AIDS/46

L’ENDIGUEMENT DU VIH/SIDA PASSE PAR LA LUTTE CONTRE LA STIGMATISATION DES MALADES, ESTIMENT LES PARTICIPANTS A LA REUNION “VIVRE ET LAISSER VIVRE”

26/11/02
Communiqué de presse
AIDS/46


Journée mondiale de lutte contre le sida

Après-midi


L’ENDIGUEMENT DU VIH/SIDA PASSE PAR LA LUTTE CONTRE LA STIGMATISATION DES MALADES, ESTIMENT LES PARTICIPANTS A LA REUNION “VIVRE ET LAISSER VIVRE”


“La lutte à mener contre le VIH/sida est aujourd’hui plus urgente que jamais, alors que l’épidémie représente un terrible fardeau pour des millions de familles et d’individus”, a déclaré Mme Louise Fréchette, Vice-Secrétaire générale, lors de la réunion sur le thème “Vivre et laisser vivre” qui a eu lieu cet après-midi au Siège des Nations Unies.  Organisée pour marquer la Journée mondiale, cette réunion a également entendu Mme Fréchette citer les dernières statistiques du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) selon lesquelles l’épidémie globale continue à s’étendre, avec

5 millions de personnes supplémentaires contaminées cette année et plus de 3 millions de décès dus à la maladie.  Elle a également fait observer que la famine qui menace l’Afrique australe est en partie due au VIH/sida qui a détruit les tissus sociaux et affaibli les communautés rurales.


La honte attachée à la maladie et la stigmatisation sociale visant les personnes infectées ont également été dénoncées par Mme Fréchette.  Les personnes séropositives voient leurs droits fondamentaux bafoués, n’ayant pas accès à la nourriture, au logement, et aux services de santé, elles sont délaissées par leurs communautés et leurs familles.  Sur ce point, M. Jan Kavan, Président de l’Assemblée générale, a fait écho à la Vice-Secrétaire générale.  Il a regretté que la honte attachée à la maladie empêche encore un certain nombre de nations et de communautés de prendre acte du fait que l’épidémie est en leur coeur, contribuant ainsi à l’avancée de la maladie.  Dans leur pays, les victimes du VIH/sida souffrent de mesures discriminatoires qui vont du non-accès aux services de santé jusqu’à l’éviction de leurs domiciles.


La honte liée au VIH/sida conduit parfois au silence, étouffe les débats publics et amène les personnes à préférer transmettre la maladie plutôt que d’attirer l’attention, a encore estimé Mme Fréchette, avant de demander aux dirigeants de prendre la parole au plus haut niveau et de défendre les victimes partout dans le monde.  Selon elle, les armes les plus puissantes sont les voix qui s’élèvent partout dans le monde et cette année, grâce au slogan de la campagne internationale « Vivre et laisser vivre », s’exprimer est devenu une fierté, et non une source de honte.


En ouverture du débat, l’actrice américaine Whoopi Goldberg a insisté sur le caractère non discriminatoire de la maladie du sida, contrairement à ce que l’opinion publique pouvait imaginer il y a vingt ans, lors de l’apparition de la maladie: le virus du sida touche tout le monde sans


distinction de race, de sexe, d’appartenance sociale ou religieuse.  Il est donc important de mettre un terme à la discrimination et à la stigmatisation qui existent à l’encontre des malades du sida et de centrer l’action sur la prévention et l’éducation.


A cet égard, la question de la responsabilité des médias mais également des gouvernements en termes de prévention, d’éducation et d’information publique a été évoquée.  Tout en reconnaissant l’importance des campagnes d’information publique, de nombreux intervenants ont souligné la nécessité d’adapter la communication autour du sida aux différents types de populations auxquels elle s’adresse.  Comme l’a souligné M. Desmond Johns, responsable d’ONUSIDA à New York, il est nécessaire de s’adresser aux jeunes dans une langue qu’ils comprennent.  D’où l’importance, par exemple, de la marionnette « Kami », personnage séropositif récemment introduit au sein du programme télévisé de Takalani Sesame, la production sud-africaine de Sesame Street qui a été présentée par Woopi Goldberg en introduction du débat.  Ce personnage, orphelin âgé de cinq ans, peut non seulement permettre d’adresser un message pertinent aux enfants mais également de lutter contre la discrimination dont souffrent les malades du sida en leur offrant un espace public d’expression très important en terme d’impact.  La nécessité de développer un message ciblé et de parler sans tabou de sexe en relation avec le sida a également été soulignée par la responsable d’une association d’afro-américains contaminés par le sida qui a insisté sur la nécessité d’identifier les différences sociales, culturelles et religieuses des communautés qui composent un pays. 


C’est pourquoi plusieurs appels ont été lancés au cours du débat pour une large alliance entre les médias, l’église, les éducateurs, les gouvernements et les organisations non gouvernementales (ONG) de même que pour une approche globale du problème qui traite aussi bien de la question de la prévention que de celle des traitements, des soins, de l’appui aux communautés et de l’éducation.  L’ONU peut à cet égard aider des pays dont les politiques publiques ne sont pas suffisamment développées en matière de prévention et de traitement de la maladie.  Cependant, comme l’a fait remarquer le responsable d’ONUSIDA à New York, ceci ne pourra être fait sans la participation et la bonne volonté des gouvernements eux-mêmes et l’aide des ONG sur le terrain.


Cette rencontre était coorganisée par le Département de l’Information des Nations Unies, le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Fonds des Nations Unies pour la population, l’Organisation mondiale de la santé et la Banque mondiale.


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