JOHANNESBURG DEVRA REAFFIRMER L'ENGAGEMENT POLITIQUE DES ETATS VIS-A-VIS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Communiqué de presse ENV/DEV/606 |
Commission du développement durable
constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial
pour le développement durable
Deuxième session préparatoire
1ère séance – matin
JOHANNESBURG DEVRA REAFFIRMER L'ENGAGEMENT POLITIQUE DES ETATS
VIS-A-VIS DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Le Comité préparatoire du Sommet mondial
pour le développement durable a ouvert ce matin ses travaux à New York
La Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable qui aura lieu à Johannesburg en Afrique du Sud du 26 août au 4 septembre 2002, a ouvert ce matin au Siège les travaux de sa première session de fond.
Prenant la parole devant les membres du Comité préparatoire, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet mondial, a souhaité que les efforts accomplis en matière de promotion du développement et de sauvegarde de l'environnement depuis le Sommet de Rio, qui a eu lieu il y a 10 ans et a représenté une percée majeure dans le dialogue sur le développement, portent des fruits à Johannesburg. Le processus issu de Rio a permis de parvenir à des résultats tangibles, notamment en matière de sensibilisation de l'opinion et des acteurs sociaux et économiques, ce qui a conduit à la reconnaissance unanime du lien entre les questions d'environnement et celles de développement, a estimé M. Desai. Quelques principes établis à Rio, tel que celui des responsabilités communes et différenciées ont progressé, a-t-il ajouté avant de faire observer que la préservation de l'environnement relève de la responsabilité commune de la communauté internationale, mais que les voies pour y parvenir sont de la responsabilité de chaque Etat. Le principe de précaution, qui implique d'anticiper les effets environnementaux des politiques de développement poursuivies est également une des avancées de Rio, a dit l'orateur en mentionnant à ce titre la Convention sur la diversité biologique et son protocole sur la biosécurité.
Soulignant que des défis se posent encore dans la mise en oeuvre du programme "Action 21", fondé sur les décisions et recommandations de Rio, M. Desai a insisté sur la nécessité de trouver des solutions aux préoccupations exprimées par les pays en développement au sujet de la mondialisation. Pour M. Desai, ces pays devront être au centre du processus multilatéral qui sera élaboré à Johannesburg et qui devra réaffirmer l'engagement politique des Etats vis-à-vis du développement durable dont "Action 21" est le cadre de promotion.
Après la déclaration de M. Nitin Desai, le Comité préparatoire a entendu la présentation des résultats des réunions et processus intergouvernementaux qui se sont tenus sur des questions ayant trait au développement durable et à l'environnement.
Au cours de la réunion de ce matin, le Comité préparatoire a adopté l'ordre du jour provisoire et l'organisation de ses travaux* et a ensuite accrédité, en qualité d'observateurs à ses travaux et selon les règlements en vigueur au sein du Conseil économique et social, huit organisations intergouvernementales et non gouvernementales, dont l'Agence spatiale européenne, l'Agence internationale de l'énergie, la Conférence des ministres des mines des Amériques, la Commission pour la coopération en matière environnementale d'Amérique du Nord, le Comité des parlementaires de la région arctique, le Conseil nordique des ministres, le Groupe Consultatif sur la recherche agricole mondiale, et la Commission pour la coopération environnementale.. Poursuivant son processus d'accréditation, le Comité préparatoire a ensuite examiné un document** contenant la liste d'ONG et autres groupes de la société civile, et il a demandé, par la voix de son Président, M. Emil Salim (Indonésie) que l'un de ses Vice-Présidents, M. Alexandru Niculescu (Roumanie) mène des consultations sur la demande d'accréditation de l'ONG "International Campaign for Tibet" contre laquelle un Etat Membre a élevé des objections.
La Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable poursuivra ses travaux cet après-midi à 15 heures pour entendre la présentation des résultats des réunions des comités préparatoires régionaux.
