AG/DSI/301

LA RUSSIE EXPOSE LA NATURE DE SES RELATIONS STRATEGIQUES AVEC LES ETATS-UNIS

09/10/2002
Communiqué de presse
AG/DSI/301


Première Commission

8e séance – après-midi


LA RUSSIE EXPOSE LA NATURE DE SES RELATIONS STRATEGIQUES AVEC LES ETATS-UNIS


Le représentant de la Fédération de Russie a exposé cet après-midi devant la Commission du désarmement et de la sécurité internationale (Première Commission) dans quelle mesure la conclusion du Traité de Moscou reflétait de nouvelles modalités de coopération entre son pays et les Etats-Unis. 


Signé le 24 mai dernier lors du Sommet de Moscou, a expliqué le représentant de la Fédération de Russie, le Traité de réduction des armes stratégiques offensives est le reflet de la volonté des deux pays de faire des concessions et de bâtir une nouvelle relation stratégique devant l’émergence de nouvelles menaces.  Ainsi, afin de pallier à l’annulation du Traité ABM sur les systèmes de missiles antimissile, les deux puissances nucléaires ont convenu de l’élaboration d’un système de prévisibilité et d’édification de la confiance dans le domaine de la défense antimissile.  De plus, pour discuter de questions de sécurité stratégique, un groupe composé des Ministres des affaires étrangères et de la défense des deux pays sera appelé à se rencontrer régulièrement.  Un mécanisme similaire sera également créé en France.


Le représentant a également précisé que l’objectif principal de son pays est de faire de la coalition internationale contre le terrorisme une base solide permettant de bâtir un système efficace de sécurité et de coopération.  L’affaiblissement du droit international et le retrait des accords-clefs de sécurité stratégique ne feront qu’alimenter le terrorisme et exacerber les menaces.  Les risques de terrorisme nucléaire exigent le renforcement des documents juridiques sur la protection du matériel radioactif et nucléaire et justifient l’élaboration d’un projet de Convention internationale sur la lutte contre le terrorisme nucléaire.  Les traités multilatéraux de désarmement contribuent à l’établissement de la sécurité internationale, a affirmé la représentante du Brésil.  Insistant sur la nécessité de renforcer le régime de non-profilération, elle a appuyé l’idée de contrôler le commerce des technologies nécessaires à la mise au point des armes de destruction massive.


De son côté, le représentant de l’Iraq a dénoncé la notion même d’unilatéralisme et l’absence du respect des traités internationaux.  Il a également signalé que son pays acceptait le retour des inspecteurs en Iraq, tout en se défendant des allégations selon lesquelles son pays possèderait des armes de destruction massive.


Les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Brésil, République fédérale de Yougoslavie, Fédération de Russie, Myanmar, Tunisie, Namibie, République démocratique populaire lao, Mexique, Iraq, Kenya et Barheïn.


La Commission poursuivra ses travaux demain jeudi 10 octobre à 10 heures.


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DESARMEMENT ET A LA SECURITE INTERNATIONALE


Mme CELINA ASSUMPCAO DO VALLE PEREIRA (Brésil) a déclaré que les traités multilatéraux de désarmement négociés au niveau international contribuent à l’établissement de la paix et de la sécurité internationales.  Les menaces que fait peser le terrorisme ont mis en évidence l’importance d’éliminer totalement les armes de destruction massive.  Nous sommes convaincus que le renforcement du régime de non-prolifération n’exclut pas la nécessité de mesures de désarmement pouvant conduire à l’élimination des armes nucléaires, chimiques et biologiques.  Afin de lutter contre la prolifération de ces armes et des vecteurs, il faut établir un contrôle de la vente et des transferts des technologies associées à leur mise au point.


