ECOSOC/5999

L’INTEGRATION A LA MONDIALISATION ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE PASSENT PAR UNE EDUCATION RENFORCEE, CONTINUE, PROFESSIONNELLE ET PLUS OUVERTE AUX FEMMES

14/02/02
Communiqué de presse
ECOSOC/5999


Conseil économique et social

Table ronde de haut niveau

Matin et après-midi


L’INTEGRATION A LA MONDIALISATION ET LE DEVELOPPEMENT DURABLE PASSENT PAR UNE EDUCATION RENFORCEE, CONTINUE, PROFESSIONNELLE ET PLUS OUVERTE AUX FEMMES


Le Conseil économique et social (ECOSOC)a organisé aujourd’hui une table ronde d’experts de haut niveau et de Ministres de l’éducation sur le thème de ”L’éducation et le développement”.  L’objectif de cet exercice était, entre autres de chercher des réponses aux difficultés qui se posent à la communauté internationale dans le domaine de l’éducation dans un monde en mutation constante et caractérisé par l’interdépendance croissante des économies et, par les différences culturelles ainsi que les disparités économiques et sociales entre nations. 


La paupérisation continue qui frappe quelques régions du monde et les disparités de développement entre pays du Sud et du Nord, dues en grande partie à l’absence de maîtrise des connaissances et des technologies nouvelles dans les pays du Sud victimes de l’analphabétisme, de l’ignorance et de la maladie, ne peuvent être combattues et réduites que si de nouvelles méthodes d’enseignement et de nouveaux objectifs sont assignés aux structures d’éducation.  Tel est le constat fait par les experts qui soulignent que le développement durable des pays en développement ne sera possible que si ces pays ouvrent leurs systèmes d’enseignement aux filles et aux femmes qui représentent la majorité de leurs populations et qui, trop souvent, subissent discrimination et exclusion.  Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, a déclaré avec justesse lors du Forum de l’éducation de Dakar, que l’éducation des filles était l’investissement de développement socioéconomique le plus rentable que pourraient faire les pays en développement, a rappelé un expert.  Seule l’éducation permettra à ces pays de lutter efficacement contre les pandémies, dont celle du VIH/sida, d’améliorer la santé des familles, de profiter des capacités de production que peuvent déployer les femmes quand elles sont soutenues par des politiques de microcrédit, ont souligné les experts. 


Les pays en développement ne pourront faire face aux difficultés de la mondialisation que s’ils savent mettre en place des systèmes d’enseignement à distance pour permettre un accès à la formation à toutes leurs populations, notamment celles des zones rurales, a dit un expert.  La masse critique de la connaissance humaine et l’accélération de la recherche scientifique, des technologies et des modes de production sont telles que les individus doivent désormais constamment réactualiser leurs connaissances, ont estimé d’autres intervenants.  L’usage des nouvelles technologies de l’information et de la communication est donc crucial si l’on veut mettre les dernières connaissances à la portée de tous et avoir une main-d’oeuvre opérationnelle et compétitive, ont reconnu ceux-ci.


(à suivre – 1a)

Les institutions financières internationales et la coopération bilatérale entre pays du Nord et du Sud devraient aider le redressement et la réforme des systèmes d’enseignement universitaire des pays en développement qui ont pâti des conditions imposées par les plans d’ajustement structurel, ont estimé les experts de ces pays qui participaient à la table ronde.  Ce point de vue a été partagé par les représentants du système de l’ONU et ceux du Conseil interacadémique de Washington qui ont noté que les conditions prévalant au niveau mondial au cours de la dernière décennie avaient marginalisé les structures d’enseignement supérieur des pays pauvres et favorisé un exode massif de leurs cerveaux vers les universités et le marché du travail des pays développés.  La réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire, et notamment la lutte contre la pauvreté, l’intégration à la mondialisation ainsi que la promotion d’un développement durable ont besoin d’une éducation renforcée, continue, plus professionnelle et surtout plus ouverte aux femmes et aux filles, ont conclu les participants.


Ont pris part à cette table ronde les Ministres de l’éducation de El Salvador, de l’Egypte, de la Gambie, du Pakistan, et de l’Ouganda.  Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC); les représentants des Etats Membres de l’ECOSOC; la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF); et les représentants du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), de l’Université des Nations Unies, de la Banque mondiale, de l’UNESCO, du Groupe de travail de l’ONU sur les filles et de la Division de l’ONU pour la promotion de la femme ont aussi pris part au débat.  Des universitaires et des représentants d’ONG travaillant sur les questions d’éducation se sont également exprimés.


