LE CONSEIL CREE AU SEIN DE L’ONU UN SECRETARIAT DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES
Communiqué de presse ECOSOC/6025 |
Conseil économique et social ECOSOC/6025
Session de fond de 2002 25 juillet 2002
39e et 40e séances plénières – matin et après-midi
LE CONSEIL CREE AU SEIN DE L’ONU UN SECRETARIAT DE L’INSTANCE PERMANENTE SUR LES QUESTIONS AUTOCHTONES
Il se prononce sur la série de décisions
recommandées par la Commission de droits de l’homme
Par l’adoption d’une série de résolutions et de décisions, le Conseil économique et social a conclu aujourd’hui l’examen des questions sociales et des questions relatives aux droits de l’homme. Dans ce cadre, le Conseil a décidé de créer un secrétariat au sein du Département des affaires économiques et sociales du Secrétariat de l’ONU pour aider les membres de l’Instance permanente sur les questions autochtones qui a tenu sa première session du 13 au 24 mai 2002. Ce secrétariat aura pour mission de mettre en oeuvre le programme d’activités approuvé par l’Instance mais aussi de sensibiliser aux questions autochtones et d’encourager l’intégration et la coordination des activités du système des Nations Unies relatives à ces questions autochtones.
Le Secrétaire général est d’ailleurs prié de communiquer toutes les informations pour permettre au Conseil de mener l’examen de tous les mécanismes, procédures et programmes existant afin de rationaliser les activités, d’éviter les doubles-emplois et de favoriser l’efficacité. Le financement des activités de l’Instance permanente devant être imputé sur le budget ordinaire, de nombreuses délégations se sont déclarées surprises des incidences financières de la deuxième session de l’Instance qui doit se dérouler à New York du 12 au 23 mai 2003. L’adoption du texte pertinent par 44 voix pour et 9 abstentions (Andorre, Allemagne, Etats-Unis, France, Géorgie, Inde, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni) a été suivie par les interventions des Etats-Unis, de l’Australie, du Royaume-Uni, des Pays-Bas, de la Chine, du Japon et de l’Allemagne.
Le Conseil a adopté 43* décisions recommandées par la Commission des droits de l’homme à sa cinquante-huitième session qui s’est déroulée à Genève du 18 mars au 26 avril 2002. Le Conseil a rejeté, par 30 voix contre, 21 voix pour et 2 abstentions, la décision intitulée «Interaction entre le secrétariat responsable de la procédure établie conformément à la résolution 1503 du Conseil et la Division de la promotion de la femme», qui aurait consisté à mettre fin à la pratique selon laquelle Commission des droits de l’homme peut transmettre à la Division de la promotion de la femme les communications –plaintes- dont elle est saisie par l’intermédiaire de la Commission de condition de la femme. A ce sujet, plusieurs délégations ont réitéré leurs doutes quant à la légalité d’une telle pratique et rappelé le caractère confidentiel de ces plaintes. Ont pris la parole les représentants du Danemark, au nom de l’Union européenne, de Cuba, de l’Iran, de la Chine, du Pakistan, de l’Afrique du sud, du Bénin, de l’Egypte et de l’Arabie saoudite.
(à suivre)
Au titre des textes adoptés, il faut signaler celui approuvant les décisions de la Commission de créer un groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer des normes complémentaires pour actualiser les instruments contre le racisme et un groupe de cinq experts indépendants sur les personnes d’ascendance africaine comme mesures de mise en oeuvre du Programme d’action adopté par la Conférence mondiale contre le racisme. Ce texte adopté par 30 voix pour, 17 voix contre et 3 abstentions a suscité les commentaires du Danemark.
S’exprimant, au nom de l’Union européenne et des pays associés, le représentant danois, qui a voté contre le texte, a estimé que la création du groupe intergouvernemental va au-delà de ce qui a été convenu à Durban. Le texte a également été rejeté par le représentant des Etats-Unis qui a dit ne pouvoir adhérer aux résultats de travaux auquel son pays n’a pas participé. Outre ces représentants, ceux de Cuba, de l’Afrique du Sud, d’Israël et d’Australie ont également pris la parole.
Quant à la décision de proroger pour un an le mandat de l’expert indépendant chargé d’examiner la question d’un projet de protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et de créer un groupe de travail pour examiner les options présentées, le représentant des Etats-Unis a jugé inopportun de créer un tel groupe avant la fin du travail de l’expert indépendant. Ce texte adopté par 46 voix pour, 1 voix contre (Etats-Unis) et 4 abstentions (Australie, Inde, Japon et Pakistan) a suscité des explications de vote supplémentaires de l’Australie, de Cuba et du Suriname.
La décision sur la question de la violation des droits dans les territoires occupés, a été adoptée par 27 voix pour, 2 voix contre (Australie, Etats-Unis) et 17 abstentions. Par ce texte, le Conseil approuve la décision de prier le Rapporter spécial de suivre l’application des recommandations de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme et de la Commission d’enquête sur les droits établies dans le cadre de la deuxième Intifada. En expliquant son opposition au texte, le représentant des Etats-Unis a regretté que ce dernier ignore les actes terroristes et les incitations à la violence. Il a jugé, concernant la décision sur la situation des droits détenues libanais en Israël, qu’en ne faisant aucune allusion aux violations de la Ligne bleue par le Hezbollah, le texte pêche par un manque d’équilibre. Outre les Etats-Unis, l’Australie et le Pérou se sont exprimés sur l’un des textes.
La prorogation pour un an du mandat du Rapporteur spécial chargé d’étudier la situation des droits de l’homme au Soudan a conduit le représentant de ce pays à commenter cette décision qui a été adoptée sans vote. Il a ainsi souligné que la résolution sur laquelle se fonde la décision ne fait aucune mention des progrès enregistrés par son pays dans la réalisation d’une paix durable qui ne pourra que renforcer les acquis en matière de droits de l’homme. Il a ainsi rappelé la signature le 12 juillet dernier d’un accord de paix et la tenue, le 12 août prochain, de négociations pour avancer sur cette voie. Ont fait écho à ces propos, les représentants de l’Egypte, de l’Iran, de Cuba, de la Chine, de la Libye et du Nigéria.
