sommet de Johannesburg, à savoir la santé et l'environnement, la gouvernance internationale et de l'environnement, l'innovation et les partenariats, les collectivités durables et la gérance et la conservation.  Il a souhaité que le Sommet débouche sur des actions concrètes qui permettent de poursuivre la réalisation des engagements pris à Rio et de définir clairement les responsabilités ainsi que d'établir des partenariats Nord-Sud efficaces.  Parmi les questions que le Canada souhaite voir traitées en priorité, le représentant a cité la réduction de la pauvreté, les changements de modes de production et de consommation, la qualité de l'eau, les énergies renouvelables et l'accès à l'éducation.  M. Parent a évoqué le lien entre santé humaine et environnement qui sont tous deux des facteurs clefs du développement durable et de réduction de la pauvreté.  Il a insisté sur une bonne gestion des produits chimiques, sur le renforcement de la gouvernance, et enfin sur la promotion d'une approche intégrée du développement durable des ressources naturelles.  Ce domaine couvre les forêts, les pêches, les minéraux, l'énergie durable, la biodiversité et enfin la protection des écosystèmes.  Il a mis l'accent sur l'agriculture comme facteur de réduction de la pauvreté, de sécurité alimentaire et de durabilité environnementale.  Il a insisté sur l'importance, pour le Sommet de Johannesburg, de se consacrer aux questions de développement durable en Afrique, à la mobilisation des collectivités locales et des autres acteurs non gouvernementaux dans la mise en oeuvre du développement durable.  Le développement de partenariats, notamment avec le secteur privé, afin de générer des synergies et des approches complémentaires du développement durable devra être encouragé. 


M. PETER DONIGI (Papouasie-Nouvelle-Guinée) a estimé que l'objectif du développement durable est de trouver le juste équilibre entre les ressources de la planète et les envies de consommation de l'humanité.  Nous pensons que la lutte contre la pauvreté devra être basée sur la mise à profit des connaissances indigènes appuyées par un transfert de technologies et un renforcement des capacités.  Il est temps de mettre fin aux missions des consultants qui viennent de loin et veulent nous imposer des modèles qui n'ont rien à voir avec les vrais besoins de nos peuples.  Notre pays demande que les questions touchant aux ressources marines et au droit de la mer fassent l'objet d'un examen spécial auquel participeraient prioritairement les petits Etats insulaires en développement du Pacifique dont la vie dépend essentiellement des mers.  Nous refusons toute tentative de partenariat qui ferait de nous les parties "faibles" placées en situation de dépendance, alors que nous sommes légalement propriétaires de la plus grande part des ressources marines exploitables.  Nous ne sommes pas des pays pauvres.  Seul le capital financier nous manque.  Aussi demandons-nous que les pays développés du bassin du Pacifique nous traitent d'égal à égal dans les négociations pour un développement durable basé sur les ressources océaniques.


M. THORSTEINN INGOLFSSON (Irlande) a dit que le Sommet de Johannesburg devra placer les objectifs de la Déclaration du Millénaire au coeur de ses préoccupations.  Il a rappelé que l'Islande est engagée dans la promotion de programmes de pêcheries durables dans certains pays en développement et que l'aide publique au développement demeure une priorité de la politique étrangère de son pays.  Il a ajouté que son pays apportera son soutien à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE).  Il a expliqué que la priorité de son pays est aussi la protection des océans et a plaidé en faveur de l'exécution des différents accords et traités conclus.  Il a jugé que de nouvelles priorités concernant les zones côtières, les îles et les océans doivent être ajoutées aux dix points identifiés par le Secrétaire général des Nations Unies dans son programme.  Il a souhaité une attention politique renforcée en ce qui concerne la protection des environnements marins et la mise en oeuvre efficace de la Déclaration de Reykjavik sur la gestion durable des  pêcheries.  Il a invité les pays industrialisés à augmenter leurs apports financiers aux travaux de recherche sur le développement des énergies renouvelables.


M. DON MACKAY (Nouvelle-Zélande) a dit que son pays soutiendra les initiatives ayant des impacts dans les régions d'Asie-Pacifique et d'Afrique.  La Nouvelle-Zélande est sensible aux problèmes qui se posent aux petits Etats insulaires en développement, dont les intérêts devront faire l'objet d'une attention particulière, notamment par le développement d'indices de vulnérabilité en faveur de ces Etats.  Après avoir pris connaissance du rapport du Secrétaire général sur la mise en oeuvre d'Action 21, notre gouvernement a identifié des domaines qu'il compte appuyer à Johannesburg.  Il s'agit de la suppression des subventions qui créent des distorsions dans le commerce international; de réaliser les objectifs de lutte contre la pauvreté du Sommet du millénaire; de modifier les habitudes de consommation; de réguler les activités des pêcheries et la surexploitation des océans, et de promouvoir des partenariats pour la gestion des ressources en eau de la planète.