Engagé auprès des autres membres du Nouvel Agenda dans la préparation de la prochaine Conférence d’examen du TNP, le Brésil a participé à la rédaction d’un article sur le désarmement nucléaire et le renforcement du traité.  Il rappelle que les Etats nucléaires se sont engagés à éliminer leurs arsenaux.  Il accueille favorablement la signature du Traité de Moscou, mais regrette le retard pris dans  l’entrée en vigueur du TICEN.  L’une des mesures les plus importantes en matière de désarmement concerne la création des zones exemptes d’armes nucléaires, que le Brésil encourage.  A ce titre, le Brésil et la Nouvelle-Zélande soumettront à la Commission une résolution faisant de l’hémisphère Sud une région libérée du risque de ces armes.


La question des missiles requiert également l’implication de la communauté internationale.  Nous espérons que le rapport rendu par le Groupe d’experts des Nations Unies recevra l’attention qu’il mérite auprès de tous les Etats Membres.  La représentante a par ailleurs souligné le caractère non discriminatoire de la Convention sur les armes chimiques.  Il s’agit d’un traité qui doit recevoir une adhésion universelle.  La Convention sur les armes biologiques doit voir son régime renforcé, cela en privilégiant rigoureusement une approche, là encore, multilatérale.


La représentante a poursuivi en soulignant l’engagement de son pays dans la lutte contre le trafic d’armes légères par le biais de sa participation aux travaux de l’Organisation des Etats américains et du Mercosur.  Le Brésil demande aux autres Etats d’appliquer le Programme d’action auquel ils ont souscrit.  Il est d’avis que de plus amples discussions sont nécessaires, notamment pour se pencher sur la question du traçage.


M. DEJAN SAHOVIC (Yougoslavie) a indiqué que l’une des priorités de son pays était le renforcement de la stabilité régionale qui requiert la promotion de relations de bon voisinage avec tous les Etats de la région, sur la base des principes de la Charte et des documents de l’Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe, essentiellement le respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale des Etats.  Dans ce contexte, la Yougoslavie soutient la mise en œuvre de l’Accord sur le contrôle sous-régional des armes, conclu à Florence en 1996.  Elle soutient également l’initiative macédonienne relative au maintien de la sécurité internationale, bon voisinage, stabilité et développement en Europe du Sud-Est.  Elle soutient aussi le projet de résolution relatif au «Renforcement de la sécurité et de la coopération en Méditerranée».


Sur la question des armes légères, la Yougoslavie souhaite apporter son soutien aux résolutions relatives à la consolidation de la paix par le biais des mesures pratiques de désarmement et au commerce illicite des petites armes et des armes légères sous tous leurs aspects.  Le représentant a par ailleurs souligné la participation de son pays à la Convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel.  Comme tous les pays ayant particulièrement souffert de ces arsenaux, la Yougoslavie contribue aux efforts internationaux visant à leur complète élimination. Dans ce sens, elle soutient la résolution traitant de la question.


M. ANDREY GRANOVSKY (Fédération de Russie) a déclaré que plus que jamais auparavant comprenons-nous que l’intégration et non pas l’isolement et la sécurité pour tous sur un pied d’égalité sont la clé pour établir un monde sûr.  Notre objectif principal aujourd’hui sera de faire de la coalition internationale contre le terrorisme une base solide permettant de bâtir un système efficace de sécurité et de coopération.  L’affaiblissement du droit international et le retrait des accords clefs de sécurité stratégique ne feront qu’alimenter le terrorisme et exacerber les menaces.


Le représentant a indiqué que son pays est attaché à la pleine mise en œuvre de ses obligations dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaire.  La période de réduction des armes stratégiques offensives en vertu de l’accord START I s’est achevée et notre pays a pleinement respecté ses engagements avant même la fin de la date d’échéance.  Nous avons détruit la dernière ogive nucléaire qui avait été retirée du territoire de l’Ukraine en octobre 2001.  Nous avons également mis en œuvre avec succès les mesures de désarmement des armes nucléaire non stratégiques annoncées en 1991.  Toutes les armes de l’Ex-Union soviétique ont été retirées et amenées sur le territoire de la Fédération de Russie et placées sous contrôle. 


