AG/1367

L’ASSEMBLEE GENERALE ENCOURAGE LE SOUTIEN ET LA PROMOTION DU VOLONTARIAT, ELEMENT CRUCIAL DU DEVELOPPEMENT SOCIAL

26/11/2002
Communiqué de presse
AG/1367


Assemblée générale

60ème séance – matin


L’ASSEMBLEE GENERALE ENCOURAGE LE SOUTIEN ET LA PROMOTION DU VOLONTARIAT,


ELEMENT CRUCIAL DU DEVELOPPEMENT SOCIAL


L’Assemblée générale s’est réunie aujourd'hui pour débattre du point de son ordre du jour intitulé “Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux handicapés et à la famille: résultats de l'Année internationale des Volontaires et son suivi”.  Elle a adopté sans vote la résolution sur le suivi de l'Année internationale des Volontaires, qui reconnaît la contribution du volontariat au développement économique et social ainsi qu’à la mise en œuvre des objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Par ailleurs, la résolution accueille favorablement l’adoption de politiques et de législations visant à développer le bénévolat et remercie les Volontaires des Nations Unies du travail de coordination qu’ils ont accompli dans la préparation et la mise en place de l’Année internationale des Volontaires 2001.


Le Président de l’Assemblée générale, ouvrant le débat s’est félicité du fait que le rôle du volontariat a été reconnu et intégré dans la plupart des stratégies de développement, et a souligné que l’une des réalisations importantes de l’Année internationale des Volontaires a été la promulgation de lois nouvelles ou le renforcement du cadre législatif existant favorable à l’émergence du volontariat.  La représentante de la République tchèque a par exemple annoncé la création dans son pays d’un Conseil de coordination pour l’Année internationale des Volontaires pour assurer la promotion du volontariat, intégrer cette notion dans la législation nationale et promouvoir certains projets sociaux concrets.


De nombreuses délégations se sont exprimées sur cette question du volontariat, rappelant que si celui-ci est l’œuvre de la société civile, le rôle de coordination à jouer par les gouvernements reste important.  Toutefois, l'Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a fait remarquer que, dans de nombreux pays développés, les autorités n'ont pas su créer un climat propice permettant au volontariat de prospérer, leur recommandant à l'avenir de soutenir le volontariat et d'examiner tous les aspects des législations et règlements qui pourraient lui porter préjudice.


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont également pris la parole: Brésil, Japon, Danemark (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Egypte, Viet Nam, Etats-Unis, Qatar, Honduras, Emirats arabes unis, Nouvelle-Zélande, Australie, République de Corée, Inde, Kirghizistan, Canada, Philippines et Pakistan.


L'Assemblée générale reprendra ses travaux mercredi 27 novembre à 10 heures.


DEVELOPPEMENT SOCIAL, Y COMPRIS LES QUESTIONS RELATIVES A LA SITUATION SOCIALE DANS LE MONDE ET AUX JEUNES, AUX PERSONNES AGEES, AUX PERSONNES HANDICAPEES ET A LA FAMILLE: RESULTATS DE L’ANNEE INTERNATIONALE DES VOLONTAIRES ET SON SUIVI


Année internationale des Volontaires: résultats et perspectives (A/57/352)


Dans son rapport, établi en vertu de la résolution 55/57, le Secrétaire général rappelle que les gouvernements, le système des Nations Unies et la société civile ont été invités à collaborer à l'initiative de l'Assemblée générale qui a proclamé, par sa résolution 52/57, l'année 2001 Année internationale des Volontaires, valorisant ainsi la contribution du volontariat à la société. 


Le Secrétaire général estime que l'Année a été un succès: cent vingt-trois comités nationaux et des vingtaines de comités locaux, régionaux et d'Etat ont été formés et le site Web officiel a été consulté 9 millions de fois; il y a eu des améliorations notables des cadres législatifs et de l'infrastructure nationale et locale concernant l'action bénévole.  L'Année des Volontaires, poursuit le Secrétaire général, a mis en lumière l'utilité du volontariat dans les réalisations des objectifs énoncés lors du Sommet du Millénaire et à d'autres grandes conférences et sommets.