M. SERGE CHAPPATTE (Suisse) a estimé que sans volonté politique, il serait difficile de faire progresser les objectifs d'Action 21 avant de soutenir la proposition du Secrétaire général des Nations Unies de promouvoir des approches sectorielles.  Il a ajouté que, pour la Suisse, le développement durable des montagnes est une priorité, tout comme la gestion de l'eau douce et des écosystèmes avant de souhaiter que ces questions fassent l'objet d'un Chapitre séparé du futur plan d'action.  Abordant la question de la mondialisation,

M. Chappatte a souhaité qu'elle respecte certains principes sociaux, économiques et environnementaux de durabilité.  Il a recommandé la mise en place d'un contrat mondial afin d'inciter les multinationales à assumer leurs responsabilités environnementales, notamment dans les pays en développement.  S'agissant de l'éradication de la pauvreté, la Suisse souhaite qu'elle occupe une place centrale lors du Sommet de Johannesburg et plaide en faveur de mesures concrètes et urgentes.  Abordant la question d'énergies durables, il a recommandé que le Sommet se penche sur les questions de sécurité du transport des ressources énergétiques.  Il a insisté sur la protection des écosystèmes, sur le respect et le renforcement des accords sur la protection de l'environnement, notamment sur les forêts et l'eau.  S'agissant du financement et des transferts de technologies, M. Chappatte s'est inquiété de la réduction de l’APD et a assuré que la Suisse allait augmenter sa part.  Cependant, il a souhaité que des ressources financières complémentaires soient mobilisées auprès des acteurs privés.


M. HIDETOSHI UKITA (Japon) a déclaré que son pays avait fait face dans le passé à d'énormes problèmes de pollution industrielle auquel il continue de porter remède, ce qui lui a donné une certaine expérience en la matière.  Aussi, le Japon peut-il aujourd’hui proposer des modèles de développement durable basés sur le principe de recyclage de tous les produits industriels après leur usage en vue de les réinjecter ensuite dans le processus de production de biens industriels. Le Japon encouragera aussi l'utilisation des connaissances scientifiques et celles de technologies innovatrices compatibles avec la préservation de l'environnement.  Notre gouvernement compte à cet effet promouvoir des partenariats de recherche scientifique au niveau international.  Nous nous engageons d'autre part à venir en aide aux pays en développement qui voudraient se lancer dans des programmes de gestion de la pollution de l'air et l'approvisionnement en eau potable des mégapoles urbaines qui croissent de manière difficilement contrôlable dans certaines régions du monde.  La rapide croissance démographique à laquelle notre pays a fait face au cours des décennies 1960 et 1970 nous a donné une certaine expérience dans ce domaine.  Nous continuerons à aider les pays en développement qui se lancent résolument dans le développement durable au niveau local et national, et encouragerons les partages d'expériences entre pays d'Asie et pays d'Afrique.  Pour les aider à faire face aux questions de santé, le Japon coopérera avec les pays en développement sur la base de l'"Initiative d'Okinawa pour des mesures efficaces contre les maladies infectieuses", décidée lors du Sommet d'Okinawa en 2000.  Sur cette question notre gouvernement a annoncé une contribution de 200 millions de dollars au Fonds mondial contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.


