AG/DSI/298

LES ETATS-UNIS EXPLIQUENT LA NATURE DE LEUR NOUVELLE RELATION STRATEGIQUE AVEC LA FEDERATION DE RUSSIE

03/10/2002
Communiqué de presse
AG/DSI/298


Première Commission

5e séance – matin


LES ETATS-UNIS EXPLIQUENT LA NATURE DE LEUR NOUVELLE RELATION STRATEGIQUE AVEC LA FEDERATION DE RUSSIE


Le représentant des Etats-Unis a, ce matin, informé les membres de la Commission du désarmement et de la sécurité internationale de certains aspects de la nouvelle relation stratégique que son pays a nouée avec la Fédération de Russie et dont le Traité de Moscou, signé dans la capitale russe par les deux puissances le 24 mai dernier, est une manifestation.  Par cet accord bilatéral, les deux pays se sont engagés à réduire le nombre de leurs armes stratégiques offensives à un niveau compris entre une fourchette de 1 700 à 2 000 d’ici à 2012 sans qu’un système de vérification n’ait été jugé utile.  Les niveaux actuels sont estimés à 6 000 têtes nucléaires pour chaque partie.


Le représentant a expliqué que la Déclaration conjointe des Etats-Unis et de la Fédération de Russie sur leur nouvelle relation stratégique adoptée récemment s’articule notamment autour de la menace que font peser le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive.  Ce cadre reconnaît également l’amélioration de la nature des relations stratégiques entre les deux pays et a permis l’établissement d’un Groupe consultatif sur la sécurité stratégique, constitué des ministres des affaires étrangères et de la défense des deux pays.  Le Groupe a tenu sa première réunion il y a 15 jours à Washington.


Avec l’intervention de plusieurs pays d’Afrique et de pays sortant de situation de conflit, les dangers que font peser la prolifération des armes légères et de mines ont été mis en relief.  Certains orateurs ont souligné la nécessité d’un instrument de contrôle et de traçabilité de ces armes, qui attisent actuellement les 24 principaux conflits dans le monde, en expliquant notamment que la prolifération de telles armes a généré en Afrique le phénomène des bandes armées, qui se livrent à des activités criminelles.  La prolifération des mines antipersonnel, qui font chaque année de 15 000 à 20 000 victimes, a également été dénoncée, notamment par le représentant du Nigéria qui a expliqué que dans de nombreux pays d’Afrique se trouvant dans des situations post conflit, les villageois ne peuvent cultiver les terres en raison de la présence de mines.


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole: Guatemala, Croatie, République du Congo, Viet Nam, Togo, Emirats arabes unis, Etats-Unis, Maroc, République arabe syrienne et Côte d’Ivoire.


DEBAT GENERAL SUR TOUS LES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR RELATIFS AU DESARMEMENT ET A LA SECURITE INTERNATIONALE


M. ENNY ONOBU (Nigéria) a déclaré que, devant la surenchère militaire et la sophistication des armes de destruction massive et de leurs vecteurs, il devenait urgent de mettre en œuvre le Programme d’action adopté à la Conférence internationale sur la relation entre désarmement et développement.  Il ne sera pas possible de parvenir à la paix dans le monde sans des accords juridiquement contraignants qui comprennent des mécanismes de mise en œuvre et de contrôle.  Le Nigéria qui a souffert de la menace que posent les mines antipersonnel, est déterminé à œuvrer à leur élimination.  Dans de nombreux pays d’Afrique se trouvant dans des situations post conflit, la terre n’est plus cultivable en raison de la présence de ces armes.  Nous demandons à la communauté internationale de soutenir davantage les programmes de déminage dans les pays touchés. 


La prolifération des armes légères est également une source d’instabilité politique dans les pays en développement, en particulier dans les pays africains.  Nous regrettons que le Programme d’action adopté à l’issue de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des petites armes ne soit pas parvenu à un accord sur la question du contrôle de la détention de ces armes par des individus et sur la question de leur transfert à des acteurs non étatiques.  Le Nigéria, aux côtés d’autres pays, a parrainé la Conférence africaine sur la mise en œuvre de ce Programme d’action qui a eu lieu à Pretoria du 18 au 21 mars de cette année.  Je réitère l’appel lancé par le Président Olusegun Obasanjo en faveur d’un instrument juridiquement contraignant pour assurer l’identification et la traçabilité des armes légères.  Par ailleurs, nous parrainerons également cette année la résolution sur les programmes de bourses des Nations Unies. 