Déclaration
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales et Secrétaire général du Sommet mondial pour le développement durable, s'est félicité des progrès réalisés depuis le Sommet de la Terre de Rio et a souhaité que ces efforts et ces progrès se concrétisent dans le Sommet de Johannesburg. Il a fait savoir qu'un CD-Rom a été conçu pour contenir tous les documents relatifs au processus préparatoire du Sommet de Johannesburg. Le Sommet de Rio a été l'occasion d'une percée réelle car il a représenté une nouvelle phase du dialogue pour le développement dans les relations internationales a ajouté
M. Desai. Le processus qui a suivi le Sommet de Rio a permis de parvenir à des résultats tangibles, en premier lieu dans le domaine de la sensibilisation, non seulement concernant les questions d'environnement, mais surtout sur le fait qu'il est admis aujourd'hui qu'on ne peut plus dissocier environnement et développement. Quelques principes établis à Rio tels que celui des responsabilités communes et différenciées ont progressé a ajouté le Secrétaire général adjoint avant de faire observer que la préservation de l'environnement relève de la responsabilité commune mais que les voies pour y parvenir relèvent de la responsabilité de chaque Etat.
Le principe de précaution, qui implique d'anticiper les effets environnementaux des politiques de développement est également une des avancées de Rio. Le Secrétaire général adjoint a mentionné à ce titre la Convention sur la diversité biologique et la Convention-cadre sur les changements climatiques adoptées depuis. M. Desai a également souligné le fait que la nécessité de faire face aux privations humaines a également été reconnue comme relevant de la responsabilité mondiale, tout comme celles relatives à la réduction de la mortalité infantile et maternelle, à l'éducation pour tous et à la lutte contre la pauvreté.
M. Desai a ensuite salué l'action des organisations non gouvernementales qui ont pu maintenir des réseaux de soutien, au niveau international, qui sont demeurés très actifs dans la préparation du Sommet de Johannesburg. Il a regretté que les résultats ne soient pas toujours satisfaisants dans certains domaines comme le souligne le Rapport du Secrétaire général sur Action 21. Soulignant ensuite que certains défis demeurent dans le cadre du renforcement de la mise en oeuvre d'Action 21, il a insisté sur la nécessité de trouver des solutions aux préoccupations ressenties dans le monde en développement au sujet de la mondialisation. Il a rappelé que le Sommet de Johannesburg se tiendra après les réunions de Doha et de Monterrey qui auront placé le développement au coeur des préoccupations commerciales pour la première et du financement pour la seconde. Il faudra donner une réalité concrète aux préoccupations des pays en développement qui devront être au centre du processus multilatéral qui sera élaboré à Johannesburg.
Le Secrétaire général adjoint a jugé que le Sommet de Johannesburg doit être l’occasion de réaffirmer l'engagement politique des Etats vis-à-vis du développement durable. Action 21 est un document très vaste et il faudra certainement beaucoup de temps pour le mettre en oeuvre a souligné M. Desai. Toutefois, notre défi est de veiller à ce que les résultats positifs de certains projets pilotes de développement durable à travers le monde soient étendus et deviennent des réponses aux problèmes mondiaux. Il a souhaité que des programmes soient établis en partenariat et jugé qu'il faudra renforcer les liens entre éradication de la pauvreté et protection de l'environnement. Les programmes de lutte contre la pauvreté ne peuvent être dissociés du développement durable tout comme ceux visant la gestion rationnelle des ressources naturelles et des écosystèmes ne doivent pas être orientés uniquement vers le rendement. M. Desai a enfin déclaré que la notion du développement durable est cruciale et que le statu quo est inacceptable pour les 800 millions d'êtres humains qui vivent dans les conditions les plus extrêmes de pauvreté avant de souhaiter qu’au cours des huit prochains mois, le multilatéralisme se renforce pour faire du Sommet de Johannesburg un succès pour garantir un monde sûr aux générations futures.