Mme PATRICIA CHAVES (Costa Rica), s'exprimant au nom du Groupe de Rio, a regretté que depuis Rio, les engagements pris n'aient pas été pleinement respectés.  Elle a assuré que la promotion d'un développement durable à visage humain est une priorité pour les Etats membres du groupe de Rio.  Elle a souhaité que le Sommet accorde la priorité aux éléments d'Action 21 et que des mécanismes d'évaluation des progrès soient développés.  Elle a regretté la diminution de l'aide publique au développement et demandé l'allègement du poids de la dette des pays les plus pauvres.  Elle a demandé une plus grande ouverture du commerce international et des garanties d'accès des produits des pays en développement aux marchés des pays développés, notamment en éliminant les subventions et les barrières protectionnistes en tous genres.  Mme Chaves a regretté que les critères environnementaux puissent être utilisés comme freins à l'ouverture des marchés du Nord.  Elle a encouragé le renforcement des processus locaux, tant publics que privés, de formulation des politiques de développement durable ainsi que le développement de synergies régionales.  Elle a recommandé également l'élargissement des bénéfices de la mondialisation tout en préservant la diversité culturelle et traditionnelle des populations rurales et autochtones.  Elle a insisté sur la préservation des ressources énergétiques par le développement des énergies renouvelables et sur la réduction de la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles par une meilleure prévisibilité et la mise en oeuvre de systèmes d'alerte.  Elle a également souhaité que la question des changements climatiques soit traitée sérieusement et souligné l'importance de la ratification du Protocole de Kyoto et de l'universalisation de la Convention sur la diversité biologique.  Insistant sur la préservation des écosystèmes pour les générations futures, Mme Chaves a réaffirmé le droit à la souveraineté des Etats dans la mise en oeuvre de politiques environnementales, tout en ajoutant que ces politiques ne doivent pas nuire aux autres Etats.  Enfin, elle a déclaré que le slogan de Johannesburg pourrait être "Vers une mondialisation qui garantira un développement durable équitable et durable". 


M. HOSSEIN MOEINI MEYBODI (République islamique d'Iran) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a dit que les blocages à la mise en oeuvre d'Action 21 inquiétaient son pays, qui regrette que les engagements de Rio ne soient pas tenus.  La mondialisation a accéléré la marginalisation des pays en développement et déclenché l'exploitation irraisonnée des ressources de la planète tout en facilitant la propagation des grandes pandémies.  Le Sommet de Johannesburg devrait prendre des mesures concrètes assorties d'échéances de mise en oeuvre précises.  L'Iran demande que Johannesburg s'attache à rendre l'OMC réellement universelle en exigeant une participation active et équitable des pays en développement à son fonctionnement.  Notre délégation demande aussi que le Fonds mondial de l'environnement devienne la principale source de financement des aspects environnementaux du développement durable, et que les engagements relatifs aux transferts de technologie soient tenus.  A notre avis, a poursuivi le représentant, le Sommet de Johannesburg devrait tracer la feuille de route qui permettra de réaliser les objectifs de lutte contre la pauvreté de la Déclaration du millénaire, qui reposent sur l'accès aux services sociaux et aux services de santé de base; la promotion du développement des zones rurales; la sécurité alimentaire; l'accès à l'eau potable; la protection des populations vulnérables contre les effets des catastrophes naturelles, et la lutte contre la désertification. 


M. MAKARIM WIBISONO (Indonésie) a affirmé qu'il existe un besoin réel de concentrer les efforts de la communauté internationale sur la mise en oeuvre de mesures concrètes dans le cadre d'Action 21.  Il a suggéré de prendre appui sur les expériences des principaux groupes pour mettre en oeuvre des approches de développement à la base.  Il a réaffirmé l'attachement de son pays à la Déclaration de Rio, aux dispositions d'Action 21 et a estimé que l'objectif du Sommet de Johannesburg ne saurait être la renégociation de tels acquis.  Il a cependant regretté les obstacles que connaissent les pays en développement dans la mise en oeuvre de tels programmes, citant notamment la pauvreté, la crise économique asiatique, l'absence de cadres institutionnels solides et le poids de la dette.  Il a assuré qu'en Indonésie, Action 21 est mis en oeuvre en tenant compte des trois piliers du développement durable, à savoir le social, l'économie et l'environnement.  Il a précisé que la mise en oeuvre d'Action 21 a été étendue aux collectivités locales par la mise à disposition de moyens institutionnels adéquats dans le cadre de la décentralisation.  Il a souhaité une mondialisation au service du développement durable et une gestion viable des ressources.  Il a appelé les délégations à faire preuve de réalisme afin que le Sommet parvienne à des mesures concrètes d'action avec des objectifs clairement définis dans le temps.  Pour M. Wibisono, le Programme d'action qui sera adopté à Johannesburg devrait toucher à des questions telles que l'eau, l'énergie et le financement du développement durable. Il devra encourager le renforcement des capacités institutionnelles comme priorité pour assurer une cohésion dans sa mise en oeuvre. 