Toujours au titre des questions sociales et des questions relatives aux droits de l’homme, le Conseil a adopté une résolution sur l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du HCR. Il a, en outre, pour adopter les résolutions pertinentes, rouvert à l’examen les questions relatives aux activités opérationnelles de développement; à l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance et aux répercussions économiques et sociales de l’occupation israélienne. Enfin, le Conseil a été saisi de projets de texte relatifs aux questions économiques et aux questions relatives aux droits de l’homme.
Le Conseil devrait achever ses travaux demain vendredi 26 juillet. Il a prévu des consultations officieuses à partir de 10 heures et reprendre à partir de 15 heures l’adoption des textes en suspens.
* Les décisions et les résolutions de la Commission des droits de l’homme sur lesquelles elles se fondent figurent au document E/2002/23 (Part I et II)
QUESTIONS SOCIALES ET QUESTIONS RELATIVES AUX DROITS DE L’HOMME
Droits de l’homme
Le Conseil économique et social a adopté aujourd’hui les 43 projets de décision recommandés par la Commission des droits de l’homme dans son E/2002/23(Part I). Certains d’entre eux ont été adoptés à l’issue d’un vote.
Ainsi, la résolution sur la question de la violation des droits de l’homme dans les territoires occupés y compris la Palestine a été adoptée par 27 voix pour, 2 voix contre (Australie et Etats-Unis) et 17 abstentions. Par cette résolution, le Conseil approuve la décision de la Commission de prier le Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 de suivre l’application des recommandations figurant dans le rapport du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme ainsi que celles figurant dans le rapport de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme.
La représentante des Etats-Unis a estimé que ce texte ignore les attentats terroristes contre Israël et les incitations à la violation. Il ne fait aucun doute, a-t-elle reconnu, qu’il y a eu des violations des droits de l’homme. Les Etats-Unis travaillent avec les dirigeants de la région et ceux de la communauté internationale pour faire vivre la vision de deux Etats vivant côte à côte. L’adoption de cette résolution, a encore estimé la représentante, ne fera rien pour améliorer la situation des droits de l’homme dans la région. Elle rendra plus difficiles le rapprochement entre les deux parties et la reprise des négociations.
Le représentant du Pérou a expliqué son abstention par le fait que les dispositions de la résolution dépassent de loin la protection des droits de l’homme. Il a condamné toutes les violations du droit humanitaire international quel qu’en soit l’auteur. Il a aussi condamné catégoriquement tous les actes de terrorisme surtout contre la population civile. Le terrorisme, a-t-il dit, ne saurait être justifié quelle qu’en soit la cause et n’est pas compatible avec la recherche d’une solution juste du conflit.
La résolution sur la situation des droits fondamentaux des détenus libanais en Israël a été adoptée par 25 voix pour, 1 voix contre (Etats-Unis) et 22 abstentions. Par cette résolution, le Conseil fait sienne la décision de prier le Secrétaire général de porter la résolution 2002/10 de la Commission des droits de l’homme à l’attention du Gouvernement israélien et de demander à celui-ci de se conformer à ses dispositions.
La représentante des Etats-Unis a indiqué que son pays s’oppose énergiquement à ce texte car il n’est pas équilibré et ne peut contribuer à la réduction de la tension. Les violations de la ligne bleue avaient été condamnées par le Secrétaire général le 12 juillet. La résolution ne fait aucune allusion aux violations. En critiquant seulement Israël pour les violations, la résolution est fondamentalement déséquilibrée. En outre, le texte ne mentionne pas les mesures positives prises par le Gouvernement d’Israël, notamment l’autorisation donnée au Comité international de la Croix-Rouge de visiter les prisonniers.
Le représentant de l’Australie a expliqué l’abstention de son pays car cette résolution n’est pas équilibrée et qu’elle n’apporte rien à la cause de la paix.
La résolution sur la situation des droits de l’homme en Iraq a été adoptée sans vote. Par cette résolution, le Conseil économique et social fait sienne la décision de la Commission de proroger d’un an encore le mandat du Rapporteur spécial.
Le représentant de l’Iraq a regretté que le projet ait un langage de confrontation et non de dialogue. Les auteurs du texte qui continuent d’ignorer les conséquences de l’embargo imposé au pays depuis 11 ans évitent soigneusement de mentionner en toute franchise le drame et les horreurs auxquels est soumise la population iraquienne. Le seul changement intervenu dans ce texte récurrent est la mention de la visite en Iraq du Rapporteur spécial. Toutefois, les auteurs du texte se gardent bien de mentionner la teneur des conservations que le Rapporteur a eues avec les dirigeants iraquiens. Il est donc regrettable que ces auteurs écartent l’aspect positif de ce dialogue, ce qui leur permet en fait de faire fi des violations du droit international humanitaire que constituent l’embargo. L’Iraq continue de dénoncer la subjectivité des analyses présentées par le Rapporteur dans ses rapports. Il est regrettable que les mêmes allégations par exemple sur la situation des minorités soient répétées d’une année à l’autre, a encore dit le représentant. La prorogation du mandat du Rapporteur spécial n’est rien d’autre qu’une atteinte à la souveraineté du pays, a-t-il estimé.
Seuls le dialogue et la coopération pourront contribuer à l’amélioration de la situation des droits de l’homme dans le monde. L’Iraq aurait souhaité que les résultats de la première visite effectuée par le Rapporteur spécial soit reflété dans le projet de résolution. Il aurait aussi été souhaitable que les auteurs de la résolution soient plus objectifs et prennent en compte les conséquences de l’embargo et de l’agression militaire américaine et britannique, a dit le représentant en invitant les Etats de l’Union européenne à sortir de leur silence devant la situation humanitaire de l’Iraq.
Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que la résolution vise en fait à accroître les souffrances du peuple iraquien. Le texte est dépourvu de toute objectivité et ignore les droits politiques, économiques et culturels du peuple iraquien. Il n’apporte pas de changement en dépit de sérieux efforts de coopération déployés par le Gouvernement iraquien. Il faut regretter d’ailleurs que le rapport du Rapporteur spécial ne reflète pas les progrès en matière des droits de l’homme en Iraq. Le texte est en fait une violation de la souveraineté de l’Iraq. C’est la raison pour laquelle la Libye rejette catégoriquement ce texte, a conclu le représentant en plaidant pour un rapprochement entre l’Iraq et le Koweït pour régler promptement leur différend.
Le représentant de Cuba a indiqué son incapacité à s’associer au consensus étant donné qu’il s’agit d’une ingérence dans les affaires intérieures de l’Iraq et que le texte ne fait aucune référence aux problèmes humanitaires subis par la population iraquienne.
