DAVANTAGE DE DETERMINATION EN FAVEUR DE LA PROTECTION DES ENFANTS IMPLIQUES DANS LES CONFLITS ARMES DEMANDEE EN TROISIEME COMMISSION
Communiqué de presse AG/SHC/586 |
Troisième Commission
20e séance – matin
DAVANTAGE DE DETERMINATION EN FAVEUR DE LA PROTECTION DES ENFANTS IMPLIQUES
DANS LES CONFLITS ARMES DEMANDEE EN TROISIEME COMMISSION
Les enfants impliqués dans les conflits armés sont «dans la pire des situations», ont estimé ce matin les participants au débat sur la promotion et la protection des droits des enfants en Troisième Commission. Ainsi, la représentante de l'Ouganda a fait part de la préoccupation de son Gouvernement concernant la situation des enfants dans le Nord du pays, où se poursuivent les enlèvements et les assassinats. «Ces enfants sont très marqués», a souligné la représentante qui a fait part des efforts de son Gouvernement pour les réinsérer. Le représentant de la République démocratique du Congo a dénoncé le phénomène des enfants-soldats, qui sont recrutés pour les batailles et servent aussi à l'exploitation illicite des richesses naturelles de son pays.
Le représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a reconnu que l’action quotidienne du CICR confirme que les ravages de la guerre n'épargnent nullement les enfants. Ainsi le Comité n’épargne aucun effort pour réunir les familles séparées et soigner ceux qui en ont besoin. Afin de renverser la spirale de la violence et des représailles, il a prôné la mission d'éducation au droit international humanitaire. Dans le même esprit, de nombreuses délégations se sont félicitées de l'entrée en vigueur du Protocole facultatif sur les enfants et les conflits, qui déclare illégal la conscription (fut-elle volontaire) de tout jeune de moins de 18 ans. Pour le représentant de l'Australie ce Protocole constitue «une étape importante sur la voie de la prévention de l'enrôlement des enfants dans les forces armées et de la protection de ceux qui sont impliqués dans les conflits».
Des intervenants se sont également félicités de la récente prise de conscience par des organes comme le Conseil de sécurité des effets dramatiques des conflits sur les enfants. Certains souhaitent aller plus loin, en demandant que toute initiative prise dans une région en conflit comporte explicitement un volet relatif à la protection des enfants. C'est ce qu'a demandé par exemple le représentant du Liechtenstein qui a enfoncé le clou en déclarant que «les effets des conflits armés sur les enfants et la pandémie du VIH/sida constituent de telles situations de crise majeure qu'elles requièrent la mobilisation de la communauté internationale dans son ensemble». Pour sa part, la représentante du Canada a demandé qu'un représentant des droits des enfants soit systématiquement associé aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies.
Outre les délégations déjà citées, les représentants des pays suivants ont pris part aux débats: Arménie, Japon, Algérie, République de Corée, Inde, Equateur, Viet Nam, Mali, Philippines, Argentine, Népal, Bangladesh, Saint-Marin, Ukraine, Canada, Mauritanie et Pakistan. Le représentant de l'Organisation internationale du Travail a également fait une déclaration.
La Commission achèvera son débat général sur la question de la promotion et de la protection des droits de l'enfant, demain, mercredi 16 octobre, à partir de 10 heures.