Présentations des résultats des réunions et des processus intergouvernementaux
Mme BERBALK (Allemagne) a déclaré qu'en décembre 2001, une réunion ayant pour thème l'utilisation de l'eau dans la promotion du développement durable s'est tenue à Bonn. Si on n'a pas pu résoudre les questions les plus litigieuses ayant trait à l'eau, on a cependant pu avancer des propositions qui mériteraient d'être examinées par le Comité préparatoire du Sommet de Johannesburg, a-t-elle dit. Les recommandations de la réunion touchent à quatre domaines particuliers qui sont: la gouvernante et la gestion intégrée et les partenariats en matière d'utilisation des ressources aquifères; la mobilisation des ressources financières; le renforcement des capacités humaines et le transfert des technologies; et enfin la nécessité de mettre en place des programmes à caractère sexospécifique dans la promotion du développement. La rencontre de Bonn transmet au Comité préparatoire un texte de Déclaration ministérielle sur l'utilisation de l'eau, un document intitulé "Les solutions de Bonn", et une brochure publiée sous le titre "Les recommandations d'action de Bonn". Ces documents et brochure ont été distribués à tous les participants au Comité préparatoire. Parmi les 27 recommandations de la réunion de Bonn, celle ayant trait à la gouvernance des questions ayant trait à l'eau est essentielle. Elle souligne la responsabilité des gouvernements dans l'accès des populations à l'eau potable et insiste sur la mise en place de règles de transparence dans la gestion de l'eau et sur la priorité à donner aux populations les plus pauvres accès à l'eau potable. La recommandation sur les ressources financières se situe quant à elle dans l'esprit de la mise en oeuvre des engagements pris par les dirigeants du monde lors du Sommet du millénaire, et elle met l'accent sur l'usage harmonieux des ressources d'aide publique au développement, des financements nationaux et des investissements privés. S'il fallait résumer en une phrase l'esprit de la réunion de Bonn, a dit la représentante, elle viendrait du document des "Solutions de Bonn", qui stipule que "nous sommes convaincus que nous pouvons mieux gérer les ressources en eau, ce qui serait un grand pas en avant vers la réalisation d'un développement durable".
M. THORSTEINN INGOLFSSON (Islande), présentant les conclusions de la Conférence de Reykjavik sur la gestion responsable des pêcheries et la préservation des écosystèmes marins, a précisé que plus de 60 pays y étaient représentés aux côtés de trois institutions spécialisées des Nations Unies, 16 autres organisations intergouvernementales et 10 organisations non gouvernementales. L'objectif de cette Conférence, a-t-il ajouté, était de procéder à l'examen de l'impact de la gestion des pêcheries sur la préservation des écosystèmes marins. A ce titre, la Déclaration de Reykjavik insiste sur la nécessité de promouvoir la coopération dans le futur sur la gestion durable et responsable des pêcheries.
M. Ingolfsson a rappelé que la Déclaration de Reykjavik avait été approuvée par la 31ème session de la Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à Rome en novembre dernier. La Déclaration confirme l'importance de la gestion responsable des pêcheries pour assurer la sécurité alimentaire, le bien-être économique et le développement a souligné le représentant, insistant également sur le fait que l'aspect préservation des écosystèmes marins devrait être pris en compte dans la gestion des pêcheries et inversement. Il a mentionné ensuite les dispositions de la Déclaration qui insistent sur la nécessité d'incorporer la préservation des écosystèmes dans la gestion des pêcheries responsables à l'échelle individuelle et collective. Il a également mentionné l'introduction de plans de gestions efficaces afin de promouvoir la pêcherie responsable et le soutien aux pays en développement afin de les aider à mettre en place une gestion durable et responsable de leurs pêcheries. Enfin, il a recommandé la mise au point par la FAO de directives techniques sur la gestion des pêcheries et la préservation des écosystèmes.
Poursuivant, le représentant a fait une brève présentation des résultats relatifs aux aspects ayant trait à la pollution marine du Sommet international de la prévention de la pollution tenu à Montréal, du 18 au 20 octobre 2000. Il faudrait rapidement passer de la planification à l'action pour mettre fin à la rapide dégradation des milieux marins, à dit le représentant. Le manque de connaissances du public sur cette question a eu, selon les experts, des répercussions sur la manière dont les gouvernements pouvaient agir en la matière, a-t-il poursuivi. Tous les programmes concernant la protection des océans devraient être mieux coordonnés, et la Déclaration sur la prévention de la pollution marine adoptée à Montréal appelle les institutions internationales dont, entre autres, la Banque mondiale et le Fonds mondial pour l'environnement, à mieux soutenir le plan mondial d'action qui doit être mis en oeuvre en matière de prévention de la pollution des milieux marins. Nous espérons que le Comité préparatoire examinera en détail cette question de façon à ce que le Sommet de Johannesburg prenne les mesures qui s'y imposent dans le cadre de la mise en oeuvre d'Action 21.
