L’ECOSOC OUVRE SON DEBAT SUR LES AFFAIRES HUMANITAIRES: LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR UN RENFORCEMENT DE LA COORDINATION, DE LA PLANIFICATION AUX RISQUES EVENTUELS A L’ACTION
Communiqué de presse ECOSOC/6017 |
Conseil économique et social
Session de fond de 2002
23et 24èmes séances plénières – matin et après-midi
L’ECOSOC OUVRE SON DEBAT SUR LES AFFAIRES HUMANITAIRES: LES DELEGATIONS PLAIDENT POUR UN RENFORCEMENT DE LA COORDINATION, DE LA PLANIFICATION AUX RISQUES EVENTUELS JUSQU’A L’ACTION
Le Conseil envisage la création d’un groupe consultatif spécial
pour tout pays africain sortant d’un conflit et à la demande de ce dernier
Reprenant ce matin les travaux de sa session de fond de 2002, le Conseil économique et social de 2002 a clôturé son débat sur les questions de coordination en adoptant une résolution par laquelle il décide d’envisager de créer, à la demande de tout pays africain sortant d’un conflit, un groupe consultatif spécial qui étudiera les besoins du pays concerné sur les plans humanitaire et économique. Le Conseil a par la suite ouvert son débat consacré aux affaires humanitaires, et plus précisément sur les questions d’assistance économique spéciale et de secours d’urgence en cas de catastrophe.
La résolution adoptée par consensus concernant le groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit, précise que la composition de ce dernier devra être limitée mais souple et représentative, au niveau des ambassadeurs, en consultation avec tous les groupes régionaux et les autorités nationales du pays concerné. Le groupe consultatif sera constitué de membres de l’ECOSOC et d’États observateurs, y compris de représentants du pays concerné.
Le Groupe sera chargé d’énoncer des recommandations visant à l’élaboration d’un programme d’aide à long terme. Ces recommandations devront se fonder sur les priorités de développement du pays et intégrer les activités de secours, de relèvement, de reconstruction et de développement dans une approche globale de la paix et de la stabilité. Pour mener à bien ses travaux, l’ECOSOC encourage le groupe consultatif spécial à poursuivre une étroite coopération avec le Groupe de travail spécial du Conseil de sécurité sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique. Présenté par le Président de l’ECOSOC, M. Ivan Simonovic (Croatie), comme une manifestation de l’élan nouveau pris par les Nations Unies dans le domaine de la coordination de l’assistance humanitaire et de la réhabilitation post-conflit, le groupe consultatif spécial fera l’objet, au plus tard à la session de fond de 2004, d’une évaluation des premières expériences afin d’en tirer des enseignements.
L’importance pour les institutions des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires de coordonner et de planifier, en collaboration avec les acteurs locaux, le passage des secours d’urgence à action de développement s’inscrivant dans la durée, a été au centre du débat sur les actions humanitaires. Présentant la question, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, M. Kenzo Oshima a insisté sur la
collaboration avec les pays touchés ainsi que sur la coordination avec les pays donateurs et souligné que «l’aide doit parvenir à ceux qui en ont le plus besoin». De son côté, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), M. Ruud Lubbers, a pris l’exemple de la coordination entre le département des affaires politiques, celui des opérations de maintien de la paix et les institutions des Nations Unies en Afghanistan.
M. Lubbers a suggéré une approche de gestion des crises novatrice qui associe conjointement les concepts d’urgence et de développement, approche qui s’applique déjà par le biais des mécanismes de démobilisation, désarmement, réintégration et réhabilitation des anciens combattants (DDRR) dans certains processus post-conflits. Cependant, M. Lubbers a souhaité que, dans le cadre du processus d’appel global, les besoins d’institutions comme le HCR soient bien compris afin notamment de leur permettre d’intégrer conjointement les dimensions de l’urgence humanitaire et de l’aide au développement. Pour inverser la tendance à la réduction des contributions au processus global, qui a atteint 10% en 2001, le Haut Commissaire a proposé que les donateurs soient davantage impliqués.
M. Kenzo Oshima a évoqué l’établissement de normes régissant le comportement des agents humanitaires par OCHA et plusieurs délégations ont mis en garde contre les abus de pouvoir dont risquent d’être victimes les populations vulnérables, évoquant à ce sujet les allégations de harcèlement sexuel contre certains personnels humanitaires intervenant en Afrique de l’Ouest. Les États-Unis ont jugé nécessaire d’établir une «culture de protection», fondée sur le respect des droits de l’homme, et qui doit s’accompagner d’une culture de la formation et de la responsabilisation du personnel humanitaire. Le représentant du Brésil a défendu quant à lui une «culture de protection» qui garantisse l’accès du personnel humanitaire aux groupes les plus vulnérables et la sécurité et la sûreté de ce personnel, soulignant à cet égard le rôle et la responsabilité qui incombe aux Gouvernements.
Les représentants des pays suivants se sont exprimés au cours du débat : Japon, Mexique, Danemark (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Fédération de Russie, Azerbaidjan, Venezuela (au nom du Groupe des 77 et la Chine), Equateur, Égypte, États-Unis, Pakistan, Australie, Norvège, Guatemala, Chili, Qatar, Chine, Brésil, Suisse, Bangladesh, Burkina Faso, Canada, Pérou, République de Corée, République dominicaine, Inde, Malawi, Ouganda, Turquie et Argentine. Les représentants des organisations suivantes se sont par ailleurs exprimés: Organisation mondiale de la santé (OMS) et Programme alimentaire mondial (PAM).
Le débat général se poursuivra mercredi 17 juillet à 10 heures. Demain, mardi 16 juillet, la session de fond tiendra deux tables rondes. La première sur les moyens d’atteindre les groupes vulnérables dans le contexte des situations d’urgence et des catastrophes naturelles aura lieu le matin, la seconde sur la transition des opérations de secours vers l’action de développement se tiendra l’après-midi.
QUESTIONS DE COORDINATION
Adoption du projet de résolution sur un groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit (E/2002/L.12)
La représentante du Danemark, au nom de l’Union européenne et des pays associés, s’est félicitée de l’adoption de la résolution portant création d’un groupe consultatif spécial pour les pays africains sortant d’un conflit. Elle a jugé que cette approche intégrée et complémentaire est un excellent mécanisme pour venir en appui aux actions entreprises par l’ECOSOC en faveur de la paix et du développement.
Le représentant du Venezuela, au nom du Groupe des 77 et la Chine, a estimé que la création de ce groupe consultatif spécial constitue un fait historique pour l’ECOSOC qui entend réorienter ainsi ses activités afin d’accomplir les missions qui lui incombent en vertu de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration du Millénaire. Il a exhorté les pays africains à avoir recours à l’expertise de ce groupe et a souhaité que, une fois que les expériences de ce groupe pourront être évaluées, cette initiative puisse s’étendre à d’autres régions.
AFFAIRES HUMANITAIRES: ASSISTANCE ÉCONOMIQUE SPÉCIALE, AIDE HUMANITAIRE ET SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE
Déclarations
M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social, introduisant le débat sur les questions d’assistance humanitaire, a souhaité qu’il permette de réfléchir au rôle pratique que peut jouer l’ECOSOC dans ce domaine. Il a souligné les fonctions de coordination entre les organismes des Nations Unies, les fonds et programmes, les ONG et le secteur privé qui incombent à l’ECOSOC, sans compter la capacité de mobilisation des institutions de Bretton Woods. M. Simonovic a illustré le nouvel élan pris par l’ECOSOC avec la création d’un groupe consultatif spécial pour les pays africains qui sortent d’un conflit. Il a souligné l’importance du travail de l’ECOSOC dans le cadre notamment d’interventions humanitaires complexes, faisant observer que les coordonnateurs humanitaires sur le terrain jouent également un rôle clef dans les questions de développement et souvent occupent des fonctions de représentant spécial adjoint du Secrétaire général.
Le Vice-Président de l’ECOSOC, M. JASSIM MOHAMMAD BUALLAY (Bahreïn), qui préside ce segment consacré aux questions humanitaires, a souligné les deux grands volets du débat qui s’ouvre aujourd’hui. D’une part, celui des secours humanitaires d’urgence qui intègre, entre autres, la gestion des crises, et le second volet qui porte sur les questions de transition des secours vers des programmes de développement. Il a souhaité que les deux volets soient liés le plus étroitement possible et estimé que le développement doit entrer en jeu immédiatement après les secours pour que les populations touchées puissent renforcer leurs capacités de production et ne pas dépendre trop longtemps de la charité internationale. Tous les programmes de secours ne peuvent bien évidemment pas se muer en programmes de développement, a-t-il reconnu, mais M. Buallay a plaidé en faveur d’une plus grande souplesse d’action pour toujours favoriser l’approche du développement dans le prolongement des secours d’urgence. Il a annoncé que des consultations officieuses étaient en cours pour préparer un projet de résolution sur la question.
M. KENZO OSHIMA, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, présentant le rapport du Secrétaire général, a estimé que la coordination est un élément clé de l’action humanitaire dans toutes les régions du monde afin de s’assurer que l’aide parvient à ceux qui en ont le plus besoin. Il a jugé qu’il fallait adapter les mécanismes de coordination au type de crise, à savoir les conflits, les catastrophes naturelles, ou les famines et a pris l’exemple de la situation en Afrique australe où il s’est rendu récemment. M. Oshima a jugé qu’il fallait avant tout collaborer étroitement avec les pays touchés qui, le plus souvent, sont des pays en développement. Les donateurs sont un autre élément important de la coordination car il faut évaluer les ressources disponibles et définir les meilleures façons de les utiliser, a-t-il ajouté, recommandant une amélioration de la coordination de l’assistance financière et humanitaire notamment dans le cadre des appels consolidés. Il a mentionné une innovation lancée par le Bureau de la coordination de l’assistance humanitaire (OCHA) concernant la mise en oeuvre d’indicateurs de performance agréés.