Soulignant que la notion de volontariat est maintenant mieux comprise, M. Kofi Annan suggère trois axes de suivi: poursuivre les activités de sensibilisation des gouvernements et des organismes des Nations Unies; continuer de promouvoir la disposition des citoyens à pratiquer l'action bénévole et l'efficacité des organisations à tirer parti du potentiel des volontaires; apporter, au titre de la coopération, une assistance technique dans tout un éventail de domaines identifiés au cours de l'Année.  Les gouvernements et le système des Nations Unies, conclut-il, de concert avec la société civile sont priés de travailler ensemble pour assurer que davantage de personnes puissent donner leur temps de façon qui profite à la société et favorise leur propre épanouissement.


Projet de résolution (A/57/L.8)


Aux termes de ce texte, l'Assemblée générale, rappelant sa résolution 40/212 du 17 décembre 1997, dans laquelle elle a invité les gouvernements à célébrer tous les ans le 5 décembre une Journée internationale des Volontaires, ainsi que sa résolution 52/17 du 20 novembre 1997, dans laquelle elle a proclamé l'année 2001 Année internationale des Volontaires, se félicite du succès rencontré par l'Année internationale des Volontaires, 2001.  Elle se déclare favorable au maintien et à l'élargissement de ce réseau, selon qu'il conviendra, afin que les différentes parties prenantes s'engagent davantage.


L'Assemblée générale prie également les gouvernements et les organismes des Nations Unies de continuer à appliquer les recommandations énoncées dans l'annexe de sa résolution 56/38 en tenant compte de l'importance que revêt le volontariat sur le plan économique.  Elle invite toutes les parties prenantes, notamment le secteur privé et les fondations privées, à soutenir le bénévolat en tant que moyen stratégique de développement économique et social, en particulier en renforçant le bénévolat d'entreprise.


Elle prie en outre les institutions et organismes compétents des Nations Unies d'incorporer le volontariat sous ses diverses formes dans leurs politiques, programmes et rapports et invite à prendre en compte la contribution des volontaires lors des conférences des Nations Unies et autres conférences internationales pertinentes à venir, telles que le Sommet mondial sur la société de l'information.  Enfin, l'Assemblée demande au Secrétaire général de lui rendre compte à sa soixantième session des suites données à la présente résolution, au titre du point de l'ordre du jour intitulé "Développement social, y compris les questions relatives à la situation sociale dans le monde et aux jeunes, aux personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille".


Déclarations


M. JAN KAVAN, Président de la cinquante-septième session de l’Assemblée générale, présentant le débat sur le développement social et les résultats de l’Année internationale des Volontaires et son suivi, a estimé que le développement du volontariat représente une contribution à la mise en œuvre des objectifs de développement du Millénaire.  Il a prôné le développement d’échanges entre les volontaires de diverses régions du monde pour constituer des réseaux, valoriser le volontariat auprès des jeunes notamment, et promouvoir le bénévolat.  Il a encouragé la communauté internationale à appuyer le suivi de l’Année internationale des Volontaires et à reconnaître leur rôle clef dans la coopération internationale.  Le rôle du volontariat a été reconnu et intégré dans la plupart des stratégies de développement, s’est-il félicité, et l’une des réalisations très importante de l’Année internationale a été précisément la promulgation de lois nouvelles ou le renforcement du cadre législatif existant pour faciliter l’émergence du volontariat.  Les commissions nationales, les centres de volontaires créés ici et là sont d’autres manifestations de l’esprit qui a présidé à l’Année internationale.  Le Président a expliqué ensuite que des réseaux de bénévoles ont été mis en place, ont permis d’organiser des réunions, des ateliers de formation, des échanges avec le secteur privé, et de mettre en commun des expériences.  La promotion du bénévolat dans la prise en charge des populations victimes du VIH/sida, dans l’éducation des jeunes, dans les campagnes d’assainissement et de sensibilisation des populations les plus vulnérables est l’un des aspects que la communauté internationale doit encourager dans la perspective de développement du Millénaire, a dit M. Kavan.  Il a enfin invité la communauté internationale à renouveler son soutien à l’Année internationale des Volontaires qui a permis de revigorer le rôle du bénévolat dans la prise en compte des défis du nouveau Millénaire.