SUITE À DONNER AUX RÉSULTATS DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE CONSACRÉE AUX ENFANTS
PROMOTION ET PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT
Débat général
Mme MARINE DAVTYAN (Arménie) a remarqué que, malgré le cadre juridique international qui garantit que les soins et les programmes en faveur des enfants découlent d'obligations légales, 10 millions d'enfants de moins de cinq ans continuent de mourir de maladies curables et des centaines de millions d'entre eux souffrent de la pauvreté, des conflits et du VIH/sida. Elle a rendu compte de l'évolution de la situation des enfants en Arménie pendant la période de transition, rendue plus difficile encore par le tremblement de terre et le problème des réfugiés. Elle s'est félicitée de l'aide reçue de l'UNICEF et de l'OMS, notamment, qui a permis de réduire la mortalité infantile de 25% et d'atteindre un taux de vaccination de 95%. Elle a attiré l'attention sur les enfants les plus vulnérables de la société arménienne, notamment les réfugiés et les enfants déplacés, ainsi que les enfants vivant dans la région affectée par le tremblement de terre. Plus de 11 000 enfants vivent ainsi dans des abris précaires et le nombre d'enfants réfugiés atteint près de 65 000, a-t-elle précisé. Après des années de blocus, le pays se trouve aujourd’hui confronté à des problèmes sociaux, tels que la délinquance juvénile et les enfants des rues. En outre, les circonstances économiques difficiles affectent la mise en oeuvre de la politique d'aide aux enfants mentalement ou physiquement handicapés. Le Gouvernement tente de répondre à cette situation par des politiques et de programmes intégrés, ainsi que des campagnes d'information. Malheureusement, a-t-elle regretté, l’insuffisance de ressources financières continue d'entraver son action.
M. JAMES CHOI (Australie) a indiqué que son pays allait prochainement signer le Protocole facultatif à la Convention des droits de l'enfant sur les enfants et les conflits armés. L'adoption de ce Protocole, a déclaré le représentant, est une étape importante sur al voie de la prévention de l'enrôlement des enfants dans les forces armées et la protection de ceux qui sont impliqués dans des conflits. L'Australie, a-t-il ajouté, a cherché à agir concrètement pour apporter son aide aux enfants impliqués dans des conflits en tant que soldats ou réfugiés ou encore victimes de la violence et du désordre civil. Récemment, l'Australie a financé des projets au Rwanda, en Angola, en Sierra Leone, en Ouganda et au Sri Lanka. Ces projets prévoient des services de conseils post-traumatiques, des centres pour enfants non accompagnés et des programmes de réintégration pour les enfants soldats démobilisés. Le 16 septembre, l'Australie a annoncé une aide de 400 000 dollars pour la réintégration des enfants soldats au Sri Lanka.
Mme KAY FUSANO (Japon) a annoncé que son pays avait signé les deux protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l'enfant en mai dernier. Elle a dressé le bilan de la politique de tolérance zéro menée par son pays en matière de lutte contre l'exploitation des enfants. Dans ce contexte, elle a rendu compte du deuxième Sommet mondial contre l'exploitation sexuelle des enfants, qui a permis l'adoption de l'engagement mondial de Yokohama, en 2001. Ce texte met l'accent sur le renforcement de la coopération internationale afin de venir à bout de la prostitution enfantine. Pour sa part, le Japon a redoublé d'efforts pour lutter contre ce phénomène.
Plusieurs textes ont été adoptés, notamment des lois punissant la pornographie mettant en scène des enfants, des lois destinées à prévenir l'exploitation des enfants, et un plan d'action nationale concernant l'exploitation sexuelle des enfants. En outre, le Gouvernement du Japon prévoit d'organiser un symposium international à Tokyo, en février prochain, pour examiner la question de la traite des enfants. La représentante a observé qu'il ne fallait pas oublier le sort de millions d'enfants qui souffrent de la pauvreté et a donné des exemples d’actions menées par son pays en faveur du développement des enfants. Ainsi le Japon s'est-il engagé à fournir plus de deux millions de dollars au cours des cinq prochaines années en faveur de l'éducation dans les pays à faible revenu. Elle a rappelé que le Japon avait participé à la campagne de scolarisation en Afghanistan en fournissant près de 60% des ressources. Par ailleurs, à l'issue du Sommet du G-8 qui s'est tenu à Kyushu et à Okinawa, le Gouvernement du Japon a renforcé son action de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et la malaria.