Le Secrétaire général adjoint a ensuite fait observer que les événements du 11 septembre avaient eu un impact profond sur le travail d’OCHA dans la mesure où ils ont entraîné, sous la direction du Secrétaire général, une plus grande coordination du Bureau et des institutions humanitaires avec le Département des opérations de maintien de la paix et celui des affaires politiques. Le Secrétaire général adjoint a insisté sur la nécessité de poursuivre ces efforts de coordination qui garantissent une meilleure gestion des situations d’urgence et une distribution rapide de l’aide aux populations en détresse. Prenant l’exemple du Zimbabwe, de la Zambie et du Malawi où il s’est rendu récemment, M. Oshima a estimé que 12 millions de personnes y sont menacées par la famine. Tout en reconnaissant que d’autres facteurs jouent un rôle important dans l’aggravation des crises humanitaires, notamment les effets de la pandémie du VIH/sida sur les ressources humaines productives pour ce qui est de l’Afrique australe, il a jugé que des mesures devaient être prises dans les mois à venir pour mobiliser les ressources de nature à éviter une catastrophe dans la région. Il a lancé un appel aux États Membres pour qu’ils contribuent à l’appel consolidé qui sera prochainement lancé. M. Oshima a poursuivi en faisant part du constat dressé lors de son séjour en Angola qui se relève de plus de deux décennies de conflits et où 3 millions de personnes ont besoin d’assistance, alors qu’elles n’étaient qu’1,9 million en début d’année. Soulignant ensuite la nécessité de collaborer avec le Gouvernement angolais pour consolider la paix et la sécurité afin de pouvoir ensuite envisager l’assistance humanitaire et le développement, il a souhaité toutefois que le Gouvernement angolais assume une plus grande part dans les efforts humanitaires.
Abordant la question de l’Afghanistan, M. Oshima a mis en avant les efforts d’OCHA dans la mise en place de la Mission des Nations Unies en Afghanistan, mission intégrée, et ce afin de faire en sorte que les mesures prises soient entre partenaires de développement. Concernant les catastrophes naturelles, il a mis en avant les mécanismes d’alerte et d’intervention expérimentés lors de l’éruption du volcan Nyiragongo à Goma et du tremblement de terre en Afghanistan. Le travail d’OCHA en matière de gestion des risques devient de plus en plus important et M. Oshima a prôné une meilleure synergie avec les autres partenaires comme le Programme des Nations Unies pour le développement(PNUD). Il a souligné les
mesures prises pour mettre en place des normes régissant le comportement des travailleurs humanitaires, ce à la suite des allégations de harcèlement sexuel dont se seraient rendus coupables certains de ces derniers en Afrique de l’Ouest Il a regretté la baisse des contributions aux appels consolidés et a exhorté les donateurs à faire preuve d’une plus grande coordination et d’un meilleur suivi de leurs politiques d’assistance. Il a émis le souhait que la mise au point d’un système de supervision financière permette à l’avenir de renforcer les capacités de coordination entre OCHA et les donateurs.
M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a estimé que la communauté internationale doit adhérer strictement aux principes en vigueur relatifs au mécanisme de coordination des activités humanitaires du système des Nations Unies, notamment l’impartialité et la neutralité. Il a souligné l’importance attachée par son pays au problème des catastrophes naturelles qui frappent chaque année 200 millions de personnes. Le Japon, a-t-il précisé, envisage favorablement sa participation aux équipes de réserve des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophe et se prépare à former des experts dans ce domaine en coopération avec le Bureau de coordination des affaires humanitaires à Kobe. Le Japon attache également une grande importance au groupe consultatif international de recherches et sauvetage.
Le représentant a estimé que la protection des civils lors des conflits armés est l’un des problèmes les plus urgents que la communauté internationale doit aborder. Il s’est dit préoccupé par le sort des personnes déplacées internes. Le Japon soutient le Groupe interorganisations sur la question. Il a aussi espéré que les victimes de sévices sexuels perpétrés par des travailleurs humanitaires des Nations Unies recevront l’assistance nécessaire. D’autre part, il faut assurer une transition sans heurts de la phase de secours jusqu’au développement. Le Japon apprécie à cet égard le Programme d’assistance immédiate et transitoire (ITAP) conçu par le Comité exécutif pour les affaires humanitaires (ECHA) et le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD). Il s’est dit en faveur d’un engagement plus actif des institutions financières internationales au profit de cette transition.
Le Gouvernement du Japon, a-t-il poursuivi, est déterminé à poursuivre ses efforts en ce qui concerne sa contribution financière aux activités humanitaires, y compris celles en réponse aux «crises oubliées», ajoutant qu’une stratégie fondée sur des priorités ciblées et sur des niveaux de financement réalistes est indispensable. Le renforcement des appels consolidés interagences doit commencer par une plus forte implication des organisations non gouvernementales dans la formulation du Plan commun d’action humanitaire.
M. NEGRIN (Mexique) a fait savoir que son pays attache une importance particulière à l’assistance humanitaire d’urgence, en particulier en ce qui concerne les catastrophes naturelles. L’action du Mexique dans ce domaine est centrée sur la consolidation d’un Système national de protection civile financé par un Fonds national des catastrophes naturelles. Nous avons également développé une politique de coopération internationale qui permet de venir en aide aux pays voisins. De même, a poursuivi le représentant, nous nous efforçons de promouvoir l’application les résolutions de l’Assemblée générale en matière de catastrophes naturelles.
L’attention portée aux situations humanitaires d’urgence provoquées par les conflits armés doit en outre occuper une place prioritaire dans l’ordre du jour international, a poursuivi le représentant. Il est particulièrement préoccupant que 90% des victimes et que la plupart des pertes économiques provoquées par les conflits armés se concentrent dans les pays en développement. Par conséquent, le Mexique regrette que l’ECOSOC ne soit pas parvenu, sur cette question aussi sensible, à un accord lors de ses deux dernières sessions de fond précédentes. Comme les années précédentes, le projet de résolution en discussion fait l’objet de négociations difficiles. Il s’agit en effet de valider et de vérifier l’applicabilité des principes établis pour l’octroi d’une assistance humanitaire et d’incorporer des phénomènes relativement nouveaux qui manquent d’un cadre juridique approuvé par les Etats mais qui touchent néanmoins la vie de millions de personnes et requièrent l’attention de la communauté internationale. Nous sommes convaincus que cette année, a conclu le représentant, nous parviendrons à un accord.
M. ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), au nom de l’Union européenne et des pays associés, a fait remarquer que l’opération humanitaire de grande échelle en cours en Afghanistan montre les conditions nouvelles dans lesquelles l’assistance humanitaire doit à présent être apportée. Les ressources doivent être utilisées le plus efficacement possible et la coordination de l’aide humanitaire doit continuer à relever de la responsabilité des Nations Unies. Cela est d’autant plus important que les organisations du système des Nations Unies disposent souvent de fonds limités. De même, il est indispensable de mettre en oeuvre un système de prévention des crises pour essayer de limiter le nombre de conflits et l’instabilité. Un partage du travail plus clair et un renforcement des accords de coopération entre les institutions doivent être définis. De même, il ne faut pas négliger la nécessité de développer des capacités nationales et de faire participer les structures locales aux efforts pour instaurer une stabilité à long terme. C’est pourquoi il faut renforcer les capacités régionales de réaction aux crises.
Le mécanisme de déploiement rapide établi par OCHA est un outil indispensable pour la coordination des efforts de l’ONU en cas d’urgence, a poursuivi la représentante, précisant à cet égard que l’Union européenne reconnaît la nécessité de mettre au point des normes pour les interventions humanitaires d’urgence. L’Union européenne appuie en outre les efforts déployés pour veiller à ce que les besoins des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays fassent l’objet d’une attention particulière par la mise en oeuvre des instruments de protection existants. Elle appuie également la réinsertion des réfugiés lorsqu’ils sont en mesure de rentrer chez eux et souhaite qu’une attention particulière soit portée à la protection de certains groupes particulièrement vulnérables tels que les enfants, les femmes, les personnes âgées et les handicapés.
La représentante a fait valoir l’engagement de l’Union européenne en matière d’assistance humanitaire en soulignant qu’elle contribue à hauteur de 50% à l’assistance humanitaire mondiale. La Commission européenne a affecté quant à elle en 2001 plus de 500 millions d’euros pour financer des projets humanitaires. L’Union européenne appuie en outre les efforts déployés pour renforcer le processus d’appel global et encourage tous les partenaires humanitaires à y
participer. À cet égard, il ne fait aucun doute que la question des ressources financières est essentielle, a ajouté la représentante, et il faut la considérer de façon prioritaire. Enfin, elle a lancé un appel pour que le suivi et l’évaluation de l’assistance humanitaire soient considérés comme des aspects fondamentaux permettant de contribuer à son renforcement.