Mme MARIA DE LOURDES EGYDIO VILLELA (Brésil) a présenté le projet de résolution A/57/L.8, qui reconnaît la contribution de qualité du volontariat au développement économique et social ainsi qu’à atteindre les objectifs du Millénaire.  Le projet de résolution prend également en compte les résultats enregistrés par l’Année internationale des Volontaires, l’existence du large réseau des comités créés à tous les niveaux, et salue l’adoption de politiques et de législations favorables au développement du volontariat, comme le rôle crucial des Volontaires des Nations Unies dans la préparation et la mise en place de cette Année.  Le projet de résolution indique également les directions à suivre à l’avenir.  En conclusion, la représentante a mentionné l’engagement croissant de son propre pays dans la société civile, notamment au niveau scolaire et à celui des entreprises.


M. YOSHIYUKI MOTOMURA (Japon) a rappelé que depuis leur création en 1971, les Volontaires des Nations Unies ont participé à des missions partout dans le monde, répondant aux requêtes de la communauté internationale pour soutenir le développement, apporter une aide humanitaire ou assurer le déroulement libre et honnête d'élections.  L'Année internationale des Volontaires s'achève, mais il faut poursuivre ces activités dans les années qui viennent, a estimé le représentant.  Le volontariat tient au simple fait que nul ne vit coupé du reste du monde et que nous sommes nés pour aider les autres, a-t-il souligné.  Il est évident par conséquent que l'ONU, en tant qu'unique organisation universelle, peut jouer un rôle dans la promotion du volontariat.  La communauté internationale a déjà fait de nombreux progrès dans ce domaine, l'échange d'informations et d'expérience s'est avéré utile et s'est enrichi récemment avec la création d'un site Internet, a-t-il remarqué.


Puis le représentant a témoigné du développement du volontariat dans son pays ces dernières années, indiquant qu'en 1980, 16 000 organisations regroupaient 1,6 million de volontaires; et qu'en 2001 ces chiffres étaient passés à 27 000 organisations et 7,2 millions de volontaires.  Le Gouvernement du Japon a favorisé cet essor au travers de mesures d'information du public et de cours de formation notamment. Il organisera d'ailleurs un symposium en février prochain sur le volontariat, a précisé le représentant.  Par ailleurs, une campagne intitulée "Des timbres postes pour l'aide internationale volontaire" a permis de recueillir environ 3 millions de dollars qui ont été répartis entre 140 organisations non gouvernementales (ONG) engagées dans 150 projets de volontariat.


M. OLE E. MOESBY (Danemark), s’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, a salué l’enthousiasme et le dévouement des volontaires ainsi que les progrès enregistrés depuis le lancement, en 2001, de l’Année internationale des Volontaires, dans la reconnaissance, la constitution de réseaux, et la promotion du volontariat.  L’expansion du réseau de volontaires à travers le monde a été possible, en premier lieu, grâce à l’usage de l’Internet, a constaté le représentant, et l’Union européenne est favorable au développement du «cybervolontariat» qui permet à des volontaires de toutes les régions d’échanger des expériences et des informations.  Comment consolider les acquis de l’Année internationale, s’est ensuite interrogé M. Moesby, recommandant la poursuite de l’amélioration des législations et des politiques nationales pour intégrer et renforcer le rôle des volontaires.  Il a recommandé ensuite la mobilisation de partenariats élargis avec la société civile et le secteur privé pour améliorer l’environnement propice au développement du volontariat et a assuré, qu’à cette fin, l’Union européenne examinerait les recommandations du Secrétaire général des Nations Unies.  Les activités des volontaires contribuent d’ores et déjà à mettre en œuvre les buts et objectifs de la Déclaration du Millénaire et ceux du développement durable, à prendre en charge certaines missions d’assainissement et de protection de l’environnement, à la protection des droits de l’homme et à la lutte contre le racisme.  Toutefois, a rappelé le représentant du Danemark, si elles sont complémentaires, les missions de volontariat ne peuvent se substituer aux responsabilités des Gouvernements envers leurs citoyens, et les Gouvernements doivent reconnaître et respecter l’indépendance des volontaires.  Il a encouragé la participation du volontariat des jeunes et des personnes âgées dans la mise en œuvre des objectifs définis dans les grandes conférences sur le développement social, et notamment lors de la seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement, tenue à Madrid en avril 2002.


