L'ASSEMBLEE GENERALE SUSPEND SA CINQUANTE-SEPTIEME SESSION
Communiqué de presse AG/1384 |
Assemblée générale AG/1384
79e séance plénière – après-midi 20 décembre 2002
L'ASSEMBLEE GENERALE SUSPEND SA CINQUANTE-SEPTIEME SESSION
Les résolutions adoptées appellent notamment au renforcement
du système des Nations Unies et au développement de l'Afrique
L'Assemblée générale a suspendu cet après-midi sa cinquante-septième session par l'adoption de huit résolutions qui appellent notamment au renforcement du système des Nations Unies et de l'action en faveur du développement de l'Afrique. Pour le Président, M. Jan Kavan, qu'elle ait été en mesure de conclure son travail a temps pour les fêtes de Noël témoigne de la meilleure efficacité de l'Assemblée générale.
Aux termes d'une résolution* adoptée par consensus, l'Assemblée souligne notamment la nécessité de revitaliser, réformer et restructurer les principaux organes de l'ONU pour atteindre les objectifs de développement qu'elle s'est fixée, notamment au travers de la Déclaration du Millénaire. Conditions sine qua non du succès, précise-t-elle: des mécanismes améliorés, des ressources suffisantes et des activités de suivi efficaces.
Une bonne part des efforts engagés par l'Organisation continuera en outre d'aller vers l'Afrique, continent particulièrement touché par le paludisme puisqu'il compte neuf sur dix des malades et que cette maladie y cause au moins un million de décès par an. Considérant qu'une volonté politique ferme et l'engagement de ressources correspondantes permettraient d'éliminer ce fléau, l'Assemblée recommande, par une résolution** adoptée sans vote et telle qu'amendée oralement, une série de mesures simples et d'un prix abordable. De même, deux autres résolutions*** adoptées également sans vote concernent respectivement les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique, question qui sera inscrite à l'ordre du jour de la cinquante-huitième session, ainsi que la clôture de la Deuxième décennie pour le développement industriel de l'Afrique. Constatant avec déception le manque de progrès en la matière, l'Assemblée générale appelle la communauté internationale, notamment le système des Nations Unies, à continuer d'apporter leur soutien à cet enjeu, indispensable à un développement économique durable.
Par ailleurs, l'Assemblée a décidé par une résolution**** adoptée par consensus, dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le virus du VIH/sida, d'organiser une journée de débat plénier de haut niveau qui se tiendra immédiatement après le débat général de la cinquante-huitième session.
Il lui restait également à adopter une résolution***** sur la Coopération entre l'ONU et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE): le projet de résolution faisait l'objet d'un amendement sur la nécessité de parvenir à un règlement pacifique de la situation au Nagorny-Karabakh, présenté par l'Azerbaïdjan et adopté par 37 voix pour et cent abstentions. Par la résolution ainsi amendée et adoptée par 147 voix pour et trois abstentions, l'Assemblée loue les réalisations de l'OSCE au cours de l'année écoulée, notamment dans la lutte contre le terrorisme international et l'engage à poursuivre ses efforts pour favoriser la sécurité et la stabilité dans la région.
Au cours de cette dernière séance, le Président de l'Assemblée a désigné six nouveaux membres pour pourvoir les sièges laissés vacants au Comité des conférences******: il s'agit du Congo, de la France, de l'Inde, du Japon, de la Fédération de Russie et de la Zambie. Ils siègeront à partir du 1er janvier 2003 pour trois ans. Pour le siège resté vacant de l'Amérique latine et des Caraïbes, les consultations vont se poursuivre.
Les représentants des pays suivants se sont exprimés cet après-midi: Pakistan, Azerbaïdjan, République de Moldova, Arménie, Georgie, Afrique du Sud, Egypte, Chine, Etats-Unis, Philippines, Algérie, Venezuela, Danemark (au nom de l'Union européenne), Canada, Australie, Japon et Etats-Unis.
