En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/577

LE DIRECTEUR DE LA DIVISION DES POLITIQUES SOCIALES ET DU DEVELOPPEMENT SOCIAL INVITE LA COMMISSION A UN DEVOIR D’INVENTAIRE

03/10/2002
Communiqué de presse
AG/SHC/577


Troisième Commission

7e séance – après-midi


LE DIRECTEUR DE LA DIVISION DES POLITIQUES SOCIALES ET DU DEVELOPPEMENT

SOCIAL INVITE LA COMMISSION A UN DEVOIR D’INVENTAIRE


La Commission entendra trois rapporteurs spéciaux

lors d'une réunion supplémentaire le 6 novembre, au matin.


M. Johan Schlövinck, Directeur de la division des politiques sociales et du développement social, a rappelé cet après-midi que les objectifs du Sommet du Millénaire sont d'abord des objectifs sociaux qui relèvent donc de la compétence de la Troisième Commission.  La Commission a pris de nombreuses initiatives dans l'organisation de grandes conférences des Nations Unies.  Elle doit s'assurer que les décisions qui y furent prises sont désormais mises en œuvre.


Ce devoir d'inventaire a été revendiqué par un certain nombre de délégations.  La représentante du Danemark, s'exprimant au nom de l'Union européenne, a rappelé qu'au Sommet du Millénaire, les chefs d'Etat avaient accepté comme responsabilité la protection des plus vulnérables.  Ils doivent donc aujourd'hui tenir leurs engagements, a-t-elle conclu, en ajoutant que l'Union européenne reconnaissait l'importance de la dimension sociale dans le développement durable et se félicitait que des organes comme le Conseil de sécurité commence à considérer les facteurs sociaux et humanitaires comme les clefs de la sécurité mondiale.


Le représentant du Botswana a rappelé au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADEC) que les objectifs du Sommet pour le développement social de Copenhague restaient pour certains pays hors d'atteinte.  Dans la région considérée, a-t-il expliqué, plus de 14 millions de personnes vivent encore dans la plus extrême pauvreté.  Le Brésil, au nom du Mercosur et des Etats associés, a renchéri que les objectifs de Copenhague étaient toujours d'actualité et que la communauté internationale devait réaffirmer et prouver sa détermination.  Le représentant du Costa Rica, s'exprimant au nom du Groupe de Rio, a expliqué que la lutte contre la pauvreté n'était pas un choix, mais une obligation du développement social.


Alors que l'on compte encore, à l'aube du XXIe siècle, plus de 100 millions d'enfants qui n'ont pas accès à une éducation primaire de base, l'alphabétisation pour tous est un droit fondamental, a déclaré Mme Aicha Bah-Diallo, assistante adjointe du Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).  Présentant le plan d'action de la Décennie pour l'alphabétisation, elle a estimé que l'alphabétisation constituait le fondement de la participation de tous à la création de sociétés plus justes.  Ainsi, la réussite de la Décennie dépend-elle de la participation de tous les secteurs des sociétés et de toutes les institutions spécialisées du système de l'ONU, et elle a exhorté les partenaires du développement à respecter leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement.


Outre les représentants déjà cités, les délégations suivantes ont aussi pris la parole: Norvège, Chine, Egypte, Cuba, Japon, Mexique, Sénégal, Soudan et Volontaires des Nations Unies.  Les représentants d'Israël, d'Égypte et l'Observateur de la Palestine ont fait usage de leur droit de réponse. 


En fin de séance, la Commission a décidé de tenir une réunion supplémentaire le mercredi 6 novembre, au matin, pour engager un dialogue avec trois rapporteurs spéciaux de la Commission des droits de l'homme.


La Troisième Commission poursuivra l'examen de ce point le vendredi 4 octobre, à 10 heures.