Mme LUISA BONILLA (Guatemala) a recommandé que les actions lancées pour garantir la sécurité globale, qui ont été renforcées depuis les attentats du 11 septembre, ne devaient pas se faire aux dépens des efforts à fournir en matière de désarmement.  Dans un tel cadre, le multilatéralisme doit prévaloir.  Ce cadre d’action doit permettre de coordonner la lutte contre la fabrication et le stockage des armes nucléaires, chimiques, biologiques, les armes légères et les mines antipersonnel.  Notre but commun devra être d’empêcher, pour garantir la sécurité internationale, la mise au point, la production, le trafic des armes de tous les types afin qu’elles ne tombent pas entre les mains de personnes ou de groupes ayant de dangereuses visées.


La représentante a estimé que les Nations Unies constituent le meilleur forum pour garantir la sécurité internationale et offre les mécanismes appropriés pour traiter des questions de désarmement.  Elle a insisté sur la nécessité d’appliquer plus vigoureusement les normes et instruments juridiques adoptés dans le cadre des Nations Unies.


M. VICE SKRACIC (Croatie) a déclaré que son pays est pleinement déterminé à honorer ses obligations internationales.  Récemment le Parlement croate a ratifié le Protocole II amendé sur les mines et le protocole IV sur les armes aveuglantes à la Convention sur certaines armes classiques.  Lors de la Conférence de révision de cette Convention, la Croatie avait fait part de son soutien à l’élargissement de sa portée pour qu’elle s’applique aux conflits internes et la création d’un groupe de travail à composition non limitée chargé de la question des débris non explosés de guerre.  La lutte contre ce type d’armes devrait reposer sur un instrument juridiquement contraignant.  Nous pensons que le moment est venu de lancer des négociations sur cette question de nature humanitaire.  Par ailleurs, nous soutenons l’établissement d’un autre instrument juridiquement contraignant permettant de parvenir à l’auto désactivation et l’auto destruction des mines autres que les mines antipersonnel.  La Croatie, conformément aux obligations auxquelles elle est tenue par la Convention d’Ottawa, a l’intention de détruire ses stocks de mines antipersonnel le 23 octobre prochain. 


Dans le domaine des armes légères, la Croatie a adopté un Programme d’action permettant aux citoyens croates de rendre les armes accumulées au cours du conflit de 1991 à 1995.  Cette initiative a permis de récupérer 1 639 000 mines et engins explosifs, 33 440 armes à feu, 5 800 kilos de munitions et d’autres explosifs dont la majorité a déjà été détruite.  En raison de son succès, cette initiative a été prorogée jusqu’en la fin du mois de décembre prochain.


Sur la question des armes chimiques, la Croatie a reçu trois visites de contrôle des inspecteurs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques.  Nous avons proposé lors de la réunion du Conseil exécutif de l’Organisation d’inclure des dispositions au texte de la Convention visant à minimiser le risque d’une attaque terroriste contre des installations déclarées.   Nous nous préparons également à fournir à l’Organisation une unité de décontamination chimique, biologique et radiologique.  Nous travaillons également au succès de la reprise de session de la Cinquième Conférence d’examen de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques, y compris par l’adoption d’une déclaration finale forte.  Nous avions également indiqué que la Croatie soutiendrait unilatéralement les propositions américaines sur des mesures nationales de mise en œuvre et une législation visant la mise en œuvre de la Convention, bien qu’elle partage les vues des Etats membres que ceci n’aurait pas d’implications juridique sur les Etats.  Pour ces raisons, notre préférence va à la conclusion d’un protocole de mise en œuvre de la Convention juridiquement contraignant.


Le représentant a par ailleurs indiqué que la Croatie, comme d’autres pays d’Europe de l’Est, prépare la réduction de ses forces militaires.  En coopération avec l’OTAN, un nouveau programme de réduction a été finalisé.  Les nouvelles forces armées de la Croatie seront composées de 25 000 militaires à la fin de 2005, soit une réduction de 17 000 personnes.  Nous souhaitons également moderniser notre législation en terme de contrôle des exportations et d’importations en accédant aux divers instruments internationaux comme l’Accord de Wassenaar et le Régime de contrôle de la technologie missilière.


