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AG/DSI/302

DE L’ASIE DU SUD AU MOYEN-ORIENT, DES ETATS DENONCENT LA TERREUR ET LE RECOURS A LA FORCE COMME ARME STRATEGIQUE

10/10/2002
Communiqué de presse
AG/DSI/302


Première Commission

9e et 10e séances – matin et après-midi


DE L’ASIE DU SUD AU MOYEN-ORIENT, DES ETATS DENONCENT LA TERREUR ET LE RECOURS A LA FORCE COMME ARME STRATEGIQUE


La proposition du Secrétaire général visant à lancer

une étude sur la relation entre développement et désarmement est appuyée


Plus d’une vingtaine d’Etats ont aujourd’hui expliqué les grandes lignes de leur politique en matière de sécurité devant la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) qui achevait ce soir son débat général.  Propositions à l’appui, de nombreuses délégations ont décrit leurs priorités et fait part de leur analyse de la situation actuelle qui reste marquée par une crise de la diplomatie en matière de désarmement et de contrôle des armements, par des risques accrus d’un terrorisme nucléaire international et par l’instabilité de certaines sous-régions.


La menace de l’emploi de la force n’a jamais été aussi réelle qu’aujourd’hui en Asie du Sud, a signalé ce matin le représentant du Pakistan.  Il a rappelé sur sa proposition d’établissement d’un Régime de retenue stratégique en Asie du Sud qui comprendrait notamment la formalisation par le Pakistan et l’Inde de leur moratoire sur les essais nucléaires, au travers peut-être d’un traité bilatéral, une notification des vols d’essais de missiles; et un moratoire sur l’acquisition, le développement et le déploiement de systèmes antimissile.


Au Moyen-Orient, la terreur est devenue une arme stratégique a expliqué pour sa part le représentant d’Israël qui a fait part de la menace accrue à laquelle est exposé son pays face à la prolifération de missiles balistiques. Le représentant a dénoncé le contenu du projet de résolution sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient qui sera présenté prochainement.  Ce projet passe totalement sous silence l’hostilité extrême de certains pays de la région à l’égard d’Israël avec lequel ils continuent de rejeter toute forme de réconciliation et de coexistence pacifique.  Dans l’exercice de leur droit de réponse, les représentants de l’Iraq et du Liban ont signalé qu’Israël est le seul pays au Moyen-Orient à n’avoir pas adhéré au TNP et à refuser de soumettre ses installations nucléaires au régime de garanties de l’Agence internationale de l’énergies atomique (AIEA).


En Europe de l’Est, le Bélarus et l’Ukraine ont accueilli favorablement la nouvelle relation stratégique entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie ainsi que la signature du Traité de Moscou qui a été perçu comme la suite logique du processus de réduction des armes stratégiques offensives entre les deux puissances.  En posant les bases de ces nouvelles relations stratégiques, a précisé le représentant de l’Ukraine, les deux pays ont pris en compte les

incidences réciproques qui existent entre les armes défensives et offensives, des liens qui prennent une importance particulière depuis la fin du Traité ABM sur les missiles antimissile.  Le représentant a fait part de l’intention de son gouvernement de s’associer à cette coopération, en particulier dans un contexte envisageant un système de défense antimissile en Europe.


Les délégations africaines et celles d’Amérique du Sud, ont dénoncé la facilité avec laquelle les acteurs non étatiques se procurent des armes de petit calibre, avec parfois la connivence de certains Etats, rendant indispensable l’élaboration d’un instrument de traçabilité de telles armes.  Convaincus que les ressources libérées par la réduction des dépenses militaires, estimées à plus de 800 milliards de dollars, devraient servir au développement économique et social de tous les pays, ces Etats ont appuyé la proposition du Secrétaire général de créer un groupe d’experts gouvernementaux chargé de réévaluer la relation entre le désarmement et le développement


Les délégations des pays suivants ont fait des déclarations: Bélarus, Guinée, Ukraine, Sri Lanka, Chili, Colombie, Pakistan, Arménie, Ghana, Chypre, Malawi, Georgie, Philippines, Myanmar, Israël, Yémen, Cameroun, Nicaragua, El Salavador et Turquie. 

Le représentant d’Israël a également exercé son droit de réponse.


La Commission entamera la deuxième phase de ses travaux, à savoir le débat thématique et la présentation de projets de résolutions, lundi 14 octobre à 10 heures. 


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DESARMEMENT ET A LA SECURITE INTERNATIONALE


M. ALEG IVANOU (Bélarus) a déclaré que le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est un instrument clef fournissant à la communauté internationale un programme d’action pertinent de lutte contre la prolifération des armes de destruction massive.  Nous nous félicitons de la décision de Cuba d’y adhérer.  Nous attachons également une grande importance à l’universalité du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (CTBT/TICEN)et appelons les Etats à le ratifier.  Nous nous félicitons également de la signature du Traité de Moscou et de la décision des Etats-Unis et de la Fédération de Russie de procéder à d’autres réductions de leurs armes stratégiques offensives.  Nous estimons par ailleurs que la Conférence du désarmement devrait lancer des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles le plus tôt possible. 


Le processus de désarmement doit être complété par des mesures concrètes visant le renforcement du régime de zones exemptes d’armes nucléaires, y compris en renforçant celles qui existent déjà et en créant de nouvelles zones de ce type.  Convaincu de la nécessité d’adopter des mesures efficaces pour empêcher l’émergence d’un nouveau type d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs, le Bélarus présentera un projet de résolution sur “l’interdiction de la mise au point et de la fabrication d’une nouvelle génération d’armes de destruction massive et de leurs vecteurs”. 