M. AMR ABOUL ATTA (Egypte) a reconnu l’importance du travail des organisations non gouvernementales, dont l’action complète celle des Gouvernements et du secteur privé, soulignant à ce propos que l’Egypte a été l’un des premiers pays à s’investir en faveur de la création de l’Année internationale des Volontaires, et à participer à la création du comité qui en est à l’origine.  Pour sa part l’Egypte a célébré l’Année internationale autour de plusieurs axes: celui de l’information, à travers l’organisation de rencontres radiophoniques et télévisuelles et de débats, afin de faire mieux connaître le volontariat; l’émission d’un timbre postal; la parution de plusieurs publications sur ce sujet; ou encore des manifestations en partenariat avec le mouvement scout.  L’Egypte a également donné une dimension organisationnelle à cette année avec la publication d’un guide et d’un registre des pionniers du volontariat, promus comme modèles pour la jeunesse.  Elle a également ouvert des camps d’entraînement pour les volontaires.  Enfin, le représentant égyptien a rappelé que son pays s’associe au projet de résolution A/57/L.8.


M. NGUYEN THANH CHAU (Viet Nam) a rappelé que la Déclaration de Copenhague et le Programme d'action adopté en même temps à l'issue du Sommet sur le développement social se concentrait sur trois éléments: éradication de la pauvreté, emploi et intégration sociale.  De nombreux gouvernements dans le monde ont fait de leur mieux pour lutter contre la pauvreté au niveau national et ont obtenu des résultats encourageants, a-t-il remarqué.  Au plan international, les Nations Unies et leurs agences, fonds et programmes ont apporté leur importante contribution, notamment en apportant leur soutien aux gouvernements. 


Evoquant ensuite le sort des personnes handicapées, le représentant a rappelé qu'ils étaient 600 millions dans le monde, dont les deux tiers dans la région Asie/Pacifique.  Le Viet Nam en compte cinq millions, dont trois millions sont des victimes de guerre.  Selon la Banque mondiale, les personnes handicapées représentent un cinquième des plus pauvres dans le monde.  Leur handicap résulte de problèmes sociaux, de maladies, de catastrophes naturelles et humaines, de guerres et de conflits armés.  La question de leur intégration sociale, de leurs droits et chances à part égale, est donc de première importance pour de nombreux pays.  Au Viet Nam, a expliqué le représentant, le Gouvernement a défendu l'idée d'un lien étroit entre les développements économique et social, promu le progrès social et s'est attaché à créer les mêmes chances pour toutes les personnes vulnérables.  Grâce aux aides sociales, aux centres de réhabilitation et aux programmes de formation, soutenus par la communauté internationale, le Gouvernement a enregistré de grands progrès dans les soins et la protection des personnes handicapées, a-t-il assuré.


M. JOHN BRIDGELAND, Conseiller du Président des États-Unis et Directeur de USA Freedom Corps, a rappelé que la promotion du volontariat et de son indépendance est une question importante abordée chaque année devant le Congrès par le Président Bush depuis son élection.  A cet égard, le Président a créé le USA Freedom Corps pour encourager chaque citoyen américain à répondre à l’appel du bénévolat et du volontariat et développer une culture de la responsabilité et du service rendu pour les générations à venir.  Ce conseil de coordination, présidé par le Président américain, a pour mission d’adapter les législations et les politiques publiques pour les rendre conformes aux objectifs de développement du volontariat.  A cette fin, le Président Bush a décidé d’augmenter le nombre de volontaires de Peace Corps qui devrait atteindre 15 000 volontaires à l’horizon 2007.  M. Bridgeland a également fait part des mesures prises pour encourager la formation et l’encadrement des volontaires par des adultes aux États-Unis, ainsi que des objectifs consistant à utiliser les volontaires dans la prévention face aux risques tels que le terrorisme et pour la prise en charge des victimes.  Le USA Freedom Corps travaille conjointement avec les autres ONG, les communautés religieuses, les hôpitaux, pour créer un réseau de volontaires élargi qui est notamment développé via l’Internet, a expliqué le représentant.  Des chefs d’entreprise américains ont répondu à l’appel du Président Bush et se sont engagés à changer leurs pratiques commerciales et à offrir des congés payés à leurs travailleurs qui s’engagent dans du bénévolat, tandis que des programmes d’éducation au volontariat ont été mis en place dans l’enseignement public et privé.  En outre, a-t-il poursuivi, une recherche a prouvé que le volontariat commencé au plus jeune âge est toujours pratiqué à l’âge adulte et, pour forger une identité nationale et inverser le déclin du bénévolat, il importe de promouvoir le bénévolat et le civisme chez les plus jeunes.  M. Bridgeland, par ailleurs, a regretté que de moins en moins d’adultes participent à des missions civiques depuis trente ans.  Annonçant qu’un indicateur national du bénévolat sur la base d’un échantillon de 60 000 ménages américains a été créé aux Etats-Unis, il a lancé un appel à la communauté internationale afin de promouvoir davantage le volontariat en reposant par exemple sur l’expérience des Volontaires des Nations Unies (VNU).