SUITE DONNÉE AU SOMMET MONDIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL ET À LA VINGT-QUATRIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE


DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX HANDICAPES ET A LA FAMILLE


Documentation


Rapports du Secrétaire général sur le suivi de l’Année internationale de la famille en 2004 (E/CN.5/2002/2) et sur la préparation du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 (A/57/139 et Corr.1)


Ces rapports exposent l’état des préparatifs du dixième anniversaire de l’Année internationale de la famille en 2004 aux niveaux mondial, régional et national et contiennent des recommandations visant à assurer le succès de la célébration de cet anniversaire.  Au niveau international, le Secrétaire général est prié de lancer le dixième anniversaire début décembre 2003 et de consacrer une séance plénière de la 59e session de l’Assemblée générale à la célébration de cet anniversaire en 2004.  Le rapport précise que le Département des affaires économiques et sociales, en sa qualité d’organe principalement responsable de la célébration du dixième anniversaire, poursuit ses efforts d’organisation, en collaboration avec les commissions régionales.  Il a, dans ce contexte, recensé les cinq principales tendances qui ont transformé la vie familiale dans le monde au cours des 50 dernières années, à savoir: le changement de la structure familiale (la réduction de la taille des ménages, le report des mariages et la procréation tardive, l’accroissement du taux de divorce et du nombre de familles monoparentales); l’augmentation des mouvements migratoires; le vieillissement de la population; la pandémie du VIH/sida et l’impact de la mondialisation sur les familles.  Un rapport sur ces thèmes sera présenté à l’Assemblée générale à sa 59 session en 2004.


Au niveau national, plusieurs  pays, dont le Danemark et la Slovaquie, estiment que cet anniversaire est l’occasion de mettre l’accent sur des politiques de l’emploi centrées sur la famille, permettant aux salariés des deux sexes de trouver un équilibre satisfaisant entre leur travail et leurs responsabilités familiales.  D’autres, comme l’Egypte et la Thaïlande, ont mis leur législation sur la famille ou le code de la famille à l’étude pour s’assurer que leurs textes législatifs ne sont pas discriminatoires.  Les rapports recommandent, pour que le dixième anniversaire de l’Année de la famille soit réussi, qu’à l’échelle nationale, les pays qui ne l’ont pas encore fait prennent des mesures préparatoires, notamment en créant un comité de coordination et en élaborant, avant la fin 2003, un programme de célébration.  Ils appellent à reconstituer les ressources du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies pour les activités en faveur de la famille et encouragent la coopération interinstitutions. 



Rapport du Secrétaire général sur la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation: l’éducation pour tous; Plan d’action international; mise en application de la résolution 56/116 de l’Assemblée générale (A/57/218 et Corr.1)


Il s’agit du rapport du Directeur général de l’UNESCO que le Secrétaire général transmet à l’Assemblée et qui détaille le plan d’action de la Décennie, ainsi que des recommandations relatives à la mise en place de ce plan.  Par sa résolution 56/116, l’Assemblée générale avait proclamé la période 2003-2012 «Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation», dans le cadre de la poursuite de l’objectif de l’éducation pour tous.  Le rapport constate que l’Alphabétisation pour tous doit d’abord concerner certains groupes prioritaires.  Dans les pays du Sud par exemple, il conviendrait de se pencher d’urgence sur le problème de l’alphabétisation des femmes.  Au sein de la population prioritaire, certains groupes encore plus désavantagés doivent faire l’objet d’une attention particulière.  Il s’agit notamment des minorités ethniques et linguistiques, des populations autochtones, des migrants et des réfugiés. 


Les gouvernements, les autorités locales, les organismes internationaux et toutes les autres parties prenantes devront veiller à ce qu’à la fin de la Décennie de l’alphabétisation, on constate une augmentation notable du nombre de personnes alphabétisées parmi les femmes, les groupes marginalisés dans les pays censés enregistrer des taux d’alphabétisation élevés, et les régions où les besoins sont les plus importants comme l’Afrique subsaharienne ou l’Asie du Sud.  Parmi les différentes stratégies évoquées, il est recommandé notamment de placer l’alphabétisation au centre de tous les programmes d’éducation et de tous les projets de développement, en impliquant par exemple la Banque Mondiale. 


Le rapport estime que le succès du programme Alphabétisation pour tous dépend certes du rôle central de l’Etat qui doit mobiliser des ressources suffisantes mais aussi de l’implication de la collectivité locale et du suivi qui sera assuré.  Pour attirer un financement international, il est indispensable, indique le rapport, de formuler des projets crédibles, reposant sur des recherches de qualité susceptibles de justifier un investissement.  Le système des Nations Unies situe l’alphabétisation dans le contexte des droits de l’homme.  L’UNESCO travaillera dans le cadre du mécanisme de coordination de l’éducation pour tous déjà établi et, après avoir consulté les divers organismes des Nations Unies, cherchera à créer des partenariats visant des objectifs concrets. 