Par la décision relative à la situation des droits de l’homme au Soudan, adoptée sans vote, le Conseil économique et social, prenant note de la résolution 2002/16 de la Commission des droits de l’homme, fait sienne la décision de la Commission de proroger d’une année encore le mandat du Rapporteur spécial.
Le représentant du Soudan a estimé que le texte est visiblement partial, il adopte la cause du parti rebelle. Il a indiqué qu’il ne souhaite pas réfuter les allégations infondées contenues dans cette résolution. Il a informé les membres du Conseil sur les efforts du Groupe africain à Genève pour faire disparaître ces allégations. Le Groupe des Etats d’Afrique, a-t-il expliqué, a présenté à la délégation de l’Union européenne un projet de déclaration du Président soudanais sur la situation des pourparlers de paix dans son pays. Il a été transmis en mars 2002 à la délégation européenne, qui n’a fait aucun commentaire. Après six semaines, cette délégation a présenté le projet de résolution à laquelle il est fait référence aujourd’hui au Conseil sans procéder à aucune consultation, sans même contacter le Groupe africain. Le représentant a rejeté catégoriquement la sélectivité, la politisation des questions des droits de l’homme. Mon pays continue à essayer de progresser en matière des droits de l’homme malgré les terribles obstacles auxquels il fait face. Le représentant a fait valoir les efforts du Soudan en faveur d’une paix durable. Il s’est dit heureux d’annoncer que ces efforts ont été couronnés de succès puisqu’un accord a été signé le 20 juillet dernier. La signature d’un tel accord aura certainement une incidence positive sur la situation des droits de l’homme dans le pays. Il a espéré que les négociations à venir du 12 août permettront de progresser. Il s’est dissocié de cette résolution.
Le représentant de l’Egypte a estimé que le texte ne reflète pas les initiatives du Soudan de coopérer avec la communauté internationale. Le meilleur moyen de promouvoir la situation des droits de l’homme est la coopération et non les accusations. L’Union européenne a négligé les initiatives du Nigéria. L’Egypte se dissocie de la décision de l’ECOSOC.
Le représentant de l’Iran a indiqué que son pays n’est pas en mesure d’appuyer cette décision. Toute initiative des droits de l’homme devrait s’inscrire dans l’esprit de coopération et de dialogue, a-t-il estimé. Au Soudan, la communauté internationale constate aujourd’hui des changements importants. Plusieurs mesures constructives indiquent bien l’engagement intense du Soudan à remplir ses engagements internationaux pour améliorer la situation des droits de l’homme. L’Iran se désolidarise du consensus.
Le représentant de Cuba a indiqué que son pays ne se rallie pas au consensus. C’est un bon exemple de manipulation sélective. Il s’agit d’une démarche punitive.
Le représentant de la Chine s’est félicité de l’Accord de paix conclu récemment par le Gouvernement soudanais. La communauté internationale devrait comprendre ces progrès et ne pas politiser la question des droits de l’homme. La délégation chinoise ne se rallie pas au consensus sur le texte.
Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a indiqué que les efforts continus déployés par le Soudan pour garantir les droits de l’homme ne sont pas reconnus. Il aurait mieux valu l’encourager que l’accuser, a-t-il insisté, estimant que cela confirme le choix d’une approche sélective. Il a exhorté les pays à opter pour le dialogue qui est le meilleur moyen de régler les problèmes. La Libye ne peut pas se joindre au consensus sur cette décision.
Le représentant du Nigéria a indiqué qu’il appuyait le Soudan. On ignore les engagements constructifs du Gouvernement du Soudan pour établir une paix durable, a-t-il estimé, ajoutant qu’il se désolidarisait donc du texte.
La décision sur la situation des droits de l’homme à Cuba a été adoptée sans vote. Par cette décision, le Conseil approuve la décision de la Commission de demander à la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de prendre les dispositions voulues pour l’envoi d’un représentant personnel afin que le Haut Commissariat des Nations Unies coopère avec le Gouvernement cubain à l’application de la résolution de la Commission des droits de l’homme.
Le représentant de Cuba a estimé que le texte sur la prétendue situation des droits de l’homme à Cuba ne se fonde pas sur l’objectivité et la coopération qui doivent présider à l’examen de telles questions. Le texte illustre, en fait, la détermination des Etats-Unis à maintenir le blocus qui est une violation flagrante des droits de l’homme du peuple cubain. La résolution sur laquelle se fonde cette décision a été adoptée à l’issue d’un vote serré qui a montré combien les gouvernements subordonnés n’ont d’autres choix que de céder à la menace. Le langage «doux» de coopération ne saurait masquer les intentions politiques. On voit là l’hypocrisie et la politique de deux poids deux mesures. Beaucoup comprennent aujourd’hui que les actes politiquement motivés contre Cuba portent en fait atteinte aux droits de l’ensemble de la communauté internationale.
Cuba, a poursuivi le représentant, est fier de son dossier en matière de droits de l’homme. Récemment, son peuple a confirmé son appui à la Constitution. Cuba ne reconnaît donc aucune légitimité au mandat du futur représentant personnel et réitère sa décision de ne coopérer en aucune façon avec lui.
Le représentant du Soudan a rejeté catégoriquement l’exploitation de la question des droits de l’homme à des fins sélectives ainsi que la politisation délibérée de ces questions. Il a aussi rejeté l’esprit de confrontation qui prime manifestement sur le dialogue et la coopération. Le Soudan, a-t-il dit, s’associe à la déclaration de Cuba et refuse d’adhérer au consensus.
Le représentant du Zimbabwe a rejeté la décision et la résolution sur laquelle elle se fonde comme politiquement motivée et comme ayant peu de rapport avec la situation des droits de l’homme à Cuba. Ces textes, a-t-il insisté, ne se fondent sur aucun principe qui doit présider à l’examen de ces questions. Il faut constater les grands progrès accomplis à Cuba et garder à l’esprit les principes d’impartialité et d’objectivité.
Le représentant du Pakistan a lui aussi rejeté l’impartialité et la sélectivité dans l’examen des questions relatives aux droits de l’homme. Il a rappelé l’opposition de son pays à la résolution sur laquelle se fonde la décision.
Le représentant du Nigéria s’est également dissocié du consensus au sujet de la résolution et de la décision.