M. YURI V. BRAZHNIKOV (Fédération de Russie) a estimé que l’assistance aux personnes victimes de catastrophes naturelles était devenue un élément clé du segment de l’ECOSOC concernant la coordination de l’action humanitaire des Nations Unies. Au lendemain du 11 septembre, la question de la gestion des crises humanitaires et des catastrophes naturelles prend de plus en plus de signification en raison de l’interdépendance entre les États et les régions, a jugé le représentant, exhortant les agences humanitaires et des antennes de l’OCHA à renforcer leurs capacités d’intervention dans les situations d’urgence. Il a ensuite attiré l’attention sur la vulnérabilité des personnes déplacées à l’intérieur de leur pays, regrettant qu’aucune définition conjointe n’existe pour ces populations. Tout en saluant l’assistance apportée notamment par le Haut commissariat pour les réfugiés (UNHCR), M. Brazhnikov a estimé que la responsabilité de l’assistance à ces groupes vulnérables incombe en priorité aux gouvernements et aux pouvoirs centraux.
Il a abordé ensuite la question de la transition des actions menées dans le cadre des secours d’urgence vers les projets de développement et a pris l’exemple de la contribution de la Russie au relèvement post-conflit en Afghanistan. Il s’est dit favorable aux propositions relatives au renforcement des capacités de gestion des risques et des instruments de planification existants, en particulier les bilans communs de pays communs et a souligné l’importance du financement des appels consolidés qui est un bon moyen de canaliser l’aide selon lui. Le représentant a renouvelé l’appel de la Fédération de Russie à la création d’un organisme international qui serait chargé des situations d’urgence, notamment de faire face aux catastrophes naturelles, grâce à l’utilisation de technologies avancées.
M. MAKHMUD MAMED-GULIYEV (Azerbaïdjan) s’est dit convaincu que, pour aborder correctement le problème des personnes déplacées, un travail global doit être effectué d’abord pour assurer une assistance humanitaire en temps voulu et ciblée, et ensuite pour renforcer davantage le cadre juridique international. A ce titre, le représentant s’est félicité de la création par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, d’un groupe interorganisations des déplacés internes. Il a espéré que ce Groupe traitera aussi de la crise en Azerbaïdjan.
Pour éviter de telles crises, le représentant a jugé important de renforcer la coopération internationale aussi bien dans le domaine de la prévention des conflits que dans celui de leur règlement. Il a particulièrement souligné l’importance d’une collaboration étroite entre les organes principaux des Nations Unies en appuyant, en conséquence, la coopération accrue entre le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale et le Conseil économique et social. Les situations d’urgence complexes, a-t-il insisté, doivent être examinées d’une manière cohérente en tenant compte de leurs aspects politique, économique, juridique et humanitaire.
Mme ADRIANA PULIDO (Venezuela), au nom du Groupe des 77 et la Chine, a souhaité que les conclusions du débat de cette année reflètent le point de vue de tous les Etats Membres et en particulier celui des pays en développement. Elle s’est également félicitée de ce que l’examen de la question du renforcement et de la coordination de l’assistance humanitaire accorde une importance particulière aux segments les plus vulnérables de la population. En outre, elle a estimé que les principes directeurs contenus dans l’annexe de la résolution 46/182 du 16 décembre 1991 ont été et doivent continuer d’être le fondement des réponses apportées en cas de situation humanitaire d’urgence. Ils doivent en effet continuer de jouer un rôle fondamental pour l’efficacité du déploiement de l’assistance humanitaire des Nations Unies et des autres acteurs humanitaires sur le terrain. La représentante a également indiqué que la responsabilité primordiale de l’organisation et de l’exécution de l’assistance humanitaire incombe à l’Etat touché. Il faut par conséquent créer des capacités aux niveaux national et local pour favoriser une coopération plus étroite avec le système des Nations Unies et les organisations à vocation humanitaire. Dans ce contexte, les Etats dont les populations ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence sont appelés à faciliter le travail des organisations humanitaires, en particulier pour l’acheminement de vivres, d’abris et de soins médicaux. La création de capacités aux niveaux local, national et régional aura également des incidences favorables sur le développement d’un système d’alerte efficace.
Aujourd’hui, la nature des situations d’urgence est différente de celle des décennies précédentes. L’émergence de conflits internes qui touchent les pays en développement, notamment en Afrique, est un facteur qui contribue au gaspillage de grandes ressources matérielles et à la dévastation de l’infrastructure économique locale et du tissu social. Comme l’indique le rapport du Secrétaire général, un pourcentage élevé de victimes vivent dans les pays en développement. Il faut donc leur porter une plus grande attention et, dans ce contexte, la représentante s’est félicitée des efforts déployés par les Nations Unies pour améliorer le déploiement de l’assistance humanitaire d’urgence. Cependant, malgré ces efforts, les défis de la coordination des activités humanitaires en situation d’urgence complexe n’ont pas tous été relevés, notamment celui du financement. A cet égard, l’idée du Secrétaire général relative à la mise au point d’un système financier humanitaire mondial peut constituer un élément permettant de contribuer au renforcement de la coordination et de la solvabilité de l’assistance humanitaire. Le Groupe des 77 est par ailleurs préoccupé par la diminution sensible des fonds consacrés à l’assistance humanitaire et souhaite une inversion de cette situation pour notamment renforcer la création de capacités nationales. A cet effet, les pays en développement, les pays donateurs, le système des Nations Unies et les organisations humanitaires doivent oeuvrer ensemble. Enfin, le Groupe des 77 réaffirme son appel en vue du renforcement de la coopération internationale pour une amélioration de la coordination de l’assistance humanitaire, notamment en faveur des réfugiés et de leur réintégration ainsi que des civils assujettis à l’occupation étrangère.
M. LUIS GALLEGOS CHIRIBOGA (Equateur) a fait remarquer que depuis 1980 on a enregistré une aggravation du nombre et de la sévérité des catastrophes naturelles touchant particulièrement les pays en développement. Le changement climatique est une des causes principales de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des catastrophes naturelles. Parallèlement, on peut observer une augmentation du niveau de vulnérabilité des populations sous l’effet de la pauvreté. En effet, cette dernière conduit à la surexploitation des ressources naturelles et, par conséquent, à la dégradation du milieu naturel. La pauvreté conduit également à une urbanisation accélérée et non planifiée.
Dans ce contexte, le représentant a estimé que l’assistance humanitaire est une action fondamentale de la coopération internationale dont l’efficacité doit être améliorée selon les principes définis par la résolution 46/182 de l’Assemblée générale. Cependant, répondre aux catastrophes naturelles n’est pas suffisant. Il faut en effet donner la priorité à la réduction des conditions de vulnérabilité et, si possible, à l’élimination des causes des catastrophes naturelles par une action multisectorielle et interdisciplinaire fondée sur une coopération internationale efficace dans les domaines technique, scientifique et financier. Il faut également tenir compte de la nature transfrontalière des catastrophes naturelles et, en conséquence, de l’importance de la protection de l’environnement aux niveaux régional et international. Enfin, le représentant a plaidé en faveur de la création de capacités, du transfert de technologies appropriées, de l’accès aux sources d’information pertinentes et du développement de systèmes d’alerte permettant d’identifier et de prévenir les risques naturels.
M. IHAB GAMALELDIN (Égypte) a estimé que l’assistance humanitaire aux victimes des catastrophes naturelles et autres crises constitue un devoir pour les Nations Unies. Il en est de même pour ce qui est de l’assistance humanitaire dans le cadre des conflits et des guerres civiles qui ont un impact négatif sur les efforts de développement des pays et entraînent le déplacement de millions de personnes à l’intérieur et au-delà des frontières. Le représentant égyptien a rappelé l’obligation pour les États et les parties en conflit de permettre l’acheminement de l’assistance humanitaire en vertu du droit international humanitaire et des Conventions de Genève. Tout en soulignant l’importance du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des États, le représentant de l’Égypte a salué le fait que le segment de l’ECOSOC concentre cette année ses travaux sur l’assistance aux populations les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants. Il a réaffirmé la nécessité des parties en conflit de respecter la Quatrième Convention de Genève et souhaité que les mêmes critères soient appliqués partout afin que les civils ne puissent être pris comme otages ou comme boucliers. Le représentant a exhorté les États Membres à réfléchir à une définition du concept de culture de protection et a lancé un appel à la communauté internationale à venir en aide au peuple palestinien qui est victime des pratiques de l’armée israélienne, pratiques qui interpellent la conscience humaine.
Il a dénoncé les destructions perpétrées par l’armée israélienne et le fait que les secours internationaux aient été entravés alors qu’ils visaient à assister les civils. Il a lancé un appel à la communauté des donateurs afin qu’ils apportent un soutien à l’UNRWA et s’assurent que l’aide humanitaire ne soit pas entravée. Il a souhaité que le rapport du Secrétaire général qui sera soumis l’année prochaine contienne des éléments d’évaluation de l’assistance apportée aux territoires palestiniens occupés. Les personnes déplacées à l’intérieur d’un pays ne sont pas des personnes à part et la protection des civils déplacés relève de la responsabilité des gouvernements de leurs pays qui doivent, de leur côté, pouvoir bénéficier de l’assistance des donateurs, a d’autre part estimé le représentant.
M. WILLIAM J. GARVELINK (Etats-Unis) a souligné que la réponse des Etats-Unis et de la communauté internationale à la crise humanitaire en Afghanistan a fait preuve de compassion et de générosité. Une action humanitaire d’urgence requiert notamment une coordination des mécanismes d’alerte rapide, un partage de l’information, une analyse continue des besoins et une coordination entre les besoins humanitaires et les besoins militaires. Dans le cas de l’Afghanistan, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a coordonné l’assistance humanitaire pour assurer son acheminement dans des conditions de sécurité optimales. Le Programme alimentaire mondial a quant à lui relevé un grand défi lorsque les opérations militaires ont commencé et le Haut Commissariat aux réfugiés a permis d’évaluer le nombre d’Afghans déplacés et de mesurer leurs besoins. Les Etats-Unis, ainsi que d’autres pays, assument d’ailleurs une partie des besoins de la population. Le Programme d’assistance immédiate et de transition représente l’effort le plus sérieux pour établir le lien entre une situation d’urgence et la réhabilitation et le développement sur le long terme.