*A/57/L.74
**A/57/L.70
***A/57/L.69 et A/57/L.68
****A/57/L.67
*****A/57/L.72 et Amendement A/57/L.73
******Note du Secrétaire général A/57/108
Nominations de membres du Comité des conférences (A/57/108)
Dans sa note, le Secrétaire général rappelle que par sa résolution 43/222 B du 21 décembre 1988, l'Assemblée générale a décidé que le Comité des conférences serait composé de 21 membres, désignés pour une période de trois ans par le président de l'Assemblée générale, après consultation des présidents des groupes régionaux sur la base de la répartition géographique.
M. Kofi Annan rappelle que les mandats du Chili, de la Fédération de Russie, de la France, de la Guinée équatoriale, du Japon, de la Namibie et des Philippines venant à expiration le 31 décembre 2002, le Président de l'Assemblée générale devra nommer sept membres pour pourvoir les sièges laissés vacants. Les membres qui seront nommés le seront pour une période de trois ans à compter du 1er janvier 2003.
M. JAN KAVAN, Président de l'Assemblée générale, a indiqué qu'après consultations avec les Présidents des groupes des Etats d’Afrique, des Etats d'Asie, des Etats d'Europe orientale et des Etats d'Europe occidentale et autres Etats, il avait décidé de nommer les pays suivants pour siéger au Comité des conférences: Congo, France, Inde, Japon, Fédération de Russie et Zambie. Ces pays siègeront pour trois ans à compter du 1er janvier 2003. Les mandats du Chili, de la Guinée équatoriale, de la Namibie et des Philippines venaient à expiration le 31 décembre 2002, ainsi que ceux de la Fédération de Russie, de la France et du Japon qui ont été reconduits. Pour ce qui concerne le siège qui doit revenir à l'Amérique latine et aux Caraïbes, les consultations vont se poursuivre, a-t-il indiqué.
Décennie 2001-2010: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (A/57/L.70)
L'Assemblée générale, considérant que la morbidité et la mortalité dues au paludisme dans le monde pourraient être éliminées moyennant un engagement politique assorti de ressources correspondantes, si le public était bien informé et sensibilisé à la question du paludisme et s'il existait des services de santé appropriés, se félicite, par cette résolution adoptée sans vote, telle qu’amendée oralement, de la priorité accordée à la lutte contre le paludisme dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique.
L'Assemblée générale lance un appel à la communauté internationale, aux organismes des Nations Unies, aux organisations internationales et régionales ainsi qu'aux organisations non gouvernementales pour qu'ils allouent d'importantes nouvelles ressources aux pays en développement, particulièrement à ceux d'Afrique, notamment par le biais du Fonds mondial de la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Elle invite l'Afrique et la communauté internationale à mener une vaste action conjointe pour atteindre, d'ici à 2005, les objectifs suivants: faire bénéficier 60 % au moins des personnes exposées au paludisme, en particulier les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans, de la combinaison la mieux adaptée de mesures de protection personnelle et collective, telles que des moustiquaires traitées à l'insecticide et d'autres moyens qui sont simples et d'un prix abordable, afin de prévenir l'infection et la souffrance; donner accès à 60 % au moins des femmes enceintes exposées au paludisme à la chimioprophylaxie ou à un traitement préventif intermittent; permettre à 60 % au moins des paludéens de bénéficier promptement d'un traitement efficace à un prix abordable, qu'ils puissent commencer dans les 24 heures suivant les premiers symptômes.
Technologies de l'information et de la communication au service du développement (A/57/L.71)
Par cette résolution adoptée par consensus, l'Assemblée générale, rappelant la Déclaration du Millénaire adoptée par les chefs d'Etat et de Gouvernement, demande au Secrétaire général d'œuvrer en étroite collaboration avec les organismes des Nations Unies et le Groupe d'étude sur les technologies de l'information et de la communication à l'élaboration d'une stratégie globale du système des Nations Unies compte tenu des éléments suivants: encourager l'application et l'utilisation à l'échelle du système des technologies de l'information et de la communication en vue de renforcer la capacité de l'Organisation des Nations Unies à créer, échanger et diffuser des connaissances et de permettre à l'Organisation de fournir plus efficacement des services aux Etats Membres; d'intégrer plus systématiquement les technologies de l'information et de la communication à toutes les activités de développement et de coopération technique entreprises par les organismes des Nations Unies; mettre en place au sein du système des Nations Unies des réseaux de collaboration et des groupes spécialisés; mettre au point, le cas échéant, des structures communes de prestation de services, notamment les bases de données, la documentation et les réunions.