Table ronde du Conseil économique et social sur le thème : «l’éducation et le développement»


Ouvrant la table ronde organisée par le Conseil économique et social (ECOSOC) sur le thème: «L’éducation et le développement» M.IVAN SIMONOVIC, Président de l’ECOSOC, a déclaré que l’éducation  à l’instar de la santé est un moyen de réduction de la pauvreté.  L’éducation est, en particulier quand elle touche les filles, un des meilleurs moyens de promotion du développement.  Sa mise en oeuvre demande un leadership national ferme sur la question et un engagement sans faille de tous les secteurs la société.  L’amélioration des installations scolaires et du cursus scolaire est indispensable à une éducation de qualité.  La promotion des technologies de l’information et de la communication (TIC) est devenue un impératif de promotion de systèmes modernes d’éducation.  Comment pouvons-nous renforcer la volonté politique au niveau national pour que l’éducation reçoive le soutien  nécessaire?  Et comment promouvoir des méthodes plus performantes d’éducation?  C’est entre autres à ces questions qu’il faut répondre pour aider les pays à mettre en oeuvre un cadre social favorable au développement.


M. JOHANNES VAN GINKEL, Recteur de l’Université des Nations Unies, a dit que l’on avait pendant trop longtemps mis exclusivement l’accent sur l’éducation primaire et qu’il fallait maintenant prêter davantage attention à l’enseignement supérieur qui devrait former des jeunes directement opérationnels à leur sortie. 


M. KUNIO WAKI, Directeur exécutif adjoint du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), a souligné que l’éducation primaire universelle et l’accès des filles à l’enseignement supérieur étaient une des priorités du FNUAP.  L’éducation en matière de santé génésique est un de nos impératifs, et nous conduisons en ce moment des expérimentations intéressantes en Afrique dans le cadre des activités de l’équipe de l’ONU dirigée par l’UNICEF.  Nous sommes conscients de l’importance de la volonté politique au niveau national, si l’on veut avoir le soutien nécessaire aux activités de promotion de l’éducation en faveur des filles.


MME CAROL BELLAMY, Directrice générale de l’UNICEF, a relevé que la moitié des filles d’âge scolaire n’avait pas accès à l’école dans les pays en développement.  L’UNICEF vise à atteindre la parité garçons/filles en matière d’accès à l’école d’ici à 2005 en ce qui concerne l’éducation primaire et secondaire.  Nous sommes conscients des barrières qui se posent à l’éducation des filles.  En Afrique centrale et de l’Ouest, le taux de scolarisation des garçons a connu une hausse de 10% au cours de la dernière décennie, alors que celui des filles ne l’a été que 5%.


Education pour tous, incluant l’éducation des filles


Dans le cadre de la discussion sur le thème «Education pour tous, incluant l’éducation des filles», présidée par Mme Bellamy, Directrice générale de l’UNICEF, il a été souligné la priorité à donner à l’éducation des filles -qui représentent 60% des 113 millions d’enfants qui n’ont pas accès à l’éducation– priorité définie comme le meilleur investissement d’un pays pour son avenir. 

Dans ce contexte, les Ministres de l’éducation de quatre pays en développement, (El Salvador, Gambie, Pakistan et Ouganda), ont présenté les situations de leur pays respectif.  Ils ont tous soulignés la nécessité, faute de moyen de leur


Gouvernement, de mettre en place des partenariats avec le secteur privé et les collectivités locales pour atteindre leurs objectifs d’accès à l’éducation pour tous dans le souci d’assurer la parité entre garçons et filles d’ici 2015, mais aussi l’équité entre les différentes régions et communautés.  Il a été souligné en outre l’importance de la contribution inestimable des ressources humaines au développement économique et la nécessité de briser le «lien pauvreté/sous-éducation».  Dans le même ordre d’idées, il a été rappelé que le problème était non seulement d’obtenir l’accès à l’éducation pour tous, mais aussi de s’assurer, grâce à des méthodes d’incitation, que ceux qui y ont accès y restent pour y obtenir une réelle formation qui leur permette de faire face aux défis d’un monde en pleine évolution, marqué par la mondialisation.


MME EVELYN JACIR DE LOVO, Ministre de l’éducation d’El Salvador, présentant la situation de son pays, a souligné les efforts des ministères concernés de se transformer en centres directeurs de la formation du capital humain, dans un pays qui a connu une véritable dislocation des familles après 12 ans de guerre.  L’objectif de son pays, a-t-elle ajouté, est de former un étudiant qui ait un niveau compétitif dans un monde marqué par la globalisation, mais également une formation aux valeurs et au caractère.


MME A. T. NDONG-JATTA, Ministre de l’éducation de la Gambie, a déclaré que la pauvreté était la principale cause qui fait que les objectifs en matière de scolarité ne peuvent être atteints.  Car, a-t-elle ajouté, le poids de la pauvreté entraîne les fillettes à quitter l’école très tôt pour participer aux activités de subsistance des familles.  Dans ce contexte, elle a souligné la nécessité pour son pays de viser une éducation générale qui inclut l’éducation supérieure, dans le souci de permettre aux filles de poursuivre l’accès à l’éducation après le primaire.  Elle s’est félicitée de la mise en place d’un Fonds pour la scolarisation des filles en ciblant les pauvres de certaines communautés rurales, qui a permis de diminuer le taux d’abandon mais aussi d’augmenter le taux d’inscription des filles.