M. ABDULLAH EID SALMAN AL-SULAITI (Qatar) a souligné le rôle des Volontaires des Nations Unies.  Le développement repose sur la combinaison des efforts des gouvernements, des organisations internationales et des volontaires.  L'Année internationale des Volontaires a célébré cette réalité, partagée par le monde arabe et musulman, a-t-il indiqué, l'Islam ayant fait du volontariat un service que devrait effectuer chaque personne afin de réussir son intégration sociale.  Le Qatar a promu le volontariat au profit des plus démunis à partir de 1974 avec la création de la première assemblée des bénévoles au service des personnes handicapées, a-t-il expliqué.


Le Qatar a lui-même déployé de nombreux efforts pour célébrer l'Année internationale des Volontaires.  Au plan civil, le Conseil suprême de la famille créé en 1988 a établi cinq comités spécialisés au service de la femme, de la jeunesse, de l'enfance, des personnes âgées et de ceux qui ont des besoins spéciaux: il a mis au point un programme spécial pour célébrer l'Année internationale des Volontaires.  Le représentant a indiqué que sa délégation appuyait le projet de résolution présenté ce jour devant l'Assemblée générale.


M. MARTINEZ (Honduras) a jugé que l’Année internationale des Volontaires constitue un jalon important dans la mobilisation du bénévolat qui s’est manifesté au Honduras en 1998 lors du cyclone Mitch qui a ravagé son pays.  Il a proposé la création d’une Université du bénévolat pour promouvoir l’esprit de volontariat et qui pourrait être accueillie au Honduras, où seraient formés les artisans d’un monde meilleur. 


M. ABDULAZIZ BIN NASSER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) s’est dit convaincu que le développement social et durable dépend principalement de la stabilité politique et de la mise à disposition de moyens de développement économique.  A ce propos, il a insisté sur la légitimité du système des Nations Unies dans la coordination de l’action internationale; affirmé qu’il fallait souscrire sans tarder et sans condition aux engagements pris aux conférences successives sur le développement; appelé la communauté internationale à soutenir l’intégration des pays pauvres à l’économie mondiale à travers l’instauration d’un système multilatéral; enfin mettre à leur disposition la technologie la plus avancée.


Pour leur part, les Emirats arabes unis ont adopté un système de services sociaux à l’attention des groupes vulnérables, mis en place une éducation gratuite, moderne et de qualité à tous les niveaux scolaire et universitaire, renforcée par les plus récentes technologies de l’information et des communications; et adopté un plan national d’éradication de l’analphabétisme.  Par ailleurs, les Emirats ont créé des offres d’emploi tenant compte des parités, mais aussi en direction de la jeunesse, et mis en œuvre un programme national de pension pour sécuriser l’avenir de leurs citoyens.  Le représentant a également souligné l’action de son gouvernement en matière de santé publique, notamment dans l’ouverture de centres d’accueil spécialisés dans la réintégration des personnes handicapées et âgées, et dans la promotion des activités de volontariat.


M. TIM MCIVOR (Nouvelle-Zélande) a salué la contribution des Volontaires des Nations Unies, des États Membres, de la société civile, des ONG et du secteur privé dans le succès de l’Année internationale des Volontaires en 2001.  Les développements positifs et les résultats prometteurs dans le domaine du volontariat méritent d’être renforcés dans le cadre du suivi de l’Année internationale des Volontaires, a-t-il dit, avant de donner l’exemple de la Nouvelle-Zélande où le volontariat est actif dans les domaines culturel, associatif, sportif et éducatif, ainsi que dans le domaine de l’environnement et du développement durable.  Le volontariat dans le domaine de l’intégration des communautés ethniques est aussi encouragé par le Gouvernement néo-zélandais qui associe les communautés Maori dans les activités bénévoles.  La Nouvelle-Zélande a également encouragé la participation du secteur privé dans le développement du volontariat et un département ministériel chargé des questions communautaires est désormais en charge de la promotion du volontariat ethnique et pacifique notamment auprès des communautés Maori.  En outre le volontariat se développe par le biais de l’Internet, a indiqué le représentant, et les Nations Unies doivent encourager le «cybervolontariat» dans le suivi de l’Année internationale des Volontaires.