Le Traité sur la réduction des armes stratégiques offensives conclu entre la Fédération de Russie et les Etats-Unis lors du Sommet de Moscou au mois de mai dernier est un autre pas important vers le désarmement nucléaire.  Par ce Traité, les deux parties sont tenues, sur la base de la réciprocité, de réduire les ogives nucléaires stratégiques pour les amener à 1700-2200 d’ici à décembre 2012.  START I restera en vigueur jusqu’au 5 décembre 2009 et peut être prorogé sur la base du consentement mutuel des parties.  Les armes stratégiques offensives de la Fédération de Russie et des Etats-Unis seront soumises à processus de limitation double et complémentaire, au moins jusqu’en 2009.  Une Commission bilatérale spéciale sur la mise en œuvre du nouveau traité doit être créée et notre pays à l’intention de le ratifier à la fin de l’année.  Le Traité de réduction des armes stratégiques offensives est le reflet de la volonté des deux pays de faire des concessions et de bâtir une nouvelle relation stratégique devant l’émergence de nouvelles menaces et de réaffirmer la relation étroite entre les armes offensives et défensives stratégiques.  Cette nouvelle relation a été formalisée par l’adoption d’une Déclaration commune lors du Sommet de Moscou. 


Selon les décisions prises lors du Sommet de Moscou, l’élaboration d’un système de prévisibilité et d’édification de la confiance dans le domaine de la défense antimissile est en cours afin de pallier au retrait du Traité ABM.  Un mécanisme spécial permettant de discuter des questions de sécurité stratégique a été établi.  Ce groupe est composé des ministres des affaires étrangères et de la défense des deux pays qui se sont réunis pour la première fois à Washington le 20 septembre dernier.  Un mécanisme similaire sera également créé en France.


Sur la question des missiles, le représentant a indiqué que son pays a mis au point le concept d’un Système mondial de contrôle de la prolifération des missiles et des technologies missilières.  Il est important de tenir compte des vues de tous les pays lors de l’élaboration du code de conduite international sur la prévention des missiles balistiques.  Un aspect important de cette question est de garantir le droit de tous les Etats à utiliser l’espace extra-atmosphérique à des fins pacifiques.  La prévention d’une course aux armements dans l’espace est de plus en plus d’actualité.  Nous avons préparé avec la Chine, le Bélarus, le Viet Nam, l’Indonésie et la Syrie un document de travail relatif à “des éléments possibles pouvant entrer dans le cadre d’un accord international sur la prévention de la militarisation de l’espace”.  Le Ministre des affaires étrangères de la Russie, M. Igor Ivanov, a annoncé le 2 octobre dernier que la Russie était déterminée à prendre des mesures visant à accroître la transparence et les mesures de confiance pour ce qui a trait à l’espace, en fournissant une notification des lancements spatiaux à venir.


Nous réaffirmons l’importance du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et adhérons aux décisions prises lors de la Conférence d’examen du TNP de 2000.  L’une des réalisations les plus marquantes dans ce contexte est la décision prise par Cuba de ratifier le Traité de Tlatelolco et de devenir partie au TNP. 


La décision prise récemment lors du Sommet du G8 sur le Partenariat mondial contre la prolifération des armes et matériel de destruction massive mérite toute notre attention à la lumière de la nécessité d’éliminer les risques de terrorisme nucléaire.  Il est important de renforcer les documents juridiques de protection relatifs à la protection du matériel radioactif et nucléaire.  Nous appelons instamment la communauté internationale à élaborer un projet de convention internationale sur la lutte contre le terrorisme nucléaire.  Le représentant a fait part du soutien de son pays aux activités de l’Agence internationale de l’énergie atomique et son projet portant sur une nouvelle génération de réacteurs nucléaires et de cycle du combustible qui est conforme à l’esprit de l’initiative du Président Poutine de développer des technologies nucléaires non–proliférantes. 