Le représentant du Pakistan a présenté le projet de résolution relatif aux technologies de l’information et de la communication au service du développement et a rappelé que ce texte précise le rôle que peuvent avoir les technologies de l’information et de la communication dans le développement. Outils de diffusion des connaissances, les technologies de l’information et de la communication peuvent renforcer l’impact de l’action des Nations Unies, a-t-il conclu.
Les causes de conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique (A/57/L.69)
Aux termes de cette résolution adoptée sans vote, l'Assemblée générale note avec préoccupation que, bien que certains progrès aient été accomplis sur la voie du rétablissement de la paix et de la stabilité en Afrique, la prévention des conflits et le développement à l'issue des continuent de présenter d'immenses difficultés.
L'Assemblée générale exhorte les Etats Membres ainsi que la communauté internationale à redoubler d'efforts pour appliquer effectivement les recommandations qui figurent dans le rapport du Secrétaire général dans tous les domaines.
Elle décide d'inscrire au titre de point unique touchant le développement de l'Afrique, intitulé "Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique: progrès de la mise en œuvre et appui
international", un point subsidiaire intitulé "Les causes des conflits et la promotion d'une paix et d'un développement durables en Afrique" à partir de sa cinquante-huitième session.
Deuxième Décennie du développement industriel de l'Afrique (A/57/L.68)
Consciente que la croissance industrielle est indispensable à un développement économique durable, l'Assemblée générale décide par cette résolution adoptée sans vote de clore la deuxième Décennie du développement industriel de l'Afrique et invite la communauté internationale, notamment le système des Nations Unies, à apporter son appui à l'effort d'industrialisation de l'Afrique dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique.
Coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (A/57/L.72)
Aux termes de cette résolution, adoptée, telle qu’amendée, par 147 voix pour, 0 contre et 3 abstentions (Angola, Arménie et Madagascar), l'Assemblée générale félicite l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour les décisions et déclarations pertinentes adoptées à la dixième réunion du conseil des ministres qui s'est tenue à Porto (Portugal) les 6 et 7 décembre 2002 en particulier la Déclaration ministérielle de Porto, intitulée "Réagir au changement", qui met en exergue le rôle de l'Organisation au regard de l'évolution des conditions de sécurité sur le plan international, la décision relative à la mise au point d'une stratégie de la gestion des menaces à la sécurité et à la stabilité au XXIè siècle, la décision relative à une conférence annuelle d'examen des questions de sécurité.
L'Assemblée générale encourage l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe à redoubler d'efforts pour favoriser la sécurité et la stabilité dans la région en menant des activités d'alerte rapide, de prévention des conflits, de gestion des crises et de relèvement après les conflits, et en continuant de promouvoir la démocratie, l'état de droit et les droits de l'homme, et les libertés fondamentales, ainsi que la maîtrise des armements et les mesures de renforcement de la confiance et de la sécurité.
Elle loue les travaux qu'a réalisé l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour se donner davantage de moyens d'aider les Etats participants désireux d'améliorer leurs capacités de maintien de l'ordre et note avec satisfaction le rôle actif qu'elle a joué en Albanie, en Bosnie-Herzégovine, en Croatie, dans l'ex-République yougoslave de Macédoine et en République fédérale de Yougoslavie, y compris au Kosovo.
L'Assemblée note également avec satisfaction que l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe intensifie ses efforts pour promouvoir la coopération avec les cinq Etats participants d'Asie centrale dans tous les domaines liés à la sécurité, en particulier dans celui de la lutte contre le terrorisme.
Azerbaïdjan: Amendement au projet de résolution A/57/L.72 (A/57/L.73)
Par cet amendement adopté par 37 voix pour, 2 contre (Arménie et Afrique du Sud) et 100 abstentions, l'Assemblée générale décide d'ajouter, après le paragraphe 25, un nouveau paragraphe aux termes duquel elle soutient sans réserve les activités que mène l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe pour parvenir à un règlement pacifique du conflit dans la région du Haut-Karabakh, en Azerbaïdjan, et autour de la région, et se félicite de la coopération entre l'Organisation des Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe sur cette question.