M. ABDELOUAHAB OSMANE (Algérie) a estimé que la Convention des droits de l'enfant et ses protocoles facultatifs constituent un cadre de référence pour les programmes d'action en faveur des enfants. Toutefois, a-t-il ajouté, nombre d'objectifs fixés sont toujours hors de portée. La communauté internationale ne peut rester indifférente et a le devoir moral et l'obligation de concrétiser dans les faits les conclusions de la 27e session spéciale de l'Assemblée générale consacrée aux enfants. Selon le représentant, l'enfant africain est le plus touché par la malnutrition, les pandémies, l'analphabétisme, la pauvreté et les conflits armés. Le nouveau Partenariat pour le développement en Afrique (NEPAD) peut apporter des changements significatifs, mais, a-t-il poursuivi, l'Afrique ne peut à elle seule faire face à tous les défis. L'appui de la communauté internationale lui est nécessaire. Il a rappelé que depuis son indépendance, l'Algérie s'était dotée d'un arsenal juridique, législatif et réglementaire, qui fait grand cas de l'intérêt de l'enfant.
M. HO-JIN LEE (République de Corée) a expliqué l'évolution des questions relatives à l'enfance dans son pays où elles relèvent essentiellement de la sphère privée. Cependant, un plan national de protection et de développement des enfants a été adopté et des centres de prévention de la violence contre les enfants ont été ouverts. Dans le même esprit, des mesures préventives et répressives des abus contre les enfants ont été prises ou renforcées et des foyers d'accueil des orphelins commencent à être mis en place. Au plan national comme au plan international, le représentant a estimé que la pauvreté était la plus grande entrave à la protection des droits des enfants. Il importe donc de mener des actions concertées et d'adopter des stratégies à long terme pour venir à bout de ce fléau. Toutefois, la pauvreté ne saurait justifier que les Etats abandonnent l'éducation des enfants qui doit rester une priorité, a-t-il observé car c'est la première responsabilité des adultes.
Mme CATHERINE OTITI (Ouganda) a indiqué, qu'à la suite de la session spéciale de l'Assemblée générale sur les enfants, un groupe de travail avait été constitué en Ouganda qui devrait terminer sa mission en mars 2003. L'accès à l'éducation primaire rencontre toujours un grand succès en Ouganda, a-t-elle déclaré, et le système de protection sociale continue de s'améliorer. La principale préoccupation du Gouvernement, pour la représentante, demeure la situation des enfants dans le nord du pays où ils doivent faire face à la terreur imposée par «l'Armée de libération du seigneur». Les enlèvements et les assassinats se poursuivent. Le Gouvernement essaye de répondre à cette situation en construisant des écoles primaires pour les enfants qui en ont échappé. Ces enfants sont très marqués, a souligné la représentante, et il n’y a pas de terme approprié pour décrire leur calvaire. Elle a remercié l'UNICEF et des organisations non gouvernementales pour l’aide qu’ils apportent à l’Ouganda en ces circonstances difficiles.
M. S.S. AHLUWALIA (Inde) a dénoncé le sort des quelque 600 millions d'enfants qui vivent dans une pauvreté abjecte. Dans un tel contexte, il ne suffit pas d'envisager les droits des enfants, il importe au préalable d'accorder une attention et des moyens suffisants à leurs besoins de développement -leur droit à l'alimentation, à la santé et à l'accès à l'éducation. Il a déclaré que si l'extrême pauvreté avait été réduite de moitié en Asie orientale et dans le Pacifique (et de 7% en Asie du Sud), on observait en revanche qu'en Afrique subsaharienne, le nombre de personnes vivant dans des conditions de pauvreté extrême était passé de 242 à 300 millions. Il a appelé toutes les institutions des Nations Unies et les pays donateurs à tenir compte de ce facteur dans tous leurs programmes. Le représentant a attiré l'attention sur les 300 000 enfants affectés par les situations de conflits. Il a ensuite expliqué la situation des 380 millions d'enfants indiens, que son pays avait décidé de protéger en adoptant une stratégie qui les garantit contre l'exploitation économique et les mauvais traitements. Cette stratégie comprend également un volet concernant les droits de la fillette. Mais plus important encore est le projet du Gouvernement d'instituer une Commission nationale sur les enfants.