Nous estimons que le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires est l’un des instruments de base du désarmement et appelons les Etats qui ne l’ont pas encore fait à le ratifier le plus rapidement possible.  Il est important que les Etats respectent le moratoire sur les essais nucléaires avant son entrée en vigueur.  Au sujet des armes chimiques, nous nous félicitons des décisions importantes prises lors de la session du Conseil exécutif de l’Organisation pour l’interdiction de ces armes  permettant à la Fédération de Russie de mettre en œuvre ses engagements systématiquement.


U MYA THAN (Myanmar) a déclaré, au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), que son pays parrainera cette année encore deux projets de résolutions sur le désarmement nucléaire.  Nous avons toujours souligné l’importance de parvenir à l’universalité du CTBT/TICEN et du TNP.  Nous réitérons notre appel à l’intention des Etats nucléaires pour qu’ils déploient davantage d’efforts pour détruire leurs arsenaux.  Seule l’élimination totale des armes nucléaires fournira une garantie contre leur utilisation ou la menace de leur utilisation.  Nous réitérons donc notre appel pour que soient mises en oeuvre les 13 mesures adoptées lors de la Conférence d’examen de 2000 du TNP.  Il

est urgent que les Etats nucléaires respectent leurs obligations.  Il est également urgent de parvenir à une approche mondiale globale sur les missiles de manière équilibrée et non-discriminatoire.  Les préoccupations relatives à cette question doivent prendre la forme d’accords négociés non discriminatoires, universels et globaux.


Le représentant a regretté l’échec des négociations sur un protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques.  Nous réaffirmons la validité du mandat du Groupe de travail chargé de l’élaboration d’un tel texte.  Le renforcement de la Convention ne peut se faire que par des négociations multilatérales devant mener à un instrument non discriminatoire juridiquement contraignant.  Faisant part en outre de son appui aux zones exemptes d’armes nucléaires et accueillant favorablement la création d’une telle zone en Asie centrale, le représentant a fait part de l’importance que revêtent les mesures de confiance en Asie du Sud-Est, précisant que le Forum régional de l’ANASE a pris des mesures de lutte contre le financement du terrorisme.  Le représentant a, par ailleurs, fait part de sa consternation quant à l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement.  Il  a indiqué son soutien à l’élargissement de la composition de cet organe.


Sur la question des armes classiques, le représentant a regretté que la Conférence sur le commerce illicite des petites armes ne soit pas parvenue à s’entendre sur la détention privée de ces armes et leur transfert à des acteurs non étatiques.  Nous soulignons toutefois le droit des Etats à la légitime défense.  Nous nous associons aux appels du Secrétaire général en faveur d’un instrument d’interdiction du transfert des armes classiques aux acteurs non étatiques. 


M. ANOUAR BEN YOUSSEF (Tunisie) a souligné que les déséquilibres excessifs auxquels assiste l’humanité, aux plans économique et technologique, sont de nature à alimenter l’extrémisme, le fanatisme et la haine.  Il est prioritaire pour nous de réorienter les ressources consacrées à des fins militaires vers des activités favorables au développement.


Le représentant s’est félicité de l’adoption, en juillet 2001, du Programme d’action pour combattre le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, programme qui constitue une avancée importante pour le désarmement multilatéral.  En revanche, le représentant a déploré le fait que le TICEN ne soit toujours pas entré en vigueur, que le protocole de vérification à la Convention sur les armes biologiques n’ait pas été adopté et que la Conférence sur le désarmement éprouve des difficultés pour arrêter son programme de travail.  Aussi la Tunisie estime-t-elle qu’il est temps de convoquer la quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement et ce en vue d’identifier les moyens de relancer le processus du désarmement au niveau multilatéral.


