En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/579

DEBAT SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL : PLAIDOYER DES JEUNES POUR ETRE ASSOCIES AU PROCESSUS DE PRISE DE DECISIONS

07/10/2002
Communiqué de presse
AG/SHC/579


Troisième Commission

9e séance – après-midi


DEBAT SUR LE DEVELOPPEMENT SOCIAL : PLAIDOYER DES JEUNES

POUR ETRE ASSOCIES AU PROCESSUS DE PRISE DE DECISIONS


Le développement social ne peut être assuré sans intégrer les jeunes au processus de prise de décisions, ont déclaré plusieurs délégations lors du débat consacré cet après-midi en Troisième Commission au développement social.  Les talents des jeunes sont souvent sous-estimés, notamment par leur gouvernement et par les organisations internationales, ont-elles déploré.  Tel était en substance l’élément central du discours de la représentante de l'Australie pour qui, si les jeunes forment un groupe extraordinairement diversifié, le domaine qui les affecte tous, est celui de leur faible participation à la chose publique. 


Il y a urgence à modifier cette situation, a ajouté la représentante des Pays-Bas, car les jeunes ont tendance à perdre foi dans le système des Nations Unies du fait du manque de volonté des Etats Membres.  Alors que l'Organisation des Nations Unies leur paraît le symbole d'un avenir plus égalitaire et plus pacifique, les jeunes estiment que les résultats ne sont pas à la hauteur des objectifs affichés.  Beaucoup sont déçus par le manque d'ouverture de leur gouvernement et des organisations internationales.  Pour remédier à cela, elle recommande aux Etats Membres et aux organisations internationales de les intégrer dans les processus de prise de décisions.


La représentante de la Suède est allée encore plus loin en soulignant que le renforcement de la société civile passait par une meilleure participation des jeunes.  Elle a aussi attiré l'attention de la Commission sur la situation d'exclusion dont souffrent de nombreux jeunes.  Des jeunes musulmans, depuis le 11 septembre, souffrent d'attaques et d'humiliations dans tout le monde occidental.  D'autres se voient refuser l'exercice de leurs droits comme cette jeune Kurde de 26 ans, Fadhime Sadinhal, tuée par son père simplement parce qu'elle voulait recevoir une éducation.  Ces actes de racisme, de sexisme et d'intolérance à l'égard des jeunes sont inacceptables car «l'exclusion des jeunes portera préjudice à la société tout entière et menace le développement social et économique des «Etats» a-t-elle conclu sous les applaudissements des délégués.  La représentante de la République-Unie de Tanzanie a renchéri en estimant que l'avenir de tout pays dépend des jeunes.  Or ces derniers sont particulièrement menacés par la pandémie du VIH/sida.  Quant au chômage, ils les privent de tout espoir d'un meilleur avenir.


Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont pris part aux débats: Bangladesh, Philippines, Inde, Mali, Swaziland et Iraq.  L'Observateur du Saint-Siège a également fait une déclaration ainsi que les représentants de la Banque mondiale et de l'Organisation internationale du Travail.  


La Commission a également entendu la présentation de projets de résolution concernant l'Institut africain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants; renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale; et Coopération internationale face au problème mondial de la drogue. 


La Commission poursuivra l'examen des questions relatives au développement social, demain, mardi 8 octobre, à partir de 10 heures. 


PREVENTION DU CRIME ET JUSTICE PENALE ET CONTROLE INTERNATIONAL DES DROGUES


Présentation de projets de résolution


La représentante de l'Egypte présentant, au nom du Groupe africain, un projet de résolution relatif à l'Institut africain pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/57/L.8), a attiré l'attention sur la nécessité de mobiliser les ressources financières pour continuer d'assurer à l'Institut le cadre d'administrateurs dont il a besoin pour s'acquitter de ses obligations statutaires. 


Présentant un projet de résolution concernant le renforcement du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (A/C.3/57/L.10), la représentante de l'Italie a souligné l'écart entre les ressources du Centre des Nations Unies et les exigences de son mandat.  Elle a expliqué que l'objectif du projet était de répondre aux demandes du Secrétaire général d'apporter l'assistance technique nécessaire aux pays qui en ont besoin pour les aider à renforcer leur législation contre la criminalité transnationale organisée.  Prenant la parole à son tour, la représentante de l'Argentine a expliqué que le renforcement de la branche terrorisme ne constitue pas un changement d'activité du Centre. 