Dans le domaine des armes classiques, le Bélarus a signé en juillet 2002 un décret sur “le respect de ses obligations internationales à la suite de l’adoption du Document de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur les armes légères”.  Le Bélarus, a ajouté le représentant, ne produit pas de mines antipersonnel.  Nous ne sommes toutefois pas prêts, pour des raisons financières et technologiques, à ratifier la Convention d’Ottawa mais envisageons de le faire dans le futur si nous recevons une aide financière et technologique pour des activités de déminage et d’élimination des stocks. 


M. ALPHA OUMAR DIALLO (Guinée) a appelé à une coopération multilatérale pour répondre au défi de la construction et de la préservation de la paix et de la sécurité internationales.  Le représentant a exprimé ses craintes de voir un jour des armes de destruction massive tomber entre les mains de groupes terroristes.


Dans le domaine du nucléaire, les initiatives de non-prolifération exprimées dans les dispositions du TNP, du CTBT (TICEN), de START II et celles du Traité sur l’interdiction de la production des matières fissiles, constituent les éléments essentiels de la paix et de la sécurité internationales.  Le représentant a estimé que, pour parvenir à l’élimination des armes de destruction massive, il faut impérativement conférer à ces différents accords multilatéraux un caractère universel, assurer les conditions de leur entrée en vigueur, et veiller à leur application effective.


Dans ce contexte, la Guinée se félicite de la signature du Traité de Moscou entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie sur la réduction de leurs armes offensives stratégiques.  Elle salue également la décision prise par Cuba d’adhérer au TNP et de ratifier le Traité de Tlatelolco, et l’annonce faite par les dirigeants du G8 de mobiliser en dix ans près de 20 millions de dollars pour soutenir la mise en œuvre des traités multilatéraux visant à empêcher la prolifération ou l’acquisition illicite d’armes de destruction massive.


Notre pays appartient à une sous-région qui a particulièrement souffert du fléau que représente la circulation illicite des petites armes.  Il convient de développer la coopération entre Etats, en vue de renforcer les mesures nationales, régionales et internationales de lutte contre ces arsenaux et mettre en œuvre le Programme d’action adopté lors de la Conférence des Nations Unies de 2001.  Il faudrait toutefois souligner que ces activités ont besoin d’être soutenues par l’apport de ressources financières suffisantes sans lesquelles la réalisation des programmes post-conflit tel que le programme DDR resterait aléatoire.  La communauté internationale doit apporter son plein appui à la mise en œuvre du moratoire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest sur les armes légères.


Les mines antipersonnel constituent un autre fléau qui continue de faire des victimes notamment sur le continent africain, a poursuivi le représentant.  Ces mines causent les pires souffrances dans le monde et entravent le développement économique et la reconstruction nationale.  La coopération et la solidarité internationales doivent davantage agir pour remédier à cette situation et conforter les progrès substantiels accomplis dans la mise en œuvre de la Convention d’Ottawa.


Le représentant a conclu qu’il fallait rapidement inverser la tendance négative qui fait que les dépenses militaires dans le monde ont allégrement franchi la barre des 800 milliards de dollars.  La Guinée garde la conviction que les ressources libérées par la réduction des budgets militaires et l’application des accords de désarmement devraient servir au développement économique et social de tous les pays, particulièrement les pays en développement.  C’est pourquoi la Guinée accueille favorablement la proposition du Secrétaire général concernant la création par les Etats membres d’un groupe d’experts gouvernementaux chargé de réévaluer la relation entre le désarmement et le développement dans le contexte international actuel.


M. MARKIAN KULYK (Ukraine) a estimé que compte tenu de la fragilisation de la sécurité internationale, l’adhésion universelle au TNP et CTBT/TICEN est une tâche prioritaire.  Nous accueillons favorablement la nouvelle relation stratégique entre les Etats-Unis et la Fédération de Russie, leur Déclaration commune ainsi que la signature du Traité de Moscou.  Ce nouveau traité est la suite logique du cadre de réduction des armes stratégiques offensives dont les composantes de base sont le Traité sur les forces nucléaires intermédiaires de 1987 et le Traité sur la réduction des armes stratégiques de 1991.  Nous souhaitons que ces processus soient irréversibles.  En posant les bases de ces nouvelles relations stratégiques, les deux pays ont pris en compte les incidences réciproques qui existent entre les armes défensives et offensives.  Ces liens ont une importance particulière compte tenu du fait que le Traité ABM a cessé d’exister. 


Nous interprétons positivement les intentions des deux pays de déterminer d’autres aires de coopération dans les domaines liés au Traité ABM.  L’Ukraine est disposée à participer à ce processus, en particulier dans le cadre de travaux visant à envisager un système de défense antimissile en Europe.  Le représentant a par ailleurs mis en garde la communauté internationale contre la militarisation de l’espace.  Il est urgent de mettre au point une série de mesures de confiance.  La lutte contre les menaces que pose la prolifération des missiles doit s’appuyer sur des systèmes de défense pertinents et se faire par l’élaboration d’instruments internationaux.  Nous soutenons l’élaboration d’un code de conduite contre la prolifération des missiles balistiques. 


Le représentant a par ailleurs fait part de la préoccupation que lui inspirent les aspirations que peuvent entretenir des acteurs non étatiques à se procurer des armes de destruction massive, leurs vecteurs, le matériel et les technologies connexes.  Nous accueillons dans ce contexte l’initiative lancée par le G8 à Kananaskis relative à un “Partenariat mondial contre la prolifération des armes et du matériel de destruction massive”.  Nous appuyons également le lancement par l’Union européenne des “Initiatives ciblées” permettant de répondre efficacement aux menaces posées par le terrorisme nucléaire en accordant une attention particulière aux instruments multilatéraux, au contrôle des exportations, à la coopération internationale et au dialogue politique.  L’Ukraine s’apprête à ratifier le protocole facultatif aux accords de garanties de l’AIEA.