Explications de vote
Le représentant de l’Azerbaïdjan, présentant l'amendement au projet de résolution A/57/L.72 a regretté que la résolution présentée par l'OSCE ne mentionne pas le conflit du Nagorny-Karabakh, qui fait que 20 % de l'Azerbaïdjan est occupé par un Etat étranger, l'Arménie. L'Azerbaïdjan est d'ailleurs le seul Etat de la région à être ainsi occupé. Il a fait valoir que son pays avait dû seul faire face aux besoins des réfugiés arrivés d'Arménie. Il a estimé que les raisons avancées pour présenter cet amendement sont donc valables puisque qu'il s'agit d'une question de principe, des intérêts supérieurs de son pays, à savoir sa souveraineté et son intégrité territoriale, de son indépendance politique et de son unité. Dans un souci de compromis, sa délégation a proposé cet amendement pour rajouter un nouveau paragraphe au dispositif de la résolution qui reprend le libellé utilisé par les Nations Unies : celles ci ont été saisies du conflit depuis 1992 et ont suivi étroitement l'évolution de la situation. La souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan ont été réaffirmées plusieurs fois par l'ONU, a rappelé le représentant, en soulignant l'importance pour son pays de ce court amendement.
Le représentant de la République de Moldova s'est intéressé au paragraphe 20 qui porte sur le conflit en Transnistrie, l'un des rares conflits gelés persistant en Europe. Il a rappelé que la réunion ministérielle de l'OSCE à Porto s’était penchée spécialement sur la question. La contribution des Nations Unies est indispensable, a-t-il indiqué en regrettant que les modifications suggérées par sa délégation n'aient pas été retenues. Le représentant a par conséquent indiqué que sa délégation, dans le souci de parvenir à un accord, avait finalement accepté le libellé de la résolution tel que présenté mais avait renoncé à s'en porter co-auteur contrairement aux années précédentes.
Le représentant de l'Arménie a indiqué qu'il n'entendait pas polémiquer avec le représentant de l'Azerbaïdjan mais voulait exprimer sa satisfaction à la présidence portugaise de l'OSCE. La résolution, selon lui, reflète l'accord de toutes les parties mentionnées. Il lui a donc semblé contraire à toute logique que l'Azerbaïdjan rompe ce consensus préalable, notamment à Porto, pour introduire un amendement devant l'Assemblée générale. Il est une tentative délibérée d'imposer un cadre contraignant et de porter préjudice aux négociations en cours. Cet amendement constitue une démarche unilatérale
et oblige virtuellement les Etats Membres de l'ONU à prendre partie dans ce conflit, a estimé le représentant. L'Arménie juge ce projet d'amendement totalement inacceptable et appelle les Etats Membres à le rejeter, ce qu’elle fera elle-même, a-t-il conclu.
Le représentant de la Géorgie a indiqué que la coopération entre les Nations Unies et l’OSCE est d’une importance capitale pour la sécurité. Il a toutefois insisté sur les lacunes du texte présenté à l’Assemblée générale, notamment en ce qui concerne le fonctionnement des bases militaires russes. La Russie, a-t-il dénoncé, a rompu les négociations de manière unilatérale et les violations que ce pays a commises auraient dû être mentionnées dans le projet de résolution. Ensuite, a repris le représentant, le texte ne présente pas la complexité de la situation. Il a indiqué que sa délégation ne romprait pas le consensus, mais entendait faire part publiquement de ses réserves sur le projet de résolution A/57/L.72 avant le vote.
Le représentant de l'Afrique du Sud a précisé que son intention, lors du vote sur l'amendement, était de s'abstenir.