M. VINCI N. CLODUMAR (Nauru) a déclaré, au nom du Forum des îles du Pacifique, que les Etats membres de ce groupe réitèrent leurs engagements envers la mise en oeuvre du plan Action 21 dont le Programme de la Barbade est une manifestation directe.  Ce Programme et les conclusions de la 22ème session extraordinaire de l'Assemblée consacrée aux petits Etats insulaires en développement, ont permis de dégager une série de principes et d'actions acceptés par la communauté internationale pour promouvoir le développement durable.  Le Forum des îles du Pacifique perçoit le Sommet de Johannesburg comme une occasion de remettre à l'ordre du jour la mise en oeuvre des engagements et des recommandations de Rio.  Tous les petits Etats insulaires en développement s'inquiètent que beaucoup de questions fondamentales dont dépend leur avenir n'aient pas été résolues 10 après Rio, notamment en ce qui concerne le


réchauffement de la planète et la montée du niveau des océans.  C'est pourquoi nos Etats et nos peuples mettent beaucoup d'espoirs dans le Sommet de Johannesburg et soutiennent pleinement la Conférence internationale sur le financement du développement, au cours de laquelle devront commencer à se profiler des solutions qui pourraient donner une chance de réussite au développement durable.


M. RAJEEV KHER (Inde) a recommandé la mise en oeuvre d'actions concertées à l'échelle mondiale pour renforcer les dispositions d'Action 21.  Il a expliqué qu'en Inde, un processus de planification à moyen terme avait permis de conserver un taux de croissance élevé ces dernières années et de réduire en partie la pauvreté.  Il a ajouté que l'Inde avait développé des programmes de protection des forêts et des écosystèmes et encouragé le développement d'initiatives locales de gestion intégrée des ressources naturelles associant les populations locales aux prises de décision des collectivités territoriales.  Il a ensuite souligné les obstacles que constituent les problèmes de santé pour la poursuite de programmes de développement durable.  A ce titre, M. Kher a suggéré que les pratiques traditionnelles de médication soient intégrées.  Il a ensuite estimé que le secteur privé devrait accorder davantage de ressources à la recherche et au développement de nouvelles technologies.  Il a regretté que les partenariats entre pays développés et pays en développement souffrent de la chute de l'aide publique au développement et a également jugé que le rapport du Secrétaire général sur Action 21 n'accorde pas suffisamment d'importance à la notion de responsabilité différenciée.  Il a ensuite dénoncé la marginalisation croissante des pays en développement en raison de l'inéquité des termes de la mondialisation et du commerce international.  Il a regretté que les subventions aux produits agricoles dans les pays développés dérèglent les termes de l'échange international.  Estimant que la mondialisation aurait pu générer des ressources pour le financement du développement durable, M. Kher a estimé que des technologies économiquement rationnelles devraient être développées et qu'une gouvernance équilibrée devrait être orientée vers le développement durable par le développement des énergies renouvelables.  Il a ajouté que pour l'Inde, le principal moteur du développement est l'énergie et il est aussi important que la sécurité alimentaire.  Il a souhaité que de partenariats soient développés, en tenant compte de la dette écologique des pays du Nord. 


Mme OVEDA (Mexique) a dit que le Comité préparatoire devra faire un bilan critique et sans complaisance de ce qui a été accompli depuis le Sommet de Rio, dont la mise en oeuvre des recommandations et du plan d'action a clairement manqué de l'engagement politique ferme dont elle a besoin.  Le Mexique pense qu'il sera important de débattre des moyens qui devraient garantir un dialogue et des partenariats internationaux respectueux de la dignité de tous les peuples et de leurs droits au développement.  Les régions qui ont été laissées hors du processus de la mondialisation ont besoin de mesures d'aide particulières.  L'accès à un développement mondial viable et équitable va requérir l'adoption de mécanismes de contrôle et de régulation dont l'ONU peut être la seule garante.  Le Mexique propose que l'on trouve des formules d'évaluation qualitative et quantitative du développement durable et que l'on mette en place des indicateurs de durabilité au niveau national. Nous proposons la création d'un comité de suivi de ces mesures et pensons que les institutions chargées de la réflexion et du suivi des questions de développement devraient améliorer leurs bases de connaissances pour  pouvoir être capables de comprendre les réalités multiples de l'environnement économique et social et culturel mondial.  Notre pays qui va accueillir la Conférence internationale sur le financement du développement souhaite qu'elle soit un apport majeur à la question du développement durable.