MME ZOBAIDA JALAL, Ministre de l’éducation du Pakistan, a déclaré qu’il y a dans son pays, qui connaît un taux de pauvreté de 33%, une conscience sans précédent de la nécessité de se restructurer pour favoriser le développement humain comme ancrage pour le développement économique.  Le projet de réforme en cours du secteur de l’éducation, a-t-elle ajouté, vise à combler les lacunes à tous les niveaux par l’amélioration de la formation de meilleurs enseignants et le contenu des programmes, en passant par la scolarisation obligatoire pour lutter contre l’illettrisme.  Il s’agit également de lutter contre l’abandon scolaire grâce à un système de récompense introduit au niveau national, notamment à destination des groupes défavorisés ou communautés difficiles à atteindre.


M. EDUARD MAKUBUYA, Ministre de l’éducation et du sport de l’Ouganda, a déclaré qu’on ne peut parler de réforme de l’éducation dans un contexte de guerre civile, d’instabilité politique et de pauvreté.  Il est crucial, a-t-il ajouté, de combiner les programmes de lutte contre la pauvreté avec la réforme de l’enseignement et que l’on mette l’accent sur la bonne gouvernance dans un contexte de décentralisation et de libéralisation.  Illustrant les difficultés de son pays, il a évoqué une situation où il y a cinq élèves par manuel, chiffre qu’il espère voir passer à trois d’ici octobre 2003.  Il a souligné le problème de convaincre les enfants et les parents et les collectivités, mais aussi les églises de l’importance d’envoyer les enfants à l’école, et a évoqué l’existence d’un système où des volontaires vont sensibiliser les familles à envoyer leurs enfants à l’école.

Le représentant des Etats-Unis a observé que l’objectif de l’éducation pour tous a l’appui nécessaire de la part du Gouvernement américain, comme l’a récemment déclaré le Président Bush.  Dans cet esprit, aucun enfant ne doit être laissé à la traîne.  La qualité de l’éducation doit être examinée à tous les niveaux de l’enseignement.  Le Département de l’éducation met l’accent sur l’éducation dès le cycle primaire et dans le cadre des résolutions du Forum de Dakar, et demande à tous les autres pays de favoriser une participation accrue des communautés de base et de mettre l’accent sur des programmes éducatifs qui pourraient permettre de sensibiliser les jeunes à la pandémie du VIH/sida et aux autres maladies contagieuses ou endémiques.


Le représentant des Pays-Bas a dit que les objectifs fixés par la Déclaration de Dakar étaient ambitieux et que l’on s’en aperçoit quand ont veut les mettre en oeuvre.  La date butoir de l’éducation pour tous qui avait été fixée à 2005 semble difficile à tenir.  En tant que pays donateur, nous pensons que les gouvernements et les populations des pays en développement devraient pouvoir s’approprier les programmes qui leur sont proposés.  Nous essayons d’améliorer la coordination entre donateurs pour favoriser une plus grande cohérence et une plus grande efficacité des programmes.  Le 10 avril se tiendra à Amsterdam une conférence de suivi du Forum de Dakar.  Les résultats de cette conférence seront soumis au Comité de développement de la Banque mondiale et au prochain Sommet du G8 qui aura lieu au printemps au Canada.  Nous pensons que les questions d’éducation devraient être discutées à la Conférence sur le financement du développement de Monterrey pour trouver les moyens de financement des recommandations de Dakar.


La Coprésidente du Groupe de travail de l’ONU sur les fillettes a dit que le mandat de ce Groupe était une tâche de plaidoyer en faveur de l’éducation des filles et de la promotion de leur bien-être.  En concertation avec l’UNICEF et les ONG, nous avons pu faire inscrire cette question au Plan d’action issu de la Conférence de Beijing.  60% des filles et des fillettes n’ont pas accès à l’éducation, qui est cruciale, notamment dans la lutte contre le VIH/sida, contre le travail forcé des enfants et contre tous les autres abus.  Comme l’a dit M. Kofi Annan, l’éducation des filles est un investissement sûr et qui rapporte à toute société qui la promeut.  Les filles continuent encore cependant d’être victimes de discrimination.  C’est pourquoi nous demandons que des actions basées sur des critères sexospécifiques soient lancées en leur faveur.  La création de partenariats entre les gouvernements, la société civile et le système de l’ONU est à cet égard importante.


Selon la représentante de l’Espagne, l’éducation et la formation sont de plus en plus indispensables pour l’intégration des populations et des individus au monde actuel.  La Déclaration du Millénaire a pris pour objectif de réduire la pauvreté de moitié d’ici à 2015.  La lutte contre la pauvreté et la promotion du développement ont besoin de populations éduquées.  L’Espagne a pu, au niveau national, faire face à cette réalité.  Notre pays renforce constamment ses capacités d’éducation notamment, dans le domaine des TIC.