SUITE DONNÉE À L’ANNEE INTERNATIONALE DES PERSONNES AGEES: DEUXIÈME ASSEMBLÉE MONDIALE SUR LE VIEILLISSEMENT


Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement (A/57/93)


Ce rapport présente le suivi initial donné à la deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement qui s’est tenue du 8 au 12 avril 2002 à Madrid.  Le Plan d’action international adopté par la deuxième Assemblée détaille notamment les activités du Programme des Nations Unies sur le vieillissement  et jette les bases des dispositions à prendre pour faire face à la transition démographique en cours.  Si le vieillissement de la population pose un problème de protection sociale dans les pays développés, ainsi que l’avait défini la première Assemblée mondiale sur ce thème en 1982 à Vienne, les pays en développement doivent aussi tenir compte de cette donnée dans leur projet de développement, a conclu l’Assemblée de Madrid.  Dans le Plan d’action de Madrid, le vieillissement de la population est clairement défini comme une question de développement mondial.


Le plan d’action sur le vieillissement 2002 s’articule autour de trois thèmes prioritaires: les sociétés doivent adapter leurs politiques et institutions au nombre croissant de personnes âgées; la santé et le bien-être des personnes âgées doivent être promus; et enfin, un environnement porteur et favorable aux politiques d’appui familial et communautaire doit être mis en place.  Pour être appliqué, ce plan requiert les efforts redoublés de la part des Etats Membres, des organismes des Nations Unies et de la société civile.  Le rapport détaille les tâches que devrait entreprendre la Commission du développement social, les dispositions nécessaires pour faciliter la collaboration et la coordination internationales et enfin les ressources nécessaires au Programme des Nations Unies sur le vieillissement pour s’acquitter de son mandat en que centre de liaison des Nations Unies.


Pour l’examen de ce point, la Commission est également saisie du Rapport du Secrétaire général sur la suite donnée au Sommet mondial pour le développement social et à la vingt-quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale (A/57/115); du Rapport du Secrétaire général sur l’Année internationale des volontaires (A/57/352 à paraître); et des chapitres pertinents du Rapport du Conseil économique et social (A/57/3).


Déclarations liminaires


M. JOHAN SCHÖLVINCK, Directeur de la division des politiques sociales et du développement social, a déclaré que les objectifs du Sommet du Millénaire ont avant tout un caractère social, comme le prouve le plus important d'entre eux: l'éradication de la pauvreté.  M. Schölvinck a observé que la Troisième Commission avait pris de nombreuses initiatives dans l'organisation de grandes conférences; elle doit à présent s'assurer que les décisions qui y avaient été prises sont mises en œuvre.  Ainsi, la Conférence de Madrid sur le vieillissement a permis d'adopter le Plan d'action sur le vieillissement.  C'est un document extrêmement important qui place les personnes âgées au centre du développement social.  Le vieillissement est une révolution silencieuse dont la force est aussi importante que celle de la mondialisation, a-t-il estimé, et les ressources ne sont pas nécessaires pour appliquer le plan d'action décidé à Madrid. «Il nous faut corriger le tir», a conclu M. Schölvinck.


Au sujet du Sommet mondial pour le développement social, le Directeur a insisté sur les objectifs qui ont alors été fixés.  L'obligation d'intégrer une dimension sociale au développement est l’une des conditions du développement social et la Troisième Commission doit jouer à cet égard un rôle important de surveillance, a-t-il ajouté.  Le développement social pour tous dépasse de beaucoup le développement économique dans la mesure où il inclut l'exigence de justice sociale.  Concernant la famille, M. Schölvinck a attiré l'attention de la Commission sur la prochaine célébration du dixième anniversaire de l'Année internationale de la famille en 2004.  Des actions à plus long terme s'imposent d'ici à la célébration de cet anniversaire, a-t-il estimé, et il a exprimé l’espoir que la Troisième Commission disposera des moyens de les initier.


Mme AICHA BAH-DIALLO, Assistant adjoint du Secrétaire général de l'UNESCO, présentant le plan d'action pour la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation pour tous, a rappelé qu’on comptait aujourd’hui dans le monde 550 millions de femmes et 300 millions d'hommes illettrés et plus de 100 millions d'enfants, dont 60% de filles qui n'ont pas accès à une éducation primaire de base.  À l'aube du XXIe siècle, une telle situation est insupportable, a-t-elle déclaré.  L'alphabétisation est un droit fondamental, qui conditionne la participation aux activités politiques, économiques et culturelles.  Elle constitue en outre un moyen de s'attaquer au problème de la pauvreté et de réaliser les objectifs de développement.  Elle peut jouer un rôle décisif dans les processus de démocratisation, de protection de l'environnement et de la prévention du VIH/sida. 


