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ENV/DEV/611

COMITE PREPARATOIRE : LE DEFICIT PARTICIPATIF, LES DISPARITES ENTRE NORD ET SUD ET LES EFFETS DE LA MONDIALISATION DEVRONT ETRE CORRIGES APRES JOHANNESBURG

30/01/02
Communiqué de presse
ENV/DEV/611


Commission du développement durable

constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial

pour le développement durable

Deuxième session préparatoire

Dialogue multipartite – Groupe de discussion II

matin/après-midi


COMITE PREPARATOIRE : LE DEFICIT PARTICIPATIF, LES DISPARITES ENTRE NORD ET SUD ET LES EFFETS DE LA MONDIALISATION DEVRONT ETRE CORRIGES APRES JOHANNESBURG


Le Groupe de discussion du Comité préparatoire du Sommet pour le développement durable chargé d’examiner les progrès réalisés pour favoriser la participation des parties prenantes aux travaux des institutions et aux mécanismes relatifs au développement durable a procédé aujourd’hui à un échange de vues qui a permis aux principaux groupes énumérés dans Action 21 de faire part des avancées et des obstacles rencontrés dans la mise en oeuvre des programmes de développement durable.  En ouvrant la séance, le Président du Groupe, M. Akasaka (Japon) a fait observer que l’expérience des dix dernières années avait permis de mettre en lumière l’importance de l’approche participative dans la mise en oeuvre de stratégies de développement durable afin de les rendre plus efficaces. 


A ce titre, l’accent a été mis sur la volonté politique reconnue comme un des facteurs de mobilisation participative des acteurs non gouvernementaux.  Aussi, s’agissant de la contribution des collectivités locales aux efforts de développement durable, les représentants de ce groupe ont souligné le rôle des pouvoirs locaux, ces dix dernières années, dans la mobilisation des organisations non gouvernementales, des groupements de femmes et de jeunes ainsi que d’autres acteurs de la société civile, dans la mise en oeuvre des dispositions d’Action 21.  Ils ont toutefois souhaité, comme les représentants des ONG, que les Gouvernements encouragent les approches locales du développement durable par une décentralisation mieux équilibrée, en particulier dans la mise à disposition de ressources financières, afin de pouvoir gérer de manière intégrée leurs ressources budgétaires en incorporant les dimensions humaine, environnementale et économique. Le représentant de la République tchèque a insisté sur la promotion de la décentralisation démocratique comme facteur d’édification d’un système plus cohérent de gestion du développement durable.  Le représentant du Japon a annoncé l’organisation à Yokohama, les 27 et 28 avril prochain, d’un Colloque international sur les stratégies des collectivités locales dans la mise en oeuvre des résultats du Sommet de Johannesburg.


Sur le thème du renforcement de la démarche participative des groupes les plus vulnérables, les représentants de la jeunesse, des femmes et des populations autochtones, ont regretté de ne pas être reconnus comme des partenaires à part entière dans la mise en oeuvre des programmes de développement durable.  Les jeunes, qui représentent plus de 60% de la population mondiale, s’estiment en marge de la mise en oeuvre des objectifs d’Action 21.  Ils ont demandé à pouvoir


participer au Sommet de Johannesburg, pendant au moins 2 heures, afin de partager avec les Gouvernements et les organisations internationales et les institutions de Bretton Woods leurs visions du développement durable.  Les représentantes des femmes ont suggéré, afin d’assurer leur représentation effective et équitable dans les processus de prise de décision, que des règles contraignantes de parité et de quotas soient adoptées à l’échelle mondiale.  Le représentant de la Suède a admis que les partis politiques pouvaient jouer un rôle important dans la promotion de la participation des femmes et des jeunes en prenant exemple sur son pays où 40% des listes de partis politiques aux élections sont réservées aux femmes.  Le représentant de la Turquie, a quant à lui souligné que son pays avait encouragé la participation des jeunes à Action 21 par la création aux échelons locaux de Conseils de jeunes qui sont des cadres de concertation et d’expression.


Les conséquences de la mondialisation sur le développement durable ont également fait l’objet de discussions et à ce titre, un représentant des agriculteurs a fait observer que la mondialisation est une arme à double tranchant car elle tend à universaliser les modes de consommation au détriment de la diversité culturelle.  Il a souhaité que le Sommet de Johannesburg prenne des mesures visant d’une part à garantir l’indépendance et la souveraineté alimentaire des peuples du monde et d’autre part la mise en oeuvre de politiques réglementant la production agricole, limitant la pratique du dumping, et instituant des pratiques commerciales durables.  Les représentants des travailleurs et des syndicats ont jugé que la mondialisation est une menace à la démarche participative et, prenant l’exemple des économies en transition des pays d’Europe centrale et orientale, ils ont fait remarquer que les mesures imposées aux Gouvernements par les institutions de Bretton Woods ne tiennent pas compte des réalités locales et sont prises sans consultation des autres acteurs non gouvernementaux.  Ils ont estimé qu’une croissance économique qui ne respecterait pas les règles d’équité sociale mènerait inévitablement à de nouvelles crises politiques et sociales.


A cet égard, les représentants de la communauté scientifique et technique ont fait valoir que les progrès technologiques, notamment dans les domaines climatologique et biologique, ont permis d’accroître la productivité et la prévisibilité en matière de production agricole notamment.  Ils ont cependant plaidé pour un meilleur partage de ces progrès technologiques à l’échelle mondiale et recommandé une révision de la notion de propriété intellectuelle afin de permettre aux pays du Sud de s’approprier ces nouvelles technologies.  Dans le même état d’esprit, un représentant des agriculteurs, originaire du Mali, a dénoncé le déséquilibre entre Nord et Sud, notant que dans les pays européens les produits agricoles sont subventionnés  alors que ceux du Sud ne disposent même pas d’équipements.  Il a demandé que lors du Sommet de Johannesburg, les agriculteurs, qui représentent 80% des populations africaines, puissent plaider leur cause devant les Chefs d’Etat et les institutions financières.  Il a notamment suggéré aux institutions de Bretton Woods de veiller à ce que, lorsqu’ils procèdent à l’allègement ou à l’annulation de la dette des pays en développement, ces fonds soient réaffectés en parties au développement des zones rurales.


Abordant le rôle du monde des affaires dans les programmes de développement durable, les représentants des ONG se sont interrogés sur la volonté et la capacité des milieux d’affaires à assumer leur part de responsabilité “sociale” dans la promotion d’un tel développement.  Les représentants du commerce et de l’industrie ont assuré qu’ils étaient prêts, dans le cadre du Sommet de Johannesburg, à réfléchir à la définition de nouveaux codes de conduite.  Ils ont insisté sur l’importance que revêt à leurs yeux le respect par les gouvernements et les institutions financières et commerciales internationales de certains paramètres tels que la bonne gouvernance et la représentation équitable des groupes d’intérêts.  Ils ont recommandé en outre l’adoption de lois et de règlements pouvant être compris et acceptés par tous, une plus grande fiabilité des accords commerciaux, une protection accrue des lois contre la corruption.  Une représentante des femmes a quant à elle a recommandé l’harmonisation des législations au niveau régional afin d’éviter une compétition rude et déloyale de certains Etats pour attirer les investissements.  La représentante d’Israël a proposé que les consommateurs et les publicitaires soient associés aux travaux sur le développement durable car ils doivent assumer une part de responsabilité dans les changements de modes de production et de consommation. 


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