La Tunisie, qui soutient la création de zones dénucléarisées et exemptes d’armes nucléaires, presse Israël, détenteur de l’arme nucléaire, de rejoindre le TNP et de placer toutes ses installations sous le régime des garanties de l’AIEA.  Le comportement obstiné d’Israël constitue un obstacle aux efforts de désarmement d’une manière générale et de l’instauration d’une paix durable au Moyen-Orient et il se traduit par une militarisation à outrance suivie par Tel Aviv, détenteur d’autres armes de destruction massive.  Dans ce cadre, nous nous félicitons de

l’acceptation par l’Iraq du retour des inspecteurs des Nations Unies, cela constitue un pas positif sur la voie de la détente et la levée des sanctions à l’encontre du peuple iraquien, pour épargner à l’ensemble de la région du Moyen-Orient un surcroît de tension et d’instabilité.


Le représentant a ensuite rappelé la ratification par son pays de la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel et il a exprimé l’espoir de voir tous les Etats parties participer à ce processus en vue de la réalisation de cette Convention.  En conclusion, le représentant a souligné le rôle actif de la Tunisie au sein de l’Union du Maghreb arabe et en Afrique où elle contribue aux opérations de maintien de la paix.  La Tunisie œuvre également avec constance en faveur de l’Accord d’association avec l’Union européenne, en tant que fondement de la coopération et de la solidarité entre les deux rives de la Méditerranée.


M. MARTIN ANDJABA (Namibie) a fait part de son attachement au TNP qui est selon lui la pierre angulaire de la non-prolifération nucléaire.  Il a toutefois souligné les obligations auxquelles sont tenus les Etats conformément aux décisions prises lors de la Conférence d’examen de 2000 du TNP:  Il est décevant de constater que les Etats nucléaires n’ont pas mis en œuvre les 13 mesures adoptées à cette occasion.  Le rythme lent des ratifications au CTBT/TICEN est également une source de préoccupation.  Nous appelons les 13 Etats restants dont la ratification est nécessaire à l’entrée en vigueur du CTBT de le faire le plus rapidement possible. 


Par ailleurs, la Namibie qui  connaît les conséquences désastreuses de la pose des mines antipersonnel, accueille favorablement les progrès réalisés par la communauté internationale depuis l’entrée en vigueur de la Convention d’Ottawa en 1999.  Nous constatons avec satisfaction que tous les pays membres de la Communauté de développement des pays d’Afrique australe sont parties à cet instrument.  Les résultats de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères, même s’ils ne sont pas entièrement satisfaisants, ont constitué des points forts l’année dernière.  Nous sommes satisfaits du degré d’engagement des Etats à respecter les engagements pris.  Nous organisons cette semaine la Conférence nationale sur les armes légères dont le but est de renforcer les capacités de la Namibie à lutter contre ce fléau.


M. ALOUENKEO KITTIKHOUN (République démocratique populaire lao) a salué la signature, par les Etats-Unis et la Fédération de Russie, du Traité de Moscou.  Il a regretté cependant les excessives dépenses militaires des Etats membres et souligné que ces ressources seraient mieux utilisées si elles étaient allouées à l’effort de développement des pays les plus défavorisés.


Il est par ailleurs nécessaire que le projet de résolution relatif à la région du sud-est asiatique en tant que zone exempte d’armes nucléaires, initié par l’Union de Myanmar, reçoive le plein soutien des Etats membres, notamment des Puissances nucléaires.  Comme tous les Etats membres, nous sommes inquiets d’une possible course aux armements dans l’espace extra-atmosphérique.  Les principaux Etats nucléaires doivent trouver un nouvel accord sur le contrôle des missiles antimissile balistiques.


Le représentant a par ailleurs indiqué que le TNP demeurait la pierre angulaire des efforts pour l’élimination totale et complète des arsenaux nucléaires.  Dans ce cadre, le TICEN serait un instrument de première importance et il doit, de ce fait, entrer en vigueur le plus tôt possible.  De même, les conventions en vue d’éliminer les armes chimiques et biologiques doivent être renforcées.