Le représentant de l’Afrique du Sud s’est opposé à toute tentative du genre des textes présentés qui ne sauraient contribuer à l’amélioration des droits de l’homme à Cuba. L’intention réelle de ces initiatives, a-t-il estimé, est de réaliser l’agenda de certains Etats qui, de toute évidence, veulent isoler Cuba et son peuple.
Le représentant du Burundi a expliqué son opposition au texte en estimant qu’il illustre à la perfection la politique de deux poids deux mesures et la pratique consistant à utiliser les droits de l’homme pour porter atteinte à la dignité des pays, et des pays faibles, en particulier.
Le représentant de la Fédération de Russie a réitéré son opposition à la politisation du travail de la Commission des droits de l’homme. Il s’est dit convaincu que les résolutions sur Cuba n’ont que très peu de rapport avec une préoccupation relative aux droits de l’homme.
Le représentant de l’Angola a constaté que l’adoption de la même résolution d’année en année n’a pas eu l’effet escompté. Il faut trouver des moyens plus dynamiques pour trouver une solution à la situation des droits de l’homme à Cuba qui, du reste, évolue de façon positive, a-t-il estimé.
Le représentant de la Jamahiriya arabe libyenne a estimé que la résolution et la décision visent en fait le système politique cubain et sont contraires au droit des peuples à choisir leur système de gouvernement. Ce texte est sélectif, partial et subjectif. La Libye ne peut que s’y opposer et invite les auteurs du texte à éviter la division.
Le représentant de la République islamique d’Iran, rappelant sa position de principe sur le dialogue et la coopération, a souligné que la confrontation ne peut qu’entraîner les stéréotypes, les attitudes de deux poids deux mesures et la partialité. L’Iran rejette cette tendance et estime que ce type de résolutions vise à subordonner les droits de l’homme a d’autres priorités. Ceci ne peut que nuire aux idéaux de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Le processus actuel ressemble plus à un impératif de supériorité et partant, l’Iran voit la résolution sur laquelle se fonde la décision comme une tendance politique anti-cubaine qui ne vise aucunement à protéger les droits de l’homme.
Le représentant de la Chine a estimé que la résolution adoptée par la Commission est le fruit d’une politique antagoniste. Cuba est victime d’un embargo contraire au droit au développement et il est regrettable que certains continuent de faire adopter des résolutions contraires aux droits de l’homme. La Chine appuie la position de principe de Cuba sur cette question.
La représentante du Suriname en tant que seul pays des Caraïbes membres du Conseil, a estimé que pour cette raison, son pays ne peut s’associer au consensus.
La décision portant sur la jouissance effective, dans tous les pays, des droits économiques, sociaux et culturels proclamés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et dans le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, et étude des problèmes particuliers que rencontrent les pays en développement dans leurs efforts tendant à la réalisation de ces droits de l’homme, a été adoptée par le Conseil économique et social par 46 voix pour, 1 voix contre (Etats-Unis) et 4 abstentions (Australie, Inde, Japon, Pakistan). Le Conseil approuve ainsi les décisions prises par la Commission des droits de l’homme, notamment celle de reconduire pour un an le mandat de l’expert indépendant chargé d’examiner la question d’un projet de protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et celle de créer un groupe de travail qui sera chargé d’examiner les options qui s’offrent en ce qui concerne l’élaboration d’un tel protocole.
Le représentant des Etats-Unis a indiqué que son pays s’oppose au texte car ils ne pensent pas que l’on doive créer ce groupe de travail avant que l’expert indépendant n’ait étudié les mérites de cette création. Il a jugé qu’il n’est pas opportun maintenant de créer ce mécanisme. L’article 2 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, a-t-il précisé, stipule que les Etats parties s’engagent à prendre des mesures pour assurer la pleine jouissance de ces droits. Il n’est pas possible d’opter pour plusieurs mécanismes à la fois.
Le représentant de Cuba a invité les délégations à voter en faveur de cette décision.
Le représentant de l’Australie a expliqué l’abstention de son pays n’indique pas un affaiblissement à l’égard de ces droits. Il s’est dit inquiet de la création d’un groupe pour l’étude d’un nouveau mécanisme. Il s’est dit convaincu qu’il faudrait appuyer les mécanismes existants.
La représentante du Suriname a affirmé qu’elle avait hâte de voir entrer en vigueur ce protocole.
La décision sur le droit à l’alimentation a été adoptée par 49 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et une abstention (Australie). Par ce texte, le Conseil fait sienne la décision de la Commission de prier le Rapporteur spécial de présenter un rapport à l’Assemblée générale à sa cinquantième-septième session.
La représentante des Etats-Unis a estimé que pour assurer la sécurité alimentaire, il faut augmenter la production, encourager la croissance et ouvrir les marchés. En la matière, la principale responsabilité incombe aux gouvernements. Or, le Rapporteur spécial veut promouvoir le droit à l’alimentation comme un droit qui peut être invoqué devant les tribunaux, a regretté la représentante.
La décision portant sur la mondialisation et ses effets sur la pleine jouissance des droits de l’homme a été adoptée par 31 voix pour et 20 contre. L’ECOSOC approuve ainsi, entre autres, la décision de la Commission des droits de l’homme de prier la Haut-Commissaire des Nations-Unies d’étudier et de préciser le principe fondamental de non-discrimination et son application à l’échelon mondial.
La décision sur les effets des politiques d’ajustement structurel et de la dette extérieure sur la jouissance effective de tous les droits de l’homme, en particulier des droits économiques, sociaux et culturels a été adoptée par 24 voix pour, 20 voix contre et 7 abstentions (Argentine, Bahreïn, Chili, Costa Rica, El Salvador, Mexique et Pérou). Par ce texte, le Conseil autorise le Groupe de travail à poursuivre ses travaux relatifs à la définition des orientations de base concernant les programmes d’ajustement structurel et les droits économiques, sociaux et culturels qui pourraient servir de support à un dialogue continu entre les organismes de défense des droits de l’homme et les institutions financières internationales.
La décision relative au droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale susceptible d’être atteint a été adoptée par le Conseil économique et social par 49 voix pour, 2 voix contre (Australie et Etats-Unis). L’ECOSOC approuve ainsi les décisions de la Commission des droits de l’homme, notamment celle de nommer un rapporteur spécial dont le mandat portera essentiellement sur le droit en question.