Pour le représentant du Guatemala, il ne faudrait pas seulement concentrer le débat sur les politiques nationales d’éducation.  Les pays les moins avancés (PMA) et ceux à faible revenu sont aussi ceux qui ont le plus de difficultés du fait de leur manque de moyens.  Il est donc évident que la réalisation de l’objectif de l’éducation pour tous a besoin d’un renforcement de la coopération internationale.  Les opportunités d’éducation tiennent de plus en plus à la fortune des familles, celles qui ont des moyens étant capables de donner à leurs enfants les meilleures formations.  Il faudrait donc que nous évoquions la question de l’équité dans l’accès à une bonne éducation.


Education professionnelle et technique


Le Directeur général adjoint de l’UNESCO a dit en introduisant ce sous-thème, que la formation professionnelle et technique pose des défis à tous les pays.  L’UNESCO reçoit sur cette question des demandes en provenance de soutien de tous les pays, du fait de la mondialisation, qui a créé de nouveaux besoins en matière d’éducation et de qualifications professionnelles.  On a besoin de plus en plus de personnes spécialisées dans des domaines qui n’existaient pas avant.  La formation professionnelle a toujours été jugée importante, mais on s’aperçoit aujourd’hui qu’avec, par exemple, la mise en place de politiques et d’organismes de microcrédit, de plus en plus de femmes et de jeunes filles deviennent créatrices ou gestionnaires d’entreprises et ont besoin d’être éduquées dans des secteurs qui ne leur étaient pas ouverts jusque là.  La formation professionnelle était auparavant généralement dispensée sur les lieux de travail, mais avec les changements de méthodes de production causés par la mondialisation, le concept de lieu de travail a lui-même changé.


Prenant la parole, le représentant de Malte a estimé qu’éducation, santé, et développement étaient étroitement liées et interdépendants.  Les épidémies contagieuses qui se répandent de plus en plus alors que le monde vit une mondialisation de son économie, qui entraîne une plus grande interdépendance, font qu’il s’avère urgent de mettre l’éducation à la portée de tous pour prévenir les dangers transnationaux.  L’accélération de l’amélioration du contenu technologique des produits et des systèmes de production rend quant à elle indispensable une démocratisation internationale des techniques et des contenus modernes d’éducation.


La coopération internationale est indispensable aux pays en développement pour leur permettre d’améliorer leurs systèmes d’éducation, a dit la représentante du Suriname qui a noté que les étudiants surinamais bénéficiaient de programmes de coopération de la part de pays de l’Union européenne et du Brésil, qui leur ouvrent leurs universités et leurs grandes écoles dans les secteurs techniques et professionnels.  Les TIC sont un des domaines auxquels nous consacrons des efforts particuliers, et nous comptons sur les programmes de coopération avec l’UNESCO pour bénéficier des dernières connaissances en la matière.  Le Suriname tient cependant à souligner qu’il ne favorisera pas à tous prix la formation des filles aux dépens de celle des garçons, comme cela s’observe dans certains pays riches où les jeunes hommes sont devenus nettement minoritaires par rapport aux jeunes filles dans certaines filières universitaires et professionnelles du fait de politiques sociales et intentionnellement favorables aux femmes.


Le représentant de la Banque mondiale a évoqué la nécessité de relier la revitalisation du système d’éducation à la stratégie du développement par une approche intégrée de l’éducation qui comprendrait les niveaux primaire, secondaire, tertiaire et secondaires.  Il a précisé qu’une aide de 13 milliards est liée à la réalisation des objectifs de l’éducation pour tous.  Il a évoqué la tenue le 21 avril prochain d’une Conférence des ministres des finances.  Ce sera l’occasion de discuter comment doivent être alloués les 40% -des ressources libérées lors de l’allégement de la dette- destinés à la revitalisation de l’éducation.


La représentante du Conseil d’administration de l’Association mondiale des filles guides et scouts (Suisse) a évoqué l’utilité de la contribution de l’éducation informelle à l’éducation des fillettes.  L’éducation informelle, a-t-elle précisé, fixe des objectifs d’apprentissage en fournissant des programmes progressistes pour développer des systèmes de valeur pour permettre aux individus de s’épanouir.  Cette éducation permet aux fillettes et aux femmes d’obtenir une estime d’elles-mêmes dans des environnements où elles souffrent d’un complexe d’infériorité et d’obtenir de nouvelles compétences, du respect, du pouvoir, des ressources, en fait une protection face à des fléaux comme l’inceste, l’esclavage, ou toute autre forme d’exploitation.


La représentante du Royaume-Uni a souligné les efforts de son pays pour atteindre les objectifs d’éducation fixés à Dakar et en avec les objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire.  Dans ce contexte, elle a annoncé la création par son pays d’un Fonds du Commonwealth doté de 10 millions de livres destiné à développer l’enseignement auprès des enfants défavorisés et notamment la mise en place d’écoles mobiles pour les enfants nomades.


Le représentant de la Mongolie a souligné l’importance de l’éducation informelle notamment à destination de la population nomade.  A ce sujet, il a évoqué la question de l’éducation à distance dans son pays qui connaît une importante population nomade.  Il a précisé que son pays avait mis en place avec l’UNESCO un projet ayant pour objectif de fournir une éducation de base et professionnelle à des populations difficiles d’accès.  Il a souligné l’importance de la communauté internationale pour la mise en commun des expériences et a demandé la mise en oeuvre d’un plan international dans le cadre de la Décennie pour l’alphabétisation.