Le représentant a souligné que l’Afghanistan représente sans doute le défi humanitaire le plus visible de la communauté internationale mais qu’il existe d’autres crises qui sont un affront et une menace au monde civilisé. En Somalie par exemple, les seigneurs de guerre et les extrémistes opèrent en toute impunité. Au Soudan, même si des efforts ont été déployés, le Gouvernement restreint toujours l’accès à l’assistance humanitaire. Au Libéria et en République démocratique du Congo, les populations sont coupées de l’aide dont elles ont besoin. En Angola, la fin du conflit a montré l’ampleur des besoins. Les gouvernements locaux ont la responsabilité de fournir une aide à leurs peuples, a précisé le représentant qui a également regretté que les agents humanitaires soient souvent empêchés dans leur travail et ne puissent pas toucher les plus vulnérables et deviennent parfois la cible des factions armées. Les Etats-Unis appuient donc les efforts déployés pour assurer leur sécurité. Il est également nécessaire d’établir une culture de protection fondée sur les droits de l’homme. Chaque agent humanitaire est responsable de la protection mais, nombreux sont ceux qui maquent de formation. C’est pourquoi la culture de protection doit être accompagnée d’une culture de formation et d’une culture de responsabilité. Il faut notamment surveiller de façon rigoureuse les abus de pouvoir. Enfin, le représentant a estimé que les donateurs internationaux ne peuvent rester indifférents face à la situation des pays qui reçoivent des réfugiés de pays voisins et a fait savoir que les Etats-Unis souhaitent améliorer les procédures d’appels globaux.
M. MASOOD KHALID (Pakistan) a rappelé que, au cours de la dernière décennie, 215 millions de personnes ont été victimes de catastrophes naturelles, sans compter les millions d’autres qui ont subi les conséquences des crises humanitaires résultant des conflits armés. L’assistance humanitaire pose un défi immense à la communauté internationale et au système des Nations Unies qui doivent faire preuve d’une capacité de gestion de ces crises grâce notamment à une meilleure coordination. Il a déploré la diminution des ressources imputable selon lui au manque de volonté politique de ceux qui auraient les moyens de financer les appels consolidés. La situation en Afghanistan et dans les pays les plus vulnérables d’Afrique prouve que la coordination est importante pour assurer le succès des programmes d’assistance humanitaire.
Le représentant a plaidé ensuite pour une aide plus importante en faveur des pays qui accueillent des réfugiés afin de «partager le fardeau» et a recommandé, à la suite des interventions de secours, la création d’un environnement propice au retour des réfugiés. Il a lancé un appel en faveur du développement des capacités des pays en développement pour faire face aux catastrophes naturelles et prôné un accès sans entrave des agences humanitaires à toutes les populations touchées par les crises. Il a recommandé que des équipes de pays de l’ONU définissent et mettent en oeuvre des plans d’intervention coordonnés entre agences humanitaires. Il a également proposé la création d’un fonds de réserve d’urgence qui permette d’intervenir sans attendre les procédures d’appel global.
M. MARK PALU (Australie) a réitéré sa préoccupation devant les allégations d’abus sexuels perpétrés sur des enfants par du personnel humanitaire. Se félicitant des mesures prises par les organisations des Nations Unies après l’enquête du Bureau des services du contrôle interne, le représentant a néanmoins jugé important, pour assurer la protection des personnes vulnérables, de dépêcher du personnel doté d’un statut permanent plutôt que des équipes d’urgence. Il a aussi plaidé pour la création de partenariats pour la mise en oeuvre des programmes d’assistance afin, a-t-il dit, de garantir les normes les plus élevées dans les comportements professionnel et personnel.
Le représentant a également soulevé la question de la transition des opérations de secours à l’action de développement. Il a, à cet égard, indiqué que la stratégie humanitaire de son pays pour la période 2002-2003 vise à réduire la distinction traditionnelle entre le développement et l’assistance humanitaire. Pour lui, la transition exige un réel changement dans l’approche actuelle. Le représentant a appuyé, en conséquence, l’implication du PNUD et des autres organismes de développement dès les premiers stades d’une opération pour assurer, dans les réponses d’urgence, la cohérence dans les politiques et l’intégration des programmes de reconstruction et des perspectives de consolidation de la paix.
En la matière, le représentant a aussi appuyé le recours au mécanisme des appels consolidés en tant qu’instrument stratégique de planification et de mobilisation des ressources. Il s’est donc dit préoccupé par le manque de progrès dans la hiérarchisation des projets et dans leur sélection ainsi que par l’incapacité des organismes des Nations Unies de séparer intérêts humanitaires plus larges et intérêts institutionnels plus étroits. Il est impératif, a insisté le représentant, que les appels consolidés soient perçus non pas comme un simple exercice d’appels de fonds mais comme un véritable instrument stratégique de planification.
M. HANS FREDRIK LEHNE (Norvège) s’est félicité, à son tour, de la création du Groupe interorganisations des déplacés internes en encourageant les Etats membres à y apporter, à l’instar de son pays, un large appui financier. Insistant sur cette question, le représentant a estimé qu’une réponse appropriée au nombre croissant de situations d’urgence humanitaires exige, de la part des donateurs, un engagement financier continu, et de la part de l’ONU, une amélioration de la coordination des actions entreprises. A ce titre, il a défendu le mécanisme des appels consolidés en se déclarant inquiet de la diminution des fonds passant par ce canal au profit de l’assistance bilatérale. Toujours au titre des appels consolidés, le représentant a souligné l’importance qu’il y a à impliquer les ONG et les acteurs locaux dans les programmes.
Il a aussi estimé que le renforcement des organisations et réseaux nationaux est particulièrement important pour assurer la transition entre les opérations de secours à l’action du développement. En concluant, le représentant a souligné que l’assistance humanitaire n’est pas une solution en soi et un substitut à l’action politique. Il a donc lui aussi plaidé pour une culture de prévention qui consisterait à ce que l’action politique ne permette pas seulement de remédier aux crises humanitaires mais qu’elle serve aussi à les prévenir.
M. GERT ROSENTHAL (Guatemala) a rappelé que son pays était sujet aux catastrophes naturelles et qu’il a été ravagé par la violence occasionnant un grand nombre de personnes déplacées internes. Il a estimé que la responsabilité de venir en aide aux victimes de catastrophes naturelles revient en premier lieu aux pays et que la communauté internationale doit les aider dans l’exercice de cette responsabilité. Elle peut aussi aborder certaines situations qui ne peuvent l’être au niveau national. Il a jugé important de respecter les règles du droit humanitaire international, les règles des droits de l’homme et les droits des réfugiés. Le principal défi, a-t-il estimé, est de couvrir les besoins des plus vulnérables, notamment les personnes déplacées internes, les femmes, enfants, personnes âgées et handicapées. Il a exprimé son soutien à l’établissement du Groupe interorganisations des déplacés internes.
Il a en outre indiqué partager avec le Secrétaire général la perspective régionale et sous–régionale d’aborder le sujet. Concernant enfin la question de la transition des secours au développement, les programmes humanitaires doivent aussi établir les bases du développement futur des personnes concernées, en renforçant notamment la capacité des autorités locales et des communautés. Le représentant s’est dit préoccupé par la réduction de la proportion de l’aide humanitaire pour ce qui est des appels consolidés interinstitutions. Il a enfin insisté sur la cohérence entre les différentes mesures d’ordre humanitaire, politique, relatives aux droits de l’homme et à l’environnement. Cette cohérence doit être renforcée notamment par une collaboration entre le Conseil de sécurité et le Conseil économique et social.
M. JUAN GABRIEL VALDES (Chili) a déclaré que son pays appuie toutes les propositions du Secrétaire général concernant le renforcement de l’assistance humanitaire fournie par les Nations Unies. Il s’est également dit préoccupé par le fait que les ressources accordées par les pays donateurs dans le cadre du processus d’appels globaux n’aient pas augmenté au moment où se sont produites des crises humanitaires de grande ampleur. Le Chili estime que cette stagnation et même cette diminution de l’aide en valeur réelle, est liée à la décision des donateurs de canaliser bilatéralement les ressources et de les destiner principalement à des situations de crises qui menacent la sécurité internationale. Le représentant a également regretté la différence des réponses lorsqu’on traite de l’assistance humanitaire d’urgence ou du développement sur le long terme. Il a en outre appuyé l’idée selon laquelle les besoins humanitaires de pays tels que le Libéria et de la Guinée soient considérés indépendamment du débat politique qui les concerne. Il doit en être de même pour ce qui est du Moyen-Orient où la souffrance du peuple palestinien soumis à une occupation militaire qui rend difficile l’accès aux biens de première nécessité, constitue une crise humanitaire majeure.