M. MIGUEL MARIN-BOSCH (Mexique) a présenté le projet de résolution sur l’Etude de l’Organisation des Nations Unies sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolifération, expliquant que l’idée de ce groupe, composé de 10 experts provient du Conseil consultatif des Nations Unies pour les questions de désarmement.  Depuis sa création, le Groupe a travaillé de manière transparente en invitant les diverses institutions qui composent la famille des Nations Unies.  Il a également établi des relations de travail avec les ONG et les institutions éducatives.  L’Etude évalue l’expérience acquise sur le terrain, et rappelle notamment les mesures modestes prises par la Dixième Conférence des Nations Unies sur le désarmement en 1978.  Elle contient une série d’observations sur l’éducation et la formation en matière de désarmement et de non-prolifération à tous les niveaux :  à la maison, à l’école, à l’université, dans les médias, les communautés locales, dans les parlements et dans les organisations internationales.  Compte tenu des changements intervenus dans le domaine éducatif, l’étude consacre un chapitre aux technologies de l’information et des communications.  L’étude contient également 34 recommandations.


M. MOHAMMED ALDOURI (Iraq) a demandé que soient appliquées les mesures pratiques d’élimination des armes de destruction massive selon des critères universels et unifiés s’appliquant à tous les Etats.  Nous devons affronter la paralysie que connaît la Conférence du désarmement depuis 1999 en raison du manque de volonté politique de certains pays.  Nous appuyons l’élargissement de la composition de la Conférence.  Le représentant a dénoncé la notion même d’unilatéralisme et l’absence du respect des traités internationaux comme l’a montré la position des Etats Unis vis-à-vis du TNP et du Traité ABM.  Les Etats Unis, au nom de la prévention, adoptent de nouvelles doctrines dans lesquelles le recours aux armes nucléaires n’est plus utilisé comme moyen de dissuasion mais comme une menace.  De nouvelles générations d’armes nucléaires ont été élaborées.  Une telle orientation est contraire à la résolution 5625B de l’Assemblée générale et à l’opinion consultative de la Cour internationale de Justice.


Nous sommes confrontés depuis 1990 à une agression quotidienne par deux membres permanents du Conseil de sécurité.  Le recours à l’uranium appauvri contre l’Iraq a entraîné une augmentation des cas de cancers, de déformations à la naissance et de fausses couches ainsi que des catastrophes écologiques.  Le recours à cette arme a causé la mort de 50 000 enfants.  Nous allons proposer un projet de résolution sur les incidences de l’utilisation de l’uranium appauvri. 


Nous avons déclaré le mois dernier que nous acceptions le retour des inspecteurs de l’ONU.  Lors de notre réunion de Vienne au siège de l’AIEA, nous nous sommes mis d’accord avec le chef de la COCOVINU sur les modalités d’inspection et nous attendons maintenant l’arrivée des inspecteurs.  La décision de mon Gouvernement intervient alors qu’il a été soumis pendant 10 ans à un régime d’inspection le plus rigoureux au monde.  Nous n’avons pas chassé les inspecteurs de l’ONU en 1998.  Le chef des inspecteurs, Richard Butler, les a retirés sur demande des Etats-Unis en vue de laisser le champ-libre aux attaques américaines.  Nous ne sommes pas surpris que cet Etat empêche maintenant le retour de ces inspecteurs, parlant même de moyens pour changer le pouvoir en place. 


L’Iraq ne possède pas d’armes de destruction massive et nous mettons au défi les Etats-Unis de fournir le moindre indice des preuves dont ils parlent.  Nous allons préparer une réponse au rapport de M. Blair dans lequel nous réfuterons ces allégations qui ne servent qu’à préparer le terrain à une agression.  Si vous croyez tellement que nous disposons de telles armes, pourquoi empêchez-vous le retour des inspecteurs?  Nous demandons à la communauté internationale de lever le siège injuste de l’Iraq et de mettre un terme à ces agressions.  De plus, dans la région, l’entité sioniste refuse de soumettre ses installations nucléaires au régime de garanties de l’AIEA et continue d’accumuler les armes de destruction massive tout en persécutant le peuple palestinien.