M. GUSTAVO PALACIO URRUTIA (Equateur) s'est associé à la déclaration du Groupe de Rio et a ajouté que la situation économique de l'Equateur n'autorisait pas une grande marge de manœuvre du fait de la crise économique et financière et des effets de la mondialisation. Et pourtant le Gouvernement équatorien n’a pas lésiné sur son budget social. En effet de nombreux programmes ont été adoptés qui bénéficient aux enfants et à cet égard le représentant a exprimé ses remerciements pour l’aide des institutions spécialisées des Nations Unies. Il a déclaré que le travail des enfants en Equateur est lié à la pauvreté, surtout en zones rurales, et ce travail n'est pas condamné par la tradition. Pour éliminer le travail des enfants, a-t-il ajouté, il est nécessaire d'augmenter les revenus des parents. Dans sa lutte contre le travail des enfants, le Gouvernement équatorien se félicite d'un accord entre producteurs et exportateurs de bananes qui vise à éliminer le travail des enfants de moins de 15 ans. Un programme de bourses permet aux enfants de retourner à l'école avec le montant de la bourse versé aux parents.
M. KAYEMBE NSENDULA (République démocratique du Congo) s'est déclaré extrêmement préoccupé par la situation des enfants de son pays qui souffrent d'une guerre imposée par les trois voisins de la République démocratique du Congo. Il a dénoncé les fréquentes violations massives et graves des droits de l'homme et du droit humanitaire commises au cours de ce conflit. Il a appuyé son propos en citant divers rapports de la MONUC et le rapport d'Human Right Watch qui ont estimé à plus de 2 millions les déplacements forcés de la population à l'intérieur du pays. Cette guerre a également conduit à l'enlèvement par les forces d'occupation des femmes et des jeunes filles qui sont utilisées comme esclaves sexuelles, a-t-il déclaré, avant de dénoncer le phénomène des enfants-soldats, qui sont utilisés, entre autres, dans l'exploitation illicite et systématique des richesses naturelles du pays. Il a déclaré qu'en dépit du cessez-le-feu actuel, de nombreuses femmes, jeunes filles et enfants congolais continuent d'être victimes.
Le représentant a ensuite expliqué que la guerre avait aggravé la pauvreté des familles. Ainsi le taux de mortalité est de 127 pour mille naissances, la couverture vaccinale reste faible et l’on observe une prévalence de la malnutrition protéino-énergétique due à l'insécurité alimentaire. En outre, a-t-il ajouté, on a dénombré environ 900 000 enfants congolais âgés de moins de 15 ans orphelins de père ou de mère ou des deux parents à cause de la pandémie du VIH/sida et dont le taux de prévalence atteint près de 15% dans les provinces de l'Est et du Nord occupées par les armées étrangères alors que la moyenne nationale est de 5%. Pour combattre les ravages du VIH/sida, le représentant a expliqué que son Gouvernement avec l'appui de la coopération internationale avait mis sur pied un Programme national contre le VIH/sida et les maladies sexuellement transmissibles, ainsi qu'un observatoire national de surveillance de la prostitution infantile liée au tourisme. Il a lancé un appel à la communauté internationale afin d’aider son pays dans sa détermination à reconquérir la paix.
M. PIO SCHURTI (Liechtenstein) a estimé que 2002 fut une bonne année pour les enfants, grâce aux deux protocoles facultatifs à la Convention des droits de l'enfant. Son pays a signé les deux protocoles et s'apprête à les ratifier. Le représentant souhaiterait une approche vigoureuse sur les droits des enfants et il a indiqué que son pays considérait que les enfants devaient participer aux prises de décisions les concernant. Le représentant a estimé que les enfants dans les conflits armés se trouvent dans «la pire situation qu’il soit» et il a demandé que les opérations de maintien de la paix prévoient sans exception un volet concernant les enfants. Il a encouragé le représentant spécial à faire mieux connaître son action mais s'est félicité de constater que la communauté internationale était plus sensible à ces questions aujourd'hui qu'hier. Les effets des conflits armés sur les enfants et la pandémie du VIH/sida constituent des situations de crise majeure qui requièrent la mobilisation de la communauté internationale dans son ensemble. Mais il ne faut pas pour autant négliger des questions de base, comme l'éducation et l'élimination de la pauvreté, a conclu le représentant.
Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a exprimé sa déception de voir qu'en dépit de nombreux engagements pris dans ce sens, les droits des enfants ne sont toujours pas respectés dans le monde. Les enfants dans de nombreuses régions continuent de souffrir de la maladie, de la faim et de la dégradation de leur environnement, surtout dans les régions dévastées par la guerre ou vivant sous occupation étrangère. Elle a indiqué que lors de la deuxième conférence nationale, tenue en janvier 2001, le Viet Nam a pu se rendre compte de ce que la plupart des objectifs de son programme d'action en faveur des enfants avait été réalisée. Ainsi la mortalité des enfants de moins de cinq ans a-t-elle été réduite de 30%, le taux de vaccination avait atteint 95%, et la polio avait été éradiquée. Par ailleurs, les objectifs d'alphabétisation avaient aussi été atteints et 70% des orphelins avaient trouvé un accueil dans des foyers.
Reconnaissant qu'il restait encore des efforts à faire, elle a exposé le programme d'action de son pays pour 2001-2010 qui met l'accent, entre autres, sur l'éducation primaire et secondaire, l'amélioration de la participation des enfants et la prévention du VIH/sida. La représentante a ensuite attiré l'attention sur les enfants handicapés dont plus d'un million sont des victimes du produit toxique, Agent orange, utilisé pendant la guerre du Viet Nam dans les années 60 et 70, et a demandé à la communauté internationale de l’aider à s’en sortir.
M. ISSA KONFOUROU (Mali) a souligné la volonté politique et l'engagement dont font preuve des dirigeants des Etats de l'Afrique de l'Ouest en faveur des enfants. Le Mali, a déclaré le représentant, a ratifié la Convention des droits de l’enfant, ainsi que les Protocoles facultatifs et la Convention de l'OIT sur les pires formes de travail des enfants. Au niveau national, le Gouvernement du Mali s'efforce de mettre sa législation en conformité avec ses engagements internationaux. Le représentant a fait état de l'espoir que son Gouvernement place dans la prochaine coopération avec l'UNICEF. Il a indiqué qu'un plan de lutte contre le trafic des enfants avait été élaboré, quant au «triste spectacle des enfants-soldats», le représentant a déclaré que le Mali avait toujours plaidé pour l'élaboration d'un dispositif normatif international plus contraignant, visant à mettre fin à l'enrôlement et à l'utilisation des enfants comme instruments ou victimes de conflits.
Mme MARIA LOURDES RAMIRO LOPEZ (Philippines) a indiqué que la traite des personnes était l’une des violations les plus graves des droits de l'homme. Elle a souligné l'importance qu’il y a à tout faire pour en protéger les enfants. Il faut notamment, a-t-elle déclaré, en comprendre les mécanismes pour en combattre les effets. La représentante a précisé qu'aux Philippines, des programmes gouvernementaux ont été mis en place à cet effet. Des plans d'action mères-enfants ont aussi été élaborés, et des initiatives en faveur des enfants des rues ont été prises. A l'échelon régional, l'ANASE a fait une déclaration en faveur des enfants ce qui montre son engagement, a-t-elle ajouté. Elle a rappelé que la famille restait la référence pour les enfants et que, pour les protéger efficacement, il fallait renforcer la famille et avant tout combattre la pauvreté, et à cet égard elle a déploré la diminution de l'aide publique au développement.
