En cours au Siège de l'ONU

DEV/2380

GARANTIR LA PLEINE PARTICIPATION DES PERSONNES AGEES ET HANDICAPEES A LA SOCIETE EST UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DURABLE

15/02/2002
Communiqué de presse
DEV/2380


Commission du Développement social

9ème séance – matin


GARANTIR LA PLEINE PARTICIPATION DES PERSONNES AGEES ET HANDICAPEES A LA SOCIETE EST UN FACTEUR DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE ET SOCIAL DURABLE


Les concepts du vieillissement actif et de pleine participation des personnes handicapées ont été largement mis en avant, ce matin, devant la Commission du développement social, qui achevait ainsi son débat sur l’examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux.  A l’heure où le monde compte plus de 600 millions de personnes âgées, un chiffre qui devrait tripler d’ici à 2050, et 600 millions de personnes handicapées, les délégations ont jugé essentiel de parvenir à mettre l’énergie, les connaissances et l’expérience dont disposent ces groupes sociaux au profit du développement durable. 


Ce défi se pose avec acuité particulièrement dans les pays en développement qui rassemblent 80% des personnes handicapées de la planète et qui devront faire face, dans les prochaines décennies, à un vieillissement de leur population plus rapide que les pays développés.  Il est d’autant plus urgent d’y trouver une réponse que, comme l’a expliqué le représentant de la Zambie, le «filet de protection sociale» que constituait traditionnellement la famille se désagrège peu à peu sous l’effet de l’urbanisation, des effets pervers de la mondialisation, du chômage, de la pauvreté ou encore des maladies, dont la pandémie du VIH/sida.  Un constat qui a amené sa collègue de la Thaïlande à plaider en faveur d’un changement général d’approche de ces questions au profit d’une problématique à la fois sociale et intégrant les droits de l’homme. 


L’idée forte qui doit désormais gouverner tous les efforts entrepris en faveur de ces personnes est qu’elles ne constituent nullement un fardeau et qu’elles peuvent apporter une contribution véritable à leurs communautés et au développement économique et social de leur pays respectif.  Ce que le représentant de la République de Corée a qualifié de «vieillissement actif».  Un concept qui, pour lui comme pour beaucoup d’autres intervenants, doit guider les travaux de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement, qui aura lieu en avril prochain à Madrid, en Espagne.  L’objectif ultime doit viser à ériger une société pour tous les âges.  Une approche qui a aussi conduit la majorité des intervenants à se prononcer en faveur de l’élaboration d’une convention internationale sur la protection des personnes handicapées.  A condition toutefois, ainsi que l’a précisé la Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali, que ce futur instrument tienne compte des liens étroits entre handicap et pauvreté et des particularités des pays.  Le représentant de l’Inde a néanmoins jugé plus utile, dans un premier temps, d’examiner si effectivement les instruments existants ne sont pas appropriés pour protéger les droits des personnes handicapées.


Concrètement, pour améliorer la situation des personnes âgées et des personnes handicapées, il est apparu nécessaire d’impliquer davantage les représentants de la société civile, et d’encourager le dialogue entre les générations et les groupes sociaux afin de susciter des comportements plus positifs.  Dans le même temps, il faut aussi améliorer les systèmes de retraite et de protection sociale, l’éducation et la formation continue, ainsi que la coopération nationale et internationale.  Une nouvelle fois, l’assistance internationale a été présentée comme l’élément indispensable aux pays en développement pour effectivement mettre en oeuvre les programmes et actions qu’ils élaborent à destination des plus vulnérables. 


Il convient aussi d’accorder une attention particulière à la vulnérabilité spécifique des personnes âgées vivant en milieu rural ou dans des zones éloignées.  Comme l’a expliqué la représentante du Suriname, en raison de la faible accessibilité de ces régions, de la grande pauvreté et des maladies qui y prévalent souvent, il s’avère très difficile de garantir à ces personnes âgées les mêmes droits de l’homme et les mêmes conditions de vie que celles vivant en milieu urbain.  Enfin, et alors que les préparatifs de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille sont inscrits au programme de travail de la Commission, plusieurs délégations, dont celle de la République dominicaine, ont prôné le renforcement de l’institution de la famille afin de lui permettre de continuer à gérer les divers facteurs déstabilisateurs que sont, notamment, le trafic illicite des femmes et des enfants, le trafic illicite des drogues et la criminalité transnationale organisée.