Le représentant de l'Egypte a expliqué que pour sa délégation il valait mieux s'en tenir au texte initial: il correspond au libellé de la déclaration de l'OSCE d'Istanbul en 1999; le projet de résolution est axé sur la coopération entre l'ONU et l'OSCE et ne porte pas sur le règlement de conflits régionaux; le texte ne prend pas partie mais se félicite des efforts de l'Organisation pour promouvoir les mesures de confiance. Aussi l'Egypte s'est-elle abstenue sur l'amendement sans que cela ne modifie sa position sur le conflit au Nagorny-Karabakh.
Le représentant de la Chine a indiqué qu'il avait voté pour l'amendement. En ce qui concerne la question du Haut-Karabakh, il a rappelé que le Conseil de sécurité avait adopté les résolutions 823, 848 et 874 et l'amendement est conforme à ces résolutions. Pour la Chine, les conflits entre les Etats devraient être réglés grâce à des négociations et sur un plan politique. Elle appuie donc la communauté internationale qui s'emploie à régler la question et l'OSCE qui veille à établir la stabilité dans la région du Caucase.
La représentante des Etats-Unis a indiqué que les trois coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ont décidé de s’abstenir sur tout amendement au projet de résolution, mais cette abstention ne remet pas en cause l’engagement de ces pays pour aboutir à une solution négociée.
Suite à donner aux résultats de la vingt-sixième session extraordinaire: mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le virus de l'immunodéficience humaine et le syndrome d'immunodéficience acquise (VIH/sida) (A/57/L.67)
Par cette résolution adoptée sans vote, l'Assemblée générale, consciente que la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida et la réalisation des objectifs qui y sont énoncés sont étroitement liées à la réalisation des objectifs de développement fixés dans la Déclaration du Millénaire, décide d'organiser une journée de débat plénier de
haut niveau qui sera consacrée à la suite à donner aux résultats de la vingt-sixième session extraordinaire et à la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida, journée qui se tiendra immédiatement après le débat général de sa cinquante-huitième session.
L'Assemblée générale prie le Secrétaire général d'établir un rapport complet et analytique sur les progrès accomplis dans la concrétisation des engagements pris aux termes de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida, de formuler des recommandations sur les mesures à prendre pour réaliser de nouveaux progrès et de les lui soumettre pour examen à sa cinquante-huitième session.
Renforcement de l'Organisation des Nations Unies: un programme pour aller plus loin dans le changement (A/57/L.74)
Aux termes de cette résolution, adoptée par consensus, l'Assemblée générale souligne que le renforcement de l'Organisation des Nations Unies comporte la revitalisation, la réforme et la restructuration de ses principaux organes et que l'Organisation des Nations Unies doit encore redoubler d'efforts pour atteindre les objectifs de développement, avec des mécanismes améliorés, des ressources suffisantes et des activités de suivi efficaces.
L'Assemblée se félicite de l'intention exprimée par le Secrétaire général de présenter pour l'exercice 2004-2005 un projet de budget-programme plus bref contenant toutes les justifications voulues concernant les ressources requises et reflétant mieux les priorités du plan à moyen terme pour la période 2002-2005, la Déclaration du Millénaire et les résultats des grandes conférences internationales. Elle encourage le Secrétaire général dans ses efforts visant à améliorer l'efficacité et la gestion du Haut Commissariat aux droits de l'homme, conformément aux résolutions et décisions en la matière.
Elle accueille avec satisfaction les propositions du Secrétaire général visant à améliorer la prestation de services d'information efficaces et bien ciblés, notamment celle consistant à restructurer le Département de l'information du Secrétariat, en se conformant à ses résolutions et décisions pertinentes; elle réaffirme le rôle du Comité de l'information pour ce qui est de guider le processus de restructuration du Département de l'information et invite par conséquent le Comité à prendre une part active à ce processus.
L'Assemblée générale prend également note de la proposition, énoncée dans la décision 8 de son rapport, visant à rationaliser le réseau des centres d'information des Nations Unies autour de pôles régionaux, selon qu'il conviendra, en consultation avec les Etats Membres concernés. Elle constate avec satisfaction que le Secrétaire général a l'intention de procéder à une évaluation systématique de l'impact et de l'efficacité, par rapport à leurs coûts, de toutes les activités du Département de l'information. Elle prie le Secrétaire général d'engager, à titre d'essai, des consultations avec le Président de l'Assemblée générale et les présidents des grandes commissions à la fin de la partie principale de chacune de ses sessions en vue d'établir des rapports de synthèse sur les sujets apparentés, si les grandes commissions le décident ainsi.