M. PRASAD KARIYAWASAM (Sri Lanka) a redit l’attachement de son pays à des mesures visant à l’élimination complète des armes de destruction massive.  Dans ce cadre, le TNP demeure la pierre angulaire des efforts multilatéraux pour prévenir de la prolifération des armes nucléaires.  Pour que la Conférence d’examen de 2005 soit un succès, nous demandons à ce que soit respecté le moratoire sur les essais nucléaires.  Nous regrettons cependant l’absence de négociations sur les matières fissiles, ainsi que l’impasse dans laquelle se trouve actuellement la Conférence de désarmement sur la question nucléaire. Nous nous félicitons par ailleurs de ce que le TICEN soit l’objet de nouvelles ratifications.


Le Sri Lanka soutient la mise en place rapide, dans le cadre de la Conférence du désarmement, d’une Commission ad hoc sur la prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique, avec un mandat clair.  Le Sri Lanka, avec l’Egypte, propose depuis de longues années un projet de résolution sur ce sujet.  Cette année, l’Égypte proposera cette résolution à la Première Commission.  La question des missiles doit être envisagée de manière non discriminatoire, a poursuivi le représentant, non seulement en ce qui concerne la non-prolifération mais aussi pour ce qui est des différents aspects du désarmement et de la coopération internationale ayant des buts pacifiques.  Cependant, lutter contre la prolifération des missiles balistiques ne doit pas s’accompagner d’une privation des technologies pouvant promouvoir le développement des pays pauvres.  


Le représentant a annoncé, pour conclure, que son pays, dans le cadre de l’Assemblée générale et par la voix de son Premier Ministre, allait réexaminer sa position vis-à-vis de la Convention d’Ottawa à laquelle le Sri Lanka n’est pas partie mais qu’il soutient dans ses orientations humanitaires.


M. CRISTIAN MAQUIEIRA (Chili) a déclaré que les négociations en matière de désarmement se trouvent dans une impasse comme l’ont montré les développements au sein de la Conférence du désarmement et dans le domaine des armes biologiques.  Nous devons dépasser cette paralysie et dans ce contexte, nous sommes en faveur d’un traité d’interdiction des matières fissiles.  Compte tenu du risque de voir tomber de telles armes entre les mains de terroristes, la négociation et l’entrée en vigueur d’instruments internationaux juridiquement contraignants est indispensable.  Nous attirons l’attention sur deux engagements importants pris par le Chili, à savoir la conclusion d’un Protocole additionnel au régime de garanties généralisées de l’AIEA et la ratification du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires.  Nous attachons une importance particulière à l’entrée en vigueur du CTBT/TICEN sans lequelle l’option nucléaire sera latente.  Nous sommes également préoccupés par l’échec des Etats parties au TNP de parvenir aux objectifs du désarmement nucléaire.


La région d’Amérique latine et des Caraïbes offre un exemple positif en matière de non-prolifération avec les décisions de Cuba d’adhérer au TNP et au Traité de Tlatelolco.  Nous avons par ce Traité établi la première zone habitée exempte d’armes nucléaires.  Nous réaffirmons par ailleurs notre détermination à mettre en œuvre les objectifs de la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Sur la question de la prolifération des missiles, le représentant a salué l’étude des Nations Unies menée sur cette question, effort auquel il faut ajouter l’initiative visant à élaborer un code de conduite sur la production et l’exportation des missiles.


Le Chili a travaillé avec assiduité depuis plus d’une décennie maintenant à la promotion des mesures de confiance et de transparence dans la région des Amériques dans le cadre notamment de l’Organisation des Etats d’Amérique.  Ces mesures ont largement contribué à l’instauration d’un climat de paix et d’amitié avec nos voisins.  Nous poursuivrons et développerons nos efforts en la matière.  Nous prenons note de la Déclaration des Présidents d’Amérique du Sud signée en Equateur en juillet dernier portant création d’une zone de paix et de coopération dans l’Hémisphère Sud.


Dans le domaine des armes classiques, le Chili soutient le Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères.  Nous avons parrainé en novembre dernier le premier séminaire régional d’experts afin d’évaluer et de proposer des mesures d’évaluation du suivi de la Conférence.  Cette initiative est complétée par d’autres mesures comme la Convention interaméricaine sur le trafic et la production illicite des armes à feu.  Le Chili respecte également ses obligations en vertu de la Convention d’Ottawa et a établi cette année la Commission nationale sur le déminage.


M. JOSE NICOLAS RIVAS (Colombie) a insisté sur la nécessité impérieuse de s’engager collectivement à renforcer les principales conventions sur tous les types d’armes, biologiques, chimiques, et conventionnelles.  Il faut empêcher que les armes de destruction massive ne tombent entre les mains de groupes terroristes.  Les pays détenteurs d’armes chimiques doivent les détruire conformément à la Convention sur les armes chimiques.


L’ordre du jour de la Première Commission comporte deux points essentiels pour la Colombie, en raison du conflit interne auquel elle fait face aujourd’hui, a poursuivi le représentant.  Le premier a trait à l’application de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et la Convention sur le commerce illicite des petites armes et des armes légères.  Dans ces deux domaines nous notons avec satisfaction que des progrès substantiels ont été réalisés, même si beaucoup reste à accomplir.  De même, les résultats obtenus dans le cadre de la Convention d’Ottawa sur l’interdiction de l’utilisation, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et de leur destruction, ont permis de diminuer les exportations de ces armes et de réduire de manière significative leur nombre et celui, concomitant, des victimes.


Concernant le trafic illicite des petites armes et des armes légères, la Colombie se félicite de ce que le Secrétaire général des Nations Unies a affirmé que ces arsenaux devaient être considérés comme des armes de destruction massive.  Dans le contexte de l’Assemblée générale, la Colombie a eu l’honneur de présider la Conférence sur le trafic illicite des petites armes et des armes légères sous tous ses aspects, a rappelé le représentant.  Avec le Japon et l’Australie elle est, depuis l’an dernier, le principal soutien de la résolution sur ce sujet.  Elle participe également activement au Groupe d’experts gouvernementaux chargé d’une étude sur la possibilité d’élaborer un instrument international d’identification et de traçage des armes légères illicites.