Le Directeur général adjoint de l’UNESCO a souhaité que la Décennie pour l’alphabétisation serve de force motrice pour faire avancer les choses en matière d’éducation pour tous.


Mme JACIR DE LOVO, Ministre de l’éducation d’El Salvador, a souligné les problèmes complexes de la formation professionnelle et technique liés à l’évolution très rapide de la technologie qui fait qu’un ingénieur diplômé est dépassé en quatre ans.  A cet égard, elle a souligné la nécessité et la difficulté de mettre en place un système de formation professionnelle permanent qui permette aux techniciens de se remettre en question.  Elle a également souligné l’importance de l’éducation informelle.  Avec la participation des scouts, a-t-elle ajouté, nous avons réussi à transformer certaines forces négatives en forces positives chez de nombreux élèves en difficultés.  En outre, elle a déclaré qu’il ne fallait pas faire l’erreur de se focaliser uniquement sur l’université mais qu’il fallait offrir également à nos enfants toutes les opportunités notamment en matière de formation technologique et professionnelle.


Le représentant du Bénin a déclaré que l’éducation de base est un des piliers du développement.  C’est pourquoi son pays a entrepris de soutenir cet enseignement de base par la construction d’écoles primaires et la formation d’enseignants.  Il a souligné la nécessité de trouver des méthodes novatrices de sensibilisation pour réduire les écarts entre la scolarisation des garçons et des filles, mais aussi avec les groupes les plus vulnérables dans le souci de renforcer le développement des groupes les plus défavorisés.


Revenant sur le thème de l’éducation des filles, la Directrice de la Division pour la promotion de la femme, s’est félicitée de la Déclaration du Millénaire qui reconnaît le rôle central de l’éducation des fillettes dans l’élimination de la pauvreté.  A cet égard, elle a souligné la nécessité d’entreprendre des actions explicites, en matière d’allocation de ressources et d’aide aux parents pour qu’ils envoient leurs filles à l’école.  Elle a également regretté le faible nombre de femmes à des postes de décisions dans le monde de l’éducation et notamment à l’Université.


La Ministre de l’éducation de la Gambie, revenant sur la question de la formation technique et professionnelle a déclaré qu’il était très difficile de convaincre les parents de laisser leurs enfants à l’école après le primaire, compte tenu du poids social qui fait que la famille préfère former ses enfants à des activités artisanales de subsistance, qui sont également des sources d’opportunités professionnelles.  Elle en a appelé à la communauté internationale pour donner aux pays les plus nécessiteux les moyens de permettre aux jeunes d’accéder à une réelle formation professionnelle qui leur permette d’accéder à des emplois mais aussi d’en créer.


Le représentant de l’Association internationale «Znanie» de la Fédération de Russie, qui réunit des structures non gouvernementales d’enseignement opérant dans plusieurs pays, a dit que les anciens modèles d’éducation ne sont plus adaptés aux réalités d’un monde plus interdépendant et plus moderne qui cependant fait vivre côte à côte des poches de prospérité et des zones de profonde pauvreté et d’analphabétisme.  La mondialisation exige beaucoup de plus de spécialisation et de connaissances et porte la compétition et la production à des niveaux plus élevés.  L’assimilation de connaissances doit désormais avoir lieu de manière ininterrompue tout au long de la vie, dans ce nouveau contexte.  L’enseignement à distance et l’effort personnel peuvent permettre de suivre les évolutions incessantes des connaissances modernes.  Les ressources humaines sont devenues la première richesse de l’économie mondialisée, et le poids de la masse critique de la connaissance humaine exige une nouvelle redéfinition du fonctionnement des sociétés.  C’est là qu’entrent en ligne le développement et l’usage de nouvelles méthodes d’enseignement virtuel.  Les ONG spécialisées dans l’éducation et ayant le statut consultatif auprès de l’ECOSOC arrivent, sans budget étatique, à fournir un enseignement de qualité à un grand nombre d’étudiants que ne le peuvent un grand nombre d’universités d’Etat de pays en développement ou en transition.  Tel est le cas de «Znanie».  Mettant en oeuvre les dernières technologies de la communication, nous arrivons, en utilisant la transmission satellitaire, à atteindre des gens dans les régions les plus isolées.  Notre objectif est de donner un contenu concret au droit à l’éducation, qui est inscrit dans la plupart des constitutions nationales.  Nous proposons que l’autorité de l’ONU soit mise au service d’un changement des anciennes méthodes et structures d’éducation qui ne sont plus adaptées à notre époque.


Le représentant de l’Allemagne a estimé que la formation professionnelle était un chaînon important dans le passage que font les jeunes de l’enseignement secondaire à la vie professionnelle.  En Allemagne, les jeunes ont une période de trois ans après le lycée ou le collège pour apprendre, en entreprise, les qualifications qui leur seront utiles pour exercer un métier donné dans la compagnie qui entend les employer.