Le représentant s’est dit préoccupé par le phénomène du changement climatique qui provoque des catastrophes naturelles aggravant à leur tour les difficultés économiques de nombreux pays en développement ainsi que par l’augmentation des conflits internes qui entraînent des crises humanitaires majeures. Dans ce contexte, les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, se trouvent parfois être des objectifs militaires, notamment en Palestine, en Israël, au Soudan et en Angola. Le virus du sida est également un sujet de sérieuse inquiétude dans de nombreuses régions du monde. Le représentant a donc lancé un appel pour que les promesses formulées dans le cadre de conférences récentes pour combattre l’épidémie soient suivies d’effet. Enfin, il a indiqué que son pays déplore le fait que les efforts internationaux contre les mines antipersonnel se soient relâchés. Dans ce contexte, il s’est félicité de l’appel lancé par le Secrétaire général pour la création d’une culture mondiale de protection des populations civiles.
M. RUUD LUBBERS, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a abordé les questions de coordination au sein du système des Nations Unies en soulignant que la coordination étroite entre le Département des affaires politiques, le Département des opérations de maintien de la paix et le HCR s’était illustrée dans des crises humanitaires telles que celles qui ont été vécues en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, au Timor oriental, en Sierra Leone ou en Afghanistan. Le HCR, par sa présence sur le terrain, joue un rôle essentiel dans le cadre de la prévention et de la résolution des conflits et dans le rétablissement et la consolidation de la paix. Afin d’encourager au retour et à la réinstallation des réfugiés, le HCR coopère avec le PNUD et envisage de développer des mécanismes d’alerte et de prévention en coopération avec les Départements des affaires politiques et des opérations de maintien de la paix. Un des moyens de garantir la sécurité des réfugiés est de les séparer des éléments armés a ajouté M. Lubbers.
S’agissant de la transition de l’aide d’urgence vers l’aide au développement, il a pris l’exemple de l’Afghanistan et a suggéré une approche novatrice qui associe conjointement les concepts d’humanitaire et de développement, approche qui s’applique déjà dans le cadre des mécanismes de démobilisation, désarmement, réintégration et réhabilitation des anciens combattants (DDRR). Il a proposé d’ajouter au DDRR le rapatriement et la reconstruction, estimant que le rapatriement est un préalable dans le processus de transition entre urgence et développement.
Il a fait part des initiatives du HCR dans le domaine du développement par le biais de projets locaux. Ni la Banque mondiale, ni le HCR, ni le PNUD ne peuvent aboutir à de tels résultats seuls, a-t-il indiqué, d’où la nécessité de mettre en oeuvre des partenariats entre les acteurs du développement pour réaliser des programmes concrets. Huit programmes pilotes ont été retenus par le HCR, a-t-il expliqué, et seront menés en collaboration avec la Banque mondiale et le PNUD. S’agissant de la mission des coordonnateurs humanitaires, M. Lubbers a souhaité qu’elle soit renforcée et a assuré que le HCR est prêt à assumer ce rôle dans certains pays.
Il a émis deux préoccupations par rapport au processus d’appel global, expliquant que le HCR n’entend pas se limiter à un rôle d’exécution. Il a souhaité que les besoins réels du HCR soient bien compris dans le contexte du processus global, afin notamment d’établir le lien entre secours d’urgence et action de développement. M. Lubbers a souhaité que les donateurs soient plus impliqués dans le processus d’appel global, tant pour la définition des besoins, que pour ce qui est de leur évaluation.
M. ABDULLAH EID SALMAN AL-SULAITI (Qatar) a abordé l’assistance humanitaire sous l’angle de ses causes et de ses effets, rappelant que les catastrophes naturelles touchent le plus souvent des infrastructures rudimentaires et des populations vulnérables dans les pays en développement. Par ailleurs, le représentant a mis l’accent sur les conflits civils ou régionaux qui provoquent les flux de réfugiés ou de personnes déplacées et a déclaré que ces catégories de populations ont des besoins très particuliers. Il a estimé que le processus de développement économique et social prend toute son importance après les secours d’urgence et exige notamment la création d’institutions et d’infrastructures.
Il a souhaité que des efforts soient déployés dans le domaine de la prévention des catastrophes naturelles grâce à des mécanismes conçus par les organisations internationales. Le représentant a souhaité que les Nations Unies tiennent toujours compte de l’homme en tant que bénéficiaire et en tant qu’instrument du développement. Il a souligné la nécessité de privilégier une vue d’ensemble dans la réalisation des Objectifs de développement du Millénaire et souhaité que les Nations Unies contribuent au développement des capacités dans les pays en développement.
M. ZHANG YISHAN (Chine) a souligné que dans leur assistance humanitaire, les organismes des Nations Unies et la communauté internationale doivent impérativement agir conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes directeurs décrits dans la résolution pertinente de l’Assemblée générale. L’assistance humanitaire, a-t-il insisté, doit être fournie à la demande des pays concernés et avec leur approbation. Soulevant, à son tour, la question des appels consolidés qu’il a perçus comme un instrument de coordination, de planification stratégique et de plaidoyer, le représentant s’est dit inquiet du déclin des ressources. Il a espéré que des efforts seront déployés pour inverser cette tendance. Il a conclu en apportant son appui au Groupe consultatif international de recherches et sauvetage et en indiquant que son pays sera l’hôte de sa réunion annuelle à la fin de cette année.
M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a d’abord souligné le caractère essentiel de la coordination entre les divers organismes des Nations Unies dans la fourniture de l’assistance humanitaire. Il a ensuite appuyé la proposition du Secrétaire général de renforcer le processus des appels consolidés en tant que mécanisme de mobilisation des ressources et outil de coordination et de planification stratégique pour l’assistance humanitaire. Il a aussi estimé que ce processus devrait jouer un rôle important dans la transition des opérations de secours à l’action de développement. Pour ce faire, il a appelé les donateurs à surmonter la distinction «artificielle» entre les secours, la reconstruction et le développement qui caractérise actuellement les activités de transition. Il a dénoncé leur tendance à inonder de ressources les opérations de secours médiatiques et à les diminuer lors du passage à la phase moins médiatique de la reconstruction et du développement. A moins de combler le fossé financier entre les secours et le développement, la communauté internationale ne fera que traiter des symptômes sans toucher aux racines du mal, a insisté le représentant.
Parlant de la proposition du Secrétaire général de promouvoir une culture de la protection en faveur des plus vulnérables, le représentant a cité trois questions essentielles en la matière à savoir l’accès du personnel humanitaire aux groupes vulnérables et la responsabilité des Etats; la sécurité et la sûreté de ce personnel; et la situation des personnes déplacées. A ce titre, il a accueilli avec satisfaction la création du Groupe interorganisations des déplacés internes avant d’estimer que le Conseil économique et social ne sera capable de fournir des directives politiques pertinentes que lorsqu’il adoptera, pour les situations humanitaires d’urgence, une approche centrée sur les victimes.
M. TONI FRISCH, Observateur de la Suisse, a indiqué que son pays encourage vivement le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) à poursuivre et à renforcer ses efforts de sensibilisation et d’information sur les situations humanitaires devant les organes principaux des Nations Unies, ainsi qu’auprès de l’ensemble des Etats Membres, notamment les pays concernés par ces situations et les pays donateurs. La Suisse, a-t-il ajouté, porte une attention toute particulière aux efforts visant à la coordination et à la cohérence de l’action humanitaire. Elle souhaite que les institutions humanitaires utilisent davantage le Comité permanent interinstitutions comme plate-forme de concertation et de décision. Elle soutient activement, a-t-il poursuivi, des mécanismes tels que les équipes de réserve des Nations Unies pour l’évaluation et la coordination en cas de catastrophes ainsi que le Groupe consultatif international de recherches et de sauvetage. Il a rappelé que la Suisse est engagée dans le suivi de la conférence ministérielle sur la coopération et la coordination en Europe et les pays de la Communauté des Etats indépendants (CEI) en matière de gestion de crise.
Le processus d’appels consolidés interinstitutions, a souhaité en outre le représentant, devrait faire état d’une plus forte hiérarchisation des priorités et facilite ainsi une meilleure concertation entre les donateurs dans leurs décisions de financement afin d’assurer une couverture adéquate des besoins essentiels pour l’ensemble des situations humanitaires, tant sur le plan géographique que sur le plan sectoriel. Il a estimé nécessaire d’entreprendre davantage de concertation dans le domaine de la transition entre l’urgence et le développement, notamment pour créer des liens tangibles entre les processus d’appels consolidés interinstitutions (CAP) et les Bilans communs et Plans-cadres, les cadres stratégiques d’intervention des institutions financières internationales et les stratégies de lutte contre la pauvreté.
La Suisse, a-t-il poursuivi, est convaincue que l’humanitaire et la politique doivent conserver leur dynamique propre sous peine de voir la crédibilité et l’efficacité de l’action humanitaire mises en péril. Force est de constater que le personnel des organisations humanitaires se voit souvent confronté sur le terrain aux violations massives des règles fondamentales du droit international humanitaire. Il a par ailleurs rappelé au personnel humanitaire, tant local qu’expatrié, la nécessité du respect le plus absolu de codes de comportement éthique irréprochable vis-à-vis des bénéficiaires de l’aide humanitaire. Il s’est dit préoccupé par les allégations d’abus sexuels commis par du personnel engagé dans des activités humanitaires. Il est nécessaire de promouvoir la protection de la population civile, a-t-il par ailleurs conclu, estimant également que le respect et la mise en oeuvre des principes directeurs des personnes déplacées internes sont essentiels dans l’effort d’assistance à ces personnes.
M. MAHBUB-UZ ZAMAN (Bangladesh) a fait observer le changement survenu dans l’ampleur et la nature des interventions humanitaires. Il a rappelé que son pays a toujours été sujet à des catastrophes naturelles. En même temps, il a été capable de contrôler les dommages. Une politique nationale sur la gestion des catastrophes a par exemple été mise en place prenant en compte les liens entre l’environnement, les catastrophes et le développement. Le représentant a en outre insisté sur une question qui demande une approche coordonnée et un soutien international, à savoir la contamination par l’arsenic de l’eau potable qui touche dans son pays 356 millions de personnes.