M. GILBERT PARENT (Canada), présentant les conclusions du Sommet international de la prévention de la pollution, a fait observer que la prévention de la pollution est l'une des composantes essentielles du développement durable. Elle est, a-t-il ajouté, une promesse de bienfaits sociaux, économiques et écologiques intégrés et équilibrés au niveau individuel et de retombées positives à l'échelle locale, nationale et internationale. Rappelant que plus de 250 intervenants de 60 pays se sont rencontrés au Canada en octobre 2000 pour renforcer les partenariats déjà conclus et favoriser le cheminement de la prévention de la pollution, M. Parent s'est félicité du fait que le Sommet international de la prévention de la pollution commence à porter ses fruits grâce à de nouveaux engagements conclus à Montréal, comme par exemple le lancement du Réseau mondial d'information pour une production plus propre. Il a ajouté que ce réseau est une ressource vitale pour les entreprises et les gouvernements et qu'il fait fonction de lieu de convergence virtuel des tables rondes sur la prévention de la pollution, des réseaux de développement durable et de production plus propre et de la prévention de la pollution dans le monde. C'est aussi, a ajouté le représentant, un réseau en évolution qui prend la forme d'un partenariat entre les gouvernements, le secteur privé, les organismes internationaux, les ONG et les milieux universitaires.
Le représentant a ensuite fait savoir que le Sommet avait débouché sur une série de plans d'action mis sur pied pour faire avancer certains objectifs de développement durable en rapport avec les changements de comportement, l'éducation, le financement, la politique et le rôle des gouvernements. Parmi les mesures prônées par le Sommet, M. Parent a mentionné notamment l'élaboration d'un modèle mettant en évidence les conséquences sociales, économiques et environnementales des décisions prises en matière d'achats, la promotion de bons outils de planification commerciale, intégrant notamment des considérations environnementales et enfin la mise au point d'un soutien professionnel intégrant la prévention de la pollution aux tâches professionnelles dans tous les domaines d'activité.
M. DE BARROS, Représentant du secrétariat de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a déclaré qu'environ 180 Etats étaient désormais parties à la Convention. Une réunion a eu lieu à Genève du 8 au 9 octobre 2001 pour discuter de ce que le Sommet mondial pourrait examiner en matière de lutte contre la désertification dans le cadre de la mise en œuvre d'Action 21, en faisant ainsi pleinement entrer la lutte contre la désertification dans le concept de développement durable. Il est à noter, a dit le représentant, que la géographie de la pauvreté coïncide de plus en plus avec celle de la désertification et de la sécheresse des terres et de l'environnement.
M. De Barros a présenté les conclusions de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, qui s'est tenue du 29 octobre au 9 novembre 2001 à Marrakech (Maroc). Rappelant les grands axes retenus dans la Déclaration ministérielle de Marrakech, il a insisté sur le lien entre changements climatiques et développement durable. Cette Déclaration, a-t-il observé, fait état de synergies entre les diverses Conventions traitant des questions à l'ordre du jour de la Conférence des Nations Unies sur l'environnement et le développement (CNUED). Il a estimé que les Accords de Marrakech tracent la voie pour l'entrée en vigueur prochaine et rapide du Protocole de Kyoto.
M SU JILAN, Président de la Commission intergouvernementale des océans (CIO) de l'UNESCO, a déclaré que la gestion des océans relève de la responsabilité des Nations Unies et estimé que le Sommet de Johannesburg devra reconnaître la responsabilité des Nations Unies dans la gestion des océans. Il a insisté sur le fait que, comme c'est déjà le cas pour la gestion des écosystèmes sur les terres, des instruments juridiques doivent être adoptés pour celle des océans et pour la préservation des écosystèmes marins. Il a fait observer que les zones côtières abriteront 75% des populations mondiales d'ici 2025 avant de recommander une démarche intégrée et l'adoption d'un cadre unique de gouvernance des océans et des zones côtières. Il a lancé un appel à la coopération accrue des Etats à cette fin et a souligné que les Etats membres de la Commission s'étaient engagés à mettre en place un système mondial de gestion des océans. Il a demandé que le Sommet de Johannesburg prenne en compte les aspects de la gestion des océans et des zones côtières dans le contexte du développement durable global en répondant notamment aux préoccupations des petits états dont les structures économiques et sociales dépendent des ressources des océans.