La Commission a entendu les représentants des pays membres et observateurs suivants: République dominicaine, Inde, Equateur, Thaïlande, Haïti, Fédération de Russie, Malaisie, République de Corée, Zambie, Argentine, Mali et Suriname. 


La prochaine réunion publique de la Commission sera annoncée dans le Journal.


SUIVI DU SOMMET MONDIAL POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL ET DE LA VINGT-QUATRIEME SESSION EXTRAORDINAIRE DE L’ASSEMBLEE GENERALE


Examen des plans et programmes d’action pertinents des organismes des Nations Unies concernant la situation des groupes sociaux


Suite du débat général


M. MANUEL E. FELIX (République dominicaine) a en premier lieu fait siennes les recommandations contenues dans le rapport du Secrétaire général concernant l’intégration des politiques économiques et sociales.  Il a estimé qu’elles devraient guider les travaux de la Commission afin de définir des stratégies efficaces et positives d’intégration des politiques pouvant bénéficier à tous les pays.  Le fort ralentissement de l’économie mondiale et les attaques terroristes survenues l’an passé ont entraîné en effet une crise économique aiguë, ayant un impact particulièrement important sur le niveau des investissements étrangers dans les pays les plus faibles.  Cette situation a contribué à la détérioration des conditions de vie des groupes les plus vulnérables de nos sociétés, a indiqué M. Felix.  C’est pourquoi, au cours de ses travaux, la Commission doit garder à l’esprit le fait que l’exclusion alimente la grande pauvreté et le chômage.  La République dominicaine est bien consciente que le développement économique doit impérativement s’accompagner du développement social durable.  Aussi, s’efforce-t-elle  de créer les structures permettant d’intégrer pleinement à la société les segments les plus pauvres de sa population.  A cet effet, un Cabinet social a été créé afin d’élaborer des stratégies économiques et sociales et de lutter contre la corruption.  L’accent est mis sur l’augmentation de la production et des exportations afin ainsi de générer les capitaux permettant de lutter contre la pauvreté et le chômage. 


Le représentant a également indiqué que son Gouvernement considère les dépenses publiques comme un instrument de redistribution des ressources entre les différents secteurs sociaux.  Dans ce contexte, il consacre d’importantes sommes à l’éducation, la culture, la santé ou encore aux transports.  Un programme d’aide sociale novateur a été mis sur pied qui vise notamment à lutter contre l’échec scolaire, en donnant un rôle pivot aux mères de famille.  Au total, 45,6% du budget actuel sont consacrés aux dépenses sociales, a précisé M. Félix.  Un vaste programme en faveur des petites et moyennes entreprises a aussi été lancé récemment et, désormais, des milliers de petits commerçants et entrepreneurs pourront bénéficier de prêts.  Ce programme constitue l’un des piliers de la stratégie dominicaine de lutte contre la pauvreté et l’inégalité.  M. Felix a poursuivi en insistant sur le fait que les politiques économiques imposées par les institutions financières internationales ne devraient jamais permettre la chute du niveau de vie des individus, ni perdre de vue la nécessité d’un développement durable.  Il a exprimé le souhait que la Conférence sur le financement du développement et le Sommet mondial sur le développement durable, deux événements très attendus, permettront de trouver des réponses quant aux voies et moyens de parvenir à l’intégration durable des politiques économiques et sociales favorisant l’élimination de la pauvreté, de la marginalisation et de l’exclusion dans ce monde à la fois si prospère et si marqué par les inégalités. 


M. ASITH KUMAR BHATTACHARJEE (Inde) a estimé que la question de l’intégration des politiques sociales et économiques doit être appréhendée dans le cadre de l’évaluation des objectifs et buts définis par les conférences internationales ainsi que dans le contexte de la mondialisation.  Les faits montrent que, chaque jour, de plus en plus d’individus tombent dans l’abysse de la pauvreté et de la marginalisation.  La discussion sur l’intégration des politiques sociales et économiques aurait dû porter sur le cadre international actuel plutôt que sur les cadres nationaux.  Il aurait fallu examiner comment les institutions financières internationales ou d’autres organisations comme l’Organisation mondiale du commerce pouvaient intégrer les préoccupations sociales dans leurs politiques structurelles et économiques.  Il n’existe pas de modèle unique qui soit applicable à tous les pays.  Personne ne peut cependant nier que les investissements sociaux sont productifs.  Leur impact en termes de bénéfices exige cependant une période de gestion plus longue que les programmes économiques, d’où le dilemme que connaissent des pays en développement.