Mme MARIA FABIANA LOGUZZO (Argentine) a évoqué la question des réserves formulées par son pays à la Convention relative aux droits de l'enfant et à d'autres instruments internationaux. Elle a expliqué ces réserves par le fait que son pays tient au principe du respect de l'inviolabilité de la vie dès la conception. Ainsi les droits de l'enfant existent depuis l'instant de la conception et il importe donc de les protéger dès ce moment, sans quoi, a-t-elle estimé, le cadre juridique de protection des droits de l'enfant perd tout son sens. Elle a insisté sur la notion de la famille en tant que cellule fondamentale dans laquelle grandissent les enfants et que l’Argentine définit comme étant réalisée par l'union d'une femme et de son époux, et constituant le cadre dans lequel ils élèvent leurs enfants. Elle a ensuite précisé les obligations des parents à l’intérieur de ce cadre et qui portent notamment sur l'éducation et la santé des enfants, y compris les questions liées à la santé reproductive. La représentante a expliqué en outre que ces principes s'appliquent également à l'information sur la santé qui est distribuée aux mineurs, notamment en ce qui concerne la santé reproductive. Elle a estimé que les institutions internationales et les programmes des Nations Unies devraient limiter leur assistance à ce cadre.
M. RISHARAM GHIMIRE (Népal) a apporté des précisions sur son plan quinquennal pour 2002-2007. Il a expliqué que son pays était confronté à une grande pauvreté qui entrave considérablement son action en faveur des enfants. En outre, le Népal est aussi victime d'attaques terroristes depuis sept ans, et ces groupes terroristes ont recruté des enfants qu'ils utilisent comme boucliers humains lors de leurs affrontements avec les forces de sécurité népalaises. En réaffirmant l'engagement de son pays d’éradiquer ce fléau terroriste, le représentant a également annoncé que son pays avait été sélectionné pour appliquer, en coopération avec l'OIT, un programme assorti d'un calendrier en faveur de l'élimination du travail des enfants. Il a cité les textes de loi qui interdisent désormais l'emploi des enfants dans les usines et les mines. Il a évoqué la préparation du deuxième rapport périodique du Népal pour le Comité des droits de l'enfant, et a indiqué, à cet égard, combien son pays privilégiait le dialogue avec les enfants et s'efforçait d'augmenter leur participation. Il a indiqué par ailleurs que son pays accorde la priorité à l'éducation et que des écoles spécialisées ont été ouvertes pour les enfants handicapés. Enfin, il a appelé la communauté internationale à consacrer aux enfants les ressources qu'elle gaspille actuellement pour les armes et le luxe.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a déclaré que le document «un monde digne des enfants» était une véritable carte routière pour améliorer la situation des enfants dans le monde. En effet, a-t-il déclaré, les enfants doivent encore être protégés contre les conflits, la pauvreté, la crise économique et la maladie. Le Bangladesh, pour sa part, est particulièrement concerné par la situation des filles, mais cela implique une augmentation des budgets pour l'éducation et la santé. C’est pour cela qu’il a exprimé ses remerciements pour les résultats intéressants obtenus dans la réduction du travail des enfants grâce à une collaboration avec l'Organisation internationale du Travail (OIT). A l'échelle internationale, la situation des enfants dans les conflits armés et celle des enfants sous occupation étrangère comme en Palestine restent une source de préoccupations graves pour la délégation du Bangladesh. La communauté internationale doit apporter son soutien à l'action des Nations Unies pour faire avancer la cause de ces enfants-là, a conclu le représentant.
Mme ELENA MOLARONI (Saint-Marin) a appelé à la ratification universelle de la Convention relative aux droits de l'enfant et de ses deux protocoles, qui forment un cadre juridique permettant d'assurer la protection des droits de l'enfant. A cet égard, elle s'est félicitée de la décision des Etats-Unis de signer et de ratifier ces deux protocoles. Elle a expliqué les mesures prises par son pays pour modifier son processus pédagogique et s’est inquiété à cet égard de la pauvreté qui prive souvent les enfants de leurs droits à l'éducation. Elle s'est félicitée du travail effectué par l'UNICEF, notamment dans ses campagnes de vaccination et attiré l’attention sur les efforts de son pays pour financer un programme d'élimination des mines antipersonnel. Elle a recommandé que les Etats prennent des mesures pour aider les familles à remplir leurs obligations vis-à-vis de leurs enfants. La représentante a ensuite appelé la communauté internationale et les laboratoires pharmaceutiques à favoriser l'accès aux médicaments en vue de protéger les enfants du VIH/sida et d'éviter qu'ils ne soient privés de leurs parents.