M. PETER TESCH (Australie) a expliqué que le volontariat relevait d'une longue tradition dans son pays, 32% des adultes y participant au sein d'organisations à but non lucratif, ce que le représentant a chiffré en 704 millions d'heures et 42 milliards de dollars australiens chaque année.  Pour célébrer l'Année internationale des Volontaires, le département de la famille a mené d'amples consultations avec les organisations, les milieux d'affaires et le Gouvernement afin de développer des objectifs clés pour l'Année, parmi lesquels: reconnaître et mettre en valeur l'apport des volontaires en faveur d'une société forte et cohérente.  Les initiatives du gouvernement ont concerné trois domaines: financer la communauté et les secteurs du volontariat, développer des partenariats, et définir une stratégie de communication.  Il a apporté 12,9 millions de dollars australiens à 2 100 organisations recourant aux volontaires.  Des partenariats ont été lancés avec les milieux d'affaires et, chaque mois, un nouveau thème était lancé pour servir de cadre aux organisations célébrant l'Année internationale des Volontaires.  Enfin, le représentant a indiqué que depuis 2000, les fonds alloués par le gouvernement fédéral pour soutenir le volontariat ont plus que doublé et que le gouvernement continue de s'interroger pour savoir comment développer au mieux les talents des volontaires.


M. HO-JIN LEE (Corée) a salué le rapport du Secrétaire général, qui met en évidence les différents moyens de promouvoir le volontariat dans le monde pour relever les défis du XXIème siècle.  Rappelant le rôle à jouer par les gouvernements dans la coordination du volontariat, la République de Corée a souligné qu’elle avait mis en place un système de soutien aux activités de volontariat, son gouvernement ayant notamment fourni des subventions à des ONG et versé chaque année 12,5 millions de dollars US depuis 2000 en soutien aux activités de volontariat effectuées par des groupes civiques.  Des centres de volontariat local ont été créés à travers le pays; de même que le Comité national coréen pour l’Année internationale des Volontaires en 2001.  L’année 2002, qui a vu la Corée accueillir la coupe du monde de football, a donné l’occasion de renforcer la capacité des nations en faveur du volontariat, avec un recrutement important dans les villes où se déroulaient les matchs.  De même à la suite d’un typhon dévastateur qui a frappé la partie est du pays, on a pu assister à des manifestations de volontariat exceptionnelles.


M. V. K. NAMBIAR (Inde) a estimé que le volontariat avait été l’un des succès de la société mondiale, existant dans différentes sociétés sous diverses formes depuis des générations.  Néanmoins, il a célébré l'Année internationale des Volontaires comme le moyen d'apporter des améliorations durables à ce mouvement, considérant qu'elle avait donné un nouvel élan au volontariat.  L'association et le parrainage de nombreuses et éminentes personnalités ont beaucoup apporté à la réalisation des objectifs fixés, a-t-il ajouté.  Pour le représentant, le volontariat est un outil important de lutte contre l'exclusion.  Il fournit le moyen de renforcer les capacités des groupes menacés d'exclusion à profiter des occasions données.  Le représentant a expliqué que l'Inde avait créé en 1969 le Cadre du service national, visant à impliquer les étudiants sur une base volontaire et à temps partiel, afin de contribuer au développement socioéconomique et d'éveiller la conscience sociale de la jeunesse.  Le succès des projets a fait que le nouveau Cadre adopté en 1977-78 a envisagé le volontariat sur une base de plein temps au service de la communauté, ainsi qu'un programme destiné aux jeunes ruraux.