La crise financière internationale de 1997-1998 a montré que les premières victimes étaient les individus.  Les gouvernements étaient alors confrontés à un défi : devaient-ils consacrer leurs ressources limitées à des projets de croissance économique ou plutôt à des investissements sociaux.  A moins d’intégrer les politiques économiques et sociales à la fois aux niveaux national et international, comme par exemple en mettant des traitements antirétroviraux à disposition des individus affectés par la pandémie du VIH/sida, ce débat ne nous mènera nulle part.  La réalisation des objectifs définis par le Sommet de Copenhague et par la 24ème session extraordinaire de l’Assemblée générale nous paraît plus lointaine.  La part du produit national brut des pays à moyen ou faible revenu dans le produit national brut mondial est passée de 28,6 % en 1980 à 21,6% en 1998.  L’intégration des politiques économiques et sociales exige une gestion efficace de ces politiques qui accorde un rôle important aux représentants de la société civile.  Evoquant en outre le rapport du Rapporteur de la Commission sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés, le représentant a relevé que la question de l’élaboration d’une convention internationale avait soulevé par le passé une controverse.  La première question est d’examiner si les instruments existants ne sont pas appropriés pour protéger les droits des personnes handicapées.  Nous ne comprenons pas non plus pourquoi il est nécessaire de compléter les Règles sur l’égalisation des chances des handicapés et ni comment il est nécessaire d’associer cette proposition à celle portant sur l’élaboration d’une convention internationale.  


Pour Mme SILVIA ESPINDOLA (Equateur), il faut malheureusement reconnaître que sept ans après le Sommet de Copenhague, les objectifs de développement social fixés lors de cet événement sont loin d’avoir été atteints.  La mondialisation, contrairement à certaines attentes optimistes, n’a pas permis de réduire les inégalités et n’a pas mené l’ensemble des pays vers la voie d’un développement économique et social durable.  A l’inverse, le fossé entre les nations développées et celles en développement s’est creusé.  Or, il est impossible de parvenir au développement économique durable sans le développement social.  La protection sociale doit donc être envisagée comme un investissement productif.  De l’avis de la représentante, l’inégalité continue d’être l’obstacle principal à la croissance économique et à la lutte contre la pauvreté dans de nombreux pays en développement.  Le déséquilibre des richesses entre pays et à l’intérieur des pays devrait donc être l’une des préoccupations majeures de la communauté internationale. 


Pour remédier aux inégalités, la représentante a proposé d’adopter des mesures efficaces et multilatérales tendant à lutter réellement contre la pauvreté.  Les programmes nationaux doivent pour cela être complétés par une coopération internationale renforcée.  Les grandes limitations financières et l’énorme fardeau de la dette qui caractérisent les pays en développement sont autant d’obstacles aux efforts nationaux de stabilisation et de développement des économies.  A titre d’exemple, l’Equateur consacre 40% de son budget annuel au service de sa dette.  La représentante a estimé que sans solution juste à ce problème, toutes les politiques visant le développement économique et social et la création d’emplois seront vouées à l’échec.  En outre, le poids de la dette a aussi de graves effets sur la stabilité politique des pays et sur la démocratie.  En conséquence, la prochaine Conférence de Monterrey sur le financement du développement doit marquer une nouvelle étape dans la coopération internationale en faveur du développement et ne pas se contenter de réitérer les promesses déjà faites par le passé. 


Mme CHOLCHINEEPAN CHIRANOND (Thaïlande) a rappelé qu’il existe un demi-milliard de personnes handicapées dans le monde, 80 % d’entre elles vivant dans des pays en développement.  Dans le contexte de la mondialisation, la vulnérabilité des personnes handicapées s’est encore accrue, menant à leur marginalisation et leur exclusion.  Il est donc indispensable d’examiner cette question d’un point de vue social et d’intégrer également la problématique des droits de l’homme des handicapés.  Il est grand temps pour la communauté internationale d’élaborer une convention internationale pour protéger les droits et la dignité des handicapés de manière holistique.  Lors de ce processus d’élaboration, les Règles pour l’égalisation des chances des handicapés devraient continuer de servir de lignes directrices aux politiques et programmes adoptés par les gouvernements.  La délégation thaïlandaise se prononce en faveur d’un examen approfondi du supplément aux Règles élaboré par le Rapporteur spécial.