En ce qui concerne le projet de résolution relatif à la Coopération internationale face au problème mondial de la drogue (A/C.3/57/L.9), le représentant du Mexique a mis l'accent sur la prochaine évaluation quinquennale prévue en 2003 et a demandé aux États de répondre aux questionnaires de la Commission des stupéfiants sur l'action qu'ils mènent en vue d'atteindre les objectifs pour 2003 et 2008 énoncés dans la Déclaration politique adoptée par la session extraordinaire. 


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


DÉVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES À LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES ÂGEES, AUX HANDICAPÉS ET A LA FAMILLE


SUITE DONNÉE À L’ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES: DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT


Débat général


Mme REBECCA JENKIN (Australie) a mis l'accent sur les jeunes et leur place dans la communauté internationale.  Bien que les jeunes forment un groupe extraordinairement diversifié, ils sont tous affectés par un domaine à savoir le degré de leur participation à la chose publique, a déclaré la représentante.  Pour apporter des solutions efficaces aux problèmes rencontrés par les jeunes, les gouvernements doivent rechercher les moyens de les intégrer au processus de décision, a-t-elle ajouté.  Le Gouvernement d'Australie qui est particulièrement sensible à ce sujet, compte parmi sa délégation auprès de l'Organisation des Nations Unies un représentant de la jeunesse, a indiqué Mme Jenkin.  Chaque année, différentes initiatives sont prises en Australie, qu'il s'agisse d'une semaine de la jeunesse, d'une table-ronde ou d'un comité consultatif des jeunes indigènes.  La représentante a par ailleurs apporté son soutien au Forum mondial de la jeunesse organisé par les Nations Unies et a estimé que des forums de moindre ampleur ne rempliraient pas la même fonction de rassemblement.  L'Australie est favorable au maintien du Forum mondial de la jeunesse, même si des économies budgétaires obligent à en espacer la régularité.


Mme AYDA AKSAKAL (Représentante de la jeunesse de Suède) a regretté que les talents et la capacité de la jeunesse soient trop souvent sous-estimés.  Les politiciens devraient visiter nos écoles et nos organisations; ils devraient inviter les jeunes à participer à la politique aux plans local, régional et international.  Il faut faire en sorte que, les organisations de jeunesse puisent se rencontrer et travailler ensemble, avec l'appui des gouvernements.  Une telle coopération aurait pour effet de renforcer la société civile. 


Elle a évoqué pour la regretter la situation d'exclusion de nombreux jeunes comme les jeunes musulmans qui depuis le 11 septembre, souffrent d'attaques et d'humiliation dans tout le monde occidental.  Elle a cité l'exemple de jeunes d'origine arabe que l'on a forcé à débarquer d'un avion, de jeunes filles à qui l'on a arraché leur foulard.  Elle a également attiré l'attention sur une jeune kurde de 26 ans, Fadhime Sadinhal, tuée par son père simplement parce qu'elle voulait recevoir une éducation.  Un tel crime doit être qualifié comme tel et ne saurait passer pour une défense de l'honneur familial.  Ces actes de racisme, de sexisme et d'intolérance à l'égard des jeunes sont inacceptables, a-t-elle déclaré, car l'exclusion des jeunes portera préjudice à la société tout entière et menace le développement social et économique des Etats.  Expliquant que sa mère était née en Chine, son père au Pakistan, qu'elle avait de la famille en Turquie et était de confession musulmane, la représentante s'est félicitée du fait que la Suède accepte cette diversité et sache en tirer profit. 


M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a rappelé l'importance des sommets consacrés au développement social et de l'impact qu'ils ont encore aujourd'hui dans les nouvelles conférences et sommets organisés par les Nations Unies.  Le représentant a estimé que ces réunions étaient des lieux éminemment propices à la détermination des objectifs qui doivent servir de guide aux Etats Membres.  Il estime que les Etats doivent pouvoir partager leurs expériences et s'en inspirer.  La solidarité internationale est l'une des clefs pour réaliser les objectifs du développement social.


Au niveau national, a déclaré le représentant, le Bangladesh a beaucoup avancé dans la réalisation des objectifs des sommets sur le développement social.  Une importance particulière est accordée aux jeunes, aux handicapés et aux personnes âgées.  Un nouveau plan quinquennal vise à améliorer ces résultats, a-t-il ajouté.  En ce qui concerne la jeunesse, le gouvernement du Bangladesh tente de les intégrer au processus de décision et porte une attention particulière à leur insertion dans le marché du travail.  Concernant le suivi de la deuxième Assemblée sur le vieillissement, le Gouvernement a mis en place des programmes particuliers en direction des femmes veuves et des personnes âgées sans logement, a indiqué le représentant.