L'Assemblée générale approuve par ailleurs la décision du Secrétaire général de confier au Secrétaire général adjoint et Conseiller spécial pour l'Afrique, qui relèvera directement de lui, les responsabilités suivantes: coordonner et orienter l'établissement de rapports et de contributions ayant trait à l'Afrique; assurer la coordination de l'équipe spéciale interdépartementale sur les affaires africaines, de façon que le soutien du système à l'Afrique s'inscrive dans une démarche cohérente et intégrée. Elle approuve également l'intention du Secrétaire général de créer un groupe de personnalités, représentant des points de vue différents, pour examiner les liens entre l'ONU et la société civile et souligne que le mandat de ce groupe devrait mettre l'accent sur le caractère intergouvernemental de l'Organisation des Nations Unies.
L'Assemblée générale considère qu'il est nécessaire de continuer à améliorer et à rationaliser le cycle de planification, de programmation et de budgétisation de l'Organisation; elle note en revanche qu'il est fait mention des clauses-couperets dans le rapport du Secrétaire général et rappelle qu'aucune décision n'a été prise à cet égard. Elle prend note de la demande du Secrétaire général tendant à disposer d'une certaine latitude pour réaffecter des ressources d'un programme à l'autre au cours d'un même exercice biennal et dans des cas exceptionnels et prie le Secrétaire général de définir les critères en fonction desquels il serait habilité à procéder à de telles réaffectations. Elle accueille enfin avec satisfaction les dispositions prises par le Secrétaire général pour renforcer le système d'évaluation et de contrôle en insistant sur le fait qu'il importe de déterminer l'impact des programmes.
Explications de vote
Le représentant de l’Algérie a expliqué sa position sur la résolution relative au renforcement de l’Organisation des Nations Unies. Il a appuyé ce texte car il vise à rendre cette institution plus efficace et mieux adaptée aux nouvelles réalités. Il a demandé aux délégations de s’attaquer maintenant à une nouvelle tache, celle de revitaliser l’Assemblée générale. Car, a repris le représentant, l’Assemblée générale est de plus en plus marginalisée, de moins en moins apte à répondre aux défis actuels. Ce n’est pas de réformes cosmétiques dont a besoin l’Assemblée générale, mais de voir rétablies ses prérogatives principales et de devenir l’égal du Conseil de sécurité.
Le représentant du Venezuela est intervenu au nom du Groupe des 77 et de la Chine et a apporté son soutien au texte, car les réformes proposées ne représentent pas un problème pour les pays en développement. Dans le but d’obtenir une Organisation plus efficace, la résolution présente un plan de route qui est marqué par la transparence. Le Groupe des 77 et la Chine est persuadé que ce texte permettra à l’ONU de mieux répondre aux défis du développement, a-t-il conclu.
La représentante du Danemark est intervenue au nom de l’Union européenne et des pays associés. Elle a estimé que la résolution adoptée est une étape importante dans la réforme des Nations Unies. L’ONU doit se concentrer sur le continent africain, a-t-elle repris. Elle a demandé au Secrétaire général d’aller de l’avant, et ce, dès aujourd’hui, car il n'y a pas de temps à perdre. La réforme ne doit pas être perçue comme ayant pour seul but de faire des économies budgétaires, mais comme pouvant aussi, entre autres objectifs, entraîne des améliorations. Elle a annoncé que l’UE soutiendrait cette réforme.
Le représentant du Canada s’est réjoui que le programme de changement présenté par le Secrétaire général vienne de recevoir le soutien de l’Assemblée générale. Le texte est peut être trop défensif, notamment en ce qui concerne les pouvoirs du Secrétaire général, mais le représentant fait confiance à l’administration actuelle pour mettre en oeuvre ce projet de réformes, a-t-il conclu.