M. BASILE IKOUEBE (République du Congo) a insisté sur la nécessité de veiller à la mise en œuvre du programme adopté à l'issue de la Conférence sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

Il s'est félicité de la tenue de la 4ème réunion des Etats parties à la Convention d'Ottawa sur l'interdiction des mines antipersonnel et sur leur destruction, soulignant qu'il s'agit d'une question qui concerne de nombreux peuples africains, notamment en Afrique centrale.  Le Congo, qui est voisin de l'Angola et qui a connu lui aussi une longue période de guerre, attache un intérêt tout particulier à cette question.  Il vient de déposer son rapport initial pour marquer sa volonté de coopération dans ce domaine.


Le représentant, rappelant que son pays assure à l'heure actuelle la présidence en exercice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), a évoqué le rôle et l'action joués par le Comité Consultatif permanent  des Nations Unies pour les questions de paix et de sécurité en Afrique centrale. 

Au cours de ses dix années d'existence, le Comité a élaboré d'importantes mesures de confiance et déployé des efforts pour la promotion de la démocratie dans la sous-région à travers la création du Parlement sous-régional et du Centre sous-régional des droits de l'homme et de la démocratie en Afrique centrale.

Le Comité a aussi servi de cadre à un dialogue continu et durable entre les pays membres.  Toutefois, si les réalisations dans le domaine de l'élaboration des mesures de confiance sont appréciables, il n'en est pas de même de celles concernant le désarmement, la limitation des armements et le développement. 

Des millions de dollars sont dépensés annuellement pour alimenter l'effort de guerre.  Ces dépenses militaires considérables, dans des pays à ressources limitées, constituent des obstacles au financement de programmes de développement.  Cette absence de développement conduit à son tour à l'éclatement de conflits qui entraînent eux-mêmes l'augmentation des dépenses militaires, l'appauvrissement du pays ainsi que la montée de l'insécurité. 


Le représentant a fait valoir qu'à l'occasion de la célébration du dixième anniversaire du Comité, les pays membres de la CEEAC se sont de nouveau engagés entre autres initiatives à mettre en œuvre le programme d'action adopté par la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, tenue en juillet 2001 à New York.  A ce sujet, le Comité a notamment décidé d'organiser une série d'activités dont l'exécution de l'exercice militaire conjoint "Biyongho 2003" (Gabon) relatif aux opérations de maintien de la paix impliquant les forces armées des pays membres de la CEEAC.  Les pays de l'Afrique centrale reconnaissent que la paix et la sécurité dans leur sous-région ne peuvent pas être imposées de l'extérieur et qu'elles dépendent avant tout de la volonté des dirigeants et des peuples de l'Afrique centrale étant données les difficultés économiques auxquelles sont confrontés la plupart de ces pays, il leur serait difficile de réaliser leurs objectifs sans l'appui et le soutien de la communauté internationale.


Mme PHAM THI NGA (Viet Nam), a souligné l’attachement de son pays au régime multilatéral de désarmement et fait part de sa préoccupation quant à l’absence de progrès dans ce domaine au cours de l’année écoulée.  Le Viet Nam est désireux de voir tous les pays détenteurs de l’arme nucléaire réaffirmer leur complet engagement vis—vis du TNP, un traité qui demeure la pierre angulaire du désarmement.  Ces pays doivent aussi honorer les obligations qu’ils ont contractées en vertu de l’article VI du Traité.  La représentante a exprimé sa grande inquiétude concernant la possible acquisition d’armes de destruction massive par des groupes terroristes.  C’est pourquoi elle a regretté le retrait d’un Etat nucléaire du traité ABM.


Elle a ensuite rappelé la pleine coopération de son pays dans la lutte contre le trafic des petites armes et des armes légères.  Le Viet Nam exerce, conformément à sa juridiction, un contrôle strict sur la fabrication, le stockage, le transport et la possession des ces armes.  Cependant que des mesures globales sur ces questions doivent être encouragées, il convient, en accord avec la Charte des Nations Unies, de ne pas limiter la capacité des Etats à protéger leur intégrité territoriale et à exercer leur droit à la légitime défense.


Rappelant que son pays est partie au Traité de Bangkok, la représentante a tenu à soutenir la création des zones exemptes d’armes nucléaires.  Elle a conclu en soulignant l’importance de l’utilisation à l’échelle internationale du Registre sur les armes classiques qui est un outil permettant d’augmenter la transparence.