En conclusion, le représentant a tenu à apporter son soutien au Programme d’action, et il a appelé tous les Etats membres à soutenir la mise en œuvre de ses mesures aux niveaux national, régional et global.


M. SHAUKAT UMER (Pakistan) a déclaré que la menace de l’emploi de la force n’a jamais été aussi réelle qu’aujourd’hui en Asie du Sud, région qui a été décrite comme l’endroit le plus instable de la planète, illustrant ainsi la préférence qui y est donnée à la guerre plutôt qu’à la diplomatie.  Près d’un million de troupes a été déployé le long de nos frontières et de la Ligne de contrôle du Jammu-Cachemire dans le but de forcer le Pakistan à abandonner sa position selon laquelle ce différend avec l’Inde doit être réglé en appliquant la Charte des Nations Unies et non pas par l’emploi de la force.  Le développement d’armes classiques et d’armes stratégiques, dans le but d’appuyer une politique d’expansion géographique, ne fait que nier les aspirations des peuples d’Asie du Sud.


Le Pakistan a proposé l’établissement d’un Régime de retenue stratégique en Asie du Sud qui comprend les principes suivants: les deux pays devraient formaliser leur moratoire sur les essais nucléaires, à travers peut-être un traité bilatéral; les deux pays ne devraient pas rendre opérationnels les systèmes de missiles à capacité nucléaire et mettre fin à leur état d’alerte; ils devraient formaliser les accords-antécédents afin de fournir une notification des vols d’essais de missiles; observer un moratoire sur l’acquisition, le développement et le déploiement de systèmes antimissile; mettre en oeuvre des mesures de confiance et de transparence afin de réduire le risque de leur emploi accidentel; lancer des discussions ouvertes entre les deux pays sur leurs doctrines de sécurité nucléaire dans le but de désamorcer une course aux armements dans l’espace; parvenir à un accord sur le non-recours à l’emploi de la force, y compris les armes de destruction massive, parvenir à un équilibre dans le domaines des armes classiques et à un mécanisme politique pour la résolution des différends, en particulier au Cachemire.


Au  niveau international, a expliqué le représentant, les étapes suivantes sont d’une importance particulière compte tenu de l’échec du programme de désarmement et de contrôle des armements: il faut réduire les arsenaux nucléaires; il faut que les Etats dotés de l’arme nucléaire concrétisent leur engagement d’éliminer sans équivoque leurs arsenaux;  il faut lancer sans tarder des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles et sur un traité multilatéral juridiquement contraignant de prévention d’une course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique; il faut conclure un instrument juridiquement contraignant sur les garanties de sécurité en faveur des Etats non nucléaires et renforcer l’approche régionale en particulier dans les régions instables comme le Moyen-Orient et l’Asie du Sud.


Le représentant a également plaidé en faveur du renforcement du contrôle des exportations de matériel, équipement et technologie sensibles.  Il a dit sa préférence pour l’élaboration d’un traité international sur les missiles et s’est dit prêt à envisager des mesures intérimaires dans l’intervalle pour diminuer la menace que pose la prolifération des missiles.  Ces mesures intérimaires comprendraient la désactivation de l’état d’alerte des armes nucléaires et des systèmes de missiles, le contrôle négocié multilatéral sur les transferts de technologies sensibles qui serait complété par des mesures de nature à maintenir l’équilibre militaire dans les régions instables et le développement de la coopération dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire.


M. MOVSES ABELIAN (Arménie) a souligné qu’au lendemain de son indépendance, l’Arménie avait rejeté l’option d’un développement de l’énergie nucléaire sur son sol autre que destiné à des fins pacifiques.  Aussi l’Arménie, après avoir adhéré au TNP, a t-elle placé toutes ses activités nucléaires sous le régime de garanties de l’AIEA.


L’Arménie soutient l’établissement de zones exemptes d’armes nucléaires et salue, à ce titre, la création d’une zone de ce type en Asie centrale.  Nous pensons que ces initiatives renforcent le régime de non-prolifération.  Il en va de même du contrôle des exportations au niveau national, c’est pourquoi l’Arménie a récemment complété une loi intitulée «Loi sur le contrôle des exportations et du transit des équipements à double usage»  L’objectif principal de ce texte est de permettre d’introduire un critère international de non-prolifération adapté aux législations nationales.  


M YAW OSEI (Ghana) a fait part de son soutien au multilatéralisme qui doit rester le cadre pour l’élaboration des normes en matière de désarmement.  Malheureusement, notre mécanisme de désarmement continue de fonctionner lentement, la Conférence du désarmement n’ayant pas réussi cette année encore à convenir d’un programme de travail et de lancer des négociations sur un traité d’interdiction des matières fissiles.  La proposition du Secrétaire général d’établir une commission internationale sur les armes de destruction massive mérite toute notre attention.  Les conclusions de la Conférence d’examen du TNP en 2000 sont toujours pertinentes et nous appelons instamment les Etats à faire preuve de leur attachement aux 13 mesures adoptées à cette occasion.  La création de zones exemptes d’armes nucléaires est par ailleurs de nature à promouvoir le désarmement nucléaire.


Nous sommes préoccupés par ailleurs par la facilité avec laquelle les acteurs non étatiques se procurent des armes de petit calibre, avec parfois la connivence de certains Etats.  Le phénomène de prolifération de ce type d’armes a contribué à l’instabilité des pays d’Afrique de l’Ouest qui se trouvent aujourd’hui face à un nouveau conflit en Côte d’Ivoire.  En cette période marquée par l’augmentation des dépenses d’armement et de son impact sur le développement économique, le débat sur la relation entre développement et désarmement prend toute sa signification.  Nous appuyons la proposition du Secrétaire général de créer un comité d’experts gouvernementaux pour évaluer cette problématique.


