LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE ENTAME SON DEBAT SUR LA QUESTION DE L'ANTARCTIQUE
Communiqué de presse AG/DSI/314 |
Première Commission
24e séance – matin
LA COMMISSION DU DESARMEMENT ET DE LA SECURITE INTERNATIONALE ENTAME SON DEBAT SUR LA QUESTION DE L'ANTARCTIQUE
Il est prévu d'établir le secrétariat
du Traité de l'Antarctique à Buenos Aires
La Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) a, ce matin, entamé son débat général sur la question de l'Antarctique qui avait été traitée pour la dernière fois dans cette enceinte en 1999. Les délégations de la Malaisie et de la Pologne ont pris la parole au sujet des activités du système du Traité sur l'Antarctique, qui regroupe 45 Etats parties et dont l'objectif principal est d'assurer, dans l'intérêt de l'humanité, que l'Antarctique soit à jamais réservé aux seules activités pacifiques et ne devienne ni le théâtre ni l'enjeu de différends internationaux.
M. Ryszard Sarkowicz (Pologne), Secrétaire exécutif de la Réunion consultative du Traité sur l'Antarctique, a précisé, au nom des Etats parties au Traité, que lors de chacune des réunions consultatives qui ont eu lieu à La Haye du 11 au 15 septembre 2000, à Saint Petersbourg du 9 au 20 juillet 2001 et à Varsovie du 10 au 20 septembre 2002, des mesures supplémentaires ont été prises pour renforcer le cadre régulateur du continent de l’hémisphère austral.
Ainsi, lors des réunions tenues à Saint Petersbourg, il a été décidé d'établir le Secrétariat du Traité de l'Antarctique dans la ville de Buenos Aires. Des projets de texte relatifs à l'établissement du Secrétariat seront présentés lors de la prochaine Réunion consultative prévue pour juin 2003 à Madrid. A Varsovie, la Réunion a adopté une décision relative au nouveau logo du Traité de l'Antarctique ainsi qu'une mesure relative aux plans de gestion de 13 zones protégées de l'Antarctique, cependant que le nom et le nombre de telles zones ont été modifiés.
Les Etats parties au Traité ont par ailleurs continué à travailler à l'élaboration de règles et de procédures en cas de dommages causés par des activités dans la zone de l'Antarctique couverte par le Protocole de Madrid sur l'environnement. Nous continuons également notre travail sur le développement de directives relatives à la navigation maritime dans les zones du Traité de l'Antarctique. Ces directives devraient être adoptées dans le futur par l'Organisation maritime internationale qui modifiera les directives applicables au transport maritime en Antarctique.
De son côté, M. Zainuddin Yahya (Malaisie) a estimé que le Protocole de Madrid relatif à la protection de l'environnement qui est entré en vigueur en 1998, était un jalon fondamental pour l'Antarctique, notamment le moratoire qui en découle et qui vise à interdire pendant cinquante ans l'exploitation minière sur le continent. Le renforcement du Protocole ne dépend que de l'engagement des parties, c'est pourquoi il importe que les membres continuent d'émettre des rapports périodiques sur la mise en œuvre du Protocole à l'échelon national, a-t-il ajouté.
Le représentant a par ailleurs plaidé pour que les activités de forage, et autres, à des fins scientifiques, compte tenu de leurs effets sur l'environnement, soient réglementées de façon appropriée. Il a salué ainsi la décision de la Fédération de Russie de présenter une étude sur cette question à la prochaine réunion du Comité sur la protection de l'environnement.
Le représentant a exprimé ses préoccupations quant à l'impact des activités liées à l'industrie du tourisme sur l'écosystème, la faune et la flore en Antarctique. Les statistiques émanant du rapport du Secrétaire général indiquent en effet une augmentation du nombre de touristes, entre le début des années 90 et le début des années 2000, d'environ 82 pour cent. La présence d'un tel nombre de visiteurs et de bateaux va irrémédiablement poser de nouveaux problèmes relatifs à l'environnement de ce vaste continent.
M. Munshi Faiz Ahmad (Bangladesh) a pour sa part indiqué que bien que son pays se trouve éloigné géographiquement de l'Antarctique, il reste attaché à cette question. Il a demandé aux pays et organisations concernés de poursuivre leurs travaux et a lancé un appel pour que des arrangements soient pris afin que leurs résultats bénéficient à tous les pays. Il pourrait s'agir de séminaires avec la participation de pays en développement et des experts sur la question.
La prochaine réunion du Comité aura lieu vendredi, 1er novembre à 10 heures. Le comité devrait alors conclure ses travaux.
Rapport (A/57/346)
Le système du Traité sur l’Antarctique est un exemple unique de coopération internationale. Adopté le 1er décembre 1959 et entré en vigueur le 23 juin 1961, il consacre l’Antarctique comme lieu réservé aux seules activités pacifiques, en interdisant notamment toute explosion nucléaire dans cette région.
Le Traité est assorti, entre autres, d’un Protocole relatif à l’environnement - dit Protocole de Madrid - qui est entré en vigueur le 14 janvier 1998, comptait, au moins de juillet 2001, 29 parties dont l’objectif principal est d’assurer la protection intégrale de l’environnement et des écosystèmes dépendants et associés en Antarctique. A cette fin, le Protocole déclare que l’Antarctique est une réserve naturelle pour la paix et la science et il interdit, pour ce qui est des ressources minérales, toute activité autre que la recherche scientifique. Le Comité pour la protection de l’environnement qui est devenu une enceinte dynamique permettant d’étudier les problèmes d’environnement liés aux activités humaines et d’y remédier.
Il convient cependant de relever que, depuis 1991, aucune décision n’a été prise concernant l’annexe ou les annexes au Protocole de Madrid concernant la responsabilité relative aux atteintes à l’environnement. Des initiatives ont été prises pour remédier au problème des activités de pêches illégales mais il convient encore que tous les Etats concernés fassent appliquer les règlements et continuent de coopérer pour qu’il soit possible de mettre un terme à ces activités.
Les activités touristiques en Antarctique augmentent, de même que leur diversité, ce qui pose de nouveaux problèmes en matière de gestion. Il faut continuer de s’efforcer à prévenir les risques pour l’environnement que pose ce secteur en pleine expansion et en atténuer les effets.
Les changements mondiaux, en particulier le changement climatique, qu’étudie le Système mondial d’observation du climat (SMOC), et l’appauvrissement de la couche d’ozone, dont le trou apparaissant au-dessus de l’Antarctique a atteint la première semaine de septembre la superficie record de 30 millions de kilomètres carrés, demeurent de graves menaces pour l’intégrité de l’environnement en Antarctique.
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