La représentante a évoqué les mesures prises par son Gouvernement pour améliorer le statut des handicapés dont les droits sont protégés par la Constitution.  L’éducation, la recherche et le développement sont des domaines d’action prioritaires.  Le Gouvernement thaïlandais, en coopération avec le Gouvernement japonais, a établi le Centre Asie-Pacifique pour les personnes handicapées qui devra ouvrir prochainement.  Nous avons également renforcé notre partenariat avec les représentants de la société civile.  Nous sommes fiers d’avoir reçu, au mois de juillet dernier, le Prix Franklin Delano Roosevelt qui est un prix international accordé pour les efforts accomplis en faveur des personnes handicapées. 


S’agissant de la question du vieillissement de la population, la représentante a estimé nécessaire de modifier la manière dont est abordée cette question.  Le vieillissement n’est pas un fardeau et les personnes âgées peuvent apporter leur contribution à la vie de leurs communautés.  Une approche basée sur le développement est indispensable.  La promotion de modes de vie sains à un stade précoce et la mise en place des programmes de protection sociale et de la santé permettront de modifier les schémas de pensée négatifs associés au vieillissement.  En fait, c’est par l’adoption d’une approche holistique qu’il faut faire face à la situation des personnes âgées, de la famille, des femmes et des enfants et d’autres groupes vulnérables.  L’institution de la famille doit être renforcée pour qu’elle puisse gérer divers facteurs déstabilisateurs que sont le trafic illicite des femmes et des enfants, le trafic illicite des drogues et la criminalité transnationale organisée.


M. NIXON MYRTHIL (Haïti) a déclaré que parler de développement social consiste à s’interroger sur l’homme, son avenir, son environnement, ses espoirs et surtout ses inquiétudes.  A l’heure de la mondialisation, il revient aux pays en développement de lancer un cri d’alarme pour réclamer plus d’humanisme de la part des pays riches qui semblent ne se soucier que des questions de marchés.  Il faut remettre l’homme au centre de nos préoccupations, a insisté le représentant.  A ses yeux, l’économie mondiale, secouée par les événements du 11 septembre, ne pourra se reprendre que par la mise en place de mesures équitables susceptibles d’améliorer les conditions de vie de toutes les populations de la terre.  En Haïti, malgré une situation politique difficile, le Gouvernement a élaboré un programme de lutte contre la pauvreté dont les grandes lignes d’action sont la valorisation du capital humain, le redressement de la production nationale et la poursuite de la politique de décentralisation.  Afin d’atteindre les objectifs fixés, le Gouvernement entend mobiliser ses ressources sur l’éducation de base, l’alphabétisation et les soins de santé primaire, ainsi que sur l’agriculture, le tourisme et les infrastructures en appui à la production et l’énergie.  Un autre volet de la politique de lutte contre la pauvreté est la mise en place de mesures incitatives à la création de coopératives. 


Les personnes âgées et les handicapés bénéficient également de l’attention du Gouvernement, a expliqué ensuite M. Myrthil.  Des décisions vont par exemple être prises afin de moderniser la Caisse d’assistance sociale et de répondre à leurs revendications.  Toutes ces actions devraient bénéficier de l’appui de la communauté internationale qui, malheureusement, fait montre d’une incompréhension de la réalité haïtienne en bloquant l’aide externe, a regretté le représentant en conclusion. 


Mme KORUNOVA (Fédération de Russie) a appuyé les propositions contenues dans le rapport du Rapporteur spécial de la Commission sur le suivi de l’application des Règles pour l’égalisation des chances des handicapés qui préconisent un perfectionnement des mécanismes existants et l’élaboration d’une convention internationale.  Elle a également indiqué son soutien au supplément des Règles visant à tenir compte des aspects contemporains des problèmes que connaissent ces personnes.  Le mandat de M. Lindqvist arrivant à son terme, la nomination d’un nouveau rapporteur spécial constitue la meilleure option. 