Le représentant de l’Australie a regretté que la résolution n’ait pas intégré, dans sa version finale, les propositions de son pays. Il a aussi regretté que lors des négociations, on en soit revenu à la vieille logique de vote par blocs. Il attend maintenant des actes du Secrétaire général. L’adoption de cette résolution fait avancer la volonté du Secrétaire général de rendre plus efficace cette Organisation, a-t-il ajouté.
Le représentant du Japon a estimé sa satisfaction au Président de l'Assemblée générale et son appui au Secrétaire général dans son engagement en faveur de la réforme de l'Organisation. Le renforcement comprend aussi la réforme du Conseil de sécurité et la revitalisation de l'Assemblée générale, a-t-il rappelé.
Le représentant des Etats-Unis a souligné que toute organisation devait constamment se réévaluer elle-même et les Nations Unies ne font pas exception. C'est la raison même de cette résolution. Il a estimé que le rapport du Secrétaire général proposait un plan de campagne raisonnable auquel sa délégation a amplement souscrit. Il aurait préféré une déclaration d'appui plus simple et plus courte, mais la résolution d'aujourd'hui traduit un engagement satisfaisant.
M. KAVAN, Président de l'Assemblée générale, a proposé à l'Assemblée générale, qui l'a accepté par consensus, que les points suivants restent à l'examen de la Cinquante-septième session: 10 à 12; 16 à 21; 27 à 33; 35 à 38; 40 à 42; 44 à 46; 52 à 56; 66; 76; 78; 79; 84 à 86; 87; 92; 100; 107; 109; 110 à 151 et 160. Puis, avant de lever les travaux de l'Assemblée, il s'est félicité de ce que celle-ci ait été en mesure d'achever ses travaux à quelques jours de la fête de Noël, ce qui témoigne d'une meilleure efficacité de son travail, notamment grâce à un meilleur usage du temps de parole, a-t-il estimé.
Pour le Président, l'une des questions les plus importantes évoquées cet automne a été celle du renforcement du système de l'Organisation. La résolution qui vient d'être adoptée contient les recommandations et les directions que l'Assemblée générale souhaite voir prises. Pour le Président, nombre des actions proposées vont renforcer l'impact du travail des Nations Unies, notamment dans les domaines économiques et sociaux. Par conséquent, a-t-il estimé, l'adoption de cette résolution a été une étape majeure pour les futurs travaux et délibérations du processus de réforme en cours.
Le débat sur les suites à donner au Sommet du Millénaire a été l'occasion de réaffirmer l'engagement international à mettre en œuvre les objectifs de la Déclaration, a poursuivi M. Kavan. Les progrès ont été inégaux, mais on peut espérer avancer davantage. Il a rappelé qu'une réunion plénière de haut niveau aura lieu au cours de la soixantième session de l'Assemblée générale, cinq ans après l'adoption de la Déclaration. Par ailleurs, une attention particulière a été portée aux problèmes de l'Afrique, a-t-il également souligné, dont le débat de haut niveau qui s'est tenu en septembre autour du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique), ainsi qu'à l'expansion alarmante du virus du VIH/sida: à cet égard, il a fait valoir l'importance de la société civile et des représentants du secteur privé.
M. Kavan a promis de tirer partie, au cours des prochains mois, des initiatives de son prédécesseur pour rendre le travail de l'Assemblée générale plus efficace et les débats plus intéressants. Il s'est dit convaincu que des échanges officieux et interactifs comme celui sur "l'Afghanistan un an après" peuvent revigorer les débats. Il s'est dit décidé à poursuivre le processus de revitalisation des travaux de l'Assemblée générale. La tâche immédiate, selon lui, est de déterminer la date d'ouverture du débat général et sa durée et il a annoncé qu'il convoquerait des consultations officieuses sur le sujet en janvier.
Dès janvier aussi, M. Kavan a indiqué qu'il dirigerait deux groupes de travail: l'un sur le suivi des grandes conférences et sommets des Nations Unies dans les domaines économiques et sociaux et l'un sur la réforme du Conseil de sécurité. La prévention des conflits armés est un autre sujet auquel l'Assemblée générale doit porter attention: le Président a annoncé qu'il avait déjà tenu des consultations préliminaires avec les délégations intéressées pour décider de la meilleure approche.
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