La représentante des Etats-Unis a regretté le fait d’ajouter des mandats superfétatoires au sein du système des Nations Unies. Outre les difficultés budgétaires et de gestion, il a indiqué que ce mandat s’inscrit dans une tentative visant à promouvoir l’idée d’une droit en matière de bonne santé.
Le représentant du Brésil a regretté la mise aux voix de ce projet. Il a indiqué que celui-ci vise à combler le vide dans le système dans la protection du droit de toute personne à jouir du meilleur état de santé physique et mentale. Aucun crédit supplémentaire ne serait nécessaire à la suite de l’adoption de ce projet de décision.
Le représentant du Japon a précisé que le bien-fondé de créer un nouveau poste de rapporteur est à examiner de très près au moment où l’on envisage la rationalisation de tout l’appareil des Nations Unies.
Le représentant de l’Australie a indiqué qu’il appuyait l’idée de cette résolution. Il a voté contre car il s’est dit profondément préoccupé par la nomination d’un nouveau rapporteur spécial. Il a noté un chevauchement entre les compétences de ce nouveau rapporteur et d’autres mécanismes des Nations Unies. La création d’un nouveau mandat est coûteuse, a-t-il fait remarquer, ajoutant que les Etats n’ont pas suffisamment pensé au coût de ce nouveau mandat.
La décision sur le Groupe de travail sur les populations autochtones de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l’homme et Décennie internationale des populations autochtones a été adoptée par 50 voix pour et une abstention (Etats-Unis). Par ce texte, le Conseil autorise le Groupe à se réunir durant cinq jours avant la cinquante-quatrième session de la Sous-Commission.
La représentante des Etats-Unis a expliqué son abstention en estimant qu’il convient de transférer les fonctions du Groupe de travail à l’Instance permanente sur les questions autochtones pour éviter tout double-emploi et assurer une meilleure utilisation des ressources limitées dont disposent les Nations Unies.
La décision portant sur le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée a été adoptée par 30 voix pour, 17 contre et 4 abstentions. Cette décision a auparavant fait l’objet d’un amendement contenu dans le document E/2002/L.21 consistant à remplacer l’alinéa f) de la résolution de la Commission des droits de l’homme par le texte suivant: «De prier le Secrétaire général et créer et d’administrer, conformément au Règlement financier et aux règles de gestion financière de l’Organisation des Nations Unies, un fonds de contributions volontaires qui fournira des ressources supplémentaires pour:…»
Aux termes de sa décision, l’ECOSOC approuve entre autres la création d’un groupe de travail intergouvernemental qui aura pour mandat de faire des recommandations en vue de l’application effective du Programme d’action de Durban; et d’un autre groupe de travail de cinq experts indépendants sur les personnes d’ascendance africaine pour étudier les problèmes rencontrés par ces dernières dans la diaspora.
Le représentant du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a regretté que le texte de cette résolution aille au-delà de ce qui a été dit à Durban, prenant comme exemple le groupe de travail intergouvernemental. Il a également estimé que toute décision relative à la nomination du Rapporteur spécial relève pleinement du Président de la Commission des droits de l’homme. Le Consensus de Durban devrait être maintenu. Il votera contre le projet de décision.
La représentante des Etats-Unis a indiqué qu’elle ne pouvait pas appuyer ce texte qui se fonde sur les résultats de travaux auxquels les Etats-Unis n’ont pas participé.
Le représentant de Cuba a indiqué qu’il n’y a pas de mesure figurant dans le projet de décision soumis à l’ECOSOC qui n’ait pas figuré dans le Programme de Durban. Il a été décidé à Durban de créer un mécanisme pour préparer des mesures complémentaires qui s’ajouteraient à la Déclaration de Durban, l’idée de créer un fonds a même été avancée. Ce qui a été décidé à Durban semble ne pas être appliqué. Nous voulons seulement appuyer ce qui a été décidé à Durban, a-t-il conclu.
Le représentant de l’Afrique du Sud s’est dit choqué par les observations de l’Union européenne, notamment celles relatives à la nomination du Rapporteur spécial.
Le représentant d’Israël a indiqué de nombreux pays, et aussi des ONG, essayent de viser certains pays. Il a fait en outre observer qu’en un an et demi, le nombre d’attaques antisémites dans le monde a augmenté.
Le représentant de l’Australie a voté contre le projet de résolution car il s’est dit profondément déçu des discussions politiques de Durban l’an dernier. Il s’est dit inquiet de voir proliférer les mécanismes. Il ne s’agit pas d’un vote contre la poursuite des efforts internationaux contre le racisme, a-t-il précisé.
La décision relative à la composition du personnel du Haut Commissariat aux droits de l’homme a été adoptée par 31 voix pour, 18 voix contre et 2 abstentions Par ce texte, le Conseil fait sienne la décision de la Commission de prier le Corps commun d’inspection d’entreprendre un examen complet de la gestion et de l’administration du Haut Commissariat, en s’attachant en particulier à leurs effets sur les politiques de recrutement et sur la composition du personnel.
La décision relative à l’interaction entre le Secrétariat responsable de la procédure établie conformément à la résolution 1503 (XLVIII) du Conseil économique et social et la Division de la promotion de la femme a été rejetée par 21 voix pour, 30 contre, et 2 abstentions. Par ce texte, l’ECOSOC aurait fait sienne la décision de la Commission de prier le Secrétariat responsable de la procédure de mettre immédiatement un terme à sa façon de procéder, consistant à transmettre des listes mensuelles confidentielles à la Division de la promotion de la femme.
Le représentant de Cuba a souligné qu’il s’agit d’une question très complexe. Il a préféré que l’on reporte la prise de décision à propos de ce projet pour que les membres du Conseil puissent avoir d’autres consultations sur les répercussions de ce projet. La promotion de la femme est une question très importante mais il a souhaité que soient évitées des pratiques non fondées sur un cadre juridique approprié.
Le représentant du Pakistan ainsi que celui de la Chine ont appuyé la proposition de Cuba de reporter le débat.
La représentante de l’Italie a estimé que le Conseil doit se prononcer sur la recommandation faite par la Commission des droits de l’homme.
Le représentant de l’Argentine s’est lui aussi opposé à la proposition cubaine. On ne peut pas dire que cette pratique n’a pas de base juridique, son interruption apparaît comme sans fondement, il faut donc se prononcer et voter contre cette proposition, a-t-il estimé.