M. OMAR KADIRI (Maroc) s'est félicité de voir que la question de l'enfant était désormais prioritaire pour la communauté internationale et que les Etats Membres s'étaient clairement engagés dans la voie de la protection des droits de l'enfant. Le représentant a salué les améliorations obtenues dans certains secteurs comme la réduction de la mortalité infantile et l'amélioration de l'accès à l'éducation, mais il a souligné combien il restait à faire pour protéger l'enfant et la famille car ces engagements des Etats restent liés à un fort volontarisme politique, a déclaré le représentant qui a appelé les pays du Nord à fournir une aide au pays du Sud grâce à l’assistance publique au développement. Il a rappelé que le Maroc avait ratifié la Convention sur les droits de l'enfant et les protocoles facultatifs qui s'y rapportent. Le Maroc a aussi ratifié la Convention sur les pires formes de travail des enfants. Au niveau national, de nombreuses initiatives ont été prises sur le plan légal, et la priorité est toujours donnée à l'éducation. Un nombre croissant d'enfants est scolarisé à partir de 6 ans. Sur le plan de la participation des enfants, un parlement des enfants a été mis en place. Le représentant a aussi souligné le rôle de l'UNICEF dans son pays. Il a mis l'accent sur «les conditions désastreuses» dans lesquelles vivent les enfants palestiniens et a aussi évoqué la situation des enfants iraquiens qui souffrent de l'embargo.
Mme OKSANA BOIKO (Ukraine) a présenté la Loi sur la protection de l'enfance, adoptée par son pays l'année dernière, qui définit les priorités nationales en vue d'assurer une protection juridique et sociale des enfants et créer les conditions de leur épanouissement. Cette stratégie vise à garantir aux enfants le droit de naître en bonne santé et de grandir dans de bonnes conditions, a-t-elle déclaré. Aussi, le nombre d'institutions consacrées aux enfants a-t-il augmenté et en juin, la région a réussi à éliminer la polio. Malgré ces progrès, la représentante a expliqué que son pays restait en butte à de nombreuses difficultés notamment du fait de la tragédie de Tchernobyl. En effet, a-t-elle rappelé, près d'un demi-million d'enfants vivent dans la région contaminée et 60% des cancers de la thyroïde constatés chez les enfants sont contractés dans ces régions. Elle a attiré l'attention sur la forte prévalence du VIH/sida en Ukraine. Pour lutter contre cette pandémie, elle a indiqué que le Gouvernement s'était doté d'un programme de prévention de la transmission du virus de la mère à l'enfant pour 2001-2003, qui a déjà eu des résultats positifs. Elle s'est donc félicitée de l'aide reçue de la communauté internationale et a particulièrement remercié l'UNICEF.
Mme MI NGUYEN (Canada) a assuré, au nom du Canada et de la Nouvelle-Zélande, que des suites seront données aux engagements de l'an dernier en faveur des filles et des garçons. Elle a demandé que les droits des enfants se voient accorder une attention particulière dans tous les programmes des Nations Unies et que les opérations humanitaires aient partout un accès absolu. La représentante s'est d'autre part déclarée favorable à ce qu’un volet protection des enfants soit systématiquement intégré aux opérations de maintien de la paix. De plus, elle s'est félicitée de la nouvelle attention que le Conseil de sécurité porte aux questions relatives aux enfants. Elle a salué l'entrée en vigueur de la Cour pénale internationale qui imposera aux auteurs de crimes contre les enfants de rendre des comptes et a promis de travailler pour la mise en oeuvre de la Convention des droits de l'homme.