Mme NIDA NATALIE GARCIA (Philippines) a souscrit à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine sur le développement social et a rappelé que si les progrès sociaux ont été importants depuis le Sommet de Copenhague, de nombreux groupes sont encore exclus de cette amélioration.  Elle a souligné l'importance de la cellule familiale dans son pays où la famille est le lieu de prise en charge des personnes âgées, des jeunes et des handicapés.  Toutefois, le vieillissement de la population fait craindre que les structures familiales ne soient plus suffisantes pour faire face à l'évolution démographique.  Aujourd'hui, la population des Philippines est relativement jeune et les personnes âgées représentent moins de 7% de la population.  Mais en 2020, elles seront plus de 10 millions, un chiffre qualifié de très élevé par la représentante.


S'agissant des handicapés, elle a déclaré que les problèmes majeurs rencontrés par ceux-ci étaient liés à la pauvreté.  Le Gouvernement des Philippines cherche à améliorer leur accès à des services sociaux de base comme l'éducation et la santé ainsi qu'au marché du travail.  Elle a demandé l'aide de la communauté internationale pour soutenir les efforts de son Gouvernement.


M. S.S. AHLUWALIA (Inde) a mis l'accent sur l'éducation, en Inde où le taux d'alphabétisation est passé de 18% en 1951 à 65% en 2001.  L'objectif du Gouvernement étant d'atteindre 75% d'ici à 2007, un département spécialement chargé de l'éducation primaire a été institué.  Alarmé par le fait que 250 millions d'enfants en âge scolaire ne sont pas scolarisés, le représentant a attiré l'attention sur les difficultés de réaliser les objectifs de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation pour tous.  Abordant les questions relatives au phénomène du vieillissement de la population, le représentant a indiqué qu'en Inde, la proportion de personnes âgées était passée de 5,8% en 1961, à 6,7% en 1991, soit 56,6 millions de personnes, et atteindra 8,1% en 2011, soit 96 millions de personnes. 


Dans le cadre de la réalisation du développement social, le représentant a estimé qu'il fallait favoriser la participation de la société civile, notamment au niveau des villages.  De la même manière, au plan international, il faut traiter des besoins de développement des hommes dans leur totalité et assurer une intégration harmonieuse des dimensions politiques, économiques et sociales du développement.  Cette tâche demande une plus grande coopération entre les nations et la disposition à accepter le meilleur apport de chaque culture et de chaque société.  Rappelant les engagements pris à Copenhague, il y a presque 10 ans, le représentant a insisté sur l'éradication de la pauvreté et a appelé la communauté internationale à s'interroger sur ce qu'elle avait effectivement fait dans ce sens. 


Mgr RENATO MARTINO (Observateur du Saint-Siège) a regretté que de nombreuses personnes âgées ne soient pas informées des décisions prises lors de la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement et ne savent pas qu'un plan a été adopté en faveur de leur meilleure participation à la société.  Il importe donc d'informer les personnes âgées de ce Plan d'action.  Il faut aussi que ce Plan d'action se traduise en actions concrètes en vue de mettre fin à la marginalisation des personnes âgées.  Il convient notamment d'améliorer la communication entre les générations et à cet égard il a illustré son propos en prenant l'exemple du Center for intergenerational care de Milwaukee (Wisconsin) qui est partagé par des personnes âgées et des enfants pour le plus grand bénéfice des deux groupes. 


L'Ambassadeur des Pays Bas a tout d'abord rendu hommage au Prince Claus décédé dimanche.  Il a ensuite passé la parole à la représentante des jeunes de son pays.  Mme LEONTIEN PEETERS (Pays-Bas) a fait part de son inquiétude car, a-t-elle déclaré, les jeunes sont en train de perdre confiance dans la capacité du système des Nations Unies de résoudre leurs problèmes.  Selon la représentante, beaucoup de jeunes voyaient dans les Nations Unies le symbole d'un futur plus égalitaire et sans violence.  Or, du fait du manque de volonté des Etats Membres, les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions, a-t-elle ajouté, et les jeunes sont déçus.


Les jeunes développent aux niveaux local, national et international leurs propres initiatives.  Mais beaucoup sont désappointés par le manque d'ouverture de leur Gouvernement et des organisations internationales.  Cela n'est que la conséquence du manque de confiance et du peu d'attention que leur accordent les Etats Membres.  Elle a recommandé que les gouvernements encouragent la formation de comités de jeunes et que ces derniers soient représentés au sein du système des Nations Unies.  Elle a demandé aux Etats Membres de travailler avec les jeunes pour qu'ils soient intégrés aux processus de prise de décisions.  Au niveau international, elle estime urgent de leur donner la parole et de les écouter, pour que les Nations Unies ne soient plus pour les jeunes un lieu où l'on affiche ses bonnes intentions, mais un lieu où l'on obtient de bons résultats.