M. ALMAZ BIYBOSUNOV (Kirghizistan) a estimé que l’Année internationale des Volontaires est un objectif noble qui mérite d’être poursuivi dans les prochaines années.  Le Gouvernement du Kirghizistan a créé un Conseil national de coordination de l’Année internationale et a développé le potentiel du volontariat en l’associant notamment dans la prise en charge des questions sociales et environnementales, entre autres le problème des réfugiés et des personnes déplacées.  Il a estimé que la pauvreté, la toxicomanie, la progression du VIH/sida, exigent de mobiliser davantage le volontariat et de l’associer aux partenariats entre secteurs public et privé dans la mise en œuvre des objectifs contenus dans la Déclaration du Millénaire.  Les organisations régionales et internationales doivent également créer et encourager les initiatives de coopération entre organisations nationales de volontaires qui devraient être régies par des normes uniques.  Le représentant a souhaité que les organisations de volontariat, en particulier chez les jeunes, soient mises en réseau afin d’échanger leurs expériences et de consolider leur participation aux actions de développement national. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a estimé que le rapport du Secrétaire général témoignait de l'énorme contribution des bénévoles et ce, non seulement en cas d'urgences.  Les gouvernements et sociétés ont besoin des bénévoles en raison de leur dévouement et de leur capacité à réagir, pour leur savoir-faire et leurs connaissances détaillées, et pour leurs compétences et leurs critiques positives des politiques gouvernementales.  Les répercussions sociales du bénévolat sont aussi importantes que son incidence économique.  Il est aussi utile à ceux qui le pratiquent qu'à ceux qui en profitent.  Le représentant a encouragé tous les gouvernements à profiter de tout ce potentiel.  Le Canada, a-t-il indiqué, est heureux de contribuer à la réussite du site web mondial consacré à l'Année internationale des Volontaires, outil essentiel qui a aidé les groupes bénévoles à former des réseaux nationaux, régionaux ou internationaux, en améliorant leur coordination et en les encourageant à partager et acquérir des connaissances.


Il a expliqué que le Canada compte 180 000 organismes sans but lucratif et des centaines de milliers de groupes bénévoles.  En 2000, 6,5 millions de Canadiens ont consacré du temps à un tel organisme et 1,3 million de personnes ont occupé un emploi dans ce secteur.  Le 5 décembre 2001 le Premier Ministre canadien a annoncé l'Initiative canadienne sur le bénévolat (ICB) qui constituera l'héritage de l'Année internationale des Volontaires, dotée d'un financement de 43 millions de dollars sur cinq ans. L'ICB poursuit trois buts principaux: encourager les Canadiens à faire du bénévolat, améliorer la capacité des organisations à profiter de leurs contributions et enrichir l'expérience du bénévolat.  Le même jour, le Premier Ministre a également annoncé la nomination d'un ministre responsable du secteur bénévole qui veillera à ce que le Gouvernement respecte ses engagements dans ce domaine.


Mme IVANA GROLLOVA (République tchèque), saluant à son tour les progrès réalisés dans le courant de l’Année internationale des Volontaires, a annoncé la création dans son pays d’un Conseil de coordination pour l’Année internationale pour assurer la promotion du volontariat, intégrer cette notion dans la législation nationale et promouvoir certains projets concrets.  En 2001, des groupes de travail ont été chargés de conduire chacune de ces trois missions qui ont été globalement couronnées de succès, grâce, entre autres, à la participation d’organisations de volontaires étrangères et aux échanges d’expérience.  La promotion des actions de volontariat a fait l’objet d’articles de presse, de campagnes à la radio et à la télévision et de reportages sur les projets mis en œuvre grâce à des contributions bénévoles, en République tchèque comme dans le reste du monde.  En outre, le Gouvernement tchèque a ouvert un portail Internet sur le volontariat qui sert de base de données et de réseaux d’échange et d’information.  Le cadre législatif tchèque a intégré la notion de « service volontaire » et cette réforme, préparée avec le concours actif de la société civile, a-t-elle précisé, a permis de mieux définir la place du volontariat dans la mise en œuvre des projets sociaux.  En outre, soucieux de poursuivre ces efforts au-delà de 2001, le Gouvernement tchèque a adapté certaines politiques publiques et structures administratives pour mettre en place un mécanisme d’enregistrement et de suivi des activités des organisations bénévoles.  Enfin, la représentante a précisé que les fonds accordés par le Gouvernement au secteur du volontariat ont été répartis en 23 organisations indépendantes en fonction de leurs domaines d’activités et que, au-delà de sa contribution au Fonds spécial des Volontaires des Nations Unies, la République tchèque a conclu fin 2001 un accord de plein financement avec les Nations Unies pour augmenter le nombre de volontaires tchèques œuvrant à la réalisation des objectifs de développement des Nations Unies.