La représentante a expliqué que le nombre d’invalides est en augmentation constante en Russie, atteignant en 2001 10 millions de personnes.  Les Règles des Nations Unies constituent la base des politiques russes en faveur des handicapés afin de garantir l’égalité des chances et la protection sociales des personnes handicapées.  Nos politiques définissent également la compétence des organes régionaux et nationaux, ainsi que la responsabilité de ceux qui nuisent à l’environnement et à la santé.  Une loi adoptée en décembre 2001 prévoit un quota de 2 à 4% pour l’emploi des handicapés dans les entreprises de plus de 40 employés.  Au niveau fédéral, sont mis en oeuvre des programmes fédéraux comme «la protection sociale des handicapés pour 2000-2005» qui vise leur réhabilitation sociale.  Il existe un programme fédéral pour les enfants handicapés comprenant entre autres des diagnostics avant la naissance.  La législation russe interdit le placement forcé en institutions.  L’amélioration du rôle et des fonctions sociales de la famille doit être une priorité lors de l’élaboration des politiques en faveur des handicapés.  Nous appuyons l’idée visant à créer au niveau national un mécanisme de coordination en préparation de la célébration du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004.


Mme RAJA DATO’ZAHARATON RAJA ZAINAL ABIDIN (Malaisie) a indiqué que son pays enverra une délégation de haut niveau à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement de la population qui aura lieu à Madrid en avril prochain.  Comme tous les autres pays en développement, la Malaisie est en effet confrontée au problème du vieillissement rapide de sa population.  En réponse, le Gouvernement a pris plusieurs initiatives, y compris l’adoption d’une politique nationale intégrée et multisectorielle sur les personnes âgées.  Cette politique pose d’importants principes visant à ce que les personnes âgées soient autonomes, qu’elles participent à la société, qu’elles bénéficient de soins et vivent dans la dignité.  Les capacités productives des personnes âgées et leur contribution au développement du pays sont reconnues.  Dans ce contexte, l’âge de la retraite dans le secteur public a été étendu et le sera encore progressivement à l’avenir.  Des services de formation continue et de placement sur le marché de l’emploi sont aussi proposés aux personnes âgées. 


La situation de plein emploi dont a bénéficié la Malaisie ces dernières années a permis d’adopter des politiques volontaristes en faveur des personnes âgées mais aussi des personnes handicapées.  Concernant ces dernières, la représentante s’est félicitée de l’examen positif des Règles sur l’égalisation des chances.  Elle a précisé qu’en 1994, son pays s’est joint à plusieurs autres de la région Asie/Pacifique pour signer la Proclamation en faveur de la pleine participation et de l’égalité des personnes handicapées.  Des efforts sont en ce moment déployés par parvenir à l’élaboration d’une loi protégeant les droits de ces personnes et interdisant les abus et la discrimination à leur encontre.  Des efforts sont aussi déployés pour intégrer ces personnes à la société et les rendre économiquement productives.  Un quota de 1% de personnes handicapées a été instauré dans le secteur public et un Comité national de promotion de l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé a été créé.  En outre, 10% des logements sociaux sont équipés pour permettre le libre accès aux personnes handicapées.  En conclusion, la représentante a proposé aux Nations Unies et à tous les organismes de recherche de lier les questions du vieillissement et du handicap avec celle de la productivité afin que les Etats Membres puissent partager leurs expériences sur la manière d’utiliser au mieux le grand potentiel des personnes âgées et des handicapés et de contribuer ainsi au développement économique durable.


M. LIM HO-GEUN (République de Corée) a estimé que le but de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement doit être d’ériger une société pour tous les âges.  Elle doit intégrer la problématique du vieillissement dans le cadre du développement d’une manière holistique.  La clef de cette approche est le concept du «vieillissement actif», une nouvelle perception du vieillissement selon laquelle les personnes âgées peuvent contribuer activement à la société, aux communautés et à la famille.  Le représentant a insisté sur la nécessité d’impliquer les représentants de la société civile.  S’agissant des personnes handicapées, le représentant a mis l’accent sur le respect des droits de l’homme des handicapés et leur protection.  Il a précisé que son pays avait adopté en 1998 la Charte sur les droits de l’homme des handicapés.  Ces efforts ont été guidés par les Règles des Nations Unies pour l’égalisation des chances des handicapés.  Le supplément des Règles mérite toute notre attention et nous apprécions également les efforts déployés pour renforcer les instruments existants de protection des droits des personnes handicapées.