M. ROLAND KPOTSRA (Togo) a déclaré qu’en dehors de l’insécurité qu’elles entraînent, les armes de petit calibre ont également généré en Afrique le phénomène des bandes armées, constituées d’anciens combattants, qui se livrent à des activités criminelles, s’impliquant dans le trafic d’armes ou de drogues, dans les vols à mains armées sur les routes.  Cette situation fait peser une menace constante sur la sécurité des pays qui sortent à peine d’un conflit.  L’assistance et la solidarité internationales devraient donc jouer  un rôle primordial dans la mise en œuvre des actions engagées dans les processus de consolidation de la paix.  Ce n’est qu’à ce prix que les programmes de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des anciens combattants, qui devraient logiquement faire partie intégrante des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, pourront aboutir à des résultats significatifs.


De même, il importe qu’une coopération véritable et plus consistante prenne corps et se développe dans la lutte contre les mines antipersonnel qui constituent un véritable obstacle à l’exploitation rationnelle des terres.  C’est dans ce contexte que les Centres régionaux des Nations Unies pour la paix et le désarmement prennent toute leur importance.  Il est toutefois affligeant de constater que le Centre régional en Afrique dont le Togo abrite le siège, connaît toujours d’importantes difficultés financières ne lui permettant pas de couvrir ses dépenses opérationnelles et administratives.  Il y a lieu de se demander si le moment n’est pas venu de faire en sorte que les dépenses opérationnelles et administratives du Centre de Lomé soient simplement couvertes par le budget ordinaire des Nations Unies.


M. ABDULAZIZ NASSER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a insisté sur la nécessité de lutter à l’échelle globale contre toutes les catégories de missiles. La limitation du nombre de ces arsenaux est un élément fondamental pour parvenir à la paix.  Le représentant se félicite de l’acceptation, par l’Iraq, d’un retour des inspecteurs en désarmement des Nations Unies.  Un geste qui traduit l’engagement iraquien à l’égard des résolutions de l’ONU et sa reconnaissance de la souveraineté des lois internationales qui contribuent au renforcement de la paix et de la sécurité dans cette région.


Le Moyen-Orient est considéré comme l’une des régions les plus dangereuses au monde.  Dans ce contexte, les Emirats arabes unis affirment que la paix et la sécurité ne pourront être instaurées tant qu’Israël, l’Etat occupant, conserve l’arme nucléaire.  C’est pourquoi nous demandons à la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu’il adhère, sans conditions, au TNP, et pour qu’il limite son utilisation illégale des armes non conventionnelles contre les citoyens palestiniens des territoires occupés.  Le représentant a par ailleurs appelé à un retour au dialogue entre l’Inde et le Pakistan, deux pays dont les tensions menacent la sécurité régionale et internationale.


M. STEPHEN RADEMAKER (Etats-Unis) a déclaré que la Commission se réunit au moment où la communauté internationale se trouve à la croisée des chemins en termes de désarmement.  Les deux Etats possédant les arsenaux nucléaires les plus importants au monde ont convenu de réduire substantiellement leur force nucléaire, ce qui est un signe d’espoir.  En même temps, la prolifération des armes de destruction massive augmente et avec elle la menace que ces armes ne tombent entre les mains de terroristes. 


L’effondrement du communisme dans l’ancienne Union soviétique et la fin de la guerre froide ont fait partie des développements les plus spectaculaires au cours des cinquante dernières années.  Néanmoins, nombreux sont ceux à avoir éprouvé des difficultés à se séparer d’institutions familières datant de la guerre froide comme le Traité ABM.  Nous avons prouvé que la fin de ce traité ne mènerait pas à une nouvelle course aux armements.  Nous avons mis un terme au Traité ABM  sur une base amicale et avons convenu rapidement de la plus grande réduction jamais connue des forces nucléaires déployées.  Le Traité de Moscou sur la réduction des armes stratégiques offensives et la Déclaration conjointe sur la nouvelle relation stratégique entre les deux pays ont été possibles grâce à la nouvelle relation stratégique nouée avec la Fédération de Russie.  Par opposition avec les processus de contrôle des armements du temps de la guerre froide, les négociations ayant mené à ces accords n’ont pas exigé que l’on mène de longues discussions sur les limites, sous-limites du traité et de ses régimes de vérification dont les parties ont convenu qu’ils n’étaient pas nécessaires.  Les parties ont donc formulé juridiquement leur engagement mutuel à réduire leurs armes stratégiques pour parvenir à un plafond de 1 700 à 2 200 armes d’ici à 2012, soit une réduction d’un tiers des niveaux actuels.