Mme CAROLINE LEWIS (Organisation internationale du Travail) a rappelé que la Convention 182 sur les pires formes de travail des enfants avait été ratifiée par 130 pays, un rythme de ratification sans précédent. En outre 40 pays ont ratifié la Convention 138 sur l'âge minimum depuis le début de 1999. Elle a expliqué que la Convention 182 comprenait des mesures immédiates en vue d'interdire le servage des enfants, leur exploitation sexuelle ou leur utilisation dans les conflits armés. En outre, cette convention comporte l'obligation d'adopter des réglementations, d'assurer leur application et de rendre compte des progrès réalisés. La représentante a précisé que l'OIT ne se contentait pas de promouvoir l'application et la ratification de ses conventions. Elle travaille en coopération avec plus de 75 pays en développement par l'intermédiaire de son programme international sur l'élimination du travail des enfants (IPEC). Grâce à ce programme, mis en œuvre depuis 10 ans, les enfants ont été progressivement retirés des usines et des ateliers de vastes zones géographiques, ce qui a permis à la fois de les envoyer à l'école, d'améliorer l'emploi et les revenus de leurs parents, et d'éviter que leurs frères ou sœurs deviennent également des victimes du travail des enfants. La représentante a également expliqué que l'OIT travaillait désormais à de nouvelles approches en vue de répondre aux nombreuses demandes, émanant des pays en développement, de programmes assortis de calendrier pour l'élimination des pires formes de travail des enfants. Ces programmes commencent à être mis en œuvre dans une dizaine de pays, a-t-elle précisé. Se félicitant du soutien apporté par le renforcement du cadre juridique international et des programmes de coopération technique, elle a réaffirmé que l'OIT était fermement décidée à assurer une enfance décente aux 250 millions d'enfants qui travaillent dans le monde.
M. GEORGES PACLISANU (Comité international de la Croix-Rouge) a déclaré que les guerres et les conflits armés n'épargnaient personne, pas même les enfants, ainsi que le constatait au quotidien le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Le représentant du CICR a rappelé que le Comité agissait directement pour les enfants, en les secourant, en les hébergeant et en les aidant à retrouver leurs familles. Le représentant a insisté sur le rôle préventif que joue le droit international pour les conflits. Le CICR a mis au point des programmes de communication destinés à la jeunesse, adaptés à chaque situation locale. Des millions d'élèves ont bénéficié d'un programme d'initiation au droit international. En 1998, le CICR a élaboré un programme «Explorons le droit humanitaire». Le représentant s'est félicité de l'entrée en vigueur du protocole sur les enfants et les conflits armés. En 2003, les Etats auront l'occasion de réaffirmer leur engagement.
Mme AICHA MINT MOHAMED SALECK (Mauritanie) a rappelé que son pays comptait parmi les premiers qui avaient ratifié la Convention relative aux droits de l'enfant et avaient entamé aussitôt après des campagnes de sensibilisation que le Secrétariat à la condition féminine continue d’appuyer suite à l’élaboration de politiques nationales en faveur des enfants. En outre, des institutions nationales ont été mises en place pour renforcer cette dynamique. La représentante a indiqué par ailleurs que le code du travail a été révisé afin de mieux protéger les enfants et que la Mauritanie avait ratifié la Convention sur les pires formes de travail des enfants. Elle a également rendu compte de l'amélioration des services de santé et de l'amélioration du taux de scolarisation. Elle a en outre indiqué que les besoins essentiels en eau potable ont été couverts et que la mortalité maternelle et infantile avait été réduite de manière significative.
M. ISHTIAQ HUSSAIN ANDRABI (Pakistan) a déclaré que les enfants partout dans le monde méritent de vivre dans la dignité. La Convention des droits de l'enfant décrit les responsabilités des parents, des familles et des gouvernements dans le respect de leurs droits. Il a qualifié d'encourageant le grand nombre de pays ayant ratifié la Convention et les deux protocoles facultatifs. Le représentant a insisté pour que le nombre de membres du Comité des droits de l'enfant soit augmenté. Il s'est déclaré préoccupé par les 100 millions d'enfants des rues qui souffrent des effets cumulatifs de la pauvreté, de la maladie et de la violence. Devant l'ampleur du problème, le représentant a demandé que ce problème soit traité au niveau mondial.
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