M. BOB F. JALANG’O (Kenya) a réclamé de la Communauté internationale qu’elle se penche sur les origines du terrorisme qui sont le plus souvent liées à la pauvreté et au déni des droits de l’homme.  Le représentant a ainsi déploré l’augmentation continue des budgets militaires au détriment du développement.


La menace principale qui pèse sur l’avenir de l’espèce humaine demeure celle posée par l’arme nucléaire.  C’est pourquoi le Kenya accueille très favorablement la signature du Traité de Moscou.  Il salue également l’annonce de l’adhésion de Cuba au TNP et appelle l’Inde, le Pakistan et Israël- Etats qui ne sont toujours pas parties à ce traité - à l’imiter.


Concernant la Conférence sur le désarmement, le représentant a regretté qu’elle n’ait pas pu mener à bien son programme de travail alors qu’elle est le seul forum de négociations multilatérales de désarmement.  Le recours à un corps de Coordinateurs spéciaux n’est qu’une tentative pour relancer l’activité de la Conférence. Selon le représentant, l’impasse dans laquelle se trouve la Conférence du désarmement est due au manque de volonté politique de ses principaux acteurs.


Le Kenya exprime sa satisfaction - au nom des Etats membres de la Déclaration de Nairobi sur les petites armes et les armes légères –à l’égard du soutien reçu pour la mise en œuvre du Programme d’action dans sa sous-région.  En juillet/août 2001, le Département des affaires de désarmement des Nations Unies a envoyé une mission à Nairobi chargée d’évaluer les problèmes posés par les armes légères au Kenya, dans les pays de la corne de l’Afrique et ceux de la région des Grands Lacs.  Le but est d’encourager la prise de mesures destinées au désarmement à l’échelle régionale et de favoriser la mise en œuvre du Programme d’action.  


M. SHIKH TURKY AL-KHALIFA (Barheïn) a fait part de sa préoccupation face à l’accumulation des stocks d’armes de destruction massive.  Le spectre d’une guerre en Asie du Sud nous oblige à accorder une attention considérable à l’élimination totale des ces armes.  L’année passée n’a pas permis de progresser dans le domaine de la coopération internationale.  Au Moyen-Orient, Israël persiste à refuser de mettre en oeuvre les résolutions et d’entendre les appels en faveur de la création d’une zone exempte d’armes nucléaires.  Cette intransigeance n’est pas dans l’intérêt de la région dans son ensemble.  Les armes que détient Israël excèdent ses besoins en matière de sécurité.  Israël a recours aux armes classiques d’une force exagérée contre la population civile sous le prétexte de lutter contre le terrorisme.  Nous souhaitons que cette organisation met un terme aux crimes de guerre commis contre les Palestiniens.  Nous appelons à la mise en oeuvre de la résolution 687 du Conseil de sécurité.



Présentation d’un projet de résolution


Aux termes du projet de résolution sur l’Etude des Nations Unies sur l’éducation en matière de désarmement et de non-prolidfération (A/C.1/57/L.7) présenté par le représentant du Mexique, l’Assemblée générale remercierait le Secrétaire général d’avoir fourni aux Etats Membres l’Etude qui contient une série de recommandations aussi bien d’application immédiate qu’échelonnées dans le temps.  Elle transmettrait ces recommandations aux Etats membres, à la société civile, aux organisations non gouvernementales et aux médias pour qu’il les examinent.  Elle prierait le Secrétaire général d’établir un rapport sur les résultats qu’aura donnés l’application de ces recommandations et de lui soumettre à la cinquante-neuvième session.


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