Pour ce qui est de la famille, le représentant a expliqué que depuis 1994, son Gouvernement a pris une série de mesures pour aider les familles à relever des défis sociaux et économiques qui se sont manifestés par une augmentation du taux de divorces, par la violence domestique et par les difficultés causées par la crise financière de 1997.  Le but final est de restaurer le rôle traditionnel de la famille tout en la préparant à affronter les nouveaux défis du XXIème siècle.  L’accent a été placé en particulier sur les groupes vulnérables comme les familles à faible revenu, les familles monoparentales avec enfants, les personnes âgées et handicapées. 


M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a déclaré que son Gouvernement accorde une très grande importance à la question du vieillissement de la population.  Il a estimé que les personnes âgées ne sont pas seulement une source de sagesse mais un élément moteur de socialisation.  C’est pourquoi, la Zambie a mis en place plusieurs programmes visant à venir en aide aux personnes âgées, des initiatives qui prennent en considération les facteurs culturels et historiques des différentes communautés formant le pays.  Le Gouvernement considère la famille comme l’élément fondamental de la société et aborde la question des personnes âgées dans le contexte plus général de l’assistance sociale à la famille.  Traditionnellement, la Zambie a toujours eu des formes d’appui social très solides et les personnes âgées faisaient partie intégrante de la structure familiale élargie.  Malheureusement, les temps ont changé et l’urbanisation, le chômage, la pauvreté et la pandémie du VIH/sida menacent cette forme traditionnelle de filet de protection sociale. 


La situation de la Zambie suit les prévisions internationales qui indiquent que le vieillissement sera plus rapide dans les pays en développement que dans les pays développés.  La rapide augmentation de la proportion de personnes âgées aura des conséquences sur les services d’appui social publics et familiaux.  Pour y faire face, le Gouvernement a donc mis en oeuvre plusieurs programmes qui assurent la fourniture de services sociaux de base, l’accès gratuit aux soins de santé pour toutes les personnes de 65 ans et plus, et l’hébergement des personnes âgées dont la famille s’est désunie.  Toutefois, soulignant les ressources très limitées au niveau national, le représentant a lancé un appel à la générosité des pays donateurs afin de garantir la pleine mise en oeuvre de tous ces programmes.


M. CULLEN (Argentine) a expliqué que le vieillissement de la population dans les pays développés et les pays en développement est un défi de taille pour la communauté internationale.  L’espérance de vie a augmenté, témoignant de la création de conditions de vie meilleures pour les personnes âgées.  Toutefois, il faudra faire face à des attentes d’ordre économique alors que les ressources économiques mondiales ne s’accroissent pas au même rythme que l’augmentation de l’espérance de vie.  Il est important de tenir compte des besoins des personnes âgées qui n’ont pas choisi le système de capitalisation des retraites.  L’augmentation du chômage et la baisse des contributions des travailleurs et employeurs au système de sécurité sociale ajoutent aux difficultés en matière d’autonomisation sociale et économique des personnes âgées.  Ainsi, les perspectives de développement social doivent leur permettre de jouer un rôle productif.  Il faut garantir la mise en place de services et structures appropriés, ce qui suppose des investissements importants que les pays en développement ne pourront pas faire sans l’aide financière des institutions financières internationales de développement.


Mme DIAKITE FATOUMATA N’DIAYE, Ministre du développement social, de la solidarité et des personnes âgées du Mali (pays observateur de la Commission), a jugé le rapport du Rapporteur spécial sur la situation des handicapés, à la fois clair, lucide, pertinent et exhaustif.  Elle a rappelé que plus de la moitié des 600 millions de personnes handicapées que compte la population mondiale vit dans des pays en développement.  La malnutrition, la maladie, les risques liés à l’environnement, les catastrophes naturelles, les accidents de la circulation et du travail, les guerres et conflits armés et la vieillesse sont autant de causes de handicap.  Les personnes handicapées constituent, dans certains cas, des charges sociales et il n’est pas rare de constater que les soins et services minimum dont elles bénéficient en Afrique sont, dans une large mesure, fournis par la famille et les communautés traditionnelles.  La tendance à la marginalisation des personnes handicapées doit être combattue, a insisté la Ministre.  L’amélioration de la situation de ces millions de citoyens permettrait en effet à ceux-ci d’apporter leurs contributions à l’effort d’édification de leur pays respectif. 