Concernant la coordination au niveau national de l’assistance à la suite des catastrophes naturelles, il a fait remarquer que les personnes les plus vulnérables sont les premières à ressentir les conséquences du manque de structuration de l’assistance et du fait que certaines priorités ont été fixées de manière erronée. D’autre part, la reconstruction, la réhabilitation sont souvent reléguées en arrière-plan, et, à ce sujet, le représentant a préconisé un changement en direction d’une planification à plus long terme. En outre, il a estimé qu’il fallait aussi renverser la tendance à la raréfaction des ressources qui constitue l’obstacle majeur à l’amélioration de la coordination au niveau mondial. Les appels consolidés interinstitutions en tant qu’instruments de financement ne peuvent pas se substituer au manque de ressources pour des interventions ciblées dans certaines régions comme par exemple l’Afrique de l’Ouest, les Grands Lacs ou la Palestine. Il a également demandé d’inverser la tendance à la baisse des ressources en termes réels obtenue à travers les appels consolidés interinstitutions.
Il a d’autre part demandé de protéger les femmes, les enfants et les personnes déplacées internes qui sont les plus touchées. Il a ajouté que les catastrophes accentuent la pauvreté et que les gouvernements seuls ne peuvent pas résoudre ces problèmes complexes. Les organisations non gouvernementales, la société civile et le secteur privé doivent aussi jouer un rôle accru et complémentaire. Enfin, il a rappelé que les civils innocents sont souvent les principales victimes des conflits armés. La prévention des catastrophes, notamment les catastrophes naturelles, peut réduire grandement les pertes en vies humaines. Des centres d’alarme concernant les tempêtes et les inondations doivent être mis en place aux niveaux régional et national. Pour conclure, le représentant a insisté sur l’importance du contrôle sur le terrain, incluant un nombre accru de consultations avec le gouvernement avant d’évaluer les besoins.
Mme LARUSDOTTIR, Organisation mondiale de la santé (OMS), a souligné que les crises humanitaires qu’elles soient le fait de l’homme et/ou de la nature reviennent toujours à une question de santé publique qui place le secteur de la santé en première ligne. Une réponse rapide à une crise humanitaire est un impératif politique qui doit avoir comme composante essentielle la santé publique et, en la matière, la collecte d’informations sur la situation dans le domaine de la santé est un élément essentiel. Insistant, la représentante a voulu que les situations d’urgence ne servent pas d’excuse pour accepter l’inacceptable. Au contraire, a-t-elle dit, elles rendent impératif le lancement d’une action exceptionnelle de santé publique pour assurer la continuité des services et protéger la population.
Certaines mesures de santé publique sont essentielles pour sauver des vies, a-t-elle poursuivi en estimant que les indicateurs les plus fiables des besoins d’urgence sont les indicateurs de santé et la survie humaine, l’étalon-mesure ultime du succès ou de l’échec des opérations humanitaires. L’OMS, a-t-elle aussi indiqué, identifie les pratiques pouvant sauver des vies; les adapte au contexte épidémiologique et opérationnel et s’assure qu’elles sont appliquées de manière coordonnée par les partenaires humanitaires. L’OMS a affiné sa série «engagements essentiels» et parmi les priorités, elle promeut les capacités institutionnelles et les liens entre les Etats membres et les organismes partenaires.
Bien que difficile, a poursuivi la représentante, la coordination est également essentielle ainsi que la mise en place de normes élevées de qualité et le sentiment de responsabilité. Une action efficace exige une analyse approfondie de la situation, une approche intersectorielle, une vision articulée des facteurs de risque et des synergies entre les différents apports humanitaires. La responsabilité implique, elle, la prévisibilité et un engagement à long terme. Le principe n’a jamais été aussi pertinent que dans la transition des opérations de secours vers l’action de développement. L’accueil qu’ont réservé les décideurs politiques et le public au Rapport de l’OMS sur la macroéconomie et la santé montre que les besoins réels en matière de santé requièrent plus d’attention, a ajouté la représentante avant d’attirer, une nouvelle fois, l’attention du Conseil sur le fait que la Section santé des appels consolidés demeure sous-financée. La responsabilité humanitaire signifie que tous les acteurs jouissent des ressources nécessaires pour remplir au mieux leur mandat, a-t-elle insisté.
M. JEAN-JACQUES GRAISSE, Directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), a estimé que pour renforcer l’efficacité de la réponse humanitaire, la coordination entre les divers acteurs humanitaires est à la fois une nécessité, du point de vue opérationnel et un impératif, du point de vue moral. En tant que défenseur de la coordination, a-t-il dit, le PAM n’a cessé de renforcer cette coordination avec les organismes des Nations Unies, les organisations non gouvernementales (ONG), le Comité international de la Croix-Rouge et les donateurs. Sur le terrain, le PAM participe pleinement aux discussions de l’équipe de pays et aux processus de coordination menés par les Coordonnateurs humanitaires ou résidents. Le PAM n’a épargné aucun effort, a poursuivi le représentant, pour intégrer le processus des appels consolidés dans son travail quotidien comme en témoigne la création dans les bureaux sur le terrain et au siège d’un réseau de «points focaux» pour ce processus.
En matière de coordination, des améliorations peuvent être apportées, a pourtant concédé le représentant. Il a proposé d’encourager un plus grand nombre d’acteurs humanitaires à prendre part au processus pour déterminer combien et quel type d’interventions humanitaires sont effectuées dans un contexte donné. Il faudrait aussi, a-t-il dit, analyser l’impact du sous-financement pour comprendre la complémentarité des programmes. L’aide alimentaire, a-t-il expliqué, nécessite des ressources adéquates mais sans le financement adéquat des autres programmes non alimentaires, cette aide ne peut être efficace. Il faut enfin s’assurer, a encore dit le représentant, une coordination entre les donateurs pour assurer l’adéquation des ressources et le degré de rationalité requis dans leur affectation.
M.YOUSSOUFOU OUEDRAOGO (Burkina Faso) a fait remarquer que les conséquences des catastrophes naturelles, des guerres et des maladies endémiques dans les pays pauvres, notamment en Afrique, affectent dangereusement les processus de développement de ces pays. Il a estimé que les organes des Nations Unies et les divers organismes humanitaires doivent renforcer leur présence dans les nombreuses parties du monde où les situations humanitaires sont très précaires. Ils doivent en outre, a-t-il ajouté, aider les gouvernements concernés à développer leurs capacités pour lutter efficacement contre les effets des calamités naturelles et des situations d’urgence humanitaires complexes.
Le représentant a souligné que le Gouvernement du Burkina Faso a mis en place depuis 1973 un Comité national de secours d’urgence et de réhabilitation, chargé de la mise en oeuvre du plan national de secours d’urgence et de réhabilitation. Le Burkina Faso, a-t-il fait observer, connaît ces dernières années des récoltes fortement déficitaires ayant entraîné une situation alimentaire difficile pour une partie de sa population. Plusieurs organisations non gouvernementales contribuent au programme d’aide alimentaire d’urgence, initié par le Gouvernement. Par ailleurs, le représentant a précisé que son pays s’est beaucoup investi dans la prévention en mettant l’accent sur l’information et la sensibilisation des populations sur les attitudes et comportements à observer en cas de sinistres. Le volet réhabilitation, a-t-il noté, rencontre rarement la volonté des partenaires qui, en dépit de la cohérence et pertinence des actions à réaliser, l’estiment très onéreux.
L’action de la communauté internationale dans le domaine de l’assistance humanitaire, a estimé en outre le représentant, doit viser le renforcement de l’accès au soutien et de la protection des populations vulnérables, tout en encourageant l’engagement des communautés locales. Il a enfin lancé un appel pressant aux donateurs afin qu’ils fassent de la procédure d’appel global un véritable mécanisme de mobilisation des ressources à des fins humanitaires non assorties des intérêts politiques ou stratégiques.
M. NORMAN MACDONNELL (Canada) a estimé que le plus grand problème auquel sont confrontés les intervenants humanitaires consiste à établir et à maintenir l’accès à ceux qui sont dans le besoin. En la matière, il a indiqué que son pays a fait de la culture de protection des civils une priorité de sa politique étrangère. Il a appelé les autres Etats à en faire de même, à concentrer les efforts sur l’application des résolutions, des recommandations et des dispositions existantes du droit international et à établir de nouveaux outils si nécessaires. Parlant de la transition des opérations de secours à l’action de développement, le représentant a insisté sur le fait que l’aide humanitaire ne peut que remédier aux symptômes d’une crise donnée. Il faut reconnaître, a-t-il dit, qu’il reste un long chemin à parcourir pour établir le financement flexible et les mécanismes institutionnels nécessaires pour entreprendre des périodes de transition et s’attaquer aux causes profondes.
Il faut davantage de discussions franches au sein des différents conseils et commissions des Nations Unies, a-t-il plaidé en demandant aux donateurs de transmettre des messages plus cohérents aux organisations de l’ONU, aux institutions de Bretton Woods et à d’autres organismes de financement du développement. Toutefois, a-t-il ajouté, les partenaires des agences sont responsables du maintien de leur valeur ajoutée et de l’établissement de protocoles d’ententes et d’autres dispositions de coopération interorganisations pour assurer une répartition adéquate des tâches avec des stratégies de sortie intégrées. En la matière, il a cité la pertinence des instruments de planification actuels, des programmes régionaux, le rapprochement entre le Département des affaires politiques et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires ou encore la programmation conjointe.