Mme MORINA MUUONDJO (Namibie) a expliqué que la part du budget que son pays consacre à l'éducation de base et à la fourniture de services sociaux est supérieure aux 20% recommandés lors du Sommet mondial sur le développement social.  Quant aux termes des stratégies de réduction de la pauvreté adoptées par la Namibie, elles prévoient notamment des programmes de développement régionaux décentralisés.  Ces stratégies envisagent également les moyens d'accélérer la réalisation de la sécurité alimentaire et traitent de la question de l'emploi informel, a-t-elle poursuivi.  La représentante a également fait part de l'engagement de son pays en faveur de l'emploi des jeunes grâce au service national de la jeunesse qui a pour mission de renforcer les compétences des jeunes, les centres communautaires, l'enseignement professionnel et le Conseil national de la jeunesse qui concentre son attention sur la prévention du VIH/sida.  Elle a également rendu compte de l'action de son pays en faveur des personnes âgées et des personnes handicapées.  En dépit des efforts importants du Gouvernement, les conditions adverses, telles que la sécheresse, la pauvreté endémique et la pandémie du VIH/sida, viennent souvent inverser les progrès réalisés et c’est pourquoi elle a plaidé en faveur d’un soutien accru de la communauté des donateurs et des institutions spécialisées du système de l'ONU. 


Mme CHRISTINE KAPALATA (République-Unie de Tanzanie) s'est associée à la déclaration du Groupe des 77 et la Chine et a déclaré que le développement économique et l'élimination de la pauvreté préoccupent fortement son Gouvernement.  Malgré ses faibles ressources, le Gouvernement tanzanien, qui concentre ses efforts sur la réalisation des objectifs de Copenhague, est encore loin de les atteindre.  A cela s'ajoute la pandémie du VIH/sida qui menace sa population.  La représentante estime que l'avenir de tout pays dépend des jeunes.  Or, ceux-là sont particulièrement menacés par cette maladie.  Quant au chômage, il les prive de tout espoir d'un meilleur avenir.  Elle a salué une initiative comme le NEPAD, qui demande maintenant une traduction dans la réalité.


M. ISSA KONFOUROU (Mali) a rendu compte de la stratégie de lutte contre la pauvreté qui a été présentée par le Mali aux partenaires du développement.  Dans le cadre de cette stratégie, des actions concrètes ont été mises en œuvre comme la décentralisation des centres de décisions par la création de plus de 700 communes; des vastes programmes sociaux en faveur des pauvres, tels que le programme décennal pour l'éducation et la culture et le programme décennal pour la santé.  Les mesures en faveur des populations des zones arides et notamment celles du nord, prévoient des forages et la mise en place de structures de microcrédits.  Il a également fait part de la création de la Banque de solidarité et du Fonds de solidarité nationale.  Le mois d'octobre ayant été proclamé, depuis 1995, Mois de la solidarité au Mali, le thème retenu cette année portait sur «la solidarité comme moyen de lutte contre la pauvreté».  Dans ce cadre, a-t-il indiqué, une attention particulière est accordée à tous ceux qui ne mangent pas à leur faim, à ceux qui n'ont pas accès à l'éducation, à l'eau potable, à une alimentation saine: les personnes âgées, les handicapés et les personnes atteintes du VIH/sida.  Le représentant a déclaré que c'est dans la perspective de la promotion de ces valeurs de développement social et de solidarité que le Mali envisage de présenter sa candidature à la Commission du développement social pour 2004-2006 et il a exprimé l’espoir qu'elle recevrait un large soutien.  


M. CLIFFORD SIBUSISO MAMBA (Swaziland) a déclaré que la réduction de la pauvreté était la priorité de son Gouvernement, car actuellement, 66% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.  Si le Gouvernement s'attache à réduire cette pauvreté, il reste malgré tout confronté à une véritable urgence en ce qui concerne la lutte contre la pandémie VIH/sida, a rappelé le représentant.  De nombreux enfants sont touchés par la maladie, se retrouvent orphelins et deviennent chefs de famille dès leur plus jeune âge.  Le Swaziland est l'un des pays les plus affectés par la pandémie, a déclaré le représentant qui s'est étonné de ce que son pays n'ait pas reçu aucune aide du Fonds global.  Il espère que la deuxième demande de son pays sera cette fois honorée.  Outre la pandémie du VIH/sida, le Swaziland est confronté à la pénurie alimentaire qui affecte 21% de sa population.  Les revenus réels par habitant stagnent depuis les années 90 et le représentant a demandé l'intervention de la communauté internationale.