M. YORGOS CHRISTOFIDES (Chypre) s’est félicité du fort soutien de la communauté internationale à l’interdiction des mines antipersonnel. Chypre est un signataire de la Convention d’Ottawa qui, malgré l’occupation de presque 40% de son territoire, complète actuellement les conditions nécessaires à la ratification de cet instrument.  Chypre est engagée dans le déminage et la destruction des mines, dix champs de mines proches de la zone tampon ayant été détruits depuis 1983.  Le Gouvernement de Chypre a même proposé que ces opérations de déminage aient lieu à l’intérieur de la zone tampon, ces opérations pouvant être conduites unilatéralement au cas où la partie turque refuserait de coopérer.  Le Représentant a souhaité rappeler la proposition avancée par le Président Cléridès de démilitarisation de la République de Chypre, ce qui constitue une véritable offre de paix pour l’île et la région.  Chypre souhaiterait également que, dans un tel cadre, une force internationale mandatée par le Conseil de sécurité puisse stationner sur son territoire.


En conclusion, le représentant a indiqué que le Gouvernement de son pays a procédé, avec l’assistance de la Force des Nations Unies chargée du maintien de la paix à Chypre (UNFICYP), à la destruction de quelque 4 500 petites armes qui étaient sous la garde des Nations Unies depuis 1972.  Par cette initiative unilatérale, le Gouvernement chypriote a voulu améliorer le climat des pourparlers de paix et répondre à l’appel du Secrétaire général demandant la réduction des armements sur l’île, a t-il déclaré.

M. ISAAC LAMBA (Malawi) a condamné la mise au point d’armes de destruction massive et regretté que les 13 mesures adoptées lors de la Conférence d’examen des Etats parties au TNP de 2000 n’aient pas été pleinement mises en œuvre.  La multiplication et l’emploi illicite des petites armes est un autre sujet de grave préoccupation.  Le Malawi continue de souffrir d’activités criminelles, dont le nombre a d’ailleurs augmente, et qui sont le résultat du trafic illicite de ce type d’armes.  Nous attendons donc l’adoption d’un ensemble de mesures de grande portée pour libérer le monde de ce fléau.  Les pays touchés par le trafic illicite de ce type d’armes ne connaîtront pas un développement durable ni la stabilité sociale.  Le monde a constaté avec horreur dans quelle mesure la fourniture et la circulation libre de ces armes n’ont fait qu’attiser et prolonger les conflits internes financés par les bénéfices de ce trafic illicite.  Ces syndicats criminels exploitent le désordre actuel mondial causé par les dérégulations, la libéralisation et les mouvements transfrontaliers.  Nous applaudissons dans ce contexte le Programme d’action de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite de ces armes et la Déclaration de Bamako.


M. ENRIQUE MANALO (Philippines) a relevé d’une part des développements positifs dans le domaine des armes nucléaires comme la signature du Traité de Moscou, la décision de Cuba d’accéder au TNP et au Traité de Tlatelolco, l’augmentation des ratifications au CTBT/TICEN; la conclusion d’un accord sur la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Il a d’autre part exprimé sa déception devant l’impasse de la Conférence du désarmement, le fait que le CTBT/TICEN n’est toujours pas entré en vigueur; les difficultés de progresser vers le désarmement nucléaire dans le cadre du TNP et les retards pris dans la convocation de la quatrième session spéciale de l’Assemblée générale consacrée au désarmement.  La crise de la diplomatie multilatérale en matière de désarmement exige une attention particulière un an après les attentats terroristes du 11 septembre.  Il est vrai également que les politiques de lutte contre le terrorisme ont un impact sur la paix et la sécurité internationales.  Nous devons donc renforcer nos négociations au niveau multilatéral pour répondre à la menace posée par le terrorisme. 


S’agissant des armes légères, le représentant a indiqué que son pays avait accueilli un séminaire régional sur la mise en œuvre du Programme d’action des Nations Unies.  Nous avons reconnu que les circonstances diffèrent de pays en pays et certains défis doivent être relevés avec une approche régionale.  Le rapport final contient 32 recommandations que nous soumettrons à l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE). Ces recommandations s’appuient notamment sur les principes du respect du droit international et des principes de la Charte des Nations Unies, la mise en œuvre d’accords réalistes avec comme objectif de garantir que les transferts d’armes sont autorisés par les seuls Etats, et sur le fait que chaque accord doit tenir compte du droit à la légitime défense des Etats et du rôle joué par la société civile.


M. REVAZ ADAMIA (Géorgie) a déclaré que son pays appuie la création d’une zone exempte d’armes nucléaires en Asie centrale.  Le représentant a évoqué les deux régions séparatistes de son pays, l’Abkhazie et l’ancienne Ossétie du sud.  Les deux régions sont devenues des enclaves terroristes fortement militarisées.  La Russie continue de laisser passer des chargements d’armes en prétendant qu’il s’agit de matériels humanitaires.  D’un côté, la Russie s’engage à lutter contre le trafic d’armes et la prolifération nucléaire, de l’autre elle favorise par ces actes à faire émerger des risques attenants à ces arsenaux.  Dans ces enclaves instables, un tel comportement est susceptible d’attiser les risques de terrorisme nucléaire, a déclaré le représentant. 


La question du stockage des matières radioactives est un autre problème crucial pour notre région, notamment avec la situation déplorable de l’Institut de physique et de technologie de Sokhumi qui continue de nous inquiéter.  Sur ce sujet le représentant a tenu à rappeler que, depuis 1995, plus de 197 sources de radiation disparues ont été détectées en Georgie, la présence de nombre d’entre elles étant imputables à l’armée russe.  Il en résulte une augmentation du taux de mortalité dans la population géorgienne exposée à ces radiations.