Dans un tel contexte, l'alphabétisation ne veut pas simplement dire savoir lire, écrire et compter.  C'est sur elle que repose la capacité d'apprendre tout au long de la vie, que ce soit dans les systèmes d'éducation formelle ou informelle, et c'est le seul moyen de renforcer les capacités des individus, des communautés et des sociétés.  Pour la réussite de la Décennie, elle a appelé à la participation de tous les secteurs des sociétés et de toutes les institutions spécialisées du système de l'ONU.  En effet, les programmes proposés dans le cadre de la Décennie doivent être mis en oeuvre grâce à des partenariats.  Pour ce faire, elle a exhorté les partenaires du développement à honorer l’engagement qu’ils ont pris de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement.  Insistant sur le fait qu'apprendre est autant un droit qu'une joie, elle a déclaré que l'alphabétisation était un outil indispensable à la création d'une société engagée en faveur de la paix, de la démocratie, de la justice sociale et du bien-être de tous. 


Débat général


Mme HANNE FUGL ESKJAER (Danemark) s'est exprimée au nom de l'Union européenne, des pays d'Europe centrale et de l'Est ainsi que de Chypre, Malte, la Turquie, l'Islande et les Etats de l'AELA.  Elle a rappelé qu'au Sommet du Millénaire, les chefs d'Etat avaient accepté comme responsabilité la protection des plus vulnérables.  Ils doivent donc aujourd'hui tenir leurs engagements.  L'Union européenne, a-t-elle ajouté, reconnaît l'importance de la dimension sociale dans le développement durable et se félicite des engagements pris récemment à Johannesburg.  Parallèlement, a-t-elle insisté, les objectifs de développement durable doivent être intégrés aux politiques nationales.  Une eau propre, la protection de la biodiversité, le droit à un emploi, l'élimination du travail des enfants, tous ses objectifs des sommets montrent qu'il ne peut y avoir de développement durable sans développement social.  Les engagements pris à Monterrey et à Johannesburg doivent être mis en application, a-t-elle déclaré.  Ainsi, l'éradication de la pauvreté implique-t-elle que la mondialisation soit bien gérée.  L'interdépendance des politiques économiques et des politiques sociales a été reconnue par l'Union européenne qui aimerait que la Commission sociale adopte une approche pro-active.  L'Union européenne demande que les méthodes de travail des commissions soient examinées, ainsi que le rôle des organes subsidiaires.  Elle s'est félicitée de ce que le Conseil de sécurité commence à considérer les facteurs sociaux et humanitaires comme des clefs de la sécurité mondiale.


La représentante a rappelé que tous les groupes sociaux doivent participer à la vie de la cité et elle a salué une initiative comme celle de l'Année des Volontaires.  L'Union européenne a proclamé 2003 Année des handicapés pour que leurs droits soient considérés comme prioritaires.  L'Union européenne se félicite de ce que les droits des handicapés soient considérés comme une partie des droits de l'homme dans cette commission.  L'élaboration d'une convention sur les handicapés va dans le sens de la garantie des droits des personnes atteintes de handicaps, a ajouté la représentante.  Concernant le lancement de la célébration du dixième anniversaire de l'Année de la famille, elle a précisé que l'Union européenne espérait que cette initiative permettrait de trouver des solutions à la façon de concilier le travail et la vie de famille.  Les pays de l'Union européenne restent déterminés à concrétiser les engagements du Sommet de Copenhague et de la Conférence de Genève.


M. CRITOFFER GRONSTAD (Représentant de la jeunesse de la Norvège), après avoir souligné l'importance de la participation de délégués de la jeunesse aux travaux des Nations Unies, a évoqué la question de la peine de mort pour déplorer que certains pays continuent de prononcer la peine capitale contre des mineurs qui avaient moins de 18 ans au moment des faits pour lesquels ils ont été condamnés.  Il a estimé qu'une telle pratique envoyait un message désespéré selon lequel les enfants en question sont irrécupérables et ne peuvent être réhabilités.  Aussi a-t-il posé la question de savoir comment on pouvait espérer construire un monde meilleur quand on ne croit pas que les enfants peuvent changer.  Il a rappelé que le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention relative aux droits de l'enfant comportaient des dispositions visant à protéger les enfants de la peine capitale. 