Le représentant du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a exprimé son désaccord avec l’argument selon lequel la pratique de la mise en commun des informations nuirait à la confidentialité.
Le représentant de l’Iran a pour sa part a fait remarquer qu’il n’y a jamais eu aucune base juridique à la mise en commun de ces informations, il y a seulement un avis juridique. Les actions juridiques découlent de la décision des instances intergouvernementales et pas d’un avis au sein du système juridique. Il a ensuite posé la question de la définition de la confidentialité. Il a demandé aux membres de voter en faveur de la décision soumise.
Le représentant de la Chine a demandé s’il y a une base juridique pour appliquer la procédure à la Division de la promotion de la femme.
Le représentant du Pakistan a estimé qu’il fallait mettre fin au partage d’informations.
La représentante du Soudan a appuyé sans réserves la déclaration de l’Iran sur la différence entre les procédures de la Commission et la Division. Elle a souhaité une réponse claire concernant la base juridique du lien entre les deux procédures.
Le représentant de l’Afrique du Sud a indiqué qu’il allait voter pour cette décision. Il s’est dit convaincu que cette pratique est faussée et n’a pas de base juridique. Il ne s’agit en outre pas de la mise en commun d’informations mais d’allégations, a-t-il estimé.
La représentante du Bénin a souligné que la Commission de la promotion de la femme a toujours fait preuve d’une grande responsabilité. Elle n’est pas un tribunal qui juge les femmes et les sanctionne. Elle essaye plutôt de faire avancer la cause des femmes. Le problème juridique est soulevé car on souhaite interrompre cette pratique. S’il n’existe pas de bases juridiques, il faudrait les chercher à l’avenir.
La représentante de l’Egypte a souligné qu’il est très important que chaque commission s’en tienne au mandat qui lui est confié, les pratiques illégales sont inadmissibles. Elle a demandé de voter en faveur de la décision.
Le représentant de l’Arabie saoudite a jugé très important le principe de la confidentialité. Il a demandé de voter en faveur du projet de décision.
La décision relative au Forum social a été adoptée par 30 voix pour, 3 voix contre (Australie, Etats-Unis, Japon). Par ce texte, le Conseil autorise la tenue à Genève, pendant deux jours avant la 54ème session de la Sous-Commission de la promotion et de la protection des droits de l’homme, d’un forum de présession sur les droits économiques, sociaux et culturels dit Forum social.
La représentante des Etats-Unis a estimé que la convocation de ce Forum compromet les efforts de rationaliser des travaux des mécanismes internationaux des droits de l’homme. Les travaux de ce Forum, a-t-elle estimé, reprennent les travaux d’une Sous-Commission des droits de l’homme. De plus, le Forum met l’accent sur la réduction de la pauvreté empiétant ainsi sur les prérogatives de la FAO. La représentante s’est dite surprise que le Forum ait déjà commencé ses travaux alors que le Conseil ne se prononce qu’aujourd’hui sur son existence.
Le représentant du Haut Commissaire aux droits de l’homme a annoncé que la réunion n’a pas eu lieu contrairement aux propos de la représentante américaine. Le Forum aura lieu durant la session normale de la Sous-Commission dont il dépend à savoir du 30 juillet au 2 août.
Le représentant du Danemark, au nom de l’Union européenne, a réitéré son intention de s’abstenir lors du vote jugeant qu’il aurait fallu prévoir les réunions du Forum durant la session de la Sous-Commission.
Le représentant de Cuba a appuyé les efforts du Haut Commissariat pour assurer un fonctionnement efficace du Forum.
La représentante du Japon a expliqué son opposition en regrettant que les informations sur les incidences financières de la décision aient été présentées aux délégations juste avant l’adoption. Elle a relevé les prévisions budgétaires représentent désormais 20% de plus que ce qui a été discuté pendant la session de la Commission des droits de l’homme.
La décision relative aux droits et responsabilités de l’homme a été adoptée par 29 voix pour, 19 contre et 5 abstentions. Par ce texte, le Conseil décide de prier le Rapporteur spécial de présenter à la Commission des droits de l’homme son rapport final contenant l’étude demandée.
La décision relative à l’organisation des travaux de la 59ème session de la Commission des droits de l’homme a été adoptée par 50 voix pour et 2 voix contre (Australie et Etats-Unis). Par ce texte, le Conseil autorise la tenue de 14 séances supplémentaires avec tous les services de secrétariat nécessaires.
La représentante des Etats-Unis s’est opposée à l’idée d’autoriser des réunions supplémentaires compte tenu de leurs incidences financières. Elle a souhaité que désormais toute autorisation de réunions supplémentaires soit présentée après la parution du rapport du Secrétaire général sur la rationalisation des instruments des droits de l’homme.
La représentante du Japon a appelé la Commission à faire tous les efforts possibles pour terminer ses travaux à la période prévue.
Le représentant de l’Australie a expliqué qu’il s’opposait au texte pour encourager des pratiques plus efficaces et plus conformes aux contraintes budgétaires.
Instance permanente sur les questions autochtones
Aux termes du projet de résolution relative à l’Instance permanentesur les questions autochtones (E/2002/L.16) adoptée sans vote, le Conseil économique et social recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général de créer un secrétariat au sein du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies pour aider les membres de l’Instance à s’acquitter de leur mandat et d’établir un fonds de contributions volontaires pour l’Instance.
L’Assemblée recommanderait également au secrétaire général, lors de recrutement du personnel du secrétariat conformément à l’Article 101 de la Charte des Nations Unies, de prendre dûment en considération toutes les candidatures, y compris celles émanant de personnes autochtones.
La représentante du Suriname s’est dite en faveur de l’excellente résolution présentée ici. Elle a annoncé qu’elle reportait son amendement visant à créer un poste de Conseiller spécial de l’Instance permanente.
Le représentant du Japon a demandé instamment au Secrétaire général de tenir compte du fait que l’Instance ne doit être financée que dans le cadre du budget ordinaire des Nations Unies.
Le représentant de l’Inde a souligné que l’Inde n’a pas de question de population autochtone car tous ses habitants sont autochtones mais elle a confirmé son appui à cette cause. La nécessité de définir les notions de populations et de peuples autochtones est plus forte que jamais, a-t-elle estimé. Les incidences financières sont importantes, il faut se hâter avec lenteur.