Le fait de ne pas mettre, dès le début d’une crise, les mécanismes nécessaires pour faciliter la transition peut nuire aux populations touchées, a encore dit le représentant. En la matière, il a estimé que les intervenants extérieurs doivent exploiter et renforcer les capacités locales et maintenir le dialogue pendant et après la crise. La transition entre les secours et le développement n’est pas un processus linéaire et ordonné d’où l’importance du moment de l’intervention et la nécessité d’approches flexibles et complètes. En situation de conflit, il faut saisir les occasions de favoriser la réconciliation nationale et la prévention des conflits. De plus, une transition efficace nécessite un environnement sûr et en conséquence, la sécurité et la réforme du secteur de la sécurité doivent être vues comme une partie intégrante du processus de reconstruction.
M. MARCO BALAREZO (Pérou) a déclaré que les situations de conflits violents internes et leurs conséquences, de même que les catastrophes naturelles dont les causes sont étroitement liées au changement climatique et à l’action de l’homme, apparaissent comme des tragédies contemporaines aux conséquences alarmantes. Trouver des solutions à ces problèmes est une tâche d’autant plus complexe qu’ils impliquent des situations de pauvreté extrême qui touchent en priorité des groupes particulièrement vulnérables, tels que les femmes, les enfants et les personnes âgées. Face à cette situation, la communauté internationale, et en particulier le système des Nations Unies, doit fournir une réponse efficace et opportune. Il est également important de lancer des actions préventives et le Pérou estime que le développement de systèmes d’alerte rapide, la planification pour faire face aux risques éventuels ainsi que l’élaboration de plans d’urgence sont les éléments de réponse fondamentaux aux catastrophes naturelles.
De même, l’ECOSOC et l’Assemblée générale doivent donner la priorité à la prévention des conflits selon une perspective structurelle en favorisant le règlement des causes profondes des conflits qui sont souvent liées à la pauvreté, à l’exclusion sociale et à l’absence de démocratie. De même, le Pérou appuie les actions de consolidation de la paix visant à aider les sociétés sortant d’une crise humanitaire à se reconstruire et à s’atteler au développement. Dans ce contexte, nous saluons les résultats obtenus en Afghanistan, a ajouté le représentant. Ils offrent un exemple concret de consolidation de la paix après la fourniture d’une assistance humanitaire réussie. Le représentant a également fait savoir que son pays partage l’idée selon laquelle une des préoccupations majeures de l’ONU doit être la protection des populations civiles et des personnes déplacées et réfugiées. De même, les travailleurs humanitaires doivent pouvoir exercer leurs activités sans mettre en jeu leur existence. Il faut cependant leur imposer un code de conduite strict afin de prévenir tout abus.
M. SON SE-JOO (République de Corée) a déclaré que la fréquence accrue des catastrophes naturelles et les situations humanitaires d’urgence complexes qu’elles provoquent, de même que l’incapacité des pays en développement à absorber les conséquences économiques de tels événements, sont autant de défis posés aux opérations d’assistance humanitaire des Nations Unies. Il est dans ce contexte important que nous fassions de notre mieux pour renforcer la coopération internationale en vue de minimiser les conséquences tragiques des crises humanitaires. Dans la mesure où les catastrophes naturelles ne connaissent pas de frontières et alors que les conflits deviennent de plus en plus régionaux, il est indispensable de conférer à l’assistance humanitaire une dimension régionale. Dans ce contexte, la Corée se félicite de l’initiative qui vise à renforcer les infrastructures régionales en soutenant notamment la coopération et la mise en réseau des systèmes d’alerte rapide et des capacités nationales. L’augmentation du nombre de civils pris comme cibles dans le cadre de conflits est également un sujet d’inquiétude, a poursuivi le représentant. C’est pourquoi nous appuyons l’appel du Secrétaire général pour la création d’une culture de protection.
Le représentant a estimé qu’il est important de mettre en oeuvre une transition progressive d’une aide d’urgence vers un développement humanitaire global et s’est félicité, à cet égard, du rôle primordial joué par la communauté internationale. De même, la Corée encourage fortement le secteur privé à faciliter cette transition car il est la source des investissements et de la création d’emploi. Il faut également développer un système global de financement
humanitaire international afin de prévenir un manque de coordination parmi les pays donateurs et de garantir l’utilisation optimum des fonds. Enfin, le représentant a demandé la mise en place d’un système global d’information et d’analyse de l’assistance humanitaire et a appuyé la demande des organisations internationales de participer à ce processus.
M. RAMON OSIRIS BLANCO DOMINGUEZ (République dominicaine) a souligné l’importance du renforcement de la coordination de l’action humanitaire qui revêt une importance particulière pour un État insulaire des Caraïbes vulnérable aux catastrophes naturelles. Il a regretté les conséquences sur le développement de ces catastrophes naturelles qui causent des dégâts considérables, tant sur le plan humain et social, que sur l’économie et l’environnement. Il a souhaité que les connaissances technologiques soient mises à la disposition des organisations internationales et des pays en développement afin de leur permettre d’anticiper les catastrophes et de planifier leur réponse. Il a dénoncé les entraves bureaucratiques qui retardent les interventions humanitaires des Nations Unies et souhaité que soient diffusées toutes les informations relatives à l’alerte rapide et à la prévention des catastrophes naturelles. Il est nécessaire de s’engager à coopérer aux échelons régional et international, en associant notamment la société civile et le secteur privé, pour mettre en oeuvre des partenariats d’assistance aux pays en développement dans le domaine de la prévention et de la gestion des catastrophes naturelles, a-t-il estimé.
Mme VIJAY THAKUR SINGH (Inde) a elle aussi plaidé pour une culture de la protection en estimant qu’il s’agit d’une responsabilité essentielle et humaine. Elle a néanmoins souhaité que le concept soit à la fois élargi et réaliste. Elle a ainsi expliqué que la paix constitue le fondement de la protection et comme cette paix est souvent compromise par la pauvreté, la promotion de la coopération internationale aux fins du développement devient une contribution importante à la culture de la protection. Commentant le rapport du Secrétaire général, la représentante a dit ne pas comprendre le type d’entorses à la tradition qu’il faudrait pour instaurer la culture de la protection.
Les Nations Unies, a-t-elle rappelé, se fondent sur le postulat selon lequel l’Etat-nation est l’expression la plus légitime de l’autorité politique. Elles se fondent aussi sur les principes de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et de la coopération comme moyen d’améliorer la condition humaine. Toute remise en cause de cette fondation ouvrirait la voie vers le chaos et le non-respect de la loi dans les relations entre Etats. Ce serait assurément un moyen contre-productif de promouvoir la culture de la protection, a insisté la représentante.
La démocratie, l’état de droit, la bonne gouvernance, le respect des droits de l’homme, la croissance économique et le développement, a-t-elle poursuivi, se renforcent mutuellement et constituent les éléments nécessaires à la création d’une culture de la protection. Pour la représentante, les solutions sélectives fondées exclusivement sur le renforcement d’un ordre juridique pour la promotion des droits de l’homme ou des approches imposées par la force visant à mettre fin aux violations des droits de l’homme ne sauraient contribuer durablement à la culture de la protection. Les racines des violations des droits de l’homme varient et n’exigent pas forcément des mesures juridiques ou imposées par la force.
La représentante a poursuivi sur la question des appels consolidés pour en regretter le déclin des ressources. Elle a ensuite commenté la partie du rapport du Secrétaire général sur la relation entre les situations humanitaires et le commerce illicite des ressources naturelles. Elle a estimé que la mise en place d’un système obligatoire de marquage des armes légères sauverait plus de vies qu’un mécanisme de contrôle des ressources naturelles. Concluant sur les directives relatives aux personnes déplacées que le Secrétaire général qualifie de principes juridiques, la représentante a rappelé que ces principes ont été négociés non pas par un processus intergouvernemental mais par une équipe d’experts et d’organisations non gouvernementales et qu’en tant que tels, ils ne peuvent constituer des principes juridiques.
M. ISAAC C. LAMBA (Malawi) a rappelé que son pays est particulièrement intéressé au sujet débattu aujourd’hui dans la mesure où plus de trois millions de ses citoyens auront besoin d’une aide alimentaire dans les douze mois à venir. Plus de 80% de la population dépend directement des activités agricoles pour sa propre survie. 65% de la population vit en deçà du seuil de pauvreté et le Gouvernement a déclaré l’état d’urgence à la fin du mois de février.
Les principes contenus dans l’annexe de la résolution 46/182 de l’Assemblée générale constituent la base des actions humanitaires en situation de crise. Il importe également de tenir compte des groupes vulnérables. Il est également nécessaire d’améliorer la planification des actions d’urgence au niveau régional et de mieux coordonner les diverses actions humanitaires, a-t-il poursuivi. Il faut en outre que davantage d’organes participent au processus d’appel global. Enfin, il a indiqué que son pays est fortement préoccupé par la diminution des contributions destinées à l’assistance humanitaire et a lancé un appel pour la définition de stratégies novatrices qui permettraient d’inverser cette tendance à la baisse.