La Ministre de l’éducation du Pakistan est intervenue pour dire que dans son pays, la politique en oeuvre visait à former professionnellement les jeunes pour leur donner les qualifications répondant le mieux au marché du travail.  Chaque domaine professionnel bénéficie de structures de formations bien précises.  Les mathématiques, la chimie et l’ingénierie sont, avec les métiers des secteurs de santé, les domaines les plus demandés.  Des structures sont mises en place au niveau provincial pour répondre aux besoins.  Malheureusement de plus en plus d’étudiants munis même d’un certificat de formation font de plus en plus face au chômage.  Le Pakistan a été un des premiers pays au monde à créer un système d’éducation à distance pour faciliter l’accès à la connaissance aux populations rurales.  L’accent est mis en ce moment sur la formation de jeunes filles en vue de faire face à la pénurie d’enseignants que connaît le pays, et le Pakistan compte mettre en oeuvre une réforme générale de tout son système éducatif.


Enseignement supérieur


Le Recteur de l’Université des Nations Unies a introduit la question de l’enseignement supérieur, qui est jugée cruciale, et qui de plus en plus reçoit le soutien de l’UNESCO et de la Banque mondiale dans les pays en développement.  L’éducation universitaire et supérieure a tellement périclité dans de nombreux pays du Sud que leurs gouvernements demandent des réformes urgentes dans ce secteur.  L’amélioration de la gouvernance, l’intégration à la mondialisation et les avancées de la démocratie, ont besoin de personnes bien formées pouvant mettre en oeuvre les rouages d’un état de droit moderne.  La diversité culturelle et les interactions au niveau international, qui ont pris une importance nouvelle après le 11 septembre, exigent une meilleure formation des hommes et des femmes et un vrai dialogue des civilisations et de cultures.  Le Sommet mondial pour le développement durable, prévu à Johannesburg, posera des questions auxquelles ne pourront réfléchir et répondre que des populations mieux formées.  La diversification de l’enseignement supérieur est importante pour trouver des réponses aux besoins d’innovation, de changement des appareils de production et aux évolutions des marchés du travail.  Le transfert des connaissances est une donnée qui doit être prise en compte, et la formation supérieure doit de plus en plus tenir compte des fluctuations et des évolutions de l’économie.  Les universités jouent un rôle important dans la marche des pays du Sud vers le développement.  La séparation entre l’éducation générale et l’éducation technique à tous les niveaux d’enseignement doit retenir notre attention et devra faire l’objet d’un examen particulier lors du segment de haut niveau de l’ECOSOC.  Le coût de l’enseignement augmente constamment, et la gouvernance des universités pose des questions auxquelles on ne peut trouver réponse que dans une décentralisation accrue de l’enseignement universitaire.  De plus en plus, le secteur privé est accepté par les gouvernements comme un partenaire valable du développement de la politique nationale d’enseignement universitaire qui, dans les pays en développement, doit créer le cadre indispensable de formation continue qui pourrait répondre à leurs besoins et à leurs réalités sociales, de travail et d’emploi, qui sont très différentes de celles de pays riches.


Le représentant du Bhoutan a évoqué la question de l’enseignement supérieur dans les pays en développement à faibles revenus et souligné les impacts directs des insuffisances en matière d’enseignement supérieur sur le développement économique et social.  Si le premier obstacle, à savoir celui des ressources financières, peut être dépassé, il apparaîtrait la question de trouver des enseignants qualifiés.  Dans ce contexte, il a déclaré que les PMA dépendront beaucoup des institutions des pays développés en matière d’éducation supérieure.  C’est pourquoi, il a demandé à la communauté internationale que des concessions soient accordées par les universités des pays développés pour accepter des étudiants de pays en développement grâce à une assistance publique et au soutien des institutions spécialisées de l’Organisation de l’ONU.  Ce serait un moyen de diffuser les bénéfices de la mondialisation aux pays les moins avancés, a-t-il fait remarquer.


Le représentant du Conseil interacadémique (Washington, D.C.) a souligné la nécessité de renforcer les capacités en matière scientifique des pays en développement.  Il s’est dit convaincu que chaque pays doit pouvoir bénéficier de sa capacité scientifique.  Il a attiré l’attention sur les risques de fuites de cerveaux des pays en développement et suggéré à ces pays de renforcer leurs capacités de formation scientifique plutôt que d’envoyer leurs étudiants à l’étranger, déplacement qui, selon lui, risque de se traduire par une fuite des cerveaux des pays en voie de développement.


La représentante de la Commission du développement social des Nations Unies a mis en avant l’intégration des politiques sociales dans le développement économique et la prise en compte des dépenses sociales comme un facteur de productivité pour bien faire comprendre la nécessité d’élargir l’éducation pour tous dans les pays en développement.  Elle a cité l’exemple de la coopération entre les petits États des Caraïbes pour mettre en place un réseau d’offre complémentaire en matière d’enseignement universitaire.  A cet égard, elle a suggéré qu’un renforcement en commun de telles capacités soit étudié au niveau régional, si les pays ne sont pas capables d’y répondre à eux seuls.  Si nous voulons lier la question de l’éducation au développement, a-t-elle encore déclaré, l’aspect de l’éducation primaire est insuffisant et il est indispensable, si l’on veut réellement investir en capital humain, de poursuivre ses efforts jusqu’au niveau universitaire.