M. PATRICIO BERNAL (UNESCO) a présenté ensuite les conclusions de la Conférence mondiale sur les océans et les zones côtières organisée à Paris du 3 au 7 décembre 2001 afin de faire le point sur les mesures prises après Rio. Il a souligné que cette rencontre avait permis à 124 participants gouvernementaux et à de nombreux experts représentant les ONG, les Universités et les autres structures de la société civile de discuter des voies et moyens de mettre en oeuvre les accords internationaux sur les océans. Il a insisté également, dans la perspective de Johannesburg, sur la nécessité de prendre en compte les questions de biodiversité marine, notamment mettant en garde contre les menaces que fait peser la surexploitation sur les écosystèmes marins. Il a ajouté que, lors de la Conférence de Paris, plusieurs recommandations ont été adoptées, la principale étant que grâce à une utilisation durable des ressources océaniques on peut parvenir à une meilleure préservation des écosystèmes marins. Il a ensuite évoqué la proposition relative au renforcement de l'utilisation de zones économiques exclusives ainsi que celle concernant la protection des zones marines par le biais de programmes de biodiversité.
M. KLAUS TOEPFER, Sous-Secrétaire général et Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a déclaré que 10 ans après Rio, le Sommet mondial pour le développement durable allait marquer un tournant crucial en matière de développement et de sauvegarde de l'environnement. Le premier forum mondial sur l'environnement a eu lieu à Malmoë en Suède, a rappelé M. Toepfer en ajoutant que les participants avaient alors adopté la Déclaration ministérielle de Malmoë, qui met en exergue le besoin d'une architecture de développement respectueuse de la préservation de l'environnement. Plus de 100 ministres étaient présents à Malmoë. A la suite de cette rencontre, le PNUE a abrité une réunion intergouvernementale à son siège de Nairobi, au terme de laquelle il a été conclu qu'il fallait renforcer la gouvernance internationale en matière de gestion de l'environnement. C'est sous cet angle qu'il a été demandé au PNUE de présenter au Comité préparatoire du Sommet de Johannesburg un rapport sur cette question essentielle. Il a été décidé que le processus de gouvernance environnementale préparé par le PNUE sera intégré aux documents qui seront soumis au Sommet mondial de Johannesburg. Nous vous informons que dans le cadre de l'élaboration des termes de cette gouvernance, les résultats de la réunion du Groupe ministériel intergouvernemental à composition non limitée sur les questions d'environnement qui aura prochainement lieu à Carthagène en Colombie le 12 février 2002, seront soumis à l'examen de ce Comité préparatoire à sa troisième session de fond. Dans son état actuel, le projet de document de gouvernance met l'accent sur l'amélioration de la coopération internationale, le renforcement des finances et du mandat du PNUE, le renforcement des capacités, le transfert des technologies, et une meilleure mobilisation des ressources
Mme ELISABETH KOGLER (Autriche), présentant les recommandations de la deuxième réunion du Forum mondial sur l'énergie durable qui s'est tenue dans son pays du 28 au 30 novembre 2001, a rappelé que ce Forum avait été initié par le Ministère des affaires étrangères autrichien il y a deux ans. Elle a expliqué que ce Forum constitue un nouveau cadre institutionnel pour la prise en compte des préoccupations énergétiques dans le cadre des programmes de développement durable. Elle a fait part des préoccupations de l'Autriche en matière de problèmes énergétiques, rappelant que son pays abrite nombre d'organisations spécialisées dans la gestion des ressources énergétiques, notamment l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Mme Kogler a ensuite précisé que la deuxième réunion du Forum, qui a réuni 85 participants représentant les Etats, les organisations non gouvernementales et le secteur privé, avait été le cadre d'une réflexion sur les questions de transferts de technologies vers des pays en développement ainsi que sur celles de l'électrification des zones rurales dans le cadre d'un développement durable.
Informations de base
Le Sommet mondial pour le développement durable devra produire initiatives et actions qui nous permettrons, ensemble, d’assurer notre survie et celle des générations futures, déclare le Secrétaire général dans le rapport*** qu'il a publié sur la mise en oeuvre d’"Action 21", l’ambitieux et précis programme de développement durable du Sommet de la terre de Rio.