Le représentant a ensuite souligné l'importance du rôle des jeunes et a demandé aux délégués présents s'ils pensaient vraiment que l'on pourrait enrayer la pandémie du VIH/sida ou endiguer le trafic de drogues sans la participation des jeunes.  En effet, les jeunes ont souvent plus d'influence sur leurs pairs que les adultes, a-t-il remarqué.  M. Gronstad a estimé que l'inclusion de jeunes issus de la société civile dans les délégations était un bon moyen d'assurer le suivi de l'Année internationale des Volontaires.  En témoignant de la confiance aux jeunes, on s'assurera, a-t-il conclu, leur participation au développement de la démocratie.


M. ZHANG LEI (Chine) a réitéré l'appui de son pays à la Déclaration ministérielle adoptée dans le cadre du débat de haut niveau de l'ECOSOC qui met l’accent sur le rôle important des ressources humaines dans le développement et appelle à un engagement plus effectif des Etats dans les domaines de l'éducation et de la santé.  Il s'est félicité du succès de la Conférence de Madrid sur le vieillissement et de l'avancement des travaux du comité spécial chargé de l'élaboration d'une convention sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées.  Il a souligné l'importance du partage, dans le contexte de la mondialisation, des responsabilités et de la coopération entre les Etats et s’est déclaré favorable à un accroissement du rôle des Nations Unies dans le domaine du développement social. 


M. HAZEM FAHMY (Egypte) a déclaré que l'Egypte reconnaissait l'importance que la communauté internationale accorde au développement social depuis le Sommet de Copenhague.  Il en a résulté une grande partie des actions des Nations Unies, a-t-il remarqué.  Après avoir affirmé que tout être humain a droit à la liberté, le représentant a invité les Etats Membres des Nations Unies à tout faire pour mettre en œuvre ce principe, en reconnaissant les différences culturelles entre pays.  Les pays en développement, a-t-il ajouté, connaissent un certain nombre de contraintes, ils ont donc besoin d'aide s’ils ne veulent pas se voir imposer des transferts technologiques dont ils n’ont que faire.  Le représentant a insisté sur le droit de tout être humain à vivre sans occupation étrangère.  Les documents de Copenhague et de Copenhague + 5 indiquent que l'occupation étrangère est un obstacle au développement.  Il a déclaré qu'il n'y avait pas de cause plus noble que celle du peuple palestinien qui croupit dans les territoires occupés par Israël et n'a aucun espoir, ni aucune chance d'accéder au développement durable.  A cause du couvre-feu, le chômage atteint 64% pour les Palestiniens.  Il n'est pas difficile d'imaginer les problèmes sociaux d'une population dont les deux tiers n'ont pas de travail, a déclaré le représentant. 


M. BRUNO STAGNO (Costa Rica, au nom du Groupe de Rio) a estimé que l'éradication de la pauvreté figurait parmi les principaux objectifs du développement social et a rappelé que la communauté internationale s'était fixé pour objectif de réduire de moitié l'extrême pauvreté d'ici à 2015.  Il a rappelé que la lutte contre la pauvreté n'était pas un choix, mais une obligation.  S'appuyant sur les travaux de la 40e session de la Commission du développement social, il a insisté sur la nécessité d'adopter des mesures en vue de renforcer l'intégration sociale et de veiller à une croissance économique qui bénéficie à tous.  Il a exhorté les Etats à s'engager en faveur des objectifs définis lors du Sommet sur le développement durable qui s'est tenu à Monterrey (Mexique) du 18 au 22 mars dernier et à adopter des politiques intégrées qui visent à promouvoir la croissance économique ainsi que le développement social. 


Abordant la question des crises économiques qui sévissent en Amérique du Sud, entraînant des troubles sociaux dans de nombreux Etats, il a déclaré que la lutte contre l'exclusion sociale constitue un aspect fondamental de la consolidation de la démocratie et c’est pourquoi il a recommandé un renforcement du rôle des Nations Unies, notamment par l'action de ses institutions spécialisées, et des institutions de Bretton Woods.  Il a également appelé à la mise en place d'un nouvel ordre économique mondial qui protégerait les biens publics et garantirait le respect des droits de l'homme et de l'environnement, par des instruments internationaux.  L'éradication de la pauvreté est une responsabilité mondiale qui demande que l'on s'attaque à ses causes.