La Ministre de l’éducation de la Gambie a déclaré qu’il faut clairement définir les moyens et les raisons sous-tendant le financement de l’enseignement supérieur en Afrique.  Elle a suggéré la création en Afrique d’un centre de ressources d’experts auprès duquel toutes les universités africaines pourraient tirer parti des ressources linguistiques, scientifiques, économiques ou techniques.  Elle a souligné la nécessité de changer la perception de l’enseignement supérieur par les Africains qui, selon elle, le perçoivent plus comme un luxe plutôt qu’un véritable moyen de développer les compétences et le capital humain d’un pays. 


Le Président de la Commission de l’enseignement en Afrique du Sud a souligné l’importance d’un système diversifié de façon à pouvoir disposer à la fois d’universités de recherche, d’universités d’enseignement et des universités de formation professionnelle à l’écoute des réalités du terrain.  Il a souligné en outre l’importance de la stabilité d’un pays pour le développement de l’enseignement en général et de l’enseignement supérieur en particulier, dans un climat de responsabilité.  Dans ce contexte, il a salué les exemples de coopération régionale en matière de mise en place d’un réseau d’offres complémentaires en matière d’enseignement supérieur.


La Ministre de l’éducation d’El Salvador a expliqué que même si l’on devait regretter que peu de personnes terminent leur enseignement dans les universités, il n’en demeure pas moins que l’institutionnalisation de l’enseignement universitaire (la connaissance étant universelle), pourrait inciter la compétitivité entre les nations, et assurer que les expériences des uns enrichissent les autres.  Il faut donner la priorité à ce qui sert la production, a-t-elle ajouté, et que la recherche soit orientée à long terme dans ce sens.  En ce qui concerne le rôle de l’État, elle a regretté que les pays en développement n’investissent pas suffisamment dans l’enseignement supérieur et dans la recherche.


La représentante de la Compagnie latino-américaine pour le développement (Equateur) a cité l’exemple de nombreux pays d’Amérique du Sud dans lesquels le développement du monde universitaire à été pris en charge avec succès par le secteur privé à l’époque où les dictatures en place les avaient délaissés.  Toutefois, aujourd’hui, seules des personnes ayant les moyens peuvent prétendre accéder à l’université.  Elle a soulevé la nécessité pour l’État d’établir des normes de qualité pour l’enseignement supérieur, notant que dans les années 80 de nombreuses universités ont vu le jour sans que pour autant la qualité de l’enseignement offert ne soit améliorée.  C’est pourquoi, elle a demandé la mise en place de normes qui serviront de référence pour juger la qualité des programmes et du rendement des investissements.


Bonnes pratiques en matière d’éducation et de développement


Dans le cadre de la présentation des «bonnes pratiques en matière d’éducation et de développement» sous la présidence de M. KUNIO WAKI, Directeur exécutif adjoint du FNUAP, il a été entendu des exposés des représentants de l’UNICEF, de l’UNESCO, du FNUAP, de l’UNU, du PAM, et de l’ONUDI.  Ceux-ci ont mis en évidence leurs rôles respectifs dans la mise en oeuvre de ces pratiques grâce aux interventions dans des domaines aussi variés que la santé, l’alimentation, l’éducation des filles ou le développement des ressources humaines.


Dans ce contexte, le représentant de l’Unicef a présenté des modèles de partenariats en place pour promouvoir l’éducation de filles et le représentant del’ECOSOC s’est efforcé de mettre en évidence, par le biais de quatre cas pratiques, l’importance du développement humain dans le processus de développement.  Le représentant du FNUAP, quant à elle, a fait part de ses expériences en matière d’éducation des jeunes sur la santé des populations et de leur reproduction.


Si le Recteur de l’Université des Nations Unies a cité des exemples d’échanges entre pays en matière de formation, le représentant du Programme mondial pour l’alimentation (PAM) a souligné les conséquences de programmes de distribution alimentaire sur les résultats scolaires.  Dans certains pays, a-t-il ajouté, des aliments sont distribués aux parents dont les enfants viennent à l’école, ce qui a sensiblement accru le taux de scolarisation.


A ce sujet, la Ministre de l’éducation de la Gambie, a posé la question de savoir si cette expérience de distribution de nourriture pouvait être appliquée dans son pays grâce au financement de produits alimentaires locaux.


Le représentant de l’ONUDI a abordé la question du développement des ressources humaines dans une optique de développement dans le cadre de projets commerciaux en Afrique.  A ce sujet, il a précisé que le souci de l’ONUDI était de permettre aux pays en développement de tirer parti des opportunités offertes par le commerce international et les nouveaux marchés.