Le représentant a également souligné que la présence illégale de la base militaire russe de Guadauta, en Géorgie, servait à fournir en armes le régime séparatiste.  C’est dans cette base que les terroristes tchétchènes étaient entraînés tant qu’ils combattaient contre la Géorgie.  Cette activité illégale est un exemple édifiant de la diplomatie sélective que pratique la Russie en matière de désarmement et de respect de ses engagements à cet égard.  Le représentant a par ailleurs rappelé que depuis la résurgence du conflit en Tchétchénie, les forces aériennes russes avaient violé l’espace aérien de la Géorgie à 115 reprises, 18 de ces passages ayant causé la mort de civils et de multiples blessés.  Et après avoir exporté les terroristes tchétchènes vers la Géorgie, la Russie se permet de nous accuser de terrorisme et nous menace d’agression de manière constante.


Mais il existe un espoir d’accord entre nos deux pays sur ces conflits.  Il y a quelques jours, les présidents russe et géorgien ont admis la nécessité d’aboutir rapidement à un accord visant à normaliser les relations entre les deux Etats.  Il convient dans ce cadre de prolonger les négociations sur le cadre principal d’accord entre la Russie et la Géorgie, et il faut que le retrait des bases militaires russes devienne effectif.


Le représentant a indiqué que son pays se félicite de la proposition avancée par le Secrétaire général adjoint aux affaires de désarmement de mettre en place une commission internationale sur les armes de destruction massive.


U MYA THAN (Myanmar) a souligné que, malgré le tableau sombre qu’offre aujourd’hui le désarmement, il fallait saluer la création de zones exemptes d’armes nucléaires comme celle qui va être instaurée en Asie centrale.  Cette initiative contribue au renforcement de la sécurité régionale et au maintien de la paix internationale.  Le Myanmar est également très attaché à l’universalité du TNP, et de ce fait, accueille favorablement la décision de Cuba de ratifier ce Traité.  Il salue aussi la signature du Traité de Moscou sur la réduction des armes stratégiques et souhaite que le Programme d’action sur les petites armes et les armes légères soit pleinement appliqué. Les conventions chargées de lutter contre la prolifération des armes chimiques et biologiques doivent également être renforcées, à l’instar du contrôle sur la circulation des armes, cela afin d’éviter que ces arsenaux ne tombent entre les mains de groupes terroristes.


Face à ces problèmes stratégiques nouveaux et attisés par les attentats du 11 septembre dernier, le Myanmar souhaite que les réponses apportées le soient à l’échelle globale, le multilatéralisme s’imposant comme un impératif dans le monde d’aujourd’hui.  C’est pourquoi nous soutenons le projet de résolution relatif à la «Promotion du multilatéralisme dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération».


M. JEREMY ISSACHAROFF (Israël) a fait part de la perception qu’a son pays des deux projets de résolution sur le Moyen-Orient en expliquant que le texte sur l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires dans la région reprend une idée qu’appuie Israël.  En revanche, le texte sur le “risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient s’attache à un seul aspect de l’environnement en matière de sécurité et ignore les dangers de prolifération les plus importants ainsi que son instabilité inhérente.  Ce texte passe totalement sous silence l’hostilité extrême de certains pays de la région à l’égard d’Israël avec qui ils continuent de rejeter toute forme de réconciliation et de coexistence pacifique.  De ce fait, la présentation, chaque année de ce texte par ses sponsors est une déclaration claire de leur détermination à aliéner Israël.


Le contexte régional est pour Israël le cadre essentiel des mesures de contrôle des armements au Moyen-Orient.  Au cours des dernières années, Israël a tenté de poser les fondations de la paix et de la stabilité dans la région sur la base d’une réconciliation historique qui incarne les notions de compromis, de confiance mutuelle, de respect, de frontières ouvertes et de relations de bon voisinage.  Nous pensons que la réalité politique de notre région exige une approche progressive accompagnée de mesures d’édification de la confiance et d’accords relatifs aux armes classiques culminant éventuellement en la création d’une zone exempte de missiles antibalistiques, d’armes biologiques, chimiques et nucléaires à l’issue de négociations directes entre tous les Etats de la région.  Dans ce contexte, le projet de résolution sur le risque de prolifération nucléaire au Moyen-Orient n’apporte rien. 


Au cours des années, le Moyen-Orient a été le théâtre d’actes d’une extrême violence, sous toutes les formes; à savoir le règne de la terreur par le biais d’attaques transfrontalières, les meurtres indiscriminés de civils, l’emploi de missiles de courte portée contre des centres civils comme les universités et enfin les attentats suicide qui font désormais partie de notre réalité.  Ces actes terroristes ont affecté chaque famille en Israël.  La terreur est devenue une arme stratégique au Moyen-Orient.  Dans cette région, nous sommes également confrontés à la menace accrue de la prolifération des missiles balistiques et au nombre excessif de missiles sol-sol de courte portée transférés par l’Iran au Hezbollah dans le sud du Liban.  Malheureusement, les efforts de non-prolifération des missiles balistiques n’ont pas encore eu d’impact au Moyen-Orient.


Au Moyen-Orient, il est également impossible d’oublier que les armes chimiques ont été utilisées dans les guerres par plus d’un Etat de la région.  L’Iraq a utilisé ce type d’armes contre ses propres citoyens kurdes.  D’autres Etats de la région possèdent des capacités biologiques et chimiques  ainsi que leurs vecteurs.  J’ai cherché l’existence de projets de résolution sur cette menace dans le cadre de nos travaux, mais en vain.  De plus, les activités passées des inspecteurs en désarmement des Nations Unies en Iraq ont fait la preuve du risque que posent l’existence d’armes de destruction massive et de la prolifération missilière.  L’Iran, par exemple, cherche à acquérir l’arme nucléaire ainsi que leurs vecteurs à longue portée.  Au cours de l’année passée, nous avons assisté à une escalade de la Rhétorique iranienne dirigée contre Israël.  Il s’agit d’une menace à notre existence.