Aux termes d’une décision sur la deuxième session de l’Instance permanente (E/2002/L.19), adoptée par 44 voix pour et 9 abstentions (Andorre, Allemagne, Etats-Unis, France, Géorgie, Inde, Japon, Pays-Bas, Royaume-Uni), le Conseil décide que la deuxième session se tiendra au Siège de l’ONU, à New York, du 12 au 23 mai 2003. Saisi des incidences financières (E/2002/L.33), le Conseil a été informé que la deuxième session entraînerait des dépenses additionnelles de 107 300 dollars au chapitre des affaires de l’Assemblée générale et des services de conférences, et de 44 700 dollars au chapitre 22 des droits de l’homme, du budget-programme de l’exercice biennal 2002-2003. Le Conseil a en outre appris que le Secrétaire général considère que ces dépenses additionnelles devraient faire l’objet d’une ouverture de crédit par l’Assemblée, selon la procédure applicable à l’utilisation du fonds de réserve.
La représentante des Etats-Unis a rappelé la résolution pertinente du Conseil qui invite à ce que le financement de l’Instance se fasse sur la base des ressources disponibles. Les Etats-Unis ne sont pas en mesure d’appuyer un financement supplémentaire pour permettre la tenue de la réunion à New York plutôt qu’à Genève. Ayant dit cela, la représentante a dit attendre avec intérêt des discussions plus avant sur cette question avant d’annoncer son vote d’abstention.
Le représentant de l’Australie a lui appuyé l’Instance permanente et la tenue de sa session à New York. Il a néanmoins réitéré sa préoccupation quant au financement. Il s’est dit inquiet du fait que les ressources seraient tirées du fonds de réserve plutôt que des ressources disponibles. L’examen des mécanismes relatifs aux populations autochtones doit être encouragé afin de rationaliser les activités et répondre ainsi aux préoccupations en matière financière, a-t-il souligné.
Le représentant du Royaume-Uni a dit ne pouvoir accepter l’état des incidences financières. L’Instance, a-t-il dit, doit être financée sur la base des ressources disponibles. Le Royaume-Uni, a-t-il encore dit, s’abstiendra sur le texte et entend bien discuter de la question au sein de la Commission administrative et budgétaire.
La représentante des Pays-Bas s’est également dite surprise par les incidences sur le budget-programme qui oblige son pays à s’abstenir.
Le représentant de la Chine a souhaité savoir si les fonds prévus dans les incidences financières se matérialiseront. Le Conseil entend-il prendre une décision? a-t-il demandé. Répondant à cette question, la représentante du Secrétariat a indiqué que la Commission administrative et budgétaire sera saisie de cette question au cours de l’Assemblée générale.
Le représentant du Japon s’est également dit surpris par les incidences sur le budget-programme. Il a jugé que les dépenses devraient s’inscrire dans les ressources disponibles, expliquant que c’est la raison pour laquelle il s’est abstenu.
Le représentant de l’Allemagne a jugé déplorable d’être placé dans une telle situation en raison de la présentation tardive de l’état des incidences financières. Pourquoi le Secrétariat ne les a-t-il rendues publiques plus rapidement? s’est interrogé le représentant.
Aux termes du projet de décision portant sur l’Instance permanente sur les questions autochtones (E/2002/L.20), adoptée sans vote, le Conseil économique et social prie le Secrétaire général de communiquer toutes les informations demandées six semaines au moins avant sa session de fond de 2003, sans préjudice des résultats, pour permettre au Conseil de mener à bonne fin l’examen de tous les mécanismes, procédures et programmes existant dans le système des Nations Unies en matière de questions autochtones, y compris le Groupe de travail sur les populations autochtones, afin de rationaliser les activités, d’éviter les doubles emplois ou les chevauchements et de favoriser l’efficacité.
Aux termes de cette décision sur le Secrétariat de l’Instance permanente sur les questions autochtones (E/2002/32), adoptée sans vote, l’ECOSOC prie le Secrétaire général de présenter à l’Assemblée générale, à sa cinquante-septième session, des propositions concernant la mobilisation de ressources financière pour financer le secrétariat.
Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
Aux termes de la décision sur l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif du Programme du Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (E/2002/L.11) le Conseil économique et social recommande à l’Assemblée générale de se prononcer, à sa cinquante-septième session, sur la question de l’augmentation du nombre des membres du Comité exécutif, en le portant de 61 à 64 Etats.
Le Conseil économique et social a pris note d’une série de rapports relatifs aux questions sociales et aux questions relatives aux droits de l’homme. De nombreux commentaires ont été faits sur le rapport du Comité des droits économiques, sociaux et culturels (E/2002/22).
Le représentant de l’Iran a exprimé des réserves au sujet de l’expression orientation sexuelle mentionnée dans le rapport. Il a indiqué qu’il souhaitait se dissocier des paragraphes contenant cette expression.
La représentante de l’Egypte a également affirmé son objection au sujet des paragraphes portant sur les «orientations sexuelles». Elle a rappelé que sa délégation s’était opposée plusieurs fois à ces termes.
Le représentant du Pakistan a indiqué qu’il soutenait la résolution portant sur les exécutions extrajudiciaires. Il a cependant ajouté qu’il se dissociait des paragraphes contenant l’expression «orientation sexuelle».
La représentante du Soudan s’est, elle aussi, dissociée de ces paragraphes, de même que le représentant de la Libye.
ACTIVITES OPERATIONNELLES DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES AU SERVICE DE LA COOPÉRATION INTERNATIONALE POUR LE DEVELOPPEMENT
Rapport intérimaire sur la suite donnée à l’examen triennal d’ensemble des activités opérationnelles
Aux termes de la résolution sur l’Etat de l’application de la résolution 56/201 de l’Assemblée générale sur l’examen triennal des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E/2002/L.18), l’ECOSOC encourage tous les pays à poursuivre leur appui aux activités opérationnelles des Nations Unies en augmentant le financement, en particulier pour ce qui est des ressources ordinaires des fonds et programmes des Nations Unies et les engage à accorder davantage d’attention, entre autres, aux exigences du renforcement des capacités inhérent à la réduction du fossé numérique mondial. Il encourage également un renforcement de la coopération avec la Banque mondiale, les banques régionales et tous les fonds et programmes afin d’améliorer encore leur complémentarité et d’assurer une meilleure répartition du travail.