La Déclaration conjointe des Etats-Unis et de la Fédération de Russie traite des aspects plus vastes de ce nouveau cadre stratégique qui s’articule notamment autour de la menace que font peser le terrorisme international et la prolifération des armes de destruction massive.  Ce cadre stratégique reconnaît également l’amélioration de la nature des relations stratégiques entre les deux pays.   Il a permis l’établissement d’un Groupe consultatif sur la sécurité stratégique qui a tenu sa première réunion il y a 15 jours à Washington.  Cet organe comprendra les ministres des affaires étrangères et de la défense des deux pays qui discuteront des voies et moyens d’accroître la transparence et la prévisibilité. 


Nous sommes de plus en plus confrontés à la menace terroriste.  Nous nous devons de renforcer les cadres existants afin d’empêcher que les armes de destruction massive ne tombent entre leurs mains ou entre les mains d’Etats qui sponsorisent le terrorisme.  Tous les Etats devraient adhérer au TNP, à la Convention sur les armes biologiques et celle sur l’interdiction des armes chimiques.  En début d’année, le Président des Etats-Unis a soumis à l’AIEA le protocole facultatif sur les garanties de sécurité.  A travers les garanties de l’AIEA, la communauté internationale doit veiller à ce que des matières et équipements nucléaires ne sont pas détournés. 


L’engagement important des Etats-Unis en faveur du contrôle multilatéral des armements est reflété par ses activités relatives à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  Lorsque nous avons pris conscience de la mauvaise gestion de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, nous avons décidé de ne pas rester silencieux et avons initié des mesures de revitalisation.  Placée désormais sous la direction de M. Pfirter, nous sommes

persuadés que l’Organisation peut remplir son mandat.  Par conséquent, les Etats-Unis verseront une contribution volontaire à l’Organisation de deux millions de dollars et nous avons décidé d’accroître le niveau de notre représentation diplomatique.  Nous appelons instamment les Etats à faire preuve de leur soutien au nouveau directeur général et à verser des contributions volontaires.


Le représentant a par ailleurs expliqué qu’il ne pensait pas que l’approche traditionnelle de la plupart des régimes de vérification aux traités devait s’appliquer à la Convention sur les armes biologiques.  Mais en général, les Etats-Unis soutiennent des organisations comme l’AIEA et celle pour l’interdiction des armes chimiques.  Nous présenterons un projet de résolution qui réitère l’importance qu’accorde la communauté internationale au respect des régimes de non-prolifération et de contrôle des armements.


Les Etats-Unis ont toujours exprimé leur soutien aux efforts visant l’interdiction des matières fissiles à des fins militaires et les négociations à ce sujet au sein de la Conférence du désarmement.  Les efforts déployés par certains membres de la Conférence pour ralentir tout progrès  sur un sujet qui se prête à des négociations, tentant ainsi de lancer des négociations sur des questions qui n’ont pas de lien, sont une perversion de la règle du consensus.


M. MOHIEDDINE EL KADIRI (Maroc) a déclaré que le nouveau contexte international doit promouvoir la culture du désarmement qui est un élément essentiel pour la prévention des conflits, et pour la promotion des valeurs de la paix dans le monde.  Le désarmement nécessite la mise en œuvre d’une stratégie globale intégrant aussi la réduction des dépenses militaires, l’élimination des armes de destruction massive et la maîtrise des armes classiques et conventionnelles.  En effet, un désarmement partiel, conjoncturel ou sélectif ne serait pas en mesure de relever les multiples défis à la sécurité internationale, notamment la menace des armes de destruction massive ou le commerce illicite des armes légères.


Après s’être félicité de l’œuvre considérable qui a été accomplie jusqu’à maintenant dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération, de même que de l’adoption d’un Plan d’action pour combattre le commerce illicite des armes légères, le représentant a attiré l’attention sur les difficultés qui continuent d’entraver le processus du désarmement multilatéral.  Il a notamment regretté que la Conférence du désarmement se trouve pour la sixième année consécutive dans une impasse totale faute d’une entente sur son programme de travail.  Il a estimé que la convocation d’une 4ème session extraordinaire de l’Assemblée générale sur le désarmement semble être une revendication appropriée, qui permettra de remettre de l’ordre dans tout le calendrier du désarmement au niveau multilatéral.