En conséquence, le Mali souscrit à l’idée selon laquelle les Règles pour l’égalisation des chances des personnes handicapées jouent un rôle important dans la lutte contre leur exclusion sociale.  Elles peuvent en particulier contribuer à la formulation de politiques et servir d’instruments de sensibilisation.  La Ministre a donc dit attendre avec intérêt la conclusion des travaux du Comité spécial créé par l’Assemblée générale en vue de formuler des propositions pour une convention internationale en faveur des personnes handicapées.  Elle a prévenu toutefois que la future convention devrait tenir compte des liens étroits entre le handicap et la pauvreté.  Mme N’Diaye a indiqué qu’au plan africain, les organisations de personnes handicapées, regroupées au sein de la Panafricaine des personnes handicapées (PAFOD), avaient proposé à l’Organisation de l’unité africaine (OUA) de déclarer la période 1999-2009, Décennie africaine des personnes handicapées.  Les objectifs principaux de cette initiative sont de former et mettre en oeuvre des politiques et programmes nationaux pour promouvoir la participation de ces personnes au processus de développement économique et social de leur pays; créer et renforcer les comités nationaux de coordination pour les personnes handicapées en favorisant la représentation effective de ces personnes; fournir une aide au renforcement des services d’appui destinés aux handicapés à la base communautaire et aux familles; et encourager des attitudes positives à l’égard des enfants et des adultes handicapés. 


Au plan national, le Mali a élaboré un Plan d’action pour la promotion des personnes handicapées, a expliqué également la Ministre.  Ce plan est axé sur le principe de la solidarité nationale et internationale et vise à améliorer les conditions de vie des handicapés, grâce à une approche participative; à promouvoir les droits de ces personnes et l’égalisation des chances; et à favoriser l’intégration des questions liées au handicap dans le programme de développement aux niveaux local, régional, national et international.  Pour atteindre ces objectifs, a ajouté Mme N’Diaye, une politique dénommée “Réadaptation à base communautaire” sera mise en oeuvre à travers une stratégie de développement participatif qui implique la prévention du handicap, la scolarisation des enfants handicapés, la formation professionnelle, l’emploi et les projets générateurs de revenus.  Cette initiative est relayée par une quinzaine d’associations de personnes handicapées, a précisé la Ministre.  Elle a fait remarquer en conclusion que son pays, en raison de ses faibles ressources, aura besoin d’une assistance technique et financière de la communauté internationale pour mettre en oeuvre ce plan.


Mme HELD (Suriname) a expliqué que la prise en charge des personnes âgées, particulièrement dans les pays en développement, est une affaire de famille.  Les gouvernements n’ont pas en effet les ressources et les infrastructures suffisantes pour s’acquitter de leurs obligations à l’égard des personnes âgées.  En outre, souvent, ces pays ne disposent pas des mécanismes permettant de profiter des efforts de développement durable du réservoir de connaissances et d’expérience que constituent ces personnes.  Toutefois, il est satisfaisant de constater qu’au Suriname, les personnes âgées ont commencé à se mobiliser au sein d’ONG, d’associations et de syndicats afin de coopérer avec le Gouvernement pour atteindre les objectifs de l’Année des personnes âgées, célébrée en 1999.  La question du bien-être des personnes est en outre devenue l’un des combats personnels de la Première Dame du pays, a précisé la représentante. 


Concrètement, des programmes d’aide aux personnes âgées les plus défavorisées ont été mis en place.  Ils visent notamment à rassembler les connaissances et les expériences de ces personnes afin de les utiliser en faveur du développement durable, à intégrer pleinement ces personnes à la société et à leur garantir le plein respect de leurs droits de l’homme.  Le Gouvernement a aussi engagé des consultations en vue d’améliorer la situation des personnes âgées dans les zones rurales.  En raison de contraintes liées à la faible accessibilité et à la maladie principalement, les personnes âgées de ces tribus éloignées ne peuvent souvent pas jouir au même titre de leurs droits que les individus vivant en zone urbaine, a expliqué Mme Held.  Elle s’est également félicitée des efforts aujourd’hui déployés par la communauté internationale en vue de parvenir à une société pour tous les âges car, comme l’a déclaré à plusieurs reprises Kofi Annan, les personnes âgées ne constituent pas un fardeau et il faut s’efforcer de tirer le meilleur parti de leur savoir, de leur expérience et de leur énergie.  Outre les efforts en faveur des personnes âgées, le Gouvernement du Suriname s’efforce de garantir la pleine participation au développement de la société des personnes handicapées et, en particulier des enfants. 


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