M. GELSON FONSECA JR (Brésil) a déclaré au nom du Mercosur et des Etats associés que les principes affirmés par le Sommet du développement social de Copenhague sont toujours d'actualité.  Il a rappelé que les gouvernements du Mercosur se sont efforcés d'améliorer la qualité de vie de leurs concitoyens, en adoptant des politiques ciblées en direction des personnes âgées, des enfants (notamment les enfants des rues), et des handicapés.  Mais, a-t-il ajouté, il est nécessaire aujourd'hui de réaffirmer et de prouver la détermination de la communauté internationale.  Les grandes conférences des Nations Unies les plus récentes s'inscrivent dans la logique du Sommet de Copenhague; il faut donc que les Etats puissent relever les défis qui se posent au monde comme l'extrême pauvreté.  Les pays du Mercosur sont persuadés que l'éradication de la pauvreté passe par une approche globale et une coopération internationale.  La deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement de Madrid a été qualifiée par le représentant comme une nouvelle étape sur la voie du développement durable.  Les pays du Mercosur reconnaissent la difficulté qu’il y a à traiter du sujet du vieillissement mais ils ont la volonté de s'y atteler.  Des programmes aux niveaux national et régional sont en cours d’élaboration et les pays concernés espèrent le soutien de la communauté internationale pour que le programme de Copenhague devienne une réalité, a conclu le représentant.


M. ALBERTO AMOROS NUÑEZ (Cuba) a rappelé que la pauvreté touche encore plus d'un milliard de personnes dans le monde dont la majorité se trouve dans les pays en développement bien que l'on observe des poches de pauvreté de plus en plus nombreuses dans les grandes villes des pays développés.  Pour le représentant, cet état des choses est le produit de la politique néolibérale qui a accentué la marginalisation des plus pauvres.  Il a dénoncé les pays les plus riches qui n'ont pas respecté les engagements pris lors du Sommet sur le développement social de Copenhague (1995).  Ainsi, les plus riches continuent de se partager les richesses par l'exploitation et la colonisation, a-t-il déclaré.  Il a déploré la baisse constante de l'aide publique au développement (APD) qui ne représente plus que 0,22% du PNB des pays développés alors que le service de la dette continue de croître et de pénaliser les plus pauvres.  Pire encore, a-t-il poursuivi, les nations les plus puissantes exigent des pays en développement qu'ils ouvrent leurs marchés à leurs produits qui bénéficient d'importantes subventions et interdisent l'accès à la technologie aux plus pauvres sous prétexte de protéger la propriété intellectuelle. 


Le représentant a apporté des précisions sur les politiques de développement social adoptées par Cuba, indiquant que 56,6% de la population cubaine bénéficiait d'une protection sociale et que le taux de scolarisation était de 85%.  Il a dénoncé le blocus imposé à Cuba par les Etats-Unis, expliquant combien il était préjudiciable aux avancées sociales.  Malgré ce handicap, Cuba conduit une politique de solidarité internationale qui a permis à plus de 5 millions de Cubains d’offrir des services de santé en Amérique latine, en Afrique et en Asie. 


Mme KAY FUSANO (Japon) a déclaré que le Gouvernement japonais considérait les objectifs du développement social comme prioritaires et que cette volonté était particulièrement claire dans le domaine des politiques en faveur des personnes âgées.  Le Japon se caractérise par une importante population âgée de plus de 65 ans; plus de 26% de l'ensemble de la population, est pour l'instant en bonne santé du fait du système de protection sociale.  La deuxième Assemblée sur le vieillissement à Madrid a donné un nouvel élan à l'élaboration de politiques en faveur des personnes âgées.  Un programme mis en oeuvre par le Gouvernement japonais consiste à envoyer des personnes âgées outre-mer, dans des pays en développement où ils apportent leur aide aux projets en cours.  La représentante du Japon a estimé qu'il s'agissait d'un bon exemple à porter à la connaissance de la communauté internationale.  Elle a insisté sur l'importance des droits et de la dignité des personnes handicapées et s’est félicitée de l'élaboration d'une convention sur le sujet et a indiqué le soutien du Japon à cette initiative.