Le Maroc contribue d’une manière positive à la consolidation de la paix et de la sécurité dans la région de la Méditerranée qu’il est engagé à construire un ensemble régional maghrébin stable et respectueux de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ses cinq membres.  Il a ratifié la quasi-totalité des conventions et instruments dans le domaine du désarmement, ayant adhéré, cette année, à la Convention sur les armes biologiques et à la Convention sur les armes classiques et notamment à son Protocole II sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi des mines, pièges et autres dispositifs tel qu’il a été modifié le 3 mai 1996.  Le Maroc lance un appel à tous les Etats non parties au TNP d’y adhérer.  Il reste très attaché à faire de la région du Moyen Orient une zone exempte d’armes nucléaires.  Il est déplorable de constater que la création de cette zone bute toujours sur l’opposition d’un seul Etat de la région à savoir Israël.

M. MILAD ATIEH (République arabe syrienne) a estimé que cette commission ne devrait pas permettre que l’on se joue du destin des peuples alors que certains exercent leur droit à l’autodétermination face à l’oppression.  La menace que fait peser la prolifération des armes de destruction massive et le danger qu’elles ne tombent entre les mains de terroristes sont valables pour le monde entier.  Malheureusement, certains mènent une campagne contre les pays arabes et islamiques tout en fermant les yeux sur les arsenaux énormes d’Israël.  Il faut que le  Moyen-Orient soit libre d’armes de destruction massive.  Nous affirmons que les Etats arabes sont disposés à établir un tel ordre du jour.  Nous sommes en faveur d’une quatrième session extraordinaire de l’Assemblée générale permettant de revoir tous les aspects du désarmement dans une perspective qui soit en rapport avec la situation actuelle.  Israël ne soumet pas ses installations nucléaires au régime de contrôle de l’AIEA.  Par ailleurs, le Programme d’action sur les petites armes est un pas dans la bonne direction même s’il n’a pas répondu aux espoirs de toutes les délégations.


M. N’GUESSAN KOUAME (Côte d’Ivoire) a axé sa déclaration sur les événements récents qui ont frappé son pays.  Dans la nuit du 18 au 19 septembre dernier, a été commise une violente agression d’une violence inouïe.  Les domiciles de plusieurs personnalités ont été simultanément attaqués à l'arme lourde.  Les villes stratégiques d’Abidjan, la capitale économique du pays, à Bouaké, la capitale du centre, et à Korhogo, la capitale du nord ont été attaquées par les terroristes de manière simultanée.  Au nombre des victimes figure notamment le ministre d'Etat, de l'intérieur et de la décentralisation.  A la date du 26 septembre on dénombrait officiellement 270 morts et 300 blessés.  Le représentant a affirmé qu'il s'agissait d'une attaque terroriste visant au renversement du régime en place, démocratiquement choisi par le peuple ivoirien.  Les assaillants, dont une partie a été arrêtée par les forces loyalistes, sont des militaires reconnus comme déserteurs, des militants politiques et des mercenaires anglophones et francophones venus de pays voisins.


Cette tentative de renversement ne repose sur aucune légitimité.  Sur le plan politique, le Forum de réconciliation nationale et la rencontre de Yamoussoukro, initiés par le Président Laurent Gbagbo, ont permis aux leaders politiques de s'accorder sur l'essentiel, ce qui a abouti à la formation, le 5 août 2002, d'un gouvernement de large ouverture, comprenant les principaux partis politiques. Au plan économique et social, le gouvernement en place peut se prévaloir d'un bilan positif. Et sur le plan diplomatique, le représentant a demandé à la communauté internationale de lancer un signal fort à ces terroristes.  De ce point, le représentant a tenu à souligner que, contrairement aux allégations d'une partie de la presse hostile à une Côte d'Ivoire démocratique, les quartiers précaires nettoyés par les forces de sécurité étaient en réalité des caches d'armes et avaient servi de refuge aux assaillants avant leur attaque.


S'exprimant toujours sur le plan diplomatique, le représentant a salué la prompte réaction de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest qui, dans le cadre d'une réunion d'urgence organisée à Accra le dimanche 29 septembre 2002, a unanimement condamné l'agression, et mis en place un Comité de médiation composé des chefs d'Etat du Ghana, de la Guinée Bissau, du Mali, du Niger, du Nigéria et du Togo.  La CEDEAO a en outre proposé l'envoi d'une force d'interposition et de paix.


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