Comme si cette réalité régionale ne suffisait pas, nous avons assisté l’année dernière à une nouvelle forme de terreur globale stratégique qui a ébranlé toute notion de civilisation.  Ces actes conduits contre les Etats-Unis sont une attaque contre la civilisation tout entière.  Le danger de la terreur combiné aux armes de destruction  massive jette une ombre sur l’environnement stratégique ainsi que sur l’environnement régional, en particulier au Moyen-Orient.  En isolant Israël dans un projet de résolution, la Première Commission choisit délibérément d’ignorer complètement les autres formes de risques que connaît la région.  Elle ignore également le fait que qu’aucun processus politique régional ne pourra faire progresser la paix en raison de l’hostilité profonde envers Israël.  Les tentatives de certains de comparer Israël à des pays qui ont utilisé l’arme chimique contre certains Etats, voir même contre leurs propres citoyens, est inacceptable.  Je vous assure qu’un projet de résolution partial ne nous fera pas progresser vers un concept viable de sécurité régionale.


Au lendemain des attentats du 11 septembre, nous avons passé en revue les domaines méritant davantage d’actions concertées de la part du gouvernement.  Nous attachons par exemple une importance particulière au renforcement de la protection physique des matières nucléaires et nous étudions actuellement nos procédures internes d’évaluation des autres conventions internationales contre le terrorisme.  De plus, Israël approche de la conclusion d’une législation qui renforcerait le contrôle sur les exportations du matériel biologique et chimique à double usage.  Nous avons ainsi tenté d’harmoniser notre législation avec le régime instauré par les pays fournisseurs de matériel nucléaire. 


M. MOHAMED AL-NAJAR (Yémen) a regretté que la course aux armements se poursuive.  Parce que la coopération internationale s’est montrée inefficace, des armes pourtant interdites continuent d’être testées et le nombre de conflits armés augmente.  Le terrorisme international apparaît en plus dans ce contexte comme un nouveau défi menaçant lui aussi la sécurité internationale.  Pour mieux lutter contre cette menace il faut que les traités comme le TNP et le TICEN acquièrent leur universalité et entrent en vigueur afin de pouvoir lutter efficacement contre la non-prolifération.


Concernant la création, au Moyen Orient, d’une zone exempte d’armes nucléaires, le Yémen déplore qu’Israël n’ait toujours pas ratifié le TNP, alors même que ce pays continue de développer des réacteurs nucléaires, bafouant ce faisant toutes les normes internationales.  Le Yémen demande donc à la communauté internationale d’exhorter Israël à ratifier ce traité et à placer toutes ses installations nucléaires sous le régime de garanties de l’AIEA.


Empêcher le trafic d’armes légères, un commerce illicite qui est lié au crime organisé et au trafic de drogues, est l’une des priorités du Yémen qui s’est doté d’une loi sur le sujet.  De même sommes–nous engagés dans la lutte contre les mines antipersonnel, a déclaré le représentant.  Le Yémen fait ainsi partie des signataires de la Convention d’Ottawa et a créé en 1998 un Comité national des mines terrestres chargé d’éliminer toutes les mines de son territoire.  Dans ce cadre, le Yémen coopère avec le PNUD, se donnant ainsi les moyens d’appliquer au mieux les mesures préconisées par la Convention d’Ottawa.  Nous remercions la communauté internationale et plus particulièrement l’Allemagne pour son aide, notamment son personnel de déminage.  Ce travail mené de manière multilatérale est la preuve de la pertinence et de l’efficacité de cette approche dans le domaine du désarmement général.

M. MARTIN CHUNGONG AYAFOR (Cameroun) a déploré que la perception de la nouvelle menace liée aux attentats terroristes du 11 septembre ait entraîné non seulement une hausse des budgets militaires dans le monde, inversé les tendances prometteuses de la dernière décennie dans le domaine de la maîtrise des armements et du désarmement mais ait également brisé l’élan des engagements du Sommet du Millénaire en matière de désarmement.  Nous encourageons les pays à mettre en œuvre les 13 mesures sur lesquelles les Etats se sont accordés lors de la Conférence d’examen des parties au TNP en 2000.  Nous encourageons également la création de zone exemptes d’armes nucléaires.  Nous regrettons, comme déjà l’année dernière, que la Conférence du désarmement ne soit toujours pas parvenue à sortir de son impasse.  Nous déplorons par ailleurs que le CTBT/TICEN ne soit toujours pas entré en vigueur.


Le représentant a déclaré que la prolifération et la circulation illicite des armes légères est une autre source de vive préoccupation.  Le Programme d’action des Nations Unies est un jalon important posé pour juguler ce fléau mondial.  Le Conseil de sécurité, présidé par le Cameroun, tiendra demain 11 octobre un débat public sur la question des armes légères.  Nous annonçons également que nous avons déposé nos instruments de ratification à la Convention d’Ottawa sur les mines.  Le représentant a par ailleurs exhorté les Etats Membres à participer au débat public organisé le 22 octobre sur la coopération entre le système des Nations Unies et l’Afrique centrale en matière de paix et de sécurité, en présence des ministres des pays membres de la Communauté économique des pays d’Afrique centrale.  Le représentant a par ailleurs renouvelé son appui au Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique qui est toujours confronté à des difficultés financières.  Il est primordial qu’il puisse compter sur un appui financier stable et accru des Etats Membres.


M. MARIO H. CASTELLON DUARTE (Nicaragua) a rappelé le caractère particulièrement dévastateur des petites armes et des armes légères, des millions de morts leur étant directement imputables.  Leur trafic est de plus lié à celui de la drogue et à l’activité belliqueuse des groupes de mercenaires.  Il faut donc lutter contre ce fléau en se dotant du régime juridique contraignant adéquat.  Le Nicaragua salue dans ce contexte les efforts déterminés et conjoints des Etats, de l’ONU et des ONG quant à la mise en œuvre des mesures préconisées par la Convention d’Ottawa.  Il demande à ce que soit maintenue la campagne efficace d’éradication de ces arsenaux conduite sous l’autorité de la Convention.