Mme DIAZ CEBALLOS (Mexique) a déclaré que les conclusions adoptées lors du Sommet de Monterrey sur le développement durable constituent un instrument essentiel pour la mise en oeuvre de nouvelles stratégies en vue de réaliser les objectifs de développement social et de créer des sociétés plus justes.  Elle a souligné à cet égard, l'importance du rôle de la Commission du développement social dont elle a proposé de poursuivre la révision de ses méthodes de travail et de ses processus de prises de décisions.  Il importe, a-t-elle ajouté, d'imprimer une nouvelle dynamique à cet organe en vue de favoriser un dialogue interactif et dans cet ordre d’idées elle a recommandé une participation accrue de la société civile dans tous les organes des Nations Unies. 


Abordant ensuite la question des droits des personnes handicapées, la représentante s'est félicitée des travaux en vue de l'élaboration d'une convention sur la promotion et la protection des droits des personnes handicapées et de la contribution faite par la Commission du développement social et de son rapporteur spécial.  Elle a attiré l'attention sur la situation des personnes âgées handicapées et a souligné la nécessité d'éliminer à leur sujet les stéréotypes négatifs.  Sur ce point, elle a fait part des initiatives de son pays, notamment par la création d'un institut national des personnes âgées handicapées. 


M. MANKEUR NDIAYE (Sénégal) a déploré que l'APD continue de décroître  et que l'accès au marché des pays développés pour les produits du Sud se trouve contrarié par d'innombrables barrières.  Cet environnement n'est nullement propice au développement social, a-t-il déclaré en soulignant l'impérieuse exigence de s'attaquer à la pauvreté et de trouver des sources nouvelles de financement du développement économique et social.  S'agissant de la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation, le représentant a estimé que ses objectifs s'inscrivaient bien dans le Cadre d'action de Dakar, adopté par le Forum mondial pour l'éducation en 2000.  A l'instar de la représentante de l'UNESCO, il s'est déclaré d'avis que la lutte contre l'analphabétisme doit impliquer, entre autres, les collectivités locales, les organisations non gouvernementales, les universités et l'ensemble du secteur privé, en tenant compte de la parité entre les sexes.  Il a indiqué que la stratégie mise en oeuvre dans ce contexte par le Gouvernement sénégalais lui avait valu d'engranger des progrès significatifs, notamment dans le domaine de l'alphabétisation des femmes. 


Rappelant l'importance que le Sénégal accorde aux jeunes, le représentant a déclaré qu'il importait d'assurer un suivi périodique de la mise en oeuvre des conclusions du Forum mondial des jeunes, qui s'est tenu à Dakar en août 2001.  Dans cette perspective, a-t-il poursuivi, l'Unité jeunesse du secrétariat devrait être réorganisée et renforcée, car son rôle est fondamental dans la mise en oeuvre de la Stratégie de Dakar pour le renforcement de la capacité d'action des jeunes.  Il importe également de réfléchir aux modalités de financement des futures sessions du Forum, y compris par le budget ordinaire des Nations Unies.  En dernier lieu, il a réitéré l'appui de son gouvernement au Réseau pour l'emploi des jeunes mis en place par le Secrétaire général des Nations Unies.  Il a attiré l'attention de la Commission sur les importantes recommandations formulées par les douze experts chargés d'animer ce réseau.  Il a recommandé que ce Réseau bénéficie de l'appui de tous les Etats Membres et de tous les organismes du système de l'ONU et a annoncé que sa délégation présentera un projet de résolution sur cette question. 


M. LEIGH (Volontaires des Nations Unies) s'est félicité des résultats de l'Année des Volontaires et du rapport du Secrétaire général sur le sujet.  Le bénévolat est présent dans toutes les cultures, et l'Année des Volontaires a permis une reconnaissance accrue du rôle du bénévolat.  Le site Web a accueilli 9 millions de visiteurs, s'est réjoui l'intervenant.  Les systèmes traditionnels d'entraide coexistent aujourd´hui avec des moyens beaucoup plus modernes de volontariat.  Le 26 novembre, l'Assemblée générale débattra du bilan de cette année, et il a demandé qu’à cette occasion tous les Etats Membres apportent leur soutien à la résolution présentée par le Brésil.