Le représentant de l’OIT a déclaré qu’il fallait améliorer le statut des enseignants et faire de l’enseignement une carrière viable pour obtenir des systèmes d’éducation plus efficaces. 


Le représentant du Pérou a souligné le défi qui existe entre l’éducation et le développement.  A cet égard, il a déclaré que le plus grand défi est celui de la misère nationale, scientifique et technique des pays en développement.  A titre d’illustration, il a rappelé que les pays les moins développés, qui représentent 75% de la population, ne disposent que de 10% des ingénieurs et scientifiques et de 5% des ordinateurs.  Il a en conséquence souligné la nécessité de réformer et d’adapter les systèmes d’éducation des pays en développement afin de les rendre compatibles avec les réalités de la mondialisation.


Le représentant de Bahreïn a cité le paradigme de son pays qui a développé avec succès l’éducation technique il y a trois ans, et s’est dit conscient de la nécessité de faire coïncider les besoins du marché et la réalité de l’enseignement.


La Directrice exécutive du Forum des femmes africaines éducatrices (Kenya) a demandé comment on pouvait créer des partenariats mondiaux plus favorables à la mise en oeuvre de meilleures pratiques d’éducation susceptibles de promouvoir l’intégration des femmes aux systèmes d’éducation.  Elle a évoqué les obstacles sociaux et culturels qui se posent à la promotion sociale des filles dans les sociétés traditionnelles africaines et auxquels il faudrait trouver des solutions si l’on veut assurer l’accès des femmes à l’éducation et au monde du travail.


La Ministre de l’éducation du Pakistan a dit que le souci principal de son pays était de mettre en oeuvre un cadre permettant d’assurer le développement humain des populations, qui permet ensuite de faciliter le développement économique.  Mais, a-t-elle estimé, les politiques d’ajustement structurel qui ont été imposées à de nombreux pays sont en totale contradiction avec les objectifs de justice sociale que suppose le développement humain.  Les pays sortant de conflit ou ayant des frontières avec les zones de guerre voient leurs difficultés se multiplier, car ils doivent faire face à des problèmes de sécurité et d’accueil de réfugiés qui déstabilisent leurs structures sociales et d’enseignement.


Répondant aux observations de la délégation du Pérou, le représentant du Conseil interacadémique des Etats-Unis a dit que la formation en matière scientifique devait commencer l’enfance.  C’est une gestion d’éveil des capacités de l’enfant.  Une bonne formation des instituteurs est à cet égard cruciale.


La représentante des Groupes de guides et de scouts a dit que si 50% de la population, c’est-à-dire les filles, sont exclues de l’enseignement technique, les pays appliquant ce genre de politique ne pourront jamais rattraper le train du progrès et du développement.  Aucun fossé ne devrait donc exister entre les sexes en matière d’éducation.  Certains sujets, notamment ceux touchant au VIH/sida et à la santé génésique, pourraient être enseignés dans le cadre d’un enseignement non formel.


Message de clôture du Président de l’ECOSOC.


Dans son message de clôture, M. SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social, s’est félicité de ce consensus sur la nécessité d’un enseignement pour tous, qui présente le même intérêt pour les pays en développement, les pays développés et ceux en transition.  Il en ressort, a-t-il ajouté, que le renforcement du système d’enseignement, exigera de nombreuses conditions préalables, pour qu’il soit en mesure de réduire les inégalités et répondre aux besoins et attentes d’une société en pleine évolution.


Dans ce contexte, il a souligné l’importance pour les systèmes d’éducation de se fonder sur les besoins sociaux et veiller à ce que les enfants ne quittent pas l’école en cours de scolarité.  Dans le même ordre d’idées, il a évoqué le voeu des pays en développement de pouvoir bénéficier d’un soutien plus important de la part de leur gouvernement, notamment en matière d’allocations et d’encouragements pour les familles des enfants scolarisés.  A cet égard, il a relevé les souhaits exprimés de voir les parents, les collectivités et les églises sensibilisés sur la nécessité de scolariser tous les enfants, sensibilisation qu’il a définie comme une étape incontournable de la réussite des ambitions de la Déclaration du Millénaire en matière d’accès à l’éducation pour tous.


Enfin, il a évoqué les références faites à la formation aux technologies et notamment des vertus de l’enseignement à distance.  En ce qui concerne tout particulièrement l’enseignement professionnel et technique il a relevé le consensus sur la nécessité de mettre tout en oeuvre afin qu’il soit en phase avec les conditions du marché.  Il a souligné l’urgence d’une meilleure coordination entre les pays donateurs et récipiendaires et de prendre des mesures pour contrecarrer l’exode des cerveaux et des compétences des pays en développement.  En outre, il également noté le souci de voir enseigner le respect de la diversité pour prévenir les conflits.


En conclusion, il s’est félicité de cette table ronde qu’il a définie comme une étape importante et complémentaire de celle qui se tiendra le 5 mars prochain sur le développement des ressources humaines dans le souci d’assurer un lien fort entre l’éducation, le développement et la lutte contre la pauvreté.


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