Mme NIDA NATALIE P. GARCIA (Philippines) a rendu hommage aux volontaires pour la contribution qu’ils apportent à la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire et dans le domaine du développement social.  L’Année internationale des Volontaires a permis de promouvoir leur action des volontaires dans des domaines clés qui ont permis d’alléger les souffrances de certains groupes vulnérables et de les intégrer dans le cadre du développement économique, social et culturel, a-t-elle précisé.  Leur travail peut représenter entre 8 et 12% du PNB dans certains pays, a-t-elle ajouté, soulignant ainsi le profit qui peut être tiré du volontariat.  Elle a, par conséquent, estimé utile de renforcer les capacités dans le domaine du volontariat qui permettra de canaliser les efforts de la jeunesse dans des domaines clés tels que la lutte contre la pauvreté, l’éclatement social et la toxicomanie.  Les personnes âgées peuvent également apporter une contribution considérable dans la mise en œuvre du Programme d’action de Madrid, adopté au terme de la seconde Assemblée mondiale sur le vieillissement, a dit Mme Garcia.  De même, la participation des pauvres dans la mise en œuvre de certains programmes sociaux a été possible aux Philippines grâce à la participation des volontaires qui ont permis aux populations vulnérables de se structurer.  Le défi actuel, dans le cadre du suivi de l’Année internationale des Volontaires, consiste à dynamiser le volontariat en lui allouant des ressources financières et en mettant en place un cadre législatif propice à son développement, a-t-elle considéré.


M. MASOOD KHALID (Pakistan) a fait valoir que l'Année internationale des Volontaires  avait mis en lumière le rôle des volontaires dans la satisfaction des besoins socioéconomiques et a salué le rapport du Secrétaire général sur ce point.  Il a également rendu hommage au Corps des Volontaires des Nations Unies.  Il a expliqué qu'au Pakistan les volontaires s'étaient manifestés dès la naissance du pays en aidant le Gouvernement à installer les millions de réfugiés arrivés d'Inde.  Aujourd'hui, le Pakistan développe une nouvelle approche en considérant que les ressources traditionnelles du pays ne sont pas suffisantes pour satisfaire les besoins en développement humain.  Des sources alternatives en ressources humaines sont essentielles pour faciliter le développement et nous sommes conscients, a-t-il indiqué, que les volontaires peuvent jouer un rôle en soutenant les objectifs du pays dans ce domaine.  Il a précisé que la Commission nationale pour le développement humain avait été créée en juin 2002 et fonctionne comme un organisme regroupant les efforts en faveur du développement humain.  Cette Commission a aussi créé un Corps national de volontaires dans le cadre de l'Année internationale des Volontaires.  Le Pakistan est également le premier pays à établir un partenariat entre les secteurs public et privé pour le développement humain, à la suite de la Conférence de Monterrey, a souligné le représentant.


Mme ZOY KATEVAS DE SCLABOS, Observatrice de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a assuré que de nombreuses organisations à but non lucratif avaient reçu un nouvel élan grâce à l'Année internationale des Volontaires.  Elle a annoncé la naissance d'une nouvelle association qui permettrait d'apporter une nouvelle attention soutenue au bénévolat à l'aube de ce nouveau Millénaire.  Cette association devrait se concrétiser dans un proche avenir et offrira de nouveaux espoirs pour l'avenir du volontariat.  Rappelant que des millions d'organisations bénévoles existent dans le monde, elle leur a rendu hommage mais a déploré qu'avec les pressions exercées sur la famille dans l'économie moderne, il soit plus difficile d'offrir son temps et qu'en outre, de nombreux gouvernements ne semblent pas reconnaître l'apport des volontaires à leur communauté.  L'observatrice a pourtant cité plusieurs exemples dans lesquels les volontaires de la Fédération avaient apporté leur aide, notamment en République arabe syrienne après l'effondrement du barrage de Zeyoun. 


Il est fondamental de pouvoir compter à tout moment sur des volontaires bien formés et bien préparés.  Ainsi, partout dans le monde, la Fédération fournit des volontaires dans la lutte contre le VIH/sida et la stigmatisation qui en découle.  Sans demander aux gouvernements de créer des volontaires, a-t-elle poursuivi, ils pourraient créer des facilités, a-t-elle estimé.  Dans de nombreux pays développés, les autorités n'ont pas su créer un climat propice permettant au volontariat de prospérer.  Elle a donc demandé instamment aux Gouvernements d'apporter leur aide au volontariat et d'examiner tous les aspects des législations et règlements qui pourraient lui porter préjudice. 


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