Mme ILHAM IBRAHIM MOHAMED AHMED (Soudan) a constaté le lien étroit qui existe entre le développement social, le développement économique et la paix.  Elle a rappelé que les objectifs définis en matière de développement social visaient à atténuer l'impact de la mondialisation sur les pays en développement.  S'il est vrai que le développement social est une responsabilité nationale, il doit néanmoins s'appuyer sur une solidarité internationale.  Ainsi, comme le rappelle le Secrétaire général, l'éradication de la pauvreté est le fondement du développement social.  C'est pourquoi l'objectif de réduire de moitié d'ici à 2015 le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté a été rappelé dans toutes les grandes conférences des Nations Unies depuis les années 90 jusqu'au Sommet sur le développement durable qui s'est tenu en mars dernier à Monterrey (Mexique).  Elle a estimé qu'il était fondamental de prendre en considération la situation particulière de certains pays et s'est félicitée de la nomination d'un représentant spécial pour les pays les moins avancés, les petits Etats insulaires et les pays sans littoral.  Toutefois, il est urgent de s'atteler à réformer l'ordre économique mondial de façon à permettre aux pays les plus pauvres de faire face de manière active aux défis de la mondialisation et de la libéralisation des échanges.  Pour créer un environnement propice au développement, il est indispensable de créer un climat de solidarité et de justice.


La représentante a dénoncé la politique d'occupation menée par Israël dans les territoires arabes occupés.  C'est une violation grave et continue du droit du peuple palestinien au développement et à la jouissance des services sociaux de base.  Elle a exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour lutter contre la pandémie du VIH/sida, la malaria et les maladies infectieuses en Afrique.  La représentante a fait part des efforts de son pays en prévision de dixième anniversaire de l'Année de la famille.


M. ALFRED DUBE (Botswana) a déclaré au nom de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADEC) que l'élimination de la pauvreté restait un objectif prioritaire des gouvernements des pays membres de la SADEC, car 14 millions de personnes y vivent encore dans la plus extrême pauvreté.  Il a rappelé qu'il s'agit là d'un des objectifs du nouveau Programme de développement économique pour l'Afrique, le NEPAD.  Mais, a ajouté le représentant, des obstacles importants ont empêché les gouvernements concernés d'avancer aussi vite qu'ils l'auraient souhaité le principal problème actuel étant la grande sécheresse que connaît la région à laquelle il faut ajouter la pandémie du VIH/sida. 


Il a rappelé combien les membres de la SADEC restaient dépendants de l'aide extérieure notamment de l'assistance des Nations Unies.  Depuis le Sommet de Copenhague, des améliorations peuvent être notées dans les Etats membres de la SADEC; mais elles restent faibles, et le représentant a lancé un appel aux Nations Unies et aux pays donateurs pour qu'ils soutiennent un développement durable dans la région.  Il a rappelé que la deuxième Assemblée de Madrid demande d’accorder une attention particulière aux personnes âgées, mais dans les Etats Membres, ces dernières sont débordées par l'assistance qu'elles doivent apporter à leurs petits enfants, orphelins du fait de la pandémie du VIH/sida.


Droits de réponse


Exerçant son droit de réponse, le représentant d'Israël a regretté que le représentant de l'Egypte ait choisi de concentrer son intervention sur la situation en Israël, détournant ainsi l'attention des points de l'ordre du jour à l'examen.  Il a dénoncé l'omission des attentats-suicide et a réaffirmé qu'Israël n'était pas contre le droit des Palestiniens à l'autodétermination, mais contre les attentats suicide et qu'il faisait donc usage de son droit à l'autodéfense. 


Le représentant de l'Egypte a indiqué qu'il comprenait la position d'Israël, mais a estimé que c'était son droit de discuter des questions graves au regard du développement social.  Comment parler de développement sans parler de libertés et de droits fondamentaux?  Il a demandé au représentant d'Israël d'expliquer à la Commission quel droit avaient eu les Palestiniens au développement social au cours des six dernières années.  Il a déclaré qu'il attendait avec impatience le jour où Israël cessera de croire que le sang israélien est plus précieux que le sang palestinien. 


L'Observateur de la Palestine a estimé que la réponse israélienne était insultante pour les membres de la Commission qui lisent tous les journaux.  Elle s'est indignée que les Palestiniens aient été accusés de refuser le dialogue.  La tragédie actuelle est le résultat des pratiques israéliennes, a-t-elle déclaré.  Elle a déclaré que cet Etat qui commettait des crimes atroces contre les Palestiniens était malvenu pour parler de terrorisme et d'assassinat.  Elle a affirmé que le peuple palestinien menait un combat juste pour son indépendance et a condamné le terrorisme sous toutes ses formes. 


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