Le représentant a rappelé que son pays participait activement au processus de la Convention depuis 1998, année de sa ratification par le Nicaragua.  Le représentant a par ailleurs exprimé son souhait de voir bientôt se créer des zones exemptes de mines antipersonnel.  Il a également demandé à ce que soit garanti le financement des programmes de déminage en cours.


En conclusion, le représentant est revenu sur les récentes destructions de mines au Nicaragua.  Les 18 000 dernières mines sur 133 000 unités ont été récemment détruites, a-t-il déclaré.  Il s’agissait de mines posées au cours de la guerre civile des années 80.


M. GUILLERMO MELENDEZ-BARAHONA (El Salvador) a plaidé en faveur du multilatéralisme par le biais des Nations Unies.  Au lieu d’assister à des processus de destruction et de non-prolifération des armes, nous connaissons des situations de conflit de plus en plus complexes.  De nouveaux Etats ont développé des capacités nucléaires tandis que les arsenaux existants se sont renforcés.  El Salvador connaît les graves conséquences émanant de l’utilisation des armes de destruction massive dans les conflits armés.  Nous soutenons donc les instruments internationaux visant l’élimination de ces armes et la conclusion d’accords visant à éviter une nouvelle course aux armements.  Les ressources ainsi économisées pourraient financer le développement des pays les plus pauvres.  Nous soutenons l’idée du Secrétaire général de créer un groupe d’experts sur le désarmement et de développement.  Le terrorisme est un phénomène complexe et difficile.  Une lutte efficace ne peut être maintenue sur la durée que dans l’unité.  Le Comité contre le terrorisme du Conseil de sécurité pourrait devenir un point central des  efforts de lutte de la communauté internationale contre ce phénomène.


M. ALPER COSKUN (Turquie) a rappelé que de nombreuses technologies associées aux programmes d’armes de destruction massive ont aussi des utilisations civiles et militaires légitimes.  Et alors que les technologies et l’expertise à double usage continuent à être diffusées, les craintes que le terrorisme n’utilise ces armes augmentent.  Aussi est-il nécessaire de surveiller avec une grande vigilance les transferts de matériel et de technologies sensibles aux régions marquées par des troubles, comme le Moyen-Orient.  Les pays situés sur les routes de transfert ont un rôle important à jouer en la matière.


La Turquie prône par ailleurs une approche multilatérale en matière de désarmement afin d’intensifier les efforts déjà existants dans le domaine de la lutte contre la prolifération des missiles balistiques.  La Turquie rappelle qu’elle a été parmi les premiers Etats à signer le TICEN et qu’elle fait partie des 44 Etats dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur de ce traité.  Elle a déposé ses instruments de ratification en 2000.  Nous considérons le TNP comme un instrument indispensable à la poursuite du désarmement nucléaire.


Nous saluons la signature du Traité de Moscou par les Etats-Unis et la Fédération de Russie.  Ce traité marque une avancée importante dans l’effort commun fourni par la communauté internationale en matière de désarmement et de non-prolifération.


Droits de réponse


Le représentant de l’Iraq a expliqué que l’histoire de l’entité sioniste est chargée en matière de meurtres, de destruction et de crimes.  Ces actes de terrorisme menés contre le peuple palestinien sont la preuve évidente de sa propension terroriste comme le montrent ses crimes récents dans les territoires occupés et les actes criminels dans le camp de Djénine.  La communauté internationale est bien consciente que cette entité possède un arsenal énorme d’armes de destruction massive évalué entre 200 et 400 ogives nucléaires.  Cette information a été publiée dans la revue Times.  L’entité sioniste dispose d’un grand réseau de missiles balistiques et a équipé des sous-marins de tels missiles capables ainsi d’atteindre tous les territoires arabes.  Elle a également lancé des satellites espion.  Elle est la seule partie au Moyen-Orient à n’avoir pas adhéré au TNP et refuse de soumettre ses installations nucléaires au régime de garanties de l’AIEA et s’oppose à la création d’une zone exempte d’armes nucléaires.  Avec l’appui des Etats-Unis, l’entité sioniste tente de créer une menace nucléaire dans la région.


Le représentant du Liban a estimé que la politique d’Israël au Moyen-Orient n’est pas d’imposer des traités de paix à ses voisins mais des traités de reddition pour provoquer un déséquilibre militaire entre les parties.  La paix que propose Israël repose sur la logique de la force et de la puissance.  Le représentant n’a pas honte de parler des pertes civiles alors qu’il y a quelques jours, un hélicoptère à tué 16 civils palestiniens.  Nous ne pouvons oublier le massacre ayant eu lieu dans le centre d’une organisation internationale opérant dans le sud du Liban, tuant plus d’une centaine de Libanais civils y travaillant.  Tout ceci n’est rien que de la propagande et de la pure haine de la part de l’armée israélienne.  Israël refuse d’adhérer au TNP et de placer ses installations sous le contrôle de l’AIEA.  La paix dont parle d’Israël est une chimère.


Le représentant d’Israël s’est dit surpris du fait que l’Iraq s’est opposé à son discours alors qu’il n’a fait que rappeler les politiques adoptées au fil des ans.  Je ne suis pas surpris en revanche de la rhétorique employée par le représentant du Liban qui montre quel est le véritable défi et la profondeur de l’hostilité à notre égard.  Nous aussi avons une histoire.  Nous avons souffert d’une litanie d’attaques contre des civils innocents, la dernière ayant été perpétrée aujourd’hui.


Le représentant du Liban a indiqué que son pays veut la paix.  L’Autorité palestinienne elle-même continue de condamner le massacre d’innocents des deux côtés. 


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