APPLICATION DE LA DECLARATION SUR L’OCTROI DE L’INDEPENDANCE AUX PAYS ET AUX PEUPLES COLONIAUX PAR LES INSTITUTIONS SPECIALISEES ET LES ORGANISMES INTERNATIONAUX ASSOCIES A L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES
Le Conseil économique a adopté la résolution relative à cette question (E/2002/L.15) par 33 voix pour, et 21 abstentions.
Aux termes de cette résolution, l’ECOSOC recommande que tous les Etats intensifient leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies afin d’assurer l’application de la Déclaration et des autres résolutions pertinentes des Nations Unies. Il recommande également à tous les gouvernements d’intensifier leurs efforts au sein des institutions spécialisées et des autres organismes des Nations Unies afin d’accorder la priorité à la question de l’octroi d’une assistance aux peuples des territoires non autonomes.
La représentante des Etats-Unis a considéré que cette résolution n’est pas nécessaire et qu’elle ne relève pas de l’ordre du jour De l’ECOSOC.
Le représentant de la Fédération de Russie a indiqué qu’elle s’abstiendra sur le projet de résolution.
Le représentant du Danemark, s’exprimant au nom de l’Union européenne, a estimé que les questions soulevées par la résolution ne relèvent pas de la compétence de l’ECOSOC. Il a jouté qu’il s’abstiendra lors du vote.
Le représentant du Royaume-Uni a jugé que ces questions ne devraient pas être discutées dans ce cadre mais avec les institutions spécialisées.
Le représentant du Japon s’est abstenu car cette question est de nature politique, a-t-il estimé et il n’est pas approprié de l’examiner au sein de ce Conseil.
REPERCUSSIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES DE L’OCCUPATION ISRAELIENNE SUR LES CONDITIONS DE VIE DU PEUPLE PALESTINIEN DANS LE TERRITOIRE PALESTINIEN OCCUPE, Y COMPRIS JERUSALEM, ET DE LA POPULATION ARABE DANS LE GOLAN SYRIEN OCCUPE
Aux termes de la résolution sur la question, (E/2002/L.22), adoptée par 47 voix pour, une voix contre (Etats-Unis) et 3 abstentions (Australie, Fidji et Guatemala), le Conseil économique et social demande à Israël, puissance occupante, de mettre un terme à l’occupation des villes et autres agglomérations palestiniennes, de mettre fin aux bouclages sous toutes leurs formes et de cesser de détruire les habitations, les installations économiques et les champs de culture. Il invite également instamment les Etats Membres à encourager les investissements étrangers privés dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem, en matière d’infrastructures, de projets créateurs d’emplois et de développement social, dans le but d’atténuer les privations dont souffre le peuple palestinien et d’améliorer ses conditions de vie.
La représentante des Etats-Unis a dit la détermination de son pays à améliorer la situation dans les territoires occupés. Le pays continuera à avoir des relations étroites avec les parties, le quatuor et les Etats de la région, a dit la représentante en estimant que des résolutions unilatérales de ce type ne peuvent que saper ces efforts.
Le Représentant du Danemark, au nom de l’Union européenne et les pays associés, a indiqué qu’il avait voté en faveur de la résolution en répétant la détermination de l’Union à promouvoir une règle juste et durable au conflit. Il n’y a pas de solution militaire à ce conflit et l’Union européenne regrette les décès d’un côté et de l’autre, a-t-il dit. L’Union européenne, a-t-il poursuivi, défend la vision de deux Etats vivant côte à côte, ce qui implique la fin de l’occupation et l’émergence d’un Etat palestinien e souverain, viable et pacifique doté d’institutions démocratiques. Dans ce contexte, une solution doit être trouvée à la question complexe de Jérusalem et aux problèmes des réfugiés.
Le représentant de l’Iran a exprimé ses réserves sur certaines parties du texte que l’on peut considérer comme une reconnaissance de l’Etat d’Israël.
Le représentant du Japon a souligné une nouvelle fois qu’il s’agit d’une question de nature politique qui a été discutée dans d’autres fora des Nations Unies. Pour améliorer l’efficacité du système de l’ONU, a-t-il estimé, il n’est pas approprié de discuter, de façon répétée, de cette question au sein de l’ECOSOC.
Le représentant de l’Australie s’est dit préoccupé par la situation humanitaire dans les territoires palestiniens. L’aide fournie par l’Australie est évaluée à 10 millions de dollars, a-t-il dit en lançant des appels urgents pour que les parties mettent un terme au terrorisme et à la violence.
Le représentant de la Fédération de Russie a appuyé la résolution en soulignant que l’examen de cette question se fait dans une situation complexe. Il s’est dit préoccupé par la tournure des évènements qui exigent que les parties fassent preuve de retenue et de sang froid. Aujourd’hui, a-t-il dit, la priorité est d’assurer la satisfaction des besoins fondamentaux du peuple palestinien. Les efforts diplomatiques doivent contribuer à sortir du cercle vicieux de la violence et à relancer le processus des négociations. La Fédération de Russie prône des actions collectives et concrètes d’urgence sur la base des résolutions du Conseil.
Le représentant d’Israël a dit partager les préoccupations humanitaires au sujet des zones contrôlées par l’Autorité palestinienne. Or, cette situation n’est imputable qu’à la campagne que les dirigeants palestiniens ont lancée contre Israël. Pour sa part, Israël prend des mesures pour essayer de remédier à cette situation et a l’intention de fournir 14 millions de dollars puis 15 autres millions supplémentaires. Il a aussi l’intention de permettre l’entrée des travailleurs palestiniens en Israël. Israël est prêt, a-t-il conclu, à faire sa part pour contribuer à l’amélioration de la situation.
L’Observatrice de la Palestine a souligné que son peuple ne veut recevoir la charité de personne. Il se bat pour sa liberté et désire que cette question continue d’être discutée tant que le problème ne sera pas réglé. Il est étonnant, a-t-elle dit, que le représentant d’Israël ose parler de terrorisme alors que son pays poursuit ses actes de guerre contre le peuple palestinien. Il faut peut-être rappeler, a-t-elle continué, qu’avant hier un avion F-16 a largué une bombe d’une tonne sur une zone résidentielle causant la mort de civils dont de nombreux enfants. Comment appeler un tel acte? Il est donc tout à fait regrettable que le représentant s’entête à accuser les Palestiniens de terrorisme, a conclu l’Observatrice.
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