M. ASIM ARAR (Turquie) a estimé qu'il fallait procéder à une évaluation objective des principales tendances et des succès enregistrés depuis le Sommet de Rio.  Il a mis en garde contre les questions pouvant faire l’objet de complications politiques entre gouvernements, insistant sur l'importance de la gestion des ressources hydriques pour la Turquie.  Rio + 10 devrait avoir des priorités bien ciblées avec des mesures sectorielles qui puissent être financées de manière équitable a observé le représentant.  Il a recommandé une démarche de gouvernance intégrée et une stratégie équilibrée, soulignant l'importance des initiatives locales pour parvenir à la mise en oeuvre du développement durable.  M. Arar a développé son intervention sur les initiatives prises au niveau local, en Turquie, par les municipalités pour la mise en oeuvre d'Action 21.  Il a souligné l'importance des partenariats entre secteur public, secteur privé et collectivités locales et estimé qu'une harmonisation dans un second temps avec l'Union européenne sur les questions environnementales est une priorité pour la Turquie.  Il a précisé que le document de stratégie nationale qui sera présenté par la Turquie abordera les questions de lutte contre la pauvreté, de bonne gouvernance, de mondialisation équilibrée, de transferts technologiques et d'intégration européenne.


M. HOWARD BAMSEY (Australie) a estimé que les questions relatives à la gestion et l'exploitation des ressources des océans, qui couvrent 70% de la surface du globe, devaient être au centre du Sommet de Johannesburg.  La gestion des océans est liée à celle de la biodiversité, de la sécurité alimentaire et de la croissance économique, ce qui fait que les concepts de développement durable devraient lui être prioritairement appliqués, l'avenir et la survie des petits Etats insulaires en dépendant.  La récente déclaration faite par l'Alliance des petits Etats insulaires lors de la réunion de Singapour est une contribution substantielle au processus de Johannesburg, tout comme la conférence d'examen du Programme d'action de la Barbade a été une étape essentielle de la mise en oeuvre d'Action 21.


M. GUSTAVO EDUARDO AINCHIL (Argentine) a mis en avant la nécessité d'une nouvelle éthique de la mondialisation basée sur l'équité et la durabilité.  Il a suggéré que la question de la participation des divers acteurs du développement durable soit abordée sérieusement à Johannesburg.  Il a estimé également qu'il faudrait se pencher sur les moyens de faire face aux menaces que font peser la persistance de certains modes de consommation et de production sur l'environnement, ainsi sur l'impact de certaines règles iniques régissant les échanges commerciaux.  Il a condamné toutes les formes de subventions aux exportations qui doivent être supprimées, avant de plaider en faveur de l’accès des produits des pays en développement aux marchés des pays développés.  Il faudrait, a-t-il déclaré, cesser d'interpréter de manière abusive les principes de précaution, forme de restriction voilée des règles de concurrence internationales.  Le représentant a poursuivi en encourageant la participation des groupes de femmes, de jeunes et de la société civile à la mise en oeuvre des programmes de développement.  Il a estimé que le Sommet de Johannesburg devrait jeter les bases institutionnelles et réglementer la responsabilité sociale et environnementale des sociétés multinationales.  Il a enfin regretté que l'impact du secteur minier sur le développement durable ne soit pas soulevé alors que la gestion écologiquement rationnelle des minéraux est essentielle pour les pays en développement. 


M. JOSE MANUEL OVALLE (Chili) a déclaré que le Sommet de Johannesburg doit permettre de réaffirmer le droit souverain des Etats à utiliser leurs ressources naturelles selon leurs propres choix et politiques de développement et à choisir les normes environnementales qu'ils estiment les mieux adaptées à leur milieu naturel et à leurs besoins.  Le Chili reconnaît cependant le principe des responsabilités communes mais différenciées des Etats dans la réalisation des engagements qu'ils ont pris dans le cadre de l'Agenda pour un développement durable, notamment dans les domaines financiers, des transferts de technologies, et du respect des obligations.  Nous espérons que les conclusions auxquelles nous parviendrons à la Conférence de Monterrey sur le financement du développement rendront possible le transfert de nouvelles ressources et de financements supplémentaires nécessaires à la promotion du développement durable.  Nous tenons d'autre part à souligner que la préservation de l'environnement ne devrait pas servir de faux argument pour restreindre les possibilités de commerce des pays en développement, réduire leur accès aux marchés et limiter les investissements dont les pays du Sud ont besoin.  A cet égard, nous sommes inquiets de l'interprétation abusive qui est faite du principe de précaution, selon laquelle il sert de cheval de Troie à des mesures protectionnistes déguisées, et nous nous élevons contre le versement d'énormes subventions étatiques à la production et à la commercialisation de certains biens et services, ces actes portant gravement préjudice aux pays en développement.