A cet égard, le Secrétaire général fait une série de propositions dont l'examen fera partie des points inscrits à l'ordre du jour des travaux de cette première session de fond de la Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable, dont les travaux se sont ouverts ce matin au Siège et se tiendront jusqu'au 8 février. Le Secrétaire général suggère que les mécanismes de la mondialisation soient adoptés aux impératifs du développement durable à travers des mesures comme une meilleure gestion et coordination des politiques macroéconomiques; la levée des subventions qui causent des distorsions au sein du commerce international, et l'amélioration de l'accès aux marchés du Nord pour les produits en provenance des pays en développement. Les propositions du Secrétaire général incluent également le changement nécessaire des habitudes de production et de consommation qui pourrait se produire à travers une meilleure utilisation des ressources dans les pays développés. Le perfectionnement des régimes de gestion des écosystèmes et de la biodiversité et une meilleure mise en valeur des terres, des produits halieutiques et des forêts serait également une voie à examiner dans la promotion du développement durable, estime M. Kofi Annan en proposant aussi une plus grande mobilisation de ressources financières adéquates, et le transfert vers les pays du Sud de technologies respectueuses de l'environnement, qui pourrait être favorisé par le renforcement de l'aide publique au développement (APD) et des flux plus prévisibles et plus consistants d'investissements étrangers. Concernant l'Afrique, continent le plus affecté par la pauvreté, le Secrétaire général constate qu'elle a fait face à de formidables obstacles en matière de développement durable, dont des crises sanitaires -notamment le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme-, une baisse drastique de l'APD et une quasi-absence d'investissements étrangers directs (IED). Des initiatives spécifiques de promotion du développement durable sur le continent, dont des mesures visant à y étendre les bénéfices de la mondialisation, sont souhaitables, déclare M. Kofi Annan en en identifiant quelques-unes unes dans son rapport, et en proposant un renforcement de la gouvernance internationale en matière de promotion du développement durable.
Les travaux du Comité préparatoire seront enrichis par des apports du Groupe d'experts de haut niveau créé par le Secrétaire général sur la question du développement durable et qui s'est réuni pour la première fois le 29 octobre 2001. Ce Groupe d'experts s'est engagé à travailler sur des thèmes comme les liens entre secteur public et secteur privé, la gouvernance mondiale en matière de promotion du développement, et l'impact de la science et de la technologie sur le développement, qui seront traités au sein de sous-groupes de travail et feront l'objet de propositions d'actions concrètes. Les questions touchant à la mise en oeuvre des termes des trois conventions issues du Sommet de Rio, et qui sont la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique; la Convention sur la diversité biologique, et la Convention-cadre sur les changements climatiques, seront également examinées par le Comité préparatoire. Les questions touchant à la diversité biologique, et à la biosécurité, dont traite le Protocole de Carthagène, et qui sont parmi les plus importantes en matière de développement durable, feront partie des thèmes proposés pour Johannesburg, de même que celles concernant le contrôle des activités génératrices de pollutions, et notamment de gaz à effet de serre, dont traite le Protocole de Kyoto dont les conditions de la mise ont été récemment discutées à la réunion des Etats parties qui s'est tenue à Marrakech au Maroc.
Le Bureau de la Commission du développement durable constituée en comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable est composé comme suit: Président: M. Emil Salim (Indonésie); Vice-Présidents: Mmes Luiza Ribeiro Viotti (Brésil) et Diane Marie Quarless; MM. Ihab Gamaleldin (Egypte), Ositadanma Anadeu (Nigéria), Kyotoka Akasaka (Japon), Jan Kara (République tchèque), Alexandru Niculescu (Roumanie), Richard Ballhorn (Canada), et Lars-G. Engfeldt (Suède).
Les informations relatives aux activités du Comité préparatoire et au Sommet mondial pour le développement durable peuvent être consultées sur le site www.johannesburgsummit.org.
* Document E/CN.17/2002/PC.2/1
** Document E/CN.17/2002/PC.2/16 à paraître en français
*** Document E/CN.17/2002/PC.2/7
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