M. SAID SHIHAB AHMAD (Iraq) a souligné la nécessité d'instaurer un ordre économique international plus juste, en assurant entre autres l'accès des produits en provenance des pays en développement aux marchés mondiaux et en garantissant le transfert des technologies.  Il a regretté qu'aucun engagement n'ait été pris par les pays développés en vue d'aider les pays en développement à faire face à leurs problèmes les plus graves, à savoir la pauvreté et le fardeau de la dette.  Il est regrettable que les pays développés ne respectent pas leurs engagements d'accorder 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement et il est déplorable également que les sociétés pharmaceutiques occidentales privent les pays en développement de l'accès aux médicaments dont ils ont besoin pour faire face à la pandémie du VIH/sida.  Le représentant dénoncé en outre les sanctions imposées au pays en développement, notamment à l'Iraq, en les accusant de créer de nombreux problèmes sociaux. 


Mme JUDITH EDSTROM (Banque mondiale) a rappelé qu'à l'issue du Sommet de Copenhague en 1995, la communauté internationale s'était trouvée en possession de dix objectifs clairs.  Depuis, ces objectifs ont été encore affinés au cours des différents sommets et conférences tenus sous l'égide des Nations Unies.  La Banque mondiale reconnaît que la notion de développement comporte une forte dimension sociale, grâce à laquelle les sociétés permettent à tous, et en particulier aux plus pauvres, de prendre des initiatives pour améliorer leur situation.  Il est nécessaire de créer un cercle vertueux du développement, a déclaré la représentante de la Banque mondiale.  Pour avancer sur la voie du développement social, la communauté internationale doit mettre en œuvre les plans d'action adoptés à Copenhague, au Sommet du Millénaire et aux sommets de Johannesburg et Monterrey car, a-t-elle expliqué, le secret du succès réside en trois mots «mise en œuvre».


La Banque mondiale est de plus en plus impliquée dans les efforts visant à donner aux jeunes accès à la santé, à l'éducation, et à l'emploi, a insisté Mme Edstrom.  En avril dernier, la Banque mondiale a adopté un plan pour faire de l'éducation primaire une réalité pour tous les enfants en 2015, assurer un accès égal aux garçons et aux filles à l'éducation primaire et secondaire d'ici à 2005. 


M. JOHN LANGMORE (Organisation internationale du Travail) a insisté sur l’importance d'adopter des politiques économiques et sociales intégrées.  En effet, a-t-il déclaré, à l'heure de la mondialisation la dichotomie traditionnelle entre l'économique et le social est dangereuse.  Du fait d'une telle dichotomie, on néglige souvent de mener des études préalables en vue d'évaluer les conséquences sociales des politiques économiques, notamment dans les domaines relatifs à la stabilisation macroéconomique, les politiques d'ajustement structurel, et la transition vers l'économie de marché.  Ainsi, le coût social de ces politiques est souvent exorbitant et leur efficacité économique, compromise.  En outre, elles ont pour effet pervers de générer des conflits sociaux et de favoriser l'instabilité politique. 


Pour illustrer son propos, M. Langmore a cité plusieurs exemples de politiques macroéconomiques purement technocratiques qui ont négligé d'intégrer les objectifs sociaux de plein emploi et d'équitable distribution des revenus.  Par ailleurs, on observe que la rapide libéralisation des échanges a souvent été favorisée sans que l'on prête attention aux conséquences sociales d'un effondrement des marchés.  Il a dénoncé les vastes programmes de privatisation et de restructuration des entreprises menés sans qu'on évalue leurs conséquences sur l'emploi et qui n'ont été assortis d'aucune mesure compensatoire.  Il a également mis en garde contre la privatisation des systèmes de sécurité sociale et sur les dérégulations trop rapides des marchés.  Il a estimé en revanche que des approches plus intégrées auraient de meilleurs résultats à la fois sur les facteurs économiques et non économiques.  Ainsi, des progrès pourront être réalisés simultanément en faveur de la croissance économique et de la réduction des inégalités.  On pourra de cette manière améliorer la sécurité socioéconomique et assurer une meilleure gouvernance démocratique. 


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