M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a rappelé que l’Afrique paie un lourd tribut aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires qui coûtent la vie à des millions de civils chaque année et placent le continent en tête des régions de la planète les plus vulnérables. Il a lancé un appel afin que la réponse aux défis posés par ces crises humanitaires soit plus rapide grâce à une série de mesures que devraient prendre avant tous les gouvernements concernés eux-mêmes, en complémentarité avec les actions menées par le système des Nations Unies. Il a exhorté les pays en développement à décentraliser les ressources humaines et matérielles indispensables pour faire face à ces crises et a prôné des politiques de renforcement des capacités nationales et locales afin de réunir des données et de prévenir les crises. Il a pris l’exemple de l’Ouganda qui a mis en place un programme de décentralisation qui intègre un volet statistique sur les catastrophes naturelles et sur leur prévention, avec l’appui du Programme alimentaire mondial (PAM).
Il a insisté sur l’importance de la gestion locale des catastrophes naturelles car, a-t-il fait remarquer, les zones rurales sont le plus souvent affectées. La gestion de l’information est aussi un des éléments clés dans le contexte de la prévention et du suivi des catastrophes naturelles, a ajouté M. Acemah, exhortant les Nations Unies et les gouvernements à créer des bases de données. Il a souligné ensuite l’impact du VIH/sida comme facteur déstabilisant
des pays africains, le représentant lançant un appel à la mobilisation internationale en faveur du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et la malaria. Il a également souhaité que la communauté internationale soutienne le processus d’appel global afin de permettre aux Nations Unies de soutenir les pays en développement dans le domaine de l’aide d’urgence.
M. ALPER COSKUN (Turquie)) a fait remarquer que les changements climatiques et les catastrophes naturelles, de même que les évènements tragiques du 11 septembre, traversent les frontières nationales. Les membres de la communauté internationale doivent joindre leurs forces pour relever les défis. Il a jugé nécessaire de reconnaître le besoin d’une réponse plus concertée et efficace aux urgences humanitaires. Il a rappelé le tremblement de terre en Turquie en 1999 et la création avec la Grèce d’une Unité d’action rapide à de telles catastrophes.
Il a ensuite attiré l’attention sur la mobilisation rapide de l’aide internationale en Afghanistan et a souligné l’importance que l’engagement des Nations Unies dans ce pays soit efficace, coordonné et orienté sur les résultats. Il a estimé que la transition efficace des secours au développement en Afghanistan est l’objectif le plus important. L’absence d’une telle transition rendrait tous nos efforts dépourvus de sens. Il a en outre demandé que tous les efforts soient maintenus en faveur d’une culture de protection, à l’intention des plus vulnérables. Il a également estimé que les défis et les risques actuels sont plus complexes. Nous ne pouvons nous offrir le luxe de supposer que les besoins humanitaires diminueront durant les années à venir. La communauté internationale, a-t-il précisé, doit adopter des stratégies cohérentes et globales pour une gestion efficace des catastrophes naturelles et des situations humanitaires complexes.
M. LUIS E. CAPPAGLI (Argentine) a estimé que le nombre et la complexité des crises humanitaires exigent une approche coordonnée et intégrée de la communauté internationale à différents niveaux ainsi que l’amélioration des mécanismes existants ou la création de nouveaux mécanismes si nécessaire. Dans cette perspective, il faudrait prendre des mesures concrètes afin de renforcer la coopération entre l’ECOSOC et le Conseil de sécurité tout en tenant compte de leur mandat respectif et des dimensions humanitaires et socioéconomiques de nombreux conflits armés. Au niveau intergouvernemental, il faut créer un lien entre les différents concepts politiques dans l’objectif de tenir compte des nécessités des êtres humains et des situations des personnes vulnérables. A cet égard, l’Argentine appuie la proposition qui consiste à développer la notion de culture de protection axée sur les groupes vulnérables de la population, à savoir les enfants, les femmes, les personnes âgées ou encore les réfugiés. Dans le même temps, il faut relever les défis que nous posent des années de corruption et de trafics illicites qui ont largement affecté les pays touchés par les conflits armés. Il faut également fournir une aide adéquate aux communautés touchées et rompre leur dépendance à l’égard des activités économiques illégales.
Dans le domaine de l’appui financier aux actions humanitaires, la communauté internationale doit renforcer sa réponse et mobiliser plus de ressources. Dans les cas des catastrophes naturelles et de crises humanitaires, il est indispensable de renforcer le processus d’appel global qui est un outil de planification stratégique. Les organisations non gouvernementales doivent en outre pouvoir participer de façon active à l’assistance humanitaire. Cependant,
il est également nécessaire de coordonner les efforts des différents acteurs humanitaires pour améliorer la sécurité des travailleurs humanitaires. La participation de la population civile est également essentielle. Enfin, le représentant a déclaré que même si les Etats doivent faciliter le travail humanitaire sur le terrain, les acteurs humanitaires doivent prendre le relais lorsque les Etats n’ont pas la volonté d’appliquer les accords négociés.
DOCUMENTATION
Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’Organisation des Nations Unies (A/57/77-E/2002/63)
Le Secrétaire général souligne que les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont fait prendre conscience du fait que le monde vit une époque placée sous le signe d’une solidarité de plus en plus étroite et ont mis en évidence la nécessité d’apporter une solution plus concertée et plus efficace aux crises humanitaires, ainsi que de repenser radicalement les modalités permettant d’éviter ou de surmonter de telles crises.
Le Secrétaire général analyse les causes et les effets des situations d’urgence humanitaires en mettant l’accent sur les répercussions des crises humanitaires à l’échelon régional ainsi que sur les mécanismes et instruments de coordination mis en oeuvre par les Nations Unies et par ses partenaires humanitaires pour y remédier. Il aborde par ailleurs la question de la prise en compte des populations vulnérables dans le cadre, plus élargi, de la protection des civils en situation de conflit armé et décrit certaines des difficultés qui se posent en matière d’assistance aux personnes se trouvant dans des situations d’urgence, notamment lorsqu’il s’agit de leur assurer un espace sûr et fiable. Il est fait état également des efforts spécifiques à déployer pour renforcer l’assistance aux groupes particulièrement touchés tels que les personnes déplacées dans leur propre pays, les enfants, les femmes et les personnes âgées.
S’agissant de la transition des opérations de secours à l’action de développement, le Secrétaire général souligne l’importance d’une planification intégrée effectuée à un stade précoce et la nécessité de faire en sorte que les programmes de transition contribuent à réduire les risques et les conséquences des futures catastrophes naturelles. Sont également reproduites dans le rapport, à la demande des États membres, les constatations résultant d’un examen indépendant du processus d’appel global. Les recommandations formulées ont trait à la nécessité de renforcer les capacités régionales nécessaires pour faire face aux situations d’urgence, de promouvoir une «culture de la protection» et de planifier soigneusement la phase de transition des opérations de secours à l’action de développement. Pour ce qui est des recommandations relatives au processus d’appel global, est soulignée la nécessité de renforcer la stratégie humanitaire et celle de mobiliser davantage de ressources en recherchant un soutien accru auprès des donateurs et des ONG.
L’assistance au Mozambique rapport A/57/97 – E/2002/76
Le rapport du Secrétaire général présente une description des dispositions prises à la suite des inondations de 2000, des préparatifs et des mesures prises pour faire face aux inondations de 2001 et de l’assistance proposée par d’autres organismes des Nations Unies au Gouvernement mozambicain. En ce qui concerne la gestion des opérations dans le cadre des inondations de 2000, le rapport indique que le système des Nations Unies a montré la voie en se mettant au service du Gouvernement, ce qui a facilité la coordination et engendré une moindre concurrence entre les organisations, les donateurs et les organisations internationales.
Au Mozambique, l’Equipe de gestion de pays a convenu que le Programme alimentaire mondial (PAM) serait l’organe chef de file en cas de catastrophe. Les préparations à la saison des pluies de 2002-2001 ont débuté par un séminaire dont l’objet était de tirer des enseignements des opérations d’aide aux victimes d’inondations menées dans le sud du pays en 2000. L’un des rôles les plus importants que l’Organisation des Nations Unies a joué lors des préparations à la saison des pluies de 2001 et dans les interventions après les inondations s’est situé dans le domaine de la coordination. Des actions importantes ont également été déployées dans les domaines des secours alimentaires, de l’eau et de l’assainissement, de la santé et de l’éducation et de l’agriculture.
Il est indiqué dans le rapport qu’en préparation à d’éventuelles catastrophes, un atelier financé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires qui s’est tenu en juillet 2001 a été l’occasion d’analyser l’action menée face aux inondations de 2001 et d’en tirer les leçons pour mieux se préparer à d’éventuelles catastrophes. En appui à la Déclaration du Millénaire, d’autres initiatives de l’ONU ont été mises en oeuvre, notamment afin de réduire la pauvreté extrême, d’enrayer la propagation du VIH/sida d’ici 2015, d’assurer une sécurité alimentaire, un accès universel à l’enseignement primaire d’ici 2015, l’égalité entre les sexes, de réduire de deux tiers la mortalité des moins de 6 ans avant 2015 et de trois quarts la mortalité maternelle. Il s’agit également de faire reculer le paludisme et de lutter contre la disparition des ressources de l’environnement.
En apportant une assistance au niveau de la coordination, de la mobilisation des ressources et de la fourniture de biens et services, le Gouvernement, l’ONU et ses partenaires ont été en mesure d’intervenir rapidement et efficacement pour diminuer les pertes en vies humaines. L’assistance de l’ONU au Mozambique a en outre bénéficié des conclusions du bilan commun de pays de 2000 qui analysait les causes profondes de la pauvreté au Mozambique et qui a débouché sur le plan-cadre pour l’aide au développement de l’ONU pour 2002-2006 dans le contexte de la Déclaration du Millénaire.
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