M. JOKE WALLER-HUNTER, Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), a rappelé qu'un programme triennal a été lancé en 1998 par l'OCDE en faveur du développement durable.  Ce programme répondait notamment à certains impératifs tels que la structuration du marché international par la suppression des subventions, l'harmonisation des politiques de développement ou encore les transferts de technologies.  Il a rappelé qu’en mai 2001, les Ministres de l'économie des pays membres de l'OCDE se sont engagés à rendre le développement durable plus opérationnel et en ont rappelé les bases économiques très fortes.  Le représentant a ensuite souligné que des indicateurs fiables sont indispensables pour suivre les progrès avant d'annoncer que l'OCDE travaille en ce moment à la question de la suppression des subventions déformantes et remettra un rapport sur ces questions lors de la quatrième session préparatoire de Djakarta.  Il a ajouté que l'OCDE renforce sa coopération avec d'autres partenaires sur le financement du développement durable et développe des projets sur les changements climatiques et l'élimination de la pauvreté.  Il a enfin souligné que l'Agence internationale de l'énergie atomique est associée aux travaux de l'OCDE dans la perspective de Johannesburg concernant les politiques énergétiques. 


M. G.O.P. OBASI, Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), a déclaré que, dans le cadre de la promotion du développement durable, l'OMM était d'avis qu'il fallait prévenir les effets des changements climatiques sur l'environnement mondial et leurs retombées sur les activités économiques.  L'OMM continuera de jouer le rôle qui lui revient en tant qu'organisme de l'ONU chargé des questions relatives aux changements de l'atmosphère terrestre, ses interactions avec les océans et les régimes climatiques, et la répartition des ressources en eau qui en résultent.  L'OMM proposera au Sommet de Johannesburg le renforcement des capacités des services météorologiques et hydrologiques nationaux (SMHN) dans le domaine de l'observation météorologique, et dans celui des communications et des systèmes d'alerte qui peuvent contribuer efficacement à l'instauration d'un développement durable.


M. JACQUES PAUL ECKEBIL, Directeur général adjoint de la FAO, chargé du développement durable, a insisté sur les liens entre famine et aggravation des conditions de pauvreté.  Il a souligné notamment que la sécurité alimentaire ne pourrait être atteinte que si les êtres humains pouvaient avoir accès physiquement et économiquement à des sources d'alimentation pour répondre à leurs besoins quotidiens.  Il a regretté que, loin d'atteindre la sécurité alimentaire, la planète abrite 815 millions de personnes menacées par la famine dont 95% dans les pays en développement.  Il a estimé que la lutte contre la pauvreté devait être une partie intégrante des politiques de développement durable car elles compromettent tout progrès.  M. Eckebil a ainsi précisé que, chaque année, la perte de productivité due à la famine est estimée à 16 milliards de dollars par la Banque mondiale et atteint 5% du PNB en Asie du Sud-Est.  Il a recommandé l'adoption de mesures pour lutter contre la famine, jugeant que le secteur rural est essentiel pour le développement durable.  Il a suggéré une lutte intégrée contre les éléments nocifs de la famine et prôné une agriculture de conservation.  M. Eckebil a précisé qu’au cours de ces dernières années, plus de 2,5 millions d'agriculteurs ont été formés pour une gestion saine de l'environnement dans leurs pratiques agricoles et que 60 millions d'hectares sont consacrés depuis 1992 à l'agriculture de conservation.


Mme VERA WEILL-HALLE, Directrice du Bureau Amérique du Nord du Fonds international pour le développement de l'agriculture (FIDA) a dit que les causes et les effets de la dégradation du milieu naturel varient énormément d'une région à l'autre.  En Afrique par exemple, la désertification représente une menace croissante contre les terres arables qui se font de plus en plus rares.  La déforestation a tellement détruit la végétation dans certaines zones du continent que les populations sont privées désormais de leur principale source d'énergie, qui était le bois de chauffe.  En Asie, la surexploitation des plateaux continentaux a décimé les espèces halieutiques.  Les populations les plus frappées par la marginalisation sont celles qui vivent dans des zones de montagnes et elles sont aussi les plus pauvres.  Concernant le Moyen-Orient, l'Afrique du Nord et certaines régions d'Europe centrale et orientale, la pauvreté rurale, largement répandue, est surtout le fait de l'épuisement des sols.  Le FIDA pense que, pour avoir une chance de survie, les pauvres des zones rurales ont besoin qu'on mette à leur disposition des sources de revenus qui ne soient pas liées à la seule exploitation de la terre et qu'on leur